1 Cf. XXXI, 8 : « Croyez bien, citoyens de Rhodes, que l’attitude qui prévaut chez vous est tout à fait médiocre et indigne de votre cité, je veux dire votre façon de traiter vos bienfaiteurs et les honneurs accordés aux hommes de bien. » Sur la structure des discours de Dion, voir Drules, 1996, p. 145-160 : il ressort de son étude, centrée sur les longs discours, que les exordes n’excèdent pas la dizaine de paragraphes. L’exorde du Discours XXXIX n’en compte qu’un.
2 Voir Quintilien, IV, 1, 62 : « La longueur de l’exorde doit être proportionnée à la cause […]. Il n’en faut pas moins d’ailleurs éviter une longueur excessive, afin que la tête ne donne pas l’impression d’être plus grosse que le corps et que la partie destinée à préparer l’esprit du juge ne le fatigue pas. »
3 Cf. Bost-Pouderon, 2006, II, p. 25 ; mais elle considère aussi que l’exorde du Premier Tarsique n’a pas de limite sûre. C’est le cas également de Jones, 1978, p. 40.
4 Cf. Drules, 1996, p. 151 : « dans la pratique, chez Dion, l’épilogue est la partie du discours la moins facile à délimiter ».
5 Dion définit lui-même comme un « vagabondage verbal » (πλανώμενος ἐν λόγοις, XII, 16) son habitude de prendre son temps pour aborder le sujet d’un discours ; sur ce point, voir von Arnim, 1898, p. 439-443.
6 Cf. Fuentes Gonzalez, 1998, p. 58-59 à propos des diatribes de Télès. C’est la figure rhétorique de l’ὑποφόρα.
7 Le Discours XXXIII est ainsi consacré au « ronflement » des Tarsiens, signe d’un désordre moral plus large : voir Bost-Pouderon, 2000.
8 Sur les catalogues de vices, voir Fuentes Gonzalez, 1998, p. 399.
9 Elle est toutefois évoquée de façon générale en 5, 26 et 50.
10 Par exemple, le courage est une manifestation particulière de la vertu en général. Voir Diogène Laërce, VII, 125-126 ; Plutarque, Les Contradictions des stoïciens, 1034C.
11 Cf. Quintilien, IV, 1, 5.
12 Cf. Desideri, 1994, p. 843.
13 Cf. Entretiens, IV, 12 : « Si tu te relâches un instant de ton attention sur toi-même, ne t’imagine pas que tu la retrouveras, lorsque tu le voudras. Dis-toi, au contraire, que, par suite de ta faute d’aujourd’hui, tes affaires désormais seront forcément en plus mauvais état. »
14 Cf. 3 ; 16 ; le premier mot n’apparaît pas sans le second dans notre discours.
15 Sur l’image médicale, fort prisée par Dion, voir infra, p. 158-159.
16 Sur les principes rhétoriques de Dion dans ce discours, voir infra, p. 160-167.
17 Voir aussi 16 ; 31.
18 Cf. Platon, Apologie 29d-e.
19 Sur la méfiance vis-à-vis de la philosophie naturelle, voir Oltramare, 1926, p. 45. Voir à ce propos la note ad loc.
20 Voir Barry, 1993a.
21 Voir Barry, 1993a.
22 Voir Dudley, 1937, p. 186-199 ; Desideri, 1978, p. 537-547 (« Appendice II. Sul cinismo di Dione ») ; Goulet-Cazé, 1990, p. 2810-2812 souligne toutefois que la nature de l’ascèse est une ligne de démarcation fondamentale entre les deux sectes.
23 Il écrivit notamment un discours Sur le chagrin (XVI). Voir Oltramare, 1926, p. 44-65 à propos des thèmes diatribiques.
24 Voir le quatrième discours Sur la royauté : « Ils sont nombreux, ô fils de Philippe, les vices qui en toutes choses corrompent les malheureux humains, si nombreux qu’on saurait à peine les énumérer » (IV, 82, trad. L. Paquet).
25 Ibid. : « Ne penses-tu pas que la bêtise est la plus grande et la plus sérieuse des maladies, un vrai malheur pour ceux qui en sont atteints, et que l’idiot se fait à lui-même le plus grand tort ? » (IV, 58, trad. L. Paquet).
26 On peut ainsi trouver chez Dion, derrière l’évocation de cas particuliers, « la revendication de valeurs universelles » (cf. Gangloff, 2006, p. 282).
27 Cf. République, IV, 443 d-e.
28 Cf. respectivement 32 ; 31 ; 80 ; 88.
29 Pour les Athéniens, voir 3-6, 78, 93 ; les Rhodiens : 52 ; les Lacédémoniens : 60, 93.
30 À travers cette définition du peuple comme être hybride transparaît à nouveau la présence de Platon, qui sert de référence plus ou moins proche.
31 Sur cette métaphore, voir infra, p. 157-158.
32 C’est le cas aussi dans le discours Aux Rhodiens : « À mon avis, il convient, dans tous les domaines de la vie, d’agir de façon juste et honnête, surtout pour ceux qui font quelque chose au nom du peuple (δημοσίᾳ), non seulement parce que les affaires communes (τὰ κοινά) sont plus visibles, mais aussi parce que […] il est inévitable que, à partir des actions publiques menées d’une façon qui ne convient pas, les individus passent pour des scélérats » (XXXI, 5).
33 Cf. 52 à propos de la réputation des Rhodiens, qui leur vaut des privilèges politiques.
34 Cf. infra, p. 129.
35 Cet idéalisme lui est pourtant reproché dans la Vie d’Apollonios par Apollonios. Comme Dion et Euphratès conseillent à Vespasien de renoncer au pouvoir, Apollonios leur reproche vertement leur angélisme : « vous vous complaisez à des bavardages d’adolescents et oiseux en la circonstance » (V, 35).
36 Sur cette légende, voir Eschine, Contre Timarque, 182, ainsi que les commentaires de Fillon-Farizon, 1992, p. 277 et de Ghiron-Bistagne, 1985.
37 Voir la n. 207 à la traduction.
38 Cf. Comment écouter, 38B : « Aussi Xénocrate prescrivait-il de mettre des protège-oreilles aux enfants plutôt qu’aux lutteurs : chez ces derniers en effet, pensait-il, ce sont les oreilles seules que les coups déforment, alors que chez les premiers les paroles qu’ils entendent déforment tout le caractère. »
39 Cf. Gangloff, 2006, p. 236, n. 183 ; p. 274-275.
40 Cf. Pline l’Ancien, VII, 186 (suicide lors des obsèques d’un cocher à Rome).
41 Desideri, 1978, p. 104, qui s’attache à mettre en évidence « la situation socio-économique qui devrait constituer le fond et le contexte spécifique de l’intervention de Dion », constate que le discours manque de précision dans l’évocation du « problème politique et social » que pose Alexandrie, et que de ce point de vue, « les référents concrets se font évanescents ».
42 Desideri, 1978, p. 463, remarque que la sympathie de Dion va plus à Sparte qu’à Athènes (notamment en raison de l’attitude impérialiste de celle-ci).
43 L’expression désigne les autorités romaines chez Dion comme chez Plutarque.
44 Sur ce point, voir infra, p. 168-170.
45 Cf. Barry, 1993, p. 102.
46 Le mot σκῶμμα apparaît sept fois dans le discours, contre trois autres occurrences dans tout le reste de l’œuvre de Dion.
47 D’un point de vue argumentatif, Dion adopte l’état de cause « définitionnel » : il ne s’agit pas de nier un acte (l’émeute), mais de le qualifier d’une manière ou d’une autre (cf. Hermogène le Rhéteur, Les États de cause, p. 37).
48 Cf. 43 : « malgré votre lâcheté et sans avoir jamais fait campagne ».
49 Voir supra, p. 84-85.
50 Voir Korenjak, 2000, p. 28-30 ; Moretti, 2001, p. 117-119.
51 Sur le caractère théâtral de la déclamation, voir Anderson, 1989, p. 172-173.
52 Voir infra, p. 153.
53 Voir aussi Gangloff, 2006, p. 59-60.
54 Voir infra, p. 170-174, pour une analyse plus systématique de ce procédé du blâme.
55 Sur ce point, voir Gangloff, 2006, p. 276-277.
56 Ὁρῶ apparaît 26 fois, (ἀπο-)βλέπω 5 fois, θεῶμαι/θέαμα 4 fois.
57 Sur ce centon, voir Kasprzyk [à paraître].
58 De la même façon, s’il y a à Olympie, pour protéger les chevaux, un autel de Poseidon Taraxippos, il faudrait aussi en élever un pour protéger les Alexandrins, afin d’éviter qu’ils ne tombent dans l’indiscipline (77), comme les cochers de leur char.
59 Cf. supra, p. 126-127.
60 En choisissant un passage de la pièce où il est question de char, Dion renforce l’identification entre Héraclès et les Alexandrins.
61 Cf. Gotteland, 2001, p. 106.
62 Frg. 298, 6-7 K.-A.
63 Sur la tonalité tragique du théâtre de Ménandre, voir C. Cusset, Ménandre ou la comédie tragique, Paris, 2003, p. 121-125 notamment.
64 Iliade, II, 144-146.
65 Voir le Discours II, 4. Sur Archiloque, voir Visa-Ondarçuhu, 2008, p. 91-99.
66 Voir la Comparaison d’Aristophane et de Ménandre. Sur le comique chez Dion, voir Di Florio, 2001.
67 Sur ce point, voir infra, p. 175.
68 La référence est fournie par Drules, 1996, p. 71-72.
69 Sur ce point, voir Gangloff, 2006, p. 72-73 et 275.
70 Cf. Platon, Lois, VII, 817d ; Pausanias, IX, 29, 4.
71 Cf. Gangloff, 2006, p. 275.