« Extrême » ?
Identités partisanes et stigmatisation des gauches en Europe (XVIIIe-XXe siècle)
En inventant la droite et la gauche comme forme de positionnement politique, la Révolution française voit poindre, aux confins d’un échiquier ainsi redéfini dès la fin de 1789, des formes de radicalité qui ont contribué à rendre le débat plus tendu. En même temps que la politique naît une forme d’« extrémisme » à droite comme à gauche, qui se caractérise par une grande attention théorique tout autant que par des pratiques de rupture avec le débat supposé plus calme des Assemblées.
Les actes ...
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 3 septembre 2019
ISBN numérique : 978-2-7535-6875-4
DOI : 10.4000/books.pur.126840
Collection : Histoire
Année d’édition : 2012
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-1799-8
Nombre de pages : 372
Michel Biard, Bernard Gainot, Paul Pasteur et al.
IntroductionPremière partie. Mots et concepts
Philippe Georges
Rousseau et le malheur de l’inégalité : les « funestes hasards » de l’extrême en questionDéborah Cohen
Des excès du peuple aux excès des partis du peuple : continuités et transferts des représentationsJean-Numa Ducange
Stigmatiser la gauche « extrême », violence et terreur révolutionnaire en Allemagne, 1918-1919Vincent Chambarlhac, David Hamelin, Jean-Guillaume Lanuque et al.
Construction et déconstruction d’une catégorie : l’extrême gauche et ses avatars en France depuis 1989Pour la revue Dissidences
Deuxième partie. Groupes et mouvances
Serge Aberdam
Critiquer la Constitution de 1793 du point de vue de l’humanité souffrante, est-ce nécessairement prendre un parti extrême ?Françoise Brunel et Jacques Guilhaumou
Extrême, extrêmes : réflexions sur Marx, le côté gauche et les MontagnardsVincent Chambarlhac
Nommer l’extrême gauche autour de 1937. Topique(s) de l’agrégation trotskisteJulien Dohet et Jean Faniel
La gauche « extrême » en Belgique : du Parti libéral à la gauche anticapitalisteTroisième partie. Pratiques
Haim Burstin
L’expérience de la radicalité ou comment devient-on « extrémiste ». Notes à partir des journées parisiennes de 1789Lluis Roura I Aulinas
Radicalisme ou « extrême centre » dans le premier libéralisme espagnolJean-Claude Caron
Extrémisme parlementaire et extrémisme politique sous la RestaurationChristophe Voilliot
Des candidats contre les « extrêmes » : l’action électorale des préfets dans la préparation des élections législatives de 1834Hélène Rannou
Le syndicalisme révolutionnaire havrais avant 1914 : pratiques et théories/violences et stigmatisationQuatrième partie. Représentations et discours de rejet
Pascal Dupuy et Rolf Reichardt
Les figures du « révolutionnaire ». Pour une histoire iconographique comparée des types politiques « extrêmes »Yannick Bosc
Thomas Paine et la figure du Girondin comme radicalPhilippe Bourdin
Les mots pour le dire et pour le faire : la dénonciation des extrêmes et la chasse aux Jacobins dans Le Décadaire du Cantal (an III)Marc Deleplace
Le Directoire entre l’anarchie et la royauté ou comment les extrêmes ne rejoignent-ils finalement pas (1795-1799)Hugo García
Rojos. L’image du communisme dans la littérature contre-révolutionnaire espagnole, 1918-1939Cinquième partie. Et aujourd'hui... ?
Ludivine Bantigny
Penser le pouvoir, prendre le pouvoir. Le centre et la marge dans la culture communiste révolutionnaire (1968-1981)Yannick Beaulieu
L’extrême gauche italienne n’existe pas ! Mise en perspective historique d’une « aire » politique : la Nuova Sinistra (1960-1980)Michel Biard, Bernard Gainot, Paul Pasteur et al.
ConclusionEn inventant la droite et la gauche comme forme de positionnement politique, la Révolution française voit poindre, aux confins d’un échiquier ainsi redéfini dès la fin de 1789, des formes de radicalité qui ont contribué à rendre le débat plus tendu. En même temps que la politique naît une forme d’« extrémisme » à droite comme à gauche, qui se caractérise par une grande attention théorique tout autant que par des pratiques de rupture avec le débat supposé plus calme des Assemblées.
Les actes de ce colloque se proposent d’interroger la notion d’« extrême » depuis son apparition dans le débat révolutionnaire jusqu’à ses plus récentes manifestations, en France ou en Italie par exemple, où une gauche radicale a pu se manifester et continue d’exister sous différentes formes.
Ce sont de multiples facettes de cette réalité mouvante qui sont ici proposées et étudiées. Qu’en est-il d’une définition précise de l’« extrême » ? Est-ce une posture idéologique revendiquée dans une Assemblée représentative ? Ou bien, de par sa radicalité, ne peut-elle se déclarer que dans un espace autre, celui de la militance, de la société civile et de l’action sociale ? Est-elle une réalité homogène ou bien à son tour traversée de nuances, voire d’oppositions qui la divisent ? Ne serait-elle pas plutôt une réalité et un mot imposés par ses détracteurs inquiets ou agressifs, sous la forme d’un stigmate visant à décrédibiliser depuis deux cents ans ceux dont la politique est dite d’« extrême gauche » ? « Extrême » devient alors un stigmate qui permet de ranger sous un même mot le terroriste, le partageux, la pétroleuse, ou le militant syndical trop actif.
Qu’en est-il des acteurs de cette radicalité de gauche ? Qu’en est-il des systèmes de représentations qui, depuis plus de deux cents ans, tentent de la marginaliser au nom d’une politique du bon sens, au nom d’un centre modéré rejetant à sa périphérie celles et ceux qui sont considérés comme des dangers pour l’ordre public et social ?
Il s’agit ici d’ouvrir des pistes pour inscrire dans l’histoire du politique cette réalité de la gauche « extrême », ces combats d’images, ces luttes de mots, autour d’une pensée et d’une pratique de gauche dont on essaie de savoir si elle est « extrême » parce que décalée par des discours dominants faisant de la modération l’objet de l’ordre politique.
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