Introduction à la sixième partie
p. 457
Texte intégral
1La conquête et le peuplement des Petites Antilles doivent permettre de fournir à la métropole les produits dont elle a besoin pour satisfaire les sujets du royaume et dynamiser les échanges avec les autres pays. La vision mercantiliste de l’économie qui domine à cette époque dans le monde occidental prône de favoriser le commerce pour attirer les richesses, notamment les métaux précieux, et assurer la puissance des États1. Pour cela, il convient de s’affranchir des intermédiaires étrangers et de réserver le commerce aux marchands nationaux. La Compagnie des îles de l’Amérique dispose ainsi du monopole de la traite de toutes les marchandises produites aux îles pour vingt ans, et de la propriété des terres qu’elle peut, en tant que seigneur, donner aux habitants pour qu’ils les mettent en culture. Elle soutient la production, encadre les pratiques, assure la pesée et le contrôle des marchandises grâce à ses agents dans les trois îles de Saint-Christophe, la Guadeloupe et la Martinique. De fait, la Compagnie des îles de l’Amérique assure la conduite des affaires économiques des Petites Antilles.
2La production des cultures d’exportation est le principal souci des associés. Aussi, sont-ils attentifs aux mouvements du marché, et désireux d’assurer le développement économique des îles, tentent-ils d’orienter au mieux la production. Ce n’est cependant pas leur unique préoccupation. La politique de peuplement, qu’ils mènent parallèlement, nécessite de pourvoir aux nécessités d’une population de plus en plus nombreuse. L’équilibre entre cultures d’exportation et cultures vivrières peut s’avérer délicat. La Compagnie doit opérer des choix.
Notes de bas de page
1 J.-Y. Grenier, Histoire de la pensée économique et politique, op. cit., p. 107-119 ; P. Deyon, Le mercantilisme, Paris, Flammarion, 1969, p. 18 et suiv. Voir aussi I. Wallerstein, Le système du monde du XVe à nos jours, t. 2, Le mercantilisme et la consolidation de l’économie monde européenne, Paris, Flammarion, 1984 ; A. Béraud et de G. Faccarello (dir), Nouvelle histoire de la pensée économique, Paris, La Découverte, 1992, t. I. Le mercantilisme est pratiqué par tous les États européens, en France comme en Espagne et en Angleterre. La bibliographie par espace est abondante, nous renvoyons aux travaux récents de L. Desmedt, A. Clément, « Du corps humain au corps politique : les analyses mercantilistes en France et en Angleterre aux xviie et xviiie siècles », Culture scientifique - Histoire et Philosophie des Sciences, 2006, p. 85-106 ; E. Pomar, Le Mercantilisme en Angleterre au XVIIe siècle. Les cheminements secrets de la pensée libre-échangiste, Éditions universitaires européennes, 2010 ; J. de la Iglesia García, Historia del pensamiento económico en España (siglos XVI al XX), Complutense, 2013.
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