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Le travail des correspondants de la Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France et du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale

p. 155-170


Texte intégral

1L’originalité la plus saillante du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CH2GM) fut probablement le réseau de correspondants départementaux sur lequel il prit résolument appui tout au long de son existence et qui survécut à sa disparition1. La création de ce réseau fut précoce et concomitante de celle de la Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France (CHOLF). Mise sur pied dès 19452, l’entreprise, qui n’avait pas de précédent, fut pilotée par le secrétariat général assuré par le médiéviste Édouard Perroy, alors professeur à la faculté des lettres de Lille, puis par Henri Michel, agrégé d’histoire et géographie, inspecteur d’académie, tous deux résistants. Le moins qu’on puisse dire est que l’affaire fut menée tambour battant puisque le premier numéro du bulletin de la CHOLF, en janvier 1948, publiait une liste de 78 correspondants couvrant déjà 72 départements. À cette date, 15 départements n’avaient pas de correspondant3 et des pourparlers étaient engagés avec diverses personnalités pour cinq d’entre eux4. Lorsqu’en décembre 1951 se constitua le CH2GM, c’est Henri Michel qui eut la haute main sur le réseau des correspondants dont il prit toujours grand soin, conscient à la fois de l’originalité et des potentialités de cette structure.

Qui étaient les correspondants et combien ont-ils été ?

2Les bulletins de la CHOLF, puis du CH2GM, entre 1948 et 1978, sont une source de premier ordre pour déterminer le nombre et le profil des correspondants5. Dans la mesure où ces bulletins internes sont destinés « à resserrer les liens entre le secrétariat général et les correspondants départementaux6 », ils annoncent les nominations, les départs ou les défections des correspondants. Ils dressent aussi de temps à autre des listes de correspondants.

3Leur dépouillement a permis de répertorier 556 correspondants pour les trente années qui courent de 1948 à 19787. Dans certains départements, il y aura eu 10 correspondants (Dordogne, Lot, Nord, Bas-Rhin, Tarn) et même jusqu’à 12 en Ille-et-Vilaine et dans le Rhône, 13 dans le Doubs. L’inverse est également vrai, la Haute-Marne n’en ayant compté qu’un mais il est vrai que le cas est unique. La moyenne par département s’élève à 6 correspondants sur trente ans. Si l’on observe une forte rotation, en raison principalement des mutations des uns et des autres, un examen attentif fait tout de même apparaître une colonne vertébrale assez solide avec des correspondants en place de longues années.

4Le bulletin précisant la profession de 407 de ces 556 correspondants, on peut, pour l’ensemble de la période, constater que l’enseignement secondaire s’y taille la part du lion avec 201 représentants, soit 49,3 % (35,1 % pour les professeurs de lycée qui sont 143, 14,2 % pour les professeurs de collège qui sont 58), les 14 universitaires représentant, quant à eux, 3,4 % du total. Viennent ensuite les 82 enseignants du primaire avec 20,1 %. Tous corps confondus, l’enseignement fournit donc 72,8 % des correspondants. Les archivistes sont 76 et représentent 18,6 % de l’ensemble. En 1949, dans 25 départements, le correspondant est l’archiviste départemental8. L’ossature des correspondants est donc constituée des archivistes et d’enseignants puisqu’ils représentent 91,4 % de l’ensemble : c’est là une caractéristique qui vaut pour l’ensemble de la période et qui s’explique par les compétences et la position professionnelles des intéressés d’une part, par le mode de recrutement des correspondants qui obéit à une forte logique institutionnelle d’autre part9. Les 8,6 % restants sont émiettés avec 7 officiers, 6 fonctionnaires des anciens combattants, 5 magistrats, 5 ecclésiastiques, 3 médecins, 2 préfets, 2 journalistes, 2 commissaires de police, 1 ingénieur, 1 directeur d’imprimerie, etc. À dire vrai, pour ces 8,6 %, la profession compte moins que leur situation personnelle : dans nombre de cas, une mention « ex-déporté », « ancien résistant », « frère de déporté », etc. explique manifestement leur implication dans le Comité.

5Sur les 556 correspondants, on compte 69 femmes, soit 12,4 %, dont certaines (Mme Appleton dans l’Ain, Mme Silvestre dans l’Isère10) sont des piliers de l’activité du Comité. On recense également cinq couples de correspondants : M. et Mme Mercier dans le Doubs à dater de 1970 ; M. et Mme Plateaux dans l’Indre à dater de 1960 ; M. et Mme Silvestre (elle à partir de 1963, lui à partir de 1974) dans l’Isère ; M. et Mme Pioger dans la Sarthe à dater de 1959 ; M. et Mme Fabre, professeurs, nommés tous deux en 1974 dans le Tarn. Nous avons également repéré deux cas où des fils ou filles ont succédé à leur correspondant de père. Dans l’Aude, en 1961, André Vidal succède à son père Aubert Vidal qui était correspondant depuis trois ans11. Dans les Hautes-Pyrénées, Mme Rey, « fille du très regretté M. Maumus12 », devient correspondante en 1975.

6Marginaux, ces recrutements singuliers attestent tout de même une forme de fidélité à l’œuvre au sein du Comité en même temps peut-être que la difficulté de trouver des correspondants fiables et durables. De fait, le réseau dut constamment être remis sur le métier et il fallut attendre le mois de mars 1963 pour qu’Henri Michel proclame que le Comité disposait de correspondants dans tous les départements sauf un13.

7Mais la caractéristique la plus forte des correspondants, au moins jusqu’au début des années 1970, c’est d’avoir été partie prenante des événements dont ils ont à traiter. Mieux, quand le Comité diversifie ses activités, en créant une commission de la déportation, une commission de la captivité, il se tourne vers d’ex-déportés, d’ex-prisonniers de guerre. Quelques exemples parmi d’autres. En juin 1949, Mme Appleton signale qu’elle travaille avec « un jeune enquêteur adjoint extrêmement actif » qui « est un instituteur déporté14 ». Dans les Alpes-Maritimes, Mlle Maron, recrutée en 1959, est présentée en sa qualité de professeur au lycée de jeunes filles mais aussi en tant que fille de déportée. Dans l’Ariège, Saint-Alary, recruté en 1953, est directeur d’école honoraire mais aussi « ex-déporté ». Dans le Cantal, on ne sait rien de Payrasse, recruté en 1953, si ce n’est qu’il est membre du bureau des déportés et internés politiques à Aurillac. En Charente-Maritime, en 1959, est nommé un tandem composé de Thibaudeau, « ex-chef départemental de la Résistance », et de Mme Bouchet, institutrice, « internée, veuve de déporté ». En Dordogne, Severin Blanc, directeur d’école honoraire, nommé en 1952, est un ancien déporté. En 1970, quand décède Armand Jaboeuf, correspondant depuis deux ans, on apprend qu’il était aussi « président des anciens FFI du Doubs ». Dans l’Hérault, Tixador, nommé en 1957, est ex-déporté. Dans la Manche, Colin, principal de collège honoraire, nommé en 1952, est « père de déportés non revenus ». En 1956, est recruté dans le Pas-de-Calais, Mauriange, professeur agrégé au collège technique de Boulogne, « ex P[risonnier de] G[uerre] évadé ». Même statut d’agrégé et d’ex P.G. évadé pour Moret-Bailly, correspondant en 1957 dans la Sarthe. Dans le Puy-de-Dôme, Marcel Paul, instituteur et correspondant dès 1948, est un ancien déporté. Dans l’Yonne, Vauthier, professeur aux cours par correspondance à Joigny, nommé en 1950, est ancien déporté à Orianenbourg. Quand il démissionne en 1956 pour raisons de santé, c’est un ex-déporté, Regnard, qui lui succède. Ces mentions attirent l’attention sur un fait que la présentation succincte des correspondants, telle qu’elle est conçue dans les bulletins internes, gomme. Ainsi, Charles Sadron, correspondant dans l’Indre dès l’origine, est un résistant déporté et nulle mention n’en est jamais faite. Si on scrutait de près chaque département, nul doute qu’on vérifierait cette règle – dont on ne trouve mention qu’incidemment – qui est que le correspondant se devait d’avoir été partie prenante des combats qu’il contribuait à éclairer. Lorsqu’il traçait le portrait-robot du correspondant en 1949, Henri Michel notait significativement : « De multiples qualités étaient exigées de lui : avoir milité dans la Résistance, bien sûr15… »

8Cette exigence ne cessa d’être première qu’à partir du moment où intervint une relève générationnelle doublée d’une ferme volonté d’asseoir la nomination des correspondants sur une compétence historienne, gage d’études de caractère scientifique. Ce changement se dessina assez tôt, par exemple avec la désignation de Suzanne Silvestre dans l’Isère en 1963 ; il se confirma et s’amplifia ensuite avec les nominations d’Yves Durand en 1967 dans le Loiret, de Pierre Laborie et Michel Goubet en 1968 respectivement dans le Lot et en Haute-Garonne, d’Hélène Chaubin en 1971 en Corse, de Jacqueline Sainclivier en 1973 en Ille-et-Vilaine, de François Marcot dans le Doubs en 1974, de Jean-Marie Guillon dans le Var en 1975 ou encore de Christian Bougeard dans les Côtes-du-Nord en 1976. Au même moment, on vit apparaître dans les bulletins mention de la disparition de correspondants souvent en poste depuis 20 ans16.

9C’est dire que le profil des correspondants a sensiblement évolué au cours des quelque trente ans d’activité déployée par le Comité. Ce qui renvoie aux questions du statut des correspondants et au travail qu’ils ont eu à accomplir.

Des correspondants initialement très encadrés

10La première phase, au cours de laquelle il fallut essuyer les plâtres, c’est-à-dire concevoir le travail à effectuer, mit au point des procédures en tâtonnant. Au cœur de ce travail, le correspondant s’appuyait sur un Comité départemental souvent constitué très tôt : dès juillet 1945 dans la Loire-Inférieure, dès 1948 dans l’Allier, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, l’Indre-et-Loire, la Manche, la Moselle, le Rhône, le Var, etc. La fonction de ce comité départemental était originellement d’aider le correspondant en faisant office de Comité de patronage en lui donnant accès à tous les mouvements et réseaux. Il était souvent placé sous la présidence des autorités du département, préfets et inspecteurs d’académie. Il donnait à l’action de la CHOLF, puis du CH2GM une sorte de label officiel mais Henri Michel, dès 1948, conseillait de ne pas le transformer en « organe de travail17 ».

11Au reste, il n’y eut pas un type unique de comité départemental. Si beaucoup obéirent à une logique institutionnelle et officielle, il y en eut aussi qui visèrent à l’efficacité. Par exemple, le Comité constitué dès juillet 1945 dans la Loire-Inférieure

« a toujours tenu ses séances chaque deuxième jeudi du mois de 17 h à 19 h 30 à la bibliothèque municipale. À chaque séance, 3 ou 4 personnes ont été invitées à venir déposer ou plutôt converser, et une sténo a pris l’essentiel des déclarations de ceux répondant à l’invitation, c’est-à-dire en moyenne 1 ou 2 personnes par séance. Plusieurs d’entre elles nous ont ensuite donné des comptes rendus plus détaillés.
Le Comité a gagné en confiance en déclarant plusieurs fois que les dossiers ainsi constitués, matériaux futurs de l’Histoire, seront mis pour le moment au secret à l’abri des indiscrétions. Il a fait comprendre qu’il s’agissait de constituer des lots d’archives pour la période actuelle, semblables à ceux qui existent à la Bibliothèque, salle des manuscrits, et aux Archives Départementales, pour les périodes précédentes, et qui serviront aux historiens de demain.
Il a fait connaître son entreprise aux principales mairies du département : St-Nazaire, Pornic, Châteaubriant, Ancenis, Paimboeuf, La Baule. Souvent ses membres ont senti qu’il leur faudrait nous déplacer et aller enquêter sur place près des personnes signalées, auxquelles on avait écrit, mais sans recevoir de réponse. Le temps et les moyens ont manqué jusqu’ici. Aussi bien, malgré les résultats obtenus, la tâche est loin d’être achevée18. »

12De même, en Charente, celui qui se constitua en janvier 1949 comprenait « non des personnalités, mais seulement des correspondants locaux19 ». Cette notation attire l’attention sur un fait important : dans plusieurs départements, le correspondant ne travailla pas seul. En Seine-et-Oise, le correspondant, inspecteur primaire honoraire, trouva « parmi ses instituteurs, des correspondants cantonaux qui rassembl[ai]ent les documents et rédige[ai] nt des études20 ». Dans l’Indre, Charles Sadron était secondé en 1948 par un professeur à l’école normale d’instituteurs, un professeur au lycée de garçons de Châteauroux et un instituteur retraité21. Dans la Loire, à côté du Comité présidé par l’inspecteur d’académie en 1948, fut créé « un sous-comité pour Roanne » qu’un ancien sous-préfet était chargé de monter22. Il est fait mention, dès 1948, de 7 correspondants locaux dans la Meuse « recrutés dans le personnel universitaire23 » comme dans la Moselle où « des correspondants locaux [étaien]t recrutés pour les grosses bourgades et les principaux cantons24 ». Le bulletin no 4 de la CHOLF se faisait l’écho en septembre 1948 d’initiatives allant dans le sens d’un travail collégial : « Dans les Deux-Sèvres, M. Pineau, qui est inspecteur primaire, a trouvé parmi ses instituteurs, des correspondants cantonaux qui rassemblent les documents et rédigent des études. La méthode, utilisée aussi par M. Guignepain en Seine-et-Oise, paraît donner d’excellents résultats pourvu que soit évité le risque de fractionnement exagéré de l’enquête. »

13En Haute-Saône, des correspondants locaux étaient également mentionnés en 1949 tout comme dans le Lot où il était « décidé de constituer des comités locaux dans les principales bourgades du département25 ». Dans la Haute-Saône, en février 1949, « des responsables ont été désignés pour 7 localités26 ». Dans les Deux-Sèvres, en mai 1949, 30 « correspondants cantonaux27 » étaient à la tâche. En 1950, le correspondant du Finistère recruta « comme enquêteur un instituteur, ancien chef d’arrondissement FFI28 ». On trouve dans le bulletin les termes de « noyau actif » ou de « comité restreint » pour désigner ces équipes à l’ouvrage, parallèlement aux Comités départementaux. Il y a donc bien eu, au moins dans les premières années, des réseaux de petits comités locaux et de correspondants cantonaux.

14Les Comités départementaux étaient eux-mêmes à géométrie variable et éminemment différents d’un département à un autre. Le numéro spécial du bulletin de la CHOLF, paru en octobre 1949, est, à cet égard, éclairant. On y trouve un résumé du congrès des correspondants tenu à Paris le 21 juin 1949. 64 départements métropolitains et l’Algérie y étaient représentés. Sous la présidence de Pierre Renouvin, il donna lieu à des échanges qui permettent de voir les correspondants à l’œuvre. Henri Michel le disait lui-même dans son propos liminaire : « C’est ce que vous avez fait que nous voulons connaître29. » S’il rappelait que les inspecteurs d’académie et les préfets avaient été priés par leurs autorités de tutelle d’aider les correspondants30, il précisait : « il ne faut pas que nous prenions figure de commission officielle. Nous ne sommes pas là pour écrire l’Histoire officielle. Il faut simplement que les pouvoirs publics se mettent à notre disposition, comprennent que la tâche entreprise par nous n’est pas sans utilité31. » Les correspondants demandant quel était précisément leur statut, Henri Michel répondait : « Vous êtes officiels. Les préfets et les Inspecteurs d’Académie ont reçu des Directives. Ils vous doivent leur aide. Ce qu’il ne faut pas, c’est qu’eux-mêmes entreprennent de vous en donner32. » Pierre Renouvin, faisant la synthèse des interventions des correspondants, constatait que trois cas se dessinaient :

« Dans un premier cas, le comité départemental est réel et effectif. Dans le second cas, il s’agit d’un comité “mixte”. Il y a un comité de patronage qui n’a qu’un rôle de représentation, assorti d’un comité de travail qui, lui seul, est efficace. Puis, en troisième lieu, il y a le cas, rare je l’espère, mais qui s’est présenté tout à l’heure, où il a été impossible de former un comité quelconque, où, en somme, toute l’activité repose sur le correspondant. Évidemment, c’est une question de circonstances locales. Nous ne pouvons pas poser une règle générale33. »

15Graduellement, les comités départementaux s’effacèrent et les correspondants développèrent leur travail en prenant appui sur les autorités du département tout en ayant une réelle latitude d’action. Reste que ces comités départementaux jouèrent un grand rôle dans la mise en œuvre effective du réseau des correspondants grâce à l’aide que les préfectures leur prêtèrent, aux subventions qu’accordèrent les conseils généraux et les municipalités. Un tableau d’honneur des départements et des villes fut d’ailleurs périodiquement publié qui annonçait les subventions accordées et stigmatisait l’avarice de certaines institutions : « Peu généreux, le Conseil Général du Rhône a limité sa subvention à 5000 francs34. »

16Le statut des correspondants ne fut néanmoins jamais vraiment une question réglée. Lors d’une réunion de nouveaux correspondants à Paris, le 6 octobre 1960, Henri Michel leur tenait ce langage qui montre assez bien la complexité de leur statut et de leur travail : « M. Michel rappelle les étapes de l’élaboration de la chronologie de la Résistance, et insiste sur la discrétion et la prudence nécessaires à des recherches délicates. Nommé avec l’agrément du Préfet, le correspondant doit demeurer en relations constantes et confiantes avec le fonctionnaire, de préférence du bureau du cabinet, désigné pour travailler avec lui35. »

17C’est en 1949 probablement qu’Henri Michel exposa le mieux ce qui faisait la force et la faiblesse des instances nées depuis la Libération :

« Notre organisme s’est constitué par petits morceaux. Évidemment, sa composition ne peut être qu’empirique, car il ne peut être question de trouver des règles et des méthodes valables pour tous les cas. Chaque département a sa structure propre. Il faut “coller” à la réalité ; mais la Commission Centrale est là, pour faire connaître, aux uns et aux autres, ce que les uns et les autres ont fait et pour tirer un enseignement de l’ensemble des indications qui nous arrivent fragmentairement de tous les départements36. »

Quel travail les correspondants firent-ils ?

18En 1948, Henri Michel définissait les objectifs ainsi : « Le travail de la Commission est en somme triple : enquêter sur les origines et l’action de la résistance à l’ennemi ; assurer la préservation des documents intéressant la vie de la France de 1940 à 1945 ; procéder à des publications susceptibles d’aider les historiens dans leurs recherches. » En 1949, à la faveur du premier congrès des correspondants, il précisait la marche à suivre : d’abord entretenir des relations étroites et fécondes avec les correspondants et mettre sur pied une organisation régionale ; ensuite dresser une carte des maquis, établir une chronologie de la résistance afin d’arriver à un tableau d’ensemble de la résistance ; enfin mettre au point une chronologie de la libération.

19Ce que les bulletins disent peu, c’est l’importance extrême attachée dans ce travail, au cours des premières années, à la collecte de témoignages. Le 24 février 1949, une émission diffusée à la radio et qui réunissait Georges Bourgin, Albert Kammerer, Édith Thomas, Adrien Dansette et Henri Michel, faisait le point sur le travail de la CHOLF. Henri Michel y déclarait ceci :

« La Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France a pensé qu’il ne fallait pas attendre pour recueillir le plus possible de témoignages. Et pour des raisons diverses. La première, c’est que les gens disparaissent et leur témoignage avec eux. La deuxième, c’est que les souvenirs s’estompent, volontairement et involontairement. Et enfin, il y a tout de même des courants de pensée et d’intérêt. Il ne faut pas attendre que toutes les questions qui concernent la Résistance soient malheureusement obscurcies par d’autres événements qui absorbent l’attention du public. C’est pourquoi nous nous sommes engagés dans une très vaste enquête qui nous a permis de toucher près d’un millier de témoins. Nous la continuons, nous la continuons à Paris, nous la continuons en province, nous l’abordons à l’étranger auprès des groupes de Français qui ont œuvré dans les mouvements de la France libre. Cette enquête, nous avons pu la conduire et recueillir beaucoup de témoignages parce que nous avons fait vœu de silence. M. l’ambassadeur Kammerer a parlé de l’embarras des témoins à qui on demandait de confier des souvenirs qui parfois après pouvaient se retourner contre eux. Eh bien, nous nous sommes engagés à ne rien publier37. »

20Le statut des témoignages collectés par les soins et à l’initiative des correspondants n’allait pas de soi. Henri Michel le disait nettement en 1949 :

« Il existe au fond deux catégories de documents. Ceux qui viennent des administrations et qui sont du ressort de l’archiviste, entièrement ; vous pouvez seulement aider l’archiviste à accélérer un peu le départ des documents de l’administration vers le dépôt des archives. Mais c’est évidemment l’affaire de l’archiviste, ensuite, de les faire rentrer aux Archives et de les classer.
En second lieu, il y a les documents et surtout les témoignages que vous recueillez de la part des résistants ; ceux-là sont beaucoup plus délicats, parce que ce sont des déclarations faites par une personne qui met en cause d’autres personnes, et, il faut éviter à tout prix, pour que vous puissiez continuer à travailler dans la paix, que ces déclarations soient divulguées. Si vous disposez de quelqu’un de confiance, chez vous, c’est très bien, mais ce qu’il faut surtout, c’est que vous soyez le seul à connaître ce qui a été dit dans ces déclarations… je dirai même que, dans la plupart des cas, il ne faut pas les montrer au Comité. Vous pouvez donc momentanément être amené à ne pas les montrer à l’Archiviste38. »

21À une époque où plus d’un correspondant sur quatre était archiviste de métier, l’éventualité pour le correspondant de garder par-devers lui le témoignage recueilli sans le montrer à l’archiviste ne manque pas de sel. Il dit surtout le grand écart que représentait la pratique innovante de la constitution de fonds de sources orales.

22Quoi qu’il en soit, si la CHOLF et le CH2GM improvisèrent par la force des choses, ses responsables tentèrent graduellement de donner une relative homogénéité et cohérence à leur entreprise. Pour la collecte de témoignages comme pour tous les aspects du travail à accomplir, les relations avec les correspondants furent intenses et constantes. Nombre d’entre eux se rendaient fréquemment à Paris, le bulletin se faisant l’écho de leurs visites. Surtout, des réunions régionales furent mises sur pied avec une belle régularité dès 194939, pour ne plus cesser ensuite40. Et la collecte de témoignages de résistants se poursuivit sans désemparer. Des questionnaires furent adressés aux maires de chaque département. Très complets, ils n’en comportaient pas moins des lacunes, comme en fait foi ce paragraphe publié dans le bulletin no 8 de la CHOLF en mai 1949 : « À noter l’oubli, dans le questionnaire rédigé à l’intention des maires, d’une rubrique concernant, parmi les faits de résistance “l’aide apportée aux persécutés raciaux”. Peut-être, dans certains départements, sera-t-il encore possible de l’ajouter au questionnaire ? »

23Au tout début, des Comités eurent une activité d’animation pédagogique en poussant à la réalisation d’études sur la période de l’Occupation. Réunie à Colmar en décembre 1951, la commission du Haut-Rhin attribua ainsi « des prix aux auteurs des meilleurs mémoires sur la vie des communes du département sous l’occupation41 ».

24Par ailleurs, dans un premier temps, les comités entendirent des acteurs de la période. Par exemple, en 1948, dans le Var, le comité tint des réunions mensuelles à Toulon, dans le local à disposition du commandant FFI ; des acteurs de la résistance furent appelés pour être entendus au cours de ces réunions. En 1949, dans l’Ain, Mme Appleton et M. Morin tenaient, tous les jeudis, une permanence aux archives départementales, où étaient convoqués résistants et personnalités diverses qu’il était intéressant d’entendre42. De telles auditions n’étaient pas sans risques comme Jean Bouvier, professeur au lycée du Parc à Lyon et correspondant du Rhône, le signalait après « l’interrogatoire d’un membre important de la Légion », faisant valoir que beaucoup de prudence s’imposait « pour ne pas transformer l’enquête sur la résistance en une tribune qui risquerait de devenir vite assez singulière43 ».

25Quoi qu’il en soit, l’enquête sur la Résistance atteignit ses limites au moment où le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale voyait le jour. Outre que l’on avait recueilli nombre de témoignages, l’enquête devenait extrêmement difficile dans cette période où la guerre froide faisait rage. Mettre fin à la collecte de témoignages oraux tout en continuant à engranger les documents encore en possession des résistants, telle était la ligne définie par Henri Michel44.

26Parallèlement, le comité directeur du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale prit, en novembre 1953, la décision d’aider l’impression d’ouvrages valables, émanant de correspondants, sur la période de la guerre « dont la rédaction aurait été orientée par lui ou lui aurait été soumise45 ». De telles publications virent effectivement le jour. C’était important en raison du « veto de principe de la Sorbonne à tout sujet de thèse portant sur des faits vieux de moins de 20 ans46 ». Fin 1955, sur la suggestion de Julien Cain, le comité directeur réuni en séance plénière décida donc de dresser « une liste de sujets pouvant être traités, avec le nom de chercheurs capables », ce plan de travail étant intégré « dans le plan général de 5 ans qu’établit le CNRS47 ».

27Graduellement, le CH2GM se dota de commissions distinctes dédiées à des thèmes précis :

  • déportation et captivité (avec élaboration d’une statistique de la déportation « par les soins des dévoués correspondants départementaux et en dépit de difficultés toujours renaissantes […] pour une trentaine de départements ; elle est en bonne voie dans une vingtaine d’autres48 ») ;
  • captivité de guerre ;
  • histoire de la Résistance (constituée en avril 195649 : « À la différence de la Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France, c’est moins dans le domaine des archives, que dans celui des études, pouvant donner lieu ou non à des publications, que la Commission devra s’engager. Les études doivent être entreprises dès maintenant sous peine de ne l’être jamais. Question d’optique d’abord et de compréhension intime des faits : ceux de nos contemporains qui n’ont pas eu “l’esprit résistant” ne comprennent rien à la Résistance : que sera-ce dans cinquante ans ? Question de pratique ensuite : la plupart des documents sont des hiéroglyphes – une forêt de sigles, de pseudonymes et de langage codifié ; les historiens à venir s’y perdront ou ne seront guère incités à s’y engager. Il ne faut pas laisser toute la documentation existante sur la Résistance s’endormir du sommeil de la terre. En conclusion et pour terminer sur les moyens d’action nécessaires à cette Commission, à la différence, par exemple, des Commissions de la Déportation ou de la captivité de guerre, ses aînées, la Commission que nous constituons aura moins besoin d’enquêteurs et de correspondants provinciaux – il lui en faudra tout de même – que de rédacteurs d’études historiques, celles-ci étant devenues possibles dans bien des cas et devant être rapidement menées à bonne fin sous peine de ne l’être jamais50. ») ;
  • histoire économique et sociale ;
  • histoire de l’Instruction publique, de la jeunesse et des Arts et Lettres ;
  • histoire militaire51.

28En octobre 1958, Henri Michel proposait, devant la commission d’histoire de la Résistance, « le recrutement de quelques correspondants départementaux pour essayer d’établir une chronologie départementale de la Résistance et il suggér[ait] de demander à M. Regnard de l’Yonne de préparer un prototype, sa statistique de la déportation étant un modèle du genre52 ». En janvier 1959, lors d’une réunion des correspondants départementaux à Paris53, Henri Michel dessinait le cadre du nouveau travail qu’il leur proposait : l’élaboration d’une chronologie de la Résistance54.

29Pour autant, la collecte de témoignages ne cessa pas. La commission lyonnaise recueillit, au cours de l’année 1958, 9 témoignages de résistants et 5 de déportés55.

L’inflexion des tâches et des perspectives des correspondants

30Le réseau des correspondants était hétérogène. En 1957, Henri Michel, traitant de la statistique, le reconnaissait en des termes choisis, évoquant « les difficultés que pose le recrutement des correspondants : les qualités intellectuelles, la situation personnelle, l’entregent, le dévouement, sont souvent difficiles à réunir en une seule personne. Certains travaillent très bien, d’autres ont moins de chances, se heurtant à l’indifférence ou à l’inertie des services56 ».

31En outre, le statut de correspondant n’était pas sans poser question. Lors d’une réunion entre le secrétariat général et les correspondants en 1949, M. Lecour, correspondant du Rhône, posait tout à trac la question : « Pouvez-vous envoyer aux Préfets un ordre de verser aux Archives57 ? » Henri Michel lui répondait en des termes qui disaient bien la complexité de la tâche des correspondants et la marge de manœuvre que chacun d’entre eux avait :

« Il est certain que les papiers dont le caractère délicat est évident, ne vous seront donnés que si vous savez vous y prendre officieusement, sans cela, ils risquent de disparaître. Il doit se produire une combinaison de la voie officielle et de la voie officieuse. Votre tâche de correspondant consiste à faire jouer vos relations personnelles au maximum afin d’obtenir “par la bande” ce que vous ne pouvez obtenir de front58. »

32La solution au problème épineux que posaient des correspondants bien intentionnés mais aux compétences parfois limitées passait par un renouvellement de la cohorte qu’ils formaient. On a dit déjà que cette relève devint effective à dater du milieu des années 1960 pour s’intensifier ensuite. À dire vrai, la question était indissociable de celle de la possibilité d’études universitaires en bonne et due forme portant sur la période de la guerre, vingt ans après seulement, et par là même de la possibilité d’envisager une thèse et une carrière universitaire sur ce champ. Pour lever le veto sorbonnard, officiellement diagnostiqué en 1955, Henri Michel organisa en 1966 une réunion de professeurs d’histoire contemporaine où fut « élaboré un plan de la recherche universitaire, car la nouvelle génération d’enseignants est très favorable à ces recherches. Nous devons donc faciliter les relations des chercheurs avec les correspondants, qui restent juges des conditions de travail à envisager, notre rôle étant de coordonner et donner l’impulsion. De toutes façons, il ne faut pas décourager les bonnes volontés59 ». Significativement, c’est à une réunion de correspondants du Nord-Est tenue le 17 novembre 1966 à Paris qu’il se fit l’écho de cette rencontre et des directions qui y avaient été décidées. Un an plus tard, le 16 novembre 1967, à la faveur d’une autre réunion de correspondants départementaux à Paris, Henri Michel revenait à la charge et précisait son propos et ses motivations :

« […] si le rôle du Comité est de donner l’impulsion à la recherche, il en résulte qu’il doit aider les chercheurs français ou étrangers. Jusqu’à présent on ne faisait pas de travaux d’histoire contemporaine en France (en partie à cause de l’interdiction d’accès aux archives). Toute l’histoire de la France contemporaine risquait d’être faite par des historiens étrangers. Heureusement un état d’esprit nouveau se manifeste et la recherche universitaire s’oriente maintenant vers ces problèmes. De nombreuses thèses de doctorat ou de 3e cycle sont en cours. Des échanges de vues ont lieu fréquemment avec les professeurs de facultés pour l’examen de sujets possibles. Cela peut intéresser certains correspondants qui envisagent des travaux personnels60. »

33Lors d’une réunion de la commission d’histoire de la Résistance, le 8 décembre 1969, à Paris, le même Henri Michel se réjouissait « de ce que la nouvelle génération d’historiens accepte de diriger des travaux sur cette période. Évidemment il faut agir avec prudence et veiller à ce qu’on n’entreprennent [sic] pas des travaux sur des sujets trop “épineux”, susceptibles de soulever des polémiques désagréables. Quelques-uns de nos correspondants, en plus des chercheurs que la Commission vient d’entendre, entreprennent des travaux universitaires principalement61 ». Et il citait les travaux en cours de Bourderon sur les mines d’Alès, Combes sur l’état public d’opposition dans la Haute-Loire, Durand sur l’opinion publique dans le Loiret de 1936 à 1946, Lombard sur les maquis de Bourgogne, Huguen sur le réseau Shelburn dans les Côtes-du-Nord, Gounand sur la ville de Dijon sous l’occupation allemande, Girard sur la résistance dans les Alpes-Maritimes, Laborie sur la résistance dans le Lot.

34Dans un bulletin spécial publié en avril 1970 relatant la réunion plénière du Comité, se trouvait une liste des thèses de doctorat en préparation avec les noms des directeurs. Étaient cités Droz, Rémond, Vigier, Louis Girard, Guiral, Godechot, Suratteau, Bouvier, Latreille, Laurent, Martel, Barral, Nouschi, L’Huillier, Sorlin62. En octobre 1972, dans une réunion tenue à Saint-Dié, Henri Michel faisait état de 46 thèses entreprises à cette date en France sur le thème de la Résistance et la période de la guerre63.

35Les 28 et 29 mai 1976, se tenait au Centre international d’études pédagogiques de Sèvres un colloque permettant, « pour la première fois depuis la fondation du Comité, à tous les correspondants de se rencontrer64 ». Le bulletin précisait que des universitaires et des inspecteurs généraux avaient accepté d’y participer. Revenant, lors d’une réunion plénière du Comité en mars 1977, sur cette rencontre où 120 correspondants étaient effectivement présents, Henri Michel disait des 157 correspondants départementaux alors en place qu’ils en constituaient « la véritable ossature65 ». Soulignant leur rôle déterminant dans les enquêtes en cours, il en annonçait deux nouvelles sur les problèmes démographiques et sur les entreprises. Alors que 95 thèses, dont 27 émanant de correspondants, étaient en cours et 27 achevées66, les correspondants mêlaient dans leurs rangs une génération d’anciens, parfois présents depuis la CHOLF, et une génération de professeurs du second degré, trop jeunes pour avoir pu prendre part aux combats de la guerre ou nés après la Libération, dont quelques-uns avaient des visées universitaires.

36Lorsque fut annoncée la disparition du Comité au profit d’un centre d’histoire contemporaine du CNRS dans un délai de deux ans67, François Bédarida, entré au Comité en 196368, nommé directeur de ce nouvel organisme dénommé Institut d’histoire du temps présent69, prit soin d’évoquer tout de suite « le problème des correspondants départementaux » qu’il souhaitait réunir en 1979 pour les mettre au courant des objectifs de l’Institut d’histoire du temps présent et pour leur faire des propositions. Comme René Rémond, il estimait que « le réseau de correspondants ne [devait] pas être dilapidé. M. Bédarida [était] incité à assister aux réunions de correspondants et de commissions70 ». C’est ce que fit François Bédarida avec assiduité et en se montrant attentif à donner toute leur place aux correspondants. En dépit des tensions qui accompagnèrent le passage du témoin entre le Comité et l’Institut nouvellement créé, cette attention vigilante prêtée au réseau des correspondants dit bien que cet héritage-là était probablement le fleuron de l’activité de l’édifice patiemment monté en plus de trente années d’un travail de bénédictin.

37En dépit d’imperfections inhérentes à son caractère très novateur, la démarche aura été, tout bien pesé, féconde en promouvant une histoire fondée sur une connaissance intime du terrain d’une part, en établissant graduellement la légitimité de ce qu’on n’appelait pas encore l’histoire du temps présent d’autre part. Loin d’être centralisatrice, quand bien même certaines des formulations d’Henri Michel peuvent le donner à penser71, l’histoire qu’enfanta le CH2GM plaça correspondants et acteurs de base de la période au cœur de ses problématiques. Les travaux entrepris vers la fin des années 1970 par la nouvelle génération de correspondants se fondèrent ainsi sur une approche régionale qui permit ensuite d’élaborer des problématiques allant très au-delà de ce qu’on attend généralement de monographies. L’autre apport du réseau développé par le CH2GM eut trait aux archives et à l’accès aux archives. Chargés de la collecte d’archives, en liaison étroite avec les archivistes départementaux (quand ils ne coiffaient pas les deux casquettes de correspondant et d’archiviste…), les correspondants furent graduellement conduits à privilégier l’aspect scientifique de leur travail. Cette donnée eut également des effets non négligeables sur la façon dont les archivistes concevaient l’exercice de leur métier. Bien avant la loi du 3 janvier 1979, les correspondants eurent ainsi accès à des archives qui auraient dû normalement rester hermétiquement closes. Outre que cela permit de lancer et de faire fructifier des recherches, cette imprégnation archivistique contribua à garantir l’aspect scientifique – de plus en plus marqué au fil des ans – du travail du Comité. À distance, on retient plutôt d’ordinaire que les correspondants qui entreprirent, parallèlement aux tâches qu’ils effectuaient ès qualité, des recherches, le firent, pour reprendre les termes de Pierre Laborie dans ce même volume, « en ordre dispersé » et sans orientations méthodologiques fermes. Ce constat n’est pas niable. Il reste qu’il faut porter au crédit d’un réseau enfanté dès la Libération le fait d’avoir innové, d’avoir démontré chemin faisant qu’il valait la peine de se confronter à l’histoire du très contemporain et rendu envisageables des recherches, écloses pour la plupart après la disparition du CH2GM, qui n’ont pas peu contribué à renouveler l’historiographie de la période de l’Occupation. Ce n’est pas là un mince résultat.

Notes de bas de page

1 Le réseau fut, comme on verra, maintenu par l’Institut d’histoire du temps présent qui succéda au CH2GM.

2 On se reportera sur ce point au texte de Paule René-Bazin dans ce volume qui fournit des éléments à ce jour inconnus.

3 Hautes-Alpes, Aube, Cantal, Côte-d’Or, Dordogne, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Mayenne, Moselle, Hautes-Pyrénées, Tarn, Haute-Vienne, Yonne.

4 Les Hautes-Alpes, la Moselle, le Tarn, la Haute-Vienne et l’Yonne.

5 Le Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, dont le premier numéro est daté de janvier 1952, fait suite au numéro 21 du Bulletin de la Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France (juin 1951) et au numéro 12 du Bulletin du Comité d’histoire de la guerre (décembre 1951).

6 No 1, janvier 1948, p. 1. Texte d’ouverture d’Henri Michel.

7 565 en incluant l’Outre-Mer. On en trouvera une liste, probablement non exhaustive mais assez complète, classée par département en annexe de cet ouvrage. Cette liste a été établie à partir du dépouillement des bulletins des différents comités de 1948 à 1978.

8 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, intervention d’Henri Michel, p. 3.

9 Ainsi on trouve dans le Bulletin de la CHOLF, numéro 4, septembre 1948, p. 3, la notation suivante : « Le ministre de l’Éducation Nationale a envoyé une circulaire aux Inspecteurs d’Académie des départements dans lesquels la commission n’a encore ni comité ni correspondant : Aube, Côte-d’Or, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées. »

10 Se reporter à propos de Suzanne Silvestre au texte d’Olivier Vallade dans ce volume.

11 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 100, juillet 1961, p. 3.

12 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 218, novembre-décembre 1975.

13 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 118, mars 1963.

14 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 12.

15 Henri Michel, « Une enquête sur la Résistance par la Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France », Cahiers d’histoire de la guerre, no 2, 1949, p. 51.

16 Cf. Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 177, novembre 1968, p. 1, avec l’éloge de l’abbé Guillaume, historien de la Résistance en Sologne, dans le Loiret, un des premiers correspondants du Comité ; no 178, décembre 1968, p. 2, avec l’éloge de Cros, correspondant pour la Dordogne ; no 180, mars-avril 1969, annonçant les décès de Beaussier de l’Ardèche et Beau de l’Eure.

17 Bulletin de la CHOLF, no 1, janvier 1948.

18 Bulletin de la CHOLF, no 1, janvier 1948.

19 Bulletin de la CHOLF, no 6, janvier 1949.

20 Bulletin de la CHOLF, no 4, septembre 1948.

21 Bulletin de la CHOLF, no 4, septembre 1948.

22 Bulletin de la CHOLF, no 6, janvier 1949.

23 Bulletin de la CHOLF, no 4, septembre 1948, p. 3.

24 Bulletin de la CHOLF, no 6, janvier 1949.

25 Bulletin de la CHOLF, no 6, janvier 1949.

26 Bulletin de la CHOLF, no 7, mars 1949.

27 Bulletin de la CHOLF, no 4, septembre 1948.

28 Bulletin de la CHOLF, no 16, octobre 1950.

29 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 1.

30 Cf. la note adressée par le ministre de l’Intérieur aux préfets reproduite dans le Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 4, avril 1952, p. 9.

31 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 2.

32 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 7.

33 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 13-14.

34 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale de 1952 à 1980, no 1, janvier 1952.

35 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 92, novembre 1960, p. 5.

36 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 2.

37 BNF, INA, notice : PDC12-1840 (4), Histoire de l’Occupation et de la Libération (enregistrement sonore) : émission diffusée le 24 février 1949, Tribune de Paris, 18’37’’.

38 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, intervention d’Henri Michel, p. 4.

39 En 1949 : à Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux.

40 En 1950 : à Lyon, Dijon, Limoges, Moulins, Strasbourg, Paris, Lille, Évreux, Rennes. En 1959, de semblables réunions ont lieu à Rennes, Marseille, Toulouse, Besançon, Paris. En 1960, à Caen, Angers, Lille, Dijon, Strasbourg, Bordeaux, Montpellier, Limoges, Lyon, Nancy, Paris. De telles réunions eurent lieu pendant toute la durée d’existence du Comité.

41 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 1, janvier 1952, p. 12.

42 Bulletin de la CHOLF, no 7, mars 1949, p. 4.

43 Bulletin de la CHOLF, no 3, mai 1948, p. 3.

44 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 2, février 1952, p. 7.

45 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 19, novembre 1953, p. 1.

46 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 38, décembre 1955, p. 4.

47 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 38, décembre 1955, p. 4.

48 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 54, mai 1957, rapport d’Henri Michel, p. 2.

49 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 43, mai 1956, p. 2.

50 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 44, juin 1956, p. 8-9.

51 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 86, avril 1960, p. 1.

52 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 71, décembre 1958, p. 4.

53 Cette même année 1959, une autre réunion, regroupant quelque trente correspondants départementaux, est organisée à Paris le 9 mai. Cf. Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 77, juin 1959.

54 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 74, mars 1959, p. 2. Voir également le numéro spécial du Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, « Chronologie de la Résistance », octobre 1959.

55 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 73, février 1959.

56 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 50, janvier 1957, p. 3.

57 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 8.

58 Bulletin de la CHOLF, numéro spécial, octobre 1949, p. 8.

59 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 161, mars 1967, p. 7.

60 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 173, mai 1968, p. 8.

61 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 186, mars-avril 1970, p. 8.

62 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no spécial, avril 1970.

63 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 203, janvier-février 1973.

64 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 220, mars-avril 1976, p. 1.

65 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 226, mai-juin-juillet 1977, p. 2.

66 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 223, novembre-décembre 1976, p. 2.

67 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 231, mai-juin-juillet 1978.

68 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 126, décembre 1963, p. 4.

69 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 233, novembre-décembre 1978, p. 2-3. C’est par arrêté du CNRS en date du 1er septembre 1978 que l’Institut d’histoire du temps présent fut créé dont la direction fut confiée à François Bédarida.

70 Bulletin du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 233, novembre-décembre 1978, p. 3.

71 « Les recherches décidées à Paris se développaient également en Province grâce à la structure originale qu’était le réseau des correspondants départementaux du Comité. », Henri Michel, « Le Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale », p. 1-17, Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 124, octobre 1981, p. 3. C’est nous qui soulignons.

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