Garric à la Revue des Jeunes, une critique littéraire au risque de la modernité ?
p. 221-233
Texte intégral
1Ainsi s’exprime Robert Garric en novembre 1925, dans un article de la Revue des Jeunes, la publication dominicaine qu’il codirige avec un religieux de l’ordre des frères prêcheurs. Né le 6 juillet 1896 à Aurillac dans une famille de petite bourgeoisie commerçante, et resté toute sa vie fidèle à une Auvergne familiale et littéraire, Garric entre à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1914, où il poursuit ses études jusqu’à sa mobilisation en juillet 1917. Agrégé de lettres en 1919, il lance la même année les Équipes Sociales, un mouvement d’éducation populaire prolongeant la fraternité interclassiste des tranchées et se consacre largement à cette cause, avec l’appui notable du Maréchal Lyautey. Il abandonne alors sa thèse sur Lacordaire et partant, la perspective d’une carrière dans l’enseignement supérieur. Mais il occupe divers postes universitaires à Lille, à la Sorbonne, au Brésil et déploie une intense activité de conférencier. Il entre également à la Revue des Jeunes, où il cumule les fonctions de codirecteur et de chroniqueur littéraire. Après 1940, il devient Commissaire général du Secours national sous Vichy puis, après un temps d’éloignement à l’université néerlandaise de Nimègue, il termine sa vie comme Délégué général de la Cité universitaire de Paris, où il meurt le 18 juin 1967.
2Reconnu par l’historiographie comme un militant du catholicisme social, Garric reste en revanche oublié dans sa dimension d’intellectuel catholique, malgré une considérable activité de professeur et de critique littéraire. L’apparente ambivalence entre l’homme d’œuvres continuateur d’Albert de Mun et le spécialiste littéraire est alors surmontée. Elle est dépassée par la vocation fondamentale de Garric : celle d’un éducateur, à la fois professeur de métier, dispensant un savoir scolaire et intellectuel se confrontant à la littérature vivante, par le biais de la critique littéraire. Garric se consacre, de façon régulière, 15 ans durant, à la rédaction d’articles de critique littéraire, car cette tâche fait partie intégrante de la mission qu’il s’assigne, dans un souci d’éducation intellectuelle, morale et spirituelle. Certes, sa contribution à l’histoire littéraire s’avère peu marquante et relève de l’attitude de « l’honnête homme » contre la critique professionnelle. Elle participe d’un courant idéologique et moral à la tonalité très conservatrice, bien connu des historiens2. Mais elle fait sens comme action éducatrice qui veut quitter les cénacles des spécialistes pour entrer de plain-pied dans les milieux d’une élite que l’évolution de la société française après 1920 élargit à un monde plus large d’enseignants, de cadres, d’ingénieurs, de médecins, de militaires, bref d’individus cultivés, qui s’intéressent à la vie des idées. À ce titre, Garric exerce une sorte de magistère d’influence. Au-delà de l’intérêt individuel, l’étude de la critique littéraire d’un personnage tel que Garric conduit l’historien à l’incertitude méthodologique, dans le champ plus large des relations entre l’histoire et la littérature. Souvent abordés sous un angle sociologique, les questionnements sont ici affectés par le coefficient biographique du critique littéraire et évoluent entre l’histoire et la critique littéraire, entre la littérature et le social.
Le critique littéraire entre histoire et biographie
3Autant d’interrogations imbriquées, qui renvoient d’abord à la question du statut biographique du critique. On connaît la puissance du « retour de la biographie », légitimant une démarche s’attachant aussi à des individus dépourvus de notoriété, mais qui constituent soit des « passeurs », soit des « révélateurs », ce qui est une autre manière d’exercer un magistère. À l’autre bout de la chaîne, le biographe ? On est au cœur du débat auquel invite Pierre Bourdieu lorsqu’il met en garde contre l’illusion rétrospective de l’unité d’un parcours, dans l’apparente linéarité d’une trajectoire3. Minorer l’investissement littéraire de Garric revient à oblitérer une dimension fondamentale du personnage, celle d’un intellectuel formé à l’école de Gustave Lanson, le maître de la critique méthodique étudié par Antoine Compagnon4. Il faut aussi mentionner l’influence d’Alfred Rebelliau – le directeur putatif de sa thèse – et de Fortunat Strowski, qui sont deux universitaires spécialistes de thématiques religieuses à la croisée de l’histoire, de la littérature et du catholicisme. En sens inverse, majorer cet aspect expose au risque de surestimer l’influence intellectuelle réelle de Garric, qui ne s’est pas signalé comme un Albert Thibaudet, lequel a fait de sa tribune de critique un lieu d’engagement fort5. Contrairement à ce dernier ou à un Henri Bremond, Garric ne crée ni ne nourrit le débat. Son statut de chroniqueur offre une indication en creux sur son positionnement dans les milieux littéraires où il a évolué pendant deux décennies et interroge sur le sens de celui-ci : Opportunité ? Stratégie ? Exercice d’une forme de magistère d’influence intellectuelle, sociale, littéraire ? Pour le dire avec les mots d’Alain Viala, la littérature pouvait-elle devenir chez lui une raison sociale ou bien la position littéraire prolongeait-elle la position sociale6 ? Il demeure dans un entre-deux du critique, à la fois professeur et homme de lettres. Il se situe à mi-chemin entre une tendance au dilettantisme et une professionnalisation de son activité, accentuée par le caractère institutionnel de son rôle à la tête de la Revue des Jeunes.
4La question de l’agencement de la présentation biographique appelle une seconde question, celle du statut intellectuel de Garric. L’influence de la Revue des Jeunes, créée en 1909 par un groupe de dominicains, et dont la publication a culminé avant 1914 à 10000 exemplaires, n’est pas évidente à appréhender7. Se situant à mi-chemin entre les « petites revues » et les grandes publications, la Revue des Jeunes peine à se frayer une voie : tâche malaisée, entre d’autres revues proches des dominicains, entre d’autres grandes revues catholiques, comme celle des jésuites, Études, entre de nouveaux venus, comme Esprit, à partir de 1932, entre d’autres titres à la notoriété bien établie, de la NRF à Europe, où officie un Jean Guéhenno. Jusqu’à quel point l’activité de Garric à la Revue des Jeunes, se confond-elle avec l’histoire de cette dernière ? Car les dominicains qui partagent avec lui la responsabilité de la publication sont eux aussi des intellectuels doublés de fortes personnalités, qu’il s’agisse du Père Barge ou du Père Forestier, pour ne rien dire du Père Sertillanges, influent malgré son exil. Les archives privées de Garric donnent un aperçu limité de son rôle, hormis diverses réactions – souvent convenues – d’écrivains concernés par un article. Pour autant, il importe de se prémunir contre des conclusions hâtives ; chacun constitue « un cas d’espèce », car il faut prendre en compte le moment historique de l’entrée en scène, les contraintes inhérentes à la publication, l’inclination du chroniqueur à se faire plutôt lecteur ou plutôt commentateur8. De fait, Garric arrive à la Revue des Jeunes dans l’immédiat premier après-guerre, dans l’enthousiasme paradoxal de la fraternité des tranchées, des prémices d’une riche vie intellectuelle et des débuts des Équipes Sociales. La vitalité du jeune normalien est bienvenue dans une revue dont la direction vient de subir un large renouvellement consécutif à la double mise à l’écart du tandem directorial formé par Pierre de Lescure et le Père Sertillanges. Déjà sur la sellette pour ses prises de position critiques envers les offres de paix formulées par le pape Benoît XV pendant le conflit, le religieux est critiqué par la hiérarchie de l’Église à cause de turbulences dans sa vie privée9. Le maintien d’un système de direction bicéphale, voulu par les religieux, et pérennisé par le tandem Garric-Père Barge, apparaît comme une forme de modernité : la formule manifeste une volonté d’ouverture aux laïcs assez inhabituelle dans l’Église crispée du début du xxe siècle. En s’y associant, Garric revendique implicitement l’exercice d’une responsabilité personnelle, directe, dans l’action apostolique sur un terrain professionnel, celui des lettres.
5Subsiste néanmoins une troisième question concernant la matière du travail critique de Garric. On compte 169 articles publiés de 1922 à 1939, dont 105, soit les 2/3, relèvent de la critique littéraire stricto sensu, s’attachant à l’analyse d’œuvres et/ou d’auteurs. Ce corpus permet de repérer les régularités, les dominantes, malgré les difficultés inhérentes à tout classement. Les textes de critique littéraire ouvrent une fenêtre sur l’univers intellectuel de Garric ; quelques-uns contiennent même des prises de position politiques, notamment au lendemain du 6 février 1934, très soutenu. D’autres laissent entrevoir de fugaces indications autobiographiques, fort utiles quand on ne dispose ni de la correspondance active de Garric, ni de son journal intime. Le maniement de ces sources écrites demeure délicat. Elles campent un intellectuel en situation autant qu’un portrait culturel. À vouloir annexer les lectures de Garric à un récit de vie, on court le danger de l’extrapolation, quand par exemple, les considérations sur la vie des tranchées à la résonance personnelle n’échappent pas toujours à la reconstruction a posteriori. Et le constat de la dilection de Garric pour Claudel ou Julien Green confine au conformisme dans un certain milieu. Les facilités de l’assimilation de tel auteur au vécu de Garric, amplifiées par son style d’écriture, entraînent dans les aléas d’une composition en abyme, où se réfléchissent les représentations : Garric, l’auteur, les personnages et brochant le tout, les références incessantes à Pascal et à Péguy, qui reviennent comme une antienne, amalgamant l’analyse littéraire et la méditation personnelle.
6Le critique qu’est Garric s’approprie les textes comme un miroir réfléchissant de ses propres conceptions. Le processus de (re)composition propre à la littérature tend un double piège à l’histoire. Pourtant, celle-ci a beaucoup à gagner de la littérature, et pas seulement pour sa valeur descriptive.
Histoire et littérature au prisme de la critique
7Indispensable donc, l’approche par la critique littéraire ouvre un nouveau champ épistémologique, dans une discipline à part entière, dotée de ses concepts, de ses méthodes, de ses références, et même… d’une histoire ! L’historien doit se faire alors… critique du critique littéraire en se posant certaines questions essentielles.
8Tout d’abord, quel critique Garric entend-il être ? Officiellement, il s’inscrit dans la lignée d’Henri Massis, adepte d’une « critique dogmatique » caractéristique des milieux catholiques, telle que l’a identifiée dans sa thèse Laurence Avinen10. Cette tendance se démarque de l’autre tendance majeure de la critique littéraire, la critique créatrice… si on laisse de côté le courant de la critique formaliste inspirée par les Russes. Garric nuance son positionnement en se référant aussi à l’abbé Jean Calvet, professeur à l’Institut catholique de Toulouse puis doyen de l’Institut catholique de Paris11. Celui-ci conçoit sa critique catholique comme une critique ouverte à la diversité des œuvres, identique à toute autre démarche critique… mais qui fixe certaines limites face aux mises en cause à caractère religieux. Or, on sait moins que le Père Calvet a été suspecté, au moins avant 1914, de tentations modernistes, à cause de sa démarche compréhensive. Il est ensuite rentré dans le rang et a repris sa carrière, sans jamais pouvoir se départir d’une certaine réputation modernisante… Pour faire bonne mesure, Garric se réfère à un expert laïc en la personne de Frédéric Lefèvre, le critique journalistique dont la méthode d’« entretiens » se prête à de vives contestations12. Garric, qui n’en a cure, lui consacre trois articles à intervalles rapprochés, sans compter de nombreuses allusions au fil de différents textes, valant soutien moral tacite à une méthode d’approche originale.
9La réponse de Garric intéresse au premier chef l’histoire de la critique littéraire. Elle s’inscrit dans le rapport du catholicisme à la modernité, car les oscillations de Garric rappellent les distinctions subtiles de Jacques Maritain, philosophant en catholique ou en tant que catholique. Ce constat éclaire sur l’identité profonde de Garric, qui s’affiche comme « catholique faisant de la critique » et déclare privilégier une « critique spiritualiste »… On pressent ses oscillations, entre Péguy et Maritain, et partant, la difficulté de le situer dans le catholicisme français : ni tout à fait intransigeant, ni tout à fait libéral, ni tout à fait contre la modernité, ni tout à fait en accord avec elle. À défaut d’être moderne, sa critique se veut modernisante dans la mesure où elle se tient au carrefour d’influences fort diverses, qui amendent le propos du spécialiste.
10Le détour par l’histoire de la critique complète l’approche purement littéraire de l’intellectuel catholique. Frédéric Gugelot, Hervé Serry, François Chaubet et bien d’autres ont identifié le phénomène d’une « renaissance littéraire du catholicisme » qui permet à celui-ci de reconquérir une audience publique. S’y ajoute une renaissance collatérale de la critique littéraire, à laquelle participe Garric, à un degré évidemment moindre qu’un Charles du Bos. Il applaudit ainsi au théâtre du nouveau catholique qu’est Henri Ghéon ou bien aux livres de ces deux convertis que sont Émile Baumann et Louis Artus. Car « loin de s’appauvrir en se tournant vers les études religieuses, les artistes y trouvent à la fois le plus admirable cadre des crises morales et le plus riche ressort de vie intérieure13 ». En investissant le domaine de la critique, il ne s’éloigne pas de ses compétences professionnelles et demeure à la lisière du champ de la vie sociale, à un moment où la critique hésite entre deux voies : soit un certain retrait, au profit du journalisme et de l’édition, qui modifie la « structure du champ littéraire », comme l’a démontré P. Bourdieu, soit la tentation d’une critique politico-littéraire, pratiquée par les nationalistes de l’Action Française comme par les communistes14.
11Dès lors, quelle est la méthode critique de Garric ? Il récuse « le spectacle de la critique contemporaine… assez lamentable », faite d’impressions journalistiques hâtives ; il n’adhère pas davantage à une critique érudite, même s’il salue avec force éloges le savoir d’un Thibaudet15. Entre ces deux options, il fraye sa voie en s’appuyant sur les recherches théoriques de Pierre Audiat concernant « cette forme nouvelle de la critique qui s’attache à comprendre la genèse d’une œuvre et le secret de sa formation au sein même du génie16 ». Les exigences de la discipline sont respectées : capacité minimale d’empathie, prudence des appréciations, part de la sensibilité, attachement au style, aptitude à une mise en situation de l’œuvre comme phare, témoin, repoussoir, avant-garde, etc. Les textes de Garric sont étoffés – jusqu’à une dizaine de pages précises. Ils adoptent un ton personnel, accentué par le recours au « je », qui privilégie la subjectivité à l’assertion docte. Le style, ramassé, ne dédaigne pas les formules bien polies sur l’ouvrage. Ainsi ce commentaire sur Claudel, à la lisière de la paraphrase des formules de Pascal : « L’épi est serré et dur, chaque mot est lourd de poids et fait balle17. » Garric entre de façon directe dans le vif du sujet, recourt à la citation – avec parfois la tentation de « tirer à la ligne » afin de coloniser les pages qui lui sont réservées, quand le temps lui manque pour approfondir ses analyses. D’une manière générale, il se soustrait à la polémique et s’abstient de toute attaque personnelle, sauf en quelques circonstances. Voulant « sourire » face à une affirmation en effet étrange de Breton sur la chaîne du positivisme et son improbable continuité de St Thomas à Anatole France, il cède à la colère à la fin de son texte, quand il se demande : « Qu’est-ce qui l’emporte chez ces jeunes esthètes : la roublardise ou la candeur ? Et chez leur public : la sottise ou le goût de se moquer du monde18 ? » Et sa verve éreinte sans ambiguïté l’auteur du Manifeste du Surréalisme, tout comme elle disqualifie le Bella de Jean Giraudoux par une sentence sans appel : « Nous savons bien que M. Giraudoux ne fera jamais un vrai roman et que le don créateur lui manque19. »
12Pour autant, l’étude de la critique littéraire de Garric n’en devient pas plus aisée. Elle montre un intellectuel nullement pionnier dans les techniques d’analyse, ni dans la découverte de talents. Ses tribunes les plus clairvoyantes passent inaperçues. Il est pourtant l’un des premiers à signaler « l’entrée en littérature » d’Henri Poulaille, avec Ils étaient quatre, dont le style et l’intrigue le frappent particulièrement, bien que l’écrivain soit aux antipodes de ses conceptions. De même, il attire de façon prémonitoire l’attention sur Maria Chapdelaine et la littérature du Canada catholique20. Il ne s’adonne guère aux considérations théoriques et ne cite qu’incidemment les critiques, pour marquer son refus de penser en technicien, en spécialiste. Il ne dédaigne aucun genre : ni la poésie, brièvement, pour annexer Baudelaire au catholicisme, ni l’histoire littéraire, ponctuellement, ni le théâtre, qu’il suit avec son collègue et ami Henri Gouhier, et qui incarne, chez Henri Ghéon ou Jacques Copeau, la littérature du lien social par excellence.
13Mais il se focalise sur le roman, forme d’expression dominante dans l’entre-deux-guerres. Une difficulté majeure dans le traitement des chroniques littéraires concerne la connaissance des ouvrages recensés. Si À l’ouest, rien de nouveau ou Raboliot, de Maurice Genevoix ne posent guère de problème, il en va autrement pour d’autres titres : qui connaît aujourd’hui L’affaire Maurizius de Jacob Wasserman ou Hiver de Camille Mayran ? Selon cette logique, il conviendrait de lire tous les livres recensés par Garric, au risque d’accentuer le dédoublement des points de vue et sans omettre la question de la sensibilité personnelle. Ce dernier point ne saurait être éludé dans les choix du critique, qui n’est pas simplement observateur de commande, mais conserve une part de l’autonomie inhérente à l’identité intellectuelle21.
14Certes, Garric donne un résumé commode des romans qu’il présente. Il ne faut pas pour autant s’en remettre à sa perception et une évaluation correcte de sa critique supposerait une confrontation avec d’autres commentaires, sous la forme d’une histoire comparée de la critique, complément de la littérature comparée : immense et chronophage travail, qui menace de submerger le navire biographique sous une histoire de la réception des ouvrages ! Par contrecoup, l’investigation accentue le dilemme de l’interprétation des silences, par exemple sur François Mauriac, que Garric apprécie beaucoup, comme il le laisse entendre au détour de notations très laudatives… Toutefois, il s’abstient de fournir une réflexion aboutie sur ses œuvres : prudence délibérée ou discrétion circonstancielle, tandis que la polémique fait rage autour de certains romans mauriaciens22 ?
15Et quid de la « littérarité » intrinsèque de l’œuvre qui a priori ne concernerait pas l’histoire ? Dans un article fameux, Lucien Febvre avait jadis rattaché cette dimension à la seule littérature23. Pourtant, elle ne paraît pas dépourvue d’enjeux historiques. Garric les aborde sur un mode tellement allusif que le surcroît de vigilance requis pour débusquer l’arrière-plan d’un propos pourrait amener à forcer le sens d’un mot, d’une phrase. Ainsi les questions de genre, dont la définition recoupe des positionnements intellectuels. En témoigne la célèbre thèse de Pierre Lasserre sur le romantisme, qui tourne au réquisitoire contre un courant accusé de faire le lit de l’individualisme révolutionnaire. Le journal éponyme L’Action Française, dont les colonnes de critique littéraire ont un éclat unanimement reconnu, fait l’apologie de cet ouvrage, que Garric ne mentionne que furtivement. « Le romantisme est grand, dit-il, en dépit de ses détracteurs, d’avoir en quelque manière donné la fièvre à toute la France24. » La notation, très sobre, fuit la controverse sur cet ouvrage qui sonne la charge contre la Nouvelle Sorbonne scientiste…
16De même, l’importance de la querelle de la poésie pure, qui oppose Paul Valéry et Henri Bremond n’échappe pas à Garric. Ce débat à première vue ésotérique nourrit une polémique fondamentale sur les rapports de la raison et de la foi, qui peut assimiler la musicalité d’un poème à une prière. En se rangeant plutôt du côté du second, mais en ne revenant quasiment jamais sur sa monumentale Histoire littéraire du sentiment religieux, Garric mesure-t-il les incertitudes liées à la « catholicité littéraire » de ce savant parvenu au rivage de « l’hybridation » entre la méthode scientifique et la sensibilité catholique ? La controverse recoupe celle de l’art pour Dieu, question qui fait clivage entre Cocteau et Maritain et qui interpelle sur les conditions du « réalisme » en littérature. Citant Paul Bourget, Garric exalte comme un roman catholique un ouvrage « qui ne moralise pas, mais où toutes les grandes réalités catholiques : pénitence, rachat, rémission des péchés jouent à plein25 ». De même, sa réaction ambiguë devant un recueil poétique de Charles Maurras reflète les hésitations d’une frange du catholicisme français, séduit par l’homme de lettres, et concédant presque à regret ses insuffisances et ses manquements qui entachent d’un dangereux panthéisme son inspiration. Ou encore, sa remarque, presque incidente, sur sa préférence pour le Balzac de René Benjamin, proche de la droite catholique, à celui de l’académicien André Bellessort n’a rien d’anodin : Benjamin s’attache au style du grand romancier, qui fait éclater les détails de la misère comme les indices ténus de la grandeur dans tant de vies humbles ; tandis que Bellessort privilégie une approche plus abstraite, plus intellectuelle, bref, plus scientifique.
17La question du style rejoint les fins que Garric assigne à la littérature : faisant l’éloge de la thèse posthume de Pierre Jouanne sur l’harmonie lamartinienne, il note « les paysages intérieurs de cette haute poésie : nature, amitié, famille », reprenant une trilogie en vogue dans certains milieux et préfigurant la devise du régime de Vichy. Garric ajoute un peu plus loin une citation de Fortunat Strowski sur la capacité de la poésie à restituer « le paysage intérieur d’un jeune homme26 ». La circonstance créée par la publication posthume de cet ouvrage offre à Garric l’heureuse opportunité d’évoquer une figure littéraire dont le nom se nimbe du charme romantique de la révolution de 1848, moment mythique de rencontre des classes sociales, puis source d’une littérature de réconciliation entre le peuple, l’Église et la bourgeoisie. Il y a là tout un programme, par lequel le littéraire rejoint le social.
Le littéraire et le social
18La rencontre de la critique littéraire et de l’Histoire est féconde, ce que confirme l’évolution de l’historiographie. On est loin du scepticisme méthodique d’un Roland Barthes27. Les travaux d’Antoine Compagnon sur Les antimodernes de Joseph de Maistre à Roland Barthes réhabilitent le rôle matriciel de la littérature dans la diffusion des idées antimodernes, qui peuvent se révéler au reste comme étant autrement modernes : la plupart des critères d’identification des antimodernes énoncés par Antoine Compagnon, se retrouvent chez Garric : le sentiment contre-révolutionnaire, l’hostilité aux Lumières, la hantise du péché originel, une esthétique du sublime. En revanche, point de vitupération ni, surtout, de pessimisme28. Si comme bien des antimodernes, Garric réitère sa volonté d’être de son temps et le manifeste en littérature par une critique de plain-pied avec les œuvres de son époque, il affirme un indéracinable optimisme, qui donne à son approche de spécialiste une tonalité particulière. Il livre le secret de sa conception dans un article consacré au Monde Cassé de Gabriel Marcel où, après avoir énuméré les formes de pessimisme qui habitent des « consciences aux abois », il conclut : « ce qui se cache au fond de tout cela, c’est le mystère de l’être qui ne peut se résigner à ne pas être […] Espérance qui est bien aussi un mystère comme l’avait vu Péguy et qui ne peut provenir que d’une fidélité essentielle à l’être, en dehors de laquelle il n’y a rien29 ». La critique apparaît en l’espèce comme une nouvelle façon d’envisager les liens de la littérature et du social, au moins dans 3 domaines.
19En premier lieu, elle souligne la force des liens entre la littérature et la vie, que les récits de guerre de 14-18 montrent nettement. La critique constitue un poste d’observation de la « sortie de guerre » littéraire. Il ne s’agit pas ici d’évaluer la fiabilité de l’avis de Garric sur les romans évoquant la guerre. La critique de Garric se place au cœur de la médiation, voire de la « circulation », chère à l’histoire des idées, à l’interface de l’auteur et du lecteur. La problématique de la culture de guerre reçoit un nouvel éclairage, comme si la recension littéraire constituait pour un homme comme Garric le seul moyen d’exprimer la part d’indicible contenue dans le souvenir de 14-18. Les porte-voix qu’il choisit sont significatifs : il emprunte à Georges Giraud et Roland Dorgelès une description des « grandes veillées du front ». Il s’enflamme devant les récits de combats navals du futur collaborationniste Paul Chack et de l’écrivain de marine Albert Touchard… Reste que ces auteurs appartiennent aussi à un registre des émotions, voire à une histoire des sensibilités qui ne saurait être totalement ignorée, quand l’analyse émane d’un critique lui-même ancien combattant livrant l’aveu d’une proximité avec le héros de Dossier Confidentiel, de Louis Guilloux, au contact des blessés du front30.
20Ensuite, la critique littéraire se trouve réhabilitée comme lieu d’un certain engagement catholique dans l’espace intellectuel. Garric se fait le chantre des collections littéraires sur lesquelles le catholicisme imprime sa marque et par lesquelles il se réinstalle dans la société française. Les choix de lectures privilégient plusieurs dimensions : les publications de la collection du « roseau d’or », lancée par Maritain, et celles des « écrits » aux éditions Grasset, où Garric émarge pour son ouvrage sur Belleville, scènes de la vie populaire. Dans cet ensemble, les œuvres de convertis et les récits qui tournent à une conversion intérieure dominent nettement les choix. On atteint l’apothéose, si l’on ose dire, avec le roman de Ramuz dépeignant le retour au catholicisme de tout un village. La critique de Garric se fait le relais d’une littérature d’apostolat indirect, conquérant et non replié sur lui-même. La critique peut servir soit d’antidote aux idéologies, soit de vecteur en prise sur une fraction du corps social que Garric vise dans sa démarche des Équipes : les « intermédiaires culturels », qui constituent une cible privilégiée d’un magistère soucieux d’être relayé, et qui se trouvent armés d’un corpus de références et de réflexions puisées dans le vivier de l’actualité littéraire.
21Enfin, la pratique de la critique affirme le rôle social de la littérature, illustrant le rapport ouvert du catholicisme à la modernité : loin du sermon, elle met l’accent sur les crises spirituelles qui traversent les êtres et les existences. Cette approche se veut à la fois universelle et individuelle, renversant la démarche habituelle d’un apostolat catholique subordonnant la personne à la société. C’est pourquoi le point commun à la plupart des sélections de Garric réside dans l’exposé d’une crise qui fait vaciller les existences et les place face à des choix essentiels, chez Maurois, chez Ramuz ou chez Paul Bourget. Garric va plus loin encore, en reliant sa critique à son activité de fondateur et de dirigeant des Équipes Sociales. C’est à cette aune qu’il fait œuvre de magistère. Certains ouvrages commentés par Garric figurent dans les corpus proposés aux cours et cercles d’études des Équipes, par exemple les livres de Paul Bourget dénonçant les méfaits de la civilisation moderne de l’après-guerre ou les romans régionalistes de l’auvergnat Henri Pourrat. De plus, certains auteurs sont des sympathisants déclarés ou tacites des Équipes, comme Gabriel Marcel, Lucien Romier ou, dans une certaine mesure, Louis Guilloux. D’autres auteurs recommandés par Garric se signalent comme des contributeurs occasionnels ou réguliers à la Revue des Jeunes, comme René Bazin, Joseph de Pesquidoux ou Colette Yver, qui donnent dans le régionalisme. Cela accentue le sentiment d’avoir affaire à une critique dans l’entre soi, donc à une critique formant un système de pensée, où les inclinations de fond s’accordent avec la sensibilité individuelle.
22La littérature reste aux yeux de Garric le medium idéal de la collaboration des classes pour surmonter les révoltes, comme celle qui éclate dans la campagne languedocienne du Tarramagnou de Lucien Fabre, un ancien combattant devenu homme d’affaires doublé d’un homme de lettres. La critique accompagne ainsi ce qu’il est convenu d’appeler le « roman social », qui introduit le « peuple » en général et la classe ouvrière en particulier comme sujet romanesque. Qu’il s’agisse de la littérature prolétarienne de Poulaille et de ses épigones ou de la littérature populiste, plus conforme à une certaine conception bourgeoise, ces courants reflètent les effets de la démocratisation, des progrès de l’éducation et surtout du brassage social des tranchées31. Les livres repérés dépeignent des idéaux types de l’altérité dans laquelle Garric installe sa pratique des Équipes Sociales.
23En filigrane, ses recensions dessinent une vision de la société française qui relève d’une utopie catholique. L’imaginaire littéraire rejoint l’imaginaire social, au point de se confondre dans une vision quelque peu éthérée. C’est une société chrétienne et fidèle à ses racines rurales, (avec Pourrat pour l’Auvergne, André Chevrillon pour la Bretagne, René Bazin pour la Lorraine), méfiante envers la civilisation urbaine (dépeinte par Édouard Estaunié ou Georges Duhamel), prolongeant la fraternité des tranchées par une compréhension mutuelle entre classes (avec le Bernard Quesnay d’André Maurois), formant un peuple uni autour de chefs ardents, dont un Foch ou un Lyautey sont les figures archétypiques. Cette France se veut fière de son empire colonial, avec La Route Mandarine de Dorgelès, et de ses valeurs occidentales contre les menaces venues de l’Orient, dont les romans de Paul Morand et d’André Malraux dépeignent les ombres. Pour le coup, Garric annexe « la forme… belle et pure, mystérieuse dans sa densité » qui à ses yeux distingue La tentation de l’Occident32. Il ne dissimule pas non plus une certaine prédilection pour certains auteurs, comme le breton Tanguy Malmanche ou l’essayiste Lucien Bourgeois, auxquels il rend visite. Il ne manque à ce panorama d’un idéal littéraire et social qu’une critique directe de la République, mais elle sourd… Seul le communisme russe, son « blasphème » et ses « fantasmagories », sont dénoncés nettement, dans la recension du récit En Croix, d’André Harlaire, le philosophe et disciple de Maritain33.
24La critique littéraire, d’élément de la vie de Garric, prend une dimension nouvelle ; elle procure une clef d’interprétation de son parcours et de sa démarche. Disciple de Lyautey et du rôle social de l’officier, il se situe dans l’accomplissement d’un rôle social de l’éducateur catholique, tenant les deux bouts de la chaîne. Tout comme Lyautey fait œuvre d’éducateur dans ses campagnes coloniales au Maroc, Garric remplit un rôle social du critique, versant autrement connoté de l’intellectuel, qui s’adresse à un public d’élites sociales capables d’irriguer les tissus de la société française. Les textes littéraires commentés au fil des semaines dans la Revue des Jeunes constituent un socle de références sur lesquelles Garric s’appuie pour s’engager plus nettement au tournant des années trente… La caractéristique nettement vichyssoise qui domine chez plusieurs références de Garric doit au demeurant inciter à réfléchir sur la relation entre certaines convergences littéraires, tout en évitant l’écueil du déterminisme… Cette évolution n’interdit pas d’accorder toute sa valeur à une activité de critique littéraire qui chez Garric, voisine de façon implicite avec une certaine forme de critique sociale, même s’il n’entre que par effraction dans les grands débats littéraires de son époque. La défense des grandes causes d’un catholicisme foncièrement intransigeant n’abolit pas non plus une part de liberté individuelle, qui perce malgré tout au détour de notations plus personnelles. En définitive, la cause de l’interdisciplinarité lettres-histoire mérite d’être plaidée, pour des raisons qui vont au-delà de l’unité profonde des sciences humaines. La critique littéraire requiert de la considération en tant que source. Ses méthodes peuvent être mobilisées, y compris dans l’appréhension des problématiques de styles ou de genres. Enfin, par son statut hybride, elle se transforme chez Garric en instrument de l’action sociale et élargit le champ de l’histoire culturelle.
Notes de bas de page
2 Sapiro Gisèle, « Défense et illustration de “l’honnête homme”. Les hommes de lettres contre la sociologie », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 153, 2004/3, p. 11-27.
3 Bourdieu Pierre, « L’illusion biographique », Actes de la Recherche en sciences sociales, n° 62, 1986, p. 69-72.
4 Compagnon Antoine, La IIIe République des Lettres, de Flaubert à Proust, Paris, Le Seuil, 1983, 384 p.
5 Leymarie Michel, Albert Thibaudet, l’outsider du dedans, Villeneuve-d’Ascq, Septentrion, 2006, p. 141.
6 Viala Alain, Naissance de l’écrivain, Paris, Éditions de Minuit, 1985, p. 178.
7 Serry Hervé, Naissance de l’intellectuel catholique, Paris, La Découverte, 2004, p. 127.
8 Curatolo Bruno et Poirier Jacques, « Avant-propos », La chronique littéraire 1920-1970, Dijon, Éditions EUD, 2006, p. 5-9.
9 Simonin Anne, Les Éditions de Minuit 1942-1955. Le devoir d’insoumission, Paris, IMEC Éditions, 1994, p. 34 ; Siccardo Francesco, « La guerre, la paix et le pape dans un sermon du Père Sertillanges », Mots, les langages du politique, septembre 1990, p. 102-116, et Renoton-Beine Nathalie, La colombe et les tranchées. Les tentatives de paix de Benoît XV pendant la Grande Guerre, Paris, Cerf, coll. « Histoire », 2004, passim.
10 Avinen Laurence, La critique littéraire en France dans l’entre-deux-guerres. Supports, méthodes, modalités et conditions d’existence, Villeneuve-d’Ascq, ANRT, 1995, p. 159-166.
11 Garric Robert, « D’une critique catholique », R.J., 25 novembre 1927, p. 546-555.
12 Helbert Catherine, « Frédéric Lefèvre et Les Nouvelles littéraires : une idée de littérature ? », Fabula/ Les colloques en ligne. En ligne : http://www.fabula.org/.
13 Garric Robert, « Émile Baumann et Louis Artus », R.J., n° 12, 25 juillet 1926, p. 218.
14 Bourdieu Pierre, Genèse et structure du champ littéraire, Paris, Le Seuil, chap. iv, et Avinem L., La critique…, p. 269-272.
15 Garric Robert, « La critique et les critiques », R.J., n° 25 octobre 1924, p. 202-207.
16 Garric Robert, « Frédéric Lefèvre, Une heure avec… », p. 449.
17 Garric Robert, « Les derniers livres de F. Lefèvre », R.J., 25 mai 1927, p. 457.
18 Garric Robert, « Le Manifeste du surréalisme », R.J., 25 novembre 1924, p. 427-431.
19 Garric Robert, « Bella, de Jean Giraudoux », R.J., n° 4, 25 février 1926, p. 422.
20 Garric Robert, « Ils étaient quatre, par Henry Poulaille », R.J., 25 avril 1925, p. 193-196 ; Scholl Dorothéa, « La conception d’une littérature canadiennefrançaise nationale et catholique », in Dierkens Alain, Gugelot Frédéric, Preyat Fabrice et Vanderpelen-Diagre Cécile, La croix et la bannière. L’écrivain catholique en francophonie (XVIIe-XXIe siècles), Bruxelles, Éditions de l’université de Bruxelles, 2007, p. 199-216.
21 Granger Christophe, « Le monde comme perception », Vingtième Siècle. Revue d’Histoire, n° 123, juillet/septembre 2014, p. 320.
22 Sapiro Gisèle, « Salut littéraire et littérature du salut. Deux trajectoires de romanciers catholiques : François Mauriac et Henry Bordeaux », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 111, 1996, p. 36-58.
23 Febvre Lucien, « Littérature et vie sociale. De Lanson à Daniel Mornet, un renoncement », Annales d’Histoire sociale, III, 1-2, janvier/juin 1941, p. 113-117.
24 Garric Robert, « Une fille de Mme Tallien, la baronne de Vaux », R.J., 15 novembre 1935, p. 579.
25 Garric Robert, « Réflexions sur l’art du roman », R.J., 25 février 1927, p. 381.
26 Garric Robert, « Chronique d’histoire littéraire », R.J., 10 janvier 1928, p. 101-102.
27 Barthes Roland, « Histoire ou littérature : à propos de Racine », Annales ESC, n° 3, mai/juin 1960, p. 524-537.
28 Compagnon Antoine, Les antimodernes de Joseph de Maistre à Roland Barthes, Paris, Gallimard, 2005.
29 Garric Robert, « Gabriel Marcel devant le Monde Cassé », R.J., n° 1, janvier 1934, p. 177-178.
30 Garric Robert, « dossier Confidentiel, de Louis Guilloux », R.J., n° 5, 10 mai 1930, p. 677-681.
31 Bernoud Sophie et Régin Tania, Le roman social. Littérature, histoire et mouvement ouvrier, Paris, Éditions de l’Atelier, 2202, p. 9-23.
32 Garric Robert, « La nouvelle angoisse : Paul Morand, André Malraux », R.J., n° 16, 25 octobre 1926, p. 290.
33 Garric Robert, « En Croix, d’André Harlaire », R.J., p. 204-209.
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