Conclusion
p. 291-298
Texte intégral
1Tout au long de l’histoire récente, la question de l’avenir des coopératives semble accompagner celle du futur des campagnes. Au cours de la seconde moitié du xxe siècle et après la « fin des paysans » – pour reprendre la célèbre expression d’Henri Mendras –, les sociologues et les économistes se sont ainsi interrogés sur la fin des coopératives, ou du moins sur la fin de leur esprit originel1. Une période de creux s’en est suivie en ce qui concerne les débats mais, dans les années plus récentes, nous assistons à un renouveau. Le retour des petites exploitations et des organismes solidaires est aujourd’hui perçu comme une issue possible – sur une base locale et à vocation durable – aux défis posés par les crises sociale, économique et écologique de notre époque2.
2Cependant, comme notre analyse l’a montré, les polémiques sur les grandes coopératives encadrées par les notables ou l’administration, les attaques virulentes contre les initiatives éphémères accusées de servir des intérêts partisans, les prophéties sur la pratique associative comme outil démocratique pour accompagner les petits producteurs vers la modernité sont des thèmes qui courent, parmi d’autres, tout au long de l’histoire du mouvement coopératif agricole. Il est donc inutile d’explorer le passé de ce phénomène en recherchant une authenticité qui se serait perdue, qui aurait été trahie ou qu’il faudrait éventuellement retrouver car, au même titre que les paysans qui les animent, les coopératives « sont en phase avec leur époque, quelle qu’elle soit3 ». Dans un contexte qui change, les raisons de la participation de ces derniers aux coopératives nécessitent de s’engager dans une démarche interprétative capable de saisir la complexité d’un choix articulant préoccupations individuelles et logiques associatives.
3Les deux parties qui composent cet ouvrage ont permis d’explorer les trajectoires des organisations coopératives dès leur apparition, au cours de la seconde moitié du xixe siècle, jusqu’au seuil de la « grande transformation » des campagnes dans les années 1950. Grâce à une approche comparatiste, nous avons mis en évidence deux modèles, inscrits dans deux manières différentes de concevoir le rôle des pratiques associatives dans le secteur primaire. En France, la coopération agricole manifeste, dès ses origines, des préoccupations sectorielles, incarnées dans la relation stricte qu’elle entretient avec le syndicalisme professionnel et dans la distance qu’elle maintient par rapport au reste du mouvement coopératif au plan national ; ce sont donc des besoins et des préoccupations de l’ordre de la production qui apparaissent comme le fil conducteur d’itinéraires toujours placés sous le signe de la spécialisation. En Italie, au contraire, l’agriculture constitue une branche spécifique mais néanmoins intégrée au cadre plus général du mouvement coopératif ; son développement se fait autour d’un certain nombre de bastions géographiquement situés, rarement spécialisés et qui attribuent une place prépondérante aux instances politiques, dans un pays où la question sociale est à cette époque connotée comme une question avant tout paysanne.
4Si nous avons d’abord procédé dans le sens d’une comparaison entre les trajectoires française et italienne, nous nous sommes ensuite concentrés sur un cas régional, celui de la Sicile céréalière, que nous avons choisi non pas en raison de sa représentativité mais plutôt en vertu de son caractère exemplaire. Comme nous l’avons annoncé dès l’introduction, le but était d’analyser l’influence des structures d’un territoire donné sur les formes que prenait l’action collective chez les paysans ; les systèmes agraires ont ainsi constitué notre cadre d’analyse privilégié tant dans une optique diachronique qu’en vue de croisements synchroniques. Cela nous a permis d’observer le phénomène coopératif sous l’angle des spécificités propres aux différents contextes, mais aussi de rendre compte des dynamiques internes au secteur primaire et des rapports que celui-ci entretient avec les évolutions du système économique dans son ensemble.
5Maurice Aymard, dans un article destiné à s’imposer comme une référence4, a mis en évidence à quel point pèse sur le sort des campagnes la relation que – bon gré mal gré – les paysans entretiennent avec quatre marchés au moins : celui des produits agricoles, celui de la terre en propriété ou à bail, celui de la main-d’œuvre et celui du crédit. Il montre combien le « seuil de l’indépendance » est un idéal fragile dans les campagnes, car « l’autosuffisance est le privilège d’une minorité, souvent même d’une simple poignée de ruraux à l’aise, et elle reste, même en année normale, un rêve inaccessible pour la majorité des paysans5 ». Même la conquête d’une parcelle ne garantit pas l’autonomie de petites exploitations et celles-ci se retrouvent à évoluer dans « des marchés auxquels la masse de la paysannerie ne tourne si volontiers le dos que parce qu’elle n’a sur eux aucun contrôle, et avec lesquels elle entretient une relation contradictoire d’insertion (le plus souvent forcée) et d’exclusion (de ses bénéfices)6 ».
6Dans l’agriculture, les marchés s’imposent ainsi à la fois comme un destin et une nécessité, à défaut d’être perçus comme une opportunité. Auparavant soumis aux anciennes formes d’intermédiation, les agriculteurs voient surgir et se formaliser, au cours de la seconde moitié du xixe siècle, les pratiques coopératives, nouvel acteur sur la scène rurale, alternatif aux mécanismes traditionnels et capable de répondre aux transformations en cours. Face à la fragmentation progressive des vieux systèmes d’entraide et de solidarité jusqu’alors ancrés dans la communauté rurale, la coopérative peut s’avérer une manière d’affronter le changement grâce aux nouveaux outils juridiques et administratifs qu’elle offre. Elle devient d’ailleurs un intermédiaire auprès des quatre marchés que nous avons cités mais aussi auprès des pouvoirs publics, dont l’influence se fait croissante dans le secteur primaire.
7Notre travail a montré dans quelle mesure les crises – économiques, sociales ou liées à l’effort de guerre – peuvent faciliter la dynamique associative. Cependant, si une mauvaise conjoncture est souvent à l’origine de cette dynamique, la pérennisation ou non des initiatives ne peut être jugée que sur le temps long. En effet, ayant adhéré aux coopératives d’abord guidés par l’urgence, les paysans poursuivent cette pratique seulement si celle-ci leur ouvre des opportunités inédites et inaccessibles autrement. De ce point de vue, le choix définitif pour cette forme d’entreprise n’est nullement acquis a priori car les individus comme les groupes d’individus sont amenés à arbitrer entre, d’un côté, les contraintes posées et les efforts demandés et, de l’autre côté, les possibilités ouvertes et les diverses alternatives à leur disposition. En général, la coopérative demande à chaque adhérent un engagement assez limité en termes de capitaux et, si elle veut être fédératrice, le montant des participations sociales est fixé de manière à encourager l’accès du plus grand nombre. D’autres contraintes peuvent néanmoins susciter les résistances des agriculteurs. Il s’agit surtout des mécanismes destinés à conditionner leur liberté d’action, par le truchement, par exemple, des décisions culturales, de la gestion du foncier, des circuits d’approvisionnement ou encore des débouchés commerciaux.
8Une fois installée, la coopérative constitue une présence tangible, voire gênante. Parfois, comme dans le cas des caves ou des silos7, elle se matérialise dans des bâtiments qui deviennent des manifestations concrètes d’immobilisations patrimoniales. Souvent, il s’agit d’infrastructures mises en place grâce aux aides publiques ou à des régimes privilégiés de financement, mais qui, une fois implantées, nécessitent d’être alimentées. L’investissement comporte donc plusieurs obligations, tant immédiates que sur le long terme. Si la contrainte coopérative peut être acceptée quand elle garantit des services spécifiques ou des prix favorables, elle contribue néanmoins « à cristalliser l’orientation de la production dans leur zone d’action8 » et rend finalement difficile toute hypothèse de reconversion.
9Contraintes posées et opportunités offertes sont des facteurs essentiels pour comprendre les raisons qui animent l’adhésion des paysans aux coopératives et leur positionnement face à celles-ci. Les différentes manières d’articuler ces deux aspects permettent d’esquisser une dynamique en trois mouvements qui ne correspondent pas à des étapes successives, mais plutôt à des temporalités différentes, destinées à modifier tant les pratiques que les préoccupations des acteurs impliqués dans les organismes collectifs. Protégés par la coopérative, les paysans peuvent résister aux pressions externes sur le court terme, chercher à s’adapter sur le moyen terme, alors que, sur le long terme, c’est l’intégration dans les dynamiques de transformation en cours qui s’impose, mi-subite mi-négociée. L’issue finale de l’absorption ne semble donc pas en discussion, mais les « freins » posés par les deux phases précédentes permettent d’influencer la vitesse du processus. Les coopératives œuvrent ainsi en tant que mécanisme de régulation, dont l’importance est cruciale car, comme l’observe Karl Polanyi, « souvent le rythme du changement n’a pas moins d’importance que sa direction : mais, s’il est fréquent que celle-ci ne relève pas de notre volonté, il se peut fort bien que dépende de nous le rythme auquel nous permettons que le changement survienne9 ».
10Il ne faut toutefois pas exagérer l’influence de cet instrument, ni en sous-estimer les contradictions. D’abord, il n’est pas monolithique, comme nous l’avons montré notamment en ce qui concerne la coopération de travail et d’affermage. Petits, moyens et gros exploitants peuvent s’unir dans des coopératives distinctes quant aux objectifs mais homogènes en termes d’appartenance sociale des adhérents. En vertu d’une convergence, plus ou moins conjoncturelle, des préoccupations, ils peuvent aussi coexister au sein du même organisme qui cesse alors de porter les revendications d’un groupe particulier pour se présenter comme l’expression de la communauté locale tout entière. Tout simplement, leur participation ne se fera pas de la même manière, et chacun tentera d’utiliser et de recentrer la coopérative en fonction de ses besoins et de ses marges de manœuvre. Dans la séparation, comme dans la cohabitation, si les puissants peuvent s’appuyer sur la force des mécanismes de subordination, les petits peuvent s’imposer par leur nombre ainsi que par leurs faiblesses. C’est par exemple le cas des fermages collectifs où la lutte contre l’usure, pour la réduction du chômage et le lotissement des domaines est mise en avant face à tout discours sur la viabilité économique. Chacun adopte donc la coopérative à partir des outils qui lui sont propres, en cohérence avec ses autres stratégies, tant individuelles que collectives.
11Ces analyses nous conduisent à avancer l’hypothèse selon laquelle la coopérative est une armature, c’est-à-dire une infrastructure formelle qui est ensuite bâtie selon les contextes et les conjonctures. Malgré les diverses tentatives d’appropriation issues de plusieurs mouvances idéologiques qu’elle a connues, elle apparaît donc comme un instrument neutre a priori. Si elle peut servir des stratégies défensives tournées vers la conservation des équilibres traditionnels dans un contexte de crise potentielle ou réelle, elle peut également afficher la volonté offensive d’acteurs qui visent à s’intégrer dans les évolutions en cours10. Les coopératives servent donc à la fois à tempérer les effets de la marginalisation et à accompagner l’émergence de nouveaux groupes, qui se montrent capables de profiter de cet outil pour affirmer leurs faiblesses et éventuellement les transformer en opportunité.
12Pragmatiques par nature, les paysans ne sont a priori ni enthousiastes ni méfiants envers cet instrument. L’idéologie guide rarement leurs choix. Ils évaluent la possibilité de s’associer formellement en termes d’opportunités offertes et de contraintes posées. S’ils choisissent de tester l’efficacité et les faiblesses de cette solution, cela se fait finalement en fonction de la conjoncture autant que des effets attendus sur le long terme. Au-delà du point de vue des individus, nous avons été amenés à interroger ces dynamiques à l’échelle d’un territoire en nous appuyant sur le concept de système agraire. Par rapport au modèle proposé par Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, nous avons cependant accordé une attention particulière à la dimension du cadre institutionnel, conscient de l’influence que les politiques agricoles au sens large exercent sur les décisions, tant individuelles que collectives, des exploitants11.
13Cependant, si l’action des pouvoirs publics pèse sur les conditions contextuelles, elle ne constitue pas la seule variable permettant d’expliquer l’émergence et la persistance du phénomène coopératif dans certains espaces, plutôt que dans d’autres. L’héritage des traditions locales est, de ce point de vue, souvent évoqué mais cet argument permet d’échapper à la question des origines sans la résoudre. La présence antérieure de pratiques d’entraide et de solidarité est une condition possible mais non nécessaire au développement des coopératives sur un territoire donné. Des pratiques collectives de nature informelle peuvent, en effet, préexister, subsister et parfois même résister à l’étape de la formalisation, dans la mesure où cette nouvelle contrainte n’apporte aucun avantage supplémentaire. Par ailleurs, même là où la coopérative représente une nouveauté indiscutable dans le domaine de l’action collective, cet engagement n’arrive jamais à faire table rase ni du passé ni des préoccupations individuelles des adhérents. Tel que l’ancrage des fermages collectifs dans le latifondo céréalier nous a permis de le montrer, les organismes sociétaires peuvent éventuellement prendre le contrôle de certains mécanismes mais ce changement se négocie partout et toujours dans la continuité du système en place.
14Ces considérations aident à penser le rapport entre paysans et coopératives, ainsi que la place de celles-ci dans un secteur agricole en transformation, mais elles nous encouragent en même temps à réinterroger la construction des traditions coopératives. Dans leur déclinaison classique, les traditions s’imposent par la force du nombre et de la stabilité, mais d’autres types de traditions existent également. Ces traditions, que nous proposons ici d’appeler « mouvantes », sont plus difficiles à saisir car elles nous obligent à interroger des silences pour trouver des traces de continuité dans les longues absences, dans la survie souterraine et dans les résurgences cycliques, quand les opportunités le permettent ou le demandent. Si les tendances marquées attirent plus facilement l’attention, les signaux faibles sont parfois capables de montrer une anticipation des évolutions successives ou une réactualisation des manifestations précédentes.
15Dans certains hauts lieux, de véritables mythologies sont bâties autour de coopératives qui se cherchent des ancêtres dans un passé plus ou moins lointain. C’est, par exemple, le cas des fromageries jurassiennes et des vignerons du Midi en France, ou encore de l’Émilie-Romagne rouge où Alcide Cervi annonce, donnant voix à ses sept fils devenus le symbole des paysans-martyrs de la Résistance italienne : « Nous ferons des kolkhozes, nous les appellerons coopératives agricoles. Pense donc quand il y en aura une d’ici jusqu’au Pô12. » Souterraine, souvent silencieuse, la coopération agricole sicilienne est un cas atypique qui reste à l’écart de ce mouvement profond. Si les années 1950 modifient de manière définitive son profil, elle ne disparaît pas pour autant de l’île. Non seulement les pratiques coopératives gardent leur ancrage territorial mais elles fondent une tradition moins visible, bien que toujours réactive face à certains enjeux, comme l’atteste aujourd’hui le cas des coopératives chargées de la gestion des biens agricoles confisqués par l’État aux organisations mafieuses13.
16Il s’avère donc nécessaire de toujours situer chaque tradition coopérative selon le système agraire, le tissu économique et les sociabilités qui ont permis son émergence, qui ont accompagné son développement et qui ont garanti sa persistance sur un espace donné. Plusieurs recherches ont restitué ces histoires multiples sous l’angle des dynamiques locales ou bien dans le cadre du récit national du mouvement coopératif. Par le présent travail et en nous fondant sur la masse d’informations accumulées, nous avons voulu franchir une étape ultérieure et aller dans le sens d’une histoire économique et sociale des coopératives agricoles, attentive aux mouvements d’ensemble et capable d’adopter le point de vue des agriculteurs-coopérateurs.
17Ce travail devrait bien sûr être complété, en faisant appel aux archives des sociétés ainsi qu’à la mémoire des acteurs directement impliqués14. Il s’agirait de rentrer dans la fabrique et les coulisses des nombreuses coopératives qui ont opéré à différentes échelles et qui sont devenues autant d’observatoires permettant de suivre les transformations des campagnes françaises et italiennes au cours du xxe siècle. La coopérative La Rinascita de Caltanissetta, que nous avons mis au cœur du sixième chapitre, conserve par exemple des archives privées d’une richesse extraordinaire que nous n’avons utilisées que partiellement. Par ailleurs, les registres et les documents comptables restent encore largement inexploités, alors qu’ils permettraient de reconstruire, sur l’arc temporel d’un demi-siècle, la transition de la céréaliculture extensive vers les nouvelles opportunités ouvertes par le marché de l’agroalimentaire biologique, où la Sicile occupe une place tout sauf négligeable.
18Il ne s’agit pas ici de plaider pour un retour à la monographie, après tout l’effort investi dans la comparaison, mais plutôt de reconnaître le cas comme le « lieu de l’intelligibilité15 », pour en faire ensuite le point de départ d’analyses capables de mettre en parallèle et de croiser différents itinéraires. Marc Bloch n’indiquait-il pas déjà cette direction en soulignant que « l’histoire comparée, rendue plus aisée à connaître et à servir, animera de son esprit les études locales, sans lesquelles elle ne peut rien, mais qui, sans elle, n’aboutiraient à rien16 » ? Les allers-retours permanents entre analyses micro-centrées et comparaisons permettraient d’interroger plus en profondeur les convergences entre les histoires coopératives agricoles française et italienne, que nous avons pu relever en conclusion de la première partie. Si ce phénomène montre des dynamiques communes, progressivement mises en place dans le secteur primaire européen, il révèle aussi l’écart croissant qui – dans les deux pays et de manière transversale – tend à se creuser entre, d’une part, la coopération des zones riches, tournée vers les marchés, et, d’autre part, celle des régions pauvres, servant d’intermédiaire aux politiques sociales, dans le cadre d’un modèle dualiste de développement de l’agriculture. L’ancrage dans un système agraire se confirme donc comme une contrainte majeure pour les trajectoires coopératives, que celles-ci sont potentiellement capables de transformer en opportunité ou en atout mais à laquelle elles ne peuvent échapper.
Notes de bas de page
1 Parmi de nombreux ouvrages, nous ne citons ici que ceux où le terme « fin » est utilisé de manière explicite : Mendras H., La fin, op. cit. ; Rossi-Doria A. (dir.), La fine dei contadini e l’industrializ-zazione in Italia, Soveria Mannelli, Rubbettino, 1999 ; Gaignette A. et Nieddu M., « Coopératives : la fin d’une forme institutionnelle ? », EcR, n° 260, 2000, p. 110-125.
2 Parmi les ouvrages plus récents et chacun appartenant à un horizon différent, méritent d’être cités : Chomel C., Declerck F., Filippi M., Mauget R. et Frey O., Les coopératives agricoles. Identité, gouvernance et stratégies, Bruxelles, Larcier, 2013 ; Laville J.-L., Politique de l’association, Paris, Le Seuil, 2010 ; Lewi G. et Ferri P., Les défis du capitalisme coopératif. Ce que les paysans nous apprennent de l’économie, Paris, Pearson, 2009 ; Mauget R., « Les coopératives agricoles : Un atout pour la pérennité de l’agriculture dans la mondialisation », RECMA, n° 307, 2008, p. 46-57 ; Pérez-Vitoria S., Les paysans sont de retour, Arles, Actes Sud, 2005 ; Filippi M., « Réorganisations dans la coopération agricole : proximités et solidarité territoriale », EcR, n° 280, 2004, p. 42-58.
3 Jollivet M., « Comment se fait la sociologie : à propos d’une controverse en sociologie rurale », Sociétés Contemporaines, n° 49-50, 2003, p. 49.
4 Voir Aymard M., « Autoconsommation », art. cit., sur la fin de la légende du paysan allergique au marché comme piste de renouvellement de l’histoire des campagnes. Voir aussi Béaur G., « Histoire économique », art. cit., p. 132-134.
5 Aymard M., « Autoconsommation », art. cit., p. 1394.
6 Ibid., p. 1409.
7 Voir, par exemple, les ouvrages suivants qui portent une attention particulière aux œuvres architecturales issues de l’action coopérative : Les caves coopératives en Languedoc Roussillon, Lyon, Éditions Lieux Dits, 2010, et Dorel-Ferré G. (dir.), Les silos, un patrimoine à inventer, Chambéry, Université de Savoie, 2014.
8 Malassis L., « Essai d’orientation », art. cit., p. 29.
9 Polanyi K., La grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Paris, Gallimard, 1983 [éd. américaine de 1944], p. 64.
10 Voir les considérations de Rambaud P., « Des initiatives », art. cit.
11 Voir Béaur G., « Agricultural Policy », in J. Mokyr (dir.), The Oxford Encyclopedia of Economic History, vol. I, Oxford, Oxford University Press, 2003, p. 33-36.
12 Cervi A., Mes sept fils, Paris, Les Éditeurs Français Réunis, 1956 [éd. italienne de 1955], p. 107. Sur la mythologie forgée autour de la coopération agricole en Émilie-Romagne, voir par exemple Canovi A., Fincardi M. et Poletti M. (dir.), Di nuovo a Massenzatico. Storie e geografie della cooperazione e delle case del popolo, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2012 et Menzanit., « L’anticamera del “kolkhoz” sovietico. I collettivi agricoli nell’Emilia-Romagna del secondo dopoguerra », Rivista di storia dell’agricoltura, n° 1, 2007, p. 131-152.
13 Voir sur cette expérience : Mignemi N., « Coopératives et réutilisation sociale des biens confisqués à la mafia. Le projet Libera Terra en Sicile », RECMA, n° 328, 2013, p. 33-47 ; Bucolo E., « Le rôle des coopératives sociales gérant des biens confisqués à la mafia dans la définition d’une politique publique locale », Revue française de socio-économie, n° 15, 2015, p. 77-95 et id., Associations et coopératives hier et aujourd’hui. Un regard sur la Sicile à partir du capital social, thèse, CNAM, 2011. Plus en général, sur la coopération agricole en Sicile, voir : Bacarella A., La cooperazione agricola in Sicilia, Palerme, Arti grafiche siciliane, 1996 ; Caminiti L., « La cooperazione in Sicilia », in A. Esposto (dir.), Democrazia e contadini in Italia nel xx secolo, Rome, Robin, 2006, vol. I, p. 231-288.
14 Voir, par exemple, le réseau d’archives de la coopération et de l’économie sociale mis en place par le Centro italiano di documentazione sulla cooperazione e l’economia sociale à Bologne ou le projet lancé en Suisse par les Archives de l’histoire rurale.
15 Voir l’article de Jean-Claude Passeron et Jacques Revel « Penser par cas. Raisonner à partir des singularités » qui introduit le volume Passeron J.-C. et Revel J., (dir.), Penser par cas, Paris, Éditions de l’EHESS, 2005, p. 9-44.
16 Bloch M., « Pour une histoire comparée », art. cit., p. 49.
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