Chapitre 4. « L’accoustrement » des logis
p. 65-76
Texte intégral
1Au milieu du récit de l’entrevue, la narratrice s’interrompt pour consacrer une parenthèse de plusieurs pages à « l’accoustrement » du château de Blois. Alors qu’Anchemant, Lalaing, Molinet et Fossetier se contentent de quelques indications générales sur la débauche de drap d’or, tapisseries et tapis de haute laine pour souligner le traitement exceptionnel accordé aux nobles visiteurs, elle offre une description minutieuse du cadre de l’événement qui permet de localiser les logis de Louis XII et d’Anne de Bretagne, disparus lors de la reconstruction de l’aile nord par François Ier, et de restituer dans le détail ceux occupés par les archiducs et leur suite dans le « logis neuf1 ».
La grande salle et les logis royaux
2Le parcours des archiducs dans le château donne une première idée de la disposition générale (fig. 4). Descendus de cheval sous la « voûte » de l’aile de Louis XII, ils passent ensuite par la « grande vis » de cette même aile. Après en avoir gravi une demi-révolution, ils parviennent à la « grande salle » (aujourd’hui salle des États) d’où ils se dirigent vers la « salle du roi ». Celle-ci était nécessairement située à l’emplacement de l’actuelle aile de François Ier puisqu’il n’existe aucune communication entre la grande salle médiévale et l’aile de Louis XII2, comme le confirme d’ailleurs en 1516 un envoyé de Mantoue à qui François Ier fit visiter le château : « Depuis qu’il est roi, il l’a très bien arrangé et embelli du côté où se trouvaient les logements du roi Louis : ayant abattu ceux-ci, il les a reconstruits et a fait une très belle façade de pierre de taille décorée de la manière la plus excellente, avec des galeries très belles3. »
3Jean d’Auton parle d’une « salle basse » où Louis XII aurait attendu ses visiteurs, mais sa description est si sujette à caution qu’on ne saurait rien affirmer, tant l’habitude semble alors établie pour le roi de loger à l’étage4. Quoi qu’il en soit, comme aucun niveau de l’aile ne correspondait au sol de la grande salle, les visiteurs durent gravir ou descendre quelques marches pour rencontrer le roi5.
4Toujours d’après le récit que conforte la lettre de Pierre Anchemant, la salle de la reine était située au-delà de la salle du roi, la chambre de Claude de France étant placée entre les deux pièces. Rien ne prouvant que la narratrice ait nommé tous les lieux traversés par les archiducs, il eût été difficile de se prononcer sur la succession exacte des pièces, sans la seconde partie de la relation qui précise que « la chambre de Madame Claude […] estoit suivant la salle du roi », c’est-à-dire juste derrière, et que la salle de la reine était « après » la chambre de sa fille, et que cette salle était suivie par la chambre de la souveraine. En définitive, seul l’emplacement de la chambre du roi nous manque pour pouvoir restituer intégralement les logis royaux.
5En se fondant sur la position des murs de refends en grande partie conservés, Pierre Lesueur a proposé une restitution assez vraisemblable de l’aile avant 15156 (fig. 4). Il en ressort que le château comportait au premier étage deux grandes pièces rectangulaires pouvant correspondre aux salles du roi et de la reine, séparées par une pièce carrée ayant les dimensions d’une chambre, sur laquelle s’accolait une tour en saillie vers le jardin contenant une pièce dont les dimensions, insuffisantes pour une chambre, pourraient convenir à une garde-robe. La salle de la reine était également suivie d’une chambre carrée, le logis de la souveraine correspondant d’ailleurs très exactement à celui plus tard occupé par François Ier. Mais il n’existe apparemment aucune pièce à côté de la salle du roi susceptible de servir de chambre au souverain, en dehors de celle de la jeune Claude de France. On est donc en droit de se demander si l’on avait pas installé pour l’occasion la petite princesse dans la chambre de son père afin de la présenter à ses futurs beaux-parents – on connaît des exemples similaires7 – hypothèse d’autant plus vraisemblable qu’une pièce aussi centrale flanquée de deux espaces ouverts à un large public semble mal convenir à un enfant en bas âge qu’on préfère habituellement tenir à l’écart des foules dans les pièces privées du logis de sa mère8. Ainsi les deux logis royaux semblent avoir été placés l’un à la suite de l’autre, la salle de la reine, sans doute directement accessible par une vis hors œuvre, communicant par son bas bout avec la chambre du roi selon une disposition similaire à celle du château de Saint-Germain-en-Laye au XVIe siècle9.
6La relation contient également quelques précieuses informations sur le décor des pièces. On apprend ainsi que la « fort grande » salle des États « estoit tendue de la destruction de Troyes, et pareillement une chapelle qui estoit au bout de ladite salle10 ». Si la salle subsiste, habillée de neuf par Duban au XIXe siècle (fig. 16), le sanctuaire n’existe plus. Mentionnée dès la fin du XIVe siècle, la « chapelle Nostre-Dame fondée au bout de la salle du chastel de Blois » disparaît des textes après 1501, ce qui laisse penser qu’elle fut détruite quelque temps plus tard, car des actes du début du XVIIe siècle attestent que son service a été transféré dans la chapelle Saint-Calais11. L’expression « au bout de la salle » fait penser qu’elle était située à l’extrémité de la pièce regardant vers la basse-cour (actuelle place du château). Or cette extrémité fut modifiée en 1576 lorsque Henri III y réunit les États généraux, ce qui pourrait expliquer la disparition de la chapelle12.
7Qualifiée de « salle où attendoit le roi », puis de « salle où estoit le roi » dans le récit de l’entrevue, la pièce où Louis XII accueille ses visiteurs est appelée « salle où mangeoit le roy », puis « salle du roy » dans la seconde partie de la relation. Ces quatre expressions attachées à un même lieu désignent sans doute possible la première pièce du logis du roi de France, celle où il a coutume de donner audience et de dîner en public, et qu’on appelle en général la salle du roi13. Son haut bout (extrémité d’honneur), situé du côté opposé à l’entrée, comportait une cheminée dont la hotte, selon un usage ancien, était précédée par un dais à « dosselet » de drap d’or « frizé bien riche », la « chaire » royale étant placée sous le dais, et donc devant la cheminée, sur un tapis de haute laine. Les murs étaient tendus « tout à l’entour et par en haut » d’une tenture « qu’on appeloit la tapisserie de Fromigny » représentant divers épisodes de la victoire qui, en 1450, rendit la Normandie au roi de France.
8Plus en rapport avec l’âge tendre de la princesse, la chambre de Claude de France était tendue d’une « bergerie […] fort belle », où les aventures des bergers et bergères étaient commentées par des « écriteaux ». Un berceau à « pavillon » de damas vert occupait une extrémité de la pièce tandis qu’à l’opposé, le « lit de camp » de la gouvernante était tendu de noir, son occupante, madame de Tournon, étant « nouvellement veufve ».
9Une scène de bataille que le narrateur ne parvient pas à identifier14 ornait les murs de la salle de la reine dont le haut bout était orné, comme chez le roi, d’un « ciel » ou « dosselet15 » de drap d’or apposé sur la cheminée et surplombant la chaire. Puis venait la « chambre de la reine », ornée « d’une tapisserie de bestes et oiseaux estranges avec personnages d’estranges pays, et y avoit en ladite chambre un lict de camp tout accoustré de drap d’or frizé bien riche, sur la couche un pavillon de damas cramoisy ».
10Ainsi l’auteur de la relation, sans décrire tous les meubles, nomme ceux qui sont réellement importants à ses yeux, en l’occurrence – et pour emprunter à Éléonore de Poitiers son expression favorite – ce qui est « d’État », c’est-à-dire d’étiquette16 : les dais et chaires des salles, les lits des chambres. Quant au décor, on relève que les sujets des tapisseries font l’objet de commentaires assez vagues, alors que tout ce qui est lié à la magnificence, attribut de la dignité royale, revêt pour le narrateur une importance essentielle : drap d’or « frisé bien riche », damas cramoisi, tapis « velus », « tous petits personnages » d’une tapisserie « fort belle », sans oublier la touche magique d’exotisme apportée par les « oiseaux estranges » et les « personnages d’estranges pays ». Cette attitude est d’ailleurs une constance de la correspondance diplomatique du temps.
Les logis des archiducs et de leur suite
11La description du logis des archiducs suit l’ordre dans lequel les visiteurs le découvrirent. Se présenta d’abord une « galerie » tendue de tapisseries, suivie d’une « grande salle » qui devait être en position médiane dans le bâtiment, puisqu’elle communiquait d’un côté avec le logis de l’archiduc et de l’autre avec celui de l’archiduchesse. Le premier, plus réduit, se composait seulement de la « chambre où l’archiduc17 se tenoit et retiroit tout le jour » et « derrière ladite chambre […] deux ou trois petites bien accoustrées, mais pour ce que l’archiduc s’en faisoit ses garderobbes et retraictz, nul n’y alloit, par quoy je ne sçaurois deviser des tapisseries » précise la narratrice (qui ne manifeste aucune réticence à décrire le retrait de l’archiduchesse). Le second logis, situé à l’autre extrémité de la salle, était beaucoup plus imposant : Jeanne de Castille avait ici encore la prééminence sur son époux. La première pièce dite « chambre de madame ladite archiduchesse, où lesdits seigneur et dame couchoient » précédait trois autres chambres décrites de plus en plus rapidement, ce qui laisse penser qu’elles étaient plus petites et moins meublées. L’auteur précise d’ailleurs à propos de la dernière : « en ceste chambre faisoit ladite archiduchesse sa chambre de retrait, où estoit sa selle18 percée » ce qui suggère d’évidence un espace intime de petites dimensions.
12Toutes ces précisions permettent de constater que l’agencement du logis coïncide très exactement avec le premier étage de l’aile de Louis XII, tel que Jacques Androuet du Cerceau le représente à la fin du XVIe siècle19 (fig. 17). La salle centrale, accessible depuis l’escalier par une « galerie » ou vaste couloir longeant la façade sur cour, ouvre sur deux logis de dimensions inégales. Le logis de gauche comporte toutes les caractéristiques de celui offert à l’archiduc. Sa chambre est suivie d’une garde-robe au plan rectangulaire caractéristique, communiquant avec deux petites pièces carrées qui correspondent parfaitement à l’acception des termes « retrait » ou « chambre de retrait » autour de 1500 (plus tard on parlera de « cabinet »), l’un de ces « retraits » ouvrant d’ailleurs sur des latrines placées à l’arrière du grand escalier. De même, la vaste chambre du logis situé à droite de la salle est suivie de trois autres pièces nettement plus étroites, la première à l’extrémité sud de l’aile, la seconde en retour au bout de la galerie, la troisième plus petite encore, serrée entre l’escalier sur cour et un espace de dégagement composé d’une petite vis et de latrines (non représentées explicitement par Du Cerceau, mais toujours en place) : on trouve donc bien la succession des quatre chambres mentionnées dans la description du logis de l’archiduchesse.
13Après avoir décrit la « chambre de retraite » de l’archiduchesse, la narratrice gravit mentalement la petite vis pour se rendre au second étage dont il fait état plus sommairement :
« En haut ou galletas estoyt logée madame de Halluvin, et en sa chambre estoyt tendue une tappisserye de damas gris et jaune, semée de S de velours noir brodés. Après ladicte chambre y en avoit deux autres, dont l’une estoyt tendue de personnages, et l’autre de verdure, et en celle de verdure y avoit deux lits de camp tendus de taffetas. »
14Madame de Halluyin était la dame d’honneur de l’archiduchesse, aussi était-elle logée près des pièces privées du logis de sa maîtresse, et l’on peut supposer, sans en avoir la preuve, que les chambres voisines servaient aux autres dames de la suite évoquées dans le texte quelques lignes plus bas, qui étaient au nombre de quatorze si l’on en croit la relation20.
15Notre témoin redescend ensuite au rez-de-chaussée pour y décrire les logis dont le principal, attribué au duc et à la duchesse de Bourbon, était situé « sous celui de l’archiduc ». Il aurait été plus exact de dire « sous celui de l’archiduchesse », ou tout au moins « sous celui des archiducs » car la chambre de Philippe le Beau était située au-dessus du passage d’entrée du château, tandis que ses garde-robes surmontaient la chambre du portier et une grande pièce voûtée qui devait être une cuisine – il n’y avait donc aucun logement « sous » son appartement. Toutefois, la narration confirme implicitement les spécificités de la distribution blésoise, puisqu’elle décrit sous un premier étage à salle centrale, un rez-de-chaussée dont la salle est suivie de chambres d’un seul côté. Le logis du duc de Bourbon se compose donc d’une salle basse, suivie d’une chambre communiquant par derrière avec la chambre de la duchesse, ce qui correspond très exactement à la partie de l’aile de Louis XII située au sud du passage d’entrée (fig. 18).
16« Derrière » la chambre de la duchesse de Bourbon, précise la relation, « avoit deux ou trois chambres tendues de tapisseries bien fort belles. Et ceans estoit logé M. de Besançon, M. de Ville, M. de Chievres, M. Philippes le bastard, M. de Bergues, et d’autres dont je ne scay les noms, et ne fault pas demander si lesdits logis desdicts personnages estoient bien accoustrez. Pareillement estoient logées toutes les dames, qui avoient chambres bien accoustrées, et de belles tapisseryes ».
17On relève à nouveau que l’auteur signale avec insistance qu’il n’a pas visité les logis des gentilshommes de l’archiduc, alors qu’il décrit sans aucune réticence les chambres des dames. Par ailleurs, à supposer, comme on l’a dit, que les dames de la suite de l’archiduchesse couchaient dans les combles à côté de la dame d’honneur, l’emplacement des logis des seigneurs de la suite est problématique puisqu’il ne reste au rez-de-chaussée que les deux chambres en retour, dont une assez petite, ce qui n’est pas formellement incompatible avec les « deux ou trois chambres » mentionnées dans le texte, mais semble mal convenir au grand nombre des occupants des logements. Aussi, soit ces importants personnages étaient terriblement à l’étroit, soit ils étaient hébergés dans un vieux bâtiment situé à proximité, car on ne peut certifier qu’étaient déjà construits la chapelle actuelle (dont les autels furent consacrés en 1508) et le corps de galerie qui s’appuie sur elle côté cour21. Quoi qu’il en soit, ces logis étaient directement accessibles depuis la cour puisqu’Antoine de Lalaing signale que, lors de leur arrivée, MM. de Besançon, de Chièvres et de Bergues « se retirèrent en leur logis, dedens la court du chasteau22 ».
À qui étaient destinés en temps ordinaire les logis des archiducs ?
18Les dimensions toutes royales des logis des archiducs étonnent, si bien qu’on est en droit de se demander demander quel était leur usage en temps ordinaire. Selon l’hypothèse formulée par Bertrand Jestaz et reprise par Jean-Marie Pérouse de Montclos23, il s’agirait de nouveaux logis royaux, le chiffre et les armes d’Anne de Bretagne apposés sur plusieurs tentures des chambres de Jeanne de Castille suggérant que la reine avait prêté son propre logis à l’archiduchesse. L’argument, toutefois, ne convainc pas : l’une des tentures, on le verra, était semée des K couronnés de Charles VIII, et il serait curieux que, dans la demeure de son second époux, la reine ait choisi un décor timbré du chiffre du premier.
19Les seuls documents qui nous renseignent sur les logis royaux – la relation de l’entrevue et deux missives de diplomates de Mantoue datées de 1501 et 1516 – ne font qu’épaissir le mystère, puisque la lettre de 1516 citée plus haut précise sans ambiguïté, comme le récit de l’entrevue, que le logis de Louis XII était situé à l’emplacement de l’aile de François Ier, tandis que celle du 14 décembre 1501 dit au contraire que Philippe le Beau « est logé dans le palais du roi, et dans la partie où logeait Sa Majesté24 ». Qui croire ? Tout ce qu’on peut assurer, c’est que la reine Anne n’habitait pas dans ce logis à sa mort en 1514, comme le récit de ses funérailles en apporte la preuve :
« Et demoura en sa chambre, en son lit de parement, bien veillée et acompaignée de nobles seigneurs et dames, servie de messes et services […]. Et jusques au samedi en celluy lieu demoura : lequel jour, du matin, elle fut portée en sa salle d’honneur25, au corps de maison neuf, sur le devant dudict chasteau de Bloys, où la noble dame prist repost ayant face descouverte26. »
20Pour résoudre ce dilemme, il n’y a en réalité qu’une seule solution, à savoir que le roi et la reine possédaient chacun deux logis dans le château. Si absurde qu’elle puisse paraître de prime abord, cette idée trouve un écho saisissant à Amboise où les documents attestent qu’Anne de Bretagne et Charles VIII possédaient à la fois un logis dans le vieux donjon27 et un autre érigé de neuf dans la basse-cour, le logis « des Sept Vertus ». Étrange coïncidence, c’est aussi dans ce logis neuf que fut dressée en 1498 la salle d’honneur mortuaire de Charles VIII28.
Doubles logis de Blois et d’Amboise
21La présence de « vieux logis » et de « logis neufs » ne signifie pas que les nouveaux aient remplacé les anciens. À Amboise d’ailleurs, ils étaient presque contemporains, puisque ceux du donjon (dont seule subsiste aujourd’hui la chapelle Saint-Hubert) furent aménagés en 1490-1493, tandis que ceux de la basse-cour s’élevèrent vers 1495-1496. En réalité, ces logis relèvent de conceptions si différentes qu’on pourrait les considérer comme potentiellement complémentaires.
22Situés au fond du donjon et accessibles par la cour d’honneur, les « vieux » logis du roi et de la reine sont, conformément à la tradition, indépendants l’un de l’autre et pareillement composés d’une salle suivie d’une chambre et de pièces de dégagement. Si à Amboise, suivant la tradition médiévale, la situation du logis de la reine au-dessous de celui du roi est un signe ostensible d’infériorité, l’accès indépendant et la salle confèrent à la souveraine l’autonomie de son mode de vie, ainsi qu’une dignité égale à celle de son époux, comme le montre bien le déroulement de l’entrevue de 1501, avec les honneurs rendus à chacun des deux souverains. Car si les reines de France ne possèdent pas l’autorité de la couronne, elles en ont au moins, comme disent les traités, « toute la représentation extérieure29 ».
23Quant aux logis neufs de Blois et d’Amboise, ils se signalent tout d’abord par une situation très inhabituelle en bordure de la basse-cour du château au voisinage de la porte d’entrée30. Leur forme, très inhabituelle également, présente d’étonnantes parentés. L’escalier d’accès est placé latéralement, mais entre lui et la salle s’interpose un espace de circulation – un portique à Amboise, un couloir à Blois – si bien qu’on accède à la salle par son grand côté. Par ailleurs et surtout, la salle, placée dans une position centrale, est un espace commun aux deux logis qu’elle relie, si bien que Jean-Marie Pérouse de Montclos a pu parler de logis « jumelés31 ». De plus, comme cette salle commune présente deux cheminées, il est impossible d’y distinguer un « haut bout », d’autant qu’à Blois, la porte d’accès depuis la galerie s’ouvre à peu près au centre de la pièce32 (fig. 17). Il y a donc en apparence une égalité totale des deux logements et donc de leurs titulaires. Néanmoins, ces logis jumelés appartiennent à une catégorie qu’on ne rencontre pas dans la nature, puisqu’ils tiennent à la fois des frères siamois avec leur salle commune, et des faux jumeaux avec la composition bien différente de leurs pièces privées. Dans les deux cas, le logis de droite – côté honorable – est nettement plus spacieux que son opposé. À Amboise, il s’agit du logis du roi, complété par une « grant gallerie haulte » de près de 150 m2. À Blois, c’est le logis offert à Jeanne de Castille. Outre ses quatre chambres, il se complète par une galerie qui aboutissait à un oratoire ouvrant sur la chapelle, comme le révèle un relevé de Jacques-François Blondel (fig. 1933). Cette galerie n’est pas mentionnée dans le texte de l’entrevue, soit parce qu’elle n’était pas achevée, soit parce que l’archiduchesse, qui entendait la messe dans sa chambre, n’en avait pas l’usage. Car les femmes disposent rarement d’une galerie qui semble être plutôt un attribut masculin34. On a vu plus haut la raison diplomatique qui a conduit à accorder à l’archiduchesse la prééminence de rang sur son époux. Néanmoins, dans un château royal français, le roi est toujours mieux logé que la reine35. À Blois, si logis royaux il y a, comme le suggère l’analogie avec Amboise, rien n’interdit d’imaginer que le plus grand ait été destiné à Louis XII.
24Un indice supplémentaire semble d’ailleurs plaider en faveur de cette hypothèse : au-dessus de la porte du vaste couloir donnant directement accès à la première chambre de l’archiduchesse est scellé dans le mur un bas-relief représentant le porc-épic royal – sans doute le seul porc-épic authentique du château – découvert à cet emplacement par Duban lors de la restauration de l’aile, qui pourrait désigner le véritable possesseur du logis36 (fig. 20). Cette disposition paraît en outre confirmée par le décor emblématique des lucarnes de la façade sur l’avant-cour : l’écu situé à l’aplomb du balcon gauche est aux pleines armes de France, celles du roi, tandis que celui situé au-dessus du balcon de droite est aux armes de la reine, mi-parti de France et de Bretagne37 (fig. 5).
25Les « vieux logis » du roi et de la reine procèdent d’un type si courant qu’il n’est pas besoin de s’y appesantir. Leurs logis neufs, en revanche, ont une forme très insolite avec leur salle centrale accessible par un de ses longs côtés, distribuant deux suites de chambres de composition variable. Dans les résidences royales on ne trouve, à notre connaissance, que ces deux exemples, et dans les demeures non royales, nous n’en avons repéré que trois, tous de la seconde moitié du XVe siècle : l’aile de Dunois à Châteaudun (v. 1460-1470), le château de Nevers (1464-1480) et l’hôtel de Cluny (v. 1480-1500). À Châteaudun (fig. 21) et à l’hôtel de Cluny (fig. 22), les salles ne possédaient apparemment qu’une seule cheminée, désignant ainsi clairement le haut bout qui révèle à son tour l’emplacement du logis principal, aussi le visiteur ne pouvait avoir l’impression d’entrer dans une pièce commune à deux logis comme c’est le cas à Amboise ou à Blois. Ces deux exemples nous intéressent plus par la forme de leurs appartements – l’un nettement plus grand que l’autre – qui composent comme à Blois une suite de pièces de taille décroissante (quatre à Châteaudun, trois seulement à l’hôtel de Cluny) avec, à l’hôtel de Cluny, une issue sur une galerie et sur l’oratoire de la chapelle. Le château de Nevers (fig. 23) offre, quant à lui, un précédent beaucoup plus direct aux logis jumelés royaux, à celui d’Amboise en particulier, avec une salle centrale à deux cheminées accessible par un escalier en vis central, distribuant les chambres de deux logis, accompagnées d’une garde-robe et d’une pièce de retrait entresolées38. Malheureusement on ne sait rien de précis sur l’utilisation de ces logis par Jean de Bourgogne et son épouse. Tout juste peut-on dire que la construction, qui dresse fièrement au milieu de la vieille cité sa façade presque parfaitement symétrique et met en exergue sur un haut perron la tourelle effilée d’une grand vis centrale ornée à profusion de l’emblématique de son possesseur, constitue de toute évidence l’image éclatante d’un noble et puissant seigneur en la capitale de son comté.
Fonction des logis doubles
26La relation de 1501 explique l’usage de la salle de la reine lors des entrevues. Selon un cérémonial identique, la présentation a lieu d’abord devant le roi, puis devant la reine. Dans une salle commune à deux logis, il est impossible de respecter ce scénario et la reine serait nécessairement contrainte à faire de la figuration à côté de son époux39. Il semble donc que lors des grandes cérémonies, la distribution traditionnelle soit plus favorable à l’expression de la dignité royale de la souveraine. Mais qu’en était-il dans la vie de tous les jours ? Il faut bien dire qu’on est très mal renseigné sur l’usage de la salle de la reine avant le règne de François Ier. À cette époque elle sert aux repas quotidiens et à certaines audiences à la manière de la salle du roi40. Mais qu’en était-il au début du siècle ? Le récit de l’entrevue montre en tout cas que l’archiduchesse dîne dans sa chambre et n’utilise pas la salle. Était-ce aussi le cas de la reine de France ?
27La salle commune des logis neufs pose en effet le problème du déroulement des repas, en particulier du dîner, pris en principe séparément par les souverains car, conformément à la tradition, le dîner du roi est une cérémonie publique. Le roi, seul à table, est entouré de ses seigneurs avec qui il converse très librement sous les regards des curieux venus assister au spectacle. Peut-on imaginer, dans une même salle, le roi prenant son repas d’un côté sous les yeux d’un public varié, tandis que la reine dîne de l’autre avec ses dames, les pages chargés d’apporter les « viandes » des deux souverains tentant de se frayer un chemin au milieu de la foule ? Cela paraît invraisemblable. Faut-il alors imaginer la reine dînant à la table du roi ? En certaines circonstances c’était effectivement le cas, mais pas tous les jours. Car si l’on peut aisément imaginer un souper familial – comme en témoigne Christine de Pizan, la tradition en remonte Charles V41 – c’est seulement sous le règne de Henri III que naît apparemment l’usage des dîners pris en commun par le roi et la reine.
28Dans une étude consacrée aux espaces féminins dans les demeures françaises42, Philippe Contamine a très justement remarqué que, jusqu’au début du XVIe siècle, les femmes se tiennent encore à l’écart de la vie publique. Il est donc plus vraisemblable d’imaginer que, tandis que le roi dînait dans la salle, la reine prenait ses repas dans sa chambre, comme incite à le penser la mention d’un compte concernant le mobilier du donjon d’Amboise en 1493. Commentant le texte par lui découvert, Antoine Le Roux de Lincy signale une « table de chêne de quinze pieds de long avec un banc de la même étendue pour la salle à manger de la reine43 ». En réalité, l’historien, sans doute impressionné par la longueur de la table (5 m) signalant sans équivoque sa fonction, a témérairement extrapolé sur son emplacement, car le document original dit ceci : « pour une table de chesne, mise audit chastel en la chambre de la Royne, ladite table de quinze pieds de long, garnye de troys treteaulx, d’un banc et d’une selle de ladicte longueur44 ».
Une expression renouvelée de la dignité de la reine ?
29Jean-Marie Pérouse de Montclos a vu dans le « jumelage » des logis d’Amboise et de Blois l’expression d’une forme d’égalité entre la duchesse souveraine de Bretagne et le roi son époux. Tous ses biographes nous disent en effet qu’Anne de Bretagne, extrêmement soucieuse de son rang, s’était efforcée de mettre sa maison à égalité avec celle du roi. Véritable créatrice de la cour des dames, elle fut deux fois couronnée – cas unique en France – et ses funérailles inaugurèrent un cérémonial qui allait devenir celui des rois pendant près d’un siècle. Pourtant, on vient de voir qu’une inégalité de fait subsiste dans les pièces privées des logis neufs dont la salle commune devait plutôt contraindre la reine à dîner à l’écart dans sa chambre. La situation est donc fort ambiguë45.
30Néanmoins, Jean-Marie Pérouse de Montclos a raison de se laisser porter par l’image symbolique que renvoie si fortement l’architecture. Salle commune à deux hauts bouts : l’union de la Bretagne à la France dans une belle égalité… de principe. Cette image nous frappe, et ne pouvait que frapper les contemporains. Elle était d’ailleurs sensible aussi à l’extérieur, en tout cas au logis neuf de Blois dont les deux chambres principales ouvrent sur l’avant-cour par des portes-fenêtres précédées de balcons. La relation de Vienne et l’ambassadeur de Mantoue racontent en effet que pendant le tournoi qui se déroulait sur l’actuelle place du château, on put voir le roi et l’archiduc contemplant le spectacle à une fenêtre, tandis que la reine et l’archiduchesse faisaient de même à l’autre46.
Notes de bas de page
1 Cf. Chatenet 1994, p. 82-83.
2 Bertrand Jestaz a supposé que la chambre du roi était située dans le logis neuf, de l’autre côté de la salle des États, ce qui est impossible : la chambre du roi est toujours située à la suite de sa salle (Jestaz 1988, p. 110).
3 « [S. M.] volse farli veder qualche parte dil pallatio, qual è stato molto bene acconcio et adornato dopo che lui è re, da quel canto ove erano le stantie dil re Loys, quale, havendole gittate a terra ha refatte, et fatto una bellissima faciata di marmore lavorato molto excellentemente con galerie bellissime. » A. S. Mantoue, Collezione autografiVolta, 2 orig. autogr. publ. et traduit par Marc Hamilton Smith, « François Ier, l’Italie et le château de Blois. Nouveaux documents, nouvelles dates », Bulletin monumental, t. 147-IV, 1989, p. 307-323 (ici p. 320-321) et par Raffaele Tamalio, Federico Gonzaga alla corte di Francesco I di Francia nel carteggio privato con Mantova (1515-1517), Paris, Champion, 1994, p. 289. Voir aussi Jestaz 1988, p. 108-120. Contrairement à Bertrand Jestaz, nous pensons avec Frédéric Lesueur (Lesueur 1970, p. 48 et 81) que les logis des archiducs étaient situés au premier étage de l’aile neuve et les logis royaux à l’emplacement de l’aile François Ier (Chatenet 1994, p. 82-83).
4 Auton, p. 209.
5 La porte qui met en communication la salle des États et le rez-de-chaussée de l’aile François Ier est récente. Le décor de Duban empêche de déceler d’éventuelles portes aujourd’hui murées vers le logis médiéval ; les vestiges de fenêtres observés dans le mur médiéval intégré à la construction de François Ier révèlent que les niveaux ne coïncidaient pas avec les étages actuels.
6 Planche hors texte de Pierre Lesueur, dans Lesueur 1922.
7 À l’occasion du baptême d’un fils de Henri II, la salle du roi de Saint-Germain avait été transformée en chambre d’enfant « pour être proche de l’escalier » (Chatenet 2002, p. 255).
8 On peut supposer que l’installation des archiducs et de leur suite dans le château avait entraîné quelques bouleversements de la distribution. Pour une disposition « normale », voir l’exemple de Saint-Germain-en-Laye (Monique Chatenet, « Les enfants de Henri II au château de Saint-Germain-en-Laye : Le témoignage des ambassadeurs de Mantoue », Bulletin des amis du vieux Saint-Germain, no 45, 2008, p. 19-35).
9 Monique Chatenet, « Une demeure royale au milieu du XVIe siècle. La distribution des espaces au château de Saint-Germain-en-Laye », Revue de l’art, no 81, 1988, p. 20-30.
10 Relation Dupuy-Godefroy, p. 731.
11 Lesueur 1922, p. 30.
12 Pour l’histoire de cette transformation, voir Pierre Lesueur, « Le château de Blois au temps des quatre derniers Valois », Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, t. 29, 1936, p. 159-178. Pierre et Frédéric Lesueur situaient toutefois la chapelle dans la tour accolée à la salle.
13 Chatenet 2002, p. 144.
14 « Une histoire que je ne sçaurois nommer », indique l’auteur de la Relation Dupuy-Godefroy, p. 731.
15 C’est-à-dire un dais. En général le mot dosselet (ou douciel) désigne seulement le pan de tissu vertical dessendant du « ciel » (ou dais) suspendu au plafond et retombant sur la hotte de la cheminée.
16 Éléonore de Poitiers 1996, p. 75-137.
17 Remplacé par erreur par « l’archiduchesse » dans la publication de Godefroy mais correctement transcrit dans les manuscrits.
18 La selle était d’argent précise Godefroy.
19 Frédéric et Pierre Lesueur (Lesueur 1922) sont déjà arrivés à cette conclusion que Bertrand Jestaz a remise en question (Jestaz 1988, p. 119, note 6). Il paraît toutefois difficile de ne pas être convaincu par une aussi parfaite cohérence entre le texte et le monument.
20 La suite de l’archiduchesse comptait quatorze dames (Relation Dupuy-Godefroy, p. 714, 715, 717). Mais selon Lalaing (p. 128), qui compte aussi sans doute les « femmes » et les « filles » de l’archiduchesse, il y en avait une quarantaine.
21 C’est à tort qu’on a longtemps regardé cette galerie comme un vestige des constructions de Charles d’Orléans puisqu’elle s’appuie sur la chapelle de Louis XII à laquelle elle est adossée.
22 Lalaing, p. 137.
23 Jestaz 1988, Pérouse de Montclos 1994.
24 « L’archiduca de Burghogna […] è alozato nel pallacio del re et in quella parte ove lozava Sua Mayestà. » A. S. Mantoue, A. G. 629. Blois, 14 décembre 1501. Voir infra, P. J. 3, p. 141.
25 Pièce d’apparat où l’on expose le corps du défunt avant les funérailles.
26 Pierre Choque dit Bretaigne, Récit des funérailles d’Anne de Bretagne…, éd. Lucien Merlet et Max de Gombert, Paris, Aubry, 1858, Genève, Slatkine reprints, 1970, p. 27-28. On ne peut imaginer cette formulation si l’on avait seulement transporté le corps de la chambre à la salle voisine.
27 Donjon : partie principale du château. Ce terme est employé dans cette acception tant à Amboise qu’à Blois.
28 Voir Évelyne Thomas, « Les logis royaux d’Amboise », Revue de l’art, no 100, 1993, p. 50. Nous remercions très vivement l’auteur qui nous a généreusement communiqué son mémoire de maîtrise ainsi qu’une abondante documentation par elle rassemblée sur les logis d’Amboise.
29 Traité de droit public du XVIIIe siècle cité dans Chatenet 2002, p. 187. Sur le statut de la reine, voir Cosandey 2000.
30 Michel Melot, « Politique et architecture. Essai sur Blois et le Blésois sous Louis XII », Gazette des Beaux-Arts, VIe période, t. LXX, CIXe année, décembre 1967, p. 317-328.
31 Pérouse de Montclos 1994.
32 À Amboise au contraire, l’accès est très nettement décalé, aussi le visiteur aperçoit-il seulement en entrant la cheminée du côté de la chambre du roi.
33 Bibl. Institut, ms. 1046, pl. 40 (fol. 97).
34 En tout cas pour les reines. Le roi a des galeries dans la plupart de ses châteaux, alors que la reine n’en possède que très rarement (comme à Villers-Cotterêts ou elle doit la partager avec le roi (Chatenet 2002, p. 194-210).
35 En tout cas, jusqu’à la fin du XVIe siècle. Voir Ibid., p. 209-210.
36 Nous remercions vivement Thierry Crépin-Leblond pour cette précieuse indication. Toutefois, l’argument ne serait totalement concluant que si l’hermine timbrait de la porte du logis opposé.
37 Cette répartition est d’origine car elle s’observe déjà sur le relevé exécuté par Félix Duban avant restauration (Médiathèque du patrimoine). Les deux lucarnes situées au-dessus de la salle sont chargées du seul monogramme L du roi.
38 Le château de Nevers a fait l’objet en 2001 d’un fort intéressant mémoire de maîtrise sous la direction de Jean Guillaume (Paris IV Sorbonne) résumé dans François Fontan, « Le palais ducal de Nevers (1467-1480) », Histoire de l’art, no 54, juin 2004, p. 19-32.
39 Il en allait de même dans les entrées communes au roi et à la reine. Voir Fanny Cosandey 2000, p. 188.
40 Chatenet 2002, p. 194-195.
41 Pizan 1997.
42 Contamine 2000.
43 Le Roux de Lincy 1860-1861, t. I, p. 91.
44 A. N., KK 332, éd. Grandmaison 1868, p. 290.
45 Dans son livre consacré à la reine de France, Fanny Cosandey (2000, p. 188) a justement souligné qu’au XVIIe siècle, quand les reines cessent d’avoir leurs Entrées propres et partagent celles du roi « l’épouse royale s’installe dans l’ombre de son seigneur ». N’en va-t-il pas un peu de même avec la salle unique des logis jumelés ?
46 Relation de Vienne : « Fut et estoit le roy et Monseigneur tousjours ensemble en une fenestre, la royne et madame en une autre fenestre. » A. S. Mantoue, A. G. 629. 1501, 14 décembre, Blois : « Après qu’il eut couru et ôté ses armes, le roi fit venir [le marquis de Montferrat] à la fenêtre du palais où il se tenait en conversation avec l’archiduc et Rouen [Georges d’Amboise], et il le retint dans ses bras plus d’une heure, lui démontrant autant d’affection que s’il avait été son fils. » Nous remercions Marc Smith pour son aide. On remarquera qu’au château du Verger, construction du maréchal de Gié contemporaine de logis neuf de Blois, deux fenêtres à balcon placées symétriquement de part et d’autre du pavillon central, donnaient de la même manière sur l’avant-cour (ill. dans Chatenet 2002, p. 270).
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