Conclusion de la septième partie
p. 581
Texte intégral
1La Compagnie se trouve vers 1645 dans une passe difficile. La médiocrité des rentrées fiscales, les mauvais résultats de son habitation sucrière de la Guadeloupe, les mécontentements des habitants fragilisent sa position et remettent en cause son autorité et sa conduite des affaires des îles. Les associés, conscients de la situation, tentent de rassurer. De nouveaux engagements sont pris et des investissements consentis. Ils réaffirment leur autorité pour sauvegarder leurs intérêts. Mais alors, ils entrent directement en conflit avec Poincy. La situation ne tourne pas à leur avantage. La rébellion du chevalier de Malte, puis les luttes entre les gouverneurs ne font qu’affaiblir davantage leur position et montrent que leur crédit est largement entamé. Le sentiment local entretenu par les gouverneurs avides d’émancipation s’avère fatal. La sortie de crise en 1647 peut laisser espérer la reprise des affaires. C’est le moment de vérité pour la Compagnie, mais de nouveaux efforts doivent être consentis. Les difficultés ont pu sembler insurmontables à certains. L’accumulation des problèmes financiers, les incertitudes économiques, le discrédit sur place, l’absence de soutien de la monarchie dans ce moment critique, ont finalement raison du plus grand nombre. Les associés se décident à vendre les îles à partir de 1647. La première île cédée est la Guadeloupe, qui a pourtant constituée son plus grand espoir et a été son plus grand revers. La vente de l’île à Jean de Boisseret (et à Charles Houël) prend une dimension particulière car ils sont des associés. Suivent la Martinique et Saint-Christophe. La Martinique peut presque se situer dans le prolongement de la vente de la Guadeloupe car Jacques Dyel du Parquet, qui en fait l’acquisition, a été un des plus fidèles soutiens de la Compagnie. Le souvenir de la Compagnie se poursuit d’une certaine façon à travers eux. Ils sont ses héritiers. Le cas de Saint-Christophe est différent. Déjà ébauchée en 1647, la vente de l’île est la dernière réalisée par les associés et signe leur retrait définitif. Le fait de vendre à l’Ordre de Malte et non à Poincy sauve les apparences et semble signifier que la Compagnie a eu raison de lui. Pourtant, c’est bien Poincy qui a gagné. Il a su conforter sa position au point de s’imposer, malgré son insubordination, sur l’échiquier antillais. Il demeure le maître de Saint-Christophe.
2Mais la fin de la Compagnie signifie-t-elle son échec ?
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