Introduction
p. 7-17
Texte intégral
1En étudiant, qui plus est dans un contexte de crise, les conditions d’entrée dans la profession journalistique, et plus spécialement les formations y préparant et leurs publics, un sociologue s’expose à toutes sortes de mises en garde. « Vous savez que vous travaillez sur un métier en voie de disparition ? », me demande ainsi une ancienne étudiante d’école de journalisme au tout début de l’entretien qu’elle m’accorde, quand d’autres m’interrogent, une fois le magnétophone coupé : « Alors qu’est ce qu’ils deviennent, les autres étudiants, c’est quoi les débouchés ? » Il n’est pas possible en effet de faire abstraction de la situation économique du secteur. Les chiffres sur la dégradation continue de la diffusion des titres de presse quotidienne et les annonces régulières de gel d’embauches voire de réduction d’effectifs1, d’autant plus remarquées qu’elles concernent des médias connus et reconnus comme Libération, L’Équipe, L’Humanité ou France Télévisions2, font qu’on ne peut que s’interroger sur le décalage entre la multiplication des formations en journalisme3 et la contraction des emplois de journaliste en France depuis le milieu des années 2000.
2Dans ces conditions, mener une étude à propos des étudiants d’écoles de journalisme « reconnues » par la profession4 et de leur devenir social et professionnel environ sept ans après l’obtention de leur diplôme, ce qui est l’objet de cet ouvrage, obligerait à répondre aux questions incontournables des adéquations qualitative et quantitative de ces formations aux marchés du travail auxquels elles sont censées conduire. Cette perspective s’imposerait d’autant plus aujourd’hui que les filières de l’enseignement supérieur même les moins « professionnalisantes » n’échappent plus à la question de « leurs débouchés professionnels » et plus encore les écoles de journalisme qui depuis le milieu des années 1980 ont joué le jeu d’un ajustement croissant aux attentes réelles ou supposées des employeurs5. Dans ce sous-champ académique concurrentiel où écoles privées et formations publiques sont en lutte, le volume et la qualité des « débouchés » affichés constituent des armes. Révélateur de ce point de vue obligé est à ce titre le rapport sur « L’insertion et les parcours professionnels des diplômés en formations de journalisme » réalisé récemment à la demande des observatoires des métiers de l’audiovisuel et de la presse en partenariat avec des instances paritaires de la profession6. Partant du double constat de la généralisation de la formation au journalisme et de la dégradation des conditions d’emploi, il est logiquement conduit à s’interroger sur : « Quels emplois occupent [les diplômés en journalisme] et quelles carrières peuvent-ils espérer dans le journalisme ? Quels sont les secteurs médiatiques qui recrutent le plus ? Quelles sont les conditions d’insertion des diplômés ? Quels parcours professionnels suivent-ils ensuite ? » Inévitablement il aborde, comme beaucoup de travaux récents en sociologie du journalisme7, les questions de la précarité du métier, des formes d’entrée et de sortie du secteur, des frontières mouvantes du journalisme et de sa porosité avec le secteur de la communication.
3Ce que laissent partiellement de côté ces interrogations sur les trajectoires d’entrée dans la vie active de diplômés du journalisme comme de toute autre filière8, c’est que non seulement l’appareil économique et le système d’enseignement obéissent à des logiques différentes mais surtout que ce dernier « dépend moins directement des exigences du système de production que des exigences de la reproduction du groupe familial9 ». La prise en compte de cette réalité sociologique explique que nous portions une attention particulière aux propriétés et trajectoires sociales des étudiants d’école de journalisme, avant et après leur formation10, qu’ont plutôt tendance à laisser un peu de côté les recherches aussi bien sur les apprentis journalistes11 que sur les journalistes12.
De la sociographie des étudiants à l’espace des écoles de journalisme
4Dans le but de produire des données empiriques objectives sur la composition sociale de la population des étudiants en journalisme, nous avons fait passer au début des années 2000, avec un collègue, Dominique Marchetti, un questionnaire auprès des élèves de l’ensemble des écoles de journalisme « reconnues ». Par la suite, il m’est apparu très utile de suivre ces anciens étudiants en lançant un second volet de l’enquête qui a porté sur les trajectoires sociales et professionnelles qu’ils ont connues au cours des sept premières années environ de leur vie active (voir encadré 1). Ces deux volets complémentaires de l’enquête viennent in fine éclairer les conditions sociales de l’entrée dans la profession de journaliste, dont l’une des premières est devenue le passage préalable par une formation en journalisme et en particulier par une école reconnue. Car si, comme d’autres univers de production de biens culturels, l’espace journalistique n’est soumis à aucun droit d’entrée scolaire, de plus en plus de producteurs d’information sont issus de formations professionnelles spécialisées13. Sur un marché du travail très concurrentiel et affecté par des crises économiques successives et par les transformations des pratiques de consommation de l’information, le passage par les formations « reconnues », les plus sélectives14 de cet espace des formations au journalisme qui s’est structuré depuis l’après-guerre15, est donc devenu stratégique16.
5Face aux connaissances journalistiques indigènes et plus largement aux savoirs partagés des familles dont les enfants s’orientent vers ce métier qui connaissent le poids pris par les écoles et les écarts de prestige et de recrutement entre elles, l’apport de ce travail sociologique est, outre de produire des données objectives qui n’existent pas en dépit des discours du type « on le savait déjà », de faire apparaître les logiques structurales et relationnelles de cet univers académico-professionnel des diplômés du journalisme17. Il permet en effet de montrer, au risque de l’incomplétude18, que c’est à un espace hiérarchisé de formations que sont confrontés les prétendants au métier. S’y jouent la reproduction du champ journalistique ainsi que la reproduction sociale des familles des étudiants qui s’y engagent. Certes, notre enquête s’appuie sur des données en partie anciennes. Il ne pouvait en être autrement dès lors qu’elle avait pour objet de suivre une cohorte d’étudiants. En résulte-t-il que ses résultats sont périmés ? Rien n’est moins sûr. Évidemment, le monde des formations en journalisme et tout particulièrement celui des écoles reconnues s’est transformé en quinze ans. Ivan Chupin considère à juste titre que les débuts des années 2000 « ouvrent une refondation complète de l’espace des formations en journalisme19 ». Les marchés du travail journalistique ont aussi connu de profonds changements avec le développement de la presse en ligne et la crise économique généralisée du secteur. La situation a évolué mais toutes ces transformations étaient déjà à l’œuvre au moment du lancement de notre enquête20. C’est sans doute là la raison pour laquelle les données les plus récentes publiées tant sur les caractéristiques sociales que sur les débouchés professionnels de cohortes d’étudiants d’écoles de journalisme confirment nos résultats21. Par ailleurs, l’inertie des champs sociaux, professionnels et académiques en journalisme comme ailleurs, est, on le sait, importante22. Et les principes d’opposition et de classement qui les structurent ont aussi tendance à se maintenir même s’ils s’appliquent à des institutions, objets ou pratiques nouvelles.
6Ainsi, notre enquête met en lumière une hiérarchie structurale durable, existant à la fois dans les faits et les esprits des étudiants, qui oppose en premier lieu une « grande » et une « petite porte » d’entrée pour reprendre la terminologie de Pierre Bourdieu23, non seulement dans l’espace des écoles mais plus largement dans l’espace du journalisme. En effet se dessine une homologie relative entre l’espace des formations en journalisme saisi par l’insertion professionnelle de leurs étudiants et celui saisi par les propriétés initiales scolaires et sociales (partie 1). Il apparaît que les débouchés des différentes écoles retraduisent dans une large mesure les différences relatives aux propriétés de leurs étudiants. Les capitaux décisifs pour l’entrée dans les écoles (économique, culturel mais aussi et surtout in fine social), le sont aussi tendanciellement pour les carrières professionnelles confirmant la fermeture de cet univers et sa hiérarchisation (partie 2). Ces différences structurales objectives se retrouvent dans les trajectoires singulières vécues et racontées par les étudiants ce qui ne fait que confirmer le poids de ces forces sociales (partie 3). Pour résumer, le recrutement de plus en plus sélectif socialement et scolairement des étudiants de ces formations réputées qui engagent les logiques et stratégies de reproduction sociale des familles dotées et mobilisant du capital culturel, économique et aussi social participe des processus de clôture des espaces professionnels et plus largement des positions dominantes de l’espace social par l’intermédiaire de mécanismes de sélection scolaire accrue dont les déterminants et les effets dépassent bien évidemment le strict cadre du monde journalistique.
« Le journalisme mène à tout à condition… » d’y rester
7Mais alors se trouve soulevée une question essentielle qui constitue peut-être l’un des résultats les plus intéressants (mais aussi les plus ouverts) de notre enquête. En effet, il ressort de notre travail qu’une propriété fondamentale du champ journalistique, comme les champs de production culturelle, est d’être un incerti loci24, lieu incertain et flou. L’espace des écoles et de leurs débouchés offre des voies d’entrées multiples qui peuvent attirer les membres des différentes fractions de classes supérieures mais aussi des enfants de professions intermédiaires avec des capitaux scolaires, économiques et culturels eux-mêmes intermédiaires. Le monde du privé comme du public, si l’on observe aussi bien les origines sociales des étudiants que les débouchés se mêlent dans cet espace académico-professionnel. La multiplicité des marchés du travail, et en particulier, comme nous l’exposerons, le sous-champ de la presse magazine, ainsi que la diversité des postes et des fonctions, font du monde journalistique un lieu incertain. Il est aussi conjointement le lieu « d’un jeu incertain », ce qui le rapproche encore des champs de production culturelle. Le champ journalistique, à un moindre degré certes que les champs artistiques, reste un espace social où « l’investissement, l’expérience temporelle seront d’autant plus pathétiques, que le jeu sera plus incertain, que la part des élus sera plus faible numériquement, mais aussi que le principe selon lequel les élus vont être élus sera plus indéterminé, plus imprévisible, plus arbitraire25 ». Les trajectoires professionnelles « réussies » comme celles en partie « ratées » d’étudiants par rapport à leurs ambitions individuelles et sociales que nous analyserons en détail dans le partie 3, sont les expressions singulières mais inséparablement structurales de ce jeu encore incertain dans lequel se lancent les individus qui embrassent une carrière journalistique.
8Bien sûr, le champ journalistique dont le droit d’entrée est peu contrôlé reste sensible aux afflux de diplômés produits par le système scolaire, mais force est de constater que le jeu qui s’y joue tend à s’institutionnaliser de plus en plus, et que, si les places les plus recherchées se font plus rares, le principe de sélection des élus tend à se faire moins indéterminé26. Bien sûr, cet espace journalistique académico-professionnel n’est pas un espace académique très « pur ». Il reste un univers où le scolaire est partiellement déprécié27 et où, comme le montrent aussi les récits et les perceptions par les étudiants du choix par les enseignants des élèves d’une promotion pour postuler aux concours donnant accès aux médias les plus prestigieux (voir partie 2), la sélection reste en partie « arbitraire ». S’il est possible de penser que la crise du secteur accentuera ce mouvement d’institutionnalisation et les luttes de reproduction qu’il recouvre, les transformations actuelles de l’enseignement supérieur et du champ du pouvoir où se définissent les valeurs relatives des différents capitaux (économique, culturel et social) et des différentes formes de capitaux scolaires peuvent aussi faire de ces filières d’excellence que sont devenues les écoles reconnues de journalisme, pour paraphraser les propos de Stéphane Beaud et Bernard Convert, « des lieux où [le] capital scolaire, méthodiquement et coûteusement acquis », se trouve non pas « brutalement dévalué face au capital social » comme disent ces deux sociologues, mais doit faire avec ce type de capital concurrent et complémentaire « dont l’importance se manifeste au grand jour dans ce type de “grandes écoles”, les rencontres successives dans ces lieux opérant comme autant de tremplins, inégalement distribués socialement, dans la future trajectoire professionnelle et matrimoniale de ces diplômés28 ».
9Le journalisme est depuis ses origines au xixe siècle, une profession marquée par l’incertitude. La formule prêtée à Jules Janin (1804-1874), « le journalisme mène à tout à condition d’en sortir », le disait, en même temps qu’elle exprimait le peu de cas que les catégories bourgeoises se faisaient de cette activité qui était au mieux un métier de passage ou de transition vers des activités ou des professions plus respectables29. Notre travail suggère que les choses n’ont pas changé du tout au tout. Une incertitude importante continue de caractériser cette activité qui, en dépit de tentatives régulières depuis le début du xxe siècle ou au moins l’entredeux-guerres, a toujours échoué à instituer les barrières à l’entrée, l’Ordre et la discipline qui contribuent au statut social et parfois à l’autonomie des professions les plus établies30. Il n’est pas possible simultanément de nier l’existence de tout changement. Un constat général qui se dégage de notre étude est en effet qu’au début du xxie siècle le journalisme, au moins pour une fraction de ceux qui y entrent et qui s’y destinent à des positions relativement élevées, ne « mène pas à tout », mais à un espace de positions internes au journalisme qui, s’il reste loin d’un univers bureaucratique avec son univers déterminé de carrières possibles, semble partiellement organisé. Et là où les familles bourgeoises s’inquiétaient jadis de la « sortie du journalisme » de ceux de leurs membres qui s’y égaraient, c’est « l’entrée dans le journalisme » qui est devenu un horizon envisageable, voire une préoccupation, et selon des modalités qui sont largement celles de la « course au diplôme » dans un contexte général où le système scolaire semble jouer un rôle croissant dans les stratégies de reproduction et de mobilité. Sans jamais avoir été et sans toujours être une profession, ou plutôt un espace où les chances objectives d’entrée et de réussite sont fixées quasi par décret, le journalisme est un champ qui, à la différence du champ littéraire, s’institutionnalise et donne ainsi des garanties de réussite et de reproduction pour qui tente d’y entrer et d’y rester. « La course au diplôme » et aux écoles est en fait une course pour l’accès aux instruments de production et de reproduction des ressources efficientes d’un champ où l’objectivation et l’institutionnalisation progressent.
Encadré 1. Une enquête sur long terme
La démarche logique de notre enquête et ses objectifs de connaissance sont inséparables d’une démarche méthodologique qui n’en est que l’homologue*. En effet, c’est seulement en complétant la construction initiale de l’espace des formations en journalisme et de leurs étudiants par celle du champ des potentialités objectives qui s’offrent à ces mêmes individus à leur sortie d’école (partie 1) et des régularités reliant la distribution de ces situations professionnelles à celles des caractéristiques sociales initiales (partie 2), qu’il est possible à la fois logiquement et méthodologiquement d’étudier leurs trajectoires individuelles sociales et professionnelles (partie 3).
De fait, la première phase de notre enquête a consisté en la passation d’un questionnaire au début des années 2000 auprès de tous les étudiants de seconde année des formations en journalisme « reconnues » par les instances professionnelles**. Notre ambition a été en effet, dès la conception du questionnaire et la délimitation de la population interrogée, de construire dans une perspective relationnelle un espace des étudiants en journalisme et finalement un espace des écoles***. 328 des 472 questionnaires distribués ont été exploités, soit un taux de réponse moyen de 70 %. Le questionnaire comprenait plus d’une centaine de questions abordant trois grands thèmes : les trajectoires sociales et scolaires des étudiants (professions et niveaux d’études des deux parents, cursus scolaire suivi, etc.), leur univers professionnel (conception du métier, souhaits d’orientation et modèles professionnels, consommation médiatique, etc.) et social (pratiques culturelles, positionnement politique et religieux, etc.). Les données recueillies ont donc permis de construire au moyen d’une analyse des correspondances multiples (ACM) l’espace structuré socialement de ces écoles et de leurs étudiants.
En raison du temps que suppose une véritable stabilisation sur le marché du travail**** et qui s’avère particulièrement long pour les journalistes***** du fait des politiques d’embauche des employeurs, c’est environ sept ans après leur sortie d’école que nous avons enregistré la situation professionnelle des étudiants d’école de journalisme des promotions interrogées par le questionnaire initial******. À cet effet, trois sources principales ont été mobilisées : les annuaires produits par certaines associations d’anciens élèves d’écoles ; des données internes transmises par un petit nombre de responsables de cursus ; les sites de réseaux sociaux professionnels tels que LinkedIn ou Viadeo, les comptes Twitter ou Facebook ou les blogs personnels de ces anciens étudiants présentant des éléments plus ou moins complets de curriculum vitae. Enfin, nous avons parallèlement lancé progressivement une série d’entretiens approfondis avec des anciens étudiants, en les interrogeant systématiquement sur ce qu’ils savaient de la situation actuelle de leurs anciens camarades de promotion, ce qui a permis de compléter, corriger, vérifier nos données.
Ces sources ont permis, malgré leurs lacunes, de caractériser la situation professionnelle en 2013 de l’ensemble des étudiants des promotions d’école de journalisme auxquelles appartiennent nos primo-enquêtés et interviewés (n = 396 sur N = 413) selon qu’ils continuaient (ou déclaraient continuer) ou non de travailler dans le journalisme et, dans le premier cas, selon le média principal où ils exerçaient et sa zone de diffusion (régional ou national). Un espace différencié des débouchés des différentes écoles a pu être construit et il a été possible, pour 247 des 396 individus qui avaient répondu au questionnaire initial, de vérifier que les différences de débouchés des différentes écoles retraduisent dans une large mesure les différences relatives aux propriétés de leurs étudiants.
La dernière phase de notre enquête, initiée en 2012, a pris la forme d’entretiens approfondis avec des étudiants ayant initialement répondu aux questionnaires (n = 34) pour connaître leur trajectoire sociale et professionnelle depuis leur sortie d’école. Si nous avons certes cherché à interroger des étudiants de différentes écoles, se destinant à des supports (écrit, radio, télévision, web, photojournalisme) et secteurs journalistiques diversifiés (agence/presse nationale/presse régionale, presse généraliste/presse spécialisée et professionnelle) et ayant connu des parcours divers (précarité/stabilité, maintien dans le journalisme/sortie du journalisme), la connaissance première de l’espace des étudiants en journalisme tels que nous avons pu le construire par une ACM nous a poussé également à chercher à mener a priori des entretiens avec des individus se distribuant aux différents pôles de cet espace******* (voir partie 3). De plus, notre connaissance préalable des propriétés des interviewés mais aussi relationnellement de celles de l’ensemble des autres membres de la population, c’est-à-dire de leurs positions relatives aussi bien dans l’espace « initial » des étudiants que l’espace « final » des potentialités objectives professionnelles qui s’offrent à eux, connaissance rendue possible par les étapes antérieures de notre enquête, a limité les risques à la fois d’une approche trop typologique de ces trajectoires******** et de l’illusion biographique inhérente aux entretiens de type récit de vie*********.
* Plus largement comme l’écrit Karl Marx : « Le moyen fait partie de la vérité, aussi bien que le résultat. Il faut que la recherche de la vérité soit elle-même vraie ; la recherche vraie c’est la vérité déployée, dont les membres épars se réunissent dans le résultat » (Anekdota zur neuesten deustchen Philosophie und Publizistik, cité par G. Perec, Les Choses, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2017, p. 91).
** Cette reconnaissance professionnelle est délivrée par la Commission paritaire nationale pour l’emploi des journalistes (CPNEJ), qui est composée des seuls représentants des éditeurs et des syndicats de journalistes. À la date de la recherche, 12 écoles privées ou publiques délivraient au moins une formation ayant obtenu cet agrément : Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées (Celsa), Centre de formation des journalistes (CFJ), l’Institut français de presse (IFP) et l’Institut pratique de journalisme (IPJ) à Paris, Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) à Strasbourg, École de journalisme de Toulouse (EJT), École supérieure de journalisme à Lille (ESJ), École de journalisme et de communication de Marseille (EJCM), Institut de la communication et des médias (ICM) à Grenoble, les IUT de Bordeaux, Lannion et de Tours. Depuis se sont ajoutés à cette liste un treizième, l’école de journalisme de Sciences Po Paris, puis encore plus récemment un quatorzième établissement, l’IUT de Cannes. Bordeaux et Tours, devenus respectivement Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA) et École publique de journalisme de Tours (EPJT), délivrent dorénavant un master et non plus un DUT. Sur cette question de « la reconnaissance » voir : S. Bouron, I. Chupin, « La reconnaissance paritaire des écoles de journalisme. Un néocorporatisme », Sur le journalisme, vol. 2, no 2, 2013, p. 64-77.
*** Notre travail traduisait explicitement la volonté de renouer avec la tradition de grandes enquêtes statistiques et sociologiques menées au centre de sociologie européenne, tradition dans laquelle s’inscrit La Distinction, puis plus tard les travaux sur les grandes écoles, publiés notamment dans La noblesse d’Etat.
**** A. Lopez, « Les modes de stabilisation en emploi en début de vie active », Économie et statistiques, no 378-379, 2004, p. 105-128.
***** D. Marchetti « Les marchés du travail journalistique », dans D. Marchetti et D. Ruellan, Devenir journalistes. Sociologie de l’entrée dans le marché du travail, La Documentation française, 2001, p. 83-155.
****** Ce travail s’est fait sur une population un peu plus réduite que la population initiale puisque seules les formations reconnues généralistes classiques ont été retenues (les diplômés sorties des années spéciales de Tours et de Bordeaux, des filières PHR et agricoles de l’ESJ Lille n’ont pas été intégrés) dans le souci de constituer une population encore plus homogène mais aussi du fait qu’une des sources utilisées (les annuaires) se restreignaient le plus souvent à ces filières généralistes.
******* Cette démarche est en partie identique à celle adoptée par les auteurs de Culture, Class, Distinction qui se sont penchés sur les « parangons » des sous-populations d’enquêtés qu’ils ont établies par classification appliquée à une analyse factorielle (T. Bennett, M. Savage, E. Silva, A. Warde, M. Gayo-Cal et D. Wright, Culture, Class, Distinction, Abingdon, UK, Routledge. Published, 2009). On retrouve aussi ce procédé dans le choix de ses entretiens dans l’enquête de Julie Pagis sur la génération 68 (« Engagements soixante-huitards sous le regard croisé des statistiques et des récits de vie », Politix, 2011, no 93, p. 93-114).
********Ce risque est celui de « la régression toujours possible vers le réalisme de la pensée typologique qui découpe les populations en classes identifiées, unités substantielles susceptibles d’être pensées en elles-mêmes et pour elles-mêmes au lieu de s’attacher à l’espace même que les populations et leurs propriétés définissent en même temps qu’elles sont définies par lui » (P. Bourdieu et M. de Saint Martin, « Le patronat », Actes de la recherche en sciences sociales, mars-avril 1978, no 20-21, p. 6).
********* L’analyse dans le cadre d’une enquête sociologique de données biographiques tirées d’entretiens soulève des questions classiques mais inévitables portant sur les critères de sélection d’un nombre limité de situations, la valeur et les modalités de la généralisation qui peut en découler, les risques propres à la conduite et l’exploitation d’interviews de type « récits de vie ». Sur ces questions méthodologiques, on peut citer parmi une multitude de travaux à des dates éloignées : P. Bourdieu, « L’illusion biographique », Actes de la recherche en sciences sociales, no 62, 1986, p. 69-72 ; J. Peneff, La méthode biographique, Paris, Armand Colin, 1990 ; S. Beaud, « L’usage de l’entretien en sciences sociales. Plaidoyer pour l’“entretien ethnographique” », Politix, no 35, 1996, p. 226-257 ; S. Chantegros et al. (dir.), La fabrique biographique, Limoges, Presse universitaire de Limoges, 2012.
Notes de bas de page
1 Un indice de cette crise du marché du travail est le ralentissement de la hausse à partir de l’année 2000, suivi de la stagnation en 2006 puis de la baisse à compter de 2009 des effectifs des titulaires de la carte professionnelle de journaliste (source : Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels). Le « baromètre de l’emploi des journalistes » présenté à chaque Assises du journalisme ne cesse de recenser depuis cinq ans les plans sociaux ou de départ volontaire touchant le secteur.
2 En 2014 Libération lance un plan social entraînant le départ de 67 salariés. Au début de l’année 2018, L’Équipe annonce son quatrième plan de réduction d’effectifs en cinq ans. En janvier 2019, L’Humanité se déclare en cessation de paiement. Les plans d’économie se succèdent à France Télévisions depuis 2012 (plan quadriennaux 2012-2015 et 2016-2020 ; plan de 50 millions d’économie en 2018).
3 Christine Leteinturier et Michel Mathien recensaient en 2010 environ 75 formations (« Une profession fragilisée : les journalistes français face au marché de l’emploi », Quaderni, automne 2010, p. 97-114) quand quatre ans plus tard, l’observatoire des métiers de l’audiovisuel en répertoriait 95 [http://www.cpnef-av.fr/formations-journalisme] consulté le 12 septembre 2015.
4 C’est-à-dire qui ont reçu un label délivré par une instance paritaire nationale professionnelle (voir encadré 1 pour la liste des écoles privées ou publiques ayant au moins une formation agréée lors de l’enquête).
5 D. Marchetti, « L’ajustement des écoles au marché du travail », Hermès, no 35, 2003, p. 81-90 ; F. Ruffin, Les petits soldats du journalisme, Paris, Les Arènes, 2003.
6 S. Bouron, V. Devillard, C. Leteinturier et G. Le Saulnier, L’insertion et les parcours professionnels des diplômés en formations de journalisme, IFP/Carism, Commandé par les observatoires des métiers de l’audiovisuel et de la presse, en partenariat avec les CPNEF Audiovisuel, Presse et Journaliste, et l’Afdas, mai 2017.
7 Voir la section « Sociologie du journalisme » de la bibliographie de l’ouvrage.
8 Comme le font d’ailleurs aussi parfois les sociologies des professions et de l’éducation qui les reprennent et se retrouvent à discuter de « l’inflation des diplômes », non dit d’ailleurs assez implicite des débats actuels de « la profession journalistique » sur le devenir problématique de ces diplômés.
9 P. Bourdieu et L. Boltanski, « Le titre et le poste : rapports entre le système de production et le système de reproduction », Actes de la recherche en sciences sociales, no 2, mars 1975, p. 95-107.
10 Notre souci de mieux connaître le recrutement social des étudiants en journalisme et des journalistes correspond aussi à une volonté de rompre avec la problématique de « la diversité » qui s’est affirmée dans les années 2000 dans les univers politique, scolaire et journalistique (I. Chupin, C. Tasset et A. Soubiron, « Entre social et ethnique. Les dispositifs d’ouverture à la “diversité” dans les écoles de journalisme en France », Terrains et travaux, vol. 2, no 29, p. 217-236).
11 Elles ont tendance à privilégier les approches historiques, l’analyse des discours des étudiants et leur vision du métier ou encore leur socialisation pendant leur scolarité. Sur ce champ de recherche, nous renvoyons également à la section « Sociologie du journalisme » de la bibliographie de l’ouvrage.
12 Les travaux régulièrement produits depuis plusieurs décennies en France sur la base des fichiers de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) relatifs aux titulaires de la carte professionnelle, pâtissent, de l’aveu même de leurs auteurs, de l’absence de données sur les origines sociales dans les dossiers exploités (C. Leteinturier, « Journalistes détenteurs de la carte de presse : un espace professionnel particulier », dans C. Leteinturier et C. Frisque, Les espaces professionnels des journalistes. Des corpus quantitatifs aux analyses qualitatives, Éditions Panthéon Assas, 2015, p. 13-37).
13 En 2008, 62 % des nouveaux titulaires de la carte de presse avaient suivi ce type de cursus contre 33,2 % en 1998 (C. Leteinturier, V. Devillard et C. Laville, « La production journalistique et son environnement : le cas de l’information générale et politique entre 1990 et 2010 », Le Temps des médias, no 14, 2010, p. 273-290).
14 À titre d’exemple, le nombre de candidats à la formation en deux ans à l’IUT Bordeaux est passé de 850 en 1989 à 1448 en 1999. Au début des années 2000, le nombre de candidats à ces concours oscillait selon les établissements entre 400 et 1300 candidats (S. Bouron, « L’apprentissage dans les écoles de journalisme. Transmission et incorporation de l’habitus professionnel », mémoire de master 2 recherche en sociologie, Poitiers, université de Poitiers, 2008, p. 25) et de lauréats de 20 à 56.
15 I. Chupin, Les écoles du journalisme. Les enjeux de la scolarisation d’une profession (1899-2008), Rennes, PUR, coll. « Res Publica », 2018.
16 La conclusion des études les plus récentes sur les cohortes 1998, 2008 et 2013 des nouveaux titulaires de la carte de presse est claire : « Le diplôme [en journalisme] a un effet relativement protecteur. » (S. Bouron et V. Devillard et al., op. cit., p. 9). Cela contribue à expliquer le choix de notre population d’étude, à savoir les étudiants des seules écoles reconnues. Cette fraction dominante des formations permet d’observer, comme avec une loupe grossissante, les transformations et propriétés sociales de cet univers professionnel.
17 Comme l’écrit Dominique Marchetti, l’apport de la sociologie dans l’étude du journalisme est « de proposer un regard plus général parce que moins situé dans le jeu professionnel » et de « dégager une problématique structurale et non personnalisante ou psychologisante » (Quand la santé devient médiatique, Grenoble, PUG, 2010, p. 10).
18 Notre ambition a été, tout le long de l’enquête, de construire un espace des étudiants en journalisme et finalement un espace des écoles et des trajectoires sociales qu’il offre. Partant du principe que les mondes sociaux, qu’ils soient journalistiques ou non, sont relationnels, nous avons suivi la règle qui veut qu’il est inutile d’étudier une école de journalisme sans étudier l’ensemble des autres sachant que l’on pourra cependant s’exposer à la critique de l’incomplétude : « Faut-il étudier l’École des arts et métiers, objet relativement circonscrit qu’on peut approcher à la fois synchroniquement et diachroniquement et sur lequel on peut avoir tout le matériel possible, ou l’ensemble des grandes écoles en sachant bien qu’on sera alors réduit à un petit nombre d’informations, que la relation à l’objet ne pourra pas être aussi approfondie et qu’on s’exposera à la critique positiviste ordinaire : “tout n’a pas été considéré” etc.? » (P. Bourdieu, Sociologie générale – Volume 1, Paris, Raisons d’agir/Seuil, 2015, p. 532.)
19 L’école de journalisme de Sciences Po Paris lancée en 2004 et reconnue par la profession en 2009 est venue concurrencer directement les établissements les plus établis et réputés qui ont alors multiplié les partenariats avec les IEP de Province et université. Deux anciens IUT, celui de Bordeaux puis celui de Tours, sont devenus des écoles délivrant un master respectivement en 2006 et 2018. A contrario un nouvel IUT de journalisme, celui de Cannes, a été « reconnu » par la profession en 2013. Des écoles récemment reconnues lors du lancement de notre enquête peuvent faire valoir aujourd’hui une certaine ancienneté et notoriété dans ce microcosme des écoles reconnues. Sur les transformations de l’espace des formations en journalisme voir : I. Chupin, op. cit., p. 207-263.
20 L’école de Sciences Po Paris existait déjà et allait obtenir sa reconnaissance par la profession peu de temps après. La tendance à la masterisation de l’IUT de Bordeaux était objectivement en cours dans les faits comme le montrent nos analyses et dans les projets de cette école.
21 Les ratios selon l’origine sociale, le sexe ou le niveau de diplôme présentés dans le rapport à la Conférence nationale des métiers du journalisme sur la diversité dans les écoles de journalisme sont quasi identiques à ceux enregistrés dans ces mêmes écoles dans notre échantillon (I. Chupin, A. Soubiron et C. Tasset, La diversité dans les écoles de journalisme : dispositifs, pratiques et résultats en termes d’insertion professionnelle, Rapport à la Conférence nationale des métiers du journalisme, 2012). Il en est de même pour une enquête menée par des étudiants de l’ESJ Lille en 2012, cette fois auprès de journalistes en postes (A. Chareton et L. Roxo « Enquête : 377 journalistes passés au crible », [https://www.erwanngaucher.com/article/25/03/2013/enquete--377-journalistes-passes-au-crible/1084] consulté le 18 novembre 2013). Nos données sont aussi convergentes avec les résultats très récents d’une enquête du groupe de chercheurs en journalisme des écoles reconnues portant sur trois promotions (2015, 2016, 2017) de cinq écoles reconnues ne faisant pas parties des plus sélectives.
22 Comme l’écrit toujours Ivan Chupin, la nouveauté de l’école de journalisme de Sciences Po Paris est toute relative, en particulier s’agissant de son positionnement pédagogique : « On se retrouve alors en présence d’un paradoxe : l’IEP de Paris arrive à grand renfort de communication à occuper un espace prétendument vacant (celui d’une formation nourrie par les sciences sociales et les savoirs fondamentaux) alors que dans le même temps, dans sa propre formation de journalisme les enseignements fondamentaux sont réduits à une dimension principalement utilitaire ». Ici comme dans les autres écoles et comme depuis les années 1990, « les professionnels vont peser sur le contenu de la formation en imposant une définition plus utilitaire des savoirs fondamentaux » et on y retrouve donc « une conception voisine de celle qui avait cours dans les écoles professionnelles comme l’ESJ, le CFJ et l’IPJ » (op. cit., p. 239 et 245).
23 P. Bourdieu, La noblesse d’État. Grandes écoles et esprit de corps, Paris, Éditions de Minuit, 1989, p. 198-212.
24 P. Bourdieu, Manet. Une révolution symbolique, Paris, Raisons d’agir/Seuil, 2013, p. 236-237.
25 P. Bourdieu, Sociologie générale-Volume 2, Paris, Raisons d’agir/Seuil, 2016, p. 236-237.
26 Nous retrouvons des questionnements généraux identiques à ceux soulevés par Vincent Dubois au sujet de l’administration de la culture mais où la fermeture et l’institutionnalisation semble moins forte : « Travailler dans la culture est aujourd’hui un objectif professionnellement réalisable sans qu’il y ait durcissement et clôture comme dans tout phénomène de professionnalisation » (La culture comme vocation, Paris, Raisons d’agir, 2013, p. 17).
27 Si les attributs de la réussite scolaire sont indispensables au moment des concours, la formation au journalisme est comme beaucoup d’écoles de pouvoir quasi exclusivement tournée vers l’entrée dans le monde du travail où on cherche à « déscolariser » les étudiants pour leur faire « jouer » un jeu professionnel (voir Y.-V. Abraham, « Du souci scolaire au sérieux managérial, ou comment devenir un “HEC” », Revue française de sociologie, 48 (1), 2007, p. 37-66).
28 S. Beaud et B. Convert, « 30 % de boursiers en grande école… et après ? », Actes de la recherche en sciences sociales, no 183, 2010, p. 4-13.
29 Le récit que fait Jim de sa « vocation » par défaut pour le journalisme sur les conseils de son professeur de Sciences Po dans le film Jules et Jim de François Truffaut, récit autobiographique de Henri-Pierre Roché auteur du roman dont est tiré le film mais récit qu’il fait aussi dans son autre ouvrage autobiographique Les Deux Anglaises et le continent (Paris, Gallimard, 1956, p. 33.) dont Truffaut s’est peut-être aussi inspiré pour les dialogues de Jules et Jim, traduit bien la représentation de la carrière de journaliste que pouvaient avoir dans la première moitié du vingtième siècle les membres des classes bourgeoises cultivées auxquelles appartenaient et le personnage et l’auteur du roman, confirmant la citation de Jules Janin, du moins le sens qu’on lui donne habituellement :
– Jules : « […] J’envie l’ouverture de votre éventail Jim. »
– Jim : « Oh moi je suis un raté, le peu que je sais, je le tiens de mon professeur Albert Sorel. “Que voulez-vous devenir ?” me demanda-t-il. “Diplomate”. “Avez-vous une grosse fortune ?” “Non.” “Pouvez-vous avec quelques apparences de légitimité ajouter à votre patronyme un nom célèbre ou illustre ?” “Non.” “Et bien renoncez à la diplomatie”. “Mais alors que dois-je devenir ?” “Un curieux. Ce n’est pas un métier, ce n’est pas encore un métier. Voyagez, écrivez, traduisez, apprenez à vivre partout. Commencez tout de suite, l’avenir est au curieux de profession. Les Français sont restés trop longtemps enfermés derrière leurs frontières. Vous trouverez toujours quelques journaux pour payer vos escapades.” »
– Catherine : « Jules pense que vous avez une grande carrière devant vous […]. »
30 C. Delporte, Les journalistes en France. 1880-1950. Naissance et construction d’une profession, Paris, Seuil, 1999 ; C. Dupuy, Journalistes, des salariés comme les autres ? Représenter, participer, mobiliser, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res Publica », 2016.
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