Origines et implantation du PSU en Bretagne : les fédérations des Côtes-du-Nord et du Finistère
p. 45-57
Texte intégral
1Parmi les forces politiques implantées en Bretagne dans les années 1960-1970, le PSU occupe une place à la fois limitée (par son nombre d’adhérents) et considérable par son rôle dans la modernisation de la gauche non-communiste. L’analyse de l’histoire de la naissance et de l’implantation de ce petit parti, situé à gauche du PCF et de la SFIO, est essentielle à la compréhension du processus d’enracinement du nouveau PS qui s’est affirmé comme la première formation politique électorale de la région dans les années 1980-2010. Les deux premières fédérations départementales bretonnes du PSU en nombre d’adhérents, celles des Côtes-du-Nord et du Finistère, présentent la particularité d’avoir fait élire quelques-uns des rares députés du parti (Tanguy Prigent et Roger Prat dans le Finistère ; Yves Le Foll dans les Côtes-du-Nord). Il convient donc de s’interroger sur les itinéraires de ces personnalités, sur leur rôle jusqu’aux Assises du socialisme de 1974, sur l’origine et l’amalgame des divers courants qui forment le PSU en 1960, sur leur poids respectif et leurs évolutions, sur l’enracinement électoral (local et législatif) et notabiliaire d’une organisation présentée comme un « laboratoire d’idées » mais qui fonctionne en Bretagne comme un parti socialiste classique. Des ressemblances mais aussi des différences marquent les deux fédérations voisines.
Aux origines du PSU des Côtes-du-Nord et du Finistère
2Premier trait commun, le PSU provient principalement de la scission de la SFIO de 1958 et de la formation du PSA, alors que l’apport numérique des deux autres composantes fondatrices en 1960 est limité pour l’UGS, voire inexistant pour La Tribune du communisme1. De même, deux anciens députés de la SFIO de la IVe République, battus en 1958, Antoine Mazier (Saint-Brieuc) et Tanguy Prigent (Morlaix) jouent un rôle moteur dans la fondation du PSA, puis l’essor du PSU. Leur forte personnalité et leur culture politique laïque orientent leur fédération et leurs alliances politiques. Mais, le parcours de ces socialistes formés dans le moule de la SFIO, et leurs pratiques militantes, présentent des différences qui vont peser dans le développement des deux fédérations du PSU et dans le maintien d’une SFIO concurrente.
3Opposant depuis 1956 à la politique algérienne de Guy Mollet, Antoine Mazier est l’un des membres fondateurs du PSA qui aurait même joué un rôle déterminant dans la décision de scission d’Édouard Depreux lors du 40e congrès national de la SFIO les 11 et 12 septembre 1958. Secrétaire fédéral du Finistère, très lié à Guy Mollet dont il a été le ministre en 1956-1957, Tanguy Prigent a soutenu loyalement le leader de la SFIO. Il ne s’est opposé publiquement à sa politique (algérienne et d’appui au retour de De Gaulle) qu’après la crise du 13 mai 1958, entraînant sa fédération dans l’opposition à la majorité molletiste2. Mais Tanguy Prigent n’a pas suivi la scission du PSA préférant poursuivre le combat au sein de la SFIO. Antoine Mazier parvient lui rapidement à convaincre la majorité de ses camarades de le suivre au PSA. Contrairement à Tanguy Prigent un an plus tard, Mazier a respecté les formes statutaires et il s’est séparé à l’amiable, « correctement et dans les formes » laissant la porte ouverte. Le 14 septembre, dans une lettre au secrétaire fédéral Yves Le Foll, il présente les raisons de son départ et s’en explique devant ses camarades lors d’un congrès fédéral extraordinaire à Saint-Brieuc le 21 septembre. Le Foll qui préside la réunion ne le suit pas. Mazier remet ses mandats (conseiller municipal, conseil général) à la fédération et accepte de laisser le journal Le Combat Social à la SFIO pour créer début octobre Le Combat Socialiste qui restera l’organe du PSU. Signe de la maturité de la crise interne, trois conseillers généraux socialistes suivent Mazier « dans la dissidence » : Marcel Le Guyader (Paimpol), Louis Morel (Ploeuc-sur-Lié), Dr François Clech (La Roche-Derrien) ainsi que plusieurs maires3. Le PSA compte dès lors quatre conseillers généraux sur 48 contre quatre SFIO. Un leader reconnu et l’implantation électorale et notabiliaire issue de la SFIO donnent des atouts au futur PSU des Côtes-du-Nord. Le 30 septembre 1958, la section du PSA de Saint-Brieuc attire 50 puis 70 adhérents de la SFIO sur 120. De nombreuses sections socialistes, souvent animées par des instituteurs ou des professeurs de collège, suivent A. Mazier, surtout dans l’ouest bretonnant et dans le pays de Loudéac alors que les militants du pays gallo et de la région de Dinan restent à la SFIO.
4Après la campagne pour le non au référendum sur la Constitution, celle pour les élections législatives provoque la rupture entre les deux formations socialistes en novembre 1958. Dans la section SFIO de Saint-Brieuc, la manière dont a été désigné le pharmacien Jean Le Garzic contre Mazier, député sortant et candidat du PSA, conduit au départ d’Yves Le Foll pour le PSA le 13 novembre 1958. Le 28 novembre, une réunion du PSA à Saint-Brieuc avec Alain Savary et Antoine Mazier attire 700 personnes. Le basculement des adhérents de la SFIO vers le PSA s’accélère dans les semaines suivantes : la SFIO des Côtes-du-Nord tombe de 1 150 adhérents en 1958 à 250 en 1959 et 200 en 1960, réduite à quelques « noyaux de fidèles » autour du secrétaire fédéral, l’ancien député Alexandre Thomas, maire de Moustéru. Faisant preuve « d’une vitalité réelle » selon les RG, le PSA compte près de 600 adhérents en novembre 1959 et environ 700 en avril 19604. Au moment de l’unification des trois composantes au sein du PSU, les ex-SFIO passés au PSA, renforcés sans doute de quelques militants, vont peser pour les 9/10e dans la nouvelle fédération des Côtes-du-Nord y apportant leurs pratiques militantes, leur culture politique laïque, et leur réseau d’élus locaux.
5La formation du PSA, puis du PSU du Finistère est quelque peu différente. En septembre 1958, entrant dans une opposition ferme à Guy Mollet, la majorité de la fédération SFIO a suivi Tanguy Prigent mais elle s’est divisée entre les partisans du oui au référendum (plusieurs notables et élus) et ceux du non. Le PSA n’a pas fait recette dans ce département, ne comptant en 1958-1959 qu’une seule section à Brest (une vingtaine de membres, surtout des enseignants au lycée) dirigée par André Roulleau, secrétaire fédéral, plus quelques militants isolés à Concarneau et à Quimper. Or, au cours de l’année 1959, Tanguy Prigent prend conscience qu’il ne parviendra pas à faire évoluer de l’intérieur une SFIO verrouillée par Guy Mollet. Résidant surtout à Paris, apprenant l’adhésion imminente de Pierre Mendès France et de ses amis du Centre d’action démocratique (CAD) au PSA à la fin septembre 1959, Tanguy Prigent rompt de manière précipitée avec la « vieille maison ». Le 4 octobre 1959, dix anciens parlementaires SFIO annoncent leur adhésion au PSA5. Tanguy Prigent adresse une lettre à ses camarades finistériens le 5 octobre pour leur expliquer son départ, sans les avoir préparés à une telle décision. La surprise, l’incompréhension et le désarroi sont forts : les cadres de la SFIO divisés resserrent les rangs et l’ancien ministre se retrouve seul au PSA n’entraînant aucun élu ni section avec lui, contrairement à A. Mazier, au moment où des pourparlers d’unification sont déjà entrepris. Dans un premier temps, la plupart des élus locaux restent à la SFIO et les conseillers généraux y restèrent en opposition ou en marge du PSU. Cette fois, le charisme du petit paysan de Saint-Jean-du-Doigt n’a pas opéré et il lui fallut plusieurs mois pour reconstruire au sein du PSU ses bases militantes, y compris dans le Trégor. L’enthousiasme du vibrant meeting du 14 octobre 1959 à la Mutualité à Paris n’a pas gagné ses camarades socialistes finistériens. Ce sont surtout les militants du PSA, à partir du noyau brestois et en s’appuyant sur des sympathisants de la FEN, qui s’efforcent de développer le nouveau parti qui crée une section à Concarneau mais n’y parvient pas à Quimperlé. Devenu membre du bureau national du PSA, Tanguy Prigent rencontre pour la première fois à Brest, le 11 décembre 1959, les militants du PSA et de l’UGS qui discutent de leur unification. Au début 1960, il entreprend une tournée de meetings dans les villes du Finistère pour soutenir le parti en gestation. Une section PSA a vu le jour à Morlaix animée par André Jaouen mais le flux d’adhésions reste limité. De nombreux socialistes sont dans l’expectative ; le passage de militants SFIO ne se développe vraiment qu’après la formation du PSU au second semestre de 1960. Quant au PSA du Finistère, il n’est passé que de 21 adhérents à la fin 1958 à 178 à son apogée en mars 1960 au moment de sa disparition-fusion dans le PSU. Dans le même temps, la SFIO a bien résisté passant de 1 400 adhérents en 1958 à 800 en 1960, restant la première fédération bretonne.
6Mais quel est l’apport des autres composantes à la formation du PSU en 1960 ? Les relations entre l’UGS et le PSA se sont développées en 1958-1959 dans leur combat commun contre la guerre d’Algérie, en liaison avec la CFTC, souvent avec le PCF, la CGT et la FEN (comités, distributions de tracts, manifestations). Les militants ont appris à se connaître : leurs relations sont bonnes et ont conduit à quelques accords électoraux lors des élections municipales de mars 1959. Précisons d’abord l’histoire de l’UGS du Finistère. Trois noyaux militants aux parcours différents, à Brest, à Pont-L’Abbé et à Quimper, se sont regroupés dans la Nouvelle Gauche (NG) en 19556. À Brest, autour de Jean Le Gouill et Aimé Le Cozannet, des militants de la SFIO qui ont rompu avec le PS sur le soutien à la CED, militent une dizaine de socialistes de gauche qui animent au départ la fédération départementale de la Nouvelle Gauche. En Cornouaille, quelques enseignants, anciens résistants pour la plupart, parfois passés par le trotskisme, se retrouvent autour de Lanig Le Dilosquer à Pont-L’Abbé (trois couples) et Michel Boivin à Quimper (une dizaine de militants). Ils se font connaître en participant aux campagnes électorales et en luttant contre la guerre d’Algérie. Dans le Finistère, ces petits groupes NG ne comptent aucun chrétien. Cette mouvance constituée par le Mouvement de libération du peuple (MLP) ne s’intègre à la nouvelle gauche socialiste qu’avec la création de l’UGS en décembre 1957. Implanté en milieu ouvrier à Brest, en particulier à l’arsenal, le MLP (une vingtaine de militants) est animé par Henri Berlivet qui devient le premier secrétaire fédéral de l’UGS. Mais la nouvelle formation est très réservée à l’égard de la Jeune République (JR) locale qui rejoint l’UGS au niveau national mais pas dans le département. Dans le Finistère sud et à Brest, l’UGS s’affirme dans le comité Audin et dans la lutte politique et syndicale pour la paix en Algérie. Plusieurs responsables du SNI dont Roger Prat (tendance École Émancipée), futur conseiller général et député PSU de Morlaix (1967-1968), militent alors à l’UGS.
7L’UGS des Côtes-du-Nord a une origine différente car elle rassemble des catholiques de gauche. Elle provient en fait de l’aile gauche du MRP dont le leader, le député Henri Bouret, a été exclu en 1954 pour avoir voté contre la CED. Ces militants ont alors formé (fin 1955) l’Action travailliste des Côtes-du-Nord rattachée à la Jeune République (JR) animée par des Briochins (le Dr Rahuel, Roger Huon, responsable de la fédération et du SGEN-CFTC)7. De 1956 à 1959, les militants de la JR dont Jacques Galaup, professeur à Saint-Brieuc, organisent des réunions sur l’Algérie. À part l’architecte Ernest Novello de Guingamp, le MLP ne semble pas avoir de réelle existence dans les Côtes-du-Nord8. En décembre 1957, le regroupement de la JR et des quelques MLP dans l’UGS est entériné. R. Huon assiste au congrès national d’unification mais les exigences de la NG sur la question laïque et scolaire font échouer la fusion : la majorité de la JR des Côtes-du-Nord avec Huon et Rahuel reste à L’Action travailliste9 tandis que J. Galaup est élu président de la fédération UGS. L’opposition d’Antoine Mazier à la CED et à la politique algérienne de son parti, puis son passage au PSA, ont déjà permis des rapprochements avec la JR, renforcés avec l’UGS.
8En 1959 à Brest, les relations PSA-UGS sont aussi très avancées : les deux formations ont présenté une liste commune au premier tour des élections municipales de mars (six UGS) et ont fusionné avec la liste d’Union des gauches au second, sans avoir d’élu. À Pont-L’Abbé, deux UGS figurent sur la liste d’union de la gauche. À Saint-Brieuc où six listes s’opposent au 1er tour, A. Mazier noue une alliance au second tour avec les communistes et les catholiques de l’Action travailliste-JR dont la majorité n’a pas rejoint l’UGS emportant 13 sièges sur 31. Après l’annulation de ces élections à cause d’un mandement de Mgr Coupel lu dans les églises le jour du vote, c’est la même configuration politique qui permettra à Mazier (PSU) de devenir maire en juillet 1962, avec un premier adjoint communiste, faisant de Saint-Brieuc un laboratoire de l’union de la gauche. La conjoncture politique nationale (installation de la Ve République gaullienne, guerre d’Algérie, recul du PCF, affaiblissement de la SFIO) et la volonté de construire une force socialiste neuve accélèrent le processus de regroupement au sein du PSU en avril 1960. Quelle est la configuration des deux fédérations de Bretagne étudiées ?
Radiographie des deux fédérations du PSU au début des années 1960
9La fusion PSA-UGS s’opère sans difficulté dans les deux départements. Elle a été acceptée dès le mois de mai 1959 par le groupe UGS de Brest, sans doute parce que les forces des deux formations sont à peu près comparables et que la volonté unitaire est très forte contre le pouvoir gaulliste. En octobre 1959, quand Tanguy Prigent arrive au PSA, les deux organisations tiennent déjà des réunions communes et la fusion est quasiment faite dans le Finistère. Le 24 janvier 1960, lors du congrès interdépartemental du PSA de Châteaulin en présence de Tanguy Prigent et d’Antoine Mazier, statuts et organisation du PSU sont entérinés ; la fusion est anticipée au niveau départemental ; les fédérations des deux partis lancent à l’unanimité un appel à leurs instances nationales pour accélérer la fusion qui intervient formellement au congrès départemental d’union le 30 mars 1960. Le processus est un peu plus tardif dans les Côtes-du-Nord. Le congrès départemental du PSA dont Mazier est le secrétaire fédéral, entérine à l’unanimité la fusion le 27 mars 1960 en présence de 150 personnes dont deux conseillers généraux (Morel, Le Guyader) et au moins trois maires et il désigne ses délégués (31 mandats, 5 titulaires) pour le congrès d’Alforville. Charles Lussy affirme : « qu’on le veuille ou non, l’Algérie sera algérienne », et dans une motion on se félicite de « la naissance prochaine du parti unique10 » (sic). Au nom de l’UGS, Jacques Galaup, vient annoncer que « la quasi totalité de ses membres a décidé la fusion avec le PSA et Tribune du communisme ». En fait, 80 % des UGS adhèrent au PSU en avril, soit une trentaine. Quelques mendésistes font le même choix dont Pierre Sérandour, adjoint au maire de Plussulien, ancien député radical-socialiste de Guingamp-2 de 1936 à 1940, et le Dr Caillet de Guingamp. Le PSU naît donc après deux années de gestation en Bretagne sous l’impulsion de quelques personnalités du PSA et de l’UGS qui aspirent à rénover une gauche non communiste, aiguillonnés par les enjeux de la guerre d’Algérie et la volonté de combattre le pouvoir gaulliste et les droites.
10La répartition des responsabilités et le poids militant donnent une première idée de l’audience des deux fédérations. En mai 1960, ce sont bien les cadres du PSA, A. Mazier, professeur d’histoire et son épouse, Yves Le Foll, censeur à Saint-Brieuc et François Le Merle, instituteur à Trédarzec, tous les deux secrétaires fédéraux adjoints, qui forment la direction du PSU des Côtes-du-Nord. Le bureau de la section de Saint-Brieuc compte 5 ex-PSA dont l’instituteur Yves Dollo secrétaire, pour deux UGS ; la commission exécutive 6 ex-PSA (dont un militant CGT, un FO, un SNES) plus un militant ex-UGS, employé à la Sécurité sociale, vice-président de l’UD-CFTC. Jean Le Faucheur, le président de l’UD-CFTC, qui s’illustra à la tête de la CFDT dans les conflits sociaux des années 1970 dont celui du Joint Français en 1972, adhère au PSU dès sa fondation. La fusion PSA-UGS, socialistes laïques-chrétiens de gauche, n’est achevée qu’à la mi-juin 1960 lorsque le bureau fédéral est complété par deux ex-UGS : J. Galaup, secrétaire fédéral adjoint, et M. Rousseau, trésorier adjoint.
11Le rapport des forces est un peu différent dans le Finistère où l’UGS était mieux implantée même si l’ossature du PSA, bientôt renforcée par l’arrivée d’anciens socialistes SFIO au second semestre de 1960, reste essentielle. Au sein du bureau fédéral provisoire, on compte quatre PSA pour trois UGS ; cinq membres proviennent du Finistère-Nord (Brest et Morlaix), pour deux du Finistère-Sud. Tanguy Prigent qui n’en fait pas partie est directeur politique et gérant du nouvel hebdomadaire Le Socialiste. Mais l’ancien ministre de l’Agriculture est entré au Comité politique national du PSU où il est chargé des questions agricoles. Paul Trémintin, un enseignant brestois responsable du SNES, issu du PSA, devient secrétaire fédéral (de 1961 à 1967). Quelques nouveaux militants adhèrent en Cornouaille mais le PSU recrute surtout chez les enseignants et chez les fonctionnaires. À Saint-Brieuc, Jeanne Mazier, la veuve d’Antoine, secrétaire fédérale en 1966, laisse cette fonction à Yves Dollo en janvier 1967.
12Même s’il faut manier avec prudence les chiffres d’adhérents car ils n’indiquent en rien le rayonnement électoral d’une force politique, ils donnent une idée de l’importance du nouveau parti. En France, le PSU en eut la moitié moins que ses effectifs annoncés : environ 16 000 et non 30 00011. Quelles sont les données recoupées des deux fédérations les plus importantes de Bretagne ? En 1960, au moment de la fusion, selon les RG, la fédération des Côtes-du-Nord aurait un potentiel militant de 730 à 750 personnes (700 PSA, 30 UGS, quelques mendésistes et MLP). Des sources internes conservées à Nantes donnent 634 adhérents en 196112. Dans le Finistère, les RG attribuent 150 à 200 adhérents au PSU au printemps 1960, plus des sympathisants. Des sources internes en donnent 380 à l’automne 1960, ce qui est plausible du fait du mouvement d’adhésions alors signalé et correspond aux 390 adhérents de l’année 1961. Avec 1 024 adhérents en 1961, 74,2 % des effectifs de Bretagne (1 380, 15 734 en France), les deux fédérations tiennent le haut du pavé. En terme de mandats, lors du conseil national d’Alfortville de novembre 1961, les Côtes-du-Nord et le Finistère sont les 4e et 6e fédérations derrière Paris et la région parisienne. Malgré l’effritement des militants jusqu’en 1967, sensible à partir de 1963 du fait d’une première crise interne du PSU, les Côtes-du-Nord et le Finistère conservent leur avance : 365 et 278, 62,7 % des 1 025 adhérents bretons en 1967. Ils profitent du sursaut de 1968, plus marqué en Loire-Atlantique. De 1961 à 1968, le nombre d’adhérents oscille entre 634 (1961) et 367 (1967) dans les Côtes-du-Nord et 419 (1962) et 273 (1966) dans le Finistère alors que les effectifs nationaux évoluent entre 15 et 16 000 (en 1961,1962, 1968) et un peu moins de 10 000 en 1964. En 1961 et 1962, les cinq fédérations PSU de Bretagne regrouperaient entre 8,5 et 9 % du parti (10,2 % en 1968), ce qui n’est pas négligeable car elles ont aussi un certain nombre d’élus.
13Des listes d’adhérents du secrétariat national à la fin 1965 permettent d’affiner le profil des deux fédérations dans une période de recul13. Dans les Côtes-du-Nord, on recense 538 noms (536 selon le CHT de Nantes) dont 81 femmes, 15 %, surtout des épouses d’adhérents ; dans Finistère (277 adhérents), on a 34 femmes, 12,3 %. La concentration géographique est forte avec 138 membres pour la ville de Saint-Brieuc (25,6 %) et même 37,2 % (200) pour la région briochine (8 communes). Les sections de Paimpol et de Guingamp ont 28 et 25 adhérents, pour une douzaine à Loudéac et à Mûr-de-Bretagne. En revanche Dinan et Lannion n’ont que 7 cotisants comme Tréguier et Erquy. Elle est encore plus forte dans le Finistère où 9 sections en concentrent 90,2 % (250), presque toutes situées dans le Finistère-Nord. Avec 44 adhérents (15,9 %), la section de Lanmeur dépasse celles de Brest (33), de Quimper (20) et de Pont-L’Abbé (17), les deux seules du Finistère-Sud. Six sections du Trégor, le fief de Tanguy Prigent, rassemblent 145 adhérents, 52,3 % de la fédération PSU14. La résistance de la SFIO apparaît dans le centre et le sud Finistère où le PSU n’existe pas : il n’a que quelques adhérents à Châteaulin, Concarneau (7) et Quimperlé et aucun à Douarnenez. Par la profession indiquée – c’est la seule – où l’adresse – une école –, le PSU des Côtes-du-Nord compte au moins 66 enseignants (12,2 %) dont 46 instituteurs et 10 institutrices15. On voit là l’influence d’A. Mazier, professeur à l’École normale, sur des générations enseignantes. Ils sont moins nombreux dans le Finistère (19, 6,8 % dont 15 instituteurs). Mais, l’influence électorale du PSU dépasse largement sa dimension militante.
Le poids électoral du PSU
14Les élections cantonales de juin 1961 donnent une idée des possibilités du PSU. Dans le Finistère, sur 21 cantons en jeu, le parti présente cinq candidats (sept pour la SFIO), ses principaux dirigeants16, mais seul Tanguy Prigent est réélu dans son fief de Lanmeur au premier tour avec 60 % des voix contre un communiste et un UNR17. Les deux partis socialistes rivaux obtiennent chacun 7 % des suffrages dans le Finistère alors que le PCF (20 candidats) en rassemble 15 %. La SFIO, gagnant un siège, a quatre conseillers généraux, le PSU un seul. En 1964, le rapport des forces se rééquilibre à gauche : 3 PSU, 3 SFIO. En effet, le PSU Roger Le Prat a enlevé à la droite (le Dr Le Duc) le canton de Morlaix et Albert Larher, maire de Plougonven, a été élu dans celui de Plouigneau. Dans les Côtes-du-Nord, le PSU élargit sa présence au Conseil général présidé par René Pleven, passant de 518 à 8 élus en 1964 (pour 4 SFIO et 6 PCF)19. Les alliances à gauche et au centre gauche portent leurs fruits.
15Faute d’étude, il n’est pas possible de préciser l’implantation municipale du PSU du Finistère. Mais dans l’arrondissement de Morlaix, le bastion socialiste du Trégor, 12 maires restent à la SFIO quand 6 adhèrent au PSU au début des années 196020. Dans les Côtes-du-Nord, l’ancrage municipal du PSA puis du PSU était important après 1959 avec 12 maires et 19 sympathisants sur près de 390 communes. En 1965, on recenserait entre 26 et 33 maires PSU et 480 conseillers municipaux21. Or, ces chiffres méritent d’être affinés par des sources d’archives même incomplètes22. Dans le seul arrondissement de Guingamp, en 1965 on recensait 188 conseillers municipaux sortants et 19 maires PSU (17 SFIO, 7 PCF) pour 91 communes ; après les élections le PSU étiqueté « extrême gauche » a 23 maires et est présent en alliance avec le PCF ou la SFIO dans 40 communes. Dans l’arrondissement de Dinan (107 communes), le fief de René Pleven, le PSU avait 7 maires et 103 conseillers sortants (7,2 %), il en conserve 7 avec 77 conseillers (5,4 %). Il manque les données des arrondissements de Saint-Brieuc et de Lannion mais, en 1965, l’ancrage municipal du PSU n’est pas négligeable23 même si la SFIO conserve un peu plus d’élus municipaux.
16Lors des élections législatives de novembre 1962, premier test électoral national, le PSU présente trois candidats dans les huit circonscriptions du Finistère et quatre dans les cinq des Côtes-du-Nord.
17Dans les années 1960, les candidats socialistes divisés entre PSU et SFIO, puis FGDS, et un PCF souvent fort (à Brest, à Quimper, à Saint-Brieuc) n’obtiennent que des résultats limités aux élections législatives. Mais, creusant le sillon socialiste déjà ancien, quelques candidats du PSU bien implantés remportent des succès. En novembre 1962, Tanguy Prigent reprend le siège de Morlaix au Dr Le Duc (indépendant de droite), devenant le seul député (non-inscrit) du PSU25. À Brest, Quimper, Guingamp, Lannion, Loudéac, les candidats du PSU se sont désistés pour les communistes au 2e tour. En mars 1967, se retirant volontairement, Tanguy Prigent parvient de justesse (de 49 voix) à transmettre le flambeau à l’instituteur Roger Prat. Mais le PSU n’a présenté alors que deux candidats dans le Finistère dont Lanig Le Dilosquer à Quimper (plus 2 points depuis 1962) alors que la FGDS alignait cinq candidats.
18En 1967, des accords sur une candidature socialiste unique PSU ou FGDS sont conclus sauf à Loudéac. Mais celle de Pierre Jagoret, conseiller général de Lannion, qui vient de quitter la SFIO pour le PSU provoque une crise à la direction de la SFIO. À Saint-Brieuc, le maire Yves Le Foll, successeur de A. Mazier disparu en décembre 1964, l’emporte de 35 voix contre l’UNR sortant Robert Richet. L’élection annulée n’empêche pas la réélection aisée de Le Foll dès le premier tour le 24 septembre suivant. Les deux fédérations bretonnes apportent deux des quatre députés du PSU de 196726 alors que la SFIO-FGDS a trois députés en Bretagne. Mais, en juin 1968, avec la poussée électorale de la droite, Prat (46,8 % au second tour) et Le Foll (de 6 257 voix) sont largement battus. Il ne reste plus qu’un seul député de gauche socialiste-FGDS en Bretagne à Saint-Nazaire. Le PSU a pourtant présenté plus de candidats et progressé au niveau national (3,9 %) et en Bretagne passant en un an de 4,1 à 6,6 % des voix (de 11,3 % à 15,3 % dans les Côtes-du-Nord).
19Mais le choc de 1968 modifie la donne interne : de jeunes militants, souvent étudiants, très engagés à gauche dans les luttes sociales et sociétales adhèrent au PSU provoquant un certain gauchissement du discours, voire un certain gauchisme, bousculant les notables qui gèrent leur mairie. Ce mouvement est sensible dans les Côtes-du-Nord (552 adhérents, plus 51,2 % ; plus 44,6 % dans le Finistère). L’élection de Guy Caro, docteur psychiatre spécialiste de l’alcoolisme, très proche du mouvement breton, comme conseiller général de Plouguenast en 1970, un canton de droite, traduit ce glissement politique. Rompant avec l’ambiance feutrée du Conseil général, le Dr Caro n’hésite pas à interpeller le président Pleven. La liste d’union de la gauche (15 PSU, 12 PCF, 3 PS, 3 divers gauche) d’Yves Le Foll est réélue dès le premier tour à Saint-Brieuc en 1971 (55,8 %) contre une liste de centre et de droite conduite par le socialiste Le Garzic. Mais des lézardes apparaissent dans le parti : en 1968, deux conseillers municipaux briochins ont rejoint la FGDS, et Claude Saunier suit Jean Poperen (exclu du PSU en 1967) au nouveau PS créé en 1969 par Alain Savary où il retrouve des hommes restés à la SFIO comme Alexandre Thoma s et des FGDS comme René Regnault. Pourtant proche de Poperen, Tanguy Prigent, mort en janvier 1970, n’a pas franchi le pas.
20Contesté par l’extrême gauche, ses élus attirés par les sirènes du PS né à Épinay, l’audience du PSU breton tend à se réduire au début des années 1970. À partir de 1969, la fédération des Côtes-du-Nord est divisée entre les anciens socialistes et les nouveaux militants provoquant une crise et la mise en place d’une direction collégiale27. En opposition aux décisions nationales, en 1971 Yves Le Foll a reconduit son alliance à Saint-Brieuc mais le PSU disparaît de la scène municipale des Côtes-du-Nord (trois autres municipalités seulement). C’est donc en bon ordre que la plupart des adhérents du PSU rejoignent avec Michel Rocard le PS après les Assises du socialisme en 1974 alors qu’une nouvelle génération politique socialiste, non passée par le PSU, émerge en 1973 avec l’élection à la députation de Charles Josselin à Dinan et de Louis Le Pensec à Quimperlé, à côté de la réélection d’Yves le Foll à Saint-Brieuc (avec 67 voix d’avance), unique député du PSU.
21Dans l’après-1968, un PSU renouvelé et rajeuni est porteur de nombreuses revendications politiques, sociales et sociétales, de la question régionale à l’écologie, du combat pour le droit à l’avortement à la lutte antinucléaire, symbolisée par Plogoff, et à l’autogestion. Un numéro spécial Bretagne de Critique socialiste, la revue théorique du PSU de février-mars 1973, présenté par Alain Guillerm, comprend un article de la section de Brest sur « la guerre du lait », un autre de Jacques Galaup et de la section de Saint-Brieuc sur « les grèves de 1972 dans les Côtes-du-Nord », un de Glauda Millour sur « la question nationale bretonne », et plusieurs textes sur la langue, la chanson, l’histoire de la Bretagne ou sur « le phénomène colonial en Bretagne » de Guy Caro, autant de titres qui en disent long sur les orientations et les débats qui traversent alors le PSU. L’aspect le plus novateur du PSU en Bretagne passe par les débats d’idées et des pratiques portées par des hommes pour la plupart issus de l’UGS (Jean Bars et Jacques Galaup à Saint-Brieuc, Alain Le Dilosquer…) mais cette dimension n’a pas été étudiée ici. De fait, le décalage paraît de plus en plus sensible entre des élus PSU formés dans le moule socialiste de la SFIO (Y. Le Foll, Y. Dollo à Saint-Brieuc, Marie Jacq dans le Finistère par exemple) et ces jeunes militants influencés pas les idées marxistes et révolutionnaires de l’après-1968 participant aux comités de soutien lors des nombreux mouvements sociaux qui traversent la Bretagne dans les années 1970-197628. Avec l’Union de la gauche et l’essor du PS la question du passage au PS ou du maintien au PSU est posée. Beaucoup suivent Rocard au PS en 1974 mais des militants « historiques » issus de l’UGS (J. Galaup à Saint-Brieuc, L. Le Dilosquer à Pont-L’Abbé) et d’autres restent au PSU.
22Si dans certains cercles parisiens, le PSU a été perçu comme « un laboratoire d’idées » et un moyen de rénover les pratiques militantes de la gauche en rompant avec la vieille SFIO discréditée par sa politique algérienne et son appui à de Gaulle en 1958, en Bretagne ce parti s’inscrit dans une histoire longue du socialisme. Quelques responsables comme Antoine Mazier et Yves Le Foll, puis Tanguy Prigent, ont porté le PSU sur les fonts baptismaux à partir du large socle du PSA. En 1960, au niveau des structures, du mode de fonctionnement, des élus et des réseaux militants laïques, il y a plutôt continuité que rupture. Numériquement, l’apport de l’UGS d’origine différente dans les deux départements, et des militants chrétiens, ces « cathos de gauche », a été faible mais leur rayonnement politique ne se mesure pas à leur nombre car ils ont constitué des cadres influents. Leur arrivée au PSU et leur engagement à la CFTC puis à la CFDT ont certainement modifié la vision du monde des socialistes laïques en élargissant les questionnements. Il faudrait pouvoir mesurer l’origine et l’impact des nouveaux adhérents des années 1960, et après 1968, établir une sociologie précise – les enseignants y sont nombreux –, évaluer le poids exact des élus (conseillers municipaux et maires), le turn over des adhérents pour affiner l’analyse des deux fédérations. Mais assurément, l’expérience du PSU dans la région de 1960 à 1974, en réfléchissant aux mutations profondes de la société et en participant aux diverses luttes de la période, a contribué à l’enracinement et au renouvellement du/des socialismes en Bretagne. Une nouvelle génération du PS en récolte les fruits électoraux à partir de 1973, des municipales de 1977 à la poussée de 1981, alors que les derniers membres du PSU se tournaient vers d’autres horizons militants.
Notes de bas de page
1 AD Côtes d’Armor, 46 W 9 (rapports des RG). Ce mouvement n’a aucun membre dans les deux départements en mars 1960.
2 Bougeard Christian, Tanguy Prigent paysan ministre, Rennes, PUR, 2002, chap. XII.
3 AD C. d’Armor, 46 W 9. Pour la plupart des militants cités, nous renvoyons à nos notices du Maitron. Pennetier Claude (dir.), Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier et du Mouvement Social (1940-1968), Paris, éditions de l’Atelier, 2005-2012.
4 Bougeard Christian, « La SFIO en Bretagne (1918-1969 »), in Bougeard Christian (dir.), Un siècle de socialismes en Bretagne de la SFIO au PS (1905-2005), Rennes, PUR-CRBC, 2008, p. 80-81 et AD C. d’Armor, 46 W 9. Le Combat Socialiste tire alors à 1 600 exemplaires contre 250 au Combat Social SFIO.
5 Sur le cheminement de Tanguy Prigent, voir notre ouvrage cité, p. 288-300 et Férec Marie, L’impact de la guerre d’Algérie sur la vie politique à gauche dans le Finistère (1954-1962), maîtrise d’histoire, Brest, UBO, 1999, 273 p.
6 Gramoullé Gilbert, Les origines du PSU en Cornouaille, maîtrise d’histoire, Brest, UBO, 1991.
7 AD C. d’Armor, 46 W 8. Rapports des RG (1956-1958).
8 Le 30 août 1956, 8 personnes ont participé a une réunion qu’il a organisée, « toutes du PCF » selon les RG.
9 L’Action Travailliste des Côtes-du-Nord, no 20, 5 juillet 1958, « Nous n’avons pas adhéré à l’UGS. Pourquoi ? »
10 AD C. d’Armor. 46 W 9. Rapport des RG du 28 mars 1960.
11 Heurgon Marc, Histoire du PSU. 1. La fondation et la guerre d’Algérie (1958-1962), Paris, La Découverte, p. 105-110.
12 Sainclivier Jacqueline, « Du PSU aux Assises du socialisme en Bretagne », in Un siècle de socialismes en Bretagne, op. cit., p. 256-257.
13 Nous remercions Gilles Morin de nous avoir communiqué ces fichiers.
14 Lanmeur, Plougonven, Morlaix, Guimaëc, Saint-Jean-du-Doigt, Plougasnou. À proximité, deux fortes sections à Mespaul (26) et à Carantec.
15 Tous ne sont pas indiqués : au moins quatre cas de professeurs à Saint-Brieuc.
16 Trémintin est candidat à Brest 2, Le Gouill à Brest 3, Le Dilosquer à Quimper et Guivarch à Saint-Pol-de-Léon. Les deux Brestois ont 10 % des voix comme les candidats de la SFIO.
17 Bougeard Christian, Tanguy Prigent, op. cit., p. 312-313.
18 Mazier, Morel, Le Guyader, Clech fils, Launay.
19 Clech père a repris son siège en 1962.
20 Lucas Maurice (dir.), Les Socialistes dans le Finistère (1905-2005), Rennes, Apogée, 2005, p. 206-212.
21 Guinement Jean-Luc, La fédération PSU des Côtes-du-Nord, Rennes 1, DES de Sciences politiques, 1974, 130 p. et Le Combat Socialiste du 27 mars 1965.
22 AD C. d’Armor, 1055 W 426 et 427 et 1047 W 48. Municipales de 1965. En fait, beaucoup d’élus ne sont pas encartés.
23 Le PSU a deux femmes maires : Albertine Provost à Sainte-Tréphine et Simone Darcel à Plessala. Voir la notice de S. Darcel rédigé par François Prigent dans le tome IV du Maitron (1940-1968).
24 AD C. d’Armor, 1192 W 45 et W 46.
25 Le second député Raoul Bleuse quitte bientôt le parti (avril 1963).
26 Avec Pierre Mendès France à Grenoble et Guy Desson dans les Ardennes.
27 Sainclivier Jacqueline, op. cit., p. 260-265.
28 Sur l’implication du PSU dans les conflits de la CSF à Brest (1968-1970), du Joint Français à Saint-Brieuc (1972), de Doux à Pédernec (1973-1974), de Plogoff (1977-1980), voir Porhel Vincent, Ouvriers bretons. Conflits d’usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968, Rennes, PUR, 2008, 325 p.
Auteur
christian.bougeard@wanadoo.fr
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