6. Légitimation et totalitarisme
Mémoire, sacré, enchantement en République populaire démocratique de Corée
p. 87-98
Texte intégral
1Dernier régime stalinien selon l’expression rappelée à satiété par les médias, la Corée du Nord est souvent présentée comme l’ultime survivance d’un monde révolu1. La formule peut apparaître rassurante en ce qu’elle donne le sentiment de comprendre d’emblée une société politique que tout par ailleurs contribue à nimber de mystère : l’éloignement, la langue, le statut de « petit » donc de peu d’intérêt dans une zone où prédominent des « grands » nécessairement plus complexes, la fermeture d’un système auquel on n’accède que par dérogation… Bref, par un étrange paradoxe, plus le mystère est épais, plus il semble inciter à la simplification. Il est ainsi devenu banal de juger la Corée du Nord à l’aune de catégories établies, d’images souvent stéréotypées où prédomine une vision à la fois pathologique, dramatique mais aussi condescendante du pays. Un détour par la littérature disponible en langue française se révèle à cet égard instructif. Les titres, plus évocateurs les uns que les autres, convergent dans l’idée d’une Corée bien peu attirante. « Au pays du grand mensonge » pour l’un2, « Voyage en dynastie totalitaire » pour l’autre3, « Les Aquariums de Pyongyang » pour un troisième4, sans oublier les « Évadés5 » ou encore l’inévitable « État voyou6 ». Loin de nous l’idée de nier à ces écrits toute pertinence et d’ériger la Corée du Nord en parangon de la démocratie. Elle-même d’ailleurs n’y prétend pas ou, à tout le moins, s’agit-il d’une démocratie qui a bien peu à voir avec les principes du libéralisme politique. Dans la typologie classique des régimes politiques, il est d’usage de considérer la Corée du Nord comme relevant du genre autoritaire voire totalitaire. La coercition fait partie intégrante du régime mis en place par Kim Il Sung en 1948, continué par Kim Jong Il lorsqu’il succède à son père en 1994 et maintenu, suite au décès de ce dernier en décembre 2011, par son fils Kim Jong Un. Mais, une fois rappelée cette évidence, bien peu a été dit et le risque de « l’aplatissement » où tout se ressemble constitue sans doute le premier danger qui guette l’observateur. Le débat polémique, entre les auteurs eux-mêmes, qui a suivi la publication de l’ouvrage collectif « Le livre noir du communisme » est à cet égard révélateur7. À trop vouloir assimiler les régimes entre eux, on perd de vue les spécificités et les modes particuliers de fonctionnement au profit d’une homogénéité de surface où le critère de la coercition occupe le devant de la scène. Dès lors, la comparaison tend immanquablement à glisser vers un bilan quantitatif où l’on additionne les victimes. Sans doute serait-ce faire preuve de beaucoup d’arrogance et de cynisme que de considérer ces faits comme secondaires. Mais, en focalisant le projecteur sur cette dimension, on évacue la question de l’éventuel consentement. Comme ailleurs, la peur et la contrainte physique sont au cœur du processus totalitaire en Corée, mais elles n’épuisent pas l’analyse. En effet, faire de la coercition la substance de la domination conduit à une impasse que l’on peut résumer ainsi. Si le régime nord-coréen repose sur la seule force aux mains d’une élite dirigeante, comment expliquer qu’il se pérennise depuis presque soixante ans ? Face à la brutalité, à l’arbitraire que les analystes lui prêtent généralement, a fortiori lorsque celui-ci atteint des formes extrêmes, face aussi aux pénuries et aux famines, la révolte devrait nécessairement éclore en fonction du principe selon lequel l’individu n’aurait plus rien à perdre. Les exemples abondent de régimes où, la crainte ne suffisant plus à obtenir l’obéissance, l’effondrement s’impose de façon inéluctable. Beaucoup, à commencer par les États-Unis, ont parié sur la fragilité supposée du régime et sur sa rupture imminente pour peu qu’on sache lui porter le coup fatal, en l’asphyxiant par exemple à travers des sanctions adaptées. Or, à ce jour, rien de tout cela ne s’est produit. C’est qu’il existe un angle mort dans cette approche par la seule contrainte. Il apparaît en effet spontanément difficile de concevoir un régime autoritaire/totalitaire comme fondé sur autre chose que la peur. Pourtant, on sait avec La Boétie que la servitude est aussi volontaire8 et que le renoncement à la liberté constitue le premier support de l’assujettissement au pouvoir. On conçoit qu’une telle assertion puisse apparaître comme quelque peu scandaleuse tant elle heurte le sentiment premier de l’observateur, a fortiori lorsque les instruments de la contrainte, de l’intimidation et de la peur sont déployés sans retenue9. Comment résister au réflexe compassionnel et au jugement moral face à la tyrannie ? Pourtant, si les régimes autoritaires et totalitaires accordent autant d’importance à convaincre du bien-fondé de leur cause par un travail idéologique permanent c’est bien parce qu’ils savent que la seule force est insuffisante à assurer dans leur survie dans la durée. En Corée existe un puissant système de croyance commune qui soude le corps social et participe de la solidité du pouvoir. Sans doute est-il difficile d’apprécier jusqu’où cette croyance collective peut préserver le régime contre lui-même. La connaissance de l’intérieur de la Corée, officiellement désignée comme « République populaire démocratique de Corée » depuis le 18 septembre 1948, est limitée de par les obstacles érigés par les autorités elles-mêmes. Les sciences sociales sont balbutiantes devant un pays qui veille scrupuleusement à écrire sa propre histoire. Le récit officiel est le seul véritablement disponible. Les travaux universitaires sont rarissimes, quel que soit le domaine de la recherche académique considéré10. Le visiteur ne peut échapper au statut qui lui est officiellement réservé, limitant ainsi sa liberté d’aller et de venir, pris en charge qu’il est dans le moindre de ses déplacements. Le contrôle se révèle omniprésent de sorte que les sources d’information doivent être utilisées avec une précaution redoublée. Mais, même cet accès encadré à la réalité d’une société cultivant l’hermétisme avec une constante application éclaire le système sur sa réalité. Ce n’est pas la peur que le pouvoir nord-coréen veut inspirer à l’observateur. C’est l’angoisse presque pathétique d’être incompris qui guide le régime en place. Le travail idéologique est au cœur de processus de légitimation, tant vis-à-vis de l’intérieur que de l’extérieur. Exercice de propagande certes, mais quête aussi d’une légitimité sans laquelle le régime ne saurait assurer sa survie. Pour cela, la Corée du Nord s’appuie sur un récit où se combinent trois éléments constitutifs de la légitimation autoritaire : la mémoire, le sacré, l’enchantement.
La mémoire
2Au cœur du régime coréen est la nation. Il n’y aurait rien d’original sur ce point si la Corée n’avait pour elle l’Histoire. Rares en effet sont les nations contemporaines à bénéficier d’une profondeur historique qui plonge aussi loin ses racines dans le passé. On sait que les jeunes nations issues de la décolonisation, notamment africaines, sont confrontées au défi permanent du sentiment d’appartenance commune, faute de disposer d’un ancrage dans le temps. Rien de tel en Corée. La nation existe bel et bien et imprègne les mémoires. Remonter aux origines de la nation coréenne conduit vers l’État de Kokouryo, au troisième siècle avant notre ère. Premier État centralisé dans une Corée qui n’a pas encore réalisé son unité11, Kokouryo s’étend sur la partie septentrionale de l’actuelle péninsule coréenne et une petite partie du territoire chinois. Son cœur est Pyong Yang, l’actuelle capitale de la République populaire démocratique. Riche de son patrimoine pluriséculaire, la capitale, vieille de quelque 1600 ans, sera entièrement détruite par les bombes américaines entre 1950 et 195312. Le fait dépasse l’anecdote. Il nourrit la mémoire d’un passé prestigieux anéanti par l’ennemi. On sait que l’identité se construit par opposition. La nation coréenne en est l’illustration et les stigmates des épreuves subies contribuent à cimenter le peuple coréen, à la fois en Corée du Nord mais au-delà, dans l’ensemble de la péninsule. Le thème de l’unité de la Corée, une et indivisible, peut heurter l’analyste figé sur l’observation d’un moment étroitement circonscrit où tout commencerait avec une guerre datant de plus d’un demi-siècle. Or, si la division en deux Corées s’inscrit parfaitement dans une histoire particulière des relations internationales, celle du monde bipolaire, elle n’en apparaît pas moins illégitime pour les Coréens, et pas seulement ceux du Nord. La coupure est aussi blessure, atteinte à la mémoire d’une nation dont le destin s’est trop souvent heurté aux velléités impériales de puissances voisines ou éloignées. Le souvenir de Kokouryo n’est qu’un moment dans une longue durée où la Corée n’a cessé de s’employer à exister contre l’adversité. Après avoir réalisé son unité sous l’égide du Royaume de Silla à partir du viie siècle, la Corée va connaître du xe au xive siècle, avec l’État de Koryo dont elle tire son nom actuel, une période brillante. L’affirmation d’une bureaucratie dont les règles de fonctionnement sont inspirées du modèle chinois, contribue à dessiner les contours d’un modèle légal-rationnel notamment avec l’instauration du principe du concours pour présider aux recrutements. La dynastie Choson qui lui succède et durera jusqu’en 1910, va prolonger l’épanouissement de la Corée avec, en particulier, l’adoption, au début du xve siècle, de l’alphabet qui a cours aujourd’hui, le Hangul13. Mais, toutes ces étapes n’échappent pas aux soubresauts provoqués de l’extérieur. Les Mongols, les Chinois, les Japonais scandent une histoire tumultueuse où la Corée fait l’apprentissage de la menace et de la résistance. Le xxe siècle s’inscrit dans le prolongement d’une évolution où la nation unifiée est aussi opprimée. La guerre sino-japonaise de 1894-1895 et la guerre russo-japonaise de 1904-1905 permettent au Japon d’asseoir sa domination dans la région. La Corée en est la première victime. Avec le traité de 1905, dit traité de protection, le Japon s’attribue le contrôle des compétences régaliennes de son voisin coréen (Affaires extérieures, armée, police, monnaie) avant ni plus ni moins de l’annexer en 1910. La défaite japonaise de 1945 va mettre un terme à une occupation humiliante pour la nation coréenne. Il en résultera une hostilité durable et toujours vivace à l’égard d’une puissance régionale dont les visées impériales ont marqué un demi-siècle de la Corée.
3À l’ennemi japonais succède la menace américaine. En l’espace de trois années, du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953, la guerre de Corée ouvre une fracture béante et jamais refermée. La guerre se solde par un armistice sans qu’un traité de paix n’ait jamais été signé. La nation coréenne, vue du côté de la République populaire démocratique, puise dans ces faits une nouvelle ressource qui prolonge la mémoire déjà constitué. C’est bien une nation « contrariée » pour reprendre l’expression de Robert Charvin14 qui, aux yeux des Coréens, essaie d’assumer son existence et sa dignité. La guerre, loin de l’affaiblir, la conforte dans son nationalisme. La frontière située sur le 38e parallèle et son étroite surveillance dans une posture figée de part et d’autre, comme si le monde s’était soudain arrêté, et dont Panmunjong incarne par-dessus tout la permanence, avec ce face-à-face militaire entretenu, illustre la réalité de la nation. La Corée du Nord est une nation en armes, face à une menace continue que la politique américaine se charge périodiquement de rappeler. L’ennemi américain participe ainsi de la consolidation du sentiment national. Il incarne la violence dont les 3 millions de morts coréens, d’après les chiffres avancés par l’historien américain Bruce Cumings15, résument la brutalité. Le souvenir de la guerre est omniprésent, évoqué par le cimetière des Martyrs révolutionnaires ou le monument aux martyrs de l’Armée populaire ou encore les musées… Partout respire l’âme d’une nation combattante qui a chèrement conquis une indépendance toujours précaire. L’affaire du Pueblo, ce croiseur américain arraisonné en 1968 dans les eaux territoriales coréennes, vient conforter le sentiment en vigueur. Trophée de guerre brandi devant tout étranger aux fins de démontrer la réalité de la politique agressive de Washington, il témoigne aux yeux du régime de la constance d’un environnement hostile : la menace de l’agression ne saurait relever d’une quelconque construction imaginaire. L’appel à la résistance et à la vigilance de la nation ne résulte pas d’une paranoïa mais d’une certitude à laquelle le Japon puis les États-Unis donnent corps. La politique américaine de Georges Bush et le classement de la Corée du Nord dans la liste des États voyous à compter de 2002, ne font que conforter le complexe de la nation assiégée et donc, encore plus légitime dans son droit à l’existence. En outre, la coupure de la Corée en deux exacerbe l’identité nationaliste dans la mesure où la Corée du Nord se perçoit comme la seule dépositaire de la nation coréenne. Le Sud n’existe que par volonté d’une puissance étrangère. Il ne saurait par voie de conséquence incarner la nation coréenne16. Seule la réunification réconciliera la nation coréenne avec elle-même. Pousser le processus à son terme signifierait en outre la réunification des trois Corées, ajoutant aux deux Corée du Nord et Corée du Sud, la petite Corée formée pour l’essentiel par la préfecture de Yanbian, en territoire chinois, suite aux migrations qui se sont produites en majeure partie entre 1880 et 1920, devant la conquête du territoire coréen par le Japon17. Le discours de l’unité fonctionne ainsi en sollicitant la mémoire d’un passé glorieux mais empêché dans son épanouissement par une adversité toujours active. La promesse d’un lendemain qui chante pour une nation enfin réunifiée résonne d’autant plus aux oreilles d’une population que la séparation de nombreuses familles de part et d’autre du 38e parallèle est source d’une douleur profonde. Ainsi la nation magnifiée constitue-t-elle un instrument efficace dans le processus de consolidation d’une identité collective coréenne, légitimant le pouvoir en place et celui qui l’incarne.
Le sacré
4Le pouvoir coréen se donne à voir d’abord à travers son leader. La puissance de l’adhésion à l’identité nationale est en effet proportionnelle à l’adhésion suscitée par le chef à sa propre personne. Sans le chef, la nation risquerait de sombrer dans l’abstraction. Sa force symbolique, sa capacité à fonctionner comme une « communauté imaginée » selon l’expression de Benedict Anderson18, est fonction de sa concrétisation dans une forme vivante, celle du leader. Mais, celui-ci ne peut symétriquement répondre à une telle exigence que dans la mesure où il apparaît comme un homme à part, doté de qualités telles qu’il se situe par essence dans un autre ordre que celui des humains. À la fois homme et dieu, il symbolise la fusion du profane et du sacré, du politique et du religieux.
5La transcendance ainsi prêtée au premier des Coréens a toutefois besoin de s’adosser à une réalité. La croyance ne peut fonctionner que si les faits sont là pour l’étayer. L’acte de foi réclame des signes visibles. Comment adhérer à la mainmise sans partage de Kim Il Sung depuis 1948, à la succession dynastique à travers son fils Kim Jong Il, puis son petit-fils Kim Jong Un, et surtout à la transmutation du père de la nation en « président éternel », conformément à la révision constitutionnelle adoptée en 1998 ? Comment peut-on quotidiennement désigner le père, sous peine d’offense grave, comme le « Grand leader » et son fils comme le « Cher dirigeant » ? Le culte qui entoure le fondateur de la Corée se matérialise certes par sa statue géante qui surplombe Pyong Yang du haut de la colline Mansun d’où la vue embrasse toute la capitale19. De là, le président éternel, la main et le regard tendus vers l’horizon, veille sur le destin du peuple coréen. Il se prolonge à travers le mausolée érigé dans le Palais Mémorial Kumsusan où chaque Coréen peut venir s’incliner, dans un protocole empreint de recueillement, devant la dépouille de celui sans qui la Corée ne serait pas. Mais ces évocations, aussi majestueuses ou émouvantes soient-elles, pourraient apparaître quelque peu pétrifiées sans le récit qui les accompagne. La biographie officielle mélange à la fois les faits et les mythes, dans un condensé où l’Histoire se fait légende20. Né en 1912, Kim Il Sung connaît une vie entièrement dévouée dès son plus jeune âge à la construction d’une Corée indépendante. L’homme cumule les qualités du chef : conscience révolutionnaire d’une étonnante précocité, aptitudes intellectuelles supérieures, sens inné de l’organisation, capacité à décider, courage, ténacité, don total de sa personne à la cause de la Corée qu’il fait sienne. L’homme politique est aussi chef militaire et stratège qui « en sa qualité de Commandant suprême de l’APC (Armée populaire de Corée) et président du Comité militaire, […] dirige victorieusement la Guerre de Libération de la Patrie […] contre l’invasion des impérialistes américains21 ». La narration héroïse celui qui a façonné la Corée du xxe siècle au point de l’ériger en demi-dieu, créateur et protecteur de la République populaire, infaillible dans ses choix et guide éternel de la Corée. Comment le décès d’un surhomme pourrait-il signifier la fin de l’épopée ? Toute l’histoire de la nation fait ainsi l’objet d’un récit où se confondent la destinée collective et la trajectoire personnelle. Plus fort que la mort, adoptant une posture quasi christique, le « Grand dirigeant » continue d’accompagner son peuple, transcendant ainsi le temps et les lois physiques. La succession dynastique ne doit-elle pas être d’abord comprise, comme la transmission d’un pouvoir d’essence divine, de même que pour le chrétien, Dieu le père s’incarne dans son fils et humanise par là sa substance ? La biographie de Kim Jong Il, le fils, emprunte au même registre, celui du surhomme, dépositaire de la foi dans le père et à ce titre disposant aussi de qualités à part. Il serait trop long ici de reprendre les éléments factuels qui, dans la mythologie politique de la République populaire démocratique, font, à son tour, du « Cher dirigeant » un être supérieur, seul digne d’assumer la pérennité de l’ordre politico-religieux coréen22. L’avènement de Kim Jong Un n’a pas dérogé au registre du surhomme. Le nouveau dirigeant n’a-t-il pas gravi le Mont Paektu enveloppé dans un simple manteau de laine et chaussé de souliers vernis, puisant dans cette ascension hors normes les « précieuses nourritures mentales plus puissantes qu’une arme nucléaire » ?
6À l’évidence, la réalité se révèle plus prosaïque et les éléments de type patrimonial-clientéliste ne sauraient être gommés. Mais, à réduire le pouvoir coréen à cette simple dimension utilitariste, on élude ce qui habite les esprits et façonne l’adhésion. De même, voir dans le système coréen du nord, une réplique du modèle stalinien, comme se complaisent à l’énoncer nombre d’analystes, voile l’irréductible spécificité du système mis en place. Rarement en effet ont été activés avec autant d’application les répertoires du surhomme et du surnaturel pour produire de la légitimité. Pourquoi s’employer à élaborer une idéologie officielle, le Djoutché (ou Juché), et non pas copier servilement les préceptes du marxisme-léninisme ? Si tel était le cas, Kim Il Sung se serait privé d’une ressource capitale dans la construction de son propre pouvoir. Un dieu n’emprunte pas sa théologie à la religion du voisin. Pourquoi croirait-on en lui ? Il lui faut dès lors être le propre producteur de la doctrine en vigueur. Dès 1930, alors âgé de seulement dix-huit ans, tel Jésus au Temple époustouflant les docteurs de la Loi par son savoir, Kim Il Sung « lors d’une réunion des cadres dirigeants de l’Union de la jeunesse communiste et de l’Union de la jeunesse anti-impérialiste, […] affirme les principes des idées du Djoutché23 ». Par la suite, le « Grand leader » accumulera les écrits. Pas moins de 1100 ouvrages réunis dans 35 volumes lui ont permis d’expliciter sa pensée… Son fils, Kim Jong Il, apportera sa pierre à l’édifice en publiant en 1985 dix volumes dans la « Collection des grandes idées du Juche ». On y retrouve certes les postulats du marxisme-léninisme : le caractère scientifique de la Révolution, la nécessité historique du communisme, la lutte contre l’impérialisme. Mais l’essentiel est dans la « coréanisation » du discours qui conduira d’ailleurs à éliminer en 1980 toute référence au marxisme-léninisme dans l’idéologie officielle au profit des seules idées du Djoutché24. Le concept repose sur le principe central selon lequel l’homme est au centre de tout, il est maître de tout et décide tout. En ce sens, l’idéologie du Djoutché constitue bien une inflexion théorique profonde par rapport au matérialisme et à l’économicisme dominants tels qu’ils pouvaient ressortir du marxisme-léninisme. Si les forces matérielles sont décisives, elles ne sauraient s’imposer selon un déterminisme à sens unique puisque « la conscience idéologique décide de tout ». Mais, par-delà les considérations théoriques sur la validité des propositions énoncées, c’est la fonction de l’idéologie comme instrument de légitimation qui mérite d’être soulignée. Pensée officielle, monopolisant tout l’espace du discours légitime, elle consacre le leader dans son statut définitivement à part. L’idéologie du Djoutché est le produit de son seul génie, au service de la seule cause qui vaille, celle de la Corée. Elle ne peut qu’être le résultat d’une intelligence hors du commun à laquelle toute forme de pensée est conduite à faire allégeance, à commencer par les intellectuels dont la fonction première est de commenter l’indépassable philosophie du Djoutché. Toutefois, la séduction intellectuelle risquerait d’apparaître bien abstraite si elle ne reposait que sur les catégories du raisonnement. La foi du charbonnier n’est pas affaire de théologien. Elle exprime une croyance spontanée où le sentiment joue autant que la raison. La dévotion portée au leader n’est donc pas seulement inclinaison devant un esprit supérieur mais aussi adhésion au monde enchanté construit autour de sa personne.
L’enchantement
7Avec Kim Il Sung, l’étoile polaire de l’humanité, la réalité est radicalement transformée. Un nouveau monde est en cours comme l’atteste l’adoption d’un calendrier spécifique. Officiellement, la Corée est en l’an Juche 96, une aube radieuse s’étant levée sur la péninsule avec la naissance de Kim Il Sung en 1912. À l’instar des grandes religions monothéistes ouvrant, à partir de la révélation de leur prophète, une ère nouvelle, la Corée du Nord réorganise le rapport au temps et abolit les anciennes références. Le « Grand leader » est symboliquement consacré dans son essence divine d’autant que s’accumulent à son sujet les récits mythiques sacralisant sa légende. La vie de Kim Il Sung puis celle de Kim Jong Il et celle encore largement à écrire de Kim Jong Un, sont en effet jonchées d’anecdotes qui dessinent une trame merveilleuse nourrissant la ferveur religieuse à leur endroit. Selon la légende, des nombreux mythes ont très tôt circulé sur les pouvoirs quasi magiques du leader coréen. Pendant la période de lutte anti-japonaise, dans la région du mont Paektu, on racontait que Kim Il Sung, « en effleurant une pomme de pin, pouvait transformer celle-ci en balle de fusil25 ». De même lui prêtait-on une capacité à prédire l’avenir. Certains considéraient le général Kim Il Sung comme doté d’une force herculéenne, comparable à celle de Hong Kil Dong26. Lors du 80e anniversaire, la radio annonça que des milliers d’oiseaux s’étaient laissé mourir pour que l’on confectionne au Grand Leader un couvre-lit avec leurs plumes. Lors de son décès, en 1994, à l’aube, on rappelle que la nature se déchaîna anormalement au milieu du tonnerre, des éclairs, et d’une pluie diluvienne provoquant le débordement des eaux du fleuve Daedong tandis que le Lac Chon était secoué par des vagues d’une particulière violence27. Déjà, la veille de sa mort, des manifestations étranges s’étaient produites. Un hibou, oiseau sacré, avait pénétré dans l’une des salles de l’université militaire Kim Il Sung et était resté immobile, toute la journée, de neuf heures du matin à sept heures du soir, tête baissée et hululant de chagrin, devant le portrait du Grand leader. De même, au zoo de la capitale, le tigre coréen auquel Kim Il Sung était très attaché, s’était-il mis à rugir avec une force inouïe, faisant trembler tout la vallée du Mont Daesung, avant de s’effondrer d’épuisement et de renoncer à se nourrir. Après la mort du Grand leader, le monde enchanté auréolant sa mémoire continua d’inspirer l’imaginaire coréen. Lors de l’anniversaire de son décès, des pilotes déclarèrent avoir vu le visage de Kim Il Sung dans le ciel. Des témoins rapportent que de temps à autre, un ours ou un tigre sort de la forêt du Mont Paektu et qu’il s’agit de l’esprit du Grand leader. Autant de signes qui font entrer Kim Il Sung, dans une légende toujours activée où se combinent les mythes, les références magiques et l’aspiration au sacré. Kim Jong Il, en lui succédant, jouera sur les mêmes ressorts. Lors de son intronisation comme Secrétaire Général du Parti, le 8 octobre 1997, il est dit que des abricotiers et des poiriers avaient subitement fleuri tandis que des pêcheurs avaient attrapé une holothurie blanche, espèce des plus rares, qui était venue acclamer l’événement. Désigné comme « le soleil lumineux de l’humanité », Kim Jong Il provoque les mêmes expressions d’émerveillement. À l’occasion de l’anniversaire de sa prise de fonction, la légende veut qu’un arc-en-ciel soit apparu dans le ciel au-dessus de sa tête. Le signe résonne de façon particulière dans un imaginaire où l’arc-en-ciel est considéré comme le pont par lequel les héros mythiques atteignent le ciel. La légitimité passe par l’inscription du pouvoir dans une représentation cosmique où s’imbriquent le monde humain et le monde animal, le naturel et le surnaturel, le temporel et le spirituel, dessinant un ordre général articulé autour du leader. On comprend dès lors la vénération portée à l’égard de celui qui détient le pouvoir total car occupant la totalité de l’espace dévolu à la pensée. Tant les relations sociales que les rapports entre les hommes et leur environnement sont en effet médiatisés, sans exception, par les catégories imposées par le pouvoir. Magicien de l’idéologie, celui-ci s’emploie à organiser dans ses moindres recoins la pensée légitime, à produire un univers symbolique où la dureté du monde réel se trouve absorbée dans le monde enchanté de l’irréel. Rien n’échappe à cette emprise de la peinture à la danse, de l’ingénierie à l’horticulture. L’opéra, particulièrement prisé des Coréens, est aussi l’expression du génie créateur du pouvoir. Les « Cinq grands opéras révolutionnaires » ont été selon le discours officiel, « mis en scène sous la direction personnelle du camarade Kim Jong Il, notre cher Dirigeant28 ». Dans le domaine cinématographique, le même Kim Jong Il est présenté comme l’auteur de « La théorie cinématographique », « œuvre classique et originale en matière de septième art29 ». Les différentes formes d’expression artistique participent ainsi du processus d’éducation politique en contribuant à affirmer la croyance en la suprématie du leader, doté de tous les dons et, de ce fait encore plus digne d’admiration. En vertu de quoi l’esprit humain ne serait-il pas conduit à s’incliner, à la fois avec respect mais aussi enthousiasme, devant un tel déploiement de talents ? Chacun des leaders successifs a donné son nom à une fleur particulière, élaborée spécialement par des botanistes, la « kimilsunia », la « kimjongilia » avant l’avènement de la « kimjongunia ». Uniques au monde, elles s’imposent par leur beauté et font l’objet de la part de la population d’une vénération toute particulière. La symétrie observée entre les trois dirigeants, chacun reprenant la « technique » utilisée par le père ou le grand-père, s’emploie à prolonger la magie de l’enchantement dans une évocation onirique qui berce les esprits. Tout objet, toute référence, tout symbole vise à susciter au sein du peuple un sentiment de fascination pour une forme de pouvoir et d’ordre social qui relèvent de l’extraordinaire. L’espace aussi fait partie du processus d’enchantement. Certains sites sont érigés en lieu de pèlerinage, comme celui de Mankyeungdai, où le président Kim Il Sung a officiellement passé une partie de son enfance, ou encore le Mont Paektu, où se tenait le camp secret à partir duquel fut menée la lutte révolutionnaire. Ces lieux de mémoire poussent l’homme banal à se hisser dans l’intimité des « grand hommes » et à se dissoudre ainsi dans un imaginaire déréalisé. À travers l’évocation des personnalités hors du commun que sont Kim Il Sung, Kim Jong Il et désormais Kim Jong Un, chacun est transporté dans un monde où prédominent la vertu, le courage, la solidarité et, partant l’invincibilité. Le monde enchanté ne connaît pas le mal en son sein. Il est purifié des travers du commun des sociétés humaines. C’est à l’extérieur de lui que réside le péril. L’enchantement enfin, ce sont les mobilisations collectives rituelles qui viennent faire souffler sur la société l’esprit de la Corée comme synthèse absolue. L’esthétique une fois de plus est convoquée. Les défilés militaires ne sont pas seulement destinés à mettre en scène la force. L’exceptionnelle ampleur des moyens matériels et humains déployés mais surtout l’ordonnancement impeccable des acteurs visent à mettre en communion l’ensemble de la société coréenne qui, par un processus d’identification, donne corps au mythe du peuple en armes. Les ballets majestueux qui rythment les fêtes nationales sur la Place Kim Il Sung ravissent l’œil mais aussi l’âme. L’harmonie des couleurs et des sons dégagent le sentiment d’une harmonie collective parfaite à l’instar de ce qu’est supposée être la société réelle. L’illusion peut ne durer qu’un instant mais la répétition permet d’approfondir le sentiment d’une société fusionnelle.
Conclusion
8La combinaison des trois répertoires de la mémoire, du sacré et de l’enchantement permet-elle de créer de la légitimité ? Le régime nord-coréen illustre à sa façon qu’aucun pouvoir ne peut s’imposer par la seule force. Le consentement, à défaut d’être obtenu, doit être recherché. D’où ce travail d’élaboration d’une symbolique du pouvoir qui entre en résonnance avec la culture, l’Histoire, l’expérience vécue des gens. Dans cette quête de l’adhésion, rien n’est acquis. Tout récit, même mythifié, risque la sclérose. Il lui faut aussi se régénérer, s’enrichir pour que la magie continue d’opérer. La légitimité est une conquête de tous les jours. Le discours coréen ne saurait être analysé comme un bloc monolithique dont les contours auraient été arrêtés une fois pour toutes. Il existe certes une indéniable permanence, une sédimentation d’invariants dont les similitudes déjà soulignées entre Kim Il Sung et ses deux successeurs sont l’illustration. Mais derrière cette ossature apparaissent des inflexions, des innovations qui témoignent d’une création ininterrompue. L’univers des mythes est illimité sans, cependant, se peupler de nouvelles figures de façon incohérente. C’est un des attributs du pouvoir que de décider quand introduire de nouvelles références aux fins de conforter le consentement. L’une des représentations les plus présentes dans la symbolique du pouvoir est celle du roi Tangun. Intronisé comme le fondateur de la Corée, ses origines mythiques constituent une véritable légende qui est entrée sur la scène politique à partir des années 1970, lorsqu’on a décidé de procéder à des fouilles autour de son tombeau30. Mais c’est à partir de 1993 que la figure de Tangun va revêtir un rôle central dans le panthéon coréen. Son tombeau sera reconstruit en 1994, après le décès du président Kim Il Sung. Il faut alors relégitimer un pouvoir en transition. Dans ce processus, le retour à la tradition constitue l’une des voies assez souvent empruntées. L’Homme coréen qui « décide de tout par sa conscience idéologique » est aussi un homme enraciné dans un passé imprégné des valeurs du confucianisme. Si le régime ne s’est jamais véritablement départi de ses origines, l’accent mis sur les valeurs confucéennes faites de respect des rapports hiérarchiques entre aînés et cadets, parents et enfants, sujets et souverains, est plus marqué depuis la chute de l’empire soviétique et la crise du modèle communiste à l’échelle internationale. Il inscrit la fidélité au pouvoir dans une tradition multiséculaire. De même apparaissent dans le fil de l’Histoire de la Corée du Nord depuis 1948 des mots d’ordre qui visent à relancer la mobilisation (Songun qui consacre en 1995, après la disparition de Kim Il Sung, l’armée comme force principale de la révolution) ou de nouvelles légendes telles que celle de Tcheullima, le cheval ailé dont la statue de bronze s’élève depuis 1961 au-dessus de Pyong Yang. La rapidité qui lui est prêtée (il pouvait parcourir 1000 lieues en une journée) symbolise le mouvement vers l’avant et l’élan permanent de la société coréenne.
9Le discours politique ne s’est donc pas figé. Mais, quelles que soient ses variations, il conserve les caractères de ce que Hannah Arendt appelait la « religion séculière31 ». En s’appuyant sur le besoin social et fondamental de croire, le pouvoir s’emploie à obtenir plus que l’obéissance, la ferveur. Y parvient-il ? La réponse ne va pas de soi tant le discours, quelles que soient ses méandres, vient buter sur une réalité économique et sociale affaissée. Les pénuries, les famines, les inondations, créent un contexte que la rhétorique ne saurait voiler32. Si la légitimité dépend pour beaucoup des représentations et donc de l’idéologie, elle ne saurait s’y réduire. La capacité d’un pouvoir de répondre aux besoins matériels de sa population détermine aussi l’issue du rapport entre gouvernants et gouvernés. Le fait cependant que le régime de Corée du Nord, au milieu de toutes ces vicissitudes, ait réussi à se maintenir, tend à démontrer l’importance du facteur idéologique même si le défi à relever est chaque jour plus difficile. On rétorquera que le fait de concentrer le regard sur cette dimension du régime, conduit nécessairement à entrer en empathie avec lui. Il s’agit plus prosaïquement d’essayer de saisir de l’intérieur sa vision et ses motivations afin de mieux comprendre ses actions. À cet égard, l’angle de la légitimité ne manque pas de pertinence.
Notes de bas de page
1 Les analyses présentées dans cet article ne portent que sur la période correspondant à la direction de la Corée du Nord par Kim Il-Sung puis Kim Jong-Il. La direction actuelle de la Corée du Nord, assurée par Kim Jong-Un, suite au décès de son père Kom Jong-Il en décembre 2011, n’est pas prise en compte dans la présente contribution.
2 Grangereau P., Au pays du grand mensonge, Paris, Éditions du Serpent de Mer, 2001.
3 Destexhe A., Voyage en dynastie totalitaire, Paris, L’Harmattan, 2001.
4 Chol-Hwan K. (en collaboration avec Rigoulot P.), Les Aquariums de Pyongyang, Paris, Robert Laffont, 2000.
5 Morillot J. et Malovic D., Évadés de Corée du Nord, Paris, Belfond, 2004.
6 Rigoulot P., Corée du Nord, État voyou, Paris, Paris, Buchet Chastel, 2003.
7 Courtois S., Le Livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Paris, Robert Laffont, 1997.
8 La Boétie E. de, Discours de la servitude volontaire, Paris, Mille et une nuits, 1997.
9 « Le consentement des assujettis au totalitarisme est un scandale pour l’esprit, le signe apparent d’une rupture totale avec le jugement “normal” […]. Faut-il rappeler cependant que l’acceptation des régimes totalitaires ne se réduit pas à la soumission passive et résignée qu’engendre la peur ? » Lagroye J., « La légitimation », in Grawitz M. et Leca J., Traité de Science politique, Paris, PUF, 1985, p. 439.
10 À l’exception notable de la place de la Corée du Nord dans les relations internationales. En l’espèce, les sources étrangères permettent de traiter de façon relativement satisfaisante de la politique étrangère de Pyong Yang à l’exception de l’analyse des processus de décision interne.
11 La Corée connaît alors la période dite des « Trois Royaumes » qui ont pour nom Baidkdje, Silla et Kokouryo.
12 Charvin R., Comment peut-on être Coréen (du Nord) ?, Nice, Éditions du Losange, 2006, p. 34.
13 Voir sur tous ces éléments Dayez-Burgeon P., Idées reçues sur les deux Corées, Le Cavalier bleu, 2013.
14 Idem, p. 48.
15 Cumings B., North Korea. Another Country, New Press, 2003. Voir aussi, du même auteur, The Korean War : A History, Modern Library, 2010.
16 Selon Kim Il Sung, « si le Japon n’avait pas occupé la Corée et n’y avait pas établi sa domination coloniale, il ne serait même pas question de cette division et de cette réunification ; si, après la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances n’avaient pas réglé le problème coréen à partir des rapports d’opposition entre l’Est et l’Ouest, notre pays n’aurait pas été scindé. Si notre pays n’est pas réunifié depuis près d’un demi-siècle, c’est avant tout parce que les États-Unis occupent toujours la Corée du Sud et empêchent cette réunification ». Citation extraite de « Kim Il Sung. Réponses aux questions posées par le Rédacteur en chef du journal japonais Mainichi Shimbun », Pyong Yang, Éditions en Langues Étrangères, 1991, p. 5.
17 Lankov A., « The gentle decline of the “Third Korea” », Asia times, 15 août 2007. En réalité, il n’existe pas de mouvement en faveur de la réunification au sein de la « Troisième Corée ». Le sentiment de « coréitude » semble se diluer au sein des jeunes générations de souche coréenne résidant dans cette partie de la Chine.
18 Anderson B., Imagined Communities. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Londres, New York, Verso, Revised edition, 1991.
19 Depuis le décès de Kim Jong Il, celui-ci dispose aux côtés de son père, de sa statue, de taille un peu plus réduite.
20 Voir à ce sujet « Que savez-vous de la Corée ? 100 questions et réponses », Pyong Yang, Éditions en Langues Étrangères, 1989, p. 4 sq.
21 Idem., p. 6.
22 Pour les éléments relatifs à la biographie officielle de Kim Jong Il, voir « Que savez-vous de la Corée ? », op. cit., p. 8 sq.
23 Idem, p. 5.
24 Cette décision sera prise lors du VIe Congrès du Parti du Travail, le 10 octobre 1980.
25 Kim Il Sung, Mémoires à travers le siècle, Pyong Yang, Éditions en Langues Étrangères, 1994, t. 5, p. 347.
26 Hong Kil Dong est un héros légendaire coréen, sorte de Robin des Bois, doté de surcroît d’une force surhumaine, dont l’histoire est contée dans le premier roman publié au xviie siècle dans l’alphabet coréen, le Hangul.
27 Sinyodyium L., À la découverte d’une Corée méconnue, inédit.
28 « Que savez-vous de la Corée ? », op. cit., p. 56.
29 Idem, p. 59.
30 Selon la légende, Tangun est le fils de Hwanung (fils du roi du ciel) et d’une ourse métamorphosée en femme. Tangun fonda ensuite la première dynastie du royaume de Ko-Choson.
31 Arendt H., Les Origines du totalitarisme, Paris, Gallimard, 2002, p. 876 sq.
32 Le fait que, dans la crise qui vient d’opposer la Corée du Nord aux États-Unis, la Corée ait insisté sur la fin des sanctions économiques et la reprise de l’aide, souligne l’urgence de la situation.
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