Notices biographiques
p. 243-252
Texte intégral
D’Abbadie, Antoine (1810-1897)
1Étudiant au Muséum d’histoire naturelle et au Collège de France, il effectue de nombreux voyages pour observer des éclipses solaires. Il participe en 1836 au Brésil à une mission scientifique de physique du globe, sous l’égide de l’Académie des sciences. De 1837 à 1839 puis de 1839 à 1849, il explore l’Éthiopie à la recherche notamment des sources du Nil. Il entre à l’Académie des sciences en 1867. La même année, il publie Instructions pour les voyages d’exploration, insistant particulièrement sur la localisation précise des découvertes et prélèvements, et commence en parallèle à suivre les voyages d’Alfred Grandidier. Il parraine l’entrée d’Alfred Grandidier à l’Académie des sciences en 1884, pour son rapport de l’Exposition universelle de 1878. Il devient président de la Société de géographie en 1892.
Alluaud, Charles (1861-1949)
2Naturaliste chargé de nombreuses missions dans l’océan Indien et en Afrique entre 1880 et 1930, il est directeur de la Société entomologique de France de 1899 à 1914. Il voyage notamment aux Seychelles en 1892, et plusieurs fois à Madagascar entre 1893 et 1901, ce qui le rapproche d’Alfred Grandidier. Il découvre à Madagascar au moins 4627 coléoptères et reçoit le prix Savigny en 1907. C’est aussi un ami du député réunionnais François de Mahy.
Prince d’Arenberg, Auguste (1837-1924)
3Aristocrate descendant d’une grande famille du Saint-Empire, il est membre du Jockey Club en 1860, dont il devient vice-président en 1885. Député monarchiste du Cher de 1877 à 1881, il est élu député républicain entre 1889 et 1902, ami de Gambetta. Co-fondateur en 1889 du Comité de l’Afrique française, dont il devient ensuite président, il rencontre Alfred Grandidier dans le milieu des lobbyistes coloniaux. Ils fondent ensemble, avec d’autres amis, la Société des amis des explorateurs en 1894. De 1896 à 1913, il est président de la Compagnie du canal de Suez.
Baillon, Henri Ernest (1827-1895)
4Médecin et botaniste de renom au Muséum, il commence dans les années 1850 comme professeur particulier d’Alfred Grandidier, qu’il prépare au baccalauréat. Il obtient sa thèse de médecine en 1855 puis sa thèse d’histoire naturelle en 1858 et devient professeur à l’université de Paris en 1863 puis intègre le Muséum. Il obtient la Légion d’honneur en 1867. Membre de la Société botanique de France depuis sa création en 1854, il rejoint la Royal Society en 1894. Il est l’auteur notamment de l’immense et inachevée Histoire des Plantes ainsi que de trois volumes de l’Histoire des plantes de Madagascar rédigée à la demande d’Alfred Grandidier.
Bastard, Eugène (1865-1910)
5Enseignant, il entre au Muséum en 1894 pour classer des collections paléontologiques. Il part en mission dans le Sud-Ouest de Madagascar en 1896, à la recherche des fossiles, sur la demande d’Alfred Grandidier. Mais, blessé vers Tuléar dès 1897, il doit rentrer en France. Il retourne en mission scientifique et politique chez les Mahafaly en 1899. En 1900 il devient administrateur colonial de Fort-Dauphin, jusqu’à sa mort.
Blanchard, Émile (1819-1900)
6Zoologiste, il entre au Muséum dès l’âge de 14 ans et devient préparateur en 1838. Passé aide-naturaliste en 1841, il accompagne en Sicile Henri Milne-Edwars et Quatrefages de Bréau. De 1860 à 1880 il est membre du CTHS puis il est élu à l’Académie des sciences en 1862. De 1864 à 1892 il occupe la Chaire des crustacés, arachnides et insectes au Muséum ce qui lui permet d’aider Alfred Grandidier. Il pousse Alfred Grandidier à se présenter à l’Académie des sciences en 1884. La cécité freine son travail à partir de 1890.
Prince Bonaparte, Roland (1858-1924)
7Explorateur et botaniste issu de la famille impériale française, grand collectionneur, il cherche à constituer le plus grand herbier privé au monde, mais aussi une collection universelle de photographies anthropologiques. Devenu correspondant du Muséum en 1893, il est élu à l’Académie des sciences en 1907. Il croise Alfred Grandidier essentiellement à la Société de géographie, dont il prend la présidence entre 1910 et 1924, de même que celle de la Société d’anthropologie de Paris.
Général Borgnis-Desbordes, Gustave (1839-1900)
8Ami d’Alfred Grandidier, polytechnicien puis officier de Marine, il effectue en 1880 une exploration du fleuve Sénégal, puis voyage au Soudan, en Nouvelle-Calédonie et en Indochine. Il est pressenti pour mener la campagne de Madagascar en 1894 avant qu’elle ne soit confiée à l’Armée de Terre.
De Broglie, Albert (1821-1901)
9Grand ami de Napoléon Grandidier, le père d’Alfred, il est lui-même le fils de Victor de Broglie qui fut un homme d’État, diplomate et membre de l’Académie française. Historien, plusieurs fois président du Conseil sous la Troisième République et lui-même élu à l’Académie française en 1862, il est membre du Cercle de l’Union, un club élitiste auquel appartient aussi très certainement Alfred Grandidier.
Catat, Louis (1859-1933)
10Enseigne de Vaisseau en 1880, il quitte la Marine en 1887 et soutient sa thèse de médecine. En 1887-1888, il effectue une mission au Panama pour le ministère de l’Instruction publique. En 1889-1890 il part explorer Madagascar avec Maistre et Foucart, suivant les consignes d’Alfred Grandidier. Il visite Tananarive, l’Ouest de l’Imerina, Tamatave, Antongil, Majunga, Fianarantsoa et Fort-Dauphin. Cette exploration lui vaut la médaille d’or de la Société de géographie en 1891. Il retourne à Madagascar comme résident à Majunga, de 1893 à 1895, et reste en contact avec Alfred Grandidier, qui organise avec ses collections une grande exposition au Muséum. De 1895 à sa mort il exerce la médecine dans la région parisienne.
Charles-Roux, Jules (1841-1918)
11Industriel marseillais, il est député républicain modéré de 1889 à 1898, partisan du libéralisme économique, contre Jules Méline, mais surtout personnalité du « Parti colonial ». Membre fondateur de nombreux comités, dont le Comité de Madagascar, il est aussi président de la Société de géographie de Marseille et membre de la Commission des voyages au ministère de l’Instruction publique. Il se lie d’amitié avec Alfred Grandidier, Gallieni et Lyautey, faisant toujours coïncider ses intérêts politiques et économiques outre-mer avec ceux de la science. En 1900, président de plusieurs compagnies maritimes, il est membre de la section coloniale de l’Exposition universelle, aux côtés de Guillaume Grandidier notamment. En 1903 il devient président de l’Union coloniale, qui absorbe le Comité de Madagascar. Enfin, il organise l’Exposition coloniale de Marseille en 1906.
Père Colin, Elie (1852-1923)
12Jésuite, il est choisi par Le Myre de Vilers pour diriger l’établissement scientifique de Tananarive en 1884-1885. De 1885 à 1888, il se perfectionne en sciences et en astronomie, successivement en Grande-Bretagne et à l’Observatoire de Paris. Arrivé en 1888 à Tananarive, il entreprend la construction de l’observatoire et débute sa collaboration scientifique avec Alfred Grandidier. L’observatoire est détruit en 1894, il se réfugie un temps à Paris avec le père Roblet et collabore avec l’armée française au sujet des cartes de Madagascar. Il reconstruit l’observatoire en 1898, avec le soutien d’Alfred Grandidier qui lui a fait obtenir de très nombreux prix scientifiques.
Daubrée, Auguste (1814-1896)
13Ami d’Alfred Grandidier, il sort de polytechnique en 1832 et devient professeur de minéralogie au Muséum en 1861. La même année il est élu à l’Académie des sciences. L’année suivante, il devient professeur à l’École des mines et membre du CTHS, où il a l’occasion de juger le travail d’Alfred Grandidier. À partir de 1872 il dirige l’École des mines, où Guillaume Grandidier étudie dans les années 1890.
Douliot, Henri (1859-1892)
14Ancien élève de l’ENS et docteur en sciences, il devient préparateur au Muséum en 1889. Il part en mission à Madagascar en 1891 sous la direction d’Alfred Grandidier. Il visite Morondava et Maïntirano mais décède d’une complication de la malaria le 2 juillet 1892 à Nosy-Be. Il est l’ami du député réunionnais François de Mahy et du géographe Marcel Dubois.
Ferrand, Gabriel (1864-1935)
15Diplomate et philologue, il se trouve à Madagascar entre 1887 et 1896, exerçant notamment la fonction de vice-résident à Mananjary. De 1896 à 1902 il est consul en Perse, puis au Siam, avant d’obtenir le consulat de Stuttgart. En 1903 il publie une thèse sur l’origine des Malgaches qui contredit les théories d’Alfred Grandidier. Pour lui, seuls les Merina sont asiatiques tandis que les autres Malgaches auraient des ancêtres africains bantous. Cette thèse, avec un parti pris idéologique visant à favoriser les côtiers, engendre avec Alfred Grandidier une importante polémique avant une rupture totale.
Foucart, Georges (1853-1920)
16Ingénieur des arts et métiers, architecte, professeur de géographie, il participe en 1889-1890 à la mission Catat à Madagascar, entièrement définie par Alfred Grandidier.
Froidevaux, Henri (1863-1954)
17Historien et géographe spécialiste de l’outre-mer, il est aussi gouverneur de l’Inde française. Bibliothécaire et archiviste de la Société de géographie à partir de 1901, c’est principalement à cette occasion qu’il se lie avec Alfred Grandidier, dont il partage la passion pour Madagascar. Il devient en outre collègue de Guillaume Grandidier au sein de l’Académie des sciences coloniales dès 1923.
Général Gallieni, Joseph (1849-1916)
18Explorateur du Soudan français et du Sénégal pour l’Armée en 1876-1882 puis entre 1886 et 1891, il devient le « Pacificateur du Tonkin » avec Lyautey en 1892-1896. C’est en Indochine qu’il développe sa politique de la tache d’huile et sa politique des races, deux méthodes qu’il réutilise ensuite à Madagascar où il est résident général des troupes d’occupation de 1896 à 1905, toujours accompagné de Lyautey. Il devient à cette occasion un ami intime d’Alfred Grandidier, à qui il demande conseil et avec qui il réalise de nombreux projets. Pendant la Première Guerre mondiale, il prend Guillaume Grandidier pour secrétaire particulier, avant de devenir ministre de la Guerre.
Gautier, Émile-Felix (1864-1940)
19Normalien, agrégé d’allemand, il effectue une mission dans le Sud et l’Ouest de Madagascar en 1893-1894, à l’issue de laquelle il reste sur l’île comme directeur des affaires indigènes de Gallieni. C’est pourquoi il est en contact avec Alfred Grandidier. De retour en France en 1899, il présente une thèse de géographie puis devient professeur à Alger l’année suivante et entreprend des recherches sur le Sahara. Il effectue des traductions de sorabe.
Hamy, Ernest (1842-1908)
20Adhérent en 1867 à la Société d’anthropologie de Paris fondée par Broca, il termine sa thèse de médecine en 1868. Devenu aide-naturaliste au Muséum en 1872, il assiste Quatrefages avec qui il crée l’anthropologie préhistorique. Parallèlement, il publie sur les naturalistes Lamarck et Bonpland, entre à la Société de géographie, qu’il finit par présider, devient membre du CTHS et de la Commission des voyages du ministère de l’Instruction publique, comme Alfred Grandidier. Il est également un participant assidu aux réunions des explorateurs à la « Petite Vache ». En 1878 il présente à l’Exposition universelle un « musée des missions ethnographiques ». En 1880, il fonde le Musée ethnographique du Trocadéro, pour lequel Alfred Grandidier lui offre de nombreuses pièces, et au sein duquel il concilie anthropologie physique et ethnographie culturelle. Il conseille et dirige un grand nombre de missions ethnographiques, réalise des conférences pour la formation en ethnologie. Il fonde en 1882 la Revue d’Ethnographie et obtient en 1892 la chaire d’anthropologie du Muséum, à la suite de Quatrefages.
Janssen, Jules (1824-1907)
21Ayant obtenu sa licence en mathématiques en 1852, il devient l’année suivante suppléant au lycée Louis le Grand. En 1855 il est licencié en sciences et enseigne au lycée Charlemagne. Recruté comme précepteur d’Alfred Grandidier, il accompagne les frères Grandidier en Amérique du Sud, mais doit retourner précocement en Europe en 1858 à cause d’une grave maladie. Il termine sa thèse en sciences physiques en 1860. En 1868 puis 1871, il voyage en Inde pour effectuer des observations astronomiques puis retrouve Alfred Grandidier, avec qui il garde un contact régulier, au moment de la Commune de Paris. Il est admis au Bureau des longitudes et à l’Académie des sciences en 1873, fonde l’observatoire de Meudon en 1875 puis celui du Mont-Blanc en 1891. Très admiré à l’Académie des sciences, au Club alpin français et à la Société de géographie, il prend la présidence de cette dernière en 1895.
Julien, Gustave (1870-1936)
22Militaire, il travaille comme attaché à la résidence de France à Madagascar puis il devient interprète du Corps expéditionnaire pendant la campagne de 1894-1895. À partir de 1896 il entame une carrière d’administrateur colonial à Madagascar puis devient gouverneur de la Côte d’Ivoire et finalement de Tahiti. À sa retraite, il enseigne des langues austronésiennes et effectue des missions à Madagascar pour l’Institut d’ethnologie. Proche de Le Myre de Vilers et de Gallieni, il a également récolté de nombreuses informations sur la carrière d’Alfred Grandidier.
Karavato (v. 1832- ?)
23Né à Nosy-Be, il devient le plus fidèle accompagnateur d’Alfred Grandidier dès son exploration de 1866 et voyage encore avec lui en 1868-1870. Resté auprès de la famille Samat à Morondava jusqu’en 1872, il est père d’un petit garçon fin 1871 puis disparaît, sans doute parti vers Tuléar. Il est caporal à la vice-résidence de Nosy-Ve en 1889.
Famille Laborde-Campan
24– Jean Laborde (1805-1878), échoué à Madagascar en 1831, devenu consul de France à Tananarive, accueille Alfred Grandidier chez lui en 1869-1870 et lui ouvre les portes de la cour merina. Père de Clément Laborde, mort en 1874, grand-père d’Émilie Rasoa-Harisoa, morte en 1897, et arrière-grand-père d’Amélia-Adrienne, née en 1878.
25– Jean-Louis Laborde, frère du précédent, mort en 1856 à Madagascar, père d’Édouard Laborde. Celui-ci, né en 1846, est représentant à Madagascar pour la maison de commerce marseillaise Roux-de-Fraissinet puis pour sa concurrente Rabaud à partir de 1876. Il termine sa vie comme vigneron en Dordogne, où il s’est installé avant la fin du xixe siècle. Très proche ami d’Alfred Grandidier durant son séjour malgache, il devient ensuite un de ses meilleurs collecteurs sur le terrain dans les années 1870.
26– Jeanne-Marie Campan, née Laborde, morte en 1874 à Madagascar, mère de Jean Campan, agent pour Roux-de-Fraissinet, et d’Albert Campan, mort en 1892. Albert Campan devient consul en 1875, tout en restant l’ami et le pourvoyeur d’objets d’histoire naturelle d’Alfred Grandidier. En 1876 il est père de Jean-Baptiste Campan, qui fournira des informations précieuses à Alfred Grandidier via son journal intime.
Lacroix, Alfred (1863-1948)
27Grand ami d’Alfred Grandidier, ancien élève de l’École de pharmacie, il entre à la Société de minéralogie en 1881. Il effectue une mission géologique en Écosse en 1884, l’année suivante en Norvège et en Suède, puis en Italie et à l’île d’Elbe en 1887. La même année, il devient préparateur au Collège de France. Docteur en sciences en 1889, il reprend ses voyages géologiques et volcanologiques jusqu’en 1902 : Canada, Italie, Montagne Pelée en Martinique, puis finit par entrer au Muséum. En 1903 il est reçu à la Société de géographie par Alfred Grandidier à son retour de Martinique. Il y adhère la même année et en deviendra vice-président. En 1904 il est élu à l’Académie des sciences, dont il devient secrétaire perpétuel en 1914. De 1920 à sa mort il est vice-président de la Commission des voyages.
De Mahy, François (1830-1906)
28Député de La Réunion, médecin, journaliste puis ministre, il porte un grand intérêt à Madagascar, comme Alfred Grandidier. Mais à partir de 1883, il milite ardemment en faveur de la conquête et de la colonisation de la Grande-Île, contrairement à l’ancien explorateur. Suite à l’annexion de Madagascar, il devient le héraut du peuplement de la nouvelle colonie par des Réunionnais et entre de ce fait en conflit ouvert avec Alfred Grandidier.
Le Myre de Vilers, Charles-Marie (1833-1918)
29Entré dans la Marine à 12 ans, puis admis à l’École navale en 1849, il intègre finalement l’administration coloniale en 1861 et devient préfet d’Alger en 1869. Entre 1879 et 1883 il est gouverneur de Cochinchine. Il profite de sa position pour financer et soutenir des explorations locales. C’est ainsi qu’il se lie avec Auguste Pavie, qu’il envoie au Cambodge puis nomme vice-consul à Luang-Prabang. De 1886 à 1889 il devient le premier résident général à Madagascar, très apprécié par Alfred Grandidier pour ses qualités politiques et ses actions en faveur de la science. Devenu député de Cochinchine en 1889, il revient à Madagascar en 1894 pour négocier avec la reine mais il échoue, ce qui provoque la guerre franco-merina et la conquête de l’île. En 1896 il fait campagne au Parlement pour que Madagascar devienne une colonie puis devient membre de l’Union coloniale. Devenu correspondant du Muséum en 1892, il préside entre 1897 et 1900 la Société de zoologie et d’acclimatation où il était entré dès 1876. À la suite d’Alfred Grandidier, il occupe la présidence de la Société de géographie de 1906 à 1908.
Maistre, Casimir (1867-1957)
30Fils d’un riche industriel héraultais, il fait l’École navale. En 1889-1890 il se joint à la mission Catat à Madagascar, planifiée par Alfred Grandidier. En 1891 il devient secrétaire de la Société de géographie commerciale et part en exploration au Tchad l’année suivante. En 1893 il rentre définitivement en France et reprend la direction de l’usine familiale.
Maunoir, Charles (1830-1901)
31Secrétaire général de la Société de géographie pendant de très nombreuses années, véritable pilier de cette institution dans la seconde moitié du xixe siècle, il devient donc ami avec Alfred Grandidier. Il le rejoint comme correspondant du Muséum en 1896 et au sein de la Commission des voyages du ministère de l’Instruction publique en 1897.
Milne-Edwards, Henri (1800-1885)
32Père du suivant, il est docteur en médecine en 1823 puis obtient le prix de Physiologie de l’Académie des sciences en 1828. Il commence par enseigner l’entomologie au Muséum en 1841, puis la mammalogie à partir de 1862. En 1868, il accède à la vice-présidence du Muséum et devient doyen de la faculté des sciences. Il est également membre de la Société de zoologie et d’acclimatation et correspondant de la Royal Society depuis 1848. Ami d’Alfred Grandidier, il lui sert de témoin de mariage en 1872.
Milne-Edwards, Alphonse (1835-1900)
33Fils du précédent, il obtient son doctorat de médecine en 1860 et celui de sciences l’année suivante. Il se spécialise dans le monde sous-marin. En 1865 il devient professeur à l’École de pharmacie, rejoint la Société de zoologie et d’acclimatation en 1873, entre à la Commission des voyages dès 1874, puis enseigne la zoologie au Muséum à partir de 1876. En 1877 il est élu à l’Académie des sciences puis pousse son grand ami Alfred Grandidier à se présenter en 1884. En 1880 il prend la direction du laboratoire de zoologie de l’École des hautes études puis dirige le Muséum de 1891 à sa mort. Avec l’aide d’Alfred Grandidier, il souhaite donner au Muséum un rôle pivot dans le développement colonial de la France par le financement et le soutien scientifique accordés à des missions d’exploration. Parallèlement il prend la direction de la Commission des voyages. En 1893 il crée les cours pour les voyageurs et appuie le voyage de Müller, organisé par Alfred Grandidier. Il met en place la réunion mensuelle des naturalistes et des explorateurs en 1895, ainsi que le Bulletin du Muséum. Il dirige la Société de géographie de 1897 à sa mort, remplacé par Alfred Grandidier.
Prince de Monaco, Albert Ier (1848-1922)
34Il commence ses explorations océanographiques dès les années 1870 avant de régner sur Monaco à partir de 1889. L’année même de son accession au pouvoir, il fonde l’Institut océanographique de Monaco et entre à la Société de géographie. Il suit les cours d’Alphonse Milne-Edwards et Alfred Grandidier au Muséum et se rend en compagnie de ce dernier au congrès des Sociétés de géographie à Berlin en 1899. L’année suivante il explore le Svalbard. En 1906 il créé l’Institut océanographique de Paris et en 1910 l’Institut de paléontologie humaine.
Müller, Georges (18 ?-1893)
35Après avoir voyagé à ses frais au Maroc et en Tunisie, il organise avec l’aide d’Alfred Grandidier son exploration de Madagascar en 1893. Il envoie au Muséum de très nombreux ossements, dont un squelette d’aepyornis, avant son assassinat près de Maevatanana.
D’Orbigny, Alcide Dessalines (1802-1857)
36De 1826 à 1833 il voyage en Amérique du Sud pour étudier la zoologie, la géologie, l’anthropologie et la paléontologie. Considéré par Darwin comme un concurrent dangereux à cause de la progression de ses publications, il est en revanche l’ami d’un oncle d’Alfred Grandidier. Il devient en 1853 le premier professeur de paléontologie au Muséum.
37Son frère cadet Charles (1806-1876) travaille également au Muséum, entre 1837 et 1864 et publie de 1849 à 1861 le Dictionnaire universel d’Histoire Naturelle, considéré comme la meilleure encyclopédie d’histoire naturelle du xixe siècle.
Prince d’Orléans, Henri (1867-1901)
38Fils de Robert d’Orléans Duc de Chartres, il est passionné d’aventures et de voyages. En 1889-1890 il voyage avec l’explorateur Bonvalot en Asie centrale puis avec son cousin Philippe d’Orléans en Inde du Nord. En 1892 il parcourt l’Éthiopie et devient correspondant du Muséum en 1893. L’année suivante il cofonde avec Alfred Grandidier la Société des amis des explorateurs. En 1895 il obtient la médaille d’or de la Société de géographie pour de nouveaux voyages en Asie et retourne en Éthiopie en 1897-1898 avec le comte Leontieff. Il meurt à Hanoï.
Oustalet, Émile (1844-1905)
39Zoologiste du Muséum très ami avec Alfred Grandidier, il est ornithologue mais aussi intéressé par les insectes fossiles. Aide-naturaliste au Muséum depuis 1873, il prend la suite d’Alphonse Milne-Edwards à la Chaire de mammalogie en 1900. Il préside la Société de zoologie à partir de 1893.
Quatrefages de Bréau, Armand (1810-1892)
40Anthropologue et naturaliste, il entre à l’Académie des sciences, dans la section anatomie et zoologie en 1852. Il est également élu à l’Académie de médecine. Il devient le premier professeur d’anthropologie du Muséum en 1855 et entre à la Société de géographie en 1856. Il sera plusieurs fois président de la Commission centrale, véritable organe de pouvoir de la Société de géographie, entre 1863 et 1871. Monogéniste, il s’oppose aux idées de Paul Broca. Devenu président de l’Académie des sciences en 1873, membre de la Commission des voyages du ministère de l’Instruction publique, créateur de l’École d’anthropologie en 1875, il soutient la carrière d’Alfred Grandidier en lui suggérant de postuler à l’Institut mais aussi en lui donnant des conseils en anthropologie, notamment sur les populations indo-malaises. Il préside la Société de géographie de 1890 à sa mort.
Radilifera, Antoine
41Second fils du Premier ministre Malgache Rainilaiarivony, et de la reine Rasoherina, frère aîné de Rajoelina, il passe en 1875 avec son aide de camp Marc Rabibisoa chez Alfred Grandidier, avec qui il gardera toujours contact. Il est père d’une fille née entre 1875 et 1878, et d’un fils qui étudie en Europe vers 1896. Son neveu Rajoelson, fils de Rajoelina, né vers 1873, étudie aussi en Europe, à l’Académie de Woolwich, en 1891-1892. Marc Rabibisoa a également deux enfants, qui étudient partiellement en Europe. Alfred Grandidier est le tuteur de tous ces étudiants malgaches en Europe.
Père Roblet, Désiré (1828-1914)
42Jésuite installé à Madagascar dès 1862, il rencontre Alfred Grandidier durant son exploration. Cartographe, il réalise notamment un plan de Madagascar au 1/100000e d’une dimension de 1 x 2 m, qui lui vaut notamment la médaille hors-classe de la Société de topographie et de cartographie, la médaille d’or de la Société de géographie et la médaille d’or à l’Exposition universelle de 1889. Il est également l’auteur en 1891 d’une carte de l’Imerina et du Betsileo.
Famille Samat
43– Edmond (18 ?-1875), Réunionnais traitant à Morondava depuis 1847, frère de Philippe avec qui il possède une plantation à Nosy-Be (mais aussi frère d’Eugène et Alphonse entre autres), époux de Andravo et Elisa. Il possède huit postes de traite entre Morombe et Maïntirano en 1870 et connaît très bien Lambert, Laborde, Campan, les Rosiers et Mézence. Il rencontre Alfred Grandidier dès son voyage de 1866, l’accompagne à plusieurs reprises dans ses voyages et effectue de nombreuses collectes pour lui jusqu’à sa mort du tétanos.
44– Léo (1845- ?), neveu du précédent, fils de Philippe, arrivé à Morondava en 1868, il rencontre Alfred Grandidier avec qui il va collaborer pendant de très nombreuses années. Époux de Natoletsé, répudiée en 1889, qui lui donne 5 enfants dont Léonie en 1870, puis Léontine, il recueille aussi Peau-de-Satin, fille naturelle présumée d’Alfred Grandidier, et sa mère Faranzéhée. En 1889 il est père d’au moins onze enfants nés de ses deux épouses. Il s’installe à Nosy-Be en 1878 où il s’emploie auprès de la maison sud-africaine Mc Cubber à partir de 1879.
45– Faranzéhée : concubine d’Alfred Grandidier lors de ses séjours à Morondava en 1868-1870, elle met au monde Peau-de-Satin en 1870. Sœur de Natoletsé, elle devient la concubine de son beau-frère Léo dès 1871 et lui donne 6 enfants (plus un mort-né), dont le premier naît en 1872 : Gaspard, Gabriel, Gaston, Victor, Léonette et Lizia.
46– Peau-de-Satin : née en 1870 près de Morondava, sans doute des amours de Faranzéhée et d’Alfred Grandidier, élevée par Edmond puis Léo Samat. Elle est placée chez le traitant norvégien Andersen à Tuléar en 1889, qu’elle épouse et à qui elle donne une fille, Emara, en 1890, puis un fils en 1892.
47– Adrien, fils d’Alphonse Samat, neveu d’Edmond et Philippe, cousin de Léo, travaille avec sa famille. Il meurt à 25 ans en 1875.
De Torcy (1844-1918)
48Officier de l’Armée de Terre, colonel puis général, il participe à l’Exposition des sciences géographiques avec Alfred Grandidier en 1875 et noue une grande amitié avec celui-ci. Il est numéro deux de l’état-major de la campagne de Madagascar en 1894-1895, raison pour laquelle il travaille à nouveau avec Alfred Grandidier, à qui il fait attribuer le grade d’officier de la Légion d’honneur l’année suivante. Il est également très ami avec la famille de Guillebon, au sein de laquelle se marie Gilberte, la fille d’Alfred Grandidier.
Traitants français à Madagascar (sauf Samat)
49– Bellanger, capitaine de l’Infatigable, propriétaire de terres dans les environs de Tuléar offertes par Lahimerija. Sa fille épouse le chef Callama. Il transporte Alfred Grandidier en 1866 puis en 1868.
50– Grevé, Créole de La Réunion, employé de Samat, il rencontre Alfred Grandidier vers 1869 et se met à collecter pour lui pendant plusieurs années. Il est aidé par son fils Léopold, né vers 1846 à Saint-Paul de La Réunion, et par son gendre Philippe. Léopold est père de sept enfants. Grevé et Philippe sont assassinés par les Merina en 1895.
51– César Pépin, né vers 1829 à Saint-Denis de La Réunion ou à La Possession, installé à Madagascar depuis 1845, père de sept enfants naturels, il rencontre Alfred Grandidier lors de ses voyages de 1866 et 1868-1870.
52 – Antoine Rosiers, capitaine de l’Étienne-et-Laurence, fait le commerce de l’orseille avec La Réunion et transporte du matériel pour Alfred Grandidier dans les années 1870. Il est également plusieurs fois pris en flagrant délit de traite négrière illégale. Il meurt dans le naufrage de son navire au large de La Réunion.
53– Nicolas Rosiers, frère du précédent et capitaine de l’Anna, exerce les mêmes activités que son frère. Il meurt un peu plus tard à Tuléar.
54– Autre frère Rosiers, capitaine de la Célèste-et-Amélie, exerce les mêmes activités que les précédents et possède des terres près de Tuléar offertes par Lahimerija en 1861.
55 – Albert Julien Rosiers, fils ou neveu des précédents, né vers 1870 à Saint-Denis, installé à Nosy-Ve en 1891, serait une des plus grandes fortunes de Tuléar en 1901. Il croise Guillaume Grandidier.
De Turenne, Louis (1843-1907)
56Entré à Saint-Cyr en 1863, il en sort hussard. Il participe à l’Exposition des sciences géographiques en 1875 avec Alfred Grandidier puis voyage un an en Amérique du Nord. En 1894 il cofonde avec Alfred Grandidier et d’autres la Société des amis des explorateurs. Entré à la Commission centrale de la Société de géographie en 1896, il en devient président en 1903, alors qu’Alfred Grandidier est président de la Société de géographie. Il appartient comme lui au grand monde et fréquente l’aristocratie.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Profession explorateur
Ce livre est cité par
- Sussman, Sarah. (2018) Recent Books and Dissertations on French History. French Historical Studies, 41. DOI: 10.1215/00161071-4323013
Profession explorateur
Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://0-freemium-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/oebooks
Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org
Référence numérique du chapitre
Format
Référence numérique du livre
Format
1 / 3