Introduction

p. 15-24


Texte intégral

1L’histoire contemporaine des ports de la côte atlantique française est très liée à l’Occupation allemande de la France entre 1940 et 1944, période pendant laquelle les ports de Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux ont été utilisés comme bases navales par la Kriegsmarine, la Marine de guerre allemande. Pour la Marine allemande l’occupation de la côte française durant l’été 1940 représentait la réalisation inattendue d’un rêve stratégique datant de l’époque de la Marine impériale et consistant à posséder une meilleure position stratégique pour s’engager dans une guerre navale. Désormais, il était possible de sortir de la très discutée « étroitesse de la baie d’Heligoland1 » et de chercher la décision contre l’adversaire maritime principal, la Grande-Bretagne, dans l’Atlantique. La littérature publiée sur la Marine allemande est abondante, pourtant il est frappant de constater que, dans l’ensemble des publications, les bases navales comme support logistique de première importance pour la guerre navale n’y prennent que peu de place. L’objectif des publications existantes, souvent populaires, se rapporte souvent au sort des ports français en tant que bases des sous-marins allemands avec la construction de gigantesques abris ou aux bunkers du soi-disant « Mur de l’Atlantique » sur le littoral. Ces constructions sont perçues comme témoins de la présence allemande sur la côte atlantique française pendant la Seconde Guerre mondiale. La présente étude vise à aborder le sujet d’un autre point de vue. À l’aide de sources venant de différents centres d’archives allemandes et françaises, elle porte sur le contexte historique de l’utilisation des ports français par la Kriegsmarine. Comment se déroulent la création et l’utilisation des nouvelles bases navales allemandes en France et quelles conséquences en résultent pour les villes portuaires françaises ? Quel est le sort des chantiers navals français existants avec leurs milliers d’ouvriers ? Y avait-il des actions de Résistance ? Et quel rôle joue la Marine française dans l’utilisation de ses anciens ports de guerre de Cherbourg, Brest et Lorient par la Kriegsmarine ? À partir de l’exemple du port de Brest dont la situation géostratégique à la pointe de la Bretagne a très tôt attiré les amiraux allemands et qui est devenu pendant la guerre une base importante à la fois des sous-marins allemands ainsi que de la flotte allemande, nous essayerons de répondre aux questions formulées ci-dessus.

Situation de la recherche

2Déjà en 1970 Michael Salewski a souligné dans l’introduction de son travail sur la Direction de la guerre navale, la Seekriegsleitung (l’amirauté allemande), que beaucoup avait été écrit sur la guerre navale entre 1939 et 19452. La littérature sur la Marine allemande pendant la Seconde Guerre mondiale s’est enrichie depuis. Vu le nombre des publications, il n’est pas possible de donner au lecteur intéressé un aperçu exhaustif de l’état actuel de la documentation parmi les études scientifiques, les publications techniques ou populaires ou les éditions de souvenirs personnels du côté allemand. Les travaux de Michael Salewski, Werner Rahn, Jürgen Rohwer, Gerhard Schreiber et – plus récemment – de Sönke Neitzel, Guntram Schulze Wegener et Jörg Hillmann continuent à représenter la base d’une étude scientifique sur la Kriegsmarine. En revanche, l’absence d’études scientifiques sur les arsenaux comme condition sine qua non d’une Marine est frappante. Les navires de guerre nécessitent un entretien régulier ainsi qu’un approvisionnement en hommes et en matériel et pour cela, les arsenaux ont besoin d’une grande quantité de personnel et de matériel. Bien que la construction de l’arme sous-marine allemande soit bien documentée par les nombreuses publications d’Eberhard Rössler3 et que cette documentation ait été complétée par une étude de Guntram Schulze-Wegener sur la construction navale allemande entre 1942 et 19454, l’histoire des bases navales dans les territoires occupés, sur les côtes norvégiennes et françaises, reste encore dans l’ombre. Il existe depuis 1956 une publication sur l’ancienne base navale allemande de Lorient, écrite par l’ancien directeur du chantier naval, le vice-amiral Matthiae, et l’ancien commandant de la forteresse de Lorient, le général Fahrmbacher, mais les deux auteurs ont mis l’accent sur les événements autour de la « forteresse » de Lorient entre l’été 1944 et la libération de la ville en mai 1945 et moins sur l’histoire de la base navale allemande depuis 19405. Même si cette étude représente une très haute valeur documentaire en tant que rapport personnel de deux plus hauts dirigeants de la forteresse, elle n’est pas suffisante du point de vue scientifique car à l’époque de la rédaction les deux auteurs n’avaient aucun accès aux archives encore existantes de la Kriegsmarine et ils ignoraient totalement les sources françaises.

3Pour étudier le rôle de la Kriegsmarine dans la France occupée, il faut aussi, à côté des mémoires des anciens commandants en chef, les grand-amiraux Erich Raeder6 et Karl Dönitz7, porter attention aux souvenirs du contre-amiral Friedrich Ruge8 et aux études de l’ancien chef de la division historique du Haut Commandement de la Kriegsmarine, le vice-amiral Kurt Assmann9. C’est aussi la mémoire personnelle de ces acteurs qui a forgé la représentation des bases navales allemandes en France dans la conscience historique de l’opinion publique allemande. Quand l’ancien correspondant de guerre navale Lothar-Günther Buchheim publia son roman Le bateau en 1973 près de trente ans après la fin de la guerre, il provoqua une controverse intense au sein des anciens sous-mariniers allemands avec son interprétation personnelle de la guerre sous-marine10. Quand on regarde les publications sur les anciennes bases navales de la Kriegsmarine en France, il convient de constater que la plupart d’entre eux mettent l’accent sur les fortifications11. Seul le travail de Sönke Neitzel sur la construction des bases de sous-marins allemandes peut être considéré comme une étude scientifique12. Mais cette étude porte surtout sur la construction, l’utilisation et l’importance des abris de sous-marins dans les ports allemands, norvégiens et français. Le développement global de ces bases n’a, par contre, pas été étudié. Hannsjörg Kowark donne plus de détails dans son étude sur le sort de la flotte française à Toulon dans laquelle il a étudié la situation du port de Toulon comme port d’attache de la flotte française et plus tard comme base navale allemande sur la Méditerranée13. Pour les relations entre la Kriegsmarine et la Marine française de l’été 1940 jusqu’au sabordage de la flotte française à Toulon le 27 novembre 1942, les deux références sont les articles de Michael Salewski14 et Michael Meyer-Sach15. Mais dans une étude sur les bases navales allemandes sur la côte française, l’histoire générale de l’Occupation allemande en France entre 1940 à 1944 ne peut pas être ignorée. Les œuvres de référence du côté allemand sont toujours les travaux de Eberhard Jäckel16 et Hans Umbreit17. Malgré les décennies de l’amitié franco-allemande, l’historiographie allemande a produit très peu d’études sur l’occupation allemande en France. Un aspect de l’occupation allemande, le rôle de la police française pendant l’Occupation, a été étudié par Bernd Kasten18 tandis que Bernd Zielinski a examiné le rôle du régime de Vichy dans la question de la main-d’œuvre employée pour le Reich19. Ahlrich Meyer20 a beaucoup travaillé sur la persécution des Juifs français et les combats contre la Résistance française par les autorités d’occupation allemandes. Les liens entre la Wehrmacht et la prostitution en France occupée, chapitre peu connu de l’occupation allemande, ont été étudiés par Insa Meinen21. Les travaux exemplaires sur la collaboration industrielle entre la France occupée et l’Allemagne nazie sont les études de Monika Riess sur l’histoire du constructeur automobile français Renault en tant que fournisseur de l’occupant allemand22 et de Peter Lessmann sur le constructeur Peugeot23. Un aperçu des recherches récentes sur la France occupée menés des deux côtés du Rhin donnent les deux volumes des colloques franco-allemands « La France et l’Allemagne en guerre – la France et l’Allemagne dans la guerre, septembre 1939-novembre 194224 », et « La France et l’Allemagne pendant la guerre (novembre 1942-automne 1944)25 ».

4Il est cependant remarquable que jusqu’à ce jour, aucune étude n’a été effectuée, ni du côté allemand ni du côté français, sur le rôle de la Marine allemande dans la France occupée. À côté de l’exploitation économique du pays par le Reich, la situation géostratégique des côtes françaises présente une importance particulière pour les opérations navales allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. La France possède un grand nombre de ports : de Boulogne à l’extrême nord-est du pays en passant par Le Havre et Cherbourg sur les côtes de la Manche et les grands ports de l’Atlantique comme Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux jusqu’aux ports proches de la frontière espagnole comme Bayonne et Saint-Jean-de-Luz. Les ports de l’Atlantique qui sont étroitement liés à l’utilisation du littoral français par la Kriegsmarine. La littérature française consacrée à l’histoire de ces ports est très variée, elle se caractérise souvent par une ignorance presque complète des sources allemandes et porte principalement sur l’utilisation de ces ports par l’arme sous-marine française ainsi que l’histoire des forteresses allemandes de la côte atlantique à partir de l’été 194426. Il reste aussi à noter que parmi les nombreuses publications sur les grands ports de Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux, les petits ports n’ont jusqu’à présent pas fait partie d’une étude sauf dans le cas de Saint-Malo27.

5En ce qui concerne l’histoire de la Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale, les œuvres de référence ont été longtemps celles de Philippe Masson, ainsi que les souvenirs de l’ancien secrétaire d’État à la Marine de Vichy, l’amiral Auphan, publiée avec le soutien de l’historien de la Marine française Jacques Mordal28. Mais on n’y trouve que peu d’informations sur les ports. Une étude très discutée est la biographie de l’ancien commandant en chef de la Marine française, l’amiral Darlan, publiée par Hervé Coutau-Bégarie et Claude Huan29. Des récits complémentaires, qui donnent une idée de l’esprit de l’époque, sont les témoignages de certains officiers de la Marine française, tels que les mémoires de l’amiral Auphan30, les souvenirs de l’amiral Jean Philippon sur son service à Brest entre 1940 et 194231, de Henri Ballande32 et la publication très critique de l’ancien membre des Forces navales françaises libres (FNFL) Étienne Schlumberger33. Pour l’histoire des FNFL l’on peut également se référer à l’ouvrage historique en trois tomes d’Émile Chaline et Pierre Santarelli34. Mais, malgré la grande controverse sur le comportement de la Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale, une étude critique complète de son rôle sous le régime de Vichy n’a été publiée qu’en 2014 par Bernard Costagliola35. À l’occasion du cinquantième anniversaire de la défaite de 1940, l’historien américain Robert Paxton avait, en 1990, incité l’historiographie française à s’occuper des dénommées « années noires », caractérisation aujourd’hui reconnue du temps de l’Occupation allemande développée notamment par l’historien français Henry Rousso36. Le résultat est une littérature très riche et abondante consacrée à la période de l’Occupation37. Mais malgré les nombreuses publications sur des aspects économiques, politiques et culturels de l’Occupation, il est à noter que l’histoire militaire sous le régime de Vichy reste encore un sujet sensible. Une première étude sur le rôle de l’armée française a déjà été publiée en 1966 par Robert Paxton, mais elle n’a été traduite en français qu’en 2004, près de quarante ans après sa sortie aux États-Unis38, et elle n’a été complétée qu’en 1996 par Claude d’Abzac-Epezy avec son travail sur l’armée de l’air sous l’Occupation39.

Les sources

6À côté des éditions de sources concernant la Kriegsmarine comme le « Kriegstagebuch der Seekriegsleitung 1939-1945 (Journal de guerre de la Direction de la guerre navale 1939-1945)40 » et les « Lagevorträge des Oberbefehlshabers der Kriegsmarine vor Hitler 1939-1945 (Conférences sur la guerre navale du commandant de la Kriegsmarine devant Hitler 1939-1945)41 », cette étude repose tout particulièrement sur les archives de la Kriegsmarine déposées aux archives militaires de la République fédérale d’Allemagne à Fribourg (Bundesarchiv-Militärarchiv) où sont conservés les journaux de guerre du Marinegruppenkommando West (cote RM 35 II), de l’amiral commandant la Kriegsmarine en France et des différents commandements régionaux (cote RM 45 IV). La situation est différente pour les services de la Kriegsmarine en France dans les ports. Bien que ce fonds représente la source le plus vaste des archives de la Kriegsmarine, il se caractérise par de nombreuses lacunes. Par rapport aux cahiers de marches des états-majors supérieurs, il est à noter que la plupart des questions concernant les bases sont traitées dans les administrations sur place, c’est-à-dire les états-majors des arsenaux. En décembre 1940, l’afflux constant de demandes de renseignements et d’informations des zones côtières ainsi que les réunions quotidiennes à Paris concernant l’organisation des services de la Marine allemande en France ont amené l’amiral commandant la Kriegsmarine en France à décider que les comptes rendus de ces réunions et les dispositions spéciales prises à leur égard ne feraient plus partie de son journal de guerre. Cette décision est une perte pour l’historien en raison du fonds très incomplet des services allemands subordonnés. Bien que les ordres concernant les ports puissent être reconstruits sur la base des documents des commandements régionaux de la Kriegsmarine et de la Direction de la guerre navale, cette possibilité n’existe que pour les deux premières années de l’Occupation. Ensuite, cette reconstitution n’est plus possible. Pour les chantiers navals allemands en France, la documentation est plus que sommaire. Pour la base principale des sous-marins de l’Atlantique, le port de Lorient, seul le cahier de marche privé du directeur du chantier naval pour la période de juillet à décembre 1942 et quelques documents techniques ont été conservés42. Les archives de l’Office central de constructions navales de la Kriegsmarine à Berlin qui a été responsable des chantiers navals allemands ont été pour la plus grande partie détruites par les bombardements. Les documents qui n’avaient pas disparu ont été récupérés en 1945 par l’armée soviétique et remis en 1988 aux archives militaires de la RDA43. Après la réunification allemande, ces documents – surtout des dessins techniques – ont été incorporés dans les fonds existants du Bundesarchiv. Une autre source importante est constituée par les archives des chantiers navals privés allemands dont le personnel a été en partie utilisé dans les bases navales sur la côte atlantique. La Kriegsmarine leur avait délégué les services de la construction navale et de la réparation des machines dans certaines bases navales dans les territoires occupés. En France par exemple, le chantier naval de la base de Bordeaux avait été confié au chantier naval Blohm & Voss de Hambourg et le chantier naval AG Weser de Brême de la DESCHIMAG était responsable des services réparations de la base de Brest. Alors que pour le chantier naval de l’AG Weser à Brest n’existe aucun document, les documents de Blohm & Voss sur l’acquisition et la gestion du chantier naval de Bordeaux sont conservés dans les Archives d’État de Hambourg44. Comme la base de Bordeaux avait été utilisée comme modèle pour le transfert de certaines parties des chantiers navals de la Kriegsmarine à l’industrie navale privée, ce fonds représente un intérêt particulier pour ce chapitre important de la gestion des bases en France. L’incohérence des archives est certainement la raison pour laquelle aucune étude scientifique de l’histoire des bases navales allemandes en France occupée n’a été présentée jusqu’à ce jour. Si les dossiers des services de la Kriegsmarine n’ont pas été détruits par les services eux-mêmes au moment de la retraite allemande de l’été 1944 ou pendant les combats autour des poches de l’Atlantique, ils ont été finalement brûlés au moment de la capitulation générale allemande du 8 mai 194545. Un autre fonds très important pour l’histoire de la Kriegsmarine en France occupée est celui du Groupe Marine auprès de la Commission d’armistice allemande qui est conservé aux Archives nationales à Paris (cote AJ 40)46. À côté des documents allemands, on y trouve les dossiers du BCRA (Bureau central de renseignements d’action), le service de renseignements militaires de la France libre, parmi lesquels se trouvent aussi des rapports en provenance des ports de la Manche et de l’Atlantique (cote 3 AG 2). Vu le fait que les ports de Cherbourg, Brest et Lorient étaient avant l’invasion des troupes allemandes des ports importants de la Marine française et que celle-ci a continué à garder des unités navales dans ces ports pendant toute la période de l’Occupation, une recherche dans les archives du Service historique de la Défense (SHD) était indispensable. Dans l’antenne de Brest, seuls les documents de l’Intendance maritime et les rapports mensuels de l’Inscription maritime sont conservés pour la période 1939-1945. Les autres documents concernant les ports sont conservés à Vincennes (cote TTD). Un autre fonds important est celui de l’Amirauté qui devient plus tard le Secrétariat d’État à la Marine de Vichy (cote TTA). Ce fonds contient aussi les documents du Service d’exécution des clauses de l’Armistice pour les négociations entre la Kriegsmarine et les services de la Marine française ainsi que les documents de la Direction des industries navales et de la Direction des services de la Marine militaire en zone occupée, crées en 1941 (cote TTB). Ces fonds militaires ont été complétés par les archives du département du Finistère et les Archives municipales de la ville de Brest qui, à côté des dossiers administratifs, possèdent aussi une collection complète de l’ancien quotidien brestois La Dépêche pour la période de juin 1940 à août 1944 et une collection de rapports militaires des forces américaines relatifs aux opérations à Brest en 1944 cédés en double à la ville par les États-Unis.

Notes de bas de page

1 Citation du contre-amiral Wolgang Wegener dans Rahn Werner, Reichsmarine und Landesverteidigung 1919-1928. Konzeption und Führung der Marine in der Weimarer Republik, Munich, Bernard & Graefe, 1976, p. 130.

2 Cf. Salewski Michael, Die deutsche Seekriegsleitung 1935-1945, t. I : 1935-1941, Francfort, Bernard & Graefe, 1970, p. vii.

3 Cf. Rössler Eberhard, Die deutschen U-Boote und ihre Werften, 2 tomes, Munich, Bernard & Graefe, 1979, et Rössler Eberhard, Geschichte des deutschen Ubootbaus, 2 tomes, Coblence, Bernard & Graefe, 1986.

4 Schulze-Wegener Guntram, Die deutsche Kriegsmarine-Rüstung 1942-1945, Hambourg, Mittler, 1997.

5 Fahrmbacher Wilhelm et Matthiae Walter, Lorient. Entstehung und Verteidigung des Marine-Stützpunktes 1940/1945, Weissenburg, Prinz-Eugen-Verlag, 1956 (version française : général Fahrmbacher, Souvenirs de la base [Keroman, 1940-1945], traduit de l’allemand par le capitaine de frégate Aubertin, Le Faouët, Liv’éditions, 2012).

6 Raeder Erich, Mein Leben, 2 t., Tübingen, Schlichtenmayer, 1957 (version française : Grand-amiral Erich Raeder, Ma vie, traduit de l’allemand par René Jouan, Paris, Éditions France-Empire, 1965).

7 Dönitz Karl, Zehn Jahre und zwanzig Tage, Bonn, Athenäum-Verlag, 1958 (version française : Dix ans et vingt jours, traduit de l’allemand par René Jouan, Paris, Plon, 1959).

8 Ruge Friedrich, Der Seekrieg 1939-1945, Stuttgart, Koehler, 1954 (version française : La Guerre navale 1939-1945, traduit de l’allemand par le capitaine de vaisseau René Jouan, Paris, Presses de la Cité, 1955). Cf. aussi Ruge Friedrich, Rommel und die Invasion, Stuttgart, Koehler, 1959 (version française : Rommel face au débarquement 1944, traduit de l’allemand par le capitaine de vaisseau René Jouan, Paris, Presses de la Cité, 1960) et Ruge Friedrich, Im Küstenvorfeld. Minensuchen. Geleit. Ubootsjagd. Vorpostendienst, Munich, Lehmanns, 1974.

9 Assmann Kurt, Deutsche Schicksalsjahre: historische Bilder aus dem zweiten Weltkrieg und seiner Vorgeschichte, Wiesbaden, Brockhaus, 1950.

10 Buchheim Lothar-Günther, Das Boot: Roman, Munich, Piper, 1973 (version française : Le Styx [Le Bateau], traduit de l’allemand par Bernard Kreiss, Paris, Albin Michel, 1977). Pour la discussion autour de la publication du roman voir Salewski Michael, Von der Wirklichkeit des Krieges. Analysen und Kontroversen zu Buchheims Boot“, Munich, Deutscher-Taschenbuch-Verlag, 1976.

11 Cf. Mallmann-Showell Jak P., Deutsche U-Boot-Stützpunkte und Bunkeranlagen, Stuttgart, Motorbuch-Verlag, 2003, Schmeelke Karl-Heinz, Deutsche U-Bootbunker gestern und heute, Wölfersheim/Berstadt, Podzun/Pallas/Verlag, 1996, Zimmermann Rudolf Heinz, Der Atlantikwall, 3 tomes, Munich, Schild/Verlag, 1982 et comme étude scientifique Rolf Rudi, Der Atlantikwall. Die Bauten der deutschen Küstenbefestigungen 1940-1945, Osnabrück, Biblio-Verlag, 1998.

12 Neitzel Sönke, Die deutschen U-Bootbunker und Bunkerwerften. Bau, Verwendung und Bedeutung verbunkerter U-Bootstützpunkte in beiden Weltkriegen, Coblence, Bernard & Graefe, 1991.

13 Kowark Hannsjörg, Das Ende der französischen Flotte im Zweiten Weltkrieg. Toulon 1940-1944, Hambourg, Mittler, 1998 (version française : Hitler et la flotte française : Toulon 1940-1944, traduit de l’allemand par le capitaine de vaisseau Claude Huan et par Anne Huan, Nantes, Marines Éditions, 1998).

14 Salewski Michael, « Von Mers-El-Kébir nach Toulon. Grundzüge der deutsch-französischen Marinepolitik 1940-1942 », in Michael Salewski (dir.), Die Deutschen und die See: Studien zur deutschen Marinegeschichte des 19. und 20. Jahrhunderts, t. II, Stuttgart, Steiner, 2002, p. 184-200, (version française : « De Mers-el-Kébir à Toulon. Les grandes lignes de la politique maritime franco-allemande de 1940 à 1942 », Travaux et Recherches [Centre de recherches relations internationales de l’université de Metz], no 4, 1973, p. 123-150). Voir aussi Salewski Michael, Die deutsche Seekriegsleitung 1935-1945, 3 tomes, Munich, Francfort, Bernard & Graefe, 1970-1975.

15 Meyer-Sach Michael, « Politische Gedanken und Bemühungen der deutschen Seekriegsleitung gegenüber Frankreich in der Zeit vom Waffenstillstand bis zur alliierten Landung in Nordafrika 1940-1942 », in Wilhelm Treue (dir.), Geschichte der französischen Marine, Herford, Mittler, 1982, p. 127-191.

16 Jäckel Eberhard, Frankreich in Hitlers Europa: die deutsche Frankreichpolitik im Zweiten Weltkrieg, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1966. (version française : La France dans l’Europe de Hitler, traduit de l’allemand par Denise Meunier, Paris, Fayard, 1968).

17 Umbreit Hans, Der Militärbefehlshaber in Frankreich 1940-1944, Boppard, Boldt, 1968.

18 Kasten Bernd, Gute Franzosen“. Die französische Polizei und die deutsche Besatzungsmacht im besetzten Frankreich 1940-1944, Sigmaringen, Thorbecke, 1993.

19 Zielinski Bernd, Staatskollaboration. Vichy und der Arbeitskräfteeinsatz im Dritten Reich, Münster, Westfälisches Dampfboot, 1995.

20 Meyer Ahlrich, Die deutsche Besatzung in Frankreich, 1940-1944: Widerstandsbekämpfung und Judenverfolgung, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2000 (version française : L’occupation allemande en France 1940-1944, trad. de l’allemand par Pascale Hervieux, Florence Lecanu et Nicole Taubes, Toulouse, Éd. Privat, 2002).

21 Meinen Insa, Wehrmacht und Prostitution im besetzten Frankreich, Brême, Temmen, 2002.

22 Riess Monika, Die deutsch-französische industrielle Kollaboration während des Zweiten Weltkrieges am Beispiel der Renault-Werke (1940-1944), Francfort, Lang, 2002.

23 Lessmann Peter, « Industriebeziehungen zwischen Deutschland und Frankreich während der deutschen Besatzung 1940-1944. Das Beispiel Peugeot-Volkswagenwerk », Francia, no 17, 1990, p. 120-153.

24 Claude Carlier et Stefan Martens (dir.), La France et l’Allemagne en guerre – Frankreich und Deutschland im Krieg, Septembre 1939-Novembre 1942, Paris, Institut d’histoire des conflits contemporains, 1990.

25 Martens Stefan (dir.), Frankreich und Deutschland im Krieg (November 1942-Herbst 1944) Okkupation, Kollaboration, Résistance, Bonn, Bouvier, 2000.

26 Cf. Buffetaut Yves, Les ports français 1939-1945. Les ports de l’Atlantique, Bourg-en-Bresse, Marines Éditions, 1994 ; Christophe Cérino et Yann Lukas, Keroman : Base de sous-marins, 1940-2003, Plomelin, Éditions Palantines, 2003 ; Braeuer Luc, La base sous-marine de Saint-Nazaire, Batz-sur-Mer 2001 ; Gamelin Paul, Saint-Nazaire. Base sous-marine 1941-1945, La Baule, Éditions des Paludiers, 1988 ; Rodrigues Georges, La Pallice, base sous-marine allemande (1940-1945), Jonzac, Imprimeur ICRT, 1992 ; Lormier Dominique, La base sous-marine. 1940-1944. Bordeaux, Montreuil-Bellay, Éditions CMD, 1999. Cf. aussi le mémoire de maîtrise de Nee Marlène, L’arsenal de Cherbourg dans la tourmente 1939-1945, maîtrise d’histoire, dir. Michel Boivin, université de Caen-Normandie, 2000.

27 Olivier Brichet et Éric Peyle, La Marine Allemande à St. Malo 1940-1944, Cancale, Éditions du Phare, 2001.

28 Masson Philippe, La Marine française et la guerre 1939-1945, Paris, Tallandier, 1991 ; Paul Auphan et Jacques Mordal, La Marine Française dans la Seconde Guerre Mondiale, Paris, Éditions France Empire, 1976.

29 Coutau-Bégarie Hervé et Huan Claude, Darlan, Paris, Fayard, 1989. Voir la critique de Robert Paxton, « Darlan, un amiral entre deux blocs », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 36, 1992, p. 3-19.

30 Auphan Paul, La Marine au service des Français : La lutte pour la vie (1940-1942), Paris, Éditions Self, 1947 et Auphan Paul, L’honneur de servir : Mémoires, Paris, Éditions France Empire, 1978.

31 Philippon Jean, Le blocus du Scharnhorst et du Gneisenau, Paris, Éditions France Empire, 1967.

32 Ballande Henri, De l’Amirauté à Bikini. Souvenirs des jours sans joie, Paris, Presses de la Cité, 1972.

33 Schlumberger Etienne, L’honneur et les rebelles de la marine française 1940-1944, Paris, Maisonneuve & Larose, 2004.

34 Chaline Émile et Santarelli Pierre, Historique des Forces Navales Françaises Libres, 3 tomes, Vincennes, Service historique de la Marine, 1990-1999.

35 Costagliola Bernard, La marine de Vichy : blocus et collaboration, juin 1940-novembre 1942, Paris, Tallandier, 2014.

36 Cf. Martens Stefan, « “Drôle de Guerre” – Occupation – Épuration : Frankreich im Zweiten Weltkrieg », Neue Politische Literatur, no 37, 1992, p. 185-213. En ce qui concerne l’influence de Robert Paxton sur l’historiographie française voir Fishman Sarah (dir.), France at War. Vichy and the Historians, Oxford, Bloomsbury, 2000.

37 Cf. parmi les études diverses : Azéma Jean-Pierre et Bédarida François (dir.), Le Régime de Vichy et les Français, Paris, Fayard, 1992 ; Azéma Jean-Pierre et Bédarida François (dir.), La France des années noires. De l’occupation à la libération, 2 tomes, Paris, Seuil, 1993 ; Baruch Marc-Olivier, Le régime de Vichy, Paris, Éditions La Découverte, 1996.

38 Paxton Robert, Parades and Politics at Vichy. The French Officer Corps under Marshal Pétain, Princeton, Princeton University Press, 1966 (version française : L’Armée de Vichy. Le corps des officiers français 1940-1944, Paris, Tallandier, 2004).

39 Abzac-Epezy Claude d’, L’armée de l’air des années noires, Vichy 1940-1944, Paris, Economica, 1998.

40 Rahn Werner et Schreiber Gerhard (dir.), Kriegstagebuch der Seekriegsleitung 1939-1945, 68 tomes, Hambourg, Mittler, 1988-1994.

41 Wagner Gerhard, Lagevorträge des Oberbefehlshabers der Kriegsmarine vor Hitler 1939-1945, Munich, Lehmann, 1972.

42 Cf. l’inventaire publié par Martens Stefan (dir.), Frankreich und Belgien unter deutscher Besatzung 1940-1944. Die Bestände des Bundesarchiv-Militärarchivs Freiburg, Stuttgart, Thorbecke, 2002, p. 436.

43 Cf. Gießler K.-V., « Zusammenführung der Bestände der deutschen (preußischen) Streitkräfte aus der Zeit 1867/71 bis 1945 im Bundesarchiv-Militärarchiv in Freiburg », Der Archivar, no 48, 1995, p. 475-477.

44 Cf. l’inventaire des sources dans Meyhoff Andreas, Blohm & Voss imDritten Reich“: eine Hamburger Großwerft zwischen Geschäft und Politik, Hambourg, Christians, 2001.

45 L’ancien commandant de la forteresse de Lorient, le général Fahrmbacher, et le commandant du chantier naval, le vice-amiral Matthiae, évoquent dans leurs souvenirs sur la forteresse de Lorient le fait que, avant la reddition en mai 1945, tous les ordres, instructions, rapports, messages, plans, croquis, photos, etc., ont été détruits. Cf. Fahrmbacher Wilhelm et Matthiae Walter, Lorient, op. cit., p. 38.

46 Cf. l’inventaire des sources allemandes aux Archives nationales : La France et la Belgique sous l’Occupation allemande 1940-1944. Les fonds allemands conservés au Centre historique des Archives nationales. Inventaire de la sous-série AJ40, Paris, Centre historique des Archives nationales, 2002.


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