Table des matières
Introduction générale. Pour une sociohistoire des traitements psychiatriques appliqués aux patients noirs aux États-Unis
- Une recherche au croisement de plusieurs disciplines et champs de recherche
- Les liens entre l’histoire des Noirs aux États-Unis et l’histoire des corps racialisés en médecine au xxe siècle
- Histoire et sociologie de la psychiatrie et des corps médicalisés
- Une sociohistoire des médecins et psychiatres noirs et blancs et des relations avec leurs patients
- Analyses historiques et sociologiques des usages sociaux de la race et des classifications et catégorisations ethno-raciales dans la société américaine
- Méthodes
Première partie. De la ségrégation à l’intégration ? Perspectives sur les débuts de la psychiatrie urbaine dans le Nord et la fin de l’hôpital psychiatrique pour les Noirs, 1920-1970
Chapitre I. Race et psychiatrie après la Grande Migration
Le cas de la clinique Lafargue à Harlem, 1920-1960
- La modernité de la psychiatrie au Nord et la faillite de l’hôpital psychiatrique du Sud
- Les institutions psychiatriques pour Noirs : une réputation écornée
- La réforme de la psychiatrie et la critique de l’institution sudiste
- Les soldats noirs et les capacités mentales
- La fondation de la clinique Lafargue et d’un nouveau modèle de psychiatrie sociale
- Une clinique à Harlem, une première ?
- La psychiatrie de la rue : une approche renouvelée ?
- Une psychiatrie politique
- De la psychiatrie sociale à la moralisation des comportements noirs
- La psychiatrie est-elle un sport de combat ?
- Des psychiatres blancs et noirs pour traiter les patients noirs
- Gérer la nouvelle urbanité noire
Chapitre II. La fin de l’hôpital pour Noirs dans le Sud et l’essor de la « psychiatrie noire », 1940-1970
- Le démantèlement de l’hôpital psychiatrique dans le Sud
- L’hôpital psychiatrique intégré après la déségrégation ?
- Des institutions ségréguées inégalitaires
- La médecine de proximité et les nouveaux centres de soins urbains : le revers de la médaille
- Vers une intégration du soin ? Le séparatisme racial dans le Sud revendiqué par les Noirs et les Blancs après la déségrégation
- La difficile intégration des personnels noirs et des patients noirs dans les hôpitaux non-ségrégués et la création des sociétés médicales noires au début des années 1960
- Une affirmative action dans les écoles de médecine, ainsi que dans les formations en psychiatrie et psychologie
- Le séparatisme racial dans l’hôpital après les droits civiques
- La naissance de la psychiatrie noire par les Noirs pour les Noirs
- Lutter en biologisant les comportements ?
- Rejet de la nature et du culturalisme
Deuxième partie. Violence is as American as cherry pie. Les corps et les comportements noirs étudiés par les psychiatres durant le mouvement des droits civiques, 1960-1980
Chapitre III. Psychiatriser l’intime, soigner la société
L’émergence de la famille noire pathologique dans le débat public et dans les discours psychiatriques dans les années 1960
- La sociologie culturaliste et le rapport Moynihan
- L’influence des écrits de E. Franklin Frazier sur le rapport Moynihan : l’esclavage comme point de référence de la culture noire du ghetto
- Culturalisme, psychiatrisation du social, race et culture de la pauvreté : le renouveau des liaisons dangereuses dans les années 1960
- Les travaux autour de la famille noire en psychiatrie dans les années 1950 et 1960 et leur utilisation par Moynihan
- Les héritiers des théories sur la famille noire pathologique en psychiatrie et sciences comportementales : pathologiser la culture noire, biologiser les comportements
- Une transformation quantitative et qualitative des recherches en psychiatrie graduelle à la suite de la publication du rapport
- Le militantisme politique du fils noir
- De la mère noire émasculatrice à la privation sensorielle
- Moynihan et la psychiatrie noire
- La contre-attaque des psychiatres noirs
- Volte-face : la reprise des arguments de Moynihan par la psychiatrie noire et la psychiatrisation du social comme outil de lutte politique
- Vers la biologisation des comportements noirs
Chapitre IV. Les recherches universitaires en psychiatrie sur la violence politique noire
Des facteurs psychosociaux à la psychiatrie biologique
- La violence, une spécialité américaine ?
- Émeutes raciales et crime noir
- La réponse institutionnelle au niveau fédéral
- La police locale et les violences policières sur les corps noirs
- L’ouverture des centres à Brandeis et à UCLA : le nouveau rôle de la psychiatrie dans la gestion des émeutes urbaines
- Le centre Lemberg, un institut de recherche où se mêlent actualité brûlante, sciences sociales et psychiatrie
- La théorie des quatre phases de l’émeute : les théories du directeur du centre Lemberg, John Spiegel
- Les psychiatres au service des policiers et de la violence symbolique de l’État
- La fermeture du centre de UCLA
- La médicalisation de la masculinité noire à UCLA : vers la biologisation des théories sur la violence et la race
- La controverse à UCLA
- La défense des psychiatres affiliés au centre
Troisième partie. Les couleurs de la psychiatrie aux États-Unis à l’époque contemporaine. Du séparatisme racial à la colorblindness
Chapitre V. Ouvrir la boîte de Pandore : les implications des espaces thérapeutiques racialisés en psychiatrie
Le cas de la Black Focus Unit à UCSF
- Le contexte d’ouverture de la Black Focus Unit à UCSF
- Les caractéristiques de la Black Focus Unit et l’ethno-psychiatrie
- La psychiatrie transculturelle
- Vers la psychiatrie afro-centrée
- Les arguments des soignants pour défendre l’approche racialisée et culturaliste de UCSF : un pentagone d’enjeux multiples
- L’argument linguistique
- L’argument de l’entre-soi culturel : la culture comme argument thérapeutique
- L’argument du diagnostic
- L’argument de la biologisation
Chapitre VI. Une psychiatrie toujours en noir et blanc
Enquête auprès de résidents en psychiatrie au sein de cliniques de soins à Los Angeles
- La compétence culturelle dans tous ses états
- Des formations en compétence culturelle peu homogènes, mais vues de manière positive par les soignants
- Vers un essentialisme culturel
- Un effet négatif sur le soin ?
- Les pratiques et les discours des soignants vis-à-vis de leurs patients racisés
- La distance sociale entre les soignants et leurs patients
- Les psychiatres conscients de la mémoire traumatique noire en médecine
- Des prises en charge informelles des patients racisés par les psychiatres racisés
- Des différences phénotypiques, génétiques ?
- Le BiDil et les médicaments racialisés
- Rejet de l’essentialisme biologique racial par certains psychiatres
- Doses et prescriptions médicamenteuses différentes
