Chapitre V. Insurrection parisienne, insurrection nationale à Paris
p. 151-193
Texte intégral
1C’est un poncif. Pour ses observateurs, à chaud et au fil des années, la libération de Paris est un des faits les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale. Dès ses premiers numéros, la presse parisienne libre commence à édifier un panthéon de femmes et d’hommes, d’actions, de comportements1. Les organisations politiques issues de la Résistance et les pouvoirs publics y contribuent en fêtant, chacun à sa manière, la réussite de cette insurrection, construite selon un « plan prévu2 », impulsée par la Résistance3 et réalisée par l’ensemble de la population parisienne4. Pour ses acteurs, il représente bien souvent le souvenir le plus important d’une vie5. La multiplicité de ses narrations est infinie. Toutes ces visions, tous ces souvenirs s’entrecroisent, se complètent ou se contredisent, au point qu’il apparaît illusoire, et finalement injustifié, d’imaginer réaliser une histoire complète de ces quelques jours de l’histoire de France. Le Comité parisien de la libération n’échappe pas à ce phénomène. Son action a fait l’objet de commentaires, de témoignages, d’interprétations. Toutefois, alors que la libération de Paris est la conclusion heureuse de l’action du CPL, il est relégué nettement derrière le CNR, les FFI ou les délégués du général de Gaulle dans ce panthéon des acteurs de l’insurrection parisienne. Pour Jean-Pierre Azéma, l’insurrection « épouse un schéma des plus classiques6 », des manifestations aux barricades en passant par les grèves et les coups de main. Cet enchaînement est facilité par le fait que, du côté allemand, « une défense opérationnelle de la ville n’était plus possible7 » dès le 13 août, étant donné le manque de troupes. L’occupation de la préfecture de police et des édifices publics provoque tout de même « un infléchissement du cours de l’insurrection, en la rendant beaucoup plus statique et également plus vulnérable8 ». Plus qu’un infléchissement, il nous semble qu’il s’agit d’une contradiction rendue obligatoire par le travail de préparation insurrectionnelle du CPL et des comités locaux. Le Comité parisien de la libération, dans l’insurrection, fait à plus fort titre que les autres institutions de la Résistance l’expérience de ce grand écart, qui provoque un conflit très vif entre ses membres. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir prévu : plus que tout autre également, le Comité parisien de la libération a initié ce double mouvement, soutenant sans équivoque les grèves et apportant le plus grand soin à la constitution des comités locaux et la reconquête du pouvoir municipal. Cette double préparation insurrectionnelle a des conséquences quasiment inévitables, en particulier la conclusion d’une trêve pour conserver les bâtiments conquis par la Résistance. Les oppositions qui en ont résulté sont sans conséquence pour le déroulement de l’événement, mais ont favorisé une lecture très clivée de la libération de Paris, par les acteurs autant que par les témoins et les historiens. Comme pour la plupart des polémiques touchant à la Résistance, la ligne de partage politique se situe entre les communistes et les non communistes. Cependant, dans l’insurrection, chaque acteur a une grille de lecture privilégiée, entre le militaire, le politique, mais aussi le révolutionnaire, l’humanitaire, et même le « sentimental9 », comme le dit Jean de Vogüé.
Révélation des contradictions de la préparation insurrectionnelle
L’appel à l’insurrection, « chant du cygne10 » pour le CPL ?
2La chronologie de l’insurrection parisienne est très confuse. Les aléas de la mémoire peuvent l’expliquer, mais il est tout de même symptomatique de constater que les erreurs de datation sont parfois communes à des acteurs ayant une vision très proche de l’événement et de sa signification politique. André Tollet, André Carrel et le colonel Rol fixent ainsi au 17 août la date de la réunion commune entre le CPL et le chef des FFI, et font débuter l’insurrection à cette date11, tandis que les notes prises par Jean Mons et Léo Hamon ne mentionnent pas la présence du colonel Rol à la réunion du 17 août, mais à celle du 18 août12, ce qui nous semble la datation correcte. Cette différence, au demeurant anecdotique, n’en reste pas moins curieuse pour un événement sur lequel tant d’écrits et de recherches ont été publiés. Ces différences, et ces erreurs, sont révélatrices d’une période où les informations s’entrecroisent, se contredisent sans cesse, et où chacun finalement finit par construire sa propre histoire de l’événement, en fonction de la somme limitée des informations parvenues jusqu’à lui, qui s’ajoute à son appréciation a priori de ce que doit être l’insurrection. Pour autant, tous les acteurs s’accordent pour dire que le lancement officiel de l’insurrection a eu lieu le 19 août au matin, au cours d’une réunion commune entre le CNR et le CPL. Il paraît difficile d’affirmer que le mouvement insurrectionnel a été uniquement suscité par l’action de la Résistance, les grèves, l’apposition des affiches ou le message de la BBC le 17 août au soir. À Vincennes, le maire fait hisser le drapeau sur la mairie le 19 août au matin, sans qu’on sache précisément ce qui motive ce geste. Dans tout le département, ce samedi 19 août, des gens sans contact entre eux, parfois imperméables aux consignes de la résistance, ressentent que le moment d’accompagner le départ des Allemands est venu.
3Le 19 août, vers 11 heures, rue de Bellechasse, le CPL et le CNR se réunissent pour prendre, conjointement, la décision officielle de l’insurrection. Le CNR a été convoqué dans son ensemble, à la différence du CPL, dont seul le bureau, du reste incomplet, est présent. Il s’agit plutôt d’entériner une situation de fait très engagée, par les grèves et les combats de guérilla. La conquête des bâtiments publics commence dès le matin de ce 19 août, sans attendre les ordres du CNR et du CPL. La préfecture de police est occupée pendant que se tient la réunion, et cette information est diffusée rapidement, ce qui est perçu comme un signal pour un certain nombre de résistants13. Certaines mairies d’arrondissement et de banlieue sont même occupées depuis la veille.
4Le but de cette réunion est d’écrire les appels officiels à l’insurrection. Le texte du CPL a été écrit deux jours plus tôt14. Pour le CPL, cette réunion est donc avant tout symbolique. Elle consacre à nouveau un abandon de responsabilité au bénéfice du CNR, autant que la réaffirmation du champ géographique des prérogatives du CPL. La Délégation générale du GPRF15 et les FFI16 rédigent également des textes du même type. En effet, le premier texte est l’ordre de mobilisation lancé par le colonel Rol, le 18 août, dans lequel il demande à la population parisienne de rejoindre les FFI et les Milices patriotiques, et d’« attaquer l’ennemi partout où il se trouve17 », tout en protégeant les services publics18. Alexandre Parodi, le commissaire délégué du gouvernement provisoire, le confirme le lendemain, au nom du gouvernement provisoire, dans un texte visiblement dicté par le colonel Rol19. L’existence des différents appels à l’insurrection affirme la légitimité de ses principaux dirigeants, tout en les mettant plus ou moins en concurrence. Les quatre appels décrivent quatre types différents d’insurrection. Bien que les mêmes tensions traversent le CPL et le CNR et que les éléments de discussion soient sans doute très proches entre l’échelle nationale et l’échelle parisienne, la façon de l’exprimer est assez différente. Les FFI et la Délégation générale, avec leurs propres prérogatives et leurs propres visions de l’événement, font aussi entendre d’autres voix. Chacun s’adresse à des lecteurs différents et met en avant des buts différents, en fonction du rôle qu’il pense avoir. Le gouvernement provisoire et les FFI appellent à la mobilisation générale. Il s’agit pour la population de rejoindre une force bien organisée, les FFI, qui saura donner à chacun des instructions précises, avec un objectif final commun : la victoire militaire. Les textes du CNR et du CPL appellent quant à eux, sans équivoque, à « l’insurrection nationale20 », et le CPL marque la dimension parisienne de l’action qui s’annonce et l’inscrit dans l’histoire :
« C’est Paris, capitale de la liberté, c’est Paris, fier de son passé de lutte et d’héroïsme, c’est Paris libéré par les Parisiens eux-mêmes qui accueillera les Alliés21. »
5Le but de cette action est également différent suivant les textes. Pour le gouvernement provisoire comme pour les FFI, il s’agit avant tout d’« ouvrir la route de Paris aux Alliés22 ». Pour le CNR et pour le CPL, il s’agit de proclamer la République, « en présence du peuple de Paris23 » et à l’Hôtel de ville, précise le CPL24. Les FFI et la Délégation générale du gouvernement provisoire d’un côté, le CPL de l’autre, annoncent assez précisément leur plan. Et on constate déjà que ces plans ne se superposent pas exactement. Si Alexandre Parodi comme le colonel Rol évoquent avant tout l’armement de la population, son organisation et l’action contre les objectifs allemands, le CPL, quant à lui, rend public le plan sur lequel il travaille depuis plusieurs semaines, le plan d’occupation des bâtiments publics :
« Le peuple de Paris a le droit sacré de reconquérir et de défendre le patrimoine national, de s’armer sur l’ennemi et de se battre.
Reprenez les hôtels de ville et les Maisons communes où vont siéger les autorités de la République. Occupez les points stratégiques d’intérêt national, départemental et local ; les sièges de vos organisations25. »
6Le 19 août à 11 heures, les textes sont validés. Nous disposons de peu d’informations sur leur impression et leur diffusion. On sait que l’imprimerie de la préfecture de police a imprimé un grand nombre des affiches de l’état-major FFI26. L’imprimerie de l’Hôtel de ville a également fonctionné, mais uniquement à partir de l’occupation du bâtiment, le 20 août. Un certain nombre de mairies ont été occupées avant la tenue de la réunion et la publication des appels, ce qui limite en partie la portée de ces textes, et annonce les difficultés à venir.
7Une fois la décision prise, qui conduit l’insurrection ? Le 6 août, le CPL avait revendiqué cette charge27. S’il continue par la suite de l’affirmer, la réalité du terrain le dépasse. Au cours de la semaine de l’insurrection, le CPL n’a aucun contact officiel avec Alexandre Parodi, qui est plus proche du CNR. La direction politique de l’insurrection est assumée par le CNR et la direction militaire par l’état-major régional des FFI. La présence transversale du COMAC et de la Délégation générale, en particulier son pan militaire, réduit encore plus le champ d’action des institutions locales. Ce centralisme ne touche pas que le CPL. Le délégué militaire régional, Pierre Sonneville, est éclipsé au profit de Jacques Chaban-Delmas, le délégué militaire national. Les premiers temps de l’insurrection se caractérisent par la contradiction des différents réflexes politiques28, et des différentes pratiques résistantes des acteurs à laquelle s’ajoute l’incohérence entre les objectifs militaires – la guérilla – et les objectifs politiques – l’occupation des bâtiments publics. Le colonel Rol, commandant des FFI, mène son action suivant sa propre logique, avant tout militaire. Il n’envoie pas copie de ses directives au CNR et au CPL, à l’exemple de l’ordre général du 19 août29, qui donne des directives précises de combats, mais également des consignes d’occupation des bâtiments publics « partout où cela est possible30 », nuance importante. L’incompatibilité stratégique entre la guérilla et la défense des bâtiments conquis apparaît rapidement. Elle n’a pas été anticipé31. Tout le travail préparatoire du CPL a été fait dans le sens de l’occupation des bâtiments publics, l’appel à l’insurrection l’explicite. Le colonel Rol, dans ses ordres, exprime l’idée que les FFI et les Parisiens, en particulier les Milices patriotiques, occupent les bâtiments importants pour la vie des Parisiens et la sécurité publique. Le commandant Dufresne, chef d’état-major du colonel Lizé, supervise lui-même ce type d’actions32. Cependant, dans l’esprit de Rol, il est dangereux de choisir des bâtiments tels que commissariats de police ou hôtels de ville comme postes de commandement. En conséquence, la prise prématurée des bâtiments publics, en particulier la préfecture de police, a conduit à une situation difficile pour la Résistance. Cependant, en pratique, l’insurrection est essentiellement le fait des FFI, des policiers et des CLL. La conjonction de leurs actions permet à la Résistance d’occuper rapidement le terrain à partir des points névralgiques que sont, pour chaque arrondissement ou chaque commune, la mairie et le commissariat central. Impossible de demander aux policiers et aux conseillers municipaux provisoires de renoncer à occuper les lieux auxquelles leurs fonctions s’attachent.
8Malgré les difficultés de commandement, l’autorité nominale du CPL est respectée, et même utilisée largement. Le nom du CPL est connu par certains Parisiens qui ont vu des affiches apposées dans Paris après le débarquement et depuis le début du mois d’août. Certains ont peut-être également eu en main un tract annonçant les manifestations du 14 juillet. Ainsi, le sigle CPL est utilisé en dehors du strict cadre du comité, notamment sur les brassards. À l’image d’un grand nombre de résistants qui ont fait inscrire le sigle FFI sur leur brassard sans pour autant en faire partie officiellement, d’autres arborent un brassard portant le sigle CPL33.
9En revanche, en tant qu’organisme agissant, il échoue à diriger et contrôler l’événement, laissant ce rôle à d’autres. Le CPL, à aucun moment, dans aucune réunion depuis l’automne 1943, n’a déterminé ce qu’il devait faire, en tant que tel, au moment de l’insurrection34. La seule précaution qu’il a prise est la mise en place d’un système rapide de liaisons35. En toute logique, il devrait se réunir à l’Hôtel de ville et superviser les opérations tout en essayant d’assurer au minimum le service public en compagnie du préfet, ce qui est le rôle des CDL. Mais, dans les faits, le CPL explose complètement après cette réunion, et ne se réunit plus au complet avant le 21 août dans la matinée. Le nom et l’autorité du CPL sont utilisés, mais par d’autres, et les membres du CPL agissent individuellement, sans que leurs actes engagent l’ensemble du comité. Une fois de plus, ce sont les réflexes, nés de l’expérience résistante ou d’expériences plus anciennes de l’action politique, qui priment. Au cœur de l’événement, les résistants se retournent plus volontiers vers ce qu’ils connaissent le mieux, ce pour quoi ils sont le mieux préparés. Les sources disponibles témoignent des difficultés de fonctionnement du CPL dans l’insurrection. Certes, l’événement n’encourage pas les acteurs à tenir le registre de leurs actions. Ceux qui ont pris l’habitude de prendre des notes personnelles ont parfois continué dans le feu de l’action, ou plus sûrement immédiatement après36. La prise du pouvoir a également entraîné la production des premières archives officielles de la Résistance. En occupant les bâtiments publics, les résistants deviennent de facto les agents du pouvoir public, et donc produisent des archives publiques. Le CPL vit les deux premiers jours de l’insurrection dans un état hybride, ce qui explique les lacunes de ce type d’archives, à l’exception des procès-verbaux de réunions réalisés par Armand Maynial-Obadia et par Jean Mons, qui montrent imparfaitement l’action du comité et de ses membres. Ainsi le témoignage est-il bien souvent la seule source, avec les limites inhérentes à l’exercice37.
10Le parcours des membres du bureau du CPL du 19 au 25 août n’est évidemment pas linéaire, mais, pour tous, la date d’arrivée à l’Hôtel de ville est un marqueur, témoignant d’un changement de statut. Les membres du CPL doivent alors s’emparer de l’autre partie de leur mission, non plus la direction de l’insurrection mais l’administration de leur territoire. Pour cette raison, André Tollet et André Carrel ont voulu retarder au maximum leur installation à l’Hôtel de ville. Les deux hommes, pratiquement toujours ensemble les deux premières journées, se lancent dans une série de « pérégrinations38 », d’un groupe de combat à l’autre, à Paris comme en banlieue. Le 20 août au matin, André Tollet assiste à une réunion du CNR, mais ne considère pas du tout, à l’inverse de Léo Hamon, que la place du président du CPL soit à l’Hôtel de ville, arguant qu’il y a « trop à faire pour risquer de nous enfermer dans l’Hôtel de ville39 ». André Carrel renchérit en disant « qu’il n’y rentrera qu’avec les masses40 ». De son côté, Léo Hamon, responsable pour le CPL du Noyautage des administrations publiques fait le tour des lieux de pouvoir : la préfecture de police et l’Hôtel de ville. Il va lui-même prendre possession de l’Hôtel de ville « pour le compte du gouvernement provisoire de la République et du peuple de Paris41 », et au nom du CPL, et fait arrêter René Bouffet, le préfet de la Seine, et Pierre Taittinger, le président du conseil municipal, qui avaient l’intention de rester en poste pour y attendre l’arrivée des Alliés. L’occupation de l’Hôtel de ville par Léo Hamon est très mal reçue par André Tollet, qui refuse de reconnaître que Léo Hamon représente le CPL à l’Hôtel de ville, et considère qu’il n’y est présent que pour le compte de CDLR42. Georges Bidault, dans ses mémoires, écrit quant à lui que les communistes étaient très mécontents d’avoir été devancés à l’Hôtel de ville43 et reportaient sur Léo Hamon ce mécontentement. Quant à ce dernier, il ne cesse de demander au président du CPL de venir à l’Hôtel de ville, où est sa place.
11Les autres membres du CPL, a fortiori ceux qui ne font pas partie du bureau, sont beaucoup plus effacés. Marie-Hélène Lefaucheux n’est pas présente au moment du déclenchement de l’insurrection. Du 15 au 20 août, elle suit le convoi qui emporte son mari Pierre vers Buchenwald et essaie de faire libérer les prisonniers, notamment en vertu des accords passés entre Raoul Nordling, le consul de Suède, et le général Von Choltitz44. Albert Rigal n’assiste pas non plus aux réunions du 18 et 19 août, car il a été chargé d’assurer la parution au grand jour de L’Humanité45. Jacques Piette et Robert Ballanger46 les remplacent provisoirement. Ces changements perturbent cependant l’activité du bureau du CPL. Les charges de chacun au sein du bureau induisent également une implication différente envers la problématique de la conduite politique de l’insurrection. Marie-Hélène Lefaucheux, à son retour à Paris, et Roger Deniau, respectivement chargés des affaires sociales et du ravitaillement, remplissent leur mission depuis l’Hôtel de ville47, et sont moins impliqués qu’André Tollet, le président, André Carrel, le responsable militaire, et Léo Hamon, responsable du NAP, dans la direction du mouvement. Les autres membres du CPL ne sont pas vraiment associés aux travaux du bureau pendant la période insurrectionnelle. Ainsi, pour Robert Salmon, le représentant de Défense de la France, les priorités sont avant tout d’assurer la sortie du premier numéro non clandestin du journal Défense de la France et de trouver un local pour y installer officiellement le MLN. Il ne se rend à l’Hôtel de ville qu’une fois ses deux tâches réalisées, et n’y reste pas48. Max André, quant à lui, a reçu l’instruction « d’attendre l’ordre de venir à l’Hôtel de ville49 ».
Le CPL divisé par la trêve
12Pour la grande majorité des acteurs dirigeants de l’insurrection parisienne, la trêve des combats qui s’étend, cahin-caha, du 19 août au soir jusqu’au 22 août au matin, est la grande affaire de l’insurrection. Les appréciations sur l’opportunité d’un cessez-le-feu avec l’armée allemande sont très tranchées et sont calquées sur les oppositions de plus longue date au sein des institutions de la Résistance. Ceux qui sont depuis plusieurs mois attachés à la mise en œuvre d’un mouvement populaire massif sont naturellement opposés à la trêve, une fois l’insurrection lancée. Ceux qui sont attachés avant tout à la conquête des objectifs politiques symboliques sont, à l’opposé, favorables à son application. Au sein des institutions de la Résistance, cette opposition se dessine assez fidèlement entre les communistes et les non-communistes, avec des nuances assez minimes. Au sein du bureau du CPL, les deux groupes habituels s’affrontent, bien que Marie-Hélène Lefaucheux ne soit pas insensible aux arguments contre la trêve50. L’opposition durable entre deux stratégies de la prise du pouvoir et de l’insurrection trouve ici une conclusion inévitable : l’événement n’est pas analysé, n’est pas vécu de la même manière par les tenants des deux stratégies, ce qui aboutit à un conflit ouvert, alimenté par la tension de l’action et les peurs qu’elle suscite. Le flottement, l’incertitude, accentués par la dispersion du commandement et les contradictions des ordres reçus sont les conséquences immédiates de la trêve.
13Le cessez-le-feu est conclu autour de la préfecture de police le 19 août au soir, pour qu’Allemands et policiers puissent prendre en charge leurs morts et blessés laissés sur le champ de bataille. Ce cessez-le-feu est perçu alors comme une alternative à l’ordre d’évacuation de la préfecture donné par Alexandre Parodi, et appuyé par le général Rapp51, jugé inapplicable par les combattants de la préfecture de police. Par l’intermédiaire du consul de Suède Raoul Nordling, le contact est noué entre les résistants et l’armée allemande. Du côté de la Résistance, les responsables militaires de la région parisienne, le colonel Rol en tête, ne sont pas consultés. Les généraux Chaban et Rapp sont toutefois parties prenantes des négociations. Léo Hamon, Roland Pré et le général Chaban négocient directement, le 20 août au matin, avec Raoul Nordling pour que cette trêve soit étendue, à la fois dans le temps et dans l’espace, et qu’elle conduise à un retrait des Allemands de Paris, vu comme une sorte de « capitulation allemande52 ». D’après les notes de Léo Hamon, c’est une « issue inespérée53 ». Le cessez-le-feu est accueilli très favorablement par Alexandre Parodi et le général Chaban, représentants du général de Gaulle, inquiets des risques encourus par la Résistance et la population. À l’inverse, il est refusé en majorité par les FFI, par les communistes et par d’autres résistants qui considèrent qu’on trahit l’insurrection, et que les combats vont se déplacer en banlieue, où résistants et populations sont beaucoup plus vulnérables. Pour les dirigeants de la Résistance, le 20 et le 21 août sont des journées de négociations houleuses, en particulier au CNR.
14Le Comité parisien de la libération est directement impliqué dans la négociation pour un cessez-le-feu et l’évacuation de Paris par l’armée allemande. Dans le texte à destination de la population, il est mentionné comme un des signataires. Dans la délégation qui va rencontrer Raoul Nordling54, Léo Hamon est le seul représentant d’importance d’un comité de la résistance intérieure. Il est accompagné d’un membre de la délégation civile du GPRF, Roland Pré, et par le général Chaban, délégué militaire, mais également de Roger Besse, qui représente l’Union des syndicats au COMAC parisien, et qui est présenté comme le référent du CPL pour les Milices patriotiques55. Au sein même du CPL, la discussion sur la trêve se fait essentiellement à quatre, entre Jean Mons et surtout Léo Hamon d’un côté, et André Carrel et André Tollet de l’autre. Le 20 août au matin, un rendez-vous de liaison est prévu, mais la réunion n’a pas lieu, faute des principaux participants. Sont présents Léo Hamon, Jacques Piette (qui remplace Marie-Hélène Lefaucheux, qui a quitté Paris le 15 août, et qui n’y revient que le 20 vers midi), Roger Besse et Robert Ballanger, qui remplace provisoirement Albert Rigal, et aucune décision n’est prise56. C’est à la réunion du CNR, un peu plus tard, que Léo Hamon retrouve André Tollet, qui est tenu au courant des pourparlers57. Entre les deux membres les plus influents du CPL, le désaccord est constaté, ce qui oblige à retirer le nom du CPL du texte annonçant la trêve. Ce pourrait être un frein à la prise de décision, mais il faut bien constater que le CNR, premièrement, ne se soucie pas d’obtenir l’avis du CPL en son entier, puis estime que l’absence de ce dernier parmi les signataires n’est pas importante. Le résultat des négociations avec Raoul Nordling est validé par le CNR, par cinq voix contre une, celle de Pierre Villon58. Après cette réunion du CNR, Léo Hamon est invité à rencontrer André Tollet et André Carrel59. Marie-Hélène Lefaucheux, de retour à Paris, l’accompagne. C’est une « séance très violente60 ». Les positions nées des différences de stratégie sont bien affirmées. Elles sont dans la lignée de ce qu’ont fait les protagonistes depuis la séance commune avec le CNR, le 19 août au matin. Léo Hamon et Marie-Hélène Lefaucheux estiment que la trêve est la réponse à une opportunité61, et que l’occupation des bâtiments publics symbolise la victoire de la Résistance. Léo Hamon évoque également le fait qu’un des adjoints d’André Tollet, Roger Besse, était présent durant toutes les négociations et n’a pas fait d’objections62. André Tollet et André Carrel évoquent quant à eux un reniement de signature quelques heures seulement après le début du mouvement, d’autant plus que le CPL n’a pas été vraiment associé à la prise de décision, alors que, selon André Carrel, c’est lui « qui sait ce qui se passe dans Paris63 ». Léo Hamon, en tant que négociateur, est sous le feu des critiques. En dehors du CPL, les organisations de masse que sont le PC, la CGT et le FN présentent déjà une position commune, contre la trêve, et même un texte la dénonçant, proposé par André Tollet et auquel s’associe André Carrel, au nom du FN et du PC. Les deux hommes estiment représenter les masses parisiennes, qu’ils veulent remettre en mouvement, en leur parlant « à visage découvert64 ». La discussion ne trouve pas de conclusion même si Marie-Hélène Lefaucheux est visiblement troublée par ces arguments auxquelles elle trouve « une certaine force65 » et demande d’avoir l’avis de son mouvement. André Tollet répète son refus d’installer le CPL à l’Hôtel de ville et considère toujours que Léo Hamon n’y représente que le mouvement CDLR. Ce dernier se fait pourtant un « devoir d’y retourner66 », tout comme Marie-Hélène Lefaucheux.
15Il faut attendre l’arrivée à Paris de Georges Marrane67, le nouveau représentant du parti communiste au CPL, pour que la situation s’arrange. Maire d’Ivry-sur-Seine avant la guerre, et même président du conseil général de la Seine en 1936, Georges Marrane a gagné une réputation d’homme pondéré, responsable. Dans la Résistance, il a été l’un des principaux dirigeants du FN en zone sud. Avant d’arriver à Paris, son nom circule déjà au CPL puisqu’il a été proposé par le PC pour être le préfet de la Seine, sans réussite. Il est toutefois admis qu’il occupera à nouveau le poste de président du conseil général provisoire, quand celui-ci sera constitué68. C’est aussi, détail très important, un ami de Léo Hamon, qu’il a connu avant guerre et dans la clandestinité en zone sud. Arrivant à Paris, le 20 août, le premier geste de Georges Marrane est de se rendre à l’Hôtel de ville. Léo Hamon estime qu’il fait ce geste à défaut d’avoir pu nouer de liaisons avec la direction du parti communiste69. C’est possible, cependant, on peut à l’inverse faire l’hypothèse que Georges Marrane se rende à l’Hôtel de ville précisément pour y jouer un rôle politique, ou par exemple profiter d’une éventuelle vacance à la préfecture de la Seine. Informé de la situation par Léo Hamon, il insiste sur la nécessité de sauvegarder l’unité70.
16Première étape, le 21 août en début d’après-midi, le bureau du CPL se rassemble à nouveau dans son ensemble. Il s’agit sans doute la réunion de la plus importante de l’histoire du CPL. Les relations entre le duo André Tollet et André Carrel et Léo Hamon sont très mauvaises, et une cassure entre les organisations communistes et les autres est possible. Une affiche signée par le FN, l’UD, le PC et les FTP témoigne de la volonté de ces organisations de ne pas respecter la trêve71. Un autre texte du FN dénonce même la trêve comme une manœuvre allemande72, ce qui est perçu comme un acte de rupture par Alexandre Parodi, qui en prend connaissance le 21 août au soir, lors de la séance du CNR73. Toutefois, le CPL réussit à prendre une position unanime : la reprise du combat tout en conservant tous les bâtiments occupés. L’unanimité acquise au CPL en faveur de la rupture de la trêve représente un début d’apaisement, en tout cas la mise en sourdine des oppositions. D’après Georges Marrane, la réunion rassemble plus largement que le bureau, car il cite Max André parmi les présents74. Cependant, le procès-verbal ne donne la parole qu’aux membres du bureau et à Jean Mons75, et l’opportunité de solliciter les autres membres du CPL, avancée par Roger Deniau, est écartée pour des raisons pratiques76. Le souci de sauvegarder l’unité apparaît chez Georges Marrane et chez Léo Hamon. Seul Roger Deniau soutient encore la trêve, autant par crainte de massacres allemands que par solidarité avec le CNR qui l’a décidée. Ce dernier est critiqué par André Carrel et André Tollet pour avoir pris une décision sans consulter le CPL. Après une longue discussion77, un texte rédigé en commun présente les deux aspects évoqués au cours de la réunion : l’occupation des édifices publics, considérée comme une « première grande victoire78 », et la nécessité de continuer la lutte, pour « empêcher la circulation de l’ennemi79 », en construisant des barricades. Ce texte est ensuite soumis au CNR pour être définitivement validé, puis diffusé. Le CPL, en prenant l’initiative d’un appel à la relance des combats, a joué le rôle d’étincelle, mais c’est bien au CNR que tout s’est joué à chaque fois. De manière symptomatique, aucun membre du CPL n’est présent le soir à la réunion du CNR qui décide la fin de la trêve. Si Léo Hamon et Armand Maynial-Obadia ont fait le déplacement jusqu’à la place Denfert-Rochereau, où elle se tient, ils ont raté le rendez-vous et personne ne s’est inquiété de leur absence80. La décision officielle de rupture de la trêve a été prise le soir du 21 août, par le CNR, en accord avec la Délégation générale. Toutefois, dans les journaux du 22 et du 23 août, le texte du CPL est publié, accompagné d’un simple chapeau du CNR81, preuve que le texte du CPL est bien un texte d’unité.
17Le CPL peut alors abandonner pour de bon la conduite de l’insurrection aux FFI, et s’occuper plus intensément de ses prérogatives initiales, c’est-à-dire assister le préfet dans l’administration du département et de la ville de Paris. À partir du 22 août au matin, le CPL est à l’Hôtel de ville et, en compagnie du préfet, s’occupe des problèmes les plus urgents : la défense de l’Hôtel de ville, le ravitaillement, l’épuration et les arrestations. Ces tâches avaient jusqu’à présent été remplies par les groupes présents à l’hôtel de ville, sous l’autorité nominale du CPL, malgré l’opposition d’André Tollet. La trêve des combats, qui a mis en lumière les faiblesses du CPL en tant qu’organe de commandement, a permis, de l’autre côté, l’occupation massive, et la mise en défense plus efficace des bâtiments publics, notamment les mairies sous l’égide du Comité parisien de la libération. Dans les hôtels de ville occupés par la Résistance, les comités locaux de la libération suivent quant à eux assez scrupuleusement les directives données par le CPL et remettent en route l’administration locale. La prise du pouvoir par les CLL est aussi l’occasion d’un retour rapide à des formes de vie politique municipale, basées sur l’expérience locale de l’occupation et sur la situation de l’avant-guerre.
La réussite de la prise du pouvoir municipal
18En plus de son implication dans l’insurrection nationale qui se déroule à Paris, le CPL doit également gérer l’insurrection parisienne, c’est-à-dire la prise en main des leviers politiques et administratifs du département de la Seine. Les groupes locaux, en contact entre eux et en liaison avec le secrétariat du CPL à l’Hôtel de ville, sont malgré tout relativement indépendants et restent fidèles à leurs prérogatives initiales. Les tensions qui agitent les dirigeants descendent assez peu, bien que d’autres sources d’opposition existent. À l’échelle des communes et des arrondissements, les conséquences des réflexions politiques et stratégiques sont diversement subies. Toute l’action insurrectionnelle de ces localités se concentre autour de l’hôtel de ville, dont l’occupation est le signal de départ ou la conclusion victorieuse, selon les contextes. Les comités locaux de libération des communes suburbaines n’ont, en théorie, pas à gérer de cessez-le-feu, car la trêve ne s’étend qu’à Paris intra muros. En revanche, les équilibres politiques et les oppositions de partis, souvent hérités de l’avant-guerre, apparaissent parfois immédiatement après l’occupation de la maison commune par la Résistance, dans les premiers jours de l’insurrection. Dans les arrondissements, le point névralgique qu’est la mairie est occupé très rapidement par le CLL, les FFI et les policiers, qui sont au cœur du combat, quand celui-ci vient à eux.
19Le CPL a fortement contribué à la réussite de cette insurrection en donnant aux comités locaux une ligne de conduite claire. Son application a permis une transition relativement apaisée dans presque tout le département de la Seine et dans les arrondissements parisiens, sous l’autorité du CPL, considéré comme le garant de la nouvelle légalité départementale, celui vers qui se tournent les comités locaux82. À ses côtés, le préfet est, dans un premier temps, cantonné aux tâches administratives. Cependant, la volonté des membres du CPL de diriger l’insurrection nationale à Paris, à l’égal du CNR et de la Délégation générale, retarde le début de cette tâche de coordination et de liaison des comités locaux. Le CPL n’est officiellement installé à l’Hôtel de ville que le 21 août, et c’est seulement à partir du 22 que les membres du bureau y travaillent tous de manière permanente. Avant cette date, l’Hôtel de ville est tout de même un centre de l’insurrection, au même titre que la préfecture de police. Une organisation défensive est mise en place, pour répondre à l’affluence de combattants qui s’y rendent dès les premières heures de l’insurrection. Avant d’être un lieu de commandement, l’Hôtel de ville de Paris est d’abord un lieu symbolique, à occuper pour ce qu’il représente. Cette attitude vaut également à l’échelle de l’arrondissement et de la commune. Partout, le premier réflexe a été de se rendre maître de la mairie et, le cas échéant, d’y installer un conseil municipal issu de la Résistance, qui a pris en main l’administration du territoire. La plupart du temps, les hôtels de ville ou mairies sont devenus les postes de commandement locaux de l’insurrection. Dans certains lieux, l’autonomie du commandement couplée à la difficulté de communiquer avec le Comité parisien de la libération conduit les résistants locaux à prendre les commandes d’une micro-insurrection locale. Autre particularité de la prise du pouvoir en banlieue, le retour rapide de la vie politique locale. Les élections se préparent dès la fin du mois d’août 1944.
L’Hôtel de ville, centre de l’insurrection
20Le 19 août 1944, alors que l’insurrection débute, l’Hôtel de ville demeure le dernier lieu du pouvoir de l’État français à Paris. Pierre Laval a confié à Pierre Taittinger la responsabilité de représenter le gouvernement83, et celui-ci est bien décidé à remplir sa tâche. Le président du conseil municipal de Paris, nommé en 1943, essaie d’assurer une transition douce avec le Gouvernement provisoire de la République française, en tentant d’enrayer le mouvement insurrectionnel. Cependant, l’occupation de l’Hôtel de ville par des policiers et résistants le 20 août au matin met un terme à son action. Il est arrêté et conduit à la préfecture de police. Siège du « seul organe du gouvernement à Paris84 », comme le dit Pierre Taittinger, l’Hôtel de ville de Paris est aussi, le 25 août 1944, le lieu emblématique de la prise du pouvoir du gouvernement provisoire de la République française. La rencontre de toutes les résistances doit avoir lieu à l’Hôtel de ville. Une cérémonie de proclamation de la République y est prévue par Georges Bidault et Alexandre Parodi, avant le début de l’insurrection, qui doit comprendre en outre « l’acclamation du gouvernement provisoire et du général de Gaulle85 ». À ces divers titres, il fait partie des objectifs de la Résistance, listé par le COMAC parisien au mois d’août86.
21Dans ses murs, des éléments résistants ont constitué un comité de libération. Les archives manquent pour déterminer avec précision son action clandestine. D’après Jacques Kosciusko-Morizet, l’un des responsables militaires de l’Hôtel de ville, ce comité, dirigé par René Lucien et Louis Labri, est plus ou moins rattaché à Libération-Nord87. Pour beaucoup de résistants parisiens, la symbolique républicaine qui s’attache à l’Hôtel de ville en fait également le lieu naturel du combat libérateur, « l’endroit traditionnel d’où partaient les insurrections88 ». Cette idée est partagée par certains étrangers de passage à Paris. En témoigne la volonté de R. V. Caballero de Bedoya, « envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du Paraguay auprès de sa majesté le Roi des Belges89 », qui souhaite « absolument […] remettre deux fusils en insistant sur le fait que ces fusils étaient deux œuvres d’art avec des crosses incrustées d’argent et d’or90 », pour aider les combattants de l’Hôtel de ville.
22L’occupation de l’Hôtel de ville a été préparée, en particulier par l’état-major des FFI de la Seine et le commandant Dufresne, du mouvement CDLR91. Il se présente à l’Hôtel de ville le 19 août92 et Pierre Taittinger lui signifie que les FFI pourraient occuper le bâtiment à partir du lendemain, quand « Paris sera débarrassé en grande partie des troupes allemandes93 ». Un petit groupe composé de membres des Équipes nationales94 a pris position autour du bâtiment. Les membres du comité de résistance de l’Hôtel de ville sont également prêts à recevoir les nouvelles autorités95. Ainsi, la veille de l’arrivée de Léo Hamon qui prend possession de l’Hôtel de ville au nom du CPL, les modalités de cette occupation sont parfaitement définies, avec une nuance de taille, le CPL n’est pas impliqué dans ces plans. Comme pour la préfecture de police, occupée par les policiers le 19 août au matin, sur l’initiative d’Yves Bayet, responsable du NAP, l’occupation de l’Hôtel de ville ressemble à une opération bien montée. Les récits des acteurs, en particulier celui de Léo Hamon, qui évoque la nécessité d’occuper l’Hôtel de ville avant le début de la trêve, oublient souvent cette préparation, qui a pourtant permis que, le 20 août au matin, le petit groupe composé de Léo Hamon, Roland Pré, Henri Ribière, Albert Bayet, Roger Stéphane, Armand Fournet, des policiers et des membres de la permanence de CDLR de la rue Saint Jacques, puisse rentrer très facilement dans l’enceinte du bâtiment. La prise de l’Hôtel de ville depuis la préfecture de police est toutefois mise en scène par Léo Hamon comme une sorte de cérémonie, où l’ensemble de la Résistance doit être représentée symboliquement : il rassemble des combattants, des policiers, mais aussi des « femmes en hommage à toutes celles qui depuis très longtemps luttent avec nous96 ».
23C’est une initiative personnelle, dictée par l’événement, mais assez bien préparée, qui a fait passer officiellement l’Hôtel de ville du côté de la Résistance. La passation de pouvoir officielle est l’occasion pour Léo Hamon de faire une déclaration solennelle dans laquelle il cite les mandants au nom duquel cette prise de position est faite. Naturellement, c’est d’abord « au nom du Comité parisien de la libération97 » qu’il agit. Proche de la délégation, il est également naturel pour lui d’occuper ce bâtiment « pour le compte du gouvernement provisoire de la République98 ». Soucieux de symbolique républicaine et attaché à la souveraineté populaire, c’est également pour le compte du « peuple de Paris99 » qu’il agit. Ainsi, tout en menant « son jeu sur le terrain100 », Léo Hamon place toute de même l’Hôtel de ville, le 20 août au petit matin, au cœur de l’insurrection. L’arrivée, quelque temps plus tard, de Marcel Flouret, donne encore plus de crédit à cette passation de pouvoir sans accroc, bien que le préfet de la Seine ne soit pas officiellement installé avant le 22 août, en même temps que le CPL. Dès le 20 août, l’Hôtel de ville devient un lieu de rendez-vous des dirigeants de la Résistance. Georges Bidault, le président du CNR, y passe plusieurs fois, tout comme Alexandre Parodi, Charles Luizet et le colonel Lizé101.
24Une confrontation avec l’ancien pouvoir est inévitable. Pierre Taittinger est catastrophé de voir s’installer au sein même de l’Hôtel de ville, une insurrection selon lui prélude à une révolution communiste, elle-même synonyme de destruction et de massacres. La relation de son entrevue, le 20 août, avec ceux qu’il appelle « les commissaires du peuple102 » de l’Hôtel de ville, le montre bien. Parmi ces derniers, on reconnaît, sans trop de doute, Jean Mons103. Pierre Taittinger lui prête des « opinions communistes […] révolutionnaires 100 %104 » et l’intention de bâtir un nouveau régime « sur les ruines fumantes de Paris105 ». Il semble invraisemblable que Jean Mons, ou n’importe quel autre membre ou proche du CPL, ait pu tenir de tels propos. Cette vision de la Résistance est très proche de celle des Allemands, qui ont publié à la même époque un tract dénonçant les dangers d’une insurrection communiste et terroriste106.
25Le 21 août, à 14 heures, le CPL tient sa première séance à l’Hôtel de ville107. Il est décidé que Léo Hamon et Armand Maynial-Obadia restent à l’Hôtel de ville, au titre de délégués permanents du CPL, cependant, tous les membres du bureau du CPL s’installent définitivement dans l’Hôtel de ville dès le lendemain, après une dernière réunion hors les murs. Les membres du CPL décident leur installation « en permanence à l’Hôtel de ville » où des commissions sont constituées, présidées chacune par un membre du bureau108. Ce même 22 août, au soir109, Marcel Flouret est officiellement installé par Jean Mons, au nom d’Alexandre Parodi, et par André Tollet pour le Comité parisien de la libération, en présence de Georges Marrane, Marie-Hélène Lefaucheux et Léo Hamon110. Alexandre Parodi vient ensuite confirmer Marcel Flouret dans ses fonctions. C’est le CPL qui installe le préfet, pour bien montrer que le fonctionnaire tient en partie sa légitimité de celle des combattants. À partir de ce moment, la prise du pouvoir est actée, qui fait presque figure de passation de pouvoir entre le CPL et le préfet, le fameux « chant du cygne111 » cher à Adrien Dansette.
26L’Hôtel de ville est un lieu central pour beaucoup de combattants, qui y voient « le centre de la résistance112 ». En conséquence, plusieurs personnes ont été considérées (ou se sont déclarées) responsables militaires de l’Hôtel de ville : le lieutenant Louis (Louis Labri), le commandant Stéphane (Roger Worms), le lieutenant Devillers (Jacques Kosciusko), et le commandant Landry (Aimé Lepercq), premier représentant de l’OCM au CPL et chef des FFI de Paris à la fin de l’année 1943. Il se voit confier cette mission à sa sortie de la prison de Fresnes, installé par le colonel Lizé, qui se déplace pour l’occasion à l’Hôtel de ville113. Sans être un lieu vraiment stratégique à l’image de la préfecture de police, l’Hôtel de ville, entre les quais et la rue de Rivoli, voit défiler sous ses fenêtres de nombreuses unités allemandes. La première urgence est la mise au point d’un plan de défense, établi par Jacques Kosciusko114 qui répartit des hommes armés sur toutes les façades du bâtiment115 et organise le contrôle des entrées et des sorties116. De ses fenêtres partent des attaques, qui ne sont pas freinées par la trêve117, qui font des prisonniers et permettent un équipement de plus en plus complet118. Elles obligent à la mise en place de structures pour garder les prisonniers, allemands ou miliciens, en attendant d’être jugés bien que la tentation d’exercer une justice immédiate existe parfois119. Selon Jacques Kosciusko, au moins 400 personnes dans l’Hôtel de ville étaient attachées à la défense du bâtiment et à la conduite de l’insurrection.
27Depuis le 20 août, une permanence civile est installée par des résistants du mouvement CDLR à l’Hôtel de ville. Le bureau du préfet sert de poste de commandement de ce groupe d’une trentaine de personnes120, installé par Léo Hamon le 20 août et dirigé par Pierre Alekan et Jacques Huteau121. Pierre Alekan, dit Allard, est institué secrétaire du bureau permanent du Comité parisien de la libération, au même titre qu’Armand Maynial-Obadia122. De fait, cette permanence fait également office de liaison pour le mouvement CDLR, mais sa principale tâche est de nouer des contacts avec les hôtels de ville occupés par les CLL, en particulier dans les arrondissements parisiens. Le contact se fait par téléphone, à l’initiative de l’Hôtel de ville la plupart du temps, et fait l’objet de compte rendu. Un questionnaire est mis au point qui reflète les préoccupations du CPL123. Il s’agit, dans l’ordre, de la composition du CLL, de la situation militaire, des arrestations, du ravitaillement et des réquisitions effectuées par les organisations de résistance. La priorité est de connaître la composition du CLL, afin de vérifier sa conformité. Les membres du secrétariat sont tous des membres de CDLR, ce qui induit forcément un souci récurrent de la représentation du mouvement dans chaque comité124 et un certain nombre des communications concerne directement l’activité du mouvement, essentiellement la nomination d’un délégué dans un arrondissement ou une commune. Entre le 22 et le 24 août, une trentaine de conversations téléphoniques par jour ont été résumées. Les deux sujets les plus abordés sont la situation militaire des hôtels de ville et la composition du nouveau pouvoir municipal. Le CPL, définitivement installé à l’Hôtel de ville, examine avec attention ces messages. Les membres de la commission des comités locaux du CPL sont invités à se répartir la tâche125, et une tournée des mairies est même prévue dans le but d’« aplanir les incidents126 », donner des directives et recueillir les suggestions.
28L’Hôtel de ville est également un centre de liaison entre l’insurrection et les armées alliées en marche. De l’intérieur vers l’extérieur, un motard est envoyé pour joindre les troupes alliées le 23 août127. De l’extérieur vers l’intérieur, le colonel Haskell, adjoint du général Kœnig128 et membre de l’OSS, et son adjoint le Lieutenant-colonel Paul Van der Stricht reçoivent pour mission du général Patton, le 23 août, « d’aller dans Paris et d’essayer d’arrêter l’insurrection129 ». Les deux hommes, tout naturellement, se rendent à l’Hôtel de ville, en jeep, le 24 août. D’après Paul Van der Stricht, ils rencontrent « une demie-douzaine d’individus qui se proclamaient les chefs du mouvement de résistance du lieu ; ils nous accueillirent avec moins d’enthousiasme que nous nous y attendions130 » et assistent à la suite des événements comme témoins. Pour ceux qui viennent de l’extérieur, a fortiori pour un Américain et un Belge, l’Hôtel de ville est, sans hésitation possible, le centre de l’insurrection.
29Le 21 août dans l’après-midi, la première réunion du CPL à l’Hôtel de ville est, symboliquement, la première réunion où le CPL se préoccupe des problématiques administratives, domaine où Georges Marrane laisse voir son expérience d’élu131. À partir de ce moment, les réunions du Comité parisien de la libération à l’Hôtel de ville, portent en grande partie sur la continuité des services publics pour répondre aux besoins de la population, tâche dont s’empare également Marcel Flouret132. Une coopération s’établit entre les deux pouvoirs, ainsi qu’avec le préfet de Police, Charles Luizet133. Chaque membre du CPL se saisit de son sujet de prédilection, en prenant la présidence d’une commission134. Marie-Hélène Lefaucheux est installée à « l’assistance publique135 », Roger Deniau est délégué au ravitaillement. L’obligation du rationnement pousse le pouvoir politique et administratif à prendre des mesures d’urgence, pour gérer l’approvisionnement d’une ville en insurrection. Une grande autonomie est laissée aux comités locaux, y compris pour faire des réquisitions136, quand d’autres services publics sont plus contrôlés. Malgré le contexte compliqué, beaucoup d’employés des différents services (voiries, ramassage des ordures, eau, électricité, gaz) sont à leur poste137 et certains services sont même très occupés : des employés de la voirie sont réquisitionnés pour la construction de barricades138. La distribution du gaz est également très surveillée car les combats pourraient causer des explosions dévastatrices139. Pour couvrir au mieux toutes ces nouvelles prérogatives, de nouvelles commissions sont instituées, notamment pour l’information et la presse, ainsi qu’une commission de police, chargée de l’épuration. Révélateur de la mutation du CPL, un communiqué est publié qui donne les noms des membres du bureau du Comité parisien de la libération140. Il est également affirmé la volonté de réunir dès que possible le comité plénier.
La reconquête des maisons communes
30Le processus d’occupation de la maison commune et de prise en main de l’administration se réalise dans le département de la Seine entre le 18 et le 24 août. La libération de Paris et celle de la Seine-banlieue sont deux processus étroitement liés, mais des expériences assez différentes pour les acteurs. Dans Paris intra muros, si chaque arrondissement, parfois chaque quartier, vit sa libération, une forte relation s’établit avec les autorités de l’Hôtel de ville, le CPL en tête. En banlieue, ce lien est plus distendu et l’hôtel de ville local est souvent le véritable centre politique et militaire de l’insurrection. L’occupation de la mairie est un événement qui possède une charge symbolique très forte. Les mairies deviennent ensuite, au même titre que le commissariat, le poste de commandement de la Résistance dans ces territoires et le lieu de rendez-vous.
31Dans les communes de la Seine, à la différence des arrondissements, les membres des comités locaux de libération qui doivent prendre possession de la mairie ne peuvent totalement s’affranchir de la situation politique de la commune avant-guerre. Dans certains cas, des anciens élus sont largement intégrés au processus de rétablissement de la légalité, parfois au détriment du CLL. Dans les arrondissements, le maire et les adjoints ne sont pas élus. Aucun ne revendique d’ailleurs, au moment de la libération, de rester à son poste. Ce statut politique et administratif particulier est provisoirement remplacé, au moment de la libération, par une situation nouvelle. Les mairies d’arrondissements font l’expérience d’un pouvoir municipal plus politisé. Les CLL se constituent sur le modèle du CPL dans la plupart des cas et sont parfois éloignés de la composition politique et sociologique de l’arrondissement. Philippe Buton a mené une analyse fine de la manière dont la mairie du 11e arrondissement a été occupée, au début de l’insurrection, par les organisations de résistance locales. C’est par un défilé de ces organisations à la mairie dans les premiers jours de l’insurrection que se fait la passation de pouvoirs. Pour Philippe Buton141, cette façon de s’emparer de la mairie est particulièrement employée par les organisations communistes ou proches du parti communiste. Ce schéma se vérifie effectivement dans le 11e arrondissement, mais n’est pas le schéma unique de l’occupation de la mairie, s’agissant de la méthode ou de la coloration politique de ses acteurs. Dans les communes de banlieue, l’expérience de la libération est liée à la façon dont le territoire a été investi par l’occupant, ainsi que par le parcours des armées alliées et la retraite des troupes allemandes. Dans les communes les plus éloignées du champ de bataille, la transition a lieu très rapidement. Dans d’autres, c’est seulement avec l’arrivée des blindés français ou américains que le nouveau pouvoir municipal peut être installé.
32Si la communication est globalement satisfaisante dans Paris intra muros, c’est moins le cas en banlieue où une grande partie de la population n’est informée du cours des événements que par la radio et les rumeurs. Des informations parcellaires ou erronées circulent au gré des déplacements des habitants. Dans des villes de banlieue assez éloignées de Paris, comme par exemple à Fresnes142 ou à Boissy-Saint Léger143, la nouvelle de la libération totale de la ville, du fait de son annonce à la radio, se diffuse de bouche en bouche le 23 août 1944144. Les CLL pâtissent comme la population de manque de communication. À Colombes, un différend autour de la composition du CLL n’a pu être résolu car « les directives de Paris arrivaient très mal145 ».
33Philippe Buton fait la démonstration que le parti communiste et les mouvements qui lui sont affiliés ont pu, dans certains lieux, contrôler suffisamment d’organisations de résistance pour constituer de fortes majorités dans les assemblées locales, à la faveur de l’insurrection146. Il parle ainsi d’« idéal-type communiste147 » de la prise du pouvoir. Le mimétisme des CLL et du CPL, entraîne de toute façon une forte représentation des organisations communistes. Cette prépondérance quantitative se double fréquemment d’une grande activité publique qui laisse peu de place aux initiatives d’autres groupements qui ont parfois du mal à cacher un certain agacement148. Cependant, on ne peut mettre au crédit du seul parti communiste la volonté d’occuper au plus vite les hôtels de ville. Pierre Stibbe, de CDLR, s’est félicité que « les militants de CDLR [aient pris] les mairies de la région parisienne presque partout les premiers, devançant souvent les militants du PC qui pourtant étaient actifs149 ». Le mouvement CDLR, pour réussir à être présent dans toutes les mairies, pare parfois au plus pressé. Roger Grenier, membre du secrétariat de l’Hôtel de ville, est, par manque de personnel, délégué de CDLR dans le 2e et le 18e arrondissement. Mobilisé par ses fonctions à l’Hôtel de ville, où il est notamment en charge de la constitution d’un embryon de service de presse150, il recrute deux délégués CDLR, dans la foule rassemblée devant les mairies de ces deux arrondissements. Ces tout nouveaux membres du CLL ont pour qualité principale d’avoir « une bonne tête151 ».
34Au reste, le fait d’arriver le premier à l’hôtel de ville n’est pas une garantie pour la prise du pouvoir, et la composition du comité local est très fréquemment amendée dès la fin de la période insurrectionnelle, en particulier en banlieue où le CLL doit parfois composer avec les anciens élus. C’est particulièrement le cas là où les conseils municipaux communistes ont été dissous en 1939. Dans ce cas, le CLL n’a souvent pas son mot à dire quant au retour de l’ancien maire et de son conseil municipal, qui reprend sa place, parfois comme si le CLL n’existait pas. Cette situation a pour origine la contradiction entre les deux grands principes du retour à la légalité républicaine municipale, qui coexistent dans l’ordonnance du 21 avril 1944152, c’est-à-dire les tendances manifestées lors de la libération, et les élections de 1935. Le CLL représenterait les tendances actuelles de la population, tandis que l’ancien conseil représente la continuité électorale. À Clamart, dès le 23 août 1944, une distinction formelle est effectuée entre le CLL, chargé des opérations militaires et de l’épuration, et le conseil municipal provisoire pour les affaires municipales, qui est reconstitué à l’image de celui de 1939 (27 communistes, 2 socialistes, 1 radical)153. Cette solution est adoptée à l’unanimité moins une voix (celle du parti socialiste) et une abstention du délégué CDLR154. À Ivry-sur-Seine, le conseil municipal communiste d’avant-guerre est remis en fonction dès le 19 août au soir, sous la présidence de Georges Marrane155. Les organisations membres du CLL y sont intégrées, mais ne reçoivent aucun poste d’adjoint. C’est le même processus à Gennevilliers où Waldeck L’Huillier, ancien adjoint de Jean Grandel, fusillé à Châteaubriant, revient le 22 août et est élu maire dès le 25 par le CLL, qui perd à partir de ce moment toute fonction administrative156.
35Même dans les communes urbanisées de la petite couronne, le schéma de la libération est lié à ce qu’on pourrait appeler le cercle villageois. Beaucoup de banlieusards, y compris les résistants, attachés à leur petite patrie, voient la libération de leur commune comme une fin. Dans la période troublée qui précède cette libération, les notables sont des cadres vers lesquels une partie de la population peut se retourner. Ainsi, certains curés ont pu jouer un rôle important, comme médiateurs, tel celui de Notre-Dame de Vincennes157. Le notable par excellence reste le maire, élu ou non, personnalité éclairée au service de sa communauté. Ceux qui cèdent leur place aux CLL mettent en avant le sacrifice, la défense des intérêts de la population dont ils avaient la charge et se défendent d’avoir eu une quelconque action politique ou répressive158.
36L’attitude de la Résistance vis-à-vis du maire sortant est le plus souvent clairement énoncée par le CLL dès sa prise de pouvoir, qui a parfois lieu en présence de l’ancien maire, comme une sorte de passation de pouvoir présidentielle159. À l’exception des maires de banlieue qui ont joué un rôle politique important au sein de l’État français, en particulier les anciens communistes et socialistes passés dans les partis collaborationnistes, systématiquement arrêtés et internés, le sort des anciens maires est en général assez souple : destitués, ils ne sont pas arrêtés. Certains sont même conservés à disposition pour aider le nouveau pouvoir à prendre la mesure de ses nouvelles prérogatives. À Colombes, le 23 août, l’ancienne municipalité est toujours présente aux côtés du CLL pour signer « les actes administratifs160 ». Les maires qui ont pris des positions nettement favorables à la collaboration abandonnent leur poste de peur des représailles. C’est le cas de Jean-Marie Clamamus à Bobigny, qui échappe pendant quelques jours à l’arrestation, à la différence de son fils, milicien, arrêté le 26 août et exécuté aussitôt, et également d’Émile Cresp à Montrouge161, de Gustave Lesesne à Saint-Ouen162. Marcel Marschall, maire de Saint-Denis, et un des principaux dirigeants du PPF, est parti en Allemagne avec Jacques Doriot163. Quant à Georges Gérard, maire socialiste du Kremlin-Bicêtre, il est abattu dans son bureau le 18 août164, sans qu’on connaisse réellement les circonstances de cette exécution.
37Certains maires, nommés ou confirmés par l’État français, n’acceptent pas leur remplacement par la Résistance, dicté par les principes de l’ordonnance du 21 avril 1944. À Vincennes, Léon Bonvoisin ne s’imagine pas du tout laisser son siège, malgré les événements qui s’annoncent. Le 19 août, il met en place un plan de détresse et fait plusieurs apparitions publiques, même après la mise en place du CLL, à partir du 21 août165, ce qui est bien accueilli par une partie de la population166, mais pas par les résistants167. Jusqu’au 24 août, Léon Bonvoisin reste actif, notamment pour essayer de faire libérer les otages détenus dans le château168, et déclare qu’il ne se retirera que sur l’ordre formel du préfet de la Seine169.
38Des élus font valoir leurs droits, à la fois issus du suffrage universel et de la Résistance. Quelques maires restés en place pendant toute la guerre, comme Fernand Schwartz à Villeneuve-La Garenne ou Gaston Richet à Châtenay-Malabry170, peuvent également faire valoir une participation active et incontestable à la Résistance. Le statut de résistant conjugué à une expérience d’élu donne des candidats très crédibles, difficiles à contester. Au Bourget, Maurice Drouard, fondateur d’un groupe du mouvement Libération, a été conseiller municipal de 1929 à 1935 et nul doute que cette expérience a joué en sa faveur, au moment d’être élu président du CLL de la ville. Cependant, la libération de la banlieue parisienne est avant tout marquée, d’un point de vue politique, par le retour des élus communistes déchus en 1939 et 1940, qui se fait de manière naturelle. À Fresnes par exemple, le registre des délibérations, à la date du 24 août, mentionne que Théodore Rossat, élu peu avant (sans doute au cours de la réunion du 13 août171) président du CLL, cède sa place à Maurice Catinat, l’ancien maire172, bien que le conseil municipal d’avant-guerre, très durement touché par la répression, ne peut être remis en place entièrement173. À Clamart a lieu un processus assez singulier. Un CLL très étendu est en place et organisé bien en amont de la libération. Il se réunit régulièrement à partir du 12 août au moins pour préparer la prise du pouvoir174, à tel point que le président de la délégation spéciale, Paul-Elie Pujo, essaie de se rapprocher du CLL pour gérer avec lui la passation de pouvoir. Cela lui est refusé175, mais le CLL ne dénigre pas pour autant en bloc l’ancienne municipalité. Lors de la prise de la mairie, le lendemain, le premier adjoint est admis au CLL176, et il siège à la réunion suivante, au cours de laquelle les élus déchus de 1939 sont également invités à participer. Par la suite, les contacts continuent entre le CLL, l’ancienne municipalité et la municipalité qui l’a précédée, certains élus étant conservés pour leur connaissance des dossiers en cours177. Dans les arrondissements, du fait du statut particulier des maires et adjoints souvent des notables proches des partis modérés, la composition politique des CLL des arrondissements parisiens représente évidemment un plus profond bouleversement.
39Une fois installés, les CLL représentent l’autorité républicaine sur leurs territoires. Leur action va très rapidement s’effectuer dans les formes traditionnelles du pouvoir municipal. Pour annoncer sa prise du pouvoir, le CLL utilise les formes les plus officielles et fait appel au vocabulaire administratif habituel. L’appellation « comité local de libération » est porteuse de sens mais le terme « délégation spéciale » est souvent utilisé pour désigner le nouveau pouvoir, terme plus connu de la population, et plus exact administrativement178. Dans ce contexte, le procès-verbal d’installation de la nouvelle municipalité est un document précieux, bien qu’il n’est pas réalisé par tous les CLL179, et pas toujours à la date d’entrée dans la mairie180. L’annonce en public est également utilisée181, mais la présence allemande finissante s’accommode mal de ces démonstrations, au moins dans les premiers jours de la libération. Le 20 août, à Nanterre, Raymond Barbet tente de prendre la parole au balcon de la mairie, mais s’enfuit devant l’arrivée des Allemands182. Le 21 août, à Courbevoie, les Allemands ouvrent le feu sur la foule rassemblée devant l’hôtel de ville183. Des présentations publiques des nouveaux conseils municipaux ont lieu le 23 août, dans un contexte un peu plus calme. Ce jour-là, les habitants d’Issy-les-Moulineaux ont « ratifié les responsables des organisations de Résistance » dans une cérémonie devant la mairie184. Une cérémonie du même type a lieu à Montreuil185. Les premiers enterrements des victimes, combattants ou civils, de l’insurrection permettent également au nouveau pouvoir d’affirmer la nouvelle légitimité. En présence du nouveau pouvoir, ces cérémonies sont souvent l’occasion de la première apparition publique du CLL. C’est le cas au Perreux, où les victimes de l’attaque de la mairie du 19 août sont enterrées le 21186, et à Clamart, où les FFI tués dans les combats du lieu-dit le Tapis vert le sont le 22 août, en présence de l’ensemble du comité local de libération187.
Entre combat et administration
40Presque partout dans le département de la Seine, le centre de direction est l’hôtel de ville, et l’action militaire des FFI, policiers ou Milices patriotiques commence le plus souvent par une mise en défense de ce poste de commandement. Le 19 août 1944, le CLL du 18e arrondissement, à peine installé à la mairie, fait afficher un texte dans lequel il s’annonce responsable de « la Défense de l’arrondissement188 ». Cela peut donner lieu à une confusion des missions des différents organismes chargés de mener l’insurrection. Si les directives prises par le CPL quelques jours avant la libération laissaient une « très large initiative189 » aux CLL dans les journées d’insurrection, le 23 août 1944, André Tollet déclare au cours d’une séance du bureau que les CLL ne doivent pas « s’occuper du militaire190 », mais plutôt mobiliser la population. Cette tâche est bien remplie par certains CLL, faisant appel à la tradition insurrectionnelle parisienne, en particulier celle de la Commune de Paris. Pour beaucoup, le souvenir de la Commune est encore très fort et sert d’inspiration ou de repoussoir191. Pour les résistants communistes, syndicalistes ou militants d’autres partis de gauche, en particulier dans les arrondissements populaires de l’Est parisien, la Commune est une référence. Dans le 18e et le 20e arrondissement, les CLL invitent, par des affiches placardées dans les rues, à s’inspirer de l’exemple de ceux qui ont mené « une lutte héroïque et historique192 », en particulier les « héros de 71193 ».
41Au-delà de cette dimension symbolique, les vingt mairies d’arrondissement offrent un maillage intéressant de points d’appui pour les FFI. De plus, dans beaucoup de cas, le commissariat central de l’arrondissement se trouve dans le bâtiment, et les policiers insurgés font donc partie de l’effectif défensif et offensif de la mairie194. Ainsi, les mairies d’arrondissement, et leurs alentours immédiats195, deviennent de facto des lieux de combats, des lieux de garnison de groupes francs pour la guérilla, et des lieux de garde des prisonniers. Certaines mairies ont été prises pour cible par les Allemands : celles du 5e arrondissement, le 22 août au matin196, du 7e arrondissement, le 23 août en fin d’après midi, et le 24 août dans la matinée197, du 10e arrondissement, le 19 août au soir198, du 13e arrondissement, le 24 août dans la matinée199 et celle du 20e arrondissement, le 20 août à 16 heures200. Dans le cas des 5e et 13e arrondissements, c’est le commissariat de police qui est visé201. Ces cinq mairies ont pour point commun d’être situées à proximité immédiate de bâtiments stratégiques pour l’armée allemande ou de voies de communications importantes, notamment la mairie du 5e arrondissement, très proche du palais du Luxembourg où sont casernées de nombreuses troupes et une grande partie des chars allemands présents dans Paris.
42La mairie n’est pas seulement un « fortin202 ». Au minimum, elle est un poste de commandement de la résistance locale203, souvent le siège des multiples états-majors FFI204, mais, plus souvent, elle est le point de départ de nombreuses actions offensives, dans les alentours immédiats, ou bien dans des secteurs plus éloignés205 pour combattre dans les arrondissements voisins. À la mairie du 9e arrondissement, les FFI partent combattre dans l’arrondissement, ou vont prêter main-forte là où la situation est plus critique206. Leurs voisins du 10e arrondissement sont acculés autour de leur mairie, rue du faubourg Saint-Martin. Une situation difficile qui a conduit à la conclusion d’une trêve avec les Allemands, le 22 août207.
43En dehors de Paris, des expériences contrastées coexistent. Certaines communes éloignées des voies de communication et des zones stratégiques ont connu une libération sans histoire. Les combattants désireux d’en découdre vont proposer leurs services à leurs voisins, comme à Bois-Colombes208, à Clichy209 ou Bagnolet210. La trêve conclue à Paris ne s’étend par à la banlieue, l’idée est même de combattre en banlieue. Cependant, l’information fait l’objet d’une diffusion officielle par le CLL dans plusieurs communes, aux Lilas211, à Bagnolet212, Clamart, Vanves et Malakoff213. Comme dans Paris, un nombre significatif de mairies ont été attaquées. En banlieue nord-est, à Neuilly-sur-Seine214 et à Colombes215, l’offensive a été poussée jusqu’au bout et le bâtiment occupé pendant quelque temps. D’autres mairies ont été attaquées, notamment, celles de Montreuil, dès le 18 août en fin d’après-midi, de Stains216 et du Perreux217 le 19 août, celle de Saint-Denis le 20 août, peu après son occupation218, celle d’Aubervilliers, le 20 et le 22 août219, ou encore celle d’Asnières-sur-Seine le 24 août au matin, ce qui oblige à son évacuation provisoire220. Comme pour les mairies d’arrondissements, ces mairies sont attaquées en représailles des tirs lancés des fenêtres de l’hôtel de ville au passage de convois allemands, ou bien à cause de leur emplacement. La mairie d’Aubervilliers occupe une « bonne position stratégique221 », au carrefour des principales avenues de la ville, et sur le passage des unités allemandes qui refluent du fort de l’Est, à Saint-Denis, vers la route nationale 3. Cependant, comme à Paris, c’est autour d’objectifs plus stratégiques que se concentrent les combats en banlieue. Les forts sont des lieux essentiels, en particulier dans l’Est. Le fort de Charenton est miné222, le fort de Nogent voit des combats très durs223. Le fort du Mont Valérien est évidemment un objectif important au même titre que celui de Romainville, dont les derniers internés sont exécutés sommairement, tout comme à Vincennes où des insurgés parisiens, en particulier des policiers, sont fusillés. Dans le fort du mont Valérien sont également retranchés des soldats allemands et des miliciens, qui se rendent à un officier de la 2e division blindée le 26 août au matin224.
44Pour sécuriser leur retraite ou pour se préparer au mieux aux combats contre les alliées, les troupes allemandes utilisent régulièrement la population. À Fresnes, Pantin, Noisy-le-Sec, Saint-Denis225, Clamart, au moins, la prise d’otage est utilisée. On trouve souvent parmi les otages des notables, du personnel de la mairie, administratif ou des membres du CLL, voire l’ancien maire. À Fresnes, les Allemands ont pris dix otages, dont le curé, et annoncent leur volonté de les fusiller « s’ils trouvent encore une seule affiche de la Résistance à Fresnes226 ». À Pantin, le président du comité local de libération, Charles Bertrand, fait partie des dix personnes arrêtées par les Allemands227. Il n’est libéré que le 24 août. À chaque fois, c’est la proximité du champ de bataille ou d’un lieu stratégique, qui pousse l’armée allemande à adopter ce type de comportement228, ou bien la volonté de procéder des échanges de prisonniers, comme à Colombes229.
45La libération de la banlieue est également beaucoup plus liée à l’avancée des alliées. Au sud, les Allemands sont présents massivement jusqu’à l’arrivée de la 2e division blindée, ce qui donne lieu a des combats meurtriers, notamment à Fresnes le 24 août. Les grands axes routiers que sont les RN 20 et 186 sont protégés par l’artillerie allemande et la prison, quoique vidée de ses prisonniers politiques, enferme d’importantes troupes. C’est le 24 août qu’a lieu la passation de pouvoirs230, alors que les combats durent toute la journée. Autre cas particulier, la mairie de Montrouge, siège d’une Kreiskommandantur231, ne peut être occupée par le comité de libération avant le 24 août. En banlieue nord, le retour offensif de l’armée allemande, bien que très meurtrier, s’inscrit moins dans le cadre insurrectionnel que dans celui d’une bataille plus traditionnelle entre troupes allemandes et françaises. Si les territoires, et leurs habitants, sont très touchés par ces combats qui durent du 25 au 27 août, le pouvoir municipal n’en est pas directement affecté.
46Pour les comités locaux, l’installation à la mairie est avant tout synonyme de prise en main de l’administration locale. Les membres des CLL sont très vite confrontés à des problématiques très éloignées du combat résistant, en prise directe avec la population, et à son service. D’après Robert Bétolaud, membre de la commission des CLL du CPL, les CLL « ont évité la pagaille dans le système232 ». C’est une des raisons pour lesquelles certains anciens élus sont traités avec ménagement et utilisés pour guider les CLL dans leurs nouvelles tâches. De la même manière, la plupart des secrétaires généraux des mairies, personnages essentiels à la bonne marche de l’administration, sont conservés et se mettent au service des nouveaux occupants des hôtels de ville, pour garantir la continuité du service public. Plusieurs mairies annoncent, le 22 ou le 23 août un service « normal233 » ou presque, et des employés « au complet234 » ou presque. D’autres lieux sont confrontés à des difficultés, souvent liées à la situation politique et en conséquence d’une épuration hâtive235.
47Une des principales prérogatives du pouvoir municipal est de tenir à jour l’état civil, tâche à la symbolique républicaine incontestable236. La continuité de l’enregistrement de l’état civil permet d’affirmer la permanence des services publics, malgré la passation des pouvoirs. La question la plus épineuse, d’un point de vue juridique, est celle des mariages car l’acte nécessite une autorité reconnue. D’après le secrétariat du CPL à l’Hôtel de ville, ils doivent être célébrés « en cas d’urgence seulement237 ». À Vanves, le CLL avait laissé l’ancien maire célébrer un dernier mariage avant de s’effacer le 19 août238. À Champigny-sur-Marne, entre le 19 août et le 26 août, quatre mariages sont célébrés. Le premier mariage du CLL a lieu le 26 août, alors que des combats secouent encore une partie de la ville, notamment autour du fort de Champigny-sur-Marne où plusieurs personnes sont tuées. Ce mariage est célébré par Guy Nervet, désigné « président de la délégation spéciale du comité local de libération, officier d’état civil239 ». Toutefois, on ne sait pas si les consignes de l’Hôtel de ville ont été reçues et si ces mariages avaient un caractère urgent.
48La « question macabre240 » des décès et des enterrements est, quant à elle, avant tout une question de salubrité publique. En plus de l’enregistrement des décès et la délivrance de permis d’inhumer241, la confection de cercueils et l’acheminement des dépouilles vers les cimetières parisiens sont du ressort du nouveau pouvoir242. Des locaux sont réquisitionnés pour servir de morgue, comme la salle Gaveau, dans le 8e arrondissement243, même si, la plupart du temps, ce sont les églises qui recueillent les dépouilles. Le CPL livre des autorisations de circulation pour les corbillards qui se dirigent vers les cimetières parisiens244.
49À Paris comme en banlieue, la mairie est le lieu principal de la distribution des cartes et tickets de rationnement. C’est une lourde tâche qui devient la première préoccupation des CLL, à peine installés dans les hôtels de ville. Des délégués spéciaux sont nommés245, parfois plusieurs commissions sectorielles246. Manquant d’expérience ou dans l’exaltation de la libération, les comités locaux ne prennent pas forcément tout de suite la pleine mesure de cette responsabilité. « Les stocks sont au peuple247 », proclame ainsi le CLL du 3e arrondissement. Par crainte que cette phrase soit prise au pied de la lettre, et pour éviter que des mesures inconsidérées soient prises, comme dans le 17e arrondissement, où un des premiers gestes du comité local de libération a été d’« honorer cinq fois les tickets de viande et dix fois les tickets de pain248 », les autorités centrales diffusent des instructions plus réalistes. Pierre Miné, le secrétaire général provisoire du ministère du Ravitaillement, donne dès le 21 août des instructions pour la distribution des titres de rationnement249. Les CLL, sensibilisés par les fonctionnaires des mairies, attachent un soin particulier à faire fonctionner au mieux les services municipaux, qui sont tenus pour responsables de la qualité du ravitaillement. L’insurrection débute à la fin du mois, c’est-à-dire au moment où les cartes et tickets du mois suivant sont distribués à la population, et certains CLL se font un devoir, aussitôt installés, d’essayer de mettre en place cette distribution. Le 22 août, les CLL des 2e, 3e et 9e arrondissements250 annoncent la distribution des tickets. L’obligation de continuer à gérer les pénuries, comme le faisait le pouvoir précédent, se conjugue malgré tout avec un certain assouplissement, moralement bienvenu, mais qui répond également à une nécessité. Entorse au strict contrôle des stocks, des réquisitions sont effectuées. Elles sont des conséquences logiques de l’insurrection, qui oblige à pallier la désorganisation, voire l’arrêt des transports de vivres pendant la période de combat. À Bagnolet, c’est essentiellement grâce à celles-ci que le CLL a réussi à nourrir la population251. Il s’agit également d’une question morale, avec la confiscation de stocks détenus par l’occupant ou des collaborateurs notoires. Elles restent cependant extrêmement encadrées par les autorités, qui doivent faire la preuve de leur capacité à maintenir l’ordre et à assurer la distribution des denrées. Dans cette période troublée où, bien souvent, les forces de police sont plus occupées à combattre qu’à faire régner l’ordre public, la crainte des pillages est forte. De plus, pour certains Parisiens, la libération est synonyme de la fin des privations, et donc des restrictions, ce qui peut entraîner une application plus souple des mesures de rationnement. Le Comité parisien de la libération fait, le 21 août, une communication pour rappeler que la répartition doit se faire sous « le contrôle des autorités de la République252 », les contrevenants étant menacés des sanctions « les plus sévères253 ». Plusieurs comités locaux diffusent des affiches en ce sens, à l’exemple du texte adopté par le Comité parisien de la libération, qui « dénonce comme complices de l’ennemi et des traîtres254 » ceux qui profitent des événements pour s’emparer illégalement de vivres.
50Les produits de première nécessité que tous les CLL recherchent, réquisitionnent parfois, et distribuent sont la farine et le bois pour fabriquer du pain, et le lait, frais, en poudre ou condensé pour l’alimentation des enfants en bas âge. Le pain étant la nourriture principale des Parisiens, le travail des boulangers est surveillé de près255 et certaines boulangeries sont même surveillées par des FFI256. La farine est apportée en priorité à ceux qui ont de quoi faire chauffer leur four257. La deuxième priorité est de nourrir les enfants, pour lesquels Pierre Miné n’impose aucune restriction supplémentaire258. Les CLL y sont très vigilants. L’état du stock de lait sous toutes ses formes fait quasiment toujours l’objet d’un point précis à l’occasion des prises de contacts entre les CLL et l’Hôtel de ville le 24 août259.
51Pour les autres denrées, des réquisitions ont lieu chez les commerçants260 ou les producteurs261, en fonction des produits disponibles. L’improvisation et la solidarité se côtoient262. Dans plusieurs arrondissements et localités ont lieu des distributions d’urgence de bons263 ou de denrées264. La ville de Bagnolet institue une carte familiale « pour répartir ces marchandises équitablement265 ». La solidarité avec ceux qui n’ont pas de cartes de ravitaillement, en premier lieu les prisonniers libérés, est mise en place, avec des services de distribution spécifiques266. La façon dont les réquisitions sont contrôlées par le pouvoir municipal (mais également par les FFI) montre que le mouvement est globalement bien tenu. Presque partout, les réquisitions ont fait l’objet de reçus en bonne et due forme267. La plupart concernent des véhicules, le plus souvent utilisés pour l’approvisionnement, mais également des bâtiments pour accueillir les FFI ou les Milices patriotiques. Chaque CLL a cherché à se procurer véhicules et essence pour les mettre à la disposition des combattants, entretenir les liaisons avec les alentours, et transporter hommes, matériel et denrées268.
52Les membres des CLL, surtout quand ils sont d’anciens élus, sont conscients de leurs responsabilités et s’attellent au maintien de l’ordre public269. Les débordements existent, mais ils sont plutôt rares, mis sur le compte de l’exaltation, de la jeunesse, voire de l’intempérance270. Le rôle de la police aux côtés des CLL est prépondérant, à la fois pour la réussite de l’insurrection et pour la réussite de la transition politique et administrative. Cet apport est complété par la mise en place d’autres dispositifs prévus par les institutions de la résistance, en premier lieu les Milices patriotiques, qui voient, à la faveur de l’insurrection, leurs effectifs augmenter très fortement. Dans bien des cas, elles sont des forces conséquentes sur lesquelles peuvent s’appuyer les CLL, comme l’avait souhaité le CPL271. Ces formations emblématiques de la libération font une entrée remarquée dans l’espace public, en particulier dans la période immédiatement postérieure aux combats. Dans la phase insurrectionnelle, il faut distinguer deux types de Milices patriotiques. Certaines sont directement créées par les CLL, et chargées de missions proches de celles de la police. C’est le cas par exemple dans le 12e 272 ou le 14e arrondissement273. Des locaux sont parfois réquisitionnés pour leur installation274. D’autres groupes ont une action beaucoup plus proche de celles des FFI, comme le groupe Champerret275 qui participe activement aux combats dans le 17e arrondissement.
53Avec ou sans l’aide des Milices patriotiques, les CLL sont des acteurs majeurs et parmi les plus précoces d’une certaine forme d’épuration légale. Représentant l’autorité, c’est souvent sous leur garde, dans la mairie, que les prisonniers allemands et les suspects de collaboration sont gardés à vue. En plus d’être un lieu de détention pour ces derniers, l’hôtel de ville est un lieu de sanction. Il ne s’agit pas de juger les soldats allemands pris au combat ou les collaborateurs les plus notoires. À notre connaissance, aucune exécution sommaire n’a eu lieu dans l’enceinte des mairies, ou sur l’ordre des CLL. Le but de l’épuration, du point de vue des CLL est plutôt d’écarter le personnel administratif trop compromis. Cette épuration est réglementée par une circulaire de la commission du CNR pour les CDL, adoptée en avril 1944276. Le climat insurrectionnel a évidemment conduit à déborder ce cadre, à la fois pour satisfaire les désirs de justice de la population mais également pour les canaliser. Comme le dit Marcel Flouret, « il était impossible aux responsables de l’ordre public de ne pas procéder à l’arrestation de certaines personnes que leurs fonctions ou leur attitude proallemande, sous l’occupation, désignaient à la vindicte publique277 ». De la même manière que pour le ravitaillement, une grande diversité de comportements coexistent. Le plus fréquent est la mise en place d’une commission d’épuration pour juger au cas par cas, mais d’autres CLL prennent des mesures plus drastiques. À Bagnolet, le 20 août, le président de la délégation municipale provisoire licencie « tout le personnel communal278 », mais demande à ceux qui veulent immédiatement reprendre du service de se faire connaître, tout comme il prévoit d’examiner le cas du personnel licencié depuis 1939. Un engagement écrit de bonne conduite a été présenté aux employés, signé par tous279.Il est signifié à ceux qui ne se sont pas « conduits en bons Français280 » qu’ils doivent quitter leur fonction « avant qu’il ne leur arrive des ennuis281 ». Pour les CLL d’arrondissements, une contrainte supplémentaire tient au fait que la gestion des ressources humaines échappe aux prérogatives des CLL et des secrétaires généraux des mairies. Le personnel administratif des mairies d’arrondissements est employé par la préfecture de la Seine et ressort de la direction des affaires municipales282. Pourtant, les comités locaux d’arrondissements n’hésitent pas à apporter des changements importants dans le personnel administratif, notamment dans le 14e arrondissement283.
54Outre cette épuration administrative précoce, l’arrestation de collaborateurs avérés ou présumés est aussi à l’ordre du jour pour les CLL. La tâche est effectuée par les policiers, les FFI, et quelquefois les Milices patriotiques. Les CLL ne sont que l’autorité au nom de laquelle les arrestations sont faites, mais assument cette tâche sans hésiter. Le 24 août, certains CLL d’arrondissements annoncent à l’Hôtel de ville le nombre d’arrestations réalisées. Les chiffres sont variables, de 5 dans le 3e arrondissement284 jusqu’à 160 dans le 18e arrondissement285, et peut-être plus dans le 9e arrondissement qui annonce dès le 23 août qu’il « manque de locaux286 » pour tous les prisonniers. À Bagnolet, le CLL dresse une liste de personnes à arrêter qui compte une vingtaine de noms287. Le CLL du 5e arrondissement arrête des personnalités de la collaboration, comme Jérôme Carcopino, secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Jeunesse de février 1941 à avril 1942, Gilbert Gidel, recteur de l’Académie de Paris, Georges Lefranc, historien et militant de la SFIO et de la CGT devenu proche du RNP, ainsi que sa femme, ou encore Paul Devise, président du tribunal d’État288. Ce dernier est conduit à la préfecture de police, comme beaucoup de détenus importants289.
La rencontre, épilogue provisoire
55La rencontre entre la Résistance intérieure et la Résistance extérieure commence le 24 août par une surprise : ce ne sont pas les armées alliées, mais l’armée française qui vient aider à achever la libération de la capitale. Cela a joué un rôle très important dans l’apaisement des tensions dans la résistance, et la reconnaissance enthousiaste de l’autorité du gouvernement provisoire, par l’« union définitive de la nouvelle armée française et du peuple de Paris290 ». Il semble que la nouvelle soit connue à l’avance dans les cercles dirigeants de la Résistance : le général Chaban le confie au colonel Rol dès le mois de juillet 1944291, cependant, les résistants sur le terrain et les Parisiens ne sont très certainement pas au courant. La réaction des témoins de la libération de Fresnes le montre de façon éclairante292. Les quelques renseignements qui circulent dans Paris le sont le 24 août : entre autres, une affiche annonçant la progression de « l’armée Leclerc293 » et son arrivée prochaine à Paris, et le fameux message parachuté sur l’île de la Cité enjoignant les occupants de la préfecture de police à tenir bon294.
56Le 24 août au soir, le capitaine Dronne, commandant un détachement de la 2e division blindée, est accueilli à l’Hôtel de ville par le CNR et le CPL. Une réception solennelle a lieu dans le bureau du préfet, troublée par quelques tirs venus d’un bâtiment voisin295. Plus tard, une réunion commune du CNR et du CPL a lieu, qui fait écho à la réunion du 19 août au matin. La réunion souhaite marquer la fin du mouvement insurrectionnel initié cinq jours plus tôt, bien que l’arrivée des troupes régulières annonce en fait le début d’une deuxième phase des combats dans Paris et ses alentours, parfois bien plus meurtriers. Cette victoire est elle-même synonyme d’une nouvelle ère pour la Résistance. La proclamation écrite pour l’occasion296, salue « une grande victoire297 », mais rappelle que la guerre continue. De fait, la réunion aborde essentiellement le futur. Par exemple, il est décidé de remettre le programme d’action du CNR au général de Gaulle298, dont la deuxième partie porte sur les « mesures à appliquer dès la Libération du territoire299 », à présent que la première partie, le « plan d’action immédiate300 », a trouvé une conclusion heureuse.
57Comme il l’a été dans le combat, l’Hôtel de ville est un des lieux centraux où la victoire est célébrée. Alors que dans l’insurrection, il était essentiellement un centre de commandement départemental et municipal, dans la victoire, il retrouve sa dimension historique traditionnelle, le lieu du triomphe républicain. C’est là que s’opère la rencontre du général de Gaulle avec le CNR, et les résistants parisiens, mais aussi avec la population parisienne, c’est-à-dire, dans l’esprit de beaucoup des acteurs présents ce jour-là, avec la France. Le parvis de l’Hôtel de ville prend, au cours de la journée du 25 août, « un air de fête301 », des membres du mouvement Libération-Nord improvisent une petite manifestation avec banderole302. Pour tous les acteurs de l’insurrection, le rappel à la destination révolutionnaire de l’Hôtel de ville, « citadelle des libertés publiques303 », est une référence obligatoire. Aimé Lepercq, son commandant militaire, salue l’arrivée du capitaine Dronne et son choix de se rendre à l’Hôtel de ville, « parce que depuis deux siècles l’Hôtel de ville a été le centre et le cœur de Paris, de Paris combattant, de Paris révolution…304 ». Les discours de Georges Marrane et de Georges Bidault, et dans une moindre mesure celui du général de Gaulle305, évoquent éloquemment l’histoire de Paris, et pour les deux premiers, la relation étroite entre la célébration et le lieu précis dans lequel elle se tient.
58Le CNR accueille le général de Gaulle à l’Hôtel de ville dans le but de lui faire proclamer la République, comme l’annonçaient le CNR et le CPL dans leurs appels à l’insurrection. Le général de Gaulle a été attendu impatiemment toute la journée du 25 août306. Le CPL, hôte de cette rencontre entre le CNR et le GPRF, en est pratiquement éclipsé. Une fois de plus, il s’efface au profit du CNR, avec lequel il se fond pratiquement. Depuis la veille au soir, les deux comités se mêlent, siègent ensemble, et observent la même ligne de conduite. Deux discours d’accueil sont adressés au général de Gaulle mais leur ton et leur contenu sont très proches. Le discours de réception du général de Gaulle est prononcé par Georges Marrane et non par André Tollet. L’élu municipal et départemental représente, en plus d’une légitimité résistante incontestable, une forme de continuité de l’État qui ne peut que convenir au général de Gaulle. L’initiative de ce changement viendrait de Léo Hamon qui, d’après André Tollet, ne voulait pas que ce soit lui qui prenne la parole307. La cérémonie ne trouve pas sa conclusion attendue, annoncée par le CNR et le CPL depuis le 19 août, c’est-à-dire la proclamation de la République devant la population que le général de Gaulle refuse. Les résistants de l’intérieur prennent ombrage de l’apparent mépris du général de Gaulle pour les symboles républicains ou même révolutionnaires, fortement ancrés dans l’esprit des membres du CNR et du CPL308. Robert Salmon est déçu de ne pas entendre « les suaves paroles309 », et décrit un moment de flottement dans l’assistance :
« Ce n’est pas cela qu’on veut. On se regarde. Bidault, Marrane, qui ont prononcé les discours de bienvenue, font la tête. C’est la déception310. »
59Léo Hamon n’y attache guère d’importance et considère qu’il s’agit d’une intransigeance contre-productive, voire déstabilisante, pour le nouveau pouvoir311. Selon ce dernier, les communistes tentent « d’envenimer le débat312 », et certains parlent même de réparer l’oubli. La libération de Paris marque aussi la libération des oppositions.
60D’après Olivier Wieviorka, « le déroulement de l’insurrection ne correspond à aucun des schémas prévus313 ». Entre la simple passation de pouvoir et l’insurrection populaire et révolutionnaire, ces schémas étaient sans doute plutôt des représentations idéales de l’événement que de véritables feuilles de route. Au fond, c’est sans doute la coexistence de ces différentes représentations qui a permis la réussite de l’insurrection, chaque acteur pouvant s’y retrouver. Grâce à la préparation réalisée par les institutions de la Résistance, la prise en main de tous les leviers du pouvoir par la Résistance coordonnée sous l’égide du GPRF du général de Gaulle a été une incontestable réussite. La population est totalement acquise au nouveau pouvoir et a pu participer à l’événement, satisfaisant ainsi les tenants de l’insurrection populaire. Le CPL, au discours si révolutionnaire, a été, peut-être plus que les autres, l’acteur de ce double mouvement. À force d’être un lieu où s’expriment les oppositions entre les différents schémas, une sorte de schizophrénie salutaire s’est emparée de lui : il a été à fois, par la voix d’André Tollet surtout, le supporter le plus virulent de l’insurrection populaire et, par celle de Léo Hamon, le garant de l’autorité de l’État. Par ailleurs, le travail de longue haleine pour organiser la résistance sur le territoire du département de la Seine a fait du CPL, par l’intermédiaire des CLL, le principal artisan de l’insurrection parisienne et seinoise, et même un des agents de la continuité de l’État si chère au général de Gaulle.
61Cependant, pour beaucoup, cette victoire doit être l’occasion d’un profond renouvellement politique et social, ébauché notamment dans la seconde partie du programme d’action de la Résistance validé par le CNR. Focalisé sur les modalités de l’insurrection, le bureau du CPL est peu concerné par les modalités de la transition à plus long terme. Les quelques positions de principe prises par le bureau sont d’ordre général, dans la lignée du discours patriotique du CFLN et du CNR314. À titre individuel, ou dans d’autres cercles, certains membres du CPL, à l’image de Léo Hamon, sont pourtant de véritables théoriciens de ce renouveau. Dans la période transitoire qui s’ouvre en août 1944, l’action du Comité parisien de la libération est façonnée par ces réflexions au long court et celles, plus épidermiques, nées du mouvement insurrectionnel du mois d’août. Les péripéties de l’insurrection parisienne ont certainement augmenté la cristallisation d’un certain nombre de débats et conflits, notamment la concurrence entre les institutions républicaines traditionnelles et celles issues de la clandestinité.
Notes de bas de page
1 MRN, 2/Q60, Libération, Édition de Paris, n° 2, 22 août 1944. Un exemple parmi tant d’autres, ce journal porte en titre « Paris brise ses chaînes » et publie les photos des combattants, « soldats sans uniforme », après leurs faits d’armes. Dans le numéro du lendemain, une rubrique fait son apparition, « Morts et blessés pour la patrie ».
2 L’expression est employée par le général de Gaulle pendant la cérémonie du 2 avril 1945 au cours de laquelle la ville de Paris fut faite Compagnon de la Libération.
3 Claude Roy, Paris, les heures glorieuses, août 1944 : Le CPL prépare et dirige l’insurrection, Montrouge, impr. de Draeger frères, 1945, 108 p.
4 Les unes des journaux rivalisent de lyrisme, sans pour autant abuser des références historiques sur le Paris des barricades. L’action populaire est bien évidemment au centre du discours de l’Humanité : MRN, 2/Q40, L’Humanité, n° 1, 21 août 1944, « Les Alliés doivent être reçus dans la capitale libérée par la levée en masse de ses fils ». Le Parisien Libéré, journal issu de l’OCM, salue quant à lui la profusion des barricades. MRN, 2/Q81, Le Parisien libéré, n° 3, 24 août 1944, « Victorieux derrière ses barricades, Paris va connaître la délivrance ».
5 Roger Grenier, un des permanents de CDLR présents à l’Hôtel de ville à partir du 20 août, parle des jours les plus exaltants de sa vie (entretien filmé du 8 août 2012, MRN, en ligne [http://www.dailymotion.com/video/xsziat_souvenirs-de-la-liberation-de-paris_news]).
6 Jean-Pierre Azéma, « L’insurrection », in Paris 1944 : les enjeux de la Libération : actes du colloque, 2-4 février 1994, Paris, A. Michel, 1994, p. 239.
7 K. J. Müller, « Le développement des opérations du groupe d’armées B, fin juillet-fin août 1944 », in Paris 1944 : les enjeux de la Libération : actes du colloque, 2-4 février 1994, Paris, A. Michel, 1994, p. 102.
8 Jean-Pierre Azéma, « L’insurrection », op. cit., p. 240.
9 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, Paris, Perrin, 1994, p. 212.
10 Ibid., p. 147.
11 Cette datation est reprise par Roger Bourderon, le biographe d’Henri Rol-Tanguy, Roger Bourderon, Rol-Tanguy, op. cit., p. 376.
12 Dans le procès-verbal (MRN, 14/ATOL/1) comme dans le journal de Léo Hamon (AN, 72AJ/42, libération de Paris, p. 5) il est mentionné qu’une liaison avec le CNR doit avoir lieu tout de suite après la réunion du CPL pour faire connaître la position du bureau au sujet du déclenchement de l’insurrection. Ce rendez-vous ne peut avoir lieu, du fait du couvre-feu fixé à 21 heures. Le rendez-vous a donc lieu le lendemain matin, 19 août.
13 C’est apparemment le cas à Aubervilliers, Denis Terila et Éric Garreau, Les années semelles de bois, Mairie d’Aubervilliers, 1994.
14 MRN, 14/ATOL/1, peuple de Paris, 17 août 1944.
15 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit., p. 425.
16 MRN, 7/LIBPAR/17, Le commandement de la Région de Paris des FFI à la population parisienne [18 août 1944].
17 MRN, 7/LIBPAR/17, ibid.
18 MRN, 7/LIBPAR/17, ibid.
19 Henri Rol-Tanguy et Roger Bourderon, Libération de Paris, op. cit., p. 210.
20 CHSP, PA11, conseil national de la Résistance : République française, à la nation française, au peuple parisien [19 août 1944] et MRN, 14/ATOL/1, peuple de Paris, 17 août 1944.
21 MRN, 14/ATOL/1, peuple de Paris, 17 août 1944.
22 Henri Rol-Tanguy et Roger Bourderon, Libération de Paris, op. cit., p. 185 ; Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit., p. 425.
23 CHSP, PA11, conseil national de la Résistance : République française, à la nation française, au peuple parisien [19 août 1944].
24 MRN, 14/ATOL/1, peuple de Paris, 17 août 1944.
25 MRN, 14/ATOL/1, ibid.
26 Henri Rol-Tanguy, Débats, in Christine Levisse-Touzé (éd.), Paris 1944, op. cit., p. 269.
27 MRN, 14/ATOL/1, comité parisien de la libération, 6 août 1944.
28 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit., p. 220 ; André Tollet développe la même idée, mais emploie la terminologie marxiste d’« aspect de classe » : André Tollet, La Classe ouvrière dans la Résistance, op. cit., p. 251.
29 Henri Rol-Tanguy, Roger Bourderon, Libération de Paris : les cent documents, op. cit., p. 197.
30 Ibid.
31 La position des FFI est connue. André Carrel dit qu’il est en contact très régulier avec Rol depuis le débarquement.
32 Raymond Massiet, La préparation de l’insurrection et la bataille de Paris : avec les documents officiels de l’état-major clandestin des F.F.I., Paris, Payot, coll. « Collection de mémoires, études et documents pour servir à l’histoire de la guerre », 1945, 254 p.
33 C’est le cas par exemple de policiers qui, le 19 août, se rendent du garage central de la préfecture de police, situé dans le 13e arrondissement, jusqu’à la Cité (Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, op. cit., p. 89.) Un brassard de ce type est également présenté dans les collections du musée de la préfecture de police.
34 Dans André Tollet et Claude Lecomte, Ma traversée de siècle, op. cit., p. 54., André Tollet avance que le CPL avait déterminé à l’avance son attitude dans l’insurrection, mais les procès-verbaux de séances, muets à ce sujet, et les attitudes extrêmement diverses des membres du bureau du CPL contredisent cette affirmation.
35 MRN, 14/ATOL, procès-verbal de la 31e séance, juillet 1944.
36 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris. À la différence des notes transcrites sous cette même cote et qui couvrent une période allant de février 1944 au 15 août 1944, la partie sur la libération de Paris semble légèrement retouchée après coup, certains noms sont écrits dans leur forme d’après guerre, comme Rol-Tanguy ou Chaban-Delmas. Les controverses qui opposent Léo Hamon à André Tollet et André Carrel incitent donc à lire ce témoignage de première main avec distance parfois.
37 Le corpus constitué par le comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale (AN, 72AJ) est une source incomparable, bien qu’il ne contienne que peu de témoignages de membres du parti communiste, ce qui s’explique par le contexte politique de l’après-guerre.
38 André Tollet, La Classe ouvrière dans la Résistance, op. cit., p. 245.
39 Ibid.
40 MRN, 14/ATOL/note manuscrite sans titre, compte rendu d’une réunion du CPL [20 août 1944].
41 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, la Libération de Paris, p. 15.
42 André Tollet et Claude Lecomte, Ma traversée de siècle, op. cit.
43 Georges Bidault, D’une résistance à l’autre, Paris, Presses du siècle, 1965, 382 p.
44 MRN, 14/DELMES, note sans titre, s. d.
45 Maitron en ligne, notice Rigal Albert (Rigal Jean dit Albert), [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article128957], version mise en ligne le 30 novembre 2010, consultée le 1er septembre 2014.
46 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 18.
47 AN, 397AP/10, situation des services publics du département de la Seine pendant la journée du 23 août, 24 août 1944 et rapports journaliers des services des eaux et assainissements et de la voirie pour les journées du 21 au 23 août 1944.
48 Robert Salmon, Chemins faisant : Vers la Résistance, Paris, Éd. LBM, 2004, p. 240.
49 AN, 72AJ/49, témoignage de Max André octobre 1945.
50 MRN, 14/ATOL/1 [réunion du 20 août].
51 Paul Bloch, dit aussi Dassaut, est le chef d’état-major des FTP. Il a été nommé gouverneur militaire de Paris par le CNR (Jean-François Muracciole, La Libération de Paris, op. cit., p. 172).
52 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 17.
53 Ibid., p. 13.
54 Raoul Nordling, Sauver Paris : mémoires du consul de Suède (1905-1944), Bruxelles, Complexe, 2002, p. 122.
55 Stéphane Courtois, La politique du parti communiste français et ses aspects syndicaux. Août 1939-août 1944, thèse de 3e cycle, Paris 10, Nanterre, 1978.
56 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 18.
57 MRN, 14/PVIL/2, procès-verbal de la séance du CNR du 20 août 1944, 9 h.
58 MRN, 14/PVIL/2, ibid.
59 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 20.
60 Ibid.
61 MRN, 14/ATOL/1, procès-verbal de la réunion du 20 août 1944.
62 Dans un enregistrement sur cassette conservé au Centre d’Histoire de Science Po, Léo Hamon se montre extrêmement virulent à l’égard de Roger Besse. Il accuse ce dernier d’avoir présenté les négociations de manière biaisée à André Tollet, et d’avoir renié sa parole en désavouant la part prise par lui dans la négociation. (CHSP, Fonds Léo Hamon, enregistrement du 16 novembre 1986).
63 MRN, 14/ATOL/1, procès-verbal de la réunion du 20 août 1944.
64 MRN, 14/ATOL/1, ibid.
65 MRN, 14/ATOL/1, ibid.
66 MRN, 14/ATOL/1, ibid.
67 André Carrel, Au cœur de la libération de Paris, op. cit., p. 132. André Carrel fait arriver Georges Marrane le 14 août à Paris. Pourquoi, dans ce cas, n’a-t-il pas remplacé Albert Rigal plus tôt ? Le 19 août, il est à Ivry, pour y installer à nouveau son conseil municipal.
68 Jacques Bardoux, La délivrance de Paris, op. cit., p. 359. Son nom est diffusé dans les cercles politiques de Paris en même temps que ceux des secrétaires généraux, le 22 août 1944.
69 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 20.
70 AN, 72AJ/42, ibid.
71 MRN, 7/LIBPAR/11, affiche « Peuple de Paris ! », s. d.
72 MRN, 7/LIBPAR/29, affiche « Un faux de l’ennemi contre les Parisiens », s. d.
73 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit.
74 MRN, 12/114A, L’appel aux barricades, Georges Marrane, 2 mars 1965.
75 MRN, 14/ATOL/1, réunion du CPL, 21 août 1944.
76 MRN, 14/ATOL/1, ibid.
77 MRN, 12/114A, L’appel aux barricades, Georges Marrane, 2 mars 1965.
78 MRN, 7/LIBPAR/24, affiche du CPL aux Parisiens, 21 août 1944.
79 MRN, 7/LIBPAR/24, ibid.
80 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 23.
81 MRN, 2/28, Franc-tireur, n° 40, 23 août 1944, 2/Q40, L’Humanité, n° 2, 22 août 1944, 2/Q60, Libération, édition de Paris, n° 3, 23 août 1944, 2/Q81, Le Parisien libéré, n° 2, 23 août 1944.
82 IHTP, fonds Alekan-Massé, fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville, 16e arrondissement, 22 août, 12 h.
83 Pierre Taittinger, Et Paris ne fut pas détruit…, Paris, l’Élan, 1948, 319 p.
84 Raymond Massiet, La préparation de l’insurrection et la bataille de Paris, op. cit., p. 127.
85 CHSP, PA11, télégramme d’Alexandre Parodi : Belladone à Comidac, mon secnord 61 du 18 août.
86 MRN, 12/53, COMAC parisien, 4e arrondissement.
87 AN, 72AJ/57, témoignage de Jacques Kosciuszko-Morizet, recueilli par Marie Granet. Octobre-novembre 1948.
88 Jacques Kosciusko-Morizet, Débats, Christine Levisse-Touzé (éd.), Paris 1944, op. cit., p. 264.
89 IHTP, fonds Alekan-Massé, carte de visite de R. V Caballerao de Bedoya.
90 IHTP, fonds Alekan-Massé, note dactyl, s. d.
91 Raymond Massiet, La préparation de l’insurrection et la bataille de Paris, op. cit., p. 127-128.
92 Ibid., p. 127.
93 Pierre Taittinger, Et Paris ne fut pas détruit…, op. cit., p. 185.
94 Les Équipes nationales sont créées par l’État français comme une sorte de service civique, à l’image du scoutisme.
95 Images de l’insurrection, op. cit., p. 2.
96 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 13.
97 AN, 72AJ/42, ibid., p. 15.
98 AN, 72AJ/42, ibid.
99 AN, 72AJ/42, ibid.
100 Jean-Pierre Azéma, « L’insurrection », op. cit., p. 241.
101 BDIC, FΔ 183221-4, réunion du mardi 23 août 44, BDIC, FΔ 183221/4, installation du préfet, 22 août 1944 vers 19 heures et AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 25.
102 Pierre Taittinger, Et Paris ne fut pas détruit…, op. cit., p. 214.
103 Ibid., p. 215. Pierre Taittinger décrit son principal interlocuteur « portant des lunettes et qui me déclare s’appeler Valin ». Jean Mons porte effectivement des lunettes et son pseudonyme est Vallat.
104 Ibid.
105 Ibid.
106 MRN, 3/20/Légaux occupants/6. Le commandement de la Wermacht du Grand Paris [21 août 1944].
107 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 22.
108 BDIC, FΔ 183221-4, réunion du mardi 22 août 44.
109 AD 75, 1520W6, installation du préfet de la Seine, 22 août 1944.
110 BDIC, FΔ 183221/4, installation du préfet, 22 août 1944 vers 19 h.
111 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit., p. 147.
112 AN, 72AJ/57, témoignage de Jacques Kosciuszko-Morizet, recueilli par Marie Granet. Octobre-novembre 1948.
113 BDIC, FΔ 183221/4, réunion du 23 août, vers 9 h.
114 MRN, 13/1799-2, relation de l’organisation de la défense de l’Hôtel de Ville de Paris par les FFI pendant l’insurrection de Paris, 4 f. dactyl. r. avec notes mss, s. d.
115 Id.
116 AN, 72AJ/57, témoignage de Jacques Kosciuszko-Morizet, recueilli par Marie Granet. Octobre-novembre 1948.
117 Pierre Alekan, Débats, in Christine Levisse-Touzé (éd.), Paris 1944, op. cit., p. 278.
118 AN, 72AJ/57, témoignage de Jacques Kosciuszko-Morizet, recueilli par Marie Granet. Octobre-novembre 1948, AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 26.
119 MRN, 14/ATOL/1, procès-verbal de la 38e séance, 23 août.
120 MLM, Fonds Alekan-Massé, Indications concernant le petit groupe qui a assumé le secrétariat du CPL pendant la semaine qui a suivi l’insurrection, s. d.
121 AD 75, 1011/44/01 38, notes informelles, Allard et JL, s. d.
122 MLM, Fonds Alekan-Massé, ordre de mission de Pierre Allard, 23 août 1944.
123 MLM, Fonds Alekan-Massé, Questions à poser aux mairies, s. d.
124 AD 75, 1011/44/01. 38, notes informelles, Allard et JL, s. d.
125 MRN, 14/ATOL/1, procès-verbal de la 38e séance, 23 août 1944.
126 MRN, 14/ATOL/1, ibid.
127 AN, 72AJ/57, ibid.
128 Arthur F. Funk, « Les services secrets alliés et la libération de Paris, renseignement et action », in Paris 1944 : les enjeux de la Libération : actes du colloque, 2-4 février 1994, Paris, A. Michel, 1994, p. 231.
129 Ibid., p. 232.
130 Ibid. Témoignage de M. Van der Stricht à M. Funk, 29 août et 25 octobre 1993.
131 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 22.
132 AD 75, 1577W 2, déposition de Marcel Flouret devant le juge d’instruction au tribunal de première instance du département de la Seine, 10 janvier 1950.
133 BDIC, FΔ 183221/4, réunion du 23 août 1944, 10 h.
134 BDIC, FΔ 183221/4, réunion du mardi 22 août 44.
135 MRN, 14/ATOL/1, réunion du CPL du 21 août après-midi.
136 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville : 4e arrondissement, 24 août, 9 h 30, 6e arrondissement, 24 août, 10 heures, 10e arrondissement, 24 août, 11 h 15.
137 AN, 397AP/10, situation des services publics du département de la Seine pendant la journée du 23 août, 24 août 1944.
138 AN, 397AP/10, activité de la direction technique de la voirie parisienne. Compte rendu pour la journée du mercredi 23 août 1944, 24 août 1944.
139 MRN, 14/ATOL/1, procès-verbal de la 38e séance, 23 août 1944.
140 MRN, 14/ATOL/1, ibid.
141 Philippe Buton, Les lendemains qui déchantent. Le parti communiste à la Libération, op. cit., p. 99.
142 AD 94, 1J790, Fresnes vingtième siècle, brochure, s. d.
143 AD 94, 1J 1235, libération de Boissy-Saint-Léger, Notes relevées sur l’agenda de Suzanne Lecoufle, s. d. Boissy-Saint-Léger ne fait pas partie du département de la Seine, mais est une commune limitrophe.
144 D’après Jean-Louis Crémieux-Brilhac, l’annonce de la libération de Paris faite à la BBC le 23 août est plutôt une annonce du soulèvement mais l’information est déformée en victoire par de nombreux médias partout dans le monde (Jean-Louis Crémieux-Brilhac, « Ici Londres. L’arme radiophonique et l’insurrection nationale », op. cit., p. 162).
145 AC Colombes, Comité local de libération, procès-verbal de la réunion du 30 août 1944.
146 Philippe Buton, Les lendemains qui déchantent. Le parti communiste à la Libération, op. cit., p. 99.
147 Ibid.
148 MLM, Fonds Alekan-Massé, note s. d. « La Courneuve-Oscar » et BDIC, FΔ 183221/4, témoignage de Robert Bétolaud, s. d.
149 AN, 72AJ/42, témoignage de Pierre Stibbe par Marie Granet, 25 mai 1960.
150 Entretien avec Roger Grenier, 12 novembre 2009.
151 Ibid.
152 Journal officiel de la République française, n° 34, 22 avril 1944. Ordonnance du 21 avril 1944 relative à l’organisation des pouvoirs publics en France après la Libération, article 5.
153 MRN, 12/114, comité local de libération de Clamart, procès-verbal de la réunion du 23 août 1944.
154 MRN, 12/114, ibid.
155 AC Ivry-sur-Seine, Registre des délibérations, procès-verbal de la séance du comité local de libération du 19 août 1944.
156 Jean Laffitte, Gennevilliers : évocation historique, Gennevilliers, Ville de Gennevilliers, 1970, 345 p.
157 AD 94, 1J90, la Libération de Vincennes. Notes d’un témoin. Par l’Abbé Amy, Curé de Notre-Dame de Vincennes, Vincennes : [Abbé Amy], 1944.
158 C’est le cas au Bourget, par exemple, d’Antonin Poggioli, qui déclare qu’il était resté en fonction « pour éviter le pire. […] Je n’ai pas à plaider coupable ni à m’excuser de moi-même. Je puis rendre mes comptes la tête haute » (Maitron en ligne, notice Poggioli Antonin [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article89659], version mise en ligne le 10 octobre 2010, consultée le 29 août 2014).
159 À Saint-Maur, ou à Vanves, par exemple (AC Saint-Maur-des-Fossés 3H9 2, site internet de l’Union nationale des combattants de Vanves [http://sites.google.com/site/uncvanves92/vanvesen-aout-1944], consulté le 23 août 2014).
160 AC Colombes, Comité local de libération, procès-verbal de la réunion du 30 août 1944.
161 Maitron en ligne, notice Cresp Émile, Marie [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article21086], version mise en ligne le 25 octobre 2008, consultée le 25 août 2014.
162 Ibid., notice Lesesne Gustave, Marcel, Maurice [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article118218], version mise en ligne le 24 novembre 2010, consultée le 25 août 2014.
163 Ibid., notice Marschall Marcel, Antoine [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php? article120416], version mise en ligne le 30 novembre 2010, consultée le 25 août 2014.
164 Ibid., notice Gérard Georges, Théodore [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php? article23889], version mise en ligne le 10 décembre 2008, consultée le 25 août 2014.
165 AD 94, 1J247, la Libération à Vincennes – Journal d’une Vincennoise, août 1944. Don de Mademoiselle Colette Lubin.
166 AD 94, 1J247, ibid. et 1J90, La Libération de Vincennes, Notes d’un témoin. Par l’Abbé Amy, Curé de Notre-Dame de Vincennes, Vincennes : [Abbé Amy], 1944.
167 AD 94, 1J90, La Libération de Vincennes. Notes d’un témoin. Par l’Abbé Amy, Curé de Notre-Dame de Vincennes, op. cit.
168 AC de Vincennes, Dossier documentaire, La libération de Vincennes.
169 AD 75, 1011/44/01 38, Notes informelles, Vincennes, s. d.
170 Ibid., notice Richet Gaston [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article128880], version mise en ligne le 30 novembre 2010. Gaston Richet est même le président du comité local de Châtenay-Malabry, constitué le 12 août 1944.
171 AD 94, 1J790, Fresnes vingtième siècle, brochure, s. d.
172 AC Fresnes, Registre des délibérations, section 170, Libération de Fresnes, 24 août 1944.
173 AC Fresnes, ibid.
174 MRN, 12/114, comité local de libération de Clamart. Rapport du responsable FN de Clamart, 12 août 1944.
175 Ibid., procès-verbal de la réunion du 18 août 1944.
176 Ibid., procès-verbal de la réunion du 19 août 1944.
177 Ibid., procès-verbal de la réunion du 22 août 1944.
178 AD 94, Fonds de l’AMAH (Maisons-Alfort), Doc 7e1. Tract, avis à la population sur la désignation de la délégation spéciale, 20 août 1944.
179 AC de Saint-Maur-des-Fossés, 3H9 2, procès-verbal d’installation de la délégation spéciale, 21 août 1944.
180 AC de Saint-Maur-des-Fossés, 3H9 2, ibid. ; AC de Créteil, H4/25, procès-verbal d’installation de la délégation spéciale de Créteil, 22 août 1944 ; AC de Bagnolet, Extrait de la délibération du comité local de la libération en date du 20 août 1944, 20 août 1944 ; AC de Colombes, procès-verbal de constitution du CLL, 22 août.
181 AC de Saint-Maur-des-Fossés 3H9 2, procès-verbal d’installation de la délégation spéciale, 21 août 1944.
182 Jacques Perrier, La Libération dans les Hauts-de-Seine : 1944-1994, 50e anniversaire, Neuilly-sur-Seine, Cyrnéa, 1994, 177 p.
183 Ibid.
184 AC Issy-les-Moulineaux 1D40, Registre des délibérations, p. 251.
185 Joël Clesse et Sylvie Zaidman, La Résistance en Seine-Saint-Denis, 1940-1944, op. cit.
186 AC Nogent-sur-Marne Rapport de Marcel Kostelnhack, Front National, conseiller municipal « concernant les événement de la Libération », s. d.
187 MRN, 12/114, comité local de libération de Clamart, procès-verbal de la réunion du 22 août 1944.
188 MRN, 7/LIBPAR/6, proclamation du CLL du 18e arrondissement, 19 août.
189 MRN, 14/ATOL/1, le Comité parisien de la libération aux comités locaux de la libération, 14 août 1944.
190 MRN, 14/ATOL/1, procès-verbal de la 38e séance, 23 août 1944.
191 Pierre Taittinger, Et Paris ne fut pas détruit…, op. cit., p. 215.
192 MRN, 7/LIBPAR/6, proclamation du CLL du 18e arrondissement, 19 août.
193 MRN, 7/LIBPAR/5, habitants du 20e arrondissement, s. d.
194 C’est particulièrement le cas dans le 5e arrondissement, le 6e arrondissement ou encore le 13e arrondissement.
195 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville. 3e arrondissement 24 août, 12 h.
196 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid. 5e arrondissement 22 août, 11 h 15.
197 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid. 7e arrondissement 24 août, 8 h 30.
198 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid. 7e arrondissement 24 août, 11 h 30.
199 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid. 13e arrondissement 24 août, 12 h.
200 AD 75, 101/78/1 1, le sous-directeur, secrétaire général de la mairie du 20e arrondissement à monsieur le directeur des affaires municipales, sous-direction des mairies, 16 août 1945.
201 AD 75, 101/78/1 1, préfecture de la Seine, 5e Mairie. Rapport sur les événements de la semaine insurrectionnelle, 17 août 1945 et lettre de l’adjoint au secrétaire général de la mairie du 12e arrondissement à monsieur le préfet de la Seine, sous-direction des mairies, 17 août 1945.
202 AD 75, 101/78/1 1, préfecture de la Seine, mairie du 17e arrondissement. Rapport, 17 août 1945.
203 AD 75, 101/78/11, mairie du 2e arrondissement. Le président du comité local de libération faisant fonction de maire à monsieur le préfet de la Seine, sous-direction des mairies, 17 août 1945.
204 AD 75, 101/78/1 1, préfecture de la Seine, mairie du 11e arrondissement. Rapport à monsieur le directeur des affaires municipale, 14 août 1945.
205 AD 75, 101/78/1 1, le secrétaire général de la mairie du 1er arrondissement à monsieur le directeur des affaires municipales (sous-direction des mairies), rapport sur les événements de la semaine insurrectionnelle d’août 1944, 17 août 1945 ; Courrier du secrétaire général de la mairie du 4e arrondissement, note à monsieur le sous-directeur des mairies, 16 août 1945.
206 AD 75, 101/78/11, le maire du 9e arrondissement, rapport sur les événements qui se sont produits à la mairie du 9e arrondissement au cours de la semaine insurrectionnelle, 17 août 1945.
207 MRN, 14/AGIL/58, note remise par la mairie du 10e arrondissement, 22 août 1944, 10 h 15.
208 Jacques Perrier, La Libération dans les Hauts-de-Seine : 1944-1994, 50e anniversaire, Neuilly-sur-Seine, Cyrnéa, 1994, 177 p.
209 IHTP, et MLM, Fonds Alekan-Massé, Lettre du président du CLL de Clichy au CPL, 23 août 1944.
210 AC Bagnolet, Activité du comité local de libération, s. d.
211 MRN, 12/114A Mairie des Lilas, Avis à la population [texte annonçant la trêve], s. d.
212 AC Bagnolet, Avis à la population [texte annonçant la trêve], 20 août 1944.
213 MRN, 14/AGIL/58, note dactyl sur la trêve, s. d.
214 MRN, 13/1996, 19 août 1944, Journée d’un résistant du groupe Liberté de Neuilly. Bataille de la mairie de Neuilly. 1944.
215 Jacques Perrier, La Libération dans les Hauts-de-Seine, op. cit.
216 Louis Bordes, Souvenons-nous : Stains a payé un lourd tribut au cours de la Seconde Guerre mondiale, Stains, s. n., 1981, 154 p.
217 AC Nogent-sur-Marne, Rapport de Marcel Kostelnhack, Front National, conseiller municipal « concernant les événements de la Libération », s. d.
218 Joël Clesse et Sylvie Zaidman, La Résistance en Seine-Saint-Denis, 1940-1944, op. cit., p. 438.
219 Ibid., p. 371.
220 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville Asnières, 24 août, 11 h 10.
221 Témoignage de Maurice Prual in Denis Terila et Éric Garreau, Les années semelles de bois, op. cit.
222 AC d’Alfortville, Rapport du chef d’escadron Vincensini, commandant de gendarmerie, au maire d’Alfortville au sujet du déminage du fort de Charenton, 26 août 1944.
223 AC de Nogent-sur-Marne, Rapport de gendarmerie du 29-8 sur l’attaque allemande du fort de Nogent, le 25 août 1944.
224 MRN, 12/131, Wiessler dit Dalscace. Reddition du mont Valérien. Août 1944.
225 MRN, 14/AGIL/58, texte d’une affichette collée sur les murs de Saint-Denis en août 1944 et AC Saint-Denis 4Fi/5168.
226 AD 94, 1J790, Fresnes vingtième siècle, brochure, s. d.
227 AD 93, 40J3/7, Charles Bertrand : La Libération août 44 [Pantin], témoignage, 4 p. dactylo, s. d.
228 À Pantin, par exemple, un train blindé stationne dans la gare et ses occupants et ses gardiens ont peur, semble-t-il, qu’il soit attaqué. La prise d’otages est une garantie contre cette éventualité.
229 AC Colombes, le maire de Colombes, Attestation concernant l’action du commandant Berthelot au sujet d’un échange, 8 novembre 1944. Il faut noter toutefois que d’autres échanges de prisonniers ont eu lieu, notamment auprès des hôpitaux, et parfois à l’initiative de la Résistance, notamment dans le 17e arrondissement, où, le 24 août, seize prisonniers sont échangés contre un capitaine (IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 17e arrondissement, 24 août 12 h).
230 AC Fresnes, Registre des délibérations, section 170, Libération de Fresnes, 24 août 1944.
231 Maitron en ligne, notice Cresp Émile, Marie [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article21086], version mise en ligne le 25 octobre 2008, consultée le 25 août 2014.
232 BDIC, FΔ 183221-4, témoignage de Robert Bétolaud, s. d.
233 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 10e arrondissement, 22 août, 11 h 15 ou Montreuil, s. d.
234 IHTP, ibid.
235 AD 75, 10114/64/5 9, rapport du secrétaire général provisoire du 14e arrondissement au préfet de la Seine, 24 août 1944 ; IHTP, IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville. 14e arrondissement, 22 août 12 h.
236 Gérard Noiriel, « L’identification des citoyens. Naissance de l’état civil républicain », Genèses, vol. 13, no 1, 1993, p. 3.
237 AD 75, 1011/44/01 38, notes informelles, Allard et JL, s. d.
238 AD 75, 1011/44/01 38, ibid.
239 AC de Champigny-sur-Marne 3E46 p. 37, acte 76.
240 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 27.
241 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 9e arrondissement, 22 août, 11 h 30.
242 MRN, 13/RBEN Défense passive, 1er secteur sanitaire, 21 août 1944. le chef de poste de la défense passive de la rue Saint-Roch se tourne vers le maire du 1er arrondissement pour obtenir des cercueils pour les morts entreposés dans l’église Saint-Roch.
243 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 8e arrondissement, 24 août, 12 h.
244 MRN, 13/RBEN autorisation de circuler vers le cimetière de Thiais signée du CPL, 21 août 1944.
245 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville. 2e arrondissement 24 août, 9 h 30.
246 Éric Brossard, « La Libération de Champigny », Clio 94 – Bulletin du Comité de liaison des sociétés d’histoire et d’archéologie du Val-de-Marne, no 12, 1994, p. 82.
247 MLM, Fonds Alekan-Massé, Mairie du IIIe, appel à la population du 3e, 21 août 1944.
248 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit., p. 160.
249 MLM, Fonds Alekan-Massé Communiqué du secrétariat général au ravitaillement [21 août 1944].
250 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid. 2e arrondissement, 22 août 11 h 15, 3e arrondissement, 22 août 11 h 15, 9e arrondissement, 22 août 11 h 30.
251 AC de Bagnolet, L’action des communistes depuis la libération de la région parisienne, s. d.
252 IHTP, Fonds Alekan-Massé République française, département de la Seine, Au nom du peuple de Paris [21 août 1944], brouillon d’affiche rédigé par André Tollet.
253 AC de Bagnolet, Avis, 20 août 1944.
254 IHTP, Fonds Alekan-Massé République française, département de la Seine, Au nom du peuple de Paris [21 août 1944], brouillon d’affiche rédigé par André Tollet.
255 Le CLL du 8e arrondissement réalise une enquête dans les boulangeries de l’arrondissement pour optimiser la production de pain. IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville. 8e arrondissement, s. d.
256 AC Bagnolet, réunion de la délégation municipale provisoire, 20 août 1944, 15 h.
257 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid.
258 MLM, Fonds Alekan-Massé Communiqué du secrétariat général au ravitaillement [21 août 1944].
259 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 1er arrondissement 24 août, 9 h 30, 3e arrondissement 24 août 18 h, 4e arrondissement, 24 août 9 h 30, 5e arrondissement 24 août 9 h 30, 6e arrondissement 24 août 10 h.
260 IHTP, Fonds Alekan-Massé FIbid. 4e arrondissement 24 août, 9 h 30.
261 AC Bagnolet, réunion de la délégation municipale provisoire, 22 août 1944. 66 porcs ont été réquisitionné.
262 AC de Bagnolet, réunion de la délégation municipale provisoire, 22 août 1944.
263 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 2e, 23 août, 13 h 30. Le CLL distribue des bons de soupe.
264 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid. 17e, 24 août, 12 h.
265 AC Bagnolet, Activité du comité local de libération, s. d.
266 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 10e arrondissement, 24 août, 11 h, IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid. 11e arrondissement, 22 août, 11 h 15.
267 AC Bagnolet, réunion de la délégation municipale provisoire, 20 août 1944, 15 h ; IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville 6e arrondissement, 24 août, 10 h.
268 Quelques exemples : le CLL du 7e arrondissement dispose de « 4 ou 5 voitures » (IHTP, Fiches téléphoniques, 24 août, 12 h), celui du 8e peut compter sur « deux ou trois camions avec de l’essence » (IHTP, ibid. 8e, 24 août, 12 h), le 13e sur « une centaine de véhicules », et le CLL de Gentilly a procédé à la « Réquisition de locaux non occupés et de véhicules pour le ravitaillement » (Ibid. Gentilly, 23 août, 16 h).
269 AC Bagnolet, Extrait de la délibération du comité local de la libération en date du 20 août 1944, 20 août 1944. Le ravitaillement et l’ordre public sont les deux ordres du jour principaux de cette première séance du CLL. À Alfortville (MRN, 7/LIB75/7, ville d’Alfortville, Avis à la population, 23 août 1944) et à Champigny-sur-Marne (MRN, 14/RCAR Avis. Pour le comité local de Libération. le groupe FN n° 25), les CLL ont également diffusé des appels au calme.
270 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit., p. 159-160. L’auteur y décrit notamment « l’influence trop visible » du vin et du rhum sur les FFI qui se sont emparés, le 19 août, de la mairie du 17e arrondissement.
271 AN, 72AJ/2304, document sans titre, « Paris, mai 1944 ».
272 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville, 12e arrondissement, 22 août 11 h 30.
273 AD 75, 101/78/1 1, mairie du 14e arrondissement, Rapports sur les événements qui se sont produits au cours de la semaine insurrectionnelle [17 août 1945].
274 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville, 1er arrondissement, 24 août 9 h 30.
275 MLM, Fonds Alekan-Massé, Rapport du groupe Champerret, IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville, 17e arrondissement groupe Champerret, 23 août 21 h.
276 AN, 397AP/10, instruction de la commission des CL aux CDL, 11 avril 1944, Épuration des collectivités locales.
277 AD 75, 1577W 2, déposition de Marcel Flouret devant le juge d’instruction au tribunal de première instance du département de la Seine, 10 janvier 1950.
278 AC Bagnolet, Ordonnance, 20 août 1944.
279 AC Bagnolet, réunion de la délégation municipale provisoire, 22 août 1944.
280 AC Bagnolet, Activité du comité local de libération, s. d.
281 AC Bagnolet, ibid.
282 AD 75, 10114/64/5 9, direction des Affaires Municipales, renseignements concernant le situation des Mairies de paris, à la date du 31 août 1944, 31 août 1944 : « Il paraîtrait opportun de rappeler immédiatement aux Maires, par circulaire, leurs attributions en matière de personnel, en précisant que les employés de mairies relèvent directement de l’Administration préfectorale. »
283 AD 75, 10114/64/5 9, ibid.
284 IHTP, Fonds Alekan-Massé Fiches téléphoniques provenant de l’Hôtel de ville, 3e arrondissement, 24 août 12 h.
285 IHTP, ibid. 18e arrondissement 24 août 1944, 12 h.
286 IHTP, ibid. 9e arrondissement, 23 août, 13 h 30.
287 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid, Bagnolet, s. d.
288 IHTP, Fonds Alekan-Massé, ibid, 5e arrondissement, s. d.
289 Le film « La Libération de Paris » réalisé en août 1944 par le comité de libération du cinéma français montre Paul Devise dans la cour de la préfecture de police après son arrestation (INA).
290 BDIC, Q pièce res 196 (1-3) Manuscrit d’une allocution rédigée par Aimé Lepercq, 24 août 1944.
291 Henri Rol-Tanguy, Débats, in Christine Levisse-Touzé (éd.), Paris 1944, op. cit., p. 79.
292 AD 94, 1J790, Fresnes vingtième siècle, brochure, s. d.
293 Paul Tuffrau, De la « drôle de guerre » à la Libération de Paris, 1939-1944 : lettres et carnets, Françoise Cambon, 2002, p. 98.
294 MRN, 14/PSEM Lieutenant-colonel Crépin aux FFI, préfecture de police, Paris, 24 août 1944.
295 MLM, Fonds Alekan-Massé. Pierre Alekan a gardé en souvenir des éclats du lustre et des moulures victimes de cette attaque, la dernière qu’a eu à subir l’Hôtel de ville.
296 Un détail a son importance, le gouvernement provisoire et le général de Gaulle ne sont pas cités.
297 IHTP, Fonds Alekan-Massé Affiche du CNR, du CPL, du commissaire d’État, délégué du Gouvernement de la République. À la nation française, au peuple parisien [24 août 1944].
298 Adrien Dansette, Histoire de la libération de Paris, op. cit.
299 MRN, 4/15, Conseil national de la Résistance, Les Jours heureux, par le C.N.R., op. cit.
300 Ibid.
301 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 30.
302 Ibid.
303 MRN, 12/114A Allocution prononcée par Monsieur Georges Bidault, président du conseil national de la résistance, 25 août 1944, Georges Marrane, qui a pris la parole juste avant Georges Bidault, emploie lui aussi l’expression « citadelle de la liberté », mais pour désigner la ville de Paris toute entière.
304 BDIC, Q pièce res 196 (1-3) Manuscrit d’une allocution rédigée par Aimé Lepercq, 24 août 1944.
305 Sans jamais mentionner l’Hôtel de ville, Charles de Gaulle reconnaît que « la France rentre à Paris, chez elle », et les résistants sont « ici chez [eux] », ce qui peut correspondre autant à l’Hôtel de ville qu’à Paris dans son ensemble. (Discours de l’hôtel de ville, 25 août 1944).
306 D’après le témoignage de Jacques Kosciusko-Morizet, il est attendu tout aussi impatiemment par deux miliciens, dont « l’un d’entre eux au moins avait pour mission de tuer de Gaulle ». Ce milicien est abattu en essayant de s’enfuir. (AN, 72AJ/57, témoignage de Jacques Kosciuszko-Morizet, recueilli par Marie Granet. Octobre-novembre 1948).
307 André Tollet et Claude Lecomte, Ma traversée de siècle, op. cit.
308 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 30. En plus des considérations politiques, il est logique que les résistants de l’intérieur aient une sensibilité plus grande pour ces questions de formes.
309 Robert Salmon, Chemins faisant : Vers la Résistance, op. cit., p. 247.
310 Ibid.
311 AN, 72AJ/42, journal de Léo Hamon, libération de Paris, p. 30.
312 AN, 72AJ/42, ibid.
313 Olivier Wieviorka, « La Résistance intérieure et la libération de Paris », in Paris 1944 : les enjeux de la Libération : actes du colloque, 2-4 février 1994, Paris, A. Michel, 1994, p. 148.
314 MRN, 14/ATOL/1, texte à propos du discours du général Smuts sur la place de la France dans l’après-guerre, s. d.
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