En guise de conclusion : quelques pistes et problèmes pour une sociologie de l’individualisme
p. 385-391
Texte intégral
1La lecture des communications, retravaillées pour cette publication, du colloque de Cerisy des 14-21 juin 2008 sur « individualisme contemporain et individualités : regards des sciences sociales et de la philosophie », ne peut donner qu’une image appauvrie du bonheur intellectuel en acte dont cette rencontre a été le théâtre. Les belles émotions que nous y avons connues ne sont pas visibles, mais restent les temps forts de ce partage intellectuel. Ces traces scientifiques présentent un état des problématiques et des débats qui traversent le champ encore tâtonnant des sociologies de l’individu et de l’individualisme, en France et dans le monde. C’est alors également une occasion de consolider cet espace dynamique et de formuler des chemins renouvelés pour son développement.
2Le propos final de cet ouvrage ne peut donc se résoudre à conclure ce qui avait avant tout vocation à devenir un tremplin pour de nouveaux travaux et échanges. nous préférons alors terminer par l’énonciation de quelques pistes de recherche et de problèmes à travailler, qui nous ont semblé émerger au cours du colloque. Certaines questions semblaient rencontrer un large accord, d’autres étaient simplement en discussion. nous ne reviendrons pas sur tous les problèmes passionnants traités lors du colloque par l’ensemble des contributions, faute de place et par défaut d’esprit intégrateur. nous les livrons donc ici sous la forme d’une liste non ordonnée, qui n’a aucune visée exhaustive, et dont la partialité s’enracine dans les limitations inévitables de leurs trois auteurs.
31) D’un point de vue terminologique, il vaudrait mieux penser les diverses figures socio-historiques, celles ayant des connotations négatives et celles ayant des connotations positives, dans un cadre comparatif commun, en utilisant un seul type d’expression comme « individu », « individualisme » ou « individualisation », plutôt que de prétendre ne garder que ce qui aurait des tonalités positives (avec « personne » ou avec « sujet », par exemple).
42) on se doit de distinguer au moins deux usages, parfois confondus, de l’expression « individualisme » dans les sciences sociales : a) une façon d’analyser la réalité socio-historique, l’individualisme méthodologique basé sur la décomposition-recomposition en unités individuelles « rationnelles » ; et b) des caractéristiques individualistes des sociétés analysées. ainsi il peut tout à fait y avoir une analyse holiste, au sens méthodologique, d’une société individualiste (c’est ce qui est amorcé par Louis Dumont1) et une analyse individualiste, au sens méthodologique, d’une société holiste.
53) quant au classement des sociétés en sociétés holistes et en sociétés individualistes, au sens de Louis Dumont, la quête d’un équilibre entre prudence méthodologique et utilité de repères civilisationnels et historiques apparaît judicieux. Prudence méthodologique ? Certains comme François Dubet estiment que « la question de savoir si les sociétés traditionnelles, holistes, sont composées d’individus ou d’exemplaires de la communauté est hors de [leur] compétence. on peut cependant penser que l’individu y est peut-être moins absent que ne le supposent les récits obligés de la modernité et que le holisme est plus une altérité théorique commode qu’une réalité anthropologique2 ». utilité de repères civilisationnels et historiques? Cela permet de penser des écarts entre des civilisations différentes et d’organiser une masse de matériaux d’observation à partir de processus historiques. Cela relève donc d’une démarche idéale-typique d’inspiration weberienne nourrissant un des modes d’intelligibilité possibles. Mais les repères civilisationnels peuvent se rigidifier en « essences » complètement séparées dans un enfermement culturaliste (comme l’ont pointé Emmanuel Lozerand pour le Japon et Danilo Martuccelli pour l’Amérique du sud) ne permettant plus d’appréhender des analogies comme des emprunts réciproques entre civilisations. quant aux repères historiques, ils peuvent se figer dans une simplicité évolutionniste, rendant mal compte des discordances temporelles. Les difficultés peuvent venir aussi de la théorie de Dumont qui se veut universelle alors qu’à l’origine, celle de Tönnies ne portait que sur le passage de la communauté à la société en occident. Rien ne dit que les transformations historiques prennent les mêmes formes. il est certain que des figures de « l’individu » existent dans de nombreuses cultures, la spécificité de l’individualisme moderne occidental se situe ailleurs : dans la diffusion de masse de cette figure, soutenue par des organisations sociales prônant explicitement ou non l’individualisation des individus.
64) sur le plan des comparaisons entre civilisations, le monde davantage globalisé qui est le nôtre offre aux sciences sociales de nouveaux défis et de nouvelles figures, métissant et bricolant des ressources appartenant à la tradition et à la modernité, au holisme et à l’individualisme, au sens que ces catégories ont pris à partir d’un point de vue principalement occidental et qui se doit d’être élargi au contact d’autres catégorisations et d’autres réalités3, sans oublier les catégories de « communauté » et de « société » (Tönnies) qui ne recoupent pas celles de holisme et d’individualisme.
75) sur le plan des modèles d’historicité engagés implicitement par les sociologies de l’individu et de l’individualisme, qu’il s’agisse du passage de sociétés holistes aux sociétés individualistes, ou de sociétés communautaires aux sociétés « sociétaires », ou de la succession « première modernité »/« seconde modernité » au sein des sociétés individualistes, selon le schéma énoncé par Ulrich Beck et Anthony Giddens, on doit se garder tout particulièrement de l’alternative du « tout ou rien ». La linéarité historique constitue bien une hypothèse féconde, rendant relationnellement intelligibles une série de matériaux historiques4. Mais ce n’est pas le seul découpage historique envisageable des faits d’individualisation, et d’autres modèles d’historicité, aux éclairages complémentaires, peuvent être utilisés. Par exemple, des modèles plus conjoncturels sont susceptibles d’être mis en œuvre, à la manière de celui, cyclique, guidant Albert Hirschman5 (à travers un filtre temporel ne permettant pas d’appréhender des durées longues d’individualisation), ou de celui inspirant l’exploration d’une conjoncture de « subjectivation politique » par Sophie Wahnich dans cet ouvrage, ou encore des modèles insistant sur l’inertie des formes passées selon la formule de Marx (« le mort saisit le vif »), ou d’autres encore allant puiser des ressources dans le passé pour ouvrir de nouvelles possibilités d’avenir dans le sillage de la philosophie critique de l’histoire de Walter Benjamin6.
86) Face aux deux pôles académiquement routinisés de l’individualisme méthodologique et du holisme méthodologique, le relationnalisme méthodologique7 (constituant les relations sociales en entités premières) permet de déplacer le regard sociologique.
97) en tant que participant à des sciences sociales basées sur le va-et-vient entre des concepts et de l’empirie, à une conception de « l’enquête » (au sens de J.-C. Passeron), les sociologies de l’individu et de l’individualisme ont à se confronter à de nouvelles questions méthodologiques et épistémologiques. La « coupure épistémologique » avec ce qui est désigné comme « le sens commun » et le primat de l’objectivation doivent être remis en question. en effet l’approche socio-historique8, d’une part, et les techniques de l’entretien et du portrait9, d’autre part, apparaissent comme des méthodes privilégiées dans cette perspective. Cependant les analyses statistiques peuvent aussi apporter leur contribution10. Ce champ demeure ouvert à une inventivité méthodologique, permettant de nourrir de nouveaux problèmes et de déplacer les angles de vue. Dans cette perspective, les approches ethnographiques, mises en œuvre par Natalie Depraz au carrefour de la philosophie phénoménologique et de l’ethnologie, seraient aussi à davantage considérer, tout comme, au croisement de la sociologie et de la psychanalyse, la sociologie clinique promue par Vincent de Gaulejac.
108) Plutôt que d’opposer individus et institutions ou de proposer une sociologie du lien social (forme supposée unique, renvoyant en fait à une forme historiquement située et souvent mythifiée), il vaut mieux penser une sociologie des liens sociaux, supposant des modes de présence diversifiés des individualités, adossés à des « supports » sociaux, éventuellement institutionnalisés (selon la perspective de Robert Castel11), et eux-mêmes diversifiés. Cela suppose : a) de ne pas s’interdire d’appréhender la présence des individualités dans les sociétés dites « holistes » comme plus largement dans d’autres civilisations ainsi que dans des périodes historiques éloignées – il faut rappeler que les individus existent dans toute société, ce qui est spécifique des sociétés « sociétaires », c’est une forme particulère, l’individu individualisé et non plus l’individu communautaire12– ; et b) de penser des formes d’accrochage diverses entre individualités et liens sociaux. Sur ce deuxième plan, le dialogue entre les sociologies de l’individu et les sociologies pragmatiques (incarnées tout particulièrement dans cet ouvrage par l’analyse des régimes d’engagement proposée par Laurent Thévenot13), en ce qu’elles sont susceptibles d’éclairer des figures d’individualité saisies en situation, dans des cours d’action, apparaît heuristique.
119) une démarche de compréhension critique de l’individualisme contemporain partirait de l’idéal positif d’émancipation individuelle inscrit notamment (mais non exclusivement) dans la tradition démocratique occidentale, en le prenant au sérieux de manière compréhensive et en prenant au sérieux la façon dont les acteurs s’en saisissent ; puis, seulement après, prendrait en compte les obstacles à sa réalisation, les contraintes pesant sur lui, les inégalités et les dominations travaillant les pratiques qui lui sont associées, voire les effets « pathologiques » (vis-à-vis de normes sociales, par exemple les pathologies « narcissiques » en empruntant un terme encore peu usité en sociologie). De ce point de vue, plutôt que l’exclusion réciproque, l’association des notions d’« individu » et d’« individualisme » avec les notions de « dominations », de « classes », d’« inégalités » ou de « genres » pourrait se révéler bénéfique pour la recherche. Ce type d’accrochage est déjà alimenté par la critique des « paradoxes » de l’individualisme au sein du néocapitalisme, entre développement des « aspirations à la réalisation de soi » et apparition de « nouvelles formes de souffrance sociale », selon l’analyse avancée par Axel Honneth14, ou l’hypothèse d’un « social reformulé », dans l’interaction entre inégalités sociales classiques et « nouvel espace d’inégalités », « celui de la représentation de soi » explorée par Jean-Claude Kaufmann15.
1210) une telle démarche de compréhension critique peut tenter avec avantage de mettre en rapport le Michel Foucault de la critique des normes sociales individualisatrices (de l’Histoire de la folie à l’âge classique en 1961 à Surveiller et punir en 1975) et le Foucault de la subjectivation (dans Le souci de soi en 1984). ainsi la stylisation personnelle peut se présenter comme une « réponse à » des normes sociales, donc contrainte par elles, mais en laissant ouvert un espace à l’autonomisation subjective, comme les travaux de Mathieu Potte-Bonneville nous y ont engagés16. Cela nous aiderait sur deux fronts : a) à envisager les rapports entre individualité et contraintes sociales dans un langage non exclusivement déterministe (au sens causal) ; et b) à penser en même temps les logiques de standardisation (à l’œuvre notamment dans le capitalisme) et de singularisation – problème posé par les recherches d’Eva Illouz – à travers des bricolages identitaires notamment. Cela suppose de prendre en compte l’ambivalence des institutions et des normes, dans le sillage de la théorie de la structuration d’Anthony Giddens, c’est-à-dire tout à la fois dans leurs dimensions contraignantes et habilitantes17.
1311) La démarche esquissée ici de compréhension critique de l’individualisme rejoint des problèmes actuels plus généraux dans les sciences sociales. qu’il s’agisse des sociologies de l’individu ou d’autres secteurs des sciences sociales, la contribution de Luc Boltanski18 (avec la collaboration de P. Corcuff) nous invite ainsi à repenser une théorie critique attribuant aux acteurs de réelles compétences. Cette théorie critique ferait l’économie de l’hypothèse trop lourde d’une aliénation ou d’une domination totales, en prenant en compte certains acquis récents des sociologies pragmatiques. Pour reprendre des catégories de Claude Grignon et Jean-Claude Passeron19, une compréhension critique de l’individualisme et, plus largement, une théorie critique aux composantes pragmatiques doivent pouvoir éviter tout à la fois la déploration misérabiliste (la réduction des dominés à la domination, à la frustration et/ou à la souffrance), en dotant les individus (y compris les plus dominés) de capacités critiques et imaginantes, et l’exaltation populiste (la focalisation sur l’inventivité ordinaire dans l’oubli des contraintes et de la dureté du monde social).
1412) La notion d’habitus individuel travaillée par Pierre Bourdieu peut éventuellement être considérée comme un mode de traitement de la singularité personnelle : une individualité d’abord pratique et non réflexive, comme le met en évidence dans cet ouvrage Gildas Renou20. Mais l’approche hégémoniquement dispositionnelle qui la structure rencontre des limites. La tendance – de Pierre Bourdieu et de Bernard Lahire dans son sillage critique – à envisager les compétences sous la dépendance des dispositions révèle des impensés. Car ces deux notions permettent aussi d’explorer des aspects différents de la réalité sociale. une disposition, c’est une tendance, liée à la socialisation, qui s’impose à l’individu (par exemple, le sentiment de ne pas être tout à fait à sa place quand on fait le trajet social d’un univers populaire à un milieu culturellement favorisé). Cela éclaire les aspects les plus reproductifs et les moins conscients des ordres sociaux. une compétence, cela renvoie à l’apprentissage d’une capacité (comme l’apprentissage du football ou du piano), c’est-à-dire quelque chose qui nous rend « capable de », avec une autonomie plus ou moins grande dans le maniement de cette compétence. Penser ces deux aspects de manière autonome ou leurs interactions de façon non hiérarchique contribuerait à renouveler l’analyse de ce qui peut être désigné comme « les équipements individuels ».
1513) Les sociologies contemporaines de l’individu oscillent entre le fait de partir des dynamiques positives d’autonomisation, d’accomplissement ou de reconnaissance personnelles, et le fait de prendre comme point de départ les dérives, les manques. La contribution de Nacira Guénif-Souilamas se situe dans la seconde perspective en pointant des figures d’individualisation par la répulsion, avec le cas de « l’anxiété » de certaines « féministes historiques » face aux jeunes filles voilées. Gilles Deleuze, dans son commentaire du texte niezschéen, avait déjà noté une modalité d’émergence du je dans la négativité du ressentiment :
16« L’homme du ressentiment est par lui-même un être douloureux : la sclérose ou le durcissement de sa conscience, la rapidité avec laquelle toute excitation se fige et se glace en lui, le poids des traces qui l’envahissent sont autant de souffrances cruelles. et plus profondément la mémoire des traces est haineuse en elle-même par elle-même. […] Le plus frappant dans l’homme du ressentiment n’est pas sa méchanceté, mais […] sa capacité dépréciative. […] nous devinons ce que veut la créature du ressentiment : elle veut que les autres soient méchants, elle a besoin que les autres soient méchants pour pouvoir se sentir bonne. Tu es méchant, donc je suis bon21. »
1714) La sociologie peut difficilement éviter la présence de présupposés anthropologiques, au sens philosophique de caractérisations implicites des propriétés des humains et de la condition humaine, ne serait-ce que dans les qualifications retenues pour appréhender les humains étudiés (« dispositions », « habitudes », « intérêts », « calcul », « stratégies », « désirs », « passions », « identités », « compétences », etc.). il ne revient certes pas aux sciences sociales de choisir une conception normative et fixe de la condition humaine, mais elles ont à ouvrir la palette des qualités anthropologiques sous-jacentes à leurs concepts. Dans cette perspective, une autre sociologie de l’individualisme pourrait prendre appui sur un pluralisme anthropologique, mettant en tension une hypothèse optimiste à la Marx de désirs humains créateurs et une hypothèse pessimiste à la Durkheim de désirs humains frustrants22 comme d’un fond d’angoisse dans la condition humaine (selon la philosophie existentielle nourrissant l’analyse économique de Christian Arnsperger).
1815) La compréhension critique de l’individualisme proposée ici part de l’idéal positif d’émancipation individuelle inscrit dans la tradition démocratique occidentale, et pose donc un lien avec le registre propre de la philosophie politique. tout en considérant l’autonomie de ces deux registres de connaissance, un dialogue apparaît donc souhaitable entre eux. Les modèles individus/liens sociaux que l’on peut tirer de démarches propres à l’histoire des idées et de la philosophie politique peuvent, dans le cadre de ce dialogue, se révéler heuristiques, qu’il s’agisse du « modèle libertaire » défendu par Daniel Colson, des socialistes associationnistes étudiés par Philippe Chanial, de « l’individualisme communautaire » propre à la tradition américaine initiée par Emerson et Thoreau et revalorisée par Sandra Laugier23, des constructions de Georges Palante (voir Dominique Depenne) ou celles de Cornélius Castoriadis (voir Philippe Caumières). Ces modélisations peuvent au moins être utiles sur deux plans : a) d’un point de vue sociologique, pour appréhender certaines modalités des rapports des individus contemporains aux contraintes institutionnelles et sociales ; et b) pour imaginer, du point de vue d’une philosophie politique, de nouvelles façons d’associer les individualités dans des cadres, institutionnels ou non, variés.
19Les pistes et les problèmes ne manquent donc pas : nous avons plus que jamais besoin d’imagination sociologique, dans des échanges fructueux avec la philosophie et entre les sociologies de l’individu elles-mêmes.
Notes de bas de page
1 Dans L. Dumont, Homo aequalis I, Genèse et épanouissement de l’idéologie économique, Paris, Gallimard, 1977.
2 Dans F. Dubet, « Pour une conception dialogique de l’individu. L’individu comme machine à poser et à résoudre des problèmes sociologiques », EspacesTemps.net, 21 juin 2005, http://www.espacestemps.net/document1438.html].
3 Voir D. Martuccelli et F. de Singly, Les sociologies de l’individu, Paris, Armand Colin, coll. « 128 », p. 124-125.
4 Voir C. Le Bart, L’individualisation, Paris, Presses de sciences Po, coll. « Références – sociétés en mouvement », 2008.
5 Dans A. Hirschman, Bonheur privé, action publique, trad. franç., Paris, Fayard, 1983 (1re éd. 1982).
6 Voir les thèses « sur le concept d’histoire » de W. Benjamin (texte de 1940), repris dans Œuvres III, Paris, Gallimard, coll. « Folio-essais », 2000.
7 Voir P. Corcuff, Les nouvelles sociologies. Entre le collectif et l’individuel, Paris, Armand Colin, coll. « 128 », 2007, 2e éd. refondue.
8 Voir C. Le Bart, L’individualisation, op. cit.
9 Voir D. Martuccelli et F. de Singly, Les sociologies de l’individu, op. cit., p. 92-117.
10 Ibid., p. 83-92.
11 Dans R. Castel et C. Haroche, Propriété privée, propriété sociale, propriété de soi. Entretiens sur la construction de l’individu moderne, Paris, Fayard, 2001 (réédition poche hachette, coll. « Pluriel », 2005).
12 Voir F. de Singly, L’individualisme est un humanisme, La tour d’aigues, éd. de l’aube, 2005.
13 Voir aussi L. Thévenot, L’action au pluriel. Sociologie des régimes d’engagement (recueil de textes de 1990 à 2006), Paris, La Découverte, 2006.
14 Voir A. Honneth, « Capitalisme et réalisation de soi : les paradoxes de l’individuation » (1re éd. 2002), repris dans La société du mépris. Vers une nouvelle théorie critique, trad. franç., Paris, La Découverte, 2006 ; dans une perspective proche, voir la notion de « contradiction capital/individualité », dans P. Corcuff, « individualité et contradictions du néocapitalisme », Sociologies, (revue en ligne de l’association internationale des sociologues de Langue Française), 2006, http://sociologies.revues.org/document462.html].
15 Voir J.-C. Kaufmann, L’invention de soi. Une théorie de l’identité, Paris, Armand Colin (rééd. hachette, coll. « Pluriel », 2007).
16 Depuis son livre, Michel Foucault, l’inquiétude de l’histoire, Paris, PUF, 2004.
17 Voir A. Giddens, La constitution de la société. Éléments d’une théorie de la structuration, trad. franç., Paris, PUF, 1987 (1re éd. 1984).
18 Voir aussi L. Boltanski, De la critique. Précis de sociologie de l’émancipation, Paris, Gallimard, 2009.
19 Dans C. Grignon et J.-C. Passeron, Le savant et le populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature, Paris, Le seuil/Gallimard, coll. « hautes études », 1989.
20 On notera que pour d’autres perspectives la réflexivité est constitutive de « l’individu ». Cf. l’introduction de Les sociologies de l’individu, op. cit.
21 Dans G. Deleuze, Nietzsche et la philosophie, Paris, PUF, 1962, p. 133, p. 134 et p. 136.
22 Pour des développements sur ce point, voir P. Corcuff, « Stirner, Marx, Durkheim et Simmel face à la question individualiste : entre sociologie et anthropologies philosophiques », in L. Amri, Les changements sociaux en Tunisie, 1950-2000, Paris, L’harmattan, coll. « Logiques sociales », 2007.
23 Voir s. Laugier, Une autre pensée politique américaine. La démocratie radicale d’Emerson à Stanley Cavell, Paris, Michel Houdiard, 2004.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La proximité en politique
Usages, rhétoriques, pratiques
Christian Le Bart et Rémi Lefebvre (dir.)
2005
Aux frontières de l'expertise
Dialogues entre savoirs et pouvoirs
Yann Bérard et Renaud Crespin (dir.)
2010
Réinventer la ville
Artistes, minorités ethniques et militants au service des politiques de développement urbain. Une comparaison franco-britannique
Lionel Arnaud
2012
La figure de «l'habitant»
Sociologie politique de la «demande sociale»
Virginie Anquetin et Audrey Freyermuth (dir.)
2009
La fabrique interdisciplinaire
Histoire et science politique
Michel Offerlé et Henry Rousso (dir.)
2008
Le choix rationnel en science politique
Débats critiques
Mathias Delori, Delphine Deschaux-Beaume et Sabine Saurugger (dir.)
2009