Chapitre VI. Contrats et dépenses
p. 147-165
Texte intégral
Le prix des gravures
1Les dépenses occasionnées par l’affiche sont multiples. Une lettre du 17 août 1670 écrite par Guy Patin à André Falconet à propos de la thèse du fils de ce dernier1 permet de s’en faire une idée : « On nous a rendu la planche de la thèse pour le tireur en taille-douce, pour le doreur, pour l’afficheur, pour les droits du portier, pour le tapissier et j’ay délivré à l’imprimeur nommé Julien, en présence, & consentement de Monsieur le Sanier2, la somme de six vingts quinze livres deux sols… », soit 135 livres 2 sols.
2D’une thèse à l’autre, les prix varient beaucoup selon la dimension des cuivres3, la nature du sujet, simple portrait ou composition allégorique, gravure commandée spécialement pour l’occasion ou remploi, selon que le texte est gravé ou imprimé, l’importance du tirage, le nombre d’épreuves sur satin, les frais de dorure sur tranche et de montage.
Le portrait
3Le 18 juin 1660, Nicolas de Poilly et Raphaël de Bures au nom de Gabriel de Monchy d’Hocquincourt signent un contrat moyennant 120 livres pour graver le portrait du roi (cat. 29). L’artiste accepte
« de graver bien et duement une planche qui represente le portrait du ROY d’un pied ou environ, que le seigneur d’Hoquincourt suivant les exemplaires qui ont esté fournis aud Poilly […] fera tout pour s’obliger deux mil taises en papier ou sera representé led portrait du roy […] le papier necessaire sera fourny aud Poilly aux frais dud seigneur et la planche gravée dans le 24 juillet prochain […] moyennant pour chacun des chaques cent desd. taizes dans lequel prix est compris ce que pourroit pretendre led Poilly pour ses peines de gravure laquelle planche demeurera sa propriété aprés laq impression des 2 milles taises auq Poilly qui confesse avoir reçu la somme de six vingt livres [120 livres] dont il se dit contant4 ».
Figure 48. – Nicolas Pitau et Gérard Edelinck d’après Claude Lefebvre, Tèse de l’abbé Louis-Marcel de Coëtlogon, 1670.

4Le 10 mars 16615, le contrat entre Van Schuppen et Michel Moricet stipule que le portrait du roi devra ressembler à celui qui sera fourni et que la planche devra être terminée à la fin de mai (cat. 32). Van Schuppen a donc deux mois pour exécuter sa gravure et recevra 1330 livres. Le 12 décembre 16636, Nicolas de Poilly signe un contrat de 500 livres avec Jean-François Forot pour la thèse du duc d’Albret (cat. 46) : il doit graver en deux mois le portrait du roi « selon le desseing qu’en a faict Monsieur Le Brun crayonné par Monsieur Chauveau ». L’impression est prise en charge par le commanditaire sous la surveillance du graveur qui rendra le dessin une fois la gravure achevée. Le contrat du 25 septembre 1669 entre Nicolas Pitau et Louis-Marcel de Coëtlogon s’élève à 2000 livres (cat. 66, fig. 48), car il comprend l’impression de 1500 épreuves7 et le portrait est de dimensions exceptionnelles, ce qui explique le délai de quatre mois. La gravure doit être de même hauteur que le tableau de Lefebvre qui sert de modèle.
5En 1681, Cossin reçoit 800 livres de Jean Poisson (cat. 97) pour graver un portrait du roi qu’il a lui-même dessiné. Comme Pitau, il a quatre mois devant lui et doit choisir « un bon papier8 », faire graver toutes les écritures et imprimer la thèse qui sera tirée à 1000 exemplaires. Au cas où Poisson en souhaiterait plus, ce serait à ses frais pour 48 livres le cent. Rien ne prouve que le bas de thèse qui est très simple, un entablement tendu d’un manteau brodé de fleurs de lys et doublé d’hermine maintenu en haut par trois fleurs de lys, a été fait pour l’occasion. À titre de comparaison, indiquons que Beaufrère perçut 300 livres le 14 mars 1662 de Nicolas de Lesseville, conseiller et aumônier ordinaire du roi, pour un portrait du duc d’Anjou, dont on ignore s’il a été gravé pour une thèse9.
6Les portraits du roi servaient de référence : en 1662, dans un contrat entre Nicolas Pitau et Guillaume Le Maire pour un portrait de Denis Sanguin, évêque de Senlis10, les dimensions de la planche à graver en deux mois sont celles du portrait de Louis XIV qui vient de paraître11. Il en est de même le 9 août 1669 pour Nicolas de Poilly lorsque Pierre Dubois Baudry de Langan lui commande le portrait de Jules-Paul de Lionne, à graver en deux mois, « de la grandeur de celui du Roy12 ».
7Ainsi, le graveur dispose en général de deux à quatre mois pour exécuter un portrait, suivant le format et l’importance des ornements et il en coûte de 300 à 800 livres selon que le tirage est ou non à la charge du graveur. Cependant, lorsque le bas de thèse est très travaillé, le prix peut augmenter considérablement. Ainsi, le 30 avril 1678, le contrat entre la veuve de Michel d’Aligre et Nanteuil est de 10800 livres (cat. 89, fig. 49). Le format est très grand : 1080 × 710 mm, des trophées militaires servent de base au portrait et les positions sont gravées au burin par Richer ; à cela s’ajoutent 2500 exemplaires composés de deux grandes feuilles de papier, collées, rognées et dorées sur tranche. L’importance des travaux justifie que Nanteuil dispose d’un an pour exécuter la gravure. Comme on le verra, le prix d’un simple portrait peut être comparable à celui des sujets allégoriques. À cela s’ajoute celui des dessins, dont on ignore tout, car aucun contrat n’en fait mention autrement que pour préciser parfois qu’il doit être rendu. Bien que les prix ne soient jamais indiqués, précisons cependant par comparaison qu’un pastel du roi par Nanteuil de 50 cm sur 50, réclamé par le chevalier de Seiglière à sa mort, était estimé 330 livres en 1673 et que dans son inventaire après décès les pastels sont évalués entre 200 et 300 livres. Selon Perrault, Louis XIV lui donna 100 louis d’or (soit 500 livres) pour son portrait au pastel, sans doute le premier13.
Figure 49. – Gérard Edelinck et Robert Nanteuil d’après Nanteuil, Tèse d’Étienne et Gilles d’Aligre, 1679.

8Lorsqu’il s’agit seulement d’obtenir des épreuves d’un portrait déjà gravé, ou si le graveur garde le cuivre, comme Nanteuil le fit souvent, la dépense est bien moindre. En effet, les portraits gravés pour les thèses restent souvent la propriété des graveurs : vingt-huit de ceux qui furent dédiés à Louis XIV portent un excudit14.
Les allégories
9Du fait de la complexité des travaux et de la dimension des cuivres, les prix atteints par les grandes allégories sont souvent considérables. Deux contrats, publiés par José Lothe15, signés entre François de Poilly et Louvois, permettent de s’en faire une idée. Le 4 mars 1683, 7500 livres sont promises par Louvois à Poilly pour graver l’allégorie commandée à Pierre Mignard montrant Louis XIV sur un champ de bataille (cat. 102) ; avec cette somme, il devait probablement fournir le cuivre et payer le graveur en lettres. S’y ajoutent 1381 livres pour l’impression de 2500 épreuves. On ignore le bénéfice de Poilly, mais si son travail n’était pas achevé à temps, il aurait à payer 1000 livres de dédommagement. Le total de la dépense s’élève à 9881 livres. Le 14 septembre 1691 pour la thèse de Camille Le Tellier, troisième fils de Louvois, Poilly fit un contrat pour 7000 livres, avec une prime de 500 livres s’il terminait à temps et une pénalité de 1000 livres en cas de retard (cat. 128). La composition était de nouveau dessinée à l’huile sur papier par Mignard et les cuivres de dimensions voisines. Le prix de l’impression, qui avait beaucoup augmenté, s’éleva à 2977 livres à la charge de l’impétrant. La dépense atteignit donc 10477 livres tournois. Dans les deux cas les cuivres restèrent la propriété du commanditaire.
10Les contrats signés par Edelinck et Rousselet pour graver les compositions de Le Brun atteignaient probablement des chiffres voisins. De telles sommes, qui permettaient de vivre fastueusement pendant un an, n’étaient donc à la portée que des plus fortunés. À titre de comparaison, vers 1675, une maison de cinq étages rez-de-chaussée compris, à raison d’une pièce par étage, dans le bas de la rue Saint-Jacques, se louait entre deux et cinq cents livres par an, selon son état et sa superficie16. Précisons encore que le 15 avril 1658, Nanteuil reçut le brevet de dessinateur et graveur ordinaire du roi, aux gages de 400 livres par an, que le 15 juin 1659, une ordonnance lui accorda une pension annuelle de 1000 livres17, et qu’en 1676, son élève Tempesti lui versait une pension annuelle de 1000 livres18. Pour rester dans le milieu de la gravure, le salaire annuel de Clément, imprimeur du Cabinet du roi, passe de 1200 livres à partir de 1670 à 1500 en 1671, alors que Goyton, imprimeur du Cabinet du roi, ne reçoit que 100 livres par an, auxquelles s’ajoutent 500 livres pour les bons services entre 1670 à 167319.
11Quelle somme touchaient généralement les graveurs pour leurs travaux ? Il est difficile d’en juger tant les paramètres sont divers. Le parallèle entre le prix de quelques grandes planches d’après Le Brun et les thèses elles-mêmes permet de s’en faire une idée approximative. En 1685-1686, Le Brun donna 15000 livres et 50 épreuves à Alexis Loir pour les deux planches (970 × 700 mm) de format comparable à celui des thèses de La chute des anges rebelles, dédiée à Louvois20. En revanche, vers 1696, il ne donne plus à Edelinck que 1000 livres sur les 2000 initialement prévues, comme moitié de l’usufruit pour le Crucifix aux anges (965 × 658 mm) qu’il avait prévu de dédier au roi, et dont en définitive le graveur fit la dédicace et garda le cuivre estimé 4000 livres.
12Ajoutons encore quelques comparaisons avec les sommes versées aux graveurs dans les comptes des Bâtiments du roi21 et d’abord pour des œuvres que leurs dimensions et la complexité des sujets rapprochent des grandes thèses allégoriques : en 1675, Edelinck reçut 5500 livres pour la Famille de Darius en deux planches d’après Le Brun (702 × 910 mm), entre 1674 et 1678, Gérard Audran 10795 livres pour l’Histoire d’Alexandre22 et Étienne Picart 1500 livres pour la Peste d’Asdod d’après Poussin23. Mellan et Baudet n’en perçurent que 500 pour chaque statue antique des collections royales, mais elles sont gravées à la simple taille et sont plus petites (390 × 283 mm).
13Si les cuivres des grandes allégories restaient en général la propriété des candidats, Gantrel finança deux d’entre elles pour les Jésuites de Rouen en 1687 (cat. 117) et de Rennes en 1696 (cat. 130). Soucieux de protéger leurs œuvres, portraits ou allégories, nombreux sont les graveurs et éditeurs qui prirent un privilège. C’est ce que fit Boudan en 1638 pour la thèse célébrant la naissance de Louis XIV (cat. 2), Lasne pour deux thèses, l’une représentant le jeune roi coiffé d’une plume dans une architecture (cat. 8), l’autre le montrant en costume de sacre vers 1650-1652 (cat. 16) et Edelinck pour les thèses de La Guerre (cat. 84), de La Paix (cat. 92) et du Triomphe de la Religion (cat. 100). Nanteuil recourait au privilège de façon systématique. Pitau, Nicolas de Poilly, Vallet, Van Schuppen à l’occasion. En revanche, pas de privilège sur les gravures de François de Poilly, de Rousselet ou de Simon, qu’il s’agisse d’allégories ou de portraits.
Les prix des modèles
14Aux 9881 livres reçues par Poilly en 1684 pour la thèse de Louis-Nicolas et Louis-François Le Tellier (cat. 102) et aux 10477 livres pour celle de leur frère Camille en 1692 (cat. 128)24, il faut ajouter le prix des compositions peintes à l’huile sur papier gris par Pierre Mignard. Si on ignore combien reçut le peintre, on peut formuler quelques hypothèses. On sait qu’en 1677 il avait reçu 550 livres pour celle de Pellot (cat. 81). Comme la composition était assez simple, il est probable que pour ces deux grandes allégories, il reçut une somme proche des 2000 livres reçues par Le Brun en 1686 pour la thèse du Triomphe de l’Église (cat. 100). Les frais de Louvois seraient donc d’environ 12000 livres pour la première thèse et de 12500 pour la seconde. Les sources dont sont tirées ces quelques informations ne donnent malheureusement aucune précision sur les dessins, et dans les contrats passés avec les graveurs, il n’est jamais question du prix des modèles qui leur sont fournis.
15Les prix de ces grandes allégories étaient donc considérables mais il est possible qu’on soit encore loin du compte, car en 1738 il en aurait coûté 40000 livres à l’abbé de Rohan pour la thèse montrant Louis XV donnant la paix à l’Europe gravée par Laurent Cars d’après Lemoyne25, chiffre exorbitant si on considère que le peintre n’aurait touché que 30000 livres pour le plafond d’Hercule26. Les thèses dédiées à Louis XIV atteignirent-elles de tels sommets ?
16En général, le modello revenait au commanditaire, mais il arrivait qu’il reste en possession du peintre ou du graveur. Le Brun avait conservé plusieurs études préparatoires aux thèses : quatre toiles sur lesquelles sont peints des bas de thèses27 et « un petit tableau d’environ un pied et demi de haut de Le Brun, dessin coloré d’une thèse montrant la Religion triomphant de l’Hérésie » (cat. 100). Rousselet possédait un camaïeu de Le Brun représentant Le roi sur son char accompagné de plusieurs vertus (cat. 20), qui fut estimé 100 livres dans son inventaire après décès28. Mais le portrait au pastel du roi pour la thèse des frères d’Aligre (cat. 89, voir fig. 49) fut récupéré par ses commanditaires dans l’atelier du graveur.
L’impression
17L’impression des thèses de Louvois gravées par Poilly d’après Mignard en 1684 (cat. 102) coûta 1350 livres les 2500 exemplaires à raison de 50 livres le cent29. Comme il le précise dans une lettre à Perrault, Clément en 1670 achetait pour les planches du Cabinet du roi du papier au grand raisin double « qui s’est trouvé le plus beau et le plus propre pour les planches de la grandeur ordinaire, il couste icy 24 lt la rame. Pour les autres planches plus grandes, ou pourra se servir du Grand Aigle fin30 qui couste 86 lt. la rame31 ».
18Quelques mentions tirées de l’inventaire après décès de Nanteuil du 9 décembre 1678 permettent de savoir quel papier il employait pour les thèses et à peu près à quel prix. On en trouve chez lui de divers formats : au colombier, au nom de Jésus, au grand aigle. À savoir, « deux rames et quatorze mains de grand papier à theze, au colombier, prisées à raison 35 lt. la rame, revenant audit prix de 94 lt. 10 s. ; six mains de grand papier à theze, au nom de Jesus, prisées à raison de quinze sols la main, revenans audit prix de 4 lt. 10 s. ». Comme en attestent ses dettes envers plusieurs marchands qui s’élevaient à plus de 6000 livres, le papier représentait une dépense considérable. Outre cette somme, il devait 4100 livres à Le Goux, 305 livres 10 sols aux Sr. Godart et Cousin, et 1620 livres au Sr. Claude Dupuis (ou Dupuy) qui lui avait livré « deux rames de grand papier a theze au nom de Jesus et au colombier [...] pendant son dernier voiage de Versailles », qu’il vient reprendre. Le même Dupuis avait également livré « une rame et demye de grand papier à theze au grand aigle ». La rame est évaluée à 40 livres pour le grand aigle et 30 pour le Jésus et le colombier. Ces mentions prouvent à nouveau que la plupart des portraits commandés à Nanteuil étaient destinés aux thèses.
19Pendant un temps il dut faire tirer les estampes chez lui, mais l’état des deux presses trouvées dans le grenier à sa mort, estimées ensemble à 20 livres, laisse supposer qu’il avait cessé depuis longtemps ; il s’adressait à deux imprimeurs, Adrien Renoust ou Renoud, présent à l’inventaire, et Le Cointe32. Ces noms valent d’être signalés tant on est mal renseigné sur le monde des imprimeurs, que la lettre des gravures ne mentionne pas33. Pourtant leur intervention était essentielle, car en dépendent la qualité du tirage et la mise en valeur du travail du graveur, qui en général ne leur confiait les planches qu’avec circonspection. Un mauvais tirage pouvait rendre l’épreuve peu plaisante et endommager le cuivre. Poilly34, Gantrel et Vallet, qui étaient également éditeurs d’estampes, devaient faire imprimer les thèses dans leur atelier. Les autres graveurs – Simon, Cossin, Roullet… – s’adressaient à des imprimeurs indépendants comme le règlement le leur imposait, sous peine d’une importante amende. Cependant, les graveurs logés au Louvre et aux Gobelins, ou membres de l’Académie, restaient libres d’imprimer chez eux35.
Le satin
20Souvent l’impétrant faisait tirer quelques épreuves sur soie ou satin réservées à son mécène36. D’une grande fragilité, elles sont devenues rares. Seules deux thèses sur satin dédiées au roi sont aujourd’hui répertoriées (cat. 51, fig. 50)37. Les mentions du Mercure galant et de l’inventaire du Garde-Meuble royal indiquent clairement que les épreuves données au roi étaient imprimées sur satin. Le contrat signé entre Poilly et Louvois en 1683 précise qu’il en coûtait 31 livres 10 sols pour trois aunes et demie de satin (soit 3,56 mètres), ce qui équivaut approximativement à trois thèses. À la fin du siècle, les statuts de la faculté de théologie de Paris en interdirent l’usage sous peine de trente livres d’amendes, ainsi que l’utilisation d’images ou de planches d’une taille excédant la dimension montrée par l’appariteur, sans quoi leur acte serait tenu pour nul38.
21Rappelons qu’aux dépenses occasionnées par l’illustration, il fallait ajouter encore de menus frais pour le montage des feuilles, la dorure sur tranche et le prix de l’impres sion du texte lorsqu’il n’était pas gravé ; la livraison et l’affichage s’ajoutaient aux prix des cadres et des glaces, aux décors de la salle de thèse, aux frais d’inscription et aux cadeaux à donner au président, aux professeurs et aux bedeaux lors du repas de cérémonie. On comprend aisément qu’offrir une thèse au roi n’était pas à la portée de tous ; l’abbé de Polignac, ayant déjà « saigné » sa mère, dut s’adresser à un parent pour réunir l’avance faite au graveur (cat. 100)39. À leur mort, certains artistes n’avaient pas encore été totalement défrayés.
Figure 50. – Nicolas Pitau d’après Jean Lepautre, Tèse de Gilles Le Maistre de Ferrières, 1665, épreuve sur soie.

Diffusion et réutilisation
Les portraits
22Comme les contrats le précisent parfois, les cuivres pouvaient rester la propriété du graveur. Rien d’étonnant alors que certains portraits soient réutilisés par d’autres étudiants. La présence de l’excudit au bas de plusieurs d’entre eux en apporte la preuve.
23Bien souvent, un portrait commandé par un étudiant pour une première de ses thèses était légèrement modifié pour la suivante. Ainsi en 1672, pour la thèse de théologie de l’abbé Jules-Paul de Lionne (cat. 72), Nanteuil retoucha un cuivre gravé quatre ans plus tôt (cat. 64) et allongea la perruque tout autour de la tête, comme la portait alors le roi. Souvent il fallait aussi changer les ornements ou le vêtement. Ainsi, pour son exercice de philosophie, Roger de Courtenay, qui avait fait graver en 1664 par Nicolas de Poilly un portrait de Louis XIV peint par Nicolas Mignard40 (cat. 50, fig. 51), le fit retravailler quatre ans plus tard pour sa thèse de théologie ; on supprima le cadre de palmes et de rameaux d’olivier et la couronne de laurier au-dessus du roi et les devises furent remplacées par des fleurs de lys (cat. 62, fig. 52). De même en 1662, pour la thèse de l’abbé de Clermont (cat. 34), Nicolas de Poilly utilisa le cuivre d’un portrait du roi d’après Nicolas Mignard, gravé semble-t-il peu de temps auparavant, remplaça l’armure du monarque par un camail d’hermine et sa croix du Saint-Esprit par des pompons, fit disparaître les fleurs de lys des écoinçons et ajouta une légende latine sur l’applique. Le portrait dessiné par Masson en 1676 pour Louis d’Artagnan (cat. 79) servit de nouveau l’année suivante, probablement pour une thèse.
24Du fait de l’importante demande des étudiants, la plupart des graveurs prirent un privilège pour leurs portraits. En date du 26 octobre 1661, celui de Nanteuil pour l’ensemble de son œuvre condamne à 3000 livres d’amende tout contrefacteur, graveur, marchand, éditeur ou autre et interdit de « graver, copier ou contrefaire, au tout ou en partie, sous quelque prétexte de déguisement que ce puisse être », avec saisie des exemplaires « en quelque main qu’ils se trouvent41 ».
25De même, Gérard Edelinck fit protéger ses deux thèses d’après Le Brun, le Triomphe de la Religion en 1683-1686 (cat. 100)42 et la Tèse de la Guerre, en 1677 qu’il signa « G. Edelinck sculpsit C[um]. P[rivilegio]. R[egis]43 » (cat. 84). Quelques graveurs- éditeurs et éditeurs d’estampes prirent aussi cette précaution, comme Étienne Picart en 1682 pour la thèse de l’abbé de Lorraine d’après Paillet montrant le roi dans un ovale avec au bas la Renommée qui désigne le portrait signé « E. Picart le Romain fecit et excudit C.P.R. 1682 » (cat. 98), et Étienne Gantrel en 1686 ou 1687 pour celle de Jean-Baptiste Hue de Miromesnil d’après Sevin, célébrant le rétablissement de la santé du roi avec la mention « Ste Gantrel ex. C.P.R. » (cat. 112).
Figure 51a. – Positions de la thèse de Roger de Courtenay, 1664 (bas).

Figure 51b. – Nicolas de Poilly d’après Nicolas Mignard, Tèse de Roger de Courtenay, 1664 (haut).

26Cette protection de la gravure semble avoir été fréquente, surtout pour les thèses dédiées au roi, qu’expliquent leur qualité, le temps passé à les graver et leur sujet propice à la contrefaçon. Trente d’entre elles, pour la plupart des portraits, portent la mention « cum privilegio Regis ». Rappelons qu’obtenir un privilège était onéreux et impliquait le dépôt de huit épreuves à la Bibliothèque du roi depuis le 17 octobre 1704, comme l’indique le Code de la Chambre syndicale de la communauté des libraires & imprimeurs en date du 23 octobre 1713, alors qu’auparavant un arrêt du Conseil du roi du 19 mars 1642 stipulait seulement le dépôt de deux épreuves dans les quinze jours sous peine de confiscation, de déchéance du privilège et de 1000 livres d’amende44.
Figure 52. – Nicolas de Poilly d’après Nicolas Mignard, Tèse de Roger de Courtenay, 1668.

Les thèses historiées
27Les thèses n’étaient pas vendues mais données. Lorsque l’étudiant ne gardait pas le cuivre, après quelque temps le graveur en commençait l’exploitation pour son compte. Si on se fie aux inventaires après décès de Le Brun et de Rousselet, les peintres et les graveurs à l’origine de l’illustration semblent aussi avoir eu en main un certain nombre d’épreuves, qu’ils vendaient aux amateurs. Le Brun45 possédait plusieurs tirages des thèses d’Edelinck, comme Le roi donne la paix à l’Europe (cat. 92)46 et Le roi à cheval (cat. 49), la seule dont il gardait également les cuivres. En 1699, Suzanne Butay47, veuve de Le Brun, en conservait encore onze épreuves collées avec onze de la Paix, plus sept non collées sans positions, et dix-neuf du portrait de Colbert de 1682, également d’Edelinck. Le Brun possédait aussi seize grandes thèses différentes en deux pièces collées48 et quatre thèses de l’histoire du roi collées sur toiles, correspondant aux estampes de Rousselet, d’Edelinck et de Poilly49. Quant à Rousselet, il gardait seize feuilles du Roi conduisant son navire (cat. 42) et neuf du Roi à cheval (cat. 49)50. Par les inventaires de sa collection dressés après l’incendie qui dévasta son logement du Louvre le 30 août 1720, on sait également que l’ébéniste André-Charles Boulle (1642-1732) possédait les cuivres des thèses de Mellan et un grand nombre d’autres thèses51, en tout 361. Les doubles, les triples y sont si nombreux qu’on peut penser qu’il en faisait commerce. En 1732 lors de sa vente après décès, parmi les thèses gravées par Rousselet et Poilly d’après Le Brun et Mignard, figure notamment celle de Jean-Baptiste Colbert dédiée à Louis XIV en 1668 (cat. 63)52.
La réception des illustrations de thèse : remplois et copies
28Les copies et remplois de quelques-uns de ces frontispices prouvent leur succès. Plusieurs, comme le Louis XIV sur un char de triomphe gravé par Rousselet d’après Le Brun (cat. 20), furent réutilisés pendant de nombreuses années et modifiés pour convenir à la réalité du moment. Ainsi, le jeune roi gravé en 1652 laisse place au jeune homme en 1659 (cat. 25), puis à l’homme d’âge mûr en 1687 pour un almanach. Lorsqu’elles appartiennent au graveur ou à un éditeur, ces compositions très coûteuses reparaissent modifiées. Sans doute peu après la soutenance, la dédicace et les positions de la gravure d’Edelinck montrant le Roi à cheval (cat. 84) furent remplacées par la légende : « Ludovico Magno. Europa Terrâ Marique composita », mettant en évidence la lutte du monarque pour le salut de l’Europe. Le Brun qui en possédait le cuivre ajouta en bas la Fureur hurlant sous les sabots du cheval, renversée sur le dos, le flambeau à la main, tenant par un aileron un dragon apeuré, crachant du feu, avec sous ses serres un enfant mort et derrière lui deux femmes apeurées incarnant le Zèle religieux et la Paix qui s’enfuient en implorant l’aide du roi.
29D’autres thèses prestigieuses connurent un sort semblable. Les cuivres de la thèse de Charles-Maurice Le Tellier (cat. 38), gravée en 1663 par François de Poilly d’après Le Brun montrant le portrait de Louis XIV tenu par le Temps, furent réemployés en 1693. Le cuivre est coupé en passe-partout et Johann Hugo von Orsbeck, archevêque de Trèves, remplace le roi ; les scènes historiées sur les colonnes de chaque côté sont effacées, ainsi que la dédicace et les positions. De même, la thèse gravée en 1676 pour Claude-François Pellot par François de Poilly d’après Pierre Mignard (cat. 81) devint douze ans après la soutenance celle de Guillaume-Antoine Bleesen, originaire de Cologne ; le portrait de Louis XIV étant remplacé par la Sagesse divine. La Tèse du roi devant le parlement de Rennes (cat. 124) fut remployée au moins deux fois et celle de la Religion (cat. 100), gravée par Edelinck en 1683-1686, servit jusqu’en 1790.
30Plusieurs thèses furent également l’objet de copies totales ou partielles. En 1666, Jean Lenfant reprit dans le même sens la figure du roi à cheval (fig. 53) gravée en 1664 par Rousselet d’après Le Brun pour la thèse du comte de Saint-Pol (cat. 49)53. Gantrel fit copier en petit en l’inversant la Tèse de la Paix gravée en 1680 par Edelinck d’après Le Brun (cat. 92). Il fit aussi découper le cuivre du portrait du roi gravé en 1663 par Nicolas de Poilly (cat. 39) pour intégrer d’autres effigies ; la planche passa ensuite chez Hecquet, qui pour la tentative de Joseph-Gaspard de Chabannes en 1722 y inséra un portrait du jeune Louis XV d’après Rigaud dans un encadrement agrémenté d’un baldaquin. Au xviie siècle à Aix, V. Guigou s’en inspira librement pour célébrer un parlementaire de la famille de Séguiran, en inversant la composition dont il ne retint que les quatre angelots54. La thèse dédiée au Dauphin, gravée par Nicolas de Poilly d’après Chauveau vers 1663 (ann. I.C-2), fut copiée en sens inverse par Claude Audran pour une allégorie aux armes des Forbin55 ; les amours de la partie inférieure sont remplacés par la Clémence terrassant l’Hérésie56.
31Des copies attestent de l’importante diffusion et du succès des thèses dédiées au roi. La Tèse de la Guerre gravée par Edelinck en 1677 pour Jacques-Nicolas Colbert (cat. 84) fut reprise vers 1683 par le peintre Thomas Mathias Scharner pour honorer l’empereur Léopold Ier (1640-1705) dans une gravure de Johann Franz Wussin (1663- 1700)57. Donnant à l’empereur l’attitude et le costume de Louis XIV, Wussin conserve dans la partie centrale la Divine Providence et l’archange qui au lieu de menacer l’aigle de l’Empire en fait un compagnon de sa lutte ; les monstres, la Fureur et le Mensonge ont disparu, de même que les figures allégoriques dans le ciel. L’allégorie est détournée à la gloire d’un des principaux adversaires du roi58.
32D’un genre bien différent, l’énigme dessinée par Munier et gravée en 1685 par Le Pautre pour la thèse de Rouvière (cat. 105) connut elle aussi un succès international et fut détournée de son sens dans une très libre interprétation parue à Francfort-sur- le-Main en 1704 dans Le Museum Museorum de Michael Bernhard Valentini (1657- 1729)59. Il ne s’agit plus de montrer la nature de l’état monarchique ni d’illustrer la thériaque, mais d’évoquer la croyance selon laquelle les abeilles peuvent naître par génération spontanée dans le cadavre des animaux. Le graveur reprend le Soleil sans la devise ; l’arbre est inversé, le bœuf et le lion sont sur le même plan, un personnage avec des ruches est ajouté. Toute référence à Louis XIV a disparu.
Figure 53. – Jean Lenfant, Louis XIV à cheval, 1664.

33Que le visage du roi soit conservé ou non, nombreuses furent les compositions mettant en scène Louis XIV qui furent copiées tant en France qu’à l’étranger. Il en est ainsi d’une estampe gravée en 1659 par Van Schuppen en l’honneur de Mazarin, où Louis XIV apparaît sous les traits de Mars (cat. 26), dont parut trente ans plus tard une imitation satirique en petit à Amsterdam60. Parfois les copies servent pour des almanachs. La Sagesse de l’Almanach de l’an de grâce 1696, édité par Pierre Landry (IFF 406), montrant « Le Roy au comble de ses Victoires », inverse la Providence de la Tèse de la Guerre, gravée en 1677 par Edelinck (cat. 84) ; son geste est devenu maladroit, car elle ne tient plus en main qu’un sceptre ; à gauche, dans le même sens cette fois, la Victoire a la même origine, mais sans sa couronne de laurier et le sein pudiquement couvert. En 1698, le Mars qui accompagne Louis XIV dans l’almanach des Dernières conquêtes de Louis le Grand également édité par Landry (IFF 398) vient du frontispice de la thèse en livret du prince de Turenne gravé en 1679 par Cossin, où le dieu aidait la Paix à poser le portrait du roi sur un piédestal (cat. 91). Signalons enfin la tentative de l’abbé de Saint-Albin, soutenue à la Sorbonne en 1718, commandée à Antoine Dieu (fig. 54), qui s’inspire de la gravure d’Edelinck pour l’abbé de Polignac (cat. 100), et la thèse de philosophie à l’université de Trèves dédiée par Johann Baptist Schlöder le 17 septembre 1753 à Charles-Henri de Warsberg (1691- 1760), illustrée du portrait de l’empereur François Ier de Lorraine et gravée par Philipp Andreas Kilian d’après Martin van Meytens le Jeune61 (fig. 55) ; d’un style rocaille affirmé, le portrait à mi-corps est placé dans un cartouche aux formes chantournées surmonté de la Providence et s’inspire de la figure inventée en 1677 par Le Brun dans la Tèse de la Guerre.
Figure 54. – Antoine Dieu, Grisaille préparatoire à la tentative de l’abbé de Saint-Albin dédiée au Régent, 1718.

Figure 55. – Philipp Andreas Kilian d’après Martin van Meytens, Tèse dédiée à l’empereur François Ier de Lorraine, 1753.

Notes de bas de page
1 Patin 1692, t. I, lettre CXCV, p. 467.
2 Ibid., p. 305 : Patin précise qu’il « exerce ses écoliers tant qu’il peut en leçons, disputes, & répétition… ».
3 Pour une étude plus développée voir Meyer 2002, p 41-63.
4 AN, MC/ET/CIX/208. Contrat cité par Lothe (1994, p. 10) qui ne précise pas qu’il est passé au nom de Monchy d’Hocquincourt et pour une thèse.
5 AN, MC/ET/LIII/99.
6 AN, MC/ET/XLIX/353.
7 AN, MC/ET/XLIII/132. Cité par Martin 1999, t. II, p. 703.
8 Pour celui de l’abbé de Coëtlogon, un exemplaire avait été choisi et on y mit un paraphe.
9 AN, MC/ET/XLIII/123, 14 mars.
10 AN, MC/ET/XLIII/106. Le portrait est gravé d’après C. Le Febvre (pinx) et daté de 1663 ; le nom du candidat ne figure pas sur le cuivre. Firmin-Didot 1875-1877, t. II, n° 1941.
11 Il n’est pas possible de déterminer de quel portrait il s’agit : pour les thèses, deux ont paru en 1662 (cat. 34, 35) le troisième (cat. 40) est trop tardif, on ne peut pas exclure les quatre (cat. 30-33) de 1661.
12 L119. AN, MC/ET/XLIII/132. Le portrait de l’abbé de Lionne fait 532 × 455 mm au coup de planche.
13 Perrault 1696, p. 324.
14 Neuf de Nanteuil, quatre de Van Schuppen, deux de Gantrel ; et un de Boudan, Jollain, Masson, Picart…
15 Lothe 1976.
16 Exemple tiré de Préaud 2011-2012.
17 Petitjean et Wickert 1925, vol. 1, p. 25.
18 Adamczak 2011.
19 Grivel 1986, p. 184.
20 Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages… 1854, t. I, p. 50 et Los Angeles 2010, no 9.
21 Grivel 1986, p. 185.
22 Le passage du Granique (4 planches, 717 × 1394 mm ; IFF 65), La bataille d’Arbelles (1674, 4 planches identiques ; IFF 66), Porus blessé (1678, id. ; IFF 67), Entrée à Babylone (1675, 2 planches, 715 × 930 mm ; IFF 68).
23 Grivel 1986, p. 185.
24 Lothe 1976.
25 Luynes 1860, p. 78.
26 Bordeaux 1985.
27 Ibid., no 35 estimé 150 livres.
28 Meyer 1985, p. 298.
29 Lothe 1976.
30 Le Grand aigle mesure 1040 × 709 mm, et permet d’imprimer texte et image sur une seule feuille. Voir Savary des Brûlons 1750, t. III, p. 29.
31 Ibid., p. 1, et p. 85 note 53 ; BNF, Est., Ye 160 pet. fol. Une rame contenait 20 mains de 25 feuilles.
32 Adamczak 2011, p. 7-10. Le Cointe était sans doute apparenté à François Le Cointe (ou Le Cointre) imprimeur-libraire à Paris qui, reçu maître en 1650, mourut en 1692 (voir Mellot et Queval 2004).
33 Parmi les exceptions signalons Jean Goyton, imprimeur en taille-douce du roi, chargé de l’impression des planches du Cabinet du roi.
34 François de Poilly possédait sept presses à taille-douce (Lothe 1994, p. 25).
35 Grivel 1986, p. 117-119.
36 Delmas 2005.
37 La thèse de Gilles Le Maistre en 1665 (cat. 51) et celle de Jacques-Nicolas Colbert en 1672 (cat. 75).
38 Ferret 1904, p. 23.
39 Torrilhon 1980, p. 261.
40 Utilisations inconnues de Lothe 1994.
41 Adamczak 2011, p. 304.
42 La thèse est mentionnée dans le Registre des estampes, cartes géographiques de privilège reçeues par la Bibliothèque du roy depuis 1684 (BNF, Est., Rés., Ye 7 pt. fol. 12).
43 Avec privilège du roi.
44 Grivel 1986, p. 112-114.
45 Meyer 1998 ; AN, MC/ET/LXV/126, 7 février 1690.
46 Meyer 1985, p. 105 et 107, Est. 3.
47 AN, MC/ET/LXV/145, 17 juillet 1699.
48 Meyer 1998, Est. 6, estimées 3 livres.
49 Ibid., Est. 7.
50 Meyer 1985, p. 304.
51 Samoyault 1979, no 110.
52 Ibid., p. 134.
53 IFF121. Lenfant ajoute une vue de Paris avec le cortège royal. Les figures allégoriques et les ennemis vaincus ont disparu. Le nom de Le Brun n’est pas mentionné.
54 BNF, Est., N3 (D 292217).
55 BNF, Est., Ed 67, fol. E037228. La gravure est antérieure à 1677, date de la mort d’Audran.
56 Pour d’autres exemples, voir l’allégorie en l’honneur d’André Leberthon gravée par Laurent Cars en 1744 pour la thèse de Pierre Grenier qui ne reprend pas moins de sept figures tirées de sept thèses différentes gravées par Poilly, Rousselet et Edelinck d’après Mignard et Le Brun (Meyer 1990a, ill. 16, p. 12).
57 Pigler 1955. La gravure évoque à l’arrière-plan la levée du siège de Vienne en 1683.
58 Le modello de Le Brun, conservé au musée des beaux-arts de Budapest, pourrait avoir servi à Wussin, car son estampe est dans le même sens que celle d’Edelinck.
59 Vol. 1, p. 509.
60 Pour le De Lydsaamheid en het Gelove der Heiligen, vit het Fransch vertaalt door (Berlin, 1997, p. 222, C. II 5).
61 Thèse sur soie (1210 × 740 mm), château de Versailles, inv. V. 2014.59. Nous remercions Madame Élisabeth Maisonnier pour les informations qu’elle nous a fournies sur ce document.
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