La France et les Amériques jusqu’en 1870
Archives des postes diplomatiques et consulaires établis en Amérique avant 1870 conservées au Centre des archives diplomatiques de Nantes
p. 19-44
Texte intégral
Introduction
1Dédié à la conservation des archives des postes diplomatiques et consulaires français dans le monde, le Centre des archives diplomatiques de Nantes (CADN) conserve un ensemble de fonds de premier plan émanant du réseau français établi en Amérique, sur lequel l’attention s’est très vite portée. Ainsi, dès l’ouverture du Centre au public en 1987, un Guide des sources de l’histoire du Brésil aux archives du ministère des Affaires étrangères réalisé par Pascal Even1 décrit les archives rapatriées des postes français de ce pays, tandis que Bruno Ricard publie quelques années plus tard un panorama des sources en provenance d’Amérique du Nord2. Si le projet alors évoqué de guide de recherche portant sur les fonds provenant du continent américain dans son entier n’a pas abouti, ceux-ci n’en ont pas moins fait l’objet d’importantes campagnes de traitement permettant leur mise en valeur et un accès plus aisé aux chercheurs. Certains mériteraient encore d’être dotés d’instruments de recherche plus aboutis, mais il est possible aujourd’hui de présenter un état des fonds des postes français établis sur le continent américain avant 1870 conservés au CADN, précédé d’un bref historique de ce réseau et de sa production archivistique, ainsi que d’une proposition de pistes de recherche ouvertes par les principales typologies documentaires.
2Cette présentation au périmètre strictement délimité passera donc sous silence des pans entiers de sources sur les relations entre la France et les Amériques jusqu’en 1870 conservées par les Archives diplomatiques, qu’il s’agisse des séries conservées par le centre de La Courneuve3 ou des dossiers relatifs à cette partie du monde figurant dans les fonds de postes européens entretenant des relations étroites avec les Amériques, au premier rang desquels Londres ou Madrid.
Le réseau français en Amérique et ses archives : panorama historique
3L’étendue chronologique, les richesses et les lacunes des sources mises à disposition des chercheurs tiennent à la fois à l’histoire des postes eux-mêmes et aux aléas de la conservation des archives qu’ils ont produites au fil des décennies.
L’évolution du réseau du xviiie siècle à 18704
4Avant 1778, la France n’est représentée sur le continent américain que par un agent de la Marine à La Havane dont la présence est tolérée par les autorités espagnoles et qui fait fonction de consul ; au Brésil, une tentative d’installation d’un consulat à Bahia en 1715 est restée sans lendemain5. Mais deux ans après la déclaration d’indépendance, la première implantation diplomatique française aux États-Unis fait immédiatement suite à la signature du traité d’amitié et de commerce de 1778, entre Louis XVI et les États-Unis d’Amérique septentrionale. À la veille de la Révolution, la légation et le consulat général de Philadelphie ont sous leur autorité les consuls de New York, Boston, Baltimore et Charleston, ainsi que les vice-consuls de Portsmouth et Wilmington, puis de Rhode Island, Richmond et Savannah6.
5Après une période de désorganisation sous la Révolution et l’Empire, ce réseau se reconstitue après 1815 et se développe significativement sur tout le continent7 : la Restauration et la monarchie de Juillet sont en effet la période d’ouverture diplomatique vers l’Amérique latine. La France envoie rapidement des représentants auprès des anciennes colonies espagnoles qui proclament leur indépendance, mettant en place légations, consulats et agences consulaires dont le rang et la localisation fluctuent ; mais dès 1840, le réseau est déjà constitué en large part.
6En 1870, la France, qui en 1825 comptait dans le monde dix ambassades et seize légations, dont une aux États-Unis, se trouve à la tête d’un réseau de sept ambassades et de vingt-cinq légations, dont cinq en Amérique : Washington, Lima, Rio de Janeiro, Buenos Aires et Santiago du Chili8. Six consulats généraux dont les titulaires sont des chargés d’affaires viennent renforcer cette représentation diplomatique sur le continent, à Bogota, Caracas, Guatemala, Montevideo, Port-au-Prince et Quito. Avec encore trois consulats généraux – New York, Québec et San Francisco, treize consulats – Boston, Charleston, Chicago, La Nouvelle-Orléans, Santiago de Cuba, Porto Rico, Santa Martha, Panama, Callao, Pernambouc, Bahia, Assomption et Valparaiso, ainsi que des vice-consulats et agences consulaires à l’existence souvent éphémère, tout l’éventail des types de postes diplomatiques et consulaires, hormis les ambassades, se déploie en Amérique.
Les archives des postes d’Amérique : un rapatriement tardif
7L’état des fonds d’archives aujourd’hui conservés au Centre des archives diplomatiques de Nantes ne reflète pas entièrement la cartographie de ce réseau : ainsi, les postes de Québec, de Chicago, de San Francisco, de Cuba, de Santa Martha, de Callao ou de Pernambouc n’ont-ils pas livré de fonds constitué avant 1870. Cet état de fait tient en large part aux circonstances de leur rapatriement.
8Quelle que soit leur origine, les archives des postes diplomatiques et consulaires français dans le monde n’ont été que tardivement rapatriées. Si l’obligation de leur conservation et de leur transmission par le titulaire du poste à son successeur a été clairement affirmée en 1833, elles restaient avant tout destinées à répondre au besoin local : leur intérêt historique et leur originalité ont été perçus plus récemment. Aussi, si les premiers fonds ont été envoyés à Paris à la toute fin du xixe siècle, ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que ces mouvements ont été organisés et sont devenus la règle. D’abord conservés dans les dépôts du quai d’Orsay où la place est venue à manquer, les premiers fonds rapatriés ont été pour certains d’entre eux déposés aux Archives nationales durant l’entre-deux-guerres. Après 1967, date de l’ouverture du dépôt de Nantes, les archives des postes trouvèrent leur lieu de conservation définitif, où leur traitement a réellement débuté à la fin des années quatre-vingt.
9Parmi les archives produites par les postes d’Amérique, certaines ont fait partie des tout premiers rapatriements. En effet, au cours du xixe siècle, les fonds de plusieurs consulats (Charleston, Philadelphie, Washington, Baltimore, Norfolk, Richmond, Saint-Domingue), en raison de la suppression ou du changement de statut de ceux-ci, ont été regroupés au consulat général de New York qui, se trouvant à l’étroit, demanda à rapatrier ces archives, ce qui fut fait en 1896-1897, suite à une décision de 1895 de la Commission des Archives diplomatiques récemment créée. Quelques rapatriements eurent lieu pendant la première moitié du xxe siècle : Rio de Janeiro effectua ainsi des envois en 1907-1909, puis en 1929 et 1934. Il faut ensuite attendre 1959 pour que soit rapatrié le fonds de Mexico, et ce n’est qu’à partir des années quatre-vingt que le rythme de ces rapatriements s’accélère, avec entre autres :
1979 : Port-au-Prince ;
1981 : Santiago du Chili ; 1987 : Bahia ; 1988 : Caracas, Panama ;
1992 : Quito ; 1996 : Montevideo ; 1997 : La Paz.
10Le fonds de Washington n’est arrivé quant à lui qu’en 2001, et les archives consulaires d’Assomption remontant à 1854, en 20189.
Un état des fonds contrasté
11Dans l’attente de ces rapatriements, les fonds d’archives ont pu subir des pertes parfois importantes, causées par des catastrophes naturelles, des conditions climatiques défavorables ou les ravages des insectes. Le tremblement de terre de 1906 et l’incendie qui l’a suivi ont ainsi fait disparaître le fonds ancien du consulat de France à San Francisco, tandis que de mauvaises conditions de conservation réduisaient peu à peu ceux de Port-au-Prince ou de Saint-Jean de Porto-Rico. L’histoire mouvementée de certains postes, marquée par des déménagements et changements de rattachement, a également eu sa part dans ces disparitions, tout comme les incendies qui ont détruit les fonds anciens de Santiago du Chili (1949) ou de Montréal (1954). Mais ce sont parfois des raisons plus singulières qui expliquent certaines lacunes : menacé par la Terreur, un des premiers titulaires du poste de Philadelphie, Genêt, choisit en 1794, après avoir obtenu l’asile politique aux États-Unis, de remettre à la bibliothèque du Congrès une partie des archives produites durant son exercice.
12Si l’on considère l’état des fonds des postes d’Amérique antérieurs à 1870, une absence majeure apparaît, celle des fonds des postes au Canada, qui s’explique partiellement par l’ouverture tardive de ceux-ci. En effet, jusqu’en 1859, la France n’est représentée dans cette colonie britannique que par six agences consulaires dont aucune archive n’est parvenue jusqu’à nous ; 1859 est la date de l’ouverture d’un premier consulat, à Québec, dont seul un dossier antérieur à la Seconde Guerre mondiale est conservé, en raison du sinistre mentionné plus haut. Néanmoins, de remarquables ensembles sont aujourd’hui conservés, au premier rang desquels les fonds des postes de la côte est des États-Unis, particulièrement riches pour la période de la Révolution et de l’Empire, classés et pourvus d’instruments de recherche détaillés réalisés par des étudiants en archivistique au cours des années 2000, sous la direction de Jérôme Cras. Toujours aux États-Unis, le fonds du consulat de France à La Nouvelle-Orléans, très précisément décrit par Élisabeth Caude10, offre au chercheur des séries de correspondances et de dossiers thématiques qui couvrent tout le xixe siècle, ainsi que plus de 200 cartons de dossiers nominatifs allant de la fin du Premier Empire à la veille de la Première Guerre mondiale et rendant compte des relations du poste avec la communauté française.
13Quant aux archives de la légation de France au Mexique, ses 409 dossiers et registres couvrant la période 1821-1880 témoignent des relations conflictuelles entre la France et le Mexique, des interventions françaises et de leurs conséquences sur la population française implantée dans ce pays. Souvent plus lacunaires, les fonds des postes d’Amérique centrale et du Sud n’en offrent pas moins de belles séries de correspondance diplomatique : ainsi, la correspondance de Bogota débute-t-elle dès la nomination d’un chargé de mission, un an avant la création officielle du poste, et se poursuit avec toute la variété des interlocuteurs du consul – consulats et agences du pays et des pays voisins, autorités locales… Avec une suite de registres d’immatriculation consulaire débutant en 1832, le poste de Montevideo a transmis la plus ancienne série continue du continent, accompagnée d’une volumineuse série de dossiers nominatifs11, bel exemple de fonds d’archives consulaires.
14Avec ses lacunes, cet ensemble n’en offre pas moins un panorama très riche sur les relations entre la France et le continent américain, dépassant le simple cadre des relations diplomatiques entre états.
Singularités des archives des postes et pistes de recherche
15Parmi les archives des postes établis aux Amériques, certaines sont déjà bien connues et ont été au centre de travaux de recherche durant ces vingt dernières années. Seront ici présentées certaines des typologies propres aux fonds conservés à Nantes et les pistes de recherche – non exhaustives – qu’elles offrent.
Pour une histoire politique et diplomatique
16Production emblématique des postes diplomatiques, la correspondance et les dossiers thématiques dont elle est nourrie sont les sources privilégiées de l’histoire politique et diplomatique, bien connues des chercheurs. Souvent la mieux conservée car reliée, cette correspondance est d’abord celle, politique ou commerciale, que le poste entretient avec le département et dont on trouve le miroir dans les séries d’archives de l’administration centrale, au Centre des archives diplomatiques de La Courneuve. Vient s’y ajouter la correspondance avec le ministère de la Marine, mais aussi avec les autorités locales et avec les postes français et étrangers établis dans le même pays ou dans les pays voisins : ces dernières séries de correspondance font toute la singularité et la richesse des fonds de certains postes.
17À titre d’exemple, on relèvera :
Philadelphie : exceptionnelle pour sa continuité pendant la période révolutionnaire, la correspondance de ce poste – légation et consulat général, arrivée et départ – alimente 103 volumes couvrant la période 1779-182912 et est en large part constituée des échanges entre la légation et le réseau sur lequel elle s’appuie.
Mexico : 159 volumes allant des années 1820 à 1880 couvrent tout l’éventail des destinataires, dont une très riche correspondance avec les postes consulaires du Mexique, au premier rang desquels Veracruz13 et Tampico14.
Rio de Janeiro : le fonds, dont les premières pièces sont contemporaines de la création du poste, contient notamment la correspondance du premier ambassadeur de France au Brésil, le duc de Luxembourg (1815-1819), qui fait défaut dans la correspondance conservée par le Centre des archives diplomatiques de La Courneuve.
Lima : les archives des deux premières décennies d’existence du poste ont disparu, mais à partir de 1840, quatorze volumes de minutes de la correspondance du consul général et chargé d’affaires à Lima de 1841 à 1849 témoignent de la variété des interlocuteurs du diplomate : ministère, consulats français, officiers de la Division navale, gouverneurs des établissements français d’Océanie, autorités locales, corps diplomatique étranger à Lima, sans oublier des correspondants particuliers.
18Il en va de même pour les archives en provenance de Panama, Guatemala ou de Bogota : d’une manière générale, la correspondance est la typologie documentaire la mieux préservée, parfois la seule, des fonds en provenance d’Amérique centrale ou du Sud.
19Ces séries de correspondance permettent de pallier l’absence d’archives de certains postes, en particulier du réseau des vice-consulats, agences consulaires et agents officieux établis dans leur ressort, rarement conservées autrement que par bribes : les correspondances de Boston, de Buenos Aires ou de Caracas en sont de parfaits exemples. De même, la correspondance du poste de Rio de Janeiro avec celui de Bahia conserve la trace de l’activité de ce consulat, établi en 1819, mais dont les archives les plus anciennes ne remontent guère avant 1859. C’est donc au travers de ces ensembles documentaires que l’on pourra observer le fonctionnement du réseau, au plus près des postes les plus modestes.
20Plus généralement, dans ces pages, la naissance des nouveaux États, les négociations bilatérales ou les engagements militaires de la France occupent une place centrale, mais il n’est pas de sujet qui n’y soit abordé : quel que soit le centre d’intérêt du chercheur, le dépouillement de ces séries apparaît indispensable.
Pour une histoire du commerce et de la navigation
21Questions diplomatiques et commerciales sont étroitement liées, tandis que les affaires maritimes tiennent une place importante dans les attributions des consuls : aussi, avec la correspondance qui vient d’être évoquée, notamment celle entretenue avec le ministère de la Marine, nombreuses sont les typologies documentaires représentées dans les fonds des postes des Amériques qui touchent ces domaines. Celles-ci offrent des points de vue variés : des états du commerce et de la navigation font ainsi la synthèse périodique des données quantitatives et qualitatives réunies par le poste sur ces activités dans sa circonscription, tandis que manifestes et rapports de mer ou dossiers nominatifs se rapportent aux navires français venus aborder les rivages voisins. Si les premiers sont établis pour être transmis au Département et donc annexés à la correspondance au départ, les seconds ne se trouvent que dans les dossiers thématiques des fonds rapatriés.
22À cet égard, les postes de la côte est des États-Unis ont transmis les séries parmi les plus riches. Seules à conserver des archives de la période révolutionnaire et impériale, celles-ci mettent en particulier à disposition du chercheur des sources fournies relatives à la guerre de course, récurrente de la guerre d’Indépendance à la guerre de Sécession. Tout comme celui de Charleston15 ou – dans une moindre mesure – de La Nouvelle-Orléans, le consulat de Boston, dont le port reçoit et liquide les prises, constitue ainsi des dossiers rassemblant procès-verbaux, listes de prisonniers, inventaires de marchandises, ainsi que les pièces des contentieux nés de ces prises16. Dans ces ports qui sont témoins de l’importance des relations commerciales entre les États-Unis et la France – métropole et Antilles, les postes français suivent attentivement les mouvements des navires, parfois inscrits régulièrement dans des registres17, et reçoivent des capitaines nombre de pièces qui donnent lieu à la constitution de séries de dossiers de navires18 ou sont enregistrées parmi les actes, dossiers et procédures de la chancellerie consulaire. Parmi elles, des rapports de mer, des rôles d’équipage ou des procès-verbaux de désarmement livrent autant d’information sur l’activité commerciale que sur les conditions de navigation.
23Dans le fonds de La Nouvelle-Orléans, outre une correspondance aussi riche que suivie avec la direction commerciale du ministère tout au long du xixe siècle, l’essentiel des dossiers thématiques portent sur les questions économiques, et plus particulièrement commerciales : la position géographique de la ville, tout comme la volonté de la population d’origine française de maintenir les liens hérités de l’époque coloniale, expliquent l’importance de celles-ci. Des tableaux des trafics du port de La Nouvelle-Orléans, quasi annuels jusqu’à la guerre de Sécession19, des dossiers de contentieux douanier et commercial ou encore une centaine de dossiers de navires de commerce20 sont autant de sources permettant d’étudier le trafic de ce grand port, la situation des matières premières ou les courants commerciaux qui le traversent.
24Des circonstances particulières peuvent également donner naissance à des ensembles documentaires singuliers. Ainsi, au Mexique, les commerçants et négociants français ont été visés par une prohibition du commerce de détail en 1832, puis par des décrets d’expulsion en 1834 et en 1863 : ces mesures ont à chaque fois donné lieu à des dépôts d’inventaires par dizaines, jusqu’à 341 en 1834, soient des séries originales21, propices à une étude de l’activité marchande de ces communautés.
Pour une histoire des Français à l’étranger, individuelle ou collective : les archives consulaires
25Au xixe siècle, des raisons politiques ou économiques, ou encore le rêve d’une vie meilleure, conduisent de nombreux Français vers le continent américain, pour s’y établir plus ou moins durablement. L’ouverture de nombreux consulats accompagne ces mouvements et l’installation de communautés françaises, notamment en Amérique du Sud : ce sont principalement les archives de ces postes qui permettent une approche individuelle du parcours de ces voyageurs et expatriés et sont la source privilégiée des recherches généalogiques22 : registres d’état civil, d’immatriculation consulaire ou de délivrance de passeports gardent ainsi la trace de leur passage et de leur possible établissement.
26S’agissant des registres d’état civil, il faut rappeler que le Centre des archives diplomatiques de Nantes ne conserve que les registres primata, établis et mis à jour dans les postes pendant cent ans, avant d’être rapatriés : la collection des duplicata, adressée à Paris dans l’année suivant leur établissement, plus complète, est quant à elle conservée par le centre de La Courneuve. Souvent enrichie de pièces annexes, la collection nantaise, quoique éparse, n’en reste pas moins complémentaire et représente pour certains postes les seules archives conservées ou les plus anciennes : ainsi, sur l’île de Cuba, des deux postes créés en 1824 à La Havane et à Santiago de Cuba, seuls quelques registres d’état civil datent d’avant 1870.
27Propices à des exploitations statistiques, ces séries sont à rapprocher, pour une approche sociale ou prosopographique, d’autres sources permettant d’appréhender le mode de vie, la condition sociale et les ressources de la population française vivant en Amérique : les séries de registres du notariat consulaire, les dossiers de succession, mais surtout les actes, procédures et dossiers de chancellerie, dans toute leur diversité. On y trouvera en effet des contrats de mariage, des inventaires après décès, des règlements de successions, mais aussi des procurations, des déclarations ou des contrats établis dans un contexte familial ou commercial. La chancellerie consulaire de Baltimore nous a ainsi livré une remarquable série de registres et de minutes d’actes de chancellerie débutant dès la création du poste en 1779 pour courir tout au long du xixe siècle23, dont plus de 1 600 dossiers antérieurs à 1826.
28Des périodes de tensions propres à certaines régions ont pu générer un type de sources particulier : les dossiers de réclamations constitués par des particuliers pour demander réparation de dommages causés par des conflits. Le fonds de la légation de France en Argentine renferme ainsi deux séries de dossiers relatifs au règlement de réclamations pour des dommages de guerre, au début des années 1840 et en 1859 : une série de dossiers nominatifs24 vient ainsi compléter les dossiers de règlement politique. De même, dans le contexte souvent tendu d’installation des Français au Mexique déjà évoqué, le fonds de la légation de France au Mexique compte des centaines de dossiers dits d’« affaires particulières » allant de 1839 aux années 187025, ouverts par la chancellerie consulaire, ainsi que des dossiers de la commission de liquidation et de révision des indemnités mexicaines ou de la commission mixte de liquidation des réclamations françaises26.
29Enfin, à côté de ces séries documentaires formées dans un contexte administratif bien établi, certains postes ont constitué des dossiers nominatifs, rangés par ordre alphabétique ou par ordre numérique, dans lesquels se trouve classée la correspondance du poste avec les particuliers, mêlant étroitement là encore affaires familiales et commerciales. Décrits dans une base de données, les quelque 30 000 dossiers établis par le consulat général de France à La Nouvelle-Orléans, depuis la fin de l’Empire jusqu’en 1918, en sont l’un des plus beaux exemples27.
Pour une histoire coloniale et de l’esclavage
30L’établissement du réseau diplomatique et consulaire français accompagne le mouvement d’indépendance des Amériques ; témoins de la construction des nouveaux états, les représentants de la France suivent également le processus d’affranchissement qui peut être encore en cours dans des pays voisins. L’histoire coloniale dont la correspondance diplomatique se fait l’écho est ainsi celle de l’Angleterre, de l’Espagne, du Portugal, mais aussi de la France.
31En effet, à la fin du xviiie siècle, les consulats des États-Unis sont les premiers intermédiaires avec les colonies françaises du continent américain. C’est ainsi le consulat de Boston qui œuvre à la reconstruction de Saint-Pierre-et-Miquelon, restituée par les Britanniques par le traité de Versailles de 178328. Peu après, ces postes jouent un rôle central pendant la période troublée de la Révolution et de l’Empire, précisément lors de la prise de la Martinique et de la Guadeloupe par les Anglais et lors de la révolte de Saint-Domingue. Les colons viennent en nombre trouver refuge aux États-Unis et les consulats doivent leur apporter subsistance, avant de leur permettre un retour en métropole, par l’affrètement de navires dits « parlementaires29 ». Les archives de la légation de Philadelphie, des consulats de New York, de Boston et de Charleston comportent ainsi de nombreux dossiers sur l’assistance donnée à ces réfugiés, dans un premier temps, et à leur indemnisation ultérieure.
32Dans la correspondance entretenue par la légation avec les administrateurs des îles, et particulièrement de Saint-Domingue30, les questions liées à l’esclavage, à la traite et à leur abolition sont au premier plan. Les très nombreux actes déposés en chancellerie par les colons venus trouver refuge aux États-Unis apportent également un éclairage direct sur les plantations des Antilles, notamment par des inventaires établis en vue d’indemnisation. Au-delà des documents directement liés à ce contexte, ces mêmes séries d’actes de chancellerie sont à même d’apporter des sources sur ces questions, que ce soit par les pièces relatives à des successions, décrivant les biens de tel propriétaire d’esclaves, ou par des actes plus rares de libération d’esclaves.
33Enfin, du fait de leur rôle d’observateur de la vie économique, les consuls ont été amenés à décrire la situation de l’esclavage et de la traite dans leur ressort, que ce soit aux États-Unis ou en Amérique du Sud : un dossier de la légation de France au Brésil31 suit ainsi la question des années 1830 aux années 1880. À la convention de 1831 entre la France et la Grande-Bretagne sur la répression de la traite répondent des comptes rendus de contrôle de navires sur les côtes brésiliennes ; en 1848, quand la France décide l’abolition, un état des lieux au Brésil est dressé en faisant appel aux agents consulaires résidant dans le pays pour apporter l’information la plus large. Pendant toute la période, le poste se fait l’écho des débats au Brésil sur cette question.
⁂
34Ces quelques pistes de recherche n’épuisent pas, loin s’en faut, toutes les voies ouvertes par les archives des postes diplomatiques et consulaires établis en Amérique avant 1870 aujourd’hui conservés au Centre des archives diplomatiques de Nantes. Les expéditions militaires, l’ouverture de nouvelles voies de communication par l’établissement de lignes ferroviaires ou maritimes, les questions religieuses ou culturelles, l’influence culturelle française, notamment au travers de l’enseignement, sont autant de sujets qu’abordent les dossiers constitués par les représentants de la France. Quant aux riches séries d’actes de chancellerie ou de dossiers nominatifs, ils sont un champ en large part inédit offert à de nouvelles approches d’histoire sociale.
Annexe
Annexe – État des fonds d’archive des postes diplomatiques et consulaires établis en Amérique avant 1870 conservés au Centre des archives diplomatiques de Nantes
L’état qui suit recense les fonds d’archives des postes diplomatiques et consulaires établis en Amérique avant 1870 aujourd’hui conservés au Centre des archives diplomatiques de Nantes, présentés par pays, selon les frontières actuelles de ceux-ci. Pour chaque pays, figure en tête la (les) légation(s), précédant les postes de rang inférieur énumérés par ordre alphabétique des noms de ville d’implantation. Chaque intitulé de poste est accompagné de la date de création de celui-ci, à titre indicatif : en règle générale, a été retenue la date d’installation sur place du premier représentant officiel du ministère des Affaires étrangères32.
En fin de liste figurent également deux fonds d’archives émanant de représentants de la France envoyés dans les colonies françaises des Antilles pendant la période révolutionnaire.
Tous les fonds débutant avant 1870 sont mentionnés, quelle que soit la part des archives antérieures à cette date au sein de fonds pouvant parfois couvrir une période beaucoup plus large. Ils sont issus de trois séries d’archives :
archives des postes (PO) ;
archives notariées des postes (AN) ;
état civil des postes (EC) ;
ces deux dernières séries étant des collections constituées à partir des fonds consulaires.
Chacun d’entre eux est décrit comme suit :
cote ;
dates extrêmes ;
volumétrie exprimée en nombre d’articles et en mètres linéaires (ml) ;
nature de l’instrument de recherche (sauf pour les séries de registres d’état civil et d’archives notariées, toutes décrites par un inventaire détaillé).
Argentine
BUENOS-AIRES (consulat général, légation et ambassade)
Poste créé en 1827
• 132PO/1/1-45
1836-1886
45 articles (4,64 ml)
Répertoire numérique, CADN, 2012, 5 p., dactyl.
BUENOS-AIRES (consulat)
• 40EC/1-64
1840-1896
65 articles
• 40AN/1-63
1852-1956
70 articles
ROSARIO (consulat)
Poste créé en 1869
• 582PO/1/1-397
1834-1985
401 articles (numérotés 1 à 397), soit 35,90 ml
État de versement, poste et CADN, 1998, mise à jour 2001, 30 p., dactyl.
Bolivie
LA PAZ (consulat, légation puis ambassade)
Poste créé en 1831 à Chuquisacra
• 341PO/1/1-249
1800-1974
249 articles (181 cartons et 68 registres), soit 21,85 ml
État de versement, poste et CADN, février 1999, 33 p., dactyl.
N.B. : le fonds comprend, sous les cotes 181 à 185, cinq registres rapatriés antérieurement et identifiés comme provenant de « Chuquisaca-Sucre, consulat général et agence diplomatique », poste créé en 1831 et transféré ensuite à La Paz.
• 101EC/1
1835-1848
1 article
Brésil
RIO DE JANEIRO (consulat général, légation puis ambassade)
Poste créé en 1814
• 573PO/A/1-250
1816-1919 (1925)
250 articles (27,80 ml)
Inventaire réalisé sous la direction de Pascal Even puis de Bruno Ricard, conservateurs, CADN, juin 1998, 63 p., dactyl. Index.
RIO DE JANEIRO (consulat)
• 574PO/1/1-21
1822-1936
21 volumes (0,82 ml)
Répertoire numérique, CADN, juillet 1991, 3 p., dactyl.
• 170EC/1-34
1817-1903
34 articles
• 283AN/1-16
1817-1936
16 articles
BAHIA (consulat et agence consulaire)
Poste créé en 1819
• 57PO/1/1-135
1821-1974
135 articles (8,95 ml)
Répertoire numérique, sous la direction de Jérôme Cras, Nantes, 2006, 17 p., dactyl.
• 14EC/1-7
1820-1943
7 articles
• 13AN/1-2
1842-1883
2 articles
BELEM (PARA) (agence consulaire)
Poste créé vers 1821
• 250EC/1-33
1842-1904
33 articles
PARANAGUA (agence consulaire)
Poste créé après 1826
• 511PO/1/1-2
1853-1910
2 articles (0,04 ml)
Répertoire numérique, Pascal Even, septembre 1992, 2 p., dactyl.
PERNAMBOUC (consulat)
Poste créé en 1819
• 565PO/1/1-91
1781-1991
92 articles
État de versement, poste, CADN, 1999
• 156EC/1-23
1821-1895
23 articles
• 181AN/1-8
1859-1966
8 articles
PORTO ALEGRE (consulat)
Poste créé après 1826
• 538PO/1/1-43
1853-1984
43 articles (4,46 ml)
État de versement, Pascal Even, novembre 1992, 13 p., dactyl.
• 163EC/1-6
1844-1900
6 articles
• 190AN/1
1853-1854
1 article
RECIFE : voir PERNAMBOUC
RIO GRANDE DO SUL
Poste créé après 1826
• 169EC/1-48
1846-1893
48 articles
Chili
SANTIAGO DU CHILI (consulat, légation, puis ambassade)
Poste créé en 1827
• 616PO/1/1-157
1820-1945
157 articles (18,60 ml)
État de versement, Agnès Pouillon, conservateur, novembre 1980, 122 p. dactyl.
• 187EC/1-3
1832-1898
3 articles
• 212AN/1-11
1863-1978
11 articles
Colombie
BOGOTA (consulat, légation puis ambassade)
Poste créé en 1827
• 102PO/A/1-54
1813-1875
54 volumes reliés de correspondances (4,25 ml)
Série inventoriée.
• 102PO/B/1-152
1827-1975
154 articles (numérotés de 1 à 152), soit 19,26 ml
Série inventoriée.
• 299AN/1-2
1849-1918
2 articles
SAINTE-MARTHE (agence consulaire, puis consulat)
Poste créé en 1826
• 177EC/1
1858-1871
1 article
• 300AN/1-2
1861-1935
2 articles
Cuba
LA HAVANE (consulat général)
Poste créé en 1824
• 99EC/1-2
1826-1883
2 articles
SANTIAGO DE CUBA (consulat)
Poste créé en 1824
• 186EC/1-2
1825-1872
2 articles
Équateur
QUITO (consulat général, légation, puis ambassade)
Poste créé en 1840
• 557PO/1/1-128
1835-1989
127 articles (numérotés 1 à 128) soit 9,80 ml
• 557PO/1/1-29
1836-1972
29 registres
Répertoire numérique, CADN, août 1992, 5 p., dactyl.
• 557PO/1/30-128
1835-1975
98 articles (numérotés de 30 à 128)
État de versement, poste et CADN, octobre 1998, 9 p., dactyl.
• 194AN/1-35
1854-1978
35 articles
États-Unis
PHILADELPHIE (légation et consulat général aux États-Unis en résidence à)
Poste créé en 1778
• 518PO/1/1-161
1778-1840
161 articles (8,94 ml)
Répertoire numérique semi-détaillé, par Mélanie Rebours, étudiante en maîtrise d’archivistique à l’université d’Angers, 2003.
PHILADELPHIE (consulat)
• 519PO/1/1-175
1778-1969
175 articles (13,60 ml)
Répertoire numérique, par Mélanie Rebours, étudiante en maîtrise d’archivistique à l’université d’Angers, 2003.
• 157EC/1-3
An IX-1869
3 articles
• 182AN/1-7
An IV-1870
7 articles
WASHINGTON (légation, puis ambassade)
Poste établi dans les premières années du xixe siècle par transfert de la légation de Philadelphie
• 737PO/1/1-1530
1850-1942
1530 articles (183,20 ml)
État de versement, poste et CADN, juin-décembre 2001, 147 p., dactyl.
BALTIMORE (consulat)
Poste créé en 1779
• 61PO/1/1-131
1776-1887
134 articles (numérotés de 1 à 131), soit 11,65 ml
Répertoire numérique détaillé, par Marguerite Bousseau, stagiaire de l’université d’Angers, sous la direction de Jérôme Cras, conservateur, CADN, 2007, 91 p., dactyl.
BOSTON (consulat)
Poste créé en 1779
• 109PO/1/1-178
1778-1896
178 articles (11 ml)
Répertoire numérique détaillé, par Aurélie Moan, sous la direction de Bénédicte Grailles et Jérôme Cras, 2005, 88 p., dactyl.
• 33EC/1-6
An III-1872
6 articles
CHARLESTON (consulat)
Poste créé en 1779
• 148PO/1/1-184
1778-1895
184 articles (13,25 ml)
Répertoire numérique, par Delphine Bouiller, sous la direction de Jérôme Cras, 2005, dactyl.
• 49EC/1-7
1793-1891
7 articles
CHICAGO (agence consulaire, puis consulat)
Poste créé en 1860
• 50EC/1-4
1866-1869
4 articles
HONOLULU (agence diplomatique et consulat)
Poste créé en 1839
• 277PO/A/1-42
1837-1909
42 cartons (4,96 ml)
État de versement, Béatrice Thoby, juin 1988, 5 p., dactyl.
• 277PO/B/1-49
1837-1909
49 volumes (1,38 ml)
État de versement, juin 1988, 5 p., dactyl.
LA NOUVELLE-ORLEANS (consulat puis consulat général)
Poste créé en 1805
• 340PO/A/1-631
Série A (dossiers thématiques)
1805-1918
632 articles (numérotés de 1 à 631), soit 13,47 ml
Répertoire numérique détaillé, Élisabeth Caude, conservateur du patrimoine, CADN, 1999, 75 p., dactyl.
• 340PO/D/1-212
Série D (dossiers nominatifs)
1805-1918
212 cartons (26,32 ml)
Dossiers classés et inventoriés pour les années 1840-1918 (193 cartons) ; accès par base de données informatisée consultable par le service. Les dossiers des années 1805-1839 (19 cartons) ne sont pas inventoriés.
• 100EC/1-27
1819-1935
27 articles
• 113AN/1-2
1864-1866
2 articles
NEW LONDON (vice-consulat)
Poste créé en 1793
• 472PO/1/1-2
juillet 1793-septembre 1796
2 articles, soit 0,02 ml
Répertoire numérique, CADN, avril 1989, augmenté en 2014, 2 p., dactyl.
NEW PORT (vice-consulat, consulat, agence consulaire)
Poste créé en 1783
• 774PO/1/1
1837-1873
1 article, soit 0,02 ml
Répertoire numérique, Anne-Sophie Cras, CADN, mars 2014, 2 p., dactyl.
• 149EC/1-47
1866-1910
47 articles
NEW YORK (consulat)
Poste créé en 1783
• 473PO/1/1-119
1784-1829 (1831)
119 articles (9,08 ml)
Répertoire numérique détaillé, Sébastien Lebled, stagiaire en master 2 professionnel « archives et réseaux documentaires », CADN, 2007, 98 p., dactyl.
• 147EC/1-10
An VIII-1885
10 articles
• 165AN/1-9
1818-1890
9 articles
NEW YORK (consulat général)
Poste établi en 1829
• 474PO/1/1-336
(1826) 1829-1955
337 articles, soit 32,40 ml
Répertoire numérique des archives du consulat général de France à New York, dressé par Pascal Ribollet, adjoint de chancellerie, sous la direction de Jérôme Cras, conservateur en chef du patrimoine, CADN, 2011.
PORTLAND (agence consulaire)
Poste créé en 1848
• 772PO/1/1
1866-1871
1 article (0,01 ml)
Répertoire numérique, Anne-Sophie Cras, CADN, février 2014.
PORTSMOUTH (vice-consulat)
Poste créé en 1783, fermé en 1793
• 543PO/1/1-2
1780-1793
2 volumes (0,25 ml)
Répertoire numérique, Pascal Even, 1992, 3 p., dactyl.
RICHMOND (vice-consulat, puis consulat)
Poste créé en 1783
• 570PO/1/1-6
1836-1895
6 articles (0,61 ml)
État de versement, Pascal Even, octobre 1989, 4 p., dactyl.
SAINT-JEAN DE PORTO RICO (consulat)
Poste créé en 1825
• 594PO/1/1-100
1825-1996
100 articles (7,53 ml)
Répertoire numérique, CADN, janvier 1992, augmenté en 2002, 9 p., dactyl.
• 184EC/1
1847-1890
1 article
• 208AN/1-2
1831-1889
2 articles
WILMINGTON (vice-consulat)
Poste créé en 1783
• 740PO/1/1
1784-1806
1 article, soit 0,06 ml
Répertoire rédigé par Bérangère Fourquaux, conservateur du patrimoine (novembre 2016).
Guatemala
GUATEMALA (consulat général, légation puis ambassade)
Poste créé en 1832
Le ministre de France au Centre-Amérique, en résidence à Guatemala, était jusqu’à la Seconde Guerre mondiale le représentant de la France auprès des gouvernements du Guatemala, du Costa-Rica, du Honduras, du Nicaragua et du Salvador.
• 256PO/1/1-78
1828-1949
85 articles (numérotés 1 à 78), soit 7,43 ml
État de versement, CADN, février 1992, 23 p., dactyl.
• 244EC/1
1833-1910
1 article
Haïti
PORT-AU-PRINCE (consulat général, légation puis ambassade)
Poste créé en 1825
• 524PO/A/1-65
1825-1918 (1963)
65 articles (4,72 ml)
Répertoire numérique, Pascal Even, mai 1988, augmenté en janvier 1999, 9 p., dactyl.
• 524PO/B/1-398
1825-1997
406 articles (numérotés de 1 à 398), soit 37,35 ml
État de versement, CADN, juillet 1989, augmenté en septembre 2000 et 2013, 72 p., dactyl.
• 160EC/1-10
1825-1942
10 articles
• 185AN/1-4
1834-1960
4 articles
CAP-HAÏTIEN (vice-consulat)
Poste créé vers 1825
• 139PO/1/1-7
1828-1856, 1929-1964
7 articles (0,44 ml)
Répertoire numérique, CADN, juillet 1992, 1998, 3 p., dactyl.
• 43EC/1
1857-1881
1 article
JACMEL (agence consulaire)
• 87EC/1
1854-1872
1 article
LES CAYES (agence consulaire)
Poste créé en 1826
• 360PO/1/1
1825-1831
1 volume
Répertoire numérique, CADN, juillet 1988, 1 p., dactyl.
• 111EC/1
1863-1905
1 article
LES GONAÏVES (agence consulaire)
• 77EC/1
1852-1891
1 article
SAINT-MARC (agence consulaire)
Poste créé vers 1860
• 179EC/1
1866-1896
1 article
Mexique
MEXICO (consulat général, légation et ambassade)
Poste créé en 1827
• 432PO/1/1-409
(1821) 1825-1880
409 articles (16,46 ml)
Répertoire numérique, établi par Pascal Ribollet, sous la direction de Jérôme Cras, CADN, 2013, 129 p., dactyl. Index, 68 p., dactyl.
• 131EC/1-50
1829-1900
50 articles
• 150AN/1-47
1834-1900
47 articles
MATAMOROS (vice-consulat)
Poste créé vers 1830
• 419PO/1/1-4
1827-1866
4 cartons (0,46 ml)
Inventaire, dactyl.
TAMPICO (vice-consulat)
Poste créé en 1832
• 672PO/1/1-3
1832-1848
3 articles, soit 0,08 ml
Répertoire numérique, CADN, avril 2007, dactyl.
VERACRUZ (consulat)
Poste créé en 1828
• 725PO/1/1-33
1852-1933
35 articles, numérotés de 1 à 33 (3,70 ml)
Répertoire numérique, CADN, septembre 1992, mise à jour janvier 2017, 9 p., dactyl.
• 232EC/1-6
1849-1909
6 articles
• 260AN/1
1848-1863
1 article
Panama
PANAMA (consulat, légation puis ambassade)
Poste créé en 1843
• 507PO/1/1-155
1843-1974
156 articles (numérotés de 1 à 155), soit 14,16 ml
Répertoire numérique, CADN, août 2010, 11 p., dactyl.
Paraguay
ASSOMPTION (consulat, légation puis ambassade)
Poste créé en 1853
• 47PO/1/1-126
(1814) 1854-1988
127 articles (numérotés de 1 à 126), soit 14,21 ml
État de versement, Pascal Even (no 1 à 10) et Agnès Pouillon (no 11 à 126), novembre 1990, mai 1995, 32 p., dactyl.
Pérou
LIMA (consulat général puis légation puis ambassade)
Poste créé en 1827
• 367PO/1/1-109
1841-1953
113 articles (5,08 ml)
Répertoire numérique, Pascal Even, 1992, augmenté en 2013, 23 p., dactyl.
• 112EC/1-4
1835-1881
4 articles
• 127AN/1-14
1827-1942
14 articles
AREQUIPA puis ARICA (consulat)
Poste créé vers 1840
• 43PO/1/1
1844-1848
1 volume (0,04 ml)
Répertoire numérique détaillé, CADN, 1992, 1 p., dactyl.
LE CALLAO (consulat)
Poste créé en 1854
• 120AN/1-3
1854-1896
3 articles
• 107EC/1-6
1854-1871
6 articles
République dominicaine
SANTO DOMINGO (consulat, légation, puis ambassade)
• 618PO/A/1-15
1838-1903
15 cartons (1,77 ml)
Série inventoriée.
Uruguay
MONTEVIDEO (vice-consulat, consulat, consulat général, légation puis ambassade)
Poste créé en 1825
• 444PO/1/1-535
1814-1980
539 articles (51,39 ml)
• 444PO/1/1-193
Archives de la légation de France à Montevideo : chancellerie politique, 1825-1945
1825-1945
196 articles (numérotés de 1 à 193)
Inventaire par Annie-France Renaudin, conservateur, 1993, 24 p., dactyl. ; intégré dans l’inventaire de 1998 établi à la réception des archives consulaires.
• 444PO/1/194-525
Archives de la légation de France à Montevideo : chancellerie consulaire, 1814-1980
1814-1980
333 articles (numérotés de 194 à 525)
État de versement, CADN, 1998, 37 p. dactyl.
• 138EC/1-5
1826-1901
5 articles
• 156AN/1-21
1826-1909
21 articles
Venezuela
CARACAS (consulat général, puis légation et ambassade)
Poste créé en 1833
• 140PO/1/1-279
1825-1952
279 cartons et registres (18,22 ml)
État de versement, CADN, janvier 1989, 31 p., dactyl.
• 11AN/1-3
1858-1897
3 articles
• 44EC/1-3
1833-1914
3 articles
BARCELONA (agence consulaire)
Poste créé dans les années 1830
• 71PO/1/1-3
1863-1906
3 volumes (0,05 ml)
Répertoire numérique, Pascal Even, janvier 1989, 2 p., dactyl.
France
SAINT-DOMINGUE (ancienne république d’Haïti)
• 592PO/1/1-4
Correspondance de Dumaine, contrôleur de la Marine et des Colonies à Saint-Domingue
An VI-An X (1798-1802)
4 volumes (0,47 ml)
Répertoire numérique, 1991, actualisé en 2005, 2 p., dactyl.
N.B. : Les trois premiers volumes (microfilmés) ont été retrouvés dans les archives du consulat de Charleston, le dernier dans celles du consulat de Boston. Ils y ont vraisemblablement été déposés lors de l’évacuation de Saint-Domingue par les troupes françaises.
GUADELOUPE
• 254PO/1/1-2
1793-An IV
2 volumes microfilmés (0,04 ml)
Inventaire analytique réalisé par Béatrice Thoby, 1989, 28 p., dactyl.
N.B. : Il s’agit, principalement, de la correspondance officielle des commissaires Victor Hugues et Alexandre Lebas, envoyés sur l’île par la Convention pour rétablir l’autorité de la République sur l’île reconquise sur les Anglais.
Notes de bas de page
1 Even Pascal, Guide des sources de l’histoire du Brésil aux archives du ministère des Affaires étrangères, Paris, Publication de l’Institut des hautes études de l’Amérique latine, 1987.
2 Ricard Bruno, « Les sources de l’histoire de l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada) conservées au Centre des Archives diplomatiques de Nantes », Histoires d’Europe et d’Amérique : le monde atlantique contemporain. Mélanges offerts à Yves-Henri Nouailhat/textes réunis par Michel Catala, Nantes, Ouest Éditions, 1999.
3 Celles-ci ont été décrites en bonne part dans le Guide des sources de l’histoire de l’Amérique latine et des Antilles dans les archives françaises, publié par les Archives nationales en 1984, ainsi que dans Astorquia Madeline, Bonnel Ulane, Dethan Georges et al., Guide des sources de l’histoire des États-Unis dans les archives françaises : préparé à l’occasion du bicentenaire de l’indépendance américaine, Paris, France expansion, 1976.
4 Sur la constitution et l’évolution de réseau, on se reportera d’abord à la synthèse que constituent toujours les deux volumes intitulés Les Affaires étrangères et le corps diplomatique français, Paris, CNRS Éditions, 1984, ainsi qu’à l’Annuaire diplomatique, à partir de 1858.
5 « Postes consulaires », p. 647-745, in Mézin Anne, Les consuls de France au siècle des Lumières (1715-1792), Paris, ministère des Affaires étrangères/direction des Archives de la documentation (diplomatie et histoire), 1997.
6 Bélissa Marc, Bégaud Stéphane et Visser Joseph, Aux origines d’une alliance improbable, le réseau consulaire français aux États-Unis, 1776-1815, Bruxelles, Presses universitaires européennes, 2005.
7 Degros Maurice, « La création des postes diplomatiques et consulaires français de 1815 à 1870 (suite) », Revue d’histoire diplomatique, 1988, p. 67-175 ; Sim Gérald, Le corps diplomatique et consulaire française aux États-Unis (1815-1904), Paris, Les Indes Savantes, 2020.
8 À cette date, la légation de France au Mexique était temporairement fermée.
9 Sur l’histoire des fonds d’archives des postes, voir l’introduction des instruments de recherche décrivant chacun d’eux.
10 Caude Élisabeth, Archives rapatriées du consulat général de France à La Nouvelle-Orléans, série A, 1805-1918 : répertoire numérique détaillé, Nantes, 1999.
11 CADN, légation de France à Montevideo, 444PO/1/378*-385* : registres d’immatriculation (1832-1901) ; 444PO/1/386-520 : dossiers nominatifs classés par ordre numérique.
12 CADN, légation de France aux États-Unis, 518PO/1/1*-103*.
13 CADN, légation de France au Mexique, 432PO/101-124 : correspondance avec le poste de Veracruz (1826-1876).
14 CADN, légation de France au Mexique, 432PO/87-97 : correspondance avec le poste de Tampico (1826-1879).
15 CADN, consulat de France à Charleston, 148PO/1/123-125 : prises (1794-1797).
16 CADN, consulat de France à Boston, 109PO/1/70-72 : guerre de course (1778-1803).
17 CADN, consulat de France à Charleston, 148PO/1/133-140 : enregistrement des navires au départ et à l’arrivée dans le port de Charleston (1803, 1810-1811, 1820-1831).
18 CADN, consulat de France à Charleston, 148PO/1/111-122 : dossiers de navire (1778-1889).
19 CADN, consulat général de France à La Nouvelle-Orléans, 340PO/A/327-334.
20 CADN, consulat général de France à La Nouvelle-Orléans, 340PO/A/520-542 : dossiers de navires (an XII-1918, dont trois articles avant 1870), inventoriés individuellement.
21 CADN, légation de France au Mexique, 432PO/1/218 : dépôts d’inventaires consécutifs à la prohibition du commerce de détail ; 219-222 : dépôts d’inventaires lors du décret d’expulsion de 1834 ; 229 : dépôts d’inventaires lors du décret d’expulsion de 1863.
22 Cras Jérôme et Havard Dominique, « Une relâche diplomatique. Le Centre des archives diplomatiques de Nantes », Ultramarine, no 20, 2000, p. 42-48.
23 CADN, consulat de France à Baltimore, 61PO/1/75-110 : minutes d’actes, procédures et dossiers de chancellerie (1779-1883).
24 CADN, légation de France en Argentine, 132PO/1/42-44 : dossiers nominatifs (1836-1865).
25 CADN, légation de France au Mexique, 432PO/1/252-336 : série numérique de dossiers d’affaires particulières (1839-années 1870 ; 432PO/1/355-365 : série alphabétique de dossiers analogues [1826-1880]).
26 CADN, légation de France au Mexique, 432PO/1/223-227 et 239-246.
27 CADN, consulat général de France à La Nouvelle-Orléans, 340PO, série D.
28 CADN, consulat de France à Boston, 109PO/1/74-75.
29 Pour écarter les risques d’arraisonnement par l’Angleterre que couraient les navires français en raison de la guerre maritime déclarée en février 1793 entre les deux puissances, les consuls français firent armer par adjudication des navires américains dits « parlementaires » pour acheminer vers les ports français les colons réfugiés sur la côte est des États-Unis.
30 CADN, légation de France aux États-Unis, 518PO/1/119-128 : dossiers relatifs à Saint-Domingue (1776-1820).
31 CADN, légation de France au Brésil, 573PO/A/118 : dossier relatif à la traite entre les côtes d’Afrique et le Brésil et à l’abolition de l’esclavage au Brésil (1831-1888).
32 Hormis pour les États-Unis, les dates de création des postes sont tirées de : Degros Maurice, « La création des postes diplomatiques et consulaires français de 1815 à 1870 (suite) », Revue d’histoire diplomatique, 1988, p. 67-175.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les Premiers Irlandais du Nouveau Monde
Une migration atlantique (1618-1705)
Élodie Peyrol-Kleiber
2016
Régimes nationaux d’altérité
États-nations et altérités autochtones en Amérique latine, 1810-1950
Paula López Caballero et Christophe Giudicelli (dir.)
2016
Des luttes indiennes au rêve américain
Migrations de jeunes zapatistes aux États-Unis
Alejandra Aquino Moreschi Joani Hocquenghem (trad.)
2014
Les États-Unis et Cuba au XIXe siècle
Esclavage, abolition et rivalités internationales
Rahma Jerad
2014
Entre jouissance et tabous
Les représentations des relations amoureuses et des sexualités dans les Amériques
Mariannick Guennec (dir.)
2015
Le 11 septembre chilien
Le coup d’État à l'épreuve du temps, 1973-2013
Jimena Paz Obregón Iturra et Jorge R. Muñoz (dir.)
2016
Des Indiens rebelles face à leurs juges
Espagnols et Araucans-Mapuches dans le Chili colonial, fin XVIIe siècle
Jimena Paz Obregón Iturra
2015
Capitales rêvées, capitales abandonnées
Considérations sur la mobilité des capitales dans les Amériques (XVIIe-XXe siècle)
Laurent Vidal (dir.)
2014
L’imprimé dans la construction de la vie politique
Brésil, Europe et Amériques (XVIIIe-XXe siècle)
Eleina de Freitas Dutra et Jean-Yves Mollier (dir.)
2016