Courtisans à Paris autour de 1500 : l’exemple de l’amiral Louis Malet de Graville et de son entourage
p. 319-332
Texte intégral
1On l’a trop souvent dit : entre la mort de Charles VI et le règne de François Ier, la cour de France se serait transportée en Val de Loire pour profiter de la douceur de vivre tourangelle et des résidences fastueuses qu’elle y avait fait ériger. L’historiographie ancienne et des expositions récentes, telles que « France 1500. Entre Moyen Âge et Renaissance1 » dans laquelle Paris était réduit à la portion congrue, et « Tours 1500. Capitale des arts », ont insisté sur le rôle de Tours comme capitale artistique, mais aussi comme capitale quasi politique du royaume – bien « qu’inachevée », pour reprendre la formule de Bernard Chevalier2 – où résidaient en grand nombre les courtisans qui auraient en quelque sorte abandonné Paris aux mains des officiers des cours souveraines et de la bourgeoisie marchande, avant d’y revenir avec l’installation plus pérenne du roi en Île-de-France à partir de François Ier. D’autres études, en revanche, avec en premier lieu celle d’Étienne Hamon sur la création monumentale à Paris autour de 15003, ont tenté de rééquilibrer la balance, en étudiant l’investissement et la présence physique et symbolique des souverains dans leur capitale, mais également celle de leurs proches et des gens de cour qui nous intéresseront ici.
2Si Louis XI semble n’avoir que très peu séjourné dans la capitale de son royaume4, ses successeurs y demeurèrent beaucoup plus régulièrement. Charles VIII résida fréquemment à Paris au début de son règne, entre 1484 et 1486, alors qu’il était mineur, puis chaque année entre décembre et février – on rentrait alors à Paris pour les étrennes –, avant de revenir plus longuement en 1492 et 14935. Louis XII, quant à lui, y resta relativement longtemps, à la fois au début de son règne, en 1498, et en sa toute fin, après son mariage avec Marie Tudor. Le roi expira d’ailleurs aux Tournelles le 1er janvier 15156.
3Lors de leurs séjours, que ce soit à Paris ou ailleurs, les souverains étaient bien entendu accompagnés de leurs proches. Mais, au-delà de ces rendez-vous réguliers, certains courtisans résidaient à Paris de manière plus permanente et ont pu modeler la ville grâce à leur investissement politique, religieux, urbain et artistique. Parmi ceux-ci figurait en bonne place un courtisan de tout premier plan, l’amiral de France Louis Malet de Graville, ainsi que plusieurs membres de sa famille et de son entourage, que nous prendrons comme exemples symptomatiques de ce phénomène.
4Louis Malet de Graville était issu d’une famille de la noblesse militaire normande entrée de longue date au service du roi de France7. Conseiller et chambellan de Louis XI dont il était l’un des favoris, passé au service du jeune Charles VIII et des Beaujeu assurant la régence, il obtint la charge d’amiral de France en 1487 et, malgré une opposition aux guerres d’Italie et des moments de quasi-disgrâce, resta un conseiller écouté : il accumula charges et bienfaits jusqu’à sa mort en 1516. C’était par ailleurs un très riche propriétaire foncier, à la tête d’immenses domaines situés au sud de l’Île-de-France, entre Paris et Orléans, autour des seigneuries de Marcoussis, de Milly-la-Forêt et de Malesherbes, ainsi qu’en Normandie.
5L’amiral de Graville était par ailleurs l’un des courtisans les plus présents sur la scène parisienne. Plusieurs causes pouvaient expliquer son attachement à la capitale. Cet ancrage était avant tout familial : son arrière-grand-père, Jean de Montaigu, grand maître de l’hôtel de Charles VI et Marmouset, exécuté par les Bourguignons en 1409, y possédait déjà un hôtel, l’hôtel du Prévôt sur lequel nous allons largement revenir, ainsi qu’une propriété agreste située au faubourg Saint-Marcel8. Diverses fonctions militaires conduisaient en outre l’amiral à fréquenter la scène parisienne : il était capitaine et concierge de châteaux situés à ses portes, notamment celui de Beauté-sur-Marne (actuelle commune de Nogent-sur-Marne) depuis 1487 et jusqu’à sa mort9, et celui de Vincennes, à partir de 1483 et, là encore, jusqu’à son décès10. Il devait d’ailleurs résider à l’occasion à Vincennes, dans l’hôtel de la Conciergerie du bois de Vincennes11 ainsi que dans le château lui-même12. Il exerçait enfin des fonctions militaires au sein même de la capitale : le 8 août 1505, Louis XII le nomma gouverneur de la ville13. Cette présence notable prit ainsi plusieurs formes et montre combien Paris avait retrouvé tout son attrait pour les gens de cour autour de 1500.
Le développement d’un quartier curial : le quartier Saint-Paul
6Situé sur la rive droite de la Seine, traversé par la rue Saint-Antoine et, perpendiculairement, par les anciennes murailles de Philippe Auguste, délimité à l’est par l’enceinte de Charles V et la porte Saint-Antoine protégée par la Bastille, le quartier Saint-Paul se déployait autour d’une résidence royale. Après le lotissement de l’hôtel Saint-Pol qui se trouvait face à lui, de l’autre côté de la rue Saint-Antoine, l’hôtel des Tournelles était, avec le palais de la Cité dans lequel Louis XII séjourna quelques fois, l’un des seuls lieux à pouvoir accueillir le roi en résidence14. Le quartier Saint-Paul présentait également l’attrait de rassembler plusieurs institutions religieuses prestigieuses, comme le couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers, le couvent de l’Ave-Maria ou encore celui des Célestins (fig. 1, A, B, C).
7Alors qu’Étienne Hamon a noté que plusieurs notaires et secrétaires du roi (à l’instar de Pierre Le Gendre, de Louis de Poncher, de Denis Duval ou de Nicolas de Neufville) s’étaient établis autour de Saint-Germain-l’Auxerrois15, comparativement, autour de la rue Saint-Antoine, c’étaient les grands courtisans, seigneurs et prélats qui y avaient trouvé un point d’ancrage pour rester géographiquement et symboliquement proches de leur souverain. On assista même à la formation d’un véritable quartier curial dans les dernières décennies du xve siècle : la sœur aînée de Charles VIII, Anne de France, négligeant l’ancien hôtel de Bourbon situé à proximité d’un Louvre qui n’était lui-même plus guère fréquenté par le roi, avait ainsi aménagé sa résidence près de la Bastille au cours des années 149016. De même, Anne de Bretagne occupait l’hôtel d’Étampes, situé en face de l’hôtel des Tournelles, sur la rue Saint-Antoine, lors de ses séjours parisiens : elle y tint par exemple demeure après la mort de Charles VIII17.
Fig. 1. – Le quartier Saint-Paul (détail du plan de Bâle, 1552). Cliché de l’auteur.

8Plusieurs grands prélats de cour avaient également élu résidence dans le quartier. On y retrouvait plusieurs évêques issus d’une même fratrie, celle des Espinay, qui gravitait autour du Conseil du roi et de la cour (ces évêques étaient en outre cousins de l’amiral de Graville). Ainsi, grâce aux minutes des notaires parisiens, on sait que Jean d’Espinay, évêque de Nantes, louait un hôtel à Paris rue Geoffroy-l’Asnier18, tandis que son frère et homonyme, Jean d’Espinay, évêque de Valence et de Die, en tant qu’abbé du Barbeau, logeait à l’hôtel du Barbeau situé devant le couvent de l’Ave Maria19. Autre membre de cette fratrie, André d’Espinay, archevêque de Bordeaux et de Lyon, nommé cardinal par Innocent VIII en 1489, possédait lui aussi plusieurs résidences dans le quartier où il menait grand train. Protecteur des Célestins de Paris, il avait reçu de leur part, en 1492, une « maison et estables » situées près de leur couvent, rue des Barres. Nous apprenons, dans l’acte de cette donation, que le cardinal avait auparavant acquis de Charles de Louviers, conseiller au Parlement de Paris, un hôtel20. Il s’agissait sans doute de compléter son assise foncière dans le quartier car, la même année 1492, il acheta au même Charles de Louviers une île séparée du couvent de ses chers Célestins par un étroit bras de Seine21.
9Au centre de ce quartier curial se trouvait donc l’hôtel royal des Tournelles. En l’absence du roi, ces lieux étaient prêtés à de grands courtisans. On retrouve parmi eux André d’Espinay qui ne se contentait visiblement pas de ses possessions toutes proches : il rendit son dernier soupir aux Tournelles le 10 novembre 1500. Les Tournelles servirent visiblement de dernière demeure pour plusieurs grands commensaux : Pierre de Rohan, maréchal de Gié, l’un des favoris de Louis XII, y expira lui aussi en 1513…
Un héritage parisien à recouvrer : l’hôtel du Porc-Épic
10C’est dans ce quartier Saint-Antoine que l’amiral de Graville avait hérité d’un hôtel situé rue de Jouy (fig. 1, D). Accolée à l’enceinte de Philippe Auguste, cette demeure était connue depuis le xiiie siècle et était passée entre les mains d’Hugues Aubriot, prévôt de Paris sous Charles V, du chancelier Pierre de Giac sous Charles VI, puis avait été rachetée en 1397 par Louis d’Orléans qui recherchait à se rapprocher de l’hôtel Saint-Pol, avant de passer au duc de Berry qui la vendit en 1404 à Jean de Montaigu, l’arrière-grand-père de l’amiral de Graville22. C’était un hôtel important auquel était annexée une partie des murailles de Philippe Auguste – cette adjonction était permise par le paiement d’un cens – et qui avait connu d’importants travaux de réhabilitation autour de 1400 sous la conduite de Raymond du Temple, notamment avec la construction d’une tour d’escalier hors-œuvre. Ces travaux, ordonnés par Louis d’Orléans, furent l’occasion de recourir à une héraldique monumentale qui marqua durablement le paysage urbain puisque l’hôtel conserva le qualificatif de « Porc-Épic », emblème du duc, au moins jusqu’à la mort de l’amiral de Graville, survenue en 151623. Après la condamnation à mort de Jean de Montaigu en 1409, l’hôtel du Porc-Épic fut confisqué et ce sont des membres du parti bourguignon qui se retrouvèrent à sa tête (Jean IV de Brabant et Jacqueline de Bavière, Philippe le Bon), puis la famille d’Estouteville, dont plusieurs membres étaient prévôts de Paris.
11On sait qu’un des grands combats menés par Louis Malet de Graville fut de laver la mémoire de son aïeul : il lui commanda une sépulture digne de ce nom24, s’efforça de recouvrer ses domaines et résidences confisqués ou de les faire fructifier en les réhabilitant (les exemples les plus symptomatiques sont les châteaux de Marcoussis ou de Malesherbes). Il souhaita donc rentrer en possession de l’hôtel du Porc-Épic et négocia avec la famille d’Estouteville. Les relations de Graville avec les Estouteville n’étaient peut-être pas les meilleures : la concession d’une foire octroyée par Louis XI à Jean VI Malet de Graville et son fils Louis pour la ville de Châtres (Arpajon, Essonne) en 1471 avait déjà constitué une occasion d’observer la rivalité sourde qui existait entre ces deux grandes familles normandes. La famille d’Estouteville voyait en effet d’un mauvais œil la montée en puissance de Louis dans l’entourage du roi25. Une solution fut néanmoins trouvée pour l’hôtel parisien, celle de le diviser en deux entités, comme le signalent des mentions marginales sur une minute de travaux engagés par l’amiral dans son hôtel26 : la partie située du côté de la rue Percée (l’actuelle rue du Prévôt) revint aux Estouteville, et fut nommée « hôtel du Prévôt » – les Estouteville ayant fourni à Paris plusieurs prévôts –, tandis que celle qui était attenante à la muraille de Philippe Auguste retourna à l’amiral et reprit le nom d’« hôtel du Porc-Épic » qu’elle avait sous Louis d’Orléans27. Cette transaction fut vraisemblablement effectuée au début de la décennie 1490, lorsque Louis Malet de Graville acheta à un certain Antoine des Essars, seigneur de Thieux et de Glatigny, tout le droit des anciennes murailles de Philippe Auguste, moyennant 92 livres tournois, partant de l’hôtel du Porc-Épic et aboutissant à la Seine, jusqu’à « la tour faisant le coing du Chantier du roy » (fig. 1, E)28. Le lendemain de cette transaction, il racheta la portion des murailles de Philippe-Auguste autrefois concédée par Charles VI à Jean de Montaigu, là encore dans un souci de recouvrer les biens familiaux29.
12Ces opérations immobilières de grande ampleur furent assez rapidement suivies d’importants travaux de modernisation, documentés entre 1499 et 1500, époque à laquelle l’amiral, un peu plus en retrait des affaires politiques en ce tout début du règne de Louis XII, pouvait veiller sur ses chantiers. Un incendie s’était d’ailleurs déclaré dans des galeries renfermant des étables et un corps d’hôtel, ce qui nécessita notamment de faire appel à un couvreur de maisons : 9000 tuiles furent employées pour couvrir le corps d’hôtel de quatre travées et 10000 pour les galeries, sans compter les lattes, les clous et le plâtre30. D’autres travaux suivirent : l’amiral passa un accord avec ses voisins pour faire réaliser deux ou trois croisées qui auraient vue sur leur maison et jardin, car celui-ci avait l’« entention de faire faire certaines chambres ou galeries en sa dicte maison31 ». Il ne s’agissait donc pas seulement pour lui de recouvrer un glorieux héritage, passé par certains princes des fleurs de lys avant d’échoir à son aïeul Jean de Montaigu, mais de le magnifier et le rendre plus confortable. En dehors de ces minutes notariales, nous connaissons peu de choses de cet hôtel, dont l’organisation globale ne peut être grossièrement comprise que par un acte de vente bien postérieur, passé quelques années avant sa rétrocession aux Jésuites qui bâtirent leur collège à son emplacement (1626) : il s’agissait d’un hôtel entre cour et jardin, relié par une galerie aux murailles de Philippe Auguste et séparé de la rue de Jouy par un corps d’hôtel renfermant les étables et écuries que nous venons d’évoquer32.
Affirmer son pouvoir et ses goûts dans le paysage urbain : l’hôtel de Graville
13Non content d’avoir récupéré et réhabilité l’hôtel du Porc-Épic qui se trouvait à quelques encablures de l’hôtel des Tournelles, l’amiral de Graville bâtit un second hôtel tout près, sur la rue Saint-Antoine. Pour quelles raisons celui-ci a-t-il entretenu deux hôtels urbains dans le même quartier ? Quelques hypothèses peuvent être ici avancées.
14L’amiral ne se satisfaisait sans doute pas d’un hôtel du Porc-Épic tronqué. Pour étaler son train de vie et témoigner de sa puissance, pour se dégager de la figure de son aïeul et s’affirmer comme le rénovateur de sa lignée, il avait sans doute voulu faire édifier un hôtel plus grand, au goût du jour, ou du moins à son goût, mieux situé, sur un grand axe – la rue Saint-Antoine –, et à proximité encore plus immédiate de l’hôtel du roi.
15Le second hôtel de Louis Malet de Graville, sis à l’angle des rues du Petit-Musc et de Saint-Antoine, tenait en effet une position privilégiée, juste en face de l’hôtel des Tournelles (fig. 1, F). C’était à l’origine une dépendance de l’hôtel Saint-Pol qui parvint à Graville en 148333. Ce dernier attendit là encore les années 1500 pour y entreprendre un chantier de grande ampleur, au parti tout à fait original.
16En 1503, le maçon Waleran Hardy, l’un des plus importants architectes parisiens, qui avait été maître d’œuvre de l’église voisine de Saint-Paul et qui avait été désigné comme l’un des cinq principaux maçons tailleurs de pierre du pont Notre-Dame, fut recruté pour ce chantier34. L’homme était d’ailleurs un voisin, car il résidait rue Saint-Antoine35. Le chantier qu’on lui confia concernait un corps de logis donnant sur la rue Saint-Antoine, doté de deux niveaux et d’un comble à ferme avec « lucarne flamenge portant croisee et appuye portant moulure » réalisé par un maître charpentier recruté par ailleurs, Jean Belot36. Une galerie de 12 mètres de long, réalisée en bois et longeant la rue du Petit-Musc, reliait ce corps de logis au jardin, sans doute à des fins d’agrément ; d’autres corps de logis donnant sur cette même rue complétaient l’ensemble.
17L’amiral de Graville semble avoir suivi de très près ce chantier qui révèle au grand jour ses goûts en matière d’architecture. En effet, le corps d’hôtel projeté fut réalisé en brique et pierre, une combinaison de matériaux originale à l’époque pour Paris et assez rustique, alors que l’amiral disposait de moyens plus que suffisants pour s’offrir ce qu’il y avait de plus coûteux. Cet usage pouvait avoir été inspiré par ses propres séjours en Picardie ou en Normandie, deux provinces dont il fut le gouverneur, mais aussi par l’exemple du roi Louis XI qui employa la brique et la pierre dès les années 1470 dans son château de Plessis-lès-Tours37. Or, c’est Louis XI qui propulsa Graville sur le devant de la scène politique et ce dernier lui en fut reconnaissant sa vie durant : la fidélité au roi a pu ici se traduire par une fidélité à ses goûts architecturaux avec un choix de mise en œuvre innovante qui était amenée plus tard à connaître à Paris le développement que l’on sait. Enfin, cette combinaison de matériaux était appréciée pour sa rusticité de la part d’un amiral gagné par les idées de la réforme de l’Église gallicane des années 1490.
L’investissement religieux des gens de cour à Paris autour de 1500
18Cette dernière supposition repose en effet sur un fondement fort : Louis Malet de Graville appartenait à un groupe de gens de cour influents qui, autour de 1500, encouragèrent le développement de certaines institutions religieuses parisiennes et y laissèrent leur empreinte, tout en étant leur porte-parole au sein de la cour. À cette époque en effet, Paris demeurait la capitale religieuse du royaume, là où étaient situées des institutions ecclésiales et religieuses anciennes et prestigieuses. Les différents souverains montrèrent l’exemple, en soutenant le renouveau de nombre de couvents et d’églises. Là encore, ils furent imités ou parfois incités dans leurs entreprises par les courtisans qui leur étaient proches.
Un investissement religieux de voisinage
19Le premier lieu d’investissement religieux pour l’amiral de Graville et ses proches était sans surprise le quartier Saint-Paul, le quartier curial dont il vient d’être question. L’église Saint-Paul (fig. 1, G) constituait l’une de ses épines dorsales et faisait office d’église paroissiale pour les courtisans quand ils résidaient à Paris, à l’hôtel Saint-Pol ou aux Tournelles, mais aussi pour les souverains (Charles VII y fut par exemple baptisé). Elle fit l’objet d’un chantier de reconstruction presque complète, à partir des années 1480 pour les chapelles des bas-côtés et latérales, la nef et le sanctuaire en étant affectés au cours de la décennie 149038. Ce chantier attira naturellement les attentions du cousin de l’amiral, le cardinal André d’Espinay, qui offrit une verrière à ses armes destinée au chevet de l’église en 1492 ou 1493, là où elle pouvait être vue par tous39. Non loin de là, le couvent de l’Ave-Maria – couvent situé face à l’hôtel du Porc-Épic – dans lequel des Clarisses avaient été installées à l’initiative de la reine Charlotte de Savoie en 1471 à la place de béguines, attirait les bienfaits de Graville et de son épouse Marie de Balsac. Ils y fondèrent, entre autres, de nombreuses messes40, si bien que le premier figurait, dans un obituaire du couvent datant du milieu du xvie siècle, comme le grand bienfaiteur de l’institution mais aussi de l’ordre franciscain en général41. Charles VIII avait par ailleurs fait reconstruire le couvent des Cordeliers de l’Observance attenant à celui de l’Ave-Maria après 1483-1485 et Graville figura à chaque fois parmi les souscripteurs des actes rédigés par le roi, signe de son influence dans les affaires de cet ordre.
20Mais l’institution religieuse qui concentrait l’essentiel de l’investissement des courtisans dans le quartier était sans conteste le couvent des Célestins, haut lieu spirituel de la capitale (fig. 1, C)42. Rappelons que plusieurs patronages prestigieux avaient concouru à sa naissance et à son développement : la confrérie des notaires et secrétaires du roi s’y était établie, les ducs d’Orléans y avaient implanté leurs sépultures et rois et princes avaient octroyé de nombreuses faveurs aux frères. Ce fut notamment le cas de Charles VIII qui se rendit sur place à 18 reprises au cours du printemps 1492-1493, assistant à l’office et accordant à chaque fois une offrande43. Louis XII, quant à lui, fonda la nécropole des Orléans en y faisant translater les corps de ses aïeux. Pour l’amiral de Graville, la protection du couvent des Célestins de Paris relevait d’abord d’une tradition familiale : son oncle, l’archevêque de Bordeaux Arthur de Montauban († 1479), était déjà un bienfaiteur de l’institution, tout comme le cardinal André d’Espinay qui, comme on l’a vu, se vit offrir par les frères une maison non loin de leur couvent, en récompense de sa protection. André d’Espinay fut en effet leur grand soutien, témoignant continuellement de sa « bonne amour et affection44 ». Il y fut même inhumé en 1500 (son épitaphe peinte a fait l’objet d’un relevé d’Albert Lenoir45), au terme de fastueuses funérailles décrites dans les livres de comptes du couvent auxquelles les frères Célestins participèrent activement46.
21D’autres parents de l’amiral accordèrent régulièrement des donations au couvent des Célestins, véritable réceptacle de l’investissement religieux des courtisans et de la famille de l’amiral de Graville à Paris. On peut citer son cousin Jean d’Espinay, évêque de Nantes qui résidait non loin de là, comme on l’a vu, ou encore ses gendres Pierre de Balsac et Jacques de Vendôme, vidame de Chartres47. L’amiral et son épouse n’étaient pas en reste : ils fondèrent très régulièrement des messes et obits48 et Marie de Balsac leur légua à sa mort un calice d’argent49.
L’attachement à la réforme : le collège de Montaigu
22Les recherches historiques anciennes comme récentes ont bien montré que la période considérée ici était également celle de la manifestation d’une volonté de réforme ou de réformation de l’Église, un mouvement qui toucha le royaume de France à partir des années 149050. Il s’agissait notamment de purifier l’institution ecclésiale et de la débarrasser des abus qui la rongeaient. La réforme monastique en était la priorité et Paris constituait son point de départ. Certains gens de cour aidèrent les ambitions des réformateurs de manière non négligeable et purent faire office d’intermédiaires entre ceux-ci, le roi et les institutions religieuses parisiennes. C’était le cas de l’amiral de Graville, qu’on peut sans crainte qualifier de plus important soutien laïc du mouvement de réformation de l’Église51. Celui-ci fit notamment office d’agent du roi dans ses projets de réformation, par exemple au couvent des Filles-Repenties, fondé par Charles VIII en 1496 à destination des filles de mauvaise vie faisant pénitence52. Par la suite, le 16 juin 1499, Louis XII accorda aux religieuses un terrain où s’établir dans la capitale. Toutes les lettres patentes concédées à cette nouvelle institution étaient contresignées par l’amiral qui fournissait aux rois « devis53 » et conseils en la matière et se faisait le porte-parole des réformateurs parisiens à la cour.
23Il s’impliqua surtout personnellement dans la refondation spirituelle et matérielle d’un collège situé sur la montagne Sainte-Geneviève, celui de Montaigu. En 1483, un réformateur venu de Flandre, Jean Standonck, en prit la direction pour en faire une pépinière de futurs clercs, prêtres et frères destinés à repeupler une Église réformée. Il fonda dans cette optique une communauté de pauvres étudiants, suivant une règle de vie stricte et quasi monastique. Il sollicita pour cela l’aide et les financements de l’amiral de Graville, qui, dès années 1490 et ce jusqu’à sa mort, fut le principal bienfaiteur du collège et se faisait présenter tout nouvel écolier54. Ce patronage laissa une empreinte forte dans le paysage urbain : l’amiral finança la reconstruction du collège, notamment celle d’une grande chapelle, bâtie entre 1495 et 1500, connue grâce à des vues datant d’avant sa démolition, dévoilant un haut pignon où les niveaux supérieurs étaient réservés aux chambres des étudiants nécessiteux parrainés par celui-ci (fig. 2).
Fig. 2. – Chapelle du collège de Montaigu, vers 1844 (Institut national d’histoire de l’art, fonds Lenoir). Cliché de l’auteur.

Graville ambassadeur de l’art parisien à la cour
24Le seigneur qui fréquentait la cour et l’entourage royal se devait d’entretenir un train de vie conforme à son rang, dans tous les aspects de son quotidien. Il faisait appel pour cela à des artistes et artisans reconnus, qu’on pouvait au demeurant lui recommander.
25Même si l’amiral de Graville possédait des résidences dans de nombreuses provinces (en Île-de-France, en Normandie, à Tours) et s’il suivait la cour dans ses multiples déplacements, il s’avéra être un farouche amateur de l’art parisien55. Sculpteurs, peintres, enlumineurs, maçons de la capitale étaient employés par lui, dans ses résidences parisiennes, mais également dans ses demeures plus lointaines. Il passait d’ailleurs commande à des artistes et artisans habitant dans son voisinage proche à Paris, à l’instar des maçons et hommes du bâtiment qui travaillaient sur les chantiers de ses hôtels urbains. C’était également le cas pour d’autres artistes, comme le sculpteur Oudart Trubert qui réalisa des barreaux de marbre pour lui et son gendre, Charles II Chaumont d’Amboise, ou encore les gisants de ses parents destinés à Sainte-Honorine de Graville. Oudart Trubert n’habitait pas très loin de l’hôtel du Porc-Épic, puisqu’il logeait rue de la Verrerie56.
26En outre, certains lieux de sociabilité ou certaines institutions de la capitale pouvaient favoriser la rencontre entre des artistes et des courtisans commanditaires. C’était le cas, semble-t-il, du couvent des Célestins. Celui-ci, on l’a vu, drainait toute une société d’officiers et de seigneurs – et ce jusqu’au roi – qui allaient y prier ou remettre des offrandes. Quelques artistes bien implantés fréquentaient également les lieux : c’est le cas des enlumineurs François le Barbier père et fils que nous avons récemment identifiés avec les artistes anonymes connus sous les noms de convention de Maître François et de Maître de Jacques de Besançon57. Or, l’amiral de Graville était un habitué de ce couvent tout en étant un grand mécène de cet atelier dont il appréciait la production58 : les Célestins ont pu servir d’interface entre le commanditaire et ses fournisseurs.
27Mais le rôle de l’amiral ne s’arrêta pas à celui de simple consommateur d’une production parisienne qui lui plaisait. Il en fut l’un des véritables promoteurs auprès d’une cour où il était écouté et respecté. C’est ainsi que certains gens de cour qui lui étaient proches, assez peu présents sur la scène parisienne, se sont inspirés d’un Graville, devenu ambassadeur volontaire ou non d’un art de la capitale qui devait rivaliser avec des productions flamandes, tourangelles ou italiennes aussi – si ce n’est plus – attrayantes à l’époque.
28Une des commandes de Charles II d’Amboise est à ce sujet révélatrice : ce gendre de l’amiral, très occupé sa vie durant par d’importantes charges militaires à l’intérieur et hors du royaume, demanda explicitement au sculpteur parisien Oudart Trubert des barreaux d’albâtre « pareilz et semblables en façon et mieulx se faire le peult et en matiere que sont ceulx que led. Trubert a fais pour hault et puissant seigneur monseigneur Loys, seigneur de Graville59 ». Un autre de ses proches, Jean Bourré, qui comptait sans doute parmi ses amis si on en juge aux lettres qu’on a conservées, a également pu suivre ses recommandations, d’autant plus que les documents font état d’échanges réguliers entre eux en matière d’artistes et d’œuvres60. Jean Bourré († 1506), trésorier de France, avait été un fidèle de Louis XI comme Graville, puis de Charles VIII61. Alors qu’il était principalement possessionné en Anjou, autour de son grand château du Plessis-Bourré62, sa bibliothèque révèle un tropisme parisien certain, avec trois manuscrits parisiens de grande qualité : une Cité de Dieu peinte par Maître François que Graville racheta par la suite (cahier couleur, ill. XVII), un Roman de la Rose enluminé vers 1470 par un émule de l’atelier, le Maître de Liénard Baronnat63, et des Lettres de Quintilien décorées par un autre élève, le Maître de Robert Gaguin (Bibliothèque nationale de France, latin 14115). On peut légitimement s’interroger sur le rôle de prescripteur qu’a pu jouer Graville, que l’on sait par ailleurs grand bibliophile, dans ces achats de manuscrits parisiens.
Conclusion
29Autour de 1500, les relations Paris/courtisans empruntaient de multiples formes, loin du présupposé antagonisme entre une capitale délaissée et un roi et sa cour préférant une Italie rêvée ou une Italie des bords de Loire. L’amiral de Graville s’inscrivit au cœur de cette riche dialectique. Investissement foncier, rôle politique, soutien à des institutions religieuses et éducatives, appétence artistique : le courtisan qu’il était suivait l’exemple du roi ou le précédait. Mieux, il faisait figure de relais de la ville auprès du souverain et de la cour, mais aussi d’envoyé du roi auprès de la première. C’était d’ailleurs un intermédiaire de choix entre le roi et le conseil de la ville de Paris pour diverses requêtes : dernier exemple symbolique, on le voit transmettre régulièrement au Bureau de la ville de Paris des lettres missives du roi, notamment pour des prêts financiers ou des élargissements64. Aux confins du Moyen Âge et de la Renaissance, Paris avait trouvé en certains grands courtisans ses meilleurs ambassadeurs.
Notes de bas de page
1 « France 1500. Entre Moyen Âge et Renaissance », Paris, Galerie nationales, Grand Palais, 6 octobre 2010-10 janvier 2011. Voir le catalogue de Taburet-Delahaye É., Bresc-Bautier G. et Crépin-Leblond T. (dir.), France 1500 : entre Moyen Âge et Renaissance, Paris, RMN-GP, 2010.
2 Chevalier B., « Tours en 1500, une capitale inachevée », in Chancel-Bardelot B., Charron P., Girault P.-G. et Guillouët J.-M. (dir.), Tours 1500. Capitale des arts, Tours, musée des Beaux-Arts, 17 mars-17 juin 2012, Paris, Somigy, 2012, p. 21-36.
3 Hamon É., Une capitale flamboyante : la création monumentale à Paris autour de 1500, Paris, Picard, 2011, ainsi que l’article du même dans le présent volume.
4 Sur ce sujet, nous renvoyons à la contribution de Boris Bove dans le présent volume.
5 Petit E., « Séjours de Charles VIII (1483-1498) », Bulletin philologique et historique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1896, p. 629-690.
6 Maillard F., « Itinéraire de Louis XII, roi de France (1498-1515) », Bulletin philologique et historique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1972, p. 171-201.
7 Sur le personnage, voir principalement Perret P.-M., Notice biographique sur Louis Malet de Graville, amiral de France (144 ?-1516), Paris, 1889 ; et Deldicque M., Entre Moyen Âge et Renaissance ? La commande artistique de l’amiral Louis Malet de Graville (v. 1440-1516), thèse pour le diplôme d’archiviste paléographe, 2012.
8 Plagnieux P., « Jean de Montaigu ou la résistible ascension d’un parvenu à la lumière des arts », in La création artistique en France autour de 1400, Paris, École du Louvre, 2006, p. 109.
9 Sauval H., Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, Paris, Moette, 1724, t. III, p. 485. Les dernières lettres de nomination conservées datent de 1506 (ibid., t. III, p. 640) mais nous savons que des lettres du 31 octobre 1516, soit le jour même ou le lendemain de la mort de l’amiral, nomment à cet office Guillaume, seigneur et baron de Montmorency.
10 Ibid., t. II, p. 448.
11 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 11, 17 janvier 1497 (n. st.) : le bail de l’hôtel de la Conciergerie du bois de Vincennes stipule ainsi que quand « mond. seigneur l’admiral ou ma damoiselle sa femme yroit aud. boys, led. preneur fera vuider incontinument luy et ses biens dud. hostel ».
12 Son épouse Marie de Balsac fit par exemple rédiger son testament au « chastel du Bois de Vinciennes » où elle résidait le 15 juin 1497 (Arch. nat., L 935).
13 Perret P.-M., op. cit., p. 191.
14 Sur l’hôtel des Tournelles, voir la notice qui lui est consacrée dans Weiss V. (dir.), La demeure médiévale à Paris. Répertoire sélectif des principaux hôtels, Paris, Archives nationales, 2012, p. 157-159 (notice de Jean-Claude Garreta et Valetine Weiss), et Hamon É., op. cit., 2011, p. 47-48.
15 Ibid., p. 134.
16 Ibid., p. 48.
17 Le Roux de Lincy A., Vie de la Reine Anne de Bretagne, femme des rois de France Charles VIII et Louis XII, suivie de lettres inédites et de documents originaux, Paris, Cumer, 1861, t. I, p. 147-148 et t. IV, p. 201.
18 Arch. nat., minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 12, 1er décembre 1497. Jean d’Espinay loue à la veuve d’un contrôleur des finances du roi un hôtel composé de deux chambres, d’une cuisine, de deux étables et de deux celliers, moyennant 60 écus d’or. Les termes du bail stipulent que le prélat devra rendre les ustensiles de cuisine et les meubles laissés par la logeuse.
19 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 20, 3 janvier 1503.
20 Arch. nat., S 3750A : la maison donnée dans cet acte est dite « tenant d’une part a l’ostel que de nouvel mondit seigneur le cardinal a acquis de Charles de Louviers et d’autre part et aboutissant par derriere aux jardins de l’ostel de la royne ».
21 Lacroix de Marles J., Paris ancien et moderne, Paris, Parent-Desbarres, 1836-1838, p. 82.
22 Sur cet hôtel, voir la notice que nous avons rédigée dans Weiss V. (dir.), op. cit., p. 127-128.
23 On sait par exemple que des verrières, sur lesquelles des porcs-épics étaient représentés, furent commandées par Louis d’Orléans pour des chambres et des galeries (Sellier C., « L’hôtel de Jassaud (anciennement Hôtel du Prévôt) », in Id., Anciens hôtels de Paris : nouvelles recherches historiques, topographiques et artistiques, Paris, Champion, 1910, p. 43-44).
24 Hamon É., « Une famille d’artistes d’origine troyenne à Paris à la fin du xve siècle : les Trubert », Bibliothèque de l’École des Chartes, n° 162, 2004-1, p. 177-180 ; Deldicque M., op. cit., t. I, p. 290-291.
25 Theiller I., « Jean VI Malet de Graville et la fondation de la foire de Châtres (1470-1475) : entre procédure institutionnelle et privilèges personnels », Revue historique, n° 668, 2013, p. 768-803.
26 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 14, sans date.
27 Cette partition se constate sur certains plans de Paris établis au xvie siècle, comme sur celui de Saint-Victor (1530).
28 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 7, 6 juillet.
29 Ibid., 7 juillet 1492.
30 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 14, 25 septembre 1499.
31 Ibid., 7 janvier 1500 (n. st.) et sans date.
32 Arch. nat., S 1015. Acte daté de 1603.
33 James F.-C., « L’hôtel de Mayenne avant son acquisition par Charles de Lorraine », Bull. Soc. Hist. de Paris, n° 97, année 1970, p. 43.
34 Le contrat date du 27 juillet 1503 (Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 20). Sur Waleran Hardy, voir Hamon É., op. cit., 2011, p. 240-243.
35 Arch. nat., LL 886, fol. 22.
36 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 20, 17 juin 1503.
37 Deldicque M., op. cit., t. I, p. 548-551.
38 Bos A., Les églises flamboyantes de Paris : xve-xvie siècles, Paris, Picard, 2003, p. 248-254.
39 Agnès Bos a retrouvé une copie partielle des comptes de la fabrique indiquant qu’en 1492 ou 1493 celle-ci reçut 200 livres tournois de la part du « cardinal de Lion pour faire une verriere et mettre ses armoiries ou chevet de l’eglise » ; l’identification que l’auteur fait avec Charles II de Bourbon ne correspond pas à la date du décès de ce dernier († 1488) : il s’agit plutôt d’André d’Espinay, cardinal et archevêque de Bordeaux et de Lyon (Arch. nat., LL 885, fol. 10. Voir Bos A., op. cit., p. 252). Les verriers parisiens Nicolas Le Comte et Drouyn Villain réalisèrent cette verrière, représentant les Quatre Docteurs de l’Église, située sur le côté sud de la nef, du côté du cimetière.
40 On en trouve notamment la trace dans leurs testaments respectifs : Arch. nat., L 935 et Archives départementales d’Eure-et-Loir, E 164, n° 31 (Marie de Balsac) et n° 32 et 33 (Louis Malet de Graville).
41 Obituaires de la province de Sens, 1902, 2e partie, p. 780 : « 29 apr. obiit vir nobilis dominus Ludovicus de Graville ordini nostri benefactor precipuus et signanter hujus monasterii qui et fundavit conventum de Malesherbes 1494 ».
42 Sur le couvent, voir le travail de Roussel S., « En pur et vray don ». Donateurs et donations pieuses aux Célestins de Paris à la fin du Moyen Âge, thèse pour le diplôme d’archiviste paléographe, 2008.
43 Ibidem, p. 175.
44 Expression employée dans la lettre de donation d’une maison au cardinal (6 février 1492) ; la lettre est attachée au testament du prélat (Arch. nat., S 3750A).
45 Il s’agissait d’une plaque fixée sur un mur du chœur de l’église, près de la chapelle d’Orléans, ornée d’une épitaphe surmontée d’une scène gravée et peinte représentant le cardinal, flanqué de son saint patron, saint André, en prière devant une Vierge de Pitié, et accompagné dans sa prière par quatre frères Célestins sur lesquels veille saint Pierre de Morone (Lenoir A., Statistique monumentale de Paris, Paris, Impr. impériale, 1867, t. II, pl. 2).
46 Arch. nat., H5 3936.
47 Deldicque M., op. cit., t. I, p. 296.
48 Arch. nat., H5 3936.
49 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 16, 20 décembre 1500.
50 Renaudet A., Préréforme et humanisme à Paris pendant les premières guerres d’Italie (1494-1517), Paris, Librairie d’Argences, 2e éd., 1953 ; Le Gall J.-M., Les moines au temps des réformes : France (1480-1560), Seyssel, Champ Vallon, 2001.
51 Deldicque M., op. cit., t. I, p. 403-437. Jean Standonck, le chef de file de ces réformateurs, était d’ailleurs le confesseur personnel de l’amiral.
52 Arch. nat., S 4742.
53 Selon l’expression employées dans les lettres patentes du 16 juin 1499.
54 Sur le collège, voir notamment Godet M., La congrégation de Montaigu (1490-1580), Paris, Champion, 1912. Le propos développé ici est un extrait de nos recherches sur le collège de Montaigu, livrées de manière plus complète dans notre thèse d’École des chartes (Deldicque M., op. cit., t. I, p. 403-413).
55 Pour plus de précisions, nous nous permettons de renvoyer à notre thèse (Deldicque M., op. cit., t. I, p. 519-545).
56 Hamon É., op. cit., 2004.
57 Deldicque M., « L’enluminure à Paris à la fin du xve siècle : Maître François, le Maître de Jacques de Besançon et Jacques de Besançon identifiés ? », La Revue de l’Art, n° 183, 2014, p. 9-18.
58 Plusieurs manuscrits de sa librairie portent leurs décors : Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Kupferstichkabinett, 78 B 17 ; Besançon, BM, ms. 851-852 ; BnF, Fr. 18 et 19.
59 Arch. nat., Minutier central des notaires de Paris, étude XIX, 12, 20 janvier 1498 (n. st.). Hamon É., op. cit., 2004.
60 Deldicque M., op. cit., 2012, t. I, p. 479-487.
61 Sur ce personnage, voir la biographie de Bricard G., Jean Bourré, seigneur Du Plessis, 1424-1506 : un serviteur et compère de Louis XI, Paris, Picard, 1893.
62 Il faut cependant remarquer que Bourré possédait un pied-à-terre à Paris, situé près du pont Saint-Michel (Joubert A., Étude sur la vie privée au xve siècle en Anjou, Angers, Germain et Grassin, 1884, p. 188)
63 Ce manuscrit fut proposé à la vente par Jörn Gunther en 1998 (Hidden Treasures, 1998, n° 15).
64 Il lui a par exemple demandé l’élargissement du receveur Denis Hesselin le 13 janvier 1500 ou encore transmis des lettres patentes concernant un emprunt de 20000 livres demandé à la ville par le roi le 27 avril 1500. (Bonnardot F., Registre des délibérations du Bureau de la Ville de Paris, Paris, Impr. nationale, 1883, t. I, p. 13 et 32).
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