Archives de France et Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale au prisme des archives de la Résistance
p. 65-78
Texte intégral
1Traiter de l’action et de l’influence des Archives de France sur le développement de l’histoire de la résistance se révèle une entreprise plus « périlleuse » qu’on pourrait le penser au départ si on n’avait lu auparavant l’ouvrage de Laurent Douzou sur la Résistance française. En effet, histoire d’institutions, histoire de personnes, histoire de générations s’entremêlent. En outre, il s’avère difficile d’utiliser les témoignages oraux, très riches mais souvent contradictoires et rarement corroborés par des archives papiers.
2Le risque est grand de se noyer dans la petite histoire des rapports parfois très conflictuels entre les uns et les autres au lieu de discerner et de mesurer l’impact que ces relations ont eu ou non sur les recherches historiques, essentiellement dans les années qui ont suivi la fin de la guerre. Il aurait été tentant d’écrire un thriller au lieu d’une communication scientifique !
3Outre les sources archivistiques et bibliographiques bien connues, cette étude s’appuie essentiellement sur le dépouillement de La Gazette des archives, nouvelle série, organe de l’association des archivistes français, qui débute en 1947, et sur les archives des Archives conservées aux Archives nationales et à la direction des archives de France : dossiers de carrière des principaux protagonistes ; circulaires ; correspondances entre les ministères de tutelle, la direction des archives, les Archives départementales ; témoignages oraux recueillis aux Archives nationales par Chantal de Tourtier-Bonazzi auprès de Pierre Cézard, son prédécesseur à la tête de la section contemporaine des Archives nationales, jeune archiviste en 1944 et acteur de la collecte et du traitement des archives et auprès de Marcel Baudot, inspecteur général des Archives, directeur des archives de l’Eure pendant la guerre, résistant de la première heure et actif collaborateur du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale1.
4Deux remarques préalables :
- on peut isoler une période, un sujet mais, en l’occurrence, il est instructif de replacer l’étude dans la longue durée. Les décideurs de la guerre et de l’après-guerre étaient pour la plupart nés au XIXe siècle et avaient vécu la Première Guerre mondiale. Ils y font fréquemment référence et sont orientés par leur expérience antérieure. À l’autre bout de la chaîne, sans avoir été témoin des événements, j’ai bien connu beaucoup de ces acteurs qui m’ont accueillie dans les débuts de ma carrière, m’ont formée, influencée et m’ont souvent raconté « leur guerre » ;
- c’est sous l’influence de la Seconde Guerre mondiale et la nécessité de faire face à l’afflux des archives de Vichy que les conservateurs ont découvert l’importance des archives contemporaines et ont fait basculer l’archivistique du XXe siècle, en France comme dans les pays belligérants. Ceci apparaît très bien dans les réunions d’archivistes dont rend compte La Gazette des archives et dans les congrès internationaux d’archives réunis à l’initiative du Conseil international des archives créé à cette époque par les Archives de France. Les thèmes mis à l’étude en témoignent : comment traiter les masses ; la nécessité du tri et l’élaboration de critères à cet effet. Les archivistes ne sont plus seulement des historiens spécialisés mais ils deviennent des gestionnaires de documents et d’équipes passant de la réception passive des résidus à la collecte active et raisonnée des dossiers.
5Trois périodes peuvent être identifiées. Pour être chronologiques, elles se chevauchent cependant :
- au tout début, de 1944 à 1947, tous les protagonistes ont été guidés par la volonté d’agir ensemble et vite ;
- de 1947 à 1951, ils poursuivent leur action mais à travers crises et conflits ;
- à partir de 1951 et jusqu’à la création de l’Institut d’histoire du temps présent, ils coopèrent de manière constante mais minimale, parfois même dans un esprit de concurrence, au risque de nuire à la recherche.
6Du côté des Archives, ces moments correspondent à des évolutions institutionnelles, marquées par quelques personnalités actrices de cette histoire.
La création et les débuts
7Pour les archivistes, le sauvetage des archives fut une véritable obsession dont on retrouve l’expression dans les exposés et conférences de Pierre Cézard et Jacqueline Mady, successivement chefs de la section contemporaine des Archives nationales. Dans une conférence donnée à la Société de l’École des Chartes le 23 février 1950, sur le Sauvetage des archives contemporaines, Pierre Cézard raconte :
« À la Libération et pendant l’hiver 1944-1945, malgré des efforts considérables, très peu d’archives entrèrent au palais Soubise. Les raisons de cet échec partiel ? L’attitude des alliés, la « foire d’empoigne » en matière d’archives : qui n’avait pas une défense à présenter, une candidature à appuyer, un délinquant à poursuivre, voire un intérêt à faire disparaître des pièces jugées compromettantes ? Des fonds entiers ont été de la sorte entièrement perdus. »
8Il ajoute :
« Deux organismes pourtant ont « limité les dégâts » : 1o La Commission d’Histoire de l’Occupation et de la Libération de la France ; 2o La sous-section contemporaine… Cette sous-section deviendra plus tard une section à part entière. La collaboration des Archives nationales et de la Commission d’Histoire de l’Occupation permet d’entreprendre une prospection systématique des ministères et de tenter de faire appliquer le décret de 19362. »
9Il faut se rappeler que, à cette époque, la direction des Archives de France, la direction des Bibliothèques et la direction des Enseignements supérieurs se trouvaient réunies au sein du ministère de l’Éducation nationale. L’inspection générale était encore commune. Un dossier très intéressant concernant la création et les débuts de la CHOLF puis du Comité se trouve d’ailleurs conservé dans la série F17 aux Archives nationales3. Il y saute aux yeux que les fondateurs de la CHOLF se connaissaient. Ils appartenaient à des milieux proches et collaboraient aux mêmes institutions, notamment au Comité des travaux historiques et scientifiques, placé auprès de la direction des bibliothèques, auprès duquel fut placée la CHOLF lors de sa création. Lucien Febvre, Pierre Caron, Julien Cain, Robert Fawtier s’y côtoyaient. Pierre Caron avait même été, dès 1898, à l’origine du Répertoire bibliographique de l’histoire de France, interrompu pendant la Deuxième Guerre mondiale, à l’origine de l’actuelle Bibliographie annuelle. Bibliothécaires comme archivistes étaient chartistes et formés surtout à l’histoire médiévale, spécialité d’Édouard Perroy, professeur à l’université de Lille dont il fut détaché pour être mis à la disposition de la CHOLF comme secrétaire général en mars 19454.
10La paternité de la CHOLF semble revenir sans conteste à Pierre Caron5. Celui-ci, né en 1875, à Versailles, dans une famille de professeurs d’université, proche de Gaston Paris, diplômé de l’école des Chartes avec une thèse sur Noël Béda, avait été pendant la grande guerre chargé des services concernant les réfugiés et rapatriés puis détaché pour cinq ans à partir de 1919 comme chef du service des victimes civiles de la guerre auprès du sous-secrétariat de l’Intérieur. De retour aux Archives nationales, devenu spécialiste de la Révolution française, il avait été affecté à la section moderne dont il devint le chef en 1934 avant d’être nommé directeur des Archives de France d’avril 1937 à mai 1941, date de sa mise à la retraite et surtout de son remplacement par Charles Samaran choisi par Jérôme Carcopino. En 1940, fort de son expérience, il avait organisé dès septembre un service de documentation sur les prisonniers de guerre, aux Archives nationales. Ce service qui fut transféré à Lyon en mars 1941 est à l’origine du service des archives des Anciens combattants6. Le 20 août 1944, Charles Samaran était remplacé par Georges Bourgin, homme de gauche comme Pierre Caron, inspecteur général et candidat malheureux à la direction, qui ne devait rester en poste que cinquante-cinq jours, période courte mais qui correspondit à une intense activité de récupération d’archives et en particulier à la création de la CHOLF7. Il avait été dès mai 1944, en tant qu’inspecteur général, délégué pour les archives militaires. Comme directeur, il proposa un arrêté au secrétaire général à l’Éducation nationale tendant à empêcher la disparition de pièces et de documents qui pouvaient « éclairer la justice sur les actes des Français ayant collaboré avec l’ennemi » ; à envoyer dans les ministères des archivistes pour classer les dossiers et papiers abandonnés par les agents ; à confier à l’archiviste du Puy-de-Dôme le soin de transférer les dossiers tant de Vichy que de Royat.
11L’initiative de la création de la CHOLF revient donc à des fonctionnaires de l’Éducation nationale, archivistes, bibliothécaires, universitaires, soucieux d’histoire. Le rapport du 12 octobre 1944, préparé par Caron, est explicite :
« Au début de septembre, s’est constitué à Paris, sur initiative privée et sous la présidence de Pierre Caron, directeur honoraire des Archives de France, un « comité d’histoire de la libération de Paris et de sa région », composé d’universitaires, d’archivistes et de publicistes… L’enquête ne semble pas pouvoir rester le fait, quels que soient le zèle et la compétence de ses membres, d’un comité ne tenant son mandat que de lui-même. Il convient que les pouvoirs publics le prennent en main. Le comité est prêt à disparaître en s’intégrant dans une commission officielle… Ce qu’il faut étudier, c’est la période 1939-1945. D’autre part, l’État ne saurait se désintéresser de l’établissement d’une version aussi complète et aussi fidèle que possible des événements si graves pour les destinées de la France qui se sont accomplis sur notre sol pendant ces cinq années… La « Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France » – tel serait son nom – dans laquelle le comité offre de se fondre, comprendrait, à côté de techniciens qualifiés, des personnalités appartenant aux mouvements qui ont tiré le pays de l’abîme, et en vue d’assurer la liaison des efforts, des représentants des services qui détiennent ou recueillent des documents utiles pour elle. Organisant ses travaux de manière à bénéficier partout des concours utiles, elle coordonnerait les initiatives déjà prises ou qui vont l’être pour la constitution de dossiers régionaux ou locaux et la rédaction de « livres d’or » ou de « livres noirs ». Elle élaborerait et soumettrait au ministre des propositions de publications8. »
12Suit une note de suggestions de la main de Pierre Caron. Il propose notamment la présidence par le ministre de l’éducation nationale. L’arrêté de création suit de peu ces propositions le 22 novembre 1944.
13Pour avoir vécu personnellement les rapports concurrentiels entre ministères, je ne suis pas surprise de la création du Comité d’histoire de la guerre, décidée par décret du 6 juin 1945 auprès de la présidence du Conseil. Les buts sont les mêmes que ceux de la CHOLF mais, comme le dit l’exposé des motifs, « il faut tenir compte du fait que plusieurs ministères qui possèdent des services d’archives et de recherches historiques ont déjà commencé des études sur la même période et préparent des publications… » La concertation entre les différents partenaires s’étend sur six mois. Pierre Renouvin, dont on connaît le rôle notamment à la BDIC, et Pierre Caron « confèrent » à partir de janvier 1946 et l’arrêté du 7 mai 1946, nommant Lucien Febvre président et Pierre Renouvin vice-président, comporte cinq membres désignés par le gouvernement provisoire mais huit autres désignés par le ministre de l’Éducation nationale (les responsables de la CHOLF) et un représentant de chaque ministère (le plus souvent le responsable du service d’archives).
14Les Archives de France participeront aux réunions du comité mais seront beaucoup plus investies dans les travaux de la CHOLF.
Du côté des Archives, quels sont les acteurs ?
15À cette époque, les ressources de l’institution sont très modestes9. En 1947, le personnel scientifique de la direction se compose du directeur et de deux inspecteurs généraux. Les Archives nationales emploient trois conservateurs, six adjoints et vingt archivistes auxquels s’ajoutent six autres en service détaché soit un total de vingt-neuf chartistes. Il faut y ajouter un archiviste par département. Tous archivistes-paléographes, formés par l’enseignement à connotation positiviste de l’École des Chartes, ils sont avant tout soucieux de remplir leurs tâches habituelles. Peu ont été collaborateurs. Quelques-uns se sont engagés dans la résistance : aux Archives nationales, Jacqueline Chaumié et Édith Thomas, mais cette dernière, chartiste résistante, n’entrera que plus tard aux Archives nationales. Marcel Baudot, directeur dans l’Eure, cite dans son témoignage oral une vingtaine de chartistes à son avis vraiment résistants dont onze archivistes départementaux. Le tout jeune Pierre Cézard, mobilisé pendant sa scolarité à l’École des Chartes, recruté aux Archives nationales en mai 1944, engagé au premier rang dans la collecte des archives à la Libération, avoue dans son témoignage « être resté chez lui du 17 au 29 août 1944 » car « il y avait danger. Il aurait été trop bête de se faire tuer10 ». Pourtant, dans les jours qui suivent, il fait partie de la petite équipe envoyée au Majestic pour y récupérer les quelques archives abandonnées.
16Il raconte aussi que la salle du public, installée dans l’hôtel de Soubise, accueillait de quinze à vingt lecteurs par jour. Elle fermait à 16 heures à cause du danger des lampes à huile et, après le bombardement du quartier le 26 août 1944, pour laisser les habitants du quartier se rendre sur les quarante-quatre tombes placées provisoirement dans la cour dite des marronniers.
Les archivistes participent à la CHOLF à plusieurs niveaux
17Au sein de la haute administration à Paris : les directeurs honoraires, sauf Charles Samaran de retour à son poste après le bref passage de Georges Bourgin, figurent dans la liste des membres ex officio. Ils s’adjoignent les services de quatre jeunes collaborateurs en poste à la section moderne, dans la sous-section des archives contemporaines, désignés pour prendre en charge les archives de la période de guerre et servir le gouvernement, en particulier les cours de justice : à Paris, Jacqueline Mady, Pierre Cézard, Jacqueline Chaumié (résistante) ; en Allemagne, Michel François (résistant).
18An niveau local, les archivistes départementaux, résistants ou non, vont être actifs, notamment dans le réseau de correspondants mis en place dans la seconde moitié de l’année 194611. Par exemple, Charles Samaran adresse le 7 juillet 1947 une note à messieurs les archivistes en chef pour attirer à nouveau leur attention sur la CHOLF et sur « le devoir en ce qui vous concerne de participer de toutes vos forces à la tâche qu’elle a entreprise de constituer un stock d’archives concernant la période de 1940 à 1944 (ou 1945) ».
19Il ajoute :
« Quelques-uns d’entre vous ont accepté d’être les correspondants de cette commission dans leur département et je les en félicite. De toute façon, vous devez tous faire partie du comité départemental qui doit être formé sous l’égide du Préfet et de l’Inspecteur d’Académie ; si ce comité tardait à se constituer, vous devriez en provoquer la formation12. »
20Dès la fin de 1944, Pierre Caron, par l’intermédiaire de Marcel Bouteron, lui aussi chartiste, inspecteur général honoraire des bibliothèques faisant fonction de directeur des Bibliothèques, en accord avec le cabinet du ministre de l’Éducation nationale, prend des mesures. Il élabore un programme de travail destiné à être présenté à l’examen de la commission ; il prend les premiers contacts avec les divers organismes ou services qui seront appelés à coopérer avec la commission. Dès octobre 1944, un crédit est demandé pour le « fonctionnement de la CHOLF : 500 000,00 francs pour des indemnités et rétributions diverses, des jetons de présence, des frais d’enquêtes et de correspondance ».
21Si l’initiative est le fait de fonctionnaires, la participation des mouvements de résistance est sollicitée dès le 23 novembre par une lettre du ministre de l’Éducation nationale adressée aux présidents du Front national, du Conseil national de la Résistance et du Mouvement de Libération nationale. Pour leur part, les ministères de la Marine, de l’Intérieur, de la Justice, des Finances, des Colonies et de la Production industrielle sont sollicités par lettre du même jour et désignent leurs représentants. L’arrêté du 23 février 1945 nomme trois vice-présidents : Édith Thomas, archiviste-paléographe, Georges Bourgin, directeur honoraire des Archives de France, Georges Lefebvre, professeur à la faculté des Lettres de Paris. Celui du 28 avril 1945 le complète en nommant dix-sept membres.
22La première séance a lieu le 28 décembre. Les réunions de la commission ont lieu au ministère de l’Éducation nationale dans l’hôtel du ministre.
23Dès le 16 janvier 1945, le président de la commission présente le programme dans une note qu’il adresse au ministre. Il annonce en particulier l’envoi de huit circulaires et se prononce contre la création d’un réseau de comités locaux, préférant le choix « d’hommes, un correspondant ou une correspondante dont nous serons sûrs »13.
24La circulaire no 1, lançant l’enquête, est datée du 11 février 1945.
25À la lecture du programme, on voit déjà l’importance des correspondants, principal vecteur de la participation des archivistes. Dès le début, ils sont nombreux. Les arrêtés successifs qui attribuent des indemnités aux secrétaires des comités locaux montrent qu’ils forment plus du tiers du réseau (22 sur 58 en octobre 1947 par exemple). À cette date, nombreux sont encore les départements qui ne disposent ni d’un correspondant ni d’un comité local. Par exemple, lors d’un congrès interdépartemental des correspondants de l’ancienne région R 4, tenu à Toulouse le 6 novembre 1949, une grande partie des débats est consacrée aux archives, particulièrement aux rapports qu’entretiennent entre eux les correspondants et l’archiviste départemental, sans problème quand les deux ne font qu’un mais qui posent la grave question de la communication des documents récoltés par les correspondants et demandés par le préfet14.
26Une lettre d’Henri Michel au Président Caron, du 22 septembre 1947, rend compte de son travail. Elle est instructive sur le rôle des archivistes qui agissent différemment selon leur position dans le département et selon leur histoire personnelle. H. Michel a effectué une mission dans les départements du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, du Var, des Basses-Alpes et des Alpes-Maritimes.
« M. Chobaut, archiviste du Vaucluse, est un fonctionnaire près de la retraite, érudit, cultivé et prudent. Il connaît bien le Vaucluse, car il en est originaire et il y est archiviste depuis 20 ans. Par ailleurs, s’il a adhéré à la Légion en 1940, ce fut pour en démissionner en 1941 ; sans avoir joué un grand rôle dans la résistance, il s’est comporté honorablement, acceptant par exemple de cacher des papiers aux archives15. »
27Il a tenu un journal pendant la guerre ; il a collecté des archives mais rencontre des difficultés pour obtenir des témoignages. Violaine Challéat précise qu’il se retire de la CHOLF en novembre 1949 laissant la place à un ancien instituteur, ancien chef de réseau et ancien chef départemental adjoint des MUR16.
« À Marseille, le préfet et l’archiviste s’étaient mépris sur la constitution du comité et redoutaient, à l’occasion de sa formation, une aggravation des luttes politiques locales déjà trop violentes à leur gré… L’archiviste, M. Villars avait réalisé un très gros travail : il a réussi à entrer en possession de la plus grande partie des archives de la préfecture régionale de 1940 à 1944. Il semble que la collection soit à peu près complète et que peu de dossiers aient disparu ; en tout cas, il y a là des documents d’un intérêt exceptionnel. Par contre, M. Villars, qui avoue avoir été un pétainiste convaincu, n’avait pas compris le sens de nos enquêtes sur la résistance. De toute façon, par manque de temps et par suite de son comportement, il ne peut pas être notre correspondant. Mais il aidera celui-ci et il nous enverra sous peu un relevé des très abondants dossiers qu’il a déjà inventoriés17. »
28Un choix de départ semble avoir eu des conséquences sur l’élaboration des travaux d’histoire de la résistance. Dès 1944, il a en effet été décidé de créer deux sous-commissions. L’une consacrée à l’occupation, l’autre à la libération, c’est-à-dire à la résistance. La première sous-commission confiée plus particulièrement à Pierre Caron et donc aux Archives nationales, la seconde à Édouard Perroy et donc à l’Université et aux historiens : la première disposant d’archives abondantes qu’elle a charge de recueillir, inventorier et classer avant de procéder à un choix de documents à publier ; la seconde demandant à des historiens de créer des documents pour des historiens ; la première consacrée au travail d’archives et au maniement de l’écrit ; la seconde utilisant un matériel humain18.
29Dans les premières années tous travaillent conjointement. La collecte très délicate des archives des Comités départementaux de Libération (CDL) est un bon exemple de cette coopération qui s’est révélée plus ou moins fructueuse selon les départements. Marcel Baudot, qui unit les qualités de résistant et d’archiviste ne parvient pas à éviter la destruction des dossiers. Heureusement, membre lui-même du CDL, il verse aux Archives départementales qu’il dirige ses propres dossiers des procès-verbaux. Cette collaboration est à l’origine de la collecte de fonds dits privés donnés ou déposés par leurs détenteurs, source très importante pour l’histoire de la résistance.
30L’évolution ultérieure des relations entre Pierre Caron et Henri Michel, puis entre les Archives de France et le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, a radicalisé cette séparation, empêché une saine critique des témoignages par la confrontation avec les documents et même en partie stérilisé pour longtemps certains fonds du gouvernement de Vichy malgré leur intérêt pour l’histoire de la résistance. Dans le numéro 5 de La Gazette des archives, de janvier 1948, Jean Waquet, archiviste d’Eure-et-Loir rend compte des résultats d’une enquête locale sur les archives issues de la guerre. Il les aborde sous quatre angles : l’économie de guerre ; les relations avec l’occupant ; les incidences dans le domaine des administrations financières ; les dommages aux personnes et aux biens. Il souligne l’intérêt que pourrait avoir pour l’histoire de la résistance, les archives du service du travail obligatoire (STO), les séquestres des biens israélites pendant l’occupation puis des collaborateurs après la libération, celles de la direction départementale des Anciens combattants et prisonniers qui contiennent de nombreuses informations sur les déportés et les FFI19.
31Quelques fruits de la coopération méritent particulièrement d’être signalés :
- la grande enquête lancée par la circulaire no 1 de la CHOLF le 11 février 1945 pour « préparer, à l’usage des futurs narrateurs de l’histoire immédiatement contemporaine de la France, un ensemble de sources abondantes et contrôlées auxquelles ils pourront puiser » et pour « jeter sur les événements de la même période la lumière qui peut, dès maintenant être faite » ;
- une publication importante de la CHOLF, avec le concours de la direction des Archives de France : La délégation française auprès de la commission allemande d’armistice. Recueil de documents publiés par le gouvernement français dont le premier tome est sorti dès 1947, en 4 volumes, publication due principalement à Pierre Cézard ;
- des inventaires. Pendant toute la période de collecte des documents, qui s’étend de 1944 aux années 1970, les archivistes ont considéré que « leur premier devoir était de recueillir ce qui pouvait subsister de l’administration militaire de l’occupant et du régime instauré sous leur protection20 ». Mais, en participant aux travaux des cours de justice, ils ont obtenu aussi des versements de documents fondamentaux pour les travaux d’histoire de la résistance. Leurs austères et immenses travaux de classement et d’inventaire apportent une valeur ajoutée dont on n’a pas toujours suffisamment conscience. Les introductions – par exemple celles de Marie-Thérèse Chabord – sont de véritables publications scientifiques. L’introduction qu’elle donne à l’inventaire des fonds du Comité est plus connue sous la forme de l’article qu’elle en a tiré dans La Gazette des archives21 ;
- des participations d’archivistes départementaux et municipaux apparaissent très régulièrement dans les Cahiers d’histoire de la Guerre, publication du Comité d’histoire de la guerre (4 numéros entre 1949 et 1950) et dans les comptes rendus des réunions de la CHOLF dans les années 1947-1950.
Le conflit
32L’arrivée d’Henri Michel en 1946, succédant à Édouard Perroy comme secrétaire général de la CHOLF, amorce rapidement un tournant décisif. Professeur agrégé d’histoire au lycée de Toulon, soupçonné en 1940-1941 d’activités communistes en raison d’un voyage en URSS avant la Guerre, il s’affirme « membre de la Résistance22 » en 1941. Il avait été nommé inspecteur d’académie à la libération à la demande du comité de libération et avec l’appui du préfet. Mais, dès 1946, il donne sa démission de ce poste en invoquant « sa santé ébranlée » et demande sa nomination à Paris. Il est alors affecté au lycée Henri IV où il est installé en novembre. Il est mis en fait à disposition de la CHOLF pour « exercer les fonctions de secrétaire général de la dite commission ». Cette mise à disposition sera renouvelée jusqu’à son détachement au CNRS23.
33Le témoignage de Pierre Cézard, recueilli aux Archives nationales, fait état de relations difficiles entre les partenaires. Selon lui – mais je n’ai pas pu vérifier ses dires car le dossier d’Henri Michel n’est pas conservé aux Archives départementales du Var et son dossier de carrière n’y fait pas allu24– Caron, vieux et malade, (il allait mourir en janvier 1952) s’appuyait beaucoup sur sa collaboratrice, Jacqueline Mady, qui avait été nommée membre de la CHOLF25. Il fut satisfait de l’arrivée d’Henri Michel « venu à Paris pour trouver un point de chute ». En fait, le vieux directeur aurait « réchauffé un serpent dans son sein » et se serait vu éliminé par des procédés d’intimidation par celui qu’il avait accueilli avec soulagement et qui devint secrétaire général du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, créé par décret du 17 décembre 1951, sous la présidence de Lucien Febvre, à partir de la fusion entre la CHOLF et le Comité d’histoire de la guerre26. Les relations devinrent beaucoup plus difficiles. Pierre Cézard raconte comment, à la mort de Pierre Caron en janvier 1952, sa veuve le prévint par téléphone de l’absence d’Henri Michel, rue Guénégaud, pour lui permettre de venir en taxi prendre possession des archives de la CHOLF et les remettre aux Archives nationales contre la volonté d’Henri Michel. P. Cézard va même jusqu’à faire état de soupçons à l’encontre de Michel qui aurait fait disparaître des témoignages d’une grande violence verbale recueillis à chaud par Mme Merlat pour les remplacer plus tard par des textes d’un ton plus apaisé. Quelle que soit la véracité de ces propos, il est certain que les relations officielles entre la direction des Archives de France et le Comité furent plus distantes à partir du début des années cinquante.
34Un article intitulé « Les Archives de la Deuxième Guerre mondiale », publié dans la revue dénommée L’Éducation nationale par J. Mady dans son numéro du 17 mai 1951, dont le texte reprenait des communications antérieures faites notamment au premier congrès des archivistes français auquel participait aussi Henri Michel qui y avait pour sa part présenté la CHOLF27, et qui semble aujourd’hui bien anodin, mit le feu aux poudres. Il donna lieu à un échange de correspondance entre Lucien Febvre et Charles Braibant, à fleuret moucheté, mais d’une violence extrême.
35Lucien Febvre « félicite chaudement [J. Mady] du remarquable tour de force qu’elle a dû réaliser… en passant totalement sous silence non seulement les activités mais l’existence même du comité et en bravant ainsi intrépidement les foudres de la cour de cassation qui… vient de déclarer que, sous la plume de l’historien, “l’omission volontaire est une faute de probité intellectuelle qui engage la responsabilité quasi délictuelle de celui-ci”. Dans sa vive compassion pour la souffrance que Mlle Mady a la force d’âme de ne pas avouer – celle d’avoir pu siéger… dans la pénible compagnie de cadavres et de fantômes – il tient à la libérer de toutes obligations désormais aux séances de ce comité du néant28 ».
36Le directeur des Archives de France défend sa collaboratrice sur un ton humoristique mais menaçant :
« … Si Mlle Mady avait été nommée par arrêté interministériel membre du comité, il lui appartiendrait d’apprécier dans quelle mesure elle pourrait se pourvoir en Conseil d’État contre une décision injurieuse et arbitraire qui n’a sans doute aucun précédent dans l’histoire des comités et commissions de notre pays, du moins sous le régime républicain… Elle n’a siégé qu’à ma place… L’injure atteint donc le directeur des Archives de France29… »
37Il conclut sa lettre en déclarant qu’il ne paraîtra plus aux séances du Comité. Jacqueline Mady, exclue, fit de même et c’est Marie-Thérèse Chabord, jeune archiviste, qui représenta désormais les Archives nationales aux réunions du Comité. Quand le rapporteur du budget de l’Éducation nationale à l’Assemblée nationale pour le projet de budget 1951 demande à la direction des Archives pourquoi ne pas lui rattacher la CHOLF et le Comité d’histoire de la guerre en fusionnant les deux comités, la direction répond que, n’ayant pas été consultée quand il s’est agi de créer ces instances, il est difficile et délicat de se prononcer. Elle accepterait néanmoins si tous les crédits nécessaires étaient transférés à son budget30.
À dater de 1951 : une collaboration suivie mais distante
38Bien évidemment et heureusement, les relations ne sont pas rompues mais le seul archiviste de rang élevé dont la participation est constante est Marcel Baudot, qui intervient autant comme ancien résistant que comme inspecteur général des Archives de France. Dans les groupes de travail portant sur les archives, les archivistes concernés sont actifs et les Bulletins font régulièrement état de leurs travaux. La direction adresse des circulaires aux Archives départementales, soit pour régler les relations entre elles et les correspondants du Comité, soit pour transmettre des textes interministériels visant à la sauvegarde d’archives de l’époque de la Deuxième Guerre mondiale31. En pratique, les Archives nationales comme les Archives départementales sont toujours les partenaires naturels des administrations mais elles abandonnent le plus souvent au Comité les relations avec les résistants. Ceci explique peut-être les réticences qui, ces dernières années encore, retenaient certains liquidateurs de réseaux de faire confiance aux Archives départementales.
39Peu à peu, le temps de la communication succède au temps de la collecte. En ce domaine, les membres du Comité ne sont pas traités comme les autres chercheurs. Les archives de la section du XXe siècle témoignent des conflits entre chercheurs, agréés ou non par le Comité, et la décision est prise de solliciter le plus souvent l’autorisation de l’administration versante. Les modalités de communications des archives aux correspondants du comité et à ceux qui les accompagnent sont fréquemment définies parce qu’elles sont souvent l’objet de litiges. Pendant une période qui s’étend de la fin de la guerre aux années 1970, l’embargo est total, sauf, dans les départements, pour les correspondants eux-mêmes en ce qui concerne les documents et témoignages récoltés par eux-mêmes. L’accord sur ce point est quasi général. Les seuls utilisateurs autorisés sont les magistrats, les policiers, les avocats, et les administrations en quête d’informations après les destructions massives de la guerre. L’accès aux fonds conservés aux Archives nationales est rigoureusement interdit aux particuliers, y compris les historiens jusqu’en 1979. La règle des cinquante ans en vigueur depuis le règlement des Archives départementales de 1921 s’applique rigoureusement32. Les relations tendues entre la section contemporaine et le comité ajoutées au fait que les archives du comité lui ont été restituées, font que ses membres ne bénéficient plus toujours d’un accès privilégié aux fonds pour leurs travaux. Sur ce point, Marcel Baudot est net : toute communication serait dangereuse. Henri Michel partage ce point de vue. Pour lui, les témoignages doivent rester secrets pendant cinquante ans comme l’engagement en a été pris33. En juillet 1951, Claude Bourdet et Jacques Debû-Bridel écrivent chacun pour leur part à Caron pour s’inquiéter de voir leurs témoignages utilisés au risque de réveiller certaines querelles. Communiquer serait un « abus de confiance ». Au même moment, René Cassin écrit sur ce sujet à Georges Bidault en sa qualité de membre du « comité d’histoire de la déportation et de l’occupation qui vient de fusionner avec le comité d’histoire de la guerre ». Seul, il plaide pour le respect de la mise en sommeil pendant cinquante ans mais en suggérant que certains assouplissements puissent être éventuellement autorisés par les témoins.
40Jusqu’à la suppression du comité, les correspondances relatives à la communication sont fréquentes entre la direction des archives de France et les directeurs d’archives départementales. Elles rappellent qu’en vertu d’un accord conclu en 1953 par le ministre de l’Éducation nationale, dont dépendaient les Archives de France, avec le président du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, les membres et les correspondants de ce comité peuvent obtenir librement communication des documents des archives départementales concernant la période de guerre et l’immédiat après-guerre (épuration, reconstruction). Des réserves suivent : la communication a lieu dans les locaux des archives départementales ; les photocopies ne sont pas de droit ; ces facilités ne s’appliquent pas à tel ou tel chercheur ordinaire, même muni d’une recommandation du comité. Les documents remis aux archives départementales par le comité restent librement communicables à toute personne mandatée par le président.
41La loi du 3 janvier 1979 sur les archives rend ces mesures caduques. Sous la pression des usagers, la politique gouvernementale change alors et le nombre des recherches explose.
42Mais, à cette date, le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale a fait place à l’Institut d’histoire du temps présent. Ses archives sont dévolues aux Archives nationales en qualité d’archives émanant d’un organisme public. Elles y sont placées dans la série 72 AJ.
43En conclusion, une interrogation et un souhait viennent à l’esprit.
44Les relations, iréniques au début, puis parfois tendues entre la direction des Archives de France et le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale ont-elles influencé la façon dont a été écrite l’histoire de la résistance ? On peut le penser, dans une certaine mesure. Elles l’ont fait en bien par les efforts conjugués de nos grands anciens pour rassembler à chaud les matériaux d’un moment dramatique de l’histoire de France dont ils émergeaient à peine et dans lequel ils avaient été impliqués ; en bien aussi par la volonté de faire prendre en compte par les plus hautes autorités de l’État la nécessité de constituer des fonds d’archives publiques et privées et des collections de témoignages, démarche étonnamment moderne qui a ouvert la voie à l’archivistique contemporaine et aussi probablement à un nouveau mode d’écriture de l’histoire ; en moins bien si l’on pense aux déperditions d’énergies et de documents dues aux petits côtés de nos prédécesseurs.
45La coopération est désormais fructueuse et habituelle. La Fondation de la Résistance y contribue avec efficacité, notamment avec sa commission archives, lieu de concertation cordial entre les représentants des deux fondations, des Archives de France et du ministère de la Défense.
Notes de bas de page
1 Mes collègues des Archives nationales et de la direction des Archives de France ont largement facilité mes recherches, en particulier Claire Béchu, Christian Oppetit, Patricia Gillet et Bahidja Chérid. Je les en remercie vivement.
2 Compte rendu paru dans La Gazette des archives, nouvelle série, no 9, janvier 1951.
3 Archives nationales, F 17 18016.
4 Arrêté du 15 mars 1945.
5 Archives nationales, dossier de Pierre Caron, AB IV C 32 9.
6 Actuellement bureau des victimes des conflits contemporains au sein du Service historique de la défense.
7 Archives nationales, AB IV C 25 8, dossier de Georges Bourgin.
8 Archives nationales, F 17 18016.
9 Voir Paule René-Bazin, « La politique des Archives de France à l’égard de l’histoire de Vichy », Vingtième Siècle, no 102 (avril-juin 2009).
10 Entretien de Pierre Cézard avec Chantal Bonazzi, Archives nationales, 2 AV 448-450.
11 Circulaire ministérielle du 18 octobre 1946, Archives nationales, F 17 18016.
12 Archives nationales, AB XXXI 1644, note de la DAF du 7 juillet 1947.
13 F 17 18016. Note transmise au cabinet.
14 Direction des archives de France, AB XXI 1644.
15 Archives nationales, F 17 18016.
16 Violaine Challéat, « Témoigner du présent. Le journal de Hyacinthe Chobaut, 1939-1946. Étude critique et commentaire », thèse d’École des Chartes, 2003.
17 Archives nationales, F 17 18016.
18 Odette Merlat, « La CHOLF », dans La Revue historique, 197 (1946), p. 70-78.
19 Jean Waquet, « Les archives des services administratifs issus de la guerre – une enquête locale », dans La Gazette des archives, nouvelle série, no 5, janvier 1959.
20 Pierre Cézard, « Vers la création d’une nouvelle section aux Archives nationales », dans La Gazette des archives, no 2, 1947.
21 Marie-Thérèse Chabord, « Le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale », dans La Gazette des archives, no 116, 1er trimestre 1982, p. 5-19.
22 Attestations faites en juin 1950 par Gaston Defferre, en qualité de responsable du réseau Brutus et par Frank Arnal qui, en sa qualité d’ex-président du comité départemental de libération du Var, témoigne qu’Henri Michel a été le fondateur dudit comité auquel il a appartenu de mai 1943 à la Libération.
23 Archives nationales, Centre des archives contemporaines, 19840325, article 381, dossier de carrière d’Henri Michel.
24 Archives nationales, Centre des archives contemporaines, dossier d’Henri Michel, 19840325, art. 38.
25 Archives nationales, dossier de Jacqueline Mady, arrêté du 2 décembre 1947 la nommant membre de la sous-commission d’histoire de l’occupation créée pour « assurer la continuité du travail ».
26 J.O. du 20 décembre 1951.
27 La Gazette des archives, nouvelle série, no 6, juillet 1949.
28 Lettre de Lucien Febvre à Jacqueline Mady, 31 mai 1951.
29 Lettre de Charles Braibant à Lucien Febvre, 5 juin 1951.
30 Archives nationales, ABXXXI 1644.
31 Direction des archives de France, Recueil des lois et règlements relatifs aux archives, 1958-1988. 2 vol., Paris, 1988. Direction des archives de France, AB XXXI 1644.
32 Repris dans la note AD 5421/3479 du 7 mars 1972.
33 Cahiers d’histoire de la guerre, no 2, p. 47.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008