La consistance des crises
Autour de Michel Dobry
Res publicaÉditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 15 mars 2022
Collection : Res publica
Année d’édition : 2018
Nombre de pages : 330
Présentation
L’œuvre de Michel Dobry apparaît comme une des plus singulières et fécondes dans l’univers de la science politique contemporaine. Les réflexions tirées de Sociologie des crises politiques, récemment réédité, sont soumises ici à des épreuves empiriques et des questions théoriques renouvelées. Les hypothèses et méthodes proposées dans le livre de 1986 y résistent bien : elles permettent de saisir les logiques des basculements historiques, de ces moments où les repères ordinaires s’effondrent et où la légitimité des dirigeants s’épuise brutalement. Et parce que cette sociologie nous engage à saisir l’effectuation même de ces processus d’écroulement, sans postuler qu’ils doivent tout à des causes lointaines, sans faire du résultat des crises le moteur de leur déroulement, elle est un des remèdes efficaces contre ces lectures étiologiques et rétrospectives qui encombrent l’histoire des révolutions. D’autres points sont soumis à la question : comment la sociologie des crises s’accommode-t-elle d’une sociologie de l’habitus avec qui elle entend cohabiter, ou encore comment intègre-t-elle l’historicité des sciences sociales : est-on voué à penser la crise sur le mode de la contingence ou faut-il viser une épistémologie à prétention nomologique souvent laissée aux seules sciences dures ?
Nul doute qu’il y a là des interrogations qui traversent les sciences sociales contemporaines et auxquelles un entretien avec Michel Dobry, publié en fin de volume, apporte quelques réponses.
Sommaire
Brigitte Gaïti et Johanna Siméant-Germanos
Introduction. Saisir la consistance des crises1re partie. Écrire l’Histoire : retour sur des terrains sensibles
Brian Jenkins
2. L’historiographie du 6 février 1934 – Michel Dobry et les dynamiques relationnelles des crises politiquesZeev Sternhell
3. La grande pitié de « la thèse immunitaire »2e partie. Penser des lois dans les crises : enjeux théoriques et épistémologiques
Jean-Philippe Heurtin
4. Un épisode de la querelle des universauxDobry critique de Passeron sur la possibilité d’une connaissance nomologique en sciences sociales
Assia Boutaleb et Violaine Roussel
5. Comment le monde vacille ou tient ?Liaisons et ruptures intersectorielles
Frédérique Matonti
6. Histoire sociale des idées politiques, crises politiques et catégories de perception3e partie. Ouvrir les terrains d’enquête : à propos de la sectorisation du monde social
Sebastião Velasco e Cruz
7. Crises et « quasi-crises »Réflexions sur la sociologie des crises politiques de Michel Dobry, à partir de l’expérience historique brésilienne
Carole Sigman
8. Jeux pervers et charme discret de la planificationLes transformations de la gestion de l’économie dans l’URSS de Khrouchtchev (1962-1964)
Yves Buchet de Neuilly
9. Février 2012 et l’élargissement de l’Union européenne à la SerbieCoups imbriqués et connexions d’enjeux
4e partie. Repenser les mobilisations : action collective et mouvements sociaux
Annie Collovald
10. Filiation, précédent : quelle continuité dans les mobilisations petit-patronales ?Quelques hypothèses sur les relations du CIDUNATI au poujadisme
Lilian Mathieu
11. Les vertus du point de vue relationnelLe cas de l’extrême droite radicale contemporaine
Frédéric Vairel
12. Les formes autolimitées de l’action collectiveSur le fonctionnement de l’espace protestataire marocain
Brigitte Gaïti et Johanna Siméant-Germanos
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