Introduction à la troisième partie. Brève histoire d’une particularité athénienne : la Pnyx
p. 221-232
Texte intégral
1Située à 400 m environ à l’ouest de l’agora d’Athènes, la Pnyx est une colline sur le flanc de laquelle se tenaient, à l’époque classique, les séances de l’Assemblée du peuple. Il semblerait que son utilisation ne remontât pas plus haut que les réformes d’Éphialte, et qu’avant cette date, l’ekklèsia se réunît sur l’agora. Cet espace a ensuite été réaménagé à deux reprises pour être adapté aux évolutions de l’Assemblée du dèmos et, plus généralement, de la démocratie. Exclusivement réservée aux assemblées du peuple, la Pnyx est le lieu par excellence de la démocratie athénienne, elle en est le symbole.
État des lieux
2L’exploration du site a débuté en 1862, avec les travaux du savant allemand Ernst Curtius1, qui en avait conclu qu’il ne s’agissait pas de la Pnyx. Les fouilles ont été poursuivies en 1882-1883 par les équipes américaines de John Crow et Joseph Clarke2, puis par Robert Zahn, en 1898, pour l’Institut Archéologique Allemand. Dans les années 1910, on fouille les alentours du site et on met au jour des sépultures, quelques sculptures et bon nombre d’inscriptions, qui attestent l’existence d’espaces sacrés autour de la Pnyx. À cette époque, la Société Archéologique d’Athènes commence des fouilles systématiques, sous la direction de Konstantinos Kourouniotes. Il faut cependant attendre les années 1930 pour que le site soit réellement mis à l’honneur. Homer Thompson, en collaboration avec Konstantinos Kourouniotes d’abord, Robert Scranton et John Travlos ensuite, met au jour l’ensemble du site : le koilon, les murs de soutènement, la tribune (bèma) et le plateau supérieur de la Pnyx.
3Les fouilles ainsi menées ont donné lieu à plusieurs études, par les archéologues eux-mêmes dans un premier temps, par les historiens ensuite. Ainsi, en 1932, Konstantinos Kourouniotes et Homer Thompson publiaient un article qui fait encore autorité sur bien des points3. Une décennie plus tard, William MacDonald, qui s’appuie sur les données archéologiques ainsi que, dans une moindre mesure, sur les textes, présente une étude circonstanciée des lieux d’assemblées politiques en Grèce, de la période homérique à l’époque hellénistique. Une partie est consacrée aux lieux de réunion de l’ekklèsia athénienne : la Pnyx, mais aussi les théâtres de Dionysos d’Athènes et du Pirée4. Homer Thompson a poursuivi ses travaux et a publié une remarquable Pnyx in Models5, dans laquelle il retrace de façon très détaillée l’histoire de la Pnyx. Plus récemment enfin, Björn Forsén et Greg Stanton ont édité, en 1996, The Pnyx in the History of Athens6.
4Les travaux des archéologues permettent de distinguer trois phases successives d’utilisation de la Pnyx. La première (phase I), qui s’étend de 460 à 400 avant J.-C., correspond à un espace de 2 400 m² semblable à celui d’un théâtre, sur la pente de la colline, ouvert au nord, en direction de l’agora. La première référence textuelle à la Pnyx se trouve dans les Acharniens, comédie représentée en 425 avant J.-C.7. Mais l’archéologie – et notamment l’étude du premier mur de soutènement – ne permet pas de dater précisément la première utilisation de la colline par l’Assemblée ; on a d’abord pensé à l’époque des réformes de Clisthène, c’est-à-dire les toutes dernières années du VIe siècle avant J.-C.8. Cinquante ans plus tard, l’auteur de cette hypothèse, Homer Thompson, propose plutôt de se tourner vers ce que nous connaissons de l’agora au début du Ve siècle, pour tenter de (re)préciser l’époque de la première utilisation de la Pnyx9.
5Mais avant d’aborder les arguments de l’archéologue, rappelons que si l’on suit la thèse d’une agora archaïque située sur le flanc nord-est de l’Acropole, où auraient eu lieu les représentations dramatiques jusqu’au dernier quart du VIe siècle avant J.-C., on peut fort bien concevoir que cette agora ait également accueilli, sur les mêmes gradins, les assemblées politiques et judiciaires10. L’hypothèse d’un même espace, à l’origine, pour les assemblées théâtrales, politiques et judiciaires sur cette agora archaïque est particulièrement intéressante dans notre perspective. Certes, au Ve siècle, le dèmos réserve la Pnyx aux séances de l’ekklèsia, mais le temps où les gradins du théâtre et ceux de l’assemblée étaient les mêmes n’est somme toute pas bien loin. Cela peut expliquer, en partie du moins, l’analogie graduellement établie par les Athéniens entre les assemblées politiques et judiciaires, d’un côté, et les assemblées théâtrales, de l’autre, analogie dont témoignent, dans la tragédie, les adresses aux spectateurs à qui les poètes rappellent sans cesse leur statut de citoyens. Partant, cela peut également être un élément d’explication du comportement du dèmos à l’Assemblée, ou du moins de l’image qu’en avaient ses adversaires. Si l’on suit l’hypothèse de Stephen Miller, les assemblées politiques et judiciaires auraient quitté l’agora archaïque à la fin du VIe siècle pour l’agora classique, dite « du Céramique ».
6En effet, et l’on retrouve ici l’argumentation d’Homer Thompson, les bornes retrouvées sur place montrent que l’on a formellement délimité l’agora du Céramique aux environs de 500 avant J.-C.11 ; cet acte témoigne très probablement d’un rôle accru de l’agora dans la vie civique, après les réformes de Clisthène. Cependant, nous n’avons aucune trace, littéraire ou épigraphique, de séances régulières de l’ekklèsia sur l’agora12 ; mais les assemblées qui y avaient lieu de façon occasionnelle, comme pour l’ostracisme13, que nous connaissons de façon certaine, permettent malgré tout de supposer que d’autres s’y sont tenues régulièrement, jusqu’au moment où la Pnyx a été aménagée pour les recevoir14. D’autre part, poursuit Homer Thompson, on sait aujourd’hui que les édifices civiques de l’agora n’ont pas été construits avant le deuxième quart du Ve siècle ; l’archéologue met en rapport ces constructions, et notamment l’ancienne salle du Conseil (bouleutèrion) et la tholos, avec les réformes d’Éphialte. De même, les aménagements effectués sur la Pnyx en vue d’y accueillir plus commodément l’Assemblée peuvent être le résultat de l’accroissement et de l’officialisation des activités du dèmos entraînées par les réformes d’Éphialte15. En outre, on dispose d’une borne portant l’inscription horos Puknos, « borne de la Pnyx », que la forme des lettres permet de dater du milieu du Ve siècle, peut-être un peu avant 450 avant J.-C.16 : « cette délimitation officielle de la Pnyx est à mettre en relation avec son tout premier aménagement en lieu d’assemblée qui soit attesté17 ». Si nous n’avons retrouvé aucune trace de la tribune, on peut aisément la restituer dans l’axe de l’auditorium18. D’après Aristophane, ce bèma était édifié en pierre19 ; en outre, un fragment d’Eupolis, datant probablement de 423/2 avant J.-C., laisse à penser qu’il était assez vaste pour permettre à l’orateur de s’y mouvoir aisément :
« Chaque fois qu’il prend la parole, Syracosios ressemble à ces roquets sur les murets : monté à la tribune, il court d’un bout à l’autre en aboyant20. »
7Face à cette tribune, il semblerait que le koilon n’ait pas été circulaire, mais qu’il ait seulement formé une concavité légère. Robert Ginouvès rapproche la Pnyx du théâtre à gradins droits d’Argos : tous deux occupaient une surface très large pour une assez faible profondeur21. On pourrait même, dans notre perspective, comparer la Pnyx au théâtre de Dionysos, qui nous intéresse ici : le koilon de la Pnyx, certes moins profond que celui du théâtre athénien, s’appuie comme lui sur la pente d’une colline ; tous deux permettent ainsi à plusieurs milliers de personnes de voir et d’entendre les orateurs à la tribune ou les acteurs dans l’orchestra. La comparaison des espaces ne peut cependant guère être poussée plus avant, car, du moins dans sa première phase, la Pnyx, contrairement au théâtre de Dionysos, n’est pas un édifice, mais plutôt un terrain aménagé pour recevoir l’Assemblée. En effet, l’emplacement réservé au public semble n’avoir été délimité que par la fin de la partie dégrossie du rocher, et il est impossible de distinguer la moindre trace de gradins taillés dans la pierre, qui est seulement égalisée. Aucune trace non plus d’encastrements qui auraient permis d’installer des bancs de bois ; les textes laissent d’ailleurs entendre que les Athéniens s’asseyaient à même le sol et apportaient parfois des coussins pour compenser sa dureté22. Un tel aménagement permettait aux citoyens, les jours de grande affluence, de se tenir debout sur le rocher brut lorsqu’il n’y avait plus de place pour s’asseoir. D’après les calculs, 6 000 citoyens pouvaient siéger sur la Pnyx de la phase I23.
8La seconde phase (II), de 400 à 330 avant J.-C. environ, correspond à une profonde modification du terrain : on supprime la pente en charroyant des milliers de tonnes de remblai et en élevant un mur de soutènement semi-circulaire au nord-est ; l’orientation est inversée, désormais l’espace réservé au public descend très légèrement vers le sud-ouest. Le lieu de réunion de l’ekklèsia, désormais de 2 600 m² environ, est clos de toutes parts, et les citoyens y accèdent par deux escaliers aménagés dans le mur de soutènement nord24. Nous n’avons, pour cette phase encore, pas retrouvé de tribune, même si l’on peut situer cette dernière au sud ; comme pour la phase précédente, elle devait être édifiée en pierre25. Plutarque attribue ce vaste réaménagement aux Trente :
« Ce fut dans la même idée que par la suite, les trente tyrans changèrent l’orientation de la tribune de la Pnyx : on l’avait construite face à la mer, mais ils la tournèrent vers la campagne, car à leur avis le pouvoir maritime engendrait la démocratie, tandis que les paysans étaient moins hostiles à l’oligarchie26. »
9Mais pourquoi les Trente se seraient-ils intéressés à ce haut lieu de la démocratie ? Isocrate, contemporain du coup d’État, écrit à propos des « monuments religieux et civils » dont la démocratie « a si bien orné la ville », que « les Trente [en] ont négligé certains, pillé les autres, et ont adjugé pour trois talents la démolition des arsenaux27 ». L’explication de Plutarque, pour le moins surprenante, a pourtant été défendue en 1932 par Konstantinos Kourouniotes et Homer Thompson ; mais William Dinsmoor l’a réfutée l’année suivante28. Plus récemment, Robert Moysey a attribué la restructuration de la Pnyx à la démocratie restaurée, la situant vers 402 avant J.-C.29, ce qui est beaucoup plus vraisemblable. Et la raison de ces énormes travaux serait le vent30 : en effet, dans la première phase, la Pnyx était très exposée aux vents du nord-est, qui devaient non seulement gêner physiquement les citoyens, mais en plus dégrader des conditions acoustiques déjà médiocres31. Ainsi, au début du IVe siècle, sur la Pnyx, les citoyens tournent désormais le dos à l’agora, très probablement assis, du moins pour certains, sur des bancs de bois, tandis que les prytanes, installés près de la tribune, leur font face32.
10Signalons ici que Konstantinos Kourouniotes et Homer Thompson situaient la seconde phase de 400 avant J.-C. à 120 de notre ère33, et le début de la troisième phase à l’époque d’Hadrien. Dès 1943 pourtant, disposant de données nouvelles, Homer Thompson est revenu sur cette proposition34 et a soutenu qu’il fallait situer le début de la troisième phase de la Pnyx au IVe siècle avant notre ère ; il n’a cependant pas toujours été suivi – Mogens Hansen, par exemple, en 1989 et 1991 adoptait encore la première chronologie35.
11Il faudra attendre les travaux de Susan Rotroffet John Camp notamment pour que l’on accepte unanimement une phase III débutant vers 330 avant J.-C.36. Comme le souligne Homer Thompson, la Pnyx de cette époque est « aussi remarquable par sa monumentalité que la première l’était par sa sobriété37 ». En effet, le flanc sud a largement été entaillé et une tribune monumentale, taillée dans le rocher, y est adossée. Le mur de soutènement, au nord, est entièrement reconstruit et l’on accède au nouveau koilon, qui recouvre complètement les deux précédents, par un vaste escalier central38. L’espace disponible est désormais de 5 550 m ² environ ; il peut donc contenir, selon les calculs, plus de 10 000 personnes39. Étant donné cette vaste capacité, Homer Thompson suggère que la Pnyx ait pu accueillir les Grandes Dionysies pendant la période de reconstruction du théâtre de Dionysos40 ; mais, nous l’avons dit, il semble plus probable que le théâtre a continué à servir pendant les travaux, qui, à la fin des années 330, devaient être sinon terminés, du moins en voie d’achèvement. Nous n’avons, comme pour les autres phases, aucune trace de gradins taillés dans la pierre, mais l’on peut raisonnablement supposer que, comme pour la période précédente, il y avait, sur le devant au moins, quelques bancs de bois ; cela aurait cependant coûté extrêmement cher d’installer et d’entretenir des bancs, même en bois, sur l’ensemble du koilon41. Cet espace fut utilisé par l’Assemblée jusqu’en 300 avant J.-C. environ, date à laquelle les réunions furent transférées au théâtre de Dionysos, reconstruit sous Lycurgue et constitué de gradins en marbre ; la Pnyx devient alors un lieu de culte42.
12Ainsi, durant toute l’époque classique, le dèmos siégeait dans un espace qui, par sa forme et sa fonction, était comparable à celui du théâtre de Dionysos. Cependant, nous l’avons dit, la Pnyx n’est pas un édifice, mais un terrain en pente douce, légèrement concave qui a été aménagé, puis remanié, pour accueillir, dans les meilleures conditions possibles, l’Assemblée du peuple. Il n’en reste pas moins que, comme le montrent les calculs effectués par Christopher Johnstone, l’acoustique y était médiocre, voire exécrable avant les travaux de réaménagement du début du IVe siècle. Les citoyens qui se trouvaient une trentaine de mètres de la tribune ne devaient pas tout entendre, loin s’en faut, de ce qui s’y disait. Pour Christopher Johnstone, l’essentiel de l’information arrivait indirectement à ces ekklèsiazontes, répétée de bouche à oreille – ce qui devait amplifier le brouhaha général et couvrir un peu plus la voix du citoyen qui avait pris la parole43. Cela peut expliquer, en partie du moins, que les orateurs aient crié et gesticulé – aient fait du théâtre, selon leurs détracteurs – pour se faire entendre ou plutôt se faire comprendre de tous.
13Ces mauvaises conditions acoustiques – auxquelles il faut ajouter un certain inconfort, puisqu’il n’y eut jamais de bancs pour tous les citoyens – rendent plus significatif encore le fait que le dèmos ait attendu 300 avant J.-C. pour se réunir régulièrement dans le théâtre de Dionysos, où le confort, l’acoustique et même la visibilité étaient bien meilleurs. Les citoyens tenaient à conserver des espaces distincts pour leurs différentes assemblées démocratiques.
Une particularité athénienne
14En effet, à l’époque classique, la Pnyx est un espace exclusivement réservé aux réunions de l’ekklèsia ; il n’est aucun témoignage qui fasse allusion à une autre utilisation du site. Or ceci est une particularité athénienne ; en effet, si nous connaissons un petit nombre de cités disposant d’un ekklèsiastèrion44, il semblerait que celui-ci n’ait, en général, pas été utilisé uniquement par l’Assemblée du peuple. À Argos, par exemple, le peuple se réunissait dans le theatron à gradins droits45 ; en effet, ce dernier correspond bien à la description de l’Assemblée argienne que l’on trouve dans l’Oreste d’Euripide46. Comme sur la Pnyx, l’emplacement réservé aux citoyens suit la pente naturelle d’une colline rocheuse et se caractérise par une concavité légère. Mais à Argos, la roche a été taillée en gradins, dont le plan supérieur est légèrement en pente vers l’avant47 ; on y circulait par un escalier central, dont les marches étaient moins hautes, comme cela sera le cas dans le théâtre de Lycurgue à Athènes. Le theatron pouvait contenir, semble-t-il, 2 300 à 2 500 personnes48. Comme le souligne René Ginouvès, « il est peu probable […] qu’un travail d’une telle ampleur ait été exécuté simplement pour permettre aux Argiens d’entendre les décisions de leurs maîtres ; par contre, il se justifie pleinement dans une cité démocratique, et la majesté même du lieu de réunion pouvait exprimer, d’une certaine manière, la puissance de la volonté populaire. Or c’est vers 460 que les Argiens se donnent une constitution démocratique49 », ce qui concorde parfaitement avec la datation de l’aménagement du theatron à gradins droits, que l’on situe au milieu du Ve siècle environ. René Ginouvès établit ici un parallèle entre cette séquence et celle de l’aménagement de la Pnyx à Athènes, allant même jusqu’à dire que cette dernière avait pu être prise comme modèle par les Argiens50. Notons cependant que, le grand théâtre d’Argos n’ayant probablement été édifié qu’à la fin du IVe siècle, on peut supposer que le theatron à gradins droits ait un temps également accueilli les représentations dramatiques51 ; il aurait en outre été utilisé pour des assemblées judiciaires52.
15À Délos, se trouve un bâtiment identifié comme l’ekklèsiastèrion53 dont les inscriptions attestent l’existence54. D’abord constitué d’une petite salle oblongue, au début du Ve siècle, l’édifice est ensuite agrandi, probablement à la fin du IVe ou au début du IIIe siècle ; « des plaques de gradins rectilignes entreposées dans le monument pourraient lui avoir appartenu »55. Le bâtiment sera encore agrandi au début puis à la fin du IIe siècle, puis divisé en deux salles à l’époque impériale. La présence d’un espace exclusivement réservé à l’Assemblée du peuple ne surprend guère dans une cité qui était, au Ve siècle, sous influence athénienne.
16Car dans la plupart des cités, on utilise des lieux qui ne sont pas strictement réservés à la délibération, tels que l’agora56 ou le théâtre57, on l’a vu. En effet, il semblerait que le plus grand nombre des cités aient tenu leurs assemblées politiques sur l’agora, jusqu’à la construction de théâtres, lieux conçus pour que tout un chacun puisse voir et entendre celui qui parle – voire prendre la parole et se faire entendre. Or c’est bien le but de toute assemblée, démocratique en particulier. Adossé à la pente de la colline comme celui du théâtre de Dionysos sur la pente de l’Acropole, le koilon de la Pnyx permet aux citoyens de voir et entendre, d’être vus et entendus de tous, mais aussi de se voir tous réunis, c’est-à-dire de mesurer l’importance de leur assemblée et d’en contrôler le déroulement.
17La puissance évocatrice de ce toponyme explique qu’Aristophane ait donné à la personnification du dèmos dans les Cavaliers d’Aristophane le démotique comique de Puknitès58. La Pnyx est ainsi mentionnée comme si elle était l’un des dèmes de la cité démocratique. En outre, ce « Monsieur Lepeuple de la Pnyx » ne consent à écouter les démagogues qui le courtisent que sur la Pnyx59, lieu de l’ekklèsia, lieu d’expression de la souveraineté populaire. On utilisait fréquemment l’expression eis tèn ekklèsian anabainein, « monter à l’Assemblée », c’est-à-dire « monter sur la Pnyx60 » ; on évoquait même « le rocher » pour parler de l’Assemblée :
« Le vieux, quand il est chez lui, il n’y a pas plus malin sur terre. Mais dès qu’il siège sur le caillou (τῆς πέτρας), le voilà bouche bée comme s’il enfilait des perles61. »
18Enfin, le caractère symbolique de la Pnyx apparaît très nettement dans les récits d’assemblées que livrent Thucydide et Xénophon. Durant la guerre du Péloponnèse, elles eurent lieu sur la Pnyx, excepté durant les crises de 411 et de 404/403 : dans les deux cas, les auteurs des coups d’État oligarchiques prirent soin de ne pas réunir l’assemblée sur la Pnyx mais ailleurs, dans un lieu plus neutre62. Ainsi, en 411 Pisandre « entasse l’Assemblée à Colone63 ». La crise de 411, telle que la rapporte Thucydide, ne sera tout à fait résolue que lorsqu’une assemblée aura lieu sur la Pnyx ; les choses rentrent alors dans l’ordre :
« Ils tinrent immédiatement une séance, en revenant alors pour la première fois au lieu habituel de leurs assemblées, nommé la Pnyx64. »
19Mais en 404, la démocratie doit faire face à une nouvelle crise, et une nouvelle fois, l’Assemblée quitte la Pnyx : c’est dans l’Odéon de Périclès que les Trente convoquent les hoplites et les cavaliers qu’ils ont sélectionnés65. La Pnyx est le symbole de la démocratie, et, bien qu’elle constitue un commode lieu de réunion, les oligarques préfèrent l’éviter : non seulement parce qu’un espace plus restreint et clos, tel que le sanctuaire de Colone ou l’Odéon de Périclès, leur permet de surveiller et de contrôler plus aisément une assistance nécessairement peu nombreuse, mais aussi parce que la Pnyx est un lieu indissociable de la souveraineté du dèmos. Ce dernier, après ce violent épisode oligarchique, décide probablement de réaménager son espace d’assemblée, trop longtemps délaissé et probablement mal entretenu pendant les années de guerre. De même que les institutions sont refondues et les lois méticuleusement révisées, de même que l’on décide, en 392, d’attribuer une indemnisation (misthos) aux citoyens les plus pauvres qui viennent siéger à l’Assemblée, on entreprend de grands travaux sur la Pnyx. Le lieu d’assemblée reste le même, mais l’espace, on l’a vu, est profondément transformé : il est désormais plus imposant, puisqu’on y accède par de grands escaliers aménagés dans le mur de soutènement et qu’il est clos de toutes parts ; plus vaste, également, pour accueillir plus de citoyens encore qu’avant le coup d’état oligarchique, et, peut-être, plus confortable, puisque la pente du koilon est plus douce. Quelques décennies plus tard, les travaux de Lycurgue qui monumentalisent un peu plus encore la Pnyx sont à mettre en parallèle avec ceux du théâtre de Dionysos.
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20L’histoire de la Pnyx, de ses aménagements, de son occupation, est ainsi indissociable de l’histoire du peuple athénien, car, comme Monsieur Lepeuple dans les Cavaliers, le dèmos ne consent pas à siéger ailleurs que sur la Pnyx, quitte à supporter des conditions plus difficiles. Ainsi, s’il est fort possible qu’au VIe siècle des gradins installés sur l’agora aient accueilli aussi bien les réunions du peuple que les tribunaux et les représentations dramatiques, ces différentes assemblées s’installent ensuite dans des espaces qui leur sont propres : il existait, selon toute probabilité, des édifices judiciaires dès la fin du VIe siècle avant J.-C. ; le théâtre de Dionysos Éleuthéreus est construit en 500 et la Pnyx aménagée en 460 avant J.-C. Sur cette colline, comme dans les tribunaux, le dèmos exerce sa souveraineté ; au théâtre, il organise des concours dramatiques auxquels il assiste, aux côtés des métèques, des esclaves, des femmes et des enfants, ainsi que des étrangers venus pour la plus importante des deux fêtes, les Grandes Dionysies.
21Et pourtant, malgré des espaces de rassemblement bien distincts, malgré le souci du dèmos pour qu’ils le restent – en effet, le peuple n’utilise qu’exceptionnellement le théâtre pour ses assemblées politiques et n’organise jamais de représentations dramatiques sur la Pnyx – la démocratie athénienne n’en est pas moins accusée de succomber, après la mort de Périclès, aux sirènes de la théâtralité. Comment expliquer ce reproche ? Les pages qui précèdent apportent, nous semble-t-il, un élément de réponse : à l’Assemblée, dans les tribunaux, comme au théâtre, les Athéniens sont assis sur des bancs, de bois le plus souvent, – ou à même le sol, sur la Pnyx – faisant face à des orateurs ou des acteurs qui s’adressent à eux. En outre, le koilon de la Pnyx s’appuie comme celui du théâtre sur la pente d’une colline, de façon à ce que l’auditoire puisse voir et entendre aisément ce qui se passe à la tribune ou dans l’orchestra. Dans ces différents espaces, les citoyens sont donc « installés » (kathèmenoi, pour reprendre le terme du Cléon de Thucydide66) de façon similaire. Ainsi la similitude des espaces d’assemblée permet-elle aux Athéniens – à ceux qui y délibèrent comme à ceux qui stigmatisent le régime démocratique – d’étayer l’analogie entre les assemblées politiques et judiciaires et les assemblées théâtrales.
22Cependant, la posture physique des citoyens et la similitude des monuments ne suffisent pas à expliquer l’image du peuple spectateur, elles ne suffisent pas pour qualifier de spectateur un dèmos souverain. Quel est le statut historique de ce topos ? Comment comprendre, par ailleurs, que les détracteurs de la démocratie imputent cette théâtralisation de la démocratie aux « successeurs » de Périclès ? Cette théâtralité évolue-t-elle, dans les discours comme dans la réalité, au lendemain de la restauration démocratique de 403 avant J.-C. ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre à présent, non seulement en nous rendant sur la pente de la Pnyx, et en y observant le déroulement des assemblées qui s’y tiennent, mais également en examinant l’argumentation des détracteurs de la démocratie.
23Le premier chapitre de cette partie sera ainsi consacré à celui qui est accusé d’avoir, le premier, mis la politique en représentation, celui qui incarne le paradigme du démagogue, Cléon. Nous tâcherons ensuite de comprendre comment le théâtre est utilisé comme argument dans la rhétorique anti-démocratique de l’époque de la guerre du Péloponnèse – qui est aussi l’époque des deux coups d’État oligarchiques. Dans le chapitre ix, nous verrons comment, après la restauration démocratique, l’argument semble perdre de sa force idéologique pour devenir davantage une insulte. D’ailleurs, et cela sera l’objet du dernier chapitre, la théâtralité des assemblées politiques et judiciaires semble, à cette époque, être progressivement assumée – pourvu que l’orateur soit bon acteur.
Notes de bas de page
1 E. Curtius, Attische Studien I. Pnyx und Stadtmauer, Göttingen, Dieterich, 1862.
2 J. M. Crow et J. T. Clarke, « The Athenian Pnyx », in Papers of the American School of Classical Studies at Athens, 4, 1885-1886, p. 205-260.
3 K. Kourouniotes et H. A. Thompson, « The Pnyx in Athens », Hesperia, 1, 1932, p. 90-217.
4 W. A. MacDonald, Political Meeting Places, p. 44-61 et 67-80.
5 H. A. Thompson, « The Pnyx in Models », Studies in Attic Epigraphy, History and Topography Presented to Eugene Vanderpool, (Hesperia suppl. 19), Princeton, American School of Classical Studies at Athens, 1982, p. 133-147.
6 B. Forsén et G. Stanton (éd.), The Pnyx in the History of Athens. Proceedings of an International Colloquium Organised by the Finnish Institute at Athens, 7-9 October, 1994, Helsinki, Foundation of the Finnish Institute at Athens, 1996.
7 Aristophane, Acharniens, 19-33.
8 K. Kourouniotes et H. A. Thompson, art. cit., p. 109. C’est toujours la date retenue par P. G. Kalligas, « Archeological Research on the Athenian Pnyx », dans B. Forsén et G. Stanton (éd.), The Pnyx in the History of Athens, p. 1-5 (p. 3).
9 H. A. Thompson, « The Pnyx in Models », p. 136-137.
10 Sur l’assemblée du peuple au VIe siècle, voir Fr. Ruzé, Délibération et pouvoir, p. 355-358.
11 Cf. H. A. Thompson et R. E. Wycherley, The Athenian Agora, XIV. The Agora of Athens, p. 117-119.
12 Voir Plutarque, Solon, 8, 1-3 ; 30, 1-2. Mais comme le soulignent très justement Homer Thompson et Richard Wycherley, cette histoire, que rapporte Plutarque, ne prouve rien : « l’agora était toujours un endroit commode pour des harangues improvisées devant la foule » (H. A. Thompson et R. E. Wycherley, op. cit., p. 146).
13 Voir S. Forsdyke, Exile, Ostracism, and Democracy, p. 146-149.
14 H. A. Thompson, « The Pnyx in Models », p. 136 n. 10. Voir également R. Martin, Recherches sur l’agora grecque, p. 290.
15 H. A. Thompson, art. cit., p. 137.
16 IG I², 882 ; K. Kourouniotes et H. A. Thompson, art. cit., p. 108-109.
17 H. A. Thompson, art. cit., p. 137.
18 H. A. Thompson, art. cit., p. 134 ; voir la restitution planches V A, B et C.
19 Aristophane, Paix, 680 : « celui qui domine à présent le caillou (τοῦ λίθου) sur la Pnyx » (nous traduisons) ; Cavaliers, 956 : « un goéland débile haranguant sur son rocher (ἐπὶ πέτρας δημηγορῶν) » (nous traduisons).
20 Eupolis, Cités, fr. 220 Kassel-Austin (nous traduisons). Cf. K. Kourouniotes et H. A. Thompson, « The Pnyx in Athens », p. 112-113. Syracosios serait notamment l’auteur d’un décret visant à censurer la comédie, en interdisant aux poètes se moquer nommément des gens : voir Aristophane, Oiseaux, 1297 et scholie ; A. H. Sommerstein, « The Decree of Syrakosios », CQ, 36, 1986, p. 101-108. Contra J. C. Trevett, « Was There a Decree of Syrakosios? », CQ, 50, 2000, p. 598-600.
21 R. Ginouvès, Le théâtron à gradins droits et l’odéon d’Argos, p. 58.
22 Aristophane, Cavaliers, 783-784 : « il ne se soucie guère que tu sois sur ces pierres assis durement comme te voilà ; ce n’est pas comme moi qui t’ai fait coudre ce coussin que je t’apporte » (trad. H. Van Daele, CUF) ; voir également v. 754 et Guêpes, 42-43.
23 Nous avons vu, p. 44, que lorsque Thucydide écrit que « jamais les Athéniens, retenus aux armées et par leurs activités au-delà des frontières, n’avaient eu à délibérer d’une affaire si considérable qu’elle rassemblât 5000 d’entre eux » (Thucydide, VIII, 72), le nombre avancé paraît sous-estimé ; il appartient en effet à la rhétorique oligarchique. Cf. M. H. Hansen, « Reflections on the Number of Citizens Accomodated in the Assembly Place on the Pnyx », dans B. Forsén et G. R. Stanton (éd.), The Pnyx in the History of Athens, p. 23-34 (p. 25-29).
24 Voir planches VI A, B et C.
25 Aristophane, Assemblée des femmes, 87.
26 Plutarque, Thémistocle, 19, 6 (trad. de A.-M. Ozanam). Voir l’analyse de H. A. Thompson, « The Pnyx in Models », p. 139-140 : Plutarque a certainement suivi une source littéraire qui faisait cette interprétation ex post facto, se fondant d’une part sur le lien communément fait entre la démocratie et la thalassocratie athénienne, à travers les figures de Thémistocle et d’Éphialte notamment, d’autre part sur l’abrogation, par les Trente, des réformes de ce dernier.
27 Isocrate, Aréopagitique, 66. Voir également Lysias, Contre Ératosthène, 40 ; Contre Agoratos, 46.
28 K. Kourouniotes et H. A. Thompson, « The Pnyx in Athens », p. 134-135 ; voir également W. A. MacDonald, Political Meeting Places, p. 47. Contra, W. B. Dinsmooor, compte rendu de « K. Kourouniotes et H. A. Thompson, “The Pnyx in Athens”, Hesperia, 1932, 1 », in AJA, 37, 1933, p. 180-182.
29 R. A. Moysey, « The Thirty and the Pnyx », AJA, 85, 1981, p. 31-37. Contra P. Krentz, « The Pnyx in 404/3 B. C. », AJA, 88, 1984, p. 230-231.
30 Voir H. A. Thompson et R. E. Wycherley, The Athenian Agora, XIV. The Agora of Athens, p. 49.
31 Voir Ch. L. Johnstone, « Greek Oratorical Settings and the Problem of the Pnyx : Rethinking the Athenian Political Process », in Id. (éd.), Theory, Text, Context. Issues in Greek Rhetoric and Oratory, New York, State University of New York, 1996, p. 97-127 (p. 109-126).
32 Aristophane, Assemblée des femmes, 86-87 ; 297-299.
33 K. Kourouniotes et H. A. Thompson, art. cit., p. 180-192.
34 H. A. Thompson et R. L. Scraton, « Stoas and City Walls on the Pnyx », Hesperia, 12, 1943, p. 269-383 (p. 298-299).
35 M. H. Hansen, The Athenian Ecclesia II, p. 141 ; Id., La démocratie athénienne, p. 158.
36 S. I. Rotroff et J. M. Camp, « The Date of the Third Period of the Pnyx », Hesperia, 65, 1996, p. 263-294. Sur cette nouvelle chronologie, qu’il défend désormais, voir M. H. Hansen, « Reflections on the Number of Citizens Accomodated in the Assembly Place on the Pnyx », p. 23-25.
37 H. A. Thompson, « The Pnyx in Models », p. 141 ; pour une description détaillée de l’espace à cette époque, voir p. 141-144.
38 Voir planche IV A ; le lan de la phase III est indiqué en pointillés.
39 K. Kourouniotes et H. A. Thompson, art. cit., p. 158 ; H. A. Thompson, « The Pnyx in Models », p. 142 ; M. H. Hansen, « How Many Athenians Attended the Ecclesia? », p. 130-134.
40 H. A. Thompson, « The Pnyx in Models », p. 142.
41 Ibid.
42 Bien que la chronologie sur laquelle ils se fondent ait été revue depuis, voir K. Kourouniotes et H. A. Thompson, « The Pnyx in Athens », p. 193-196 ; p. 216-217 ; B. Forsén, « The Sanctuary of Zeus Hýpsistos and the Assembly Place on the Pnyx », Hesperia, 62, 1993, p. 507-521 ; Id., « The Sanctuary of Zeus Hypsistos and the Date and Construction of Pnyx III », in B. Forsén et G. Stanton (éd.), The Pnyx in the History of Athens, p. 47-55.
43 Ch. L. Johnstone, « Greek Oratorical Settings », p. 127.
44 Cf. M. H. Hansen et T. Fischer-Hansen, « Monumental Political Architecture », p. 53-75.
45 Sur l’assemblée argienne, voir W. A. MacDonald, Political Meeting Places, p. 80-84 ; R. Ginouvès, Le théâtron à gradins droits et l’odéon d’Argos, p. 74-82 ; Fr. Ruzé, Délibération et pouvoir, p. 241-266 et 277-288.
46 Voir Euripide, Oreste, 866-956, et scholies aux vers 871-872 ; R. Ginouvès, op. cit., p. 77-78.
47 Ibid., p. 17.
48 Ibid., p. 77-78 n.o5.
49 Ibid., p. 81.
50 Ibid. René Ginouvés situe la première utilisation de la Pnyx aux environ de 500, soit peu après les réformes de Clisthène ; mais la remarque est tout aussi pertinente si on la situe, comme nous l’avons fait, vers 460, soit à l’époque d’Éphialte.
51 Ibid., p. 76-77.
52 Scholies à Euripide, Oreste, 861 et 871-872 ; R. Ginouvès, op. cit., p. 78 n. 3.
53 R. Vallois, « Topographie délienne II », BCH, 53, 1929, p. 185-315 (p. 278-302) ; cette publication de René Vallois fait autorité et l’on reprend aujourd’hui encore ses conclusions : W. A. MacDonald, op. cit., p. 91-96 ; M. H. Hansen et T. Fischer-Hansen, op. cit., p. 61-62 ; Ph. Bruneau et J. Ducat, Guide de Délos, 4e édition, refondue et mise à jour avec le concours de M. Brunet, A. Farnoux et J.-Ch. Moretti, Athènes, École française d’Athènes, 2005 (1965), p. 210.
54 L’ekklèsiastèrion est principalement mentionné dans les comptes des hiéropes ; en effet, dès le dernier tiers du IIIe siècle avant J.-C., il relevait de l’administration de ces derniers. Voir e.g. ID, 316, l. 101 ; 354, l. 65-66 ; 373 B, l. 23-24 ; 400, l. 32-36.
55 Ph. Bruneau et J. Ducat, op. cit., p. 210. Voir J.-Ch. Moretti et Ph. Fraisse, « Délos », BCH, 124, 2000, p. 522-526 (p. 522-523).
56 Voir e.g. Aristote, Politique, VII, 1331a 30-35.
57 Voir F. Kolb, Agora und Theater, p. 88-99.
58 Aristophane, Cavaliers, 42. Cf. D. M. MacDowell, Aristophanes and Athens, p. 84.
59 Aristophane, Cavaliers, 750-751.
60 Voir Démosthène, Prologues, 5, 1 ; Contre Aristogiton I, 9 et 25 ; Isocrate, Sur la Paix, 52.
61 Aristophane, Cavaliers, 752-755.
62 Nous y reviendrons p. 277-281.
63 Thucydide, VIII, 67, 2.
64 Thucydide, VIII, 97, 1.
65 Xénophon, Helléniques, II, 4 et 9. Nous verrons que, si en 411 et 403, les démocrates se réunissent au Pirée et non sur la Pnyx, ce n’est que parce qu’ils y sont contraints, Athènes étant alors aux mains des oligarques.
66 Thucydide, III, 38, 7.
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