Politisation du proche
Les lieux familiers comme espaces de mobilisation
Les dernières décennies ont vu se multiplier les situations conflictuelles liées aux interventions publiques visant à requalifier les espaces, à leur prescrire une vocation ou à encadrer leurs usages. Si les conflits autour des grands projets d’aménagement ont été assez largement analysés, les mobilisations locales ont beaucoup moins attiré l’attention des chercheurs, laissant ainsi le champ libre à des interprétations générales, souvent réductrices, voire dépréciatives. Essayer d’en restituer...
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 2 mars 2022
ISBN numérique : 978-2-7535-8571-3
DOI : 10.4000/books.pur.146432
Collection : Res publica
Année d’édition : 2019
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-7620-9
Nombre de pages : 270
Stéphanie Dechézelles et Maurice Olive
Introduction. « Les mondes familiers comme espaces de critique sociale et de revendication politique »1re partie. Vouloir rester : comment se mobilise-t-on dans les quartiers populaires en rénovation ?
Paula Cossart et Julien Talpin
1. Une approche écologique des mobilisationsLe quartier comme support de la lutte urbaine de l’Alma-Gare dans les années 1970
Isabelle Berry-Chikhaoui et Lucile Medina
2. Le lieu comme ressort et ressource dans un conflit d’aménagementL’exemple d’un quartier populaire en rénovation urbaine : le Petit Bard à Montpellier
Pierre Gilbert
3. Fragmenter la population et défaire les collectifs militantsLa rénovation urbaine comme dispositif de désarmement des mobilisations collectives
Clément Colin
4. « Somos barrio, somos patrimonio »Le quartier comme objet et ressource de la mobilisation d’habitants contre des projets immobiliers à Santiago du Chili
2e partie. Lieux de travail, espaces vécus : quand l’industrie s’inscrit (et se désinscrit) dans le quotidien
Guillaume Gourgues et Laurent Kondratuk
5. Les « Lip » à Palente-OrchampsLe quartier, acteur d’une lutte ouvrière (Besançon, 1973-1974)
Doris Buu-sao
6. Entre politisation à distance et ancrage localSe mobiliser contre la pollution industrielle en Amazonie péruvienne
Maurice Olive
7. Une fermeture accommodanteL’inscription contrariée d’une occupation d’usine dans l’espace du quartier
3e partie. S’attacher aux lieux, se lier à la cause : formes et trajectoires de luttes dans et pour le proche face aux projets d’aménagement
Frédéric Sawicki
8. Riverains, bourgeois ou citoyens ?Sociologie d’une association en lutte contre l’agrandissement d’un stade de football (Lille, 2003-2006)
Justine Lenoire
9. Du nucléaire aux centralesUne comparaison des trajectoires de la mobilisation antinucléaire à Gravelines et à Fessenheim (1970-1980)
Stéphanie Dechézelles
10. Être du coin, défendre ses lieuxL’autochtonie protestataire dans l’engagement contre l’éolien de grande taille en France
Stéphanie Dechézelles et Maurice Olive
ConclusionLe proche comme catégorie d’analyse et espace de politisation en circuit court
Les dernières décennies ont vu se multiplier les situations conflictuelles liées aux interventions publiques visant à requalifier les espaces, à leur prescrire une vocation ou à encadrer leurs usages. Si les conflits autour des grands projets d’aménagement ont été assez largement analysés, les mobilisations locales ont beaucoup moins attiré l’attention des chercheurs, laissant ainsi le champ libre à des interprétations générales, souvent réductrices, voire dépréciatives. Essayer d’en restituer la richesse, et de mieux saisir leurs significations, leurs modes d’ancrage et leurs dynamiques est l’objectif de cet ouvrage.
Les contributions qu’il rassemble reposent sur des enquêtes de type ethnographique, à la croisée de plusieurs champs académiques (science politique, sociologie, anthropologie, géographie), mais guidées par une préoccupation commune : considérer les mondes familiers comme des espaces de critique sociale et de revendication politique. Une hypothèse centrale parcourt l’ouvrage : ce qu’expriment les mobilisations étudiées est moins une « crise de l’intérêt général », entendue dans le sens d’un repli vers le cadre de vie, que l’inverse, c’est-à-dire la revendication de prendre part à l’action publique à partir d’une attention au proche. Elles témoignent des transformations des espaces du politique, dont elles sont une expression renouvelée plutôt que le symptôme d’une crise profonde.
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