Les éditeurs français face à l’Affaire
p. 239-245
Texte intégral
1Trop souvent réduite à un affrontement entre grands organes de presse, voire à un duel entre figures de proue du champ littéraire, Barrès contre Zola, la bataille de l’imprimé1 fut rude, violente et même cruelle. Loin d’avoir été un phénomène strictement parisien, elle enflamma les grandes villes et passionna jusqu’au moindre petit bourg de province2. Sans pouvoir être ramenée à la vision suggérée par Caran d’Ache dans Le Figaro du 14 février 1898 — l’opposition tranchée entre deux France —, elle fit couler assez d’encre pour susciter de légitimes interrogations sur la portée de cette mobilisation des gens de plume. C’est pourquoi nous voudrions revenir ici sur l’engagement politique des éditeurs français dans les années 1895-1900.
2Dire cela, c’est d’emblée insister sur l’importance de cette intervention et accepter d’inclure dans ce panorama tous les types d’imprimés et ne pas se limiter aux plus prestigieux, les livres d’auteurs réputés qui cachent en fait des écrits de nature plus scatologique, mais très efficaces dans la sensibilisation de l’opinion. Roger Martin du Gard met d’ailleurs en scène dans Jean Barois une foule de manifestants violemment hostiles au capitaine Dreyfus et portant tous à leur chapeau cette « Réponse de tous les Français à Zola : MERDE3 ! » qui claquait comme un coup de fouet destiné à flétrir symboliquement l’écrivain qui venait de publier une retentissante Lettre à la France4. Si le terme d’éditeur peut paraître inapproprié pour l’orchestrateur de cette parade burlesque, le redoutable « empereur des camelots », celui-ci n’en dirigeait pas moins l’imprimerie et la librairie la plus acharnée du quartier du Croissant à empêcher la révision et il mérite, à ce titre, la même attention que celle traditionnellement octroyée à ses grands confrères, Calmann Lévy, Fasquelle, Juven, Savine ou Stock5.
Des éditeurs d’une grande prudence
3Si l’on admet que l’éditeur exprime d’abord ses conceptions par l’orientation qu’il confère à ses catalogues et par le choix de ses auteurs, force est de constater l’extrême prudence avec laquelle le système éditorial accueillit l’affaire Dreyfus. L’entreprise phare du secteur, la librairie Hachette, se garda bien de prendre parti, à la différence de la Bibliothèque Charpentier, éditeur d’Émile Zola, ou de Calmann Lévy qui publia les romans les plus engagés d’Anatole France. La libraire Plon, très conservatrice, édita le nouveau journal de Caran d’Ache et Forain, le Psst… !, et Flammarion les fictions les plus antisémites de Gyp, Israël en 1897, Le Journal d’un Grinchu l’année suivante ou encore Les Femmes du colonel et Les Cayenne de Rio en 1899, ce qui trahit une belle fidélité à un auteur dont La Libre Parole répandait également en permanence la prose et le dessins qu’elle signait Bob ou Bobb6. Dans la mesure où Ernest Flammarion avait accepté de publier sous sa marque La France juive de Drumont en 1886 et en avait vendu près de 100 000 exemplaires, on peut présumer ici une perméabilité de l’éditeur de l’Odéon aux thèses défendues par les deux rédacteurs de La Libre Parole même si les descendants ont toujours nié cette interprétation.
4Quoi qu’il en soit, on aurait tort d’imaginer que les magasins de la librairie Flammarion ont croulé sous le poids de cette littérature polémique, et on peut même observer que c’est Eugène Fasquelle qui avait édité Le Baron Sinaï en 1897, la première fiction inspirée par l’Affaire à Gyp. Il avait récidivé, si l’on peut dire, en publiant Jésus et la religion d’Israël de Jules Soury, le maître à penser de Maurice Barrès et Les Déracinés puis L’Appel au soldat, en 1897 et 1900. Pour autant, Fasquelle continua à éditer Émile Zola, puis l’Histoire de l’affaire Dreyfus de Joseph Reinach et le capitaine Dreyfus, dont il assura la publication de Cinq années de ma vie en 1905. Ni les catalogues de Charpentier-Fasquelle ni ceux de Plon-Nourrit et Cie, pas plus que ceux de Flammarion ne subirent alors de contre-coup direct de ces événements. De même que Félix Juven se contenta de prêter quelques couvertures du Rire à Gyp et de publier un livre de photographies plutôt à charge contre les Juifs7 ou Leurs Figures, le volume de Maurice Barrès qui fermait le cycle du Roman de l’énergie nationale, de même Fayard se contenta-t-il de publier Les Dessous de l’affaire Dreyfus par Walsin-Esterhazy. L’éditeur avait senti qu’un marché considérable s’ouvrirait à lui s’il était capable d’orchestrer les pseudo-révélations du fuyard en les étalant dans le temps, ce qu’autorisait le système de la vente en livraisons du feuilleton rédigé par le véritable traître de l’Affaire8. Avant tout commerçants opportunistes, prêts à lancer n’importe quel livre pourvu qu’il leur rapporte de l’argent ou fasse parler de leur entreprise, Fayard, Flammarion et Juven étaient demeurés fidèles à leur image d’éditeurs grand public ou populaires, chargés d’offrir aux foules ce qu’elles réclamaient.
5Seuls les Lévy — Calmann et ses neveux — avaient souhaité utiliser leur capital symbolique pour permettre à Anatole France de commenter les événements. Après avoir mis en vente L’Anneau d’améthyste en 1899 et Monsieur Bergeret à Paris en 1901, ils offrirent l’hospitalité à Paul Viollet, fondateur du Comité catholique pour la défense du droit et un des premiers adhérents de la jeune Ligue des droits de l’Homme. Dans la prestigieuse et recherchée boutique de la rue Auber parurent ainsi Les Doctrines de haine, l’antisémitisme, l’antiprotestantisme, l’anticléricalisme en 1902 tandis que Paul Ollendorff, Juif lui aussi, recueillait le courageux abbé Pichot pour l’édition en brochure de sa lettre publiée par le journal La Croix et intitulée La Conscience chrétienne et l’affaire Dreyfus qui lui valut la mise en interdit de dire la messe par son évêque. Ollendorff agit de même avec Quincampoix et André Suarès (A. de Séipse) pour l’édition de ses Lettres d’un solitaire sur les maux du temps dont le tome I concernait Maurice Barrès et le second Jules Lemaitre. Bien entendu, ces brochures ou ces volumes ne prétendaient pas, à eux seuls, modifier la coloration très littéraire de ces grandes maisons d’édition, mais ils étaient plutôt le reflet des tensions qui se faisaient jour dans le champ littéraire.
Les éditeurs engagés
6En dehors d’Édouard Dentu, décédé en 1884 et d’ailleurs assagi à la fin de sa vie, au point qu’il ne restait que deux volumes dans la rubrique « ouvrages religieux et de politique antireligieuse » dans son catalogue en 1896, dont Le Testament d’un antisémite d’Édouard Drumont, paru en 1891, c’est Albert Savine qui aurait dû reprendre cet étendard et donner à la cause antisémite tout le retentissement qu’elle réclamait. Fondateur en 1890 d’une « Bibliothèque antisémitique » qui faisait suite à la collection dite « Question sémitique » lancée en 1887, le libraire avait publié Édouard Drumont pour La Fin d’un monde et Le Secret de Fourmies, Pontois pour Les Odeurs de Tunis, Auguste Rohling pour Le Juif selon le Talmud, Kimon pour La Politique israélite, Kalixt de Wolski pour La Russie juive et Auguste Chirac pour L’Agiotage sous la IIIe République, La Haute Banque et Les Révolutions. La plupart de ces œuvres cependant avaient été mises en vente avant 1893, date à laquelle Savine fut acculé à la faillite. Malgré la reprise de son fonds et le lancement de la « Bibliothèque cosmopolite » en 1894, il fut contraint de déposer son bilan au tribunal de commerce en novembre 1896, ce qui mit hors course le chef d’orchestre de l’antisémitisme.
7Réduite aux imprimeries des journaux amis, La Libre Parole, L’Intransigeant ou L’Écho de Paris puis L’Antijuif, ou à des officines de second ordre comme cette « Librairie antisémite » qui surgit en 1899 et fait vendre Les Juifs contre la France et Nos maîtres, La Tyrannie maçonnique d’Édouard Drumont ainsi que Les Gouvernants contre la nation d’Albert Monniot, la propagande par les livres bascula dans l’autre camp. Pierre-Victor Stock mit sa librairie au service de la Vérité et de la Justice et il publia près de cent cinquante livres ou brochures entre 1897 et 1900. Les frères Reinach, Bernard Lazare, Albert Réville, Paul Brulat, Paul Stapfer, Francis de Pressensé, Gabriel Monod, Georges Clemenceau et Jean Jaurès lui accordèrent volontiers articles ou livres afin de lutter contre le poison de l’antisémitisme que véhiculait la grande presse. Le Sifflet d’Ibels et Hermann-Paul répondit au Psst… !, l’Histoire d’un innocent, une image d’Épinal en seize vignettes, à l’Histoire d’un traître de même facture, et Le Fac-similé du diagramme de Bertillon à toutes les pseudo-preuves accumulées contre Alfred Dreyfus.
La rue et la littérature du trottoir
8Interrompre ici la revue des éditeurs pris dans les tourments de l’affaire Dreyfus, oublier ainsi les cinquante-deux placards du Musée des horreurs de Victor Lenepveu — des affiches de 65 x 50 cm9 — serait courir le risque de passer à côté de l’essentiel, la multiplication d’officines très véhémentes dans leur exaltation du nationalisme le plus intransigeant et qui privilégiaient les imprimés de petites dimensions. Dénommés « éphémères », ces documents empruntaient alors à la tradition des libelles et des pamphlets, des placards et des écrits séditieux la force brutale de leur argumentation. Des Mazarinades et de la Fronde, ils avaient retenu l’idée que la virulence du propos séduit toujours en période troublée et que l’attaque ad hominem, la dénonciation ou la désignation du bouc émissaire se révèle le plus souvent d’une efficacité redoutable10. De la Révolution française et de la guerre des gravures qui avait porté des coups très sévères à la monarchie, ils avaient choisi de retenir la verve gauloise et paillarde afin de contribuer à dégrader l’image de l’adversaire. Financés par les ligues et les mouvements nationalistes, puisant dans la presse quotidienne l’essentiel de leurs thèses, ils commentaient l’actualité en en soulignant à dessein les aspects les plus inquiétants.
9Brodant sur le thème du complot, de la trahison, de l’encerclement de la France, de sa décadence voulue par les forces obscures, le Juif substitut du Prussien honni pour le Psst… ! et leurs semblables11, ces chansons, faire-part humoristiques ou billets d’enterrement symboliques et autres placards ou affiches entendaient maintenir la pression sur la rue. Tirées à des dizaines, parfois des centaines de milliers d’exemplaires, donc sans aucune mesure avec leur homologue dreyfusarde, expédiées dans la plupart des régions grâce au chemin de fer et aux camelots des grandes villes, ces publications ont été la caractéristique principale de la période. Elles ont coloré la rue de sinistres lueurs, celles-là mêmes que Roger Martin du Gard tenta de reproduire dans Jean Barois. Dans La Vieille Dame des rues, Henri Ghéon a peint ce Napoléon Hayard que ses contemporains surnommèrent « l’empereur des camelots12 ». Encensé par les plus féroces antisémites de l’époque, d’Édouard Drumont au marquis de Morès, en passant par Jean Drault et Raphaël Viau, célébré par Bernanos dans La Grande Peur des bien-pensants comme une figure authentique du Vieux Paris13, il était surtout le produit de circonstances particulières qui avaient fourni à des aventuriers de son espèce l’occasion de transformer la gouaille et l’esprit rabelaisien de l’édition populaire en un outil de propagande nationaliste adapté à l’ère des foules.
10Puisque la presse était désormais plus lue que les livres, ce n’était plus avec les armes de Voltaire qu’il convenait de défendre Calas mais avec celles fournies par la modernité. Zola l’avait compris qui, après avoir songé jusqu’au 10 ou 11 janvier 1898 à faire paraître sa Lettre au Président de la République en brochure, la confia finalement à L’Aurore. Les 300 000 exemplaires répandus le 13 firent évidemment bien plus pour la cause que les 50 000 copies de l’opuscule que l’écrivain serait parvenu à diffuser dans le pays, en plusieurs semaines, s’il avait persévéré dans son premier mouvement. Octave Mirbeau ou Georges Clemenceau avaient également saisi le sens de ces évolutions et accordé aux quotidiens dans lesquels ils écrivaient la plupart de leurs textes de combat. Toutefois, plutôt minoritaires dans leur camp, ils avaient vu leurs ennemis privilégier en permanence la petite presse et l’édition populaire, ce qui leur permit de mobiliser les foules et de demeurer majoritaires dans l’opinion jusqu’au procès de Rennes.
La grande réserve de l’édition française
11D’autres éditeurs s’engagèrent à titre personnel, Honoré Champion et Adolphe Nourrit adhérant même à la Ligue de la Patrie française, tandis que Georges Charpentier et Fernand Nathan signaient des appels en faveur du capitaine Dreyfus, du colonel Picquart ou d’Émile Zola. Au-delà de ces prises de position dans l’arène publique, l’engagement n’alla pas jusqu’à mettre l’entreprise au service de la cause que l’on jugeait juste. Hormis Albert Savine et Pierre-Victor Stock, qui tous deux connurent de sérieux revers de fortune à cause de leur entrée dans la bataille14, les professionnels de la chose imprimée abandonnèrent aux journaux le soin de défendre leurs idées. De ce fait, la littérature du trottoir et la librairie du même nom s’emparèrent de l’espace demeuré libre, même si l’on a vu que les éditeurs grand public, Fayard, Flammarion et Juven, se prêtèrent à certaines formes d’engagement ou manifestèrent un soutien discret au camp qu’ils jugeaient le plus proche de leurs croyances. Ils le firent d’autant plus aisément que le Cercle de la Librairie, l’organisme professionnel, se gardait bien d’intervenir et que bon nombre d’éditeurs établis penchaient du côté des thèses nationalistes.
12S’il ne faut pas exagérer l’infinie prudence du champ de l’édition française au moment de l’affaire Dreyfus, on ne peut nier son penchant avéré pour l’ordre ni son respect des valeurs établies, l’armée, la nation, et son refus viscéral de toute forme de subversion des hiérarchies sociales. En ce sens, il est révélateur de noter que c’est dans « L’Appel à l’Union » publié dans le journal Le Temps, du 24 janvier au 9 février 1899, que l’on trouve le plus grand nombre de noms d’éditeurs. Rassemblés autour de la future décision de la Cour de cassation, et affirmant leur commun amour de la patrie et du droit, de l’armée et de la justice, ils entendaient se situer en dehors du champ d’attraction, tant de la Ligue de la Patrie française qui venait de voir le jour, que de celle des droits de l’Homme un peu plus ancienne15. Pour cet appel au calme et au retour de la raison, « à la conciliation et à l’apaisement » disait le texte, signèrent sans hésitation les éditeurs Félix Alcan, Paul Calmann Lévy, Victor Crémieux, Armand Colin, Max Leclerc, Henri Bourrelier, Le Corbellier et Léon Chailley, de même que Paul Joanne, le directeur des « Guides Joanne », cette mention explicite de son titre pouvant signifier l’accord discret de ses employeurs avec son geste.
13C’est donc sur un manifeste encourageant les Français à retrouver la voie du dialogue que se fit en fin de compte l’accord d’hommes venus de l’orléanisme — Paul Calmann Lévy — ou de la République — Armand Colin —, mais l’absence des chefs de file du Cercle de la Librairie — Louis Jules Hetzel, Georges Masson ou Paul Mame, de même que René Fouret et Armand Templier pour la librairie Hachette — prenait valeur d’exemple de leur refus de se laisser entraîner dans l’arène, fût-ce pour une cause noble et de portée universelle.
Notes de bas de page
1 Jean-Yves Mollier, « La bataille de l’imprimé », in Eric Cahm et Pierre Citti (dir.), « Les représentations de l’affaire Dreyfus dans la presse en France et à l’étrange », no spécial hors série de Littérature et Nation, revue d’histoire des représentations littéraires et artistiques, Tours, Université de Tours, 1997, p. 15-28.
2 Pierre Birnbaum, Le Moment antisémite : un tour de la France en 1898, Paris, Fayard, 1998.
3 Roger Martin du Gard, Jean Barois (1913), in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1955, t. 1, p. 401.
4 Publiée le 7 janvier 1898, elle avait connu une vente importante — 47 000 exemplaires —, mais sa concurrente ordurière eut deux tirages consécutifs de 200 000 exemplaires, soit une vente d’environ 400 000 copies ; voir Jean-Yves Mollier, Le Camelot et la rue : politique et démocratie au tournant des XIXe et XXe siècles, Paris, Fayard, 2004, p. 199-206.
5 Il est pour le moins étonnant que le nom de Napoléon Hayard ne soit même pas mentionné dans Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, Champion, 2005, car il appartint au boulangisme, à l’antipanamisme et à l’antidreyfusisme militant.
6 Willa Z. Silverman, The Notorious Life of Gyp : Rightwing Anarchist in fin-de-siècle France, New York, Oxford University Press, 1994, traduction française par Françoise Werner, Gyp, la dernière des Mirabeau, préface de Michel Winock, Paris, Perrin, 1998.
7 Cinq Semaines à Rennes, deux cents photographies de Gerschell, texte de Louis Rogès, Paris, Félix Juven, 1899.
8 Il est probable que les livraisons signées Esterhazy étaient partiellement réécrites dans les bureaux d’Arthème Fayard, peut-être par Michel Morphy ou d’autres collaborateurs habituels de l’éditeur.
9 On les trouvera reproduites dans Laurent Gervereau et Christophe Prochasson (dir.), L’Affaire Dreyfus et le tournant du siècle (1894-1910), Nanterre, BDIC, 1994, p. 91-96 ; voir aussi Jean-Yves Mollier, Le Camelot et la rue…, op. cit., p. 221-222.
10 Maurice Carrez et Jean-Yves Mollier (dir.), « Écrire pour convaincre : libelles et brochures, XVIe-XXe siècles », Cahiers d’histoire, revue d’histoire critique, no 90-91, 2003.
11 Jean-Yves Mollier, « Zola et la rue », Les Cahiers naturalistes, no 72, 1998, p. 78, pour le commentaire du dessin qui figure en page 2 du no 1 du Psst… ! et où l’on voit le baron Jacques de Reinach, Juif, lancer la boule « Zola » sur le jeu de quilles qui symbolise la France. La légende explicite fait dire au soldat prussien : « Allons, cher baron, encore celle-là… et la patrie est à nous », ce qui confirme le caractère très nettement antiprussien de l’antisémitisme de ces années qui suivirent la défaite de Sedan.
12 Henri Ghéon, La Vieille Dame des rues, 1899, rééd., Paris, Flammarion, 1994.
13 Georges Bernanos, La Grande Peur des bien-pensants (1931), Essais et Écrits de combat : 1, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1971, p. 248 et Jean-Yves Mollier, Le Camelot et la rue…, op. cit., p. 188.
14 Stock faillit disparaître après l’incendie de ses magasins consécutif à celui de la Comédie Française le 8 mars 1900 ; cf. Jean-Yves Mollier, « Un éditeur dreyfusard : Pierre-Victor Stock », op. cit.
15 Laurent Rollet, « Liste des signataires de l’Appel à l’union. Le Temps (24 janvier 1899-9 février 1899) », Bulletin de la Société internationale d’histoire de l’affaire Dreyfus, no 6, hiver 1998-1999, p. 1-20.
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