De l’Affaire de Bretagne à l’Affaire La Chalotais : cause célèbre et opinion publique (1764-1769)1
p. 249-274
Texte intégral
1Depuis plus de deux cents ans, Louis-René de Caradeuc de La Chalotais (1701-1785), avocat général (1730) puis procureur général (1752) du parlement de Rennes, pourfendeur des jésuites dans ses célèbres Comptes rendus (1762), auteur d’un Essai d’éducation nationale… (1763), ami des physiocrates et des philosophes, de Voltaire en particulier, incarne peu ou prou la défense des libertés bretonnes face aux tentatives centralisatrices ou absolutistes personnifiées alors par Emmanuel-Armand de Vignerod du Plessis de Richelieu, duc d’Aiguillon (1720-1788), nommé commandant de la province en 1753, en poste à Rennes jusqu’à sa démission survenue en août 1768. C’est sur cette opposition qu’est construite l’étude magistrale de Barthélemy Pocquet (1852-1926), trois épais volumes parus en 1900-1901 sous le titre générique, Le Pouvoir absolu et l’esprit provincial : le duc d’Aiguillon et La Chalotais2. Ce diptyque a continué de fonctionner par la suite. Dans son récent livre de souvenirs, Mona Ozouf raconte ainsi : « Ma sympathie [de jeune fille vivant dans les années 1930 à Plouha, dans le souvenir d’un père défenseur de la cause bretonne, précocement disparu] va […] aux frustes héros des “Bonnets rouges”, révoltés au nom de la “liberté armorique” contre les impôts prélevés par l’État royal au mépris des privilèges de la province. Ces privilèges, nous les nommons libertés, ou franchises bretonnes : ce sont elles qui, dans une affaire pourtant à peu près inintelligible, me rangent du côté de La Chalotais contre le duc d’Aiguillon3. »
2Le projet de cette contribution est de revenir sur les débuts de l’Affaire de Bretagne, sans se laisser aveugler par les interprétations ou les échos contemporains de ce long conflit politique, de cette importante bataille d’opinion(s). On montrera, à partir d’un dépouillement de près de 200 publications imprimées entre 1764 et 1769, comment, dans un dialogue subtil avec le « public », tout à la fois fiction discursive et réalité sociale effective4, l’Affaire de Bretagne finit par devenir l’Affaire La Chalotais, emprisonné en 1765 avant d’être exilé l’année suivante. On expliquera comment la « résistance bretonne » au pouvoir royal, au départ de nature fiscale et politique, finit par s’incarner dans le destin d’un homme, acteur et « martyr » d’une cause qui le dépasse. La situation demeure d’autant plus étonnante ou paradoxale que l’homme en question est un parquetier, un procureur général, donc en théorie un homme du roi.
Des premiers troubles au retour du parlement, 1764-1769
3Il s’agit ici de revenir sur un « événementiel aussi foisonnant que confus5 » et de donner quelques repères dans ce dédale complexe. Les origines de la crise bretonne ont peu de rapports avec le procureur général, arrêté en novembre 1765, plus de dix-huit mois après les premiers soubresauts du début de l’année 1764. La querelle est au départ d’ordre fiscal. La déclaration du 21 novembre 1763, qui crée deux nouveaux sols pour livre sur tous les droits perçus au profit du roi, des États ou des villes, corps et communautés pour une durée de huit ans, est envoyée au parlement de Bretagne à la mi-mars 17646. Elle met le feu aux poudres. Dans le sillage de ce qui a été entrepris à Grenoble, à Rouen ou à Toulouse7, le parlement de Rennes entame un bras de fer avec le pouvoir royal. Commencée en juin8, la querelle rebondit à la fin de l’année 1764. Elle se termine provisoirement en mai 1765. Le 22 de ce mois, 85 présidents et conseillers du parlement signent leur acte de démission. Ils sont 12 à refuser de le faire9. Les démis affirment n’avoir d’autre choix « que de remettre à Sa Majesté les titres des offices dont ils ne pourroient remplir les fonctions sans les plus grands inconvéniens pour le roi et les sujets, et sans établir un conflit dangereux entre l’autorité légale et l’autorité arbitraire10 ».
4La situation à l’été 1765 est chaotique. Une gravure insultante pour les conseillers non-démis circule à Rennes : c’est la fameuse gravure des Ifs, où sont entrelacés des J et des F, vite traduits par le mot « jean-f…11 ». Des billets insultants sont envoyés au comte de Saint-Florentin, secrétaire de la maison du roi, en charge de la Bretagne12. À Versailles, on soupçonne le procureur général La Chalotais, dont la cour se méfie depuis 176413.
5La réaction royale est tardive. Le « coup de majesté » date de novembre 1765. Dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, cinq magistrats du parlement de Bretagne sont arrêtés, dont les procureurs généraux Caradeuc, père et fils14. Trois conseillers d’État et douze maîtres des requêtes sont chargés de tenir le parlement. L’année 1766 est surtout marquée par le procès des magistrats arrêtés en novembre 1765, finalement exilés par décision royale en décembre 176615.
6Les deux années suivantes sont scandées par une série de péripéties dont il serait trop long de rapporter le détail. C’est le temps des affaires dans l’Affaire. Un long procès se tient à Rennes en 1767-1768. Il y est question d’assemblées illicites de jésuites et de prétendues tentatives d’empoisonnement à l’encontre du procureur général16. La justice a beaucoup de difficultés à se dépêtrer de ces affaires.
7Le calme provisoire ne revient qu’en 1769. L’ancien parlement de Rennes est finalement rappelé en juillet, un an après la démission du duc d’Aiguillon du commandement de la Bretagne17. Seuls les procureurs généraux, Caradeuc père et fils, ne sont pas autorisés à quitter Saintes, la ville où ils ont été exilés en 1766.
L’Affaire de Bretagne vue à travers les publications imprimées, ou la « mise en scène de l’opinion publique18 »
8Examinons d’abord le graphique suivant. Il détaille la répartition annuelle de quelque 195 publications imprimées relatives à l’Affaire de Bretagne, entre 1764 et 1769. En plein cœur du procès La Chalotais, l’année 1766 émerge nettement. Les textes les plus virulents paraissent en 1768. Les années 1764-1765 sont très marquées par les polémiques liées à l’agitation parlementaire. 1767 s’inscrit plutôt dans une phase de transition, marquée par la persistance des tensions, visibles notamment lors de la session des États tenus à Rennes. L’année 1769 signe un changement : on célèbre alors la réconciliation, avec le retour des magistrats rennais.

L’Affaire de Bretagne et les imprimés : état des lieux, 1764-1769
9De nombreuses publications imprimées sont des arrêts, édits, déclarations, lettres patentes, y compris des arrêts de condamnation de divers « libelles19 ». Les mémoires judiciaires, requêtes ou factums, représentent près de 15 % du corpus20. Les remontrances des cours supérieures – j’ai relevé 32 publications de ce type, au ton parfois très virulent – constituent l’une des catégories majeures de la base documentaire. Les parlements de Rennes, de Paris, de Rouen, de Besançon, de Bordeaux, de Dijon, de Grenoble, de Metz, de Toulouse sont concernés, tout comme la chambre des comptes de Nantes21. Si les textes polémiques sont minoritaires – j’en compte 19 pour les années 1766-1769, de format et d’ampleur très variables –, ils sont les plus fameux. L’étude qui suit s’appuie, exclusivement ou presque, sur ce dernier corpus22.
10Les premiers textes polémiques paraissent en 1766, en plein cœur de l’instruction du procès des procureurs généraux et de leurs collègues. De manière symptomatique, le Journal de ce qui s’est passé en Bretagne…, opuscule condamné par un arrêt du parlement de Rennes le 20 mars 1766, brosse un vaste tableau des troubles, remontant à la déclaration du 21 novembre 1763, « première source des malheurs » de la province23. L’arrestation des magistrats n’y occupe qu’une modeste place. Ce n’est qu’avec la parution des Mémoires de M. de La Chalotais que l’Affaire de Bretagne prend une tournure plus particulière, plus personnelle. Le soustitre de la première livraison est révélateur. Le procureur général explique sa volonté de « former un mémoire », avant de poursuivre : « S’il [ce texte] peut tomber entre les mains de quelque honnête citoyen, je le prie de le faire passer au roi, s’il est possible, et même de le rendre public pour ma justification et celle de mon fils24. » On le voit, le recours au roi, traditionnel dans le fonctionnement de la monarchie d’Ancien Régime, est ici dépassé par l’appel au « public25 ». Au fil du texte, celui-ci est associé au « peuple », ou qualifié de « généreux26 ». « C’est la voix publique que je réclame », « c’est au public, dont je révère les suffrages, que je soumets ma façon de penser et de vivre », dit l’auteur, avant d’ajouter qu’il faut croire « la renommée et la voix publique, qui est ordinairement celle de Dieu27 », revenant ainsi à l’origine théologico-politique du terme28. L’adjectif « publique » n’est jamais associé au substantif « opinion » dans les Mémoires. Ce dernier terme prend toujours le sens péjoratif de la rumeur : « La vie et l’honneur des hommes sont des objets trop précieux et trop importans pour être abandonnés à de vains raisonnemens, ou à des opinions variables », écrit ainsi le procureur général29. En réalité, l’expression « opinion publique » demeure d’usage très rare. À considérer cette fois l’ensemble du corpus documentaire, elle figure uniquement dans un récit justificatif, la Lettre de M. de La Gâcherie…, parue en 1768 : « La justice permet-elle que le moindre citoyen soit ainsi dévoué à flotter toute sa vie dans l’opinion publique, entre le crime et l’innocence ? », demande ce magistrat rennais, arrêté en novembre 1765 avec les procureurs généraux30. C’est la tension entre les termes (« opinion » et « publique ») qui frappe ici, le rapprochement des deux formant un véritable oxymoron. Le premier mot, « traditionnellement rapporté à l’ordre psychologique de l’expression de la subjectivité individuelle », contraste avec le second, « qui renvoie quant à lui à l’ordre social de l’intérêt général, de la volonté collective et de la cohésion des membres de la communauté31 ».
11Les Mémoires de M. de La Chalotais sont d’une lecture malaisée, tant les propos s’y bousculent. Ils valent surtout pour la virulence qui s’y exprime. Les deux premiers textes constituent un vigoureux pamphlet, où l’Esprit des lois de Montesquieu (1748) est cité à plusieurs reprises32. Le procureur général justifie sa conduite, dénonçant la procédure instruite contre lui, fruit de plusieurs « cabales33 ». Il y voit notamment la main du clergé, surtout celle des jésuites. Dans le deuxième mémoire, le duc d’Aiguillon apparaît clairement comme le « principal délateur, il a fait entrer M. de Saint-Florentin dans sa querelle, et on a compromis l’autorité du roi34 ». Le ton du Troisième mémoire est encore plus vif. Le magistrat multiplie les charges contre ses adversaires, réels ou supposés, achevant le scénario d’un vaste complot dont il aurait été la victime :
« Au reste, toutes les inculpations que j’avance, les faits que j’allègue contre M. de S. Florentin et M. d’Aiguillon, ne sont point des accusations récriminatoires pour détourner celles qui m’auroient été intentées. Ce sont des accusations qui les détruisent. Si elles sont vraies, les autres sont nécessairement fausses. Je le répète encore : je n’accuse pas nommément M. de S. Florentin d’avoir fait faire les billets anonymes. Mais je l’accuse de me les avoir faussement, méchamment et persévéremment [sic] attribués, d’être le fauteur du faux et le receleur du faussaire35. »
12Au-delà d’une structure passablement complexe, la force des Mémoires est de réduire l’Affaire de Bretagne à une conspiration fomentée contre le procureur général par un ensemble de forces conservatrices. La Chalotais n’a d’ailleurs de cesse de rappeler son combat contre les jésuites en 1761-1762. C’est cet épisode de sa vie qui expliquerait un tel déchaînement de « passions, [de] vengeances et [de] haines36 ».
13Entre 1766 et 1769, les textes les plus polémiques embrassent tantôt l’ensemble des troubles bretons, tantôt un ou plusieurs aspects particuliers, le plus souvent liés au procureur général, nourrissant à chaque fois un dialogue avec le « public ». À la première catégorie appartiennent le Journal de ce qui s’est passé…, le Journal des événemens…, ou encore De l’Affaire générale de Bretagne37. Le Journal des événemens… constitue une relation chronologique d’une rare précision, décrivant au jour le jour la crise bretonne entre mai 1765 et septembre 1766. Le récit joue sur l’intertextualité, signalant la parution de divers imprimés qui ont alimenté la polémique. Référence est souvent faite au « public38 ». Ainsi, l’auteur indique que les conseillers et les maîtres de requêtes qui tiennent le parlement de Bretagne en 1765 ne sont accueillis « ni du public, ni des particuliers39 ». Le plus souvent, il s’agit de dire que tel ou tel ouvrage, paru à Paris ou à Rennes, a fait une « heureuse sensation dans le public40 ». Le texte intitulé De l’Affaire générale de Bretagne…, paru à la fin 1767, qui revient longuement sur la session des États provinciaux ouverte le 29 décembre 1766, fait d’emblée de cette dernière institution une « assemblée nationale, […] l’organe de la voix publique aux pieds du trône41 ».
14Paru quelques mois plus tard, le Procès instruit… relate toute l’histoire du procès diligenté contre les magistrats arrêtés en novembre 1765, jusqu’aux débuts de l’année 1767. Il s’agit pour l’essentiel d’un recueil de pièces de procédure, auxquelles l’auteur a joint une reproduction de la gravure dite des Ifs et de prétendus fac-similés des fameux billets anonymes. Le sens du texte est donné par de très nombreuses et très copieuses notes42 et par un « discours préliminaire » qui, en appelant au « public », s’attaque aux chefs de la « conjuration » ourdie contre M. de La Chalotais et ses collègues :
« La procédure que l’on donne au public présente l’exemple le plus terrible de ce que peut inspirer la haine, autoriser le crédit, fomenter l’intrigue, se permettre le pouvoir en des mains infidèles. Une administration barbare excite la réclamation de magistrats sensibles et éclairés, ils cherchent les moyens de dévoiler les désordres, et de s’en procurer les preuves. Dès ce moment, leur auteur [le duc d’Aiguillon], plein de vengeance, médite la consommation des maux. Sur ses dénonciations calomnieuses, les principaux membres du parlement sont choisis pour être remis en ses mains, et sacrifiés à son ressentiment. Il ose faire intervenir le prince comme accusateur, et lui-même se présente comme dépositaire de ses ordres, exécuteur de ses volontés. Sous son commandement, tout plie43. »
15Le « public » est vu comme un précieux allié. L’auteur le clame :
« Le cri pénétrant des innocens s’est fait entendre du fond des cachots, et a ému la Bretagne et toute la France. Un moment plus tard, l’iniquité étoit consommée, la vengeance alloit s’abreuver du sang de ses infortunées victimes. Mais ce cri puissant, aidé par l’émotion publique, a déconcerté les accusateurs44. »
16La publication des pièces du procès de 1766 est un prélude au « lever du soleil de la justice ». Rendre « publique » une instruction secrète, c’est donner une dimension universelle à une affaire dont l’auteur se plaît à imaginer la diffusion, aux débuts de sa préface :
« La Providence s’intéresse pour l’innocence opprimée, et veut la punition des coupables. La manifestation de leurs noires trames est le premier châtiment qu’elle permet. Bientôt, l’Europe indignée demandera publiquement vengeance de leurs forfaits45. »
17La Procédure de Bretagne, texte paru en 1769, fonctionne un peu sur le même schéma que le Procès instruit… Il s’agit également d’un recueil documentaire46. Y sont publiées la plupart des pièces du procès relatif aux « assemblées illicites » des jésuites à Rennes et à une tentative supposée d’« empoisonnement » à l’encontre de M. de La Chalotais. Ces pièces sont reliées par des remarques ou des « notes envenimées qui ont pour but de prouver la réalité de la tentative criminelle ». L’opuscule se termine par douze tableaux synoptiques « qui résument, en placards disposés avec un grand art typographique, les différents chefs d’accusation et les phases successives de la procédure47 ». Une fois encore, le « discours préliminaire » donne le ton. L’auteur s’appuie d’abord sur la publicité de l’affaire des assemblées et du prétendu empoisonnement. « L’Europe entière », dit-il, s’est indignée de voir
« un vil amas de proscrits [les jésuites] s’élever contre un sénat auguste [le parlement de Rennes], conjurer la perte de ses membres les plus illustres, attaquer à la fois leur vie et leur honneur, attaquer l’État même, entraîner dans son parti des citoyens de tous les ordres, et braver à la face de la nation la majesté royale par des assemblées illicites, enfin un commandant de province [le duc d’Aiguillon], tour à tour l’esclave et le protecteur de ces rebelles, les servir de son crédit et se servir de leurs intrigues48 ».
18La procédure, telle qu’elle paraît dans ce volume, constitue la « preuve » de ces « événemens sinistres », dont le « juge » n’est autre que « le public ». Les notes n’ont théoriquement « pour objet que le récit, l’ordre et l’enchaînement des faits, qui se sont passés sous le cours de l’instruction49 ». On voit bien ici comment fonctionne l’articulation entre publication et public, ce dernier apparaissant comme un tribunal, une figure instrumentalisée, savamment mise en scène50. L’ouvrage, entièrement construit sur des dépositions qui s’appuient sur des rumeurs51, se termine d’ailleurs par un vibrant appel : « Public équitable, pour qui cette collection est faite, mettez ces deux partis [ceux qui dénoncent les assemblées et ceux qui les récusent] dans la balance, et décidez qui doit l’emporter52… »
19C’est sans doute l’auteur des Lettres d’un gentilhomme breton… qui sait le mieux construire le rapport au « public ». La Deuxième lettre… regrette ainsi la parution de la première, dans un jeu rhétorique aussi classique qu’efficace : « L’indiscret qui a publié cette lettre a fait quelques corrections dans une seconde édition, mais il n’a pas tout corrigé », affirme l’auteur dans l’ante-scriptum53, avant d’ajouter :
« La publicité de ma première lettre a rendu notre bailliage [soit le nouveau parlement de Rennes] furieux, il a tout mis en œuvre pour en découvrir l’auteur et ses complices. Ne pouvant y parvenir, peu s’en est manqué qu’il n’ait immolé à sa vengeance des victimes très innocentes54. »
20Au total, les écrits polémiques émanant du camp chalotiste fabriquent un public « génereux » ou « équitable », qu’il faut parfois « détromper » pour que triomphe la « vérité55 ». Parfois, à la référence au « public » se substitue l’appel à la « nation56 ». Parmi les textes étudiés ici, seul un opuscule est favorable au camp du duc d’Aiguillon et du pouvoir royal. Les Entretiens sur l’assemblée des États de Bretagne…, parus en 1768, constituent un dialogue entre plusieurs personnages des trois ordres composant les États provinciaux tenus à Rennes entre le 29 décembre 1766 et le 23 mai 1767. La forme adoptée apparaît finalement très largement inadaptée à la bataille d’opinions qui fait rage. Le « public » n’y est d’ailleurs pas directement interpellé57.
Retour au réel ? Quelle publicité pour l’Affaire de Bretagne ?
21Il demeure difficile d’évaluer les effets de l’Affaire de Bretagne et de ses diverses péripéties auprès des élites et de l’« opinion populaire58 ». On peut d’abord examiner plus en détail la collection d’imprimés relatifs aux troubles bretons. L’état des exemplaires connus dans les collections publiques françaises donne une première indication, aussi faible et aussi problématique soit-elle59.
22Les correspondances ou les mémoires du temps forment un autre matériau de choix pour apprécier la publicité de l’Affaire. On prendra ici un seul exemple, celui du Journal du libraire parisien Siméon-Prosper Hardy (1729-1806). Ce texte, bien connu et très souvent cité par les historiens, constitue un regard quotidien naviguant « entre perception et mémoire », « un journal d’événements » tout autant qu’« un journal d’expériences », « fait de la circulation généralisée de l’information orale et écrite60 ». Entre janvier 1764 et août 1769, il est possible d’identifier, grâce aux intertitres61, 846 « cellules textuelles62 ». Le tableau suivant détaille la répartition annuelle et le poids qu’y prend l’Affaire de Bretagne.
Années | Nb. de dates mentionnées | Nb. de « cellules textuelles » | Nb. de « cellules textuelles » concernant l’Affaire de Bretagne | % |
1764 | 24 | 29 | 0 | 0 |
1765 | 94 | 116 | 9 | 7,76 |
1766 | 113 | 142 | 64 | 45,07 |
1767 | 123 | 170 | 16 | 9,41 |
1768 | 137 | 206 | 15 | 7,28 |
Années | Nb. de dates mentionnées | Nb. de « cellules textuelles » | Nb. de « cellules textuelles » concernant l’Affaire de Bretagne | % |
1769 (janv.-août) | 105 | 183 | 16 | 8,74 |
Total | 596 | 846 | 120 | 14,18 |
Le Journal de Siméon-Prosper Hardy et l’Affaire de Bretagne, janvier 1764-août 1769
23Le nombre de références approche les 15 % pour l’ensemble des années mentionnées. En 1766, près de la moitié des « événements » mentionnés dans le Journal traite de l’Affaire de Bretagne et de ses développements, ce qui paraît considérable63. L’analyse du détail des informations données permet néanmoins de nuancer les choses. 66 références, soit 55 % du total, concernent l’attitude du parlement de Paris, très fortement mobilisé par les troubles bretons à partir de septembre 1765 et jusqu’au premier semestre 1767. En 1766 précisément, ce pourcentage dépasse les 80 %. S’appuyant sur un réseau d’informateurs dont on connaît finalement peu de choses64, Siméon-Prosper Hardy transcrit d’ailleurs plusieurs décisions de l’institution parisienne. L’Affaire de Bretagne est vue comme un épisode majeur de l’opposition entre le monde parlementaire et le pouvoir royal. Le Journal est particulièrement prolixe au début de 1766, au moment où la tension est maximale. La fameuse séance de la Flagellation, qui voit Louis XV affirmer la puissance royale devant les magistrats du parlement de Paris le 3 mars 1766, en constitue le moment décisif65.

Autour des « cellules textuelles » du Journal de Siméon-Prosper Hardy : le parlement de Paris et la question bretonne, septembre 1765-août 1767.
Sur cette ligne chronologique, chaque point indique un « événement » du Journal de Siméon-Prosper Hardy, événement traitant de l’Affaire de Bretagne et dont l’acteur principal est le parlement de Paris.
24Les autres « événements » mentionnés dans le Journal concernent le parlement de Rennes (18 références, soit 15 % du total) ou les diverses sessions des États de Bretagne tenues entre 1766 et 1769 (14 occurrences, plus de 11,5 %). 9 « nouvelles » sur 120 (7,5 %) évoquent la diffusion des imprimés relatifs à l’Affaire de Bretagne. Le 11 décembre 1766, Siméon-Prosper Hardy apprend ainsi l’arrestation de la veuve Amaulry, libraire, « pour avoir distribué des exemplaires » du Journal de ce qui s’est passé en Bretagne…66. En décembre 1768, c’est le sieur Ormansay, colporteur, qui est mis à la Bastille « pour l’impression et distribution » du Procès instruit extraordinairement contre MM. de Caradeuc67… Hardy rend compte de divers « mémoires imprimés répandus dans le public pour la justification des membres [du] parlement [de Rennes] accusés et exilés », notamment l’Exposé justificatif pour les procureurs généraux68. Surtout, il signale la parution de la première Lettre d’un gentilhomme breton…, semblant croire « qu’on avoit entrepris deux différentes fois d’attenter à la vie de ces Messieurs [de Caradeuc] par le poison69 ».
25Au total, le Journal de Siméon-Prosper Hardy montre bien les échos rencontrés par le conflit breton. Si le parlement de Paris constitue l’origine principale des « événements » rapportés par le diariste, d’autres sources sont mentionnées. Très vite, « les troubles excités dans la province de Bretagne70 » deviennent « l’affaire des démissions du parlement de Bretagne71 » puis « l’Affaire de Bretagne72 ». À la fin de l’année 1766, la personnalisation est de rigueur. Hardy évoque ainsi « la malheureuse affaire de MM. de La Chalotais73 ». L’expression est encore répétée en juin 176874. En 1769, la complexité apparaît cependant telle que l’usage du pluriel se justifie : le Journal revient sur le nécessaire « arrangement des affaires de cette malheureuse province [la Bretagne]75 ».
26Le regard de Siméon-Prosper Hardy mériterait d’être confronté à d’autres, par exemple celui de l’auteur des Mémoires secrets…, bien moins informé sur la question des débats parlementaires mais beaucoup plus concerné par la diffusion des brochures imprimées relatives à l’Affaire de Bretagne76. À travers ce témoignage, on comprend toutefois comment, malgré le maintien de son exil à l’été 1769, le procureur général La Chalotais a gagné la bataille de l’opinion, au terme de la première phase d’un long conflit entre Louis XV et les institutions provinciales, États et parlement.
27Telle qu’elle se livre à travers les imprimés, l’expression du pouvoir royal et de ses partisans reste, la plupart du temps, cantonnée à des textes d’ordre normatif, condamnant tel ou tel « libelle » ou réaffirmant les principes d’une monarchie sacrée et indivisible, avec pour point d’orgue la Séance de la Flagellation, le 3 mars 1766. Les défenseurs du procureur général se montrent bien plus efficaces. Ils produisent une série de textes polémiques dont on a vu les échos. Les remontrances des cours souveraines, tout particulièrement celles des parlements de Rouen et de Paris au ton souvent vif, ainsi que des mémoires judiciaires et autres factums participent également à la construction médiatique de l’Affaire de Bretagne.
28Ces textes, qui s’expriment parfois au nom de la « nation », mettent en scène un « public », véritable tribunal, fiction qui n’a d’autre but que celui de justifier un point de vue. Cela constitue une arme redoutable dans le combat des idées. Le « public » n’est pourtant pas seulement une métaphore littéraire. Pour apprécier les méandres et les contours sociaux de cette « opinion », l’historien doit mobiliser cette fois un nombre considérable de documents, imprimés et manuscrits, bien au-delà des quelques exemples présentés ici. C’est à cette tâche qu’il faut désormais s’atteler.
Annexe
ANNEXES. Annexe no 1 : Textes pamphlétaires, polémiques ou satiriques liés à l’Affaire de Bretagne et publiés entre 1766 et 1769
No | Titre (exemplaires conservés dans les coll. publiques fr.) | Pagination |
1766 | Journal de ce qui s’est passe en Bretagne, depuis l’envoi de la declaration du roi du 21 novembre 1763, jusqu’au 13 novembre 1765, S.l., 1766 (6) | [2] 91 p. |
2 | Journal des événemens qui ont suivi l’acte de démissions des officiers du parlement de Bretagne, souscrit le 22 mai 1765, S.l., 1766 (29) | [2] 84, [2] 72 p. |
3 | Lettre de M. *** à M. de Calonne, maître des requêtes, au sujet d’un mémoire qu’il a présenté au roi contre celui de M. de La Chalotais, procureur général au parlement de Bretagne, S.l.n.d. [1766 ?] (12) | [2] 6 p. |
4 | Lettre de M. de La Chalotais à M. le comte de Saint-Florentin, S.l.n.d. [1766] [2 éditions] (33) | [2] 22 [2] ou [2] 32 p. |
5 | Mémoires de Monsieur de La Chalotais, procureur général au parlement de Bretagne. [Je suis dans les fers, je trouve le moyen de former un mémoire, je l’abandonne à la Providence ; s’il peut tomber entre les mains de quelque honnête citoyen, je le prie de le faire passer au roi, s’il est possible, et même de le rendre public pour ma justification et celle de mon fils], S.l.n.d. [1766, titre de la 1ère édition] [5 éditions] (44) | 80 p. ; [1] 79 p. ; [2] 140 p. ; [2] 142 p. |
6 | Tableau chronologique des lettres de cachet distribuées et des actes violents de pouvoir absolu, exécutés en Bretagne depuis la signature de l’acte des démissions des officiers du parlement, du 22 mai 1765, S.l.n.d. [1766] (24) | 7 ou 8 p. |
7 | Tableau des assemblées secrettes et fréquentes des jésuites et leurs affi liés à Rennes, S.l.n.d. [1766] [2 éditions] (10) | 4 p. |
1767 | De l’Affaire générale de Bretagne, S.l., 1767 (22) | [2] 139 p. |
9 | Liste de nos seigneurs de parlement [de Bretagne], commençant à la Saint Martin 1767, jusqu’à Pâques 1768. [Imprimée à Rennes] chez François Vatar, imprimeur du roi et du parlement, S.l.n.d. [1767 ?] (14) | 18 p. |
10 | Troisième mémoire de Monsieur de La Chalotais, procureur général au parlement de Bretagne, S.l.n.d. [1767 ?] (25) | 71 p. |
1768 | Entretiens sur l’assemblée des États de Bretagne de 1766, S.l.n.d. [1768] (16) | 77 p. |
12 | Lettre d’un gentilhomme breton à un noble espagnol, où l’on découvre les vrais auteurs des troubles et des autres maux qui affligent la Bretagne, S.l.n.d. [1768, titre de la 1ère édition] [2 éditions] (24) | 84 p. ; 110 p. |
13 | Deuxième lettre d’un gentilhomme breton à un noble espagnol, où l’on continue l’exposé des prévarications commises par le prétendu parlement de Rennes, dans le procès criminel commencé le 29 mai 1767, à l’occasion de l’imprimé qui a pour titre, Tableau des assemblées clandestines des jésuites et de leurs affiliés à Rennes, et jugé définitivement par l’arrêt du 5 mai 1768, S.l., 1768 (16) | [12] 211 p. |
14 | Lettres écrites par M. le duc d’Aiguillon, depuis sa destitution du commandement en Bretagne, S.l.n.d. [1768] (17) | 12 p. |
15 | Procès instruit extraordinairement contre Messieurs de Caradeuc de La Chalotais et de Caradeuc, procureurs généraux, Charette de La Gâcherie, Picquet de Montreuil, Euzenou de Kersalaun, Du Bourgblanc, Charette de La Colinière, conseillers au parlement de Bretagne, le marquis Du Poulpry, lieutenant général des armées du roi, de Bégasson, chevalier, seigneur de La Lardais, Robert de La Bélangerais, etc., etc., S.l., 1768, 3 volumes [titre du 1er volume] (36) | [20] 392 p. ; [8] 532 p. ; [2] 298 p. |
16 | Réponse instructive à l’extrait de la lettre de Rennes du 18 mai 1768, S.l.n.d. [1768] (12) | 68 p. |
17 | Représentations du parlement de Bretagne au roi, arrêtées le 16 novembre 1768 (13) | 21 p. |
1769 | Troisième lettre d’un gentilhomme breton à un noble espagnol, où l’on rend compte de quelques arrêts rendus par le prétendu parlement de Bretagne, non moins iniques que celui du 5 mai au sujet des assemblées clandestines de jésuites et leurs de leurs affiliés, etc., avec un exposé fidèle des différens actes de cette compagnie pour obtenir du roi le rappel de l’universalité de ses membres et pour s’y opposer, S.l., 1768 (14) | [2] 120 p. |
19 | Procédure de Bretagne, S.l., 1769 (14) | [4] 204 et 71 p. |
Sources : pour le détail, voir Luc Daireaux, « Le Feu de la rébellion », op. cit., passim.
Annexe no 2 : L’Affaire de Bretagne dans le Journal de Siméon-Prosper Hardy, janvier 1765-août 1769
No | Date | « Événement » rapporté | Acteur ou objet concerné |
1 | 18/03/65 | « Réponse du roi au parlement de Rennes mandé à Versailles relativement aux troubles excités dans la province de Bretagne à la tenue des derniers États » (p. 80-81). | Plt. de Rennes |
2 | 20/03/65 | « Autre réponse du roi à tout le parlement de Rennes mandé à Versailles » (p. 82). | Plt. de Rennes |
3 | 06/04/65 | « Arrêté du parlement de Rennes fait à neuf heures du soir, toutes les chambres assemblées » (p. 83-84). | Plt. de Rennes |
4 | 10/04/65 | « Lettre adressée au roi par le parlement de Rennes et jointe à l’arrêté du 6 du même mois » (p. 84) | Plt. de Rennes |
5 | 18/11/65 | « Nouvelles reçues de ce qui s’étoit passé en Bretagne relativement aux démissions données par les membres du parlement de cette province » (p. 113-114). | Plt. de Rennes |
6 | 22/11/65 | « Extrait de la Gazette de France concernant l’affaire des démissions du parlement de Bretagne » (p. 114-115). | Plt. de Rennes |
7 | 02/12/65 | « Jour fixé par le roi pour la réception des remontrances du parlement de Paris sur l’état de celui de Bretagne » (p. 116). | Plt. de Paris |
8 | 08/12/65 | « Réponse du roi aux remontrances du parlement de Paris sur l’Affaire de Bretagne » (p. 117). | Plt. de Paris |
9 | 14/12/65 | « Députation du parlement relative à l’Affaire de Bretagne, contremandée à cause de l’état critique du dauphin » (p. 119). | Plt. de Paris |
10 | 17/01/66 | « Arrêté du parlement, chambres assemblées, concernant la réponse que le roi avoit promis de faire à ses remontrances sur l’Affaire de Bretagne » (p. 123). | Plt. de Paris |
02/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; réponse du roi aux remontrances relatives à l’Affaire de Bretagne, parti pris sur cette réponse » (p. 124). | Plt. de Paris | |
12 | 07/02/66 | « Extrait de la Gazette de France, article de Rennes » (p. 124-125). | Plt. de Rennes |
13 | 11/02/66 | « Assemblée extraordinaire des chambres du parlement, quoique ce fût le mardi gras ; protestations faites contre tout ce que pourroit tenter ou entreprendre contre les membres accusés du parlement de Rennes la commission nommée pour les juger » (p. 125-127). | Plt. de Paris |
14 | 13/02/66 | « Réponse du roi au parlement relative à l’Affaire de Bretagne » (p. 127). | Plt. de Paris |
15 | 14/02/66 | « Compte rendu au parlement de la réponse du roi par le premier président ; parti pris en conséquence » (p. 127). | Plt. de Paris |
16 | 19/02/66 | « Nouvelles représentations arrêtées par le parlement, chambres assemblées, pour l’Affaire de Bretagne » (p. 128). | Plt. de Paris |
17 | 20/02/66 | « Les gens du roi chargés de porter à Choisy les nouvelles représentations lues dans l’assemblée des chambres concernant l’Affaire de Bretagne ; réponse qui leur est faite de la part du roi » (p. 128). | Plt. de Paris |
18 | 23/02/66 | « Lettre clause remise aux gens du roi pour le parlement relativement à l’Affaire de Bretagne » (p. 130). | Plt. de Paris |
19 | 25/02/66 | « Parti pris par le parlement, chambres assemblées, sur la lettre clause présentée par les gens du roi » (p. 130). | Plt. de Paris |
20 | 26/02/66 | « Assemblée des chambres du parlement concernant l’Affaire de Bretagne ; avis très fort contre le rapporteur et le procureur général de la commission » (p. 131). | Plt. de Paris |
21 | 27/02/66 | « Notification faite aux gens du roi par les chambres assemblées sur ce qu’ils ne s’étoient point trouvés au parcquet pour donner leurs conclusions dont on avoit besoin dans l’Affaire de Bretagne » (p. 131). | Plt. de Paris |
22 | 27/02/66 | « Le premier président reçoit des ordres de porter le lendemain à Versailles les protestations faites par le parlement contre les entreprises de la commission nommée pour l’Affaire de Bretagne » (p. 131-132). | Plt. de Paris |
23 | 28/02/66 | « Nouvelles reçues par des lettres particulières concernant l’Affaire de Bretagne » (p. 132). | Plt. de Rennes |
24 | 01/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement pour l’Affaire de Bretagne ; réponse du roi touchant les protestations » (p. 133). | Plt. de Paris |
25 | 02/03/66 | « Arrêt du Conseil d’État du roi, qui casse et annulle l’arrêté du parlement de Paris en forme de protestations contre tout ce que pourroit entreprendre la commission nommée dans l’Affaire de Bretagne » (p. 133-134). | Plt. de Paris |
26 | 03/03/66 | « Le roi vient inopinément de Versailles à Paris, et prend séance au parlement avec ses ministres, les princes et les pairs ; ce qui se passe dans cette séance ; longue réponse du roi longtems attendue aux remontrances de son parlement par rapport à l’Affaire de Bretagne » (p. 134-138). | Plt. de Paris |
27 | 04/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement sur les affaires de Bretagne » (p. 138). | Plt. de Paris |
28 | 04/03/66 | « Le roi reçoit une députation du parlement de Rouen qu’il avoit mandée et ses remontrances ; réponses que Sa Majesté y fait » (p. 138). | Plt. de Rouen |
29 | 06/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; arrêté que le roi sera supplié de recevoir tout son parlement en corps ; arrêté pris par les restes du parlement de Bretagne contre celui de Paris dénoncé par un de MM. » (p. 139). | Plt. de Paris |
30 | 07/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; les gens du roi chargés de porter à Sa Majesté les objets de leurs demandes relativement à sa dernière réponse » (p. 139). | Plt. de Paris |
31 | 07/03/66 | « Extrait de la Gazette de France concernant ce qui s’étoit passé tant à l’égard du parlement de Paris qu’à l’égard de celui de Rouen » (p. 139). | Plt. de Paris et plt. de Rouen |
32 | 08/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; compte que rendent les gens du roi sur la députation agréée par Sa Majesté ; arrêté pris en conséquence » (p. 140). | Plt. de Paris |
33 | 10/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; réponse faite par le roi à la députation communiquée ; commissaires nommés, etc. » (p. 140). | Plt. de Paris |
34 | 19/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement, arrêté pris sur le rapport des commissaires nommés pour examiner la dernière réponse du roi » (p. 141-142). | Plt. de Paris |
35 | 20/03/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; autre arrêté pris concernant la dernière réponse du roi relativement aux affaires de Bretagne » (p. 143-145). | Plt. de Paris |
36 | 26/03/66 | « Expédition d’un huissier de la chaîne chez le sieur Lebreton, greffier de la chambre de la Tournelle du parlement » (p. 145-146). | Plt. de Paris |
37 | 06/04/66 | « Le premier président mandé à Versailles avec deux présidents à mortier ; réponse du roi sur un enlèvement de minuttes relatives à l’Affaire de Bretagne fait en vertu d’un arrêt de son Conseil » (p. 147-148) | Plt. de Paris |
38 | 08/04/166 | « Compte que rend le premier président au parlement, toutes les chambres assemblées » (p. 148). | Plt. de Paris |
39 | 11/04/66 | « Assemblée des chambres du parlement et représentations arrêtées sur l’enlèvement des minuttes » (p. 148). | Plt. de Paris |
40 | 11/04/66 | « Nouvelles de Rennes concernant le parlement » (p. 148-149). | Plt. de Rennes |
41 | 13/04/66 | « Réponse du roi aux représentations de son parlement de Paris sur l’arrêt du Conseil du 22 mars » (p. 150) | Plt. de Paris |
42 | 14/04/66 | « Assemblée des chambres du parlement, compte rendu de la réponse du roi par le premier président ; commissaires nommés » (p. 150). | Plt. de Paris |
43 | 18/04/66 | « Nouvelles remontrances arrêtées par le parlement, chambres assemblées, sur le dernier enlèvement de minuttes, et sur celui de 1751 » (p. 151). | Plt. de Paris |
44 | 05/05/66 | « Commission nommée par le roi pour examiner toutes les procédures faites tant en la ville de Saint-Malo qu’en celle de Rennes contre les membres accusés et prisonniers du parlement de Bretagne » (p. 153). | Plt. de Rennes |
45 | 24/07/66 | « Assemblée des chambres du parlement, au sujet de nouvelles lettres pattentes données contre les magistrats accusés du parlement de Bretagne ; commissaires nommés pour travailler sur le champ à des représentations ; arrêté rédigé en conséquence et contenant les différents objets de ces représentations » (p. 170-175). | Plt. de Paris |
46 | 26/07/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; les gens du roi chargés de sçavoir le lieu où Sa Majesté voudroit recevoir la députation pour les susdites représentations » (p. 175-176). | Plt. de Paris |
47 | 28/07/66 | « Assemblée des chambres du parlement, réponse que rendent les gens du roi de la part de Sa Majesté » (p. 176). | Plt. de Paris |
48 | 01/08/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; compte que rend le premier président de la réponse du roi aux représentations » (p. 176). | Plt. de Paris |
49 | 05/08/66 | « Assemblée des chambres du parlement, dans laquelle on arrête d’itératives remontrances au roi pour l’Affaire de Bretagne » (p. 176). | Plt. de Paris |
50 | 08/08/66 | Assemblée des chambres du parlement ; les gens du roi chargés de sçavoir le lieu où Sa Majesté voudroit recevoir la députation et les itératives remontrances de son parlement » (p. 176). | Plt. de Paris |
51 | 11/08/66 | « Assemblée des chambres du parlement, les gens du roi y rendent compte de la réponse de Sa Majesté » (p. 177). | Plt. de Paris |
52 | 18/08/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; point de réponse définitive aux itératives remontrances concernant l’Affaire de Bretagne » (p. 177). | Plt. de Paris |
53 | 22/08/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; les gens du roi chargés de solliciter la réponse de Sa Majesté » (p. 177). | Plt. de Paris |
54 | 01/09/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; […] réponse aux itératives remontrances concernant l’Affaire de Bretagne renvoyée fort loin » (p. 178). | Plt. de Paris |
55 | 17/10/66 | « Extrait de la Gazette de France concernant le sieur de Calonne nommé à l’intendance de Metz » (p. 181). | Nouvelles diverses |
56 | 17/11/66 | « Conseil tenu à Versailles sur l’Affaire de MM. de La Chalotais et autres membres accusés du parlement de Bretagne ; avis différents sur le parti qu’il convenoit de prendre » (p. 184). | Nouvelles diverses |
57 | 22/11/66 | Grand Conseil tenu à Versailles par continuation pour l’Affaire de MM. de La Chalotais, etc. ; arrêt résultant de ce Conseil ; MM. de La Chalotais et autres membres accusés du parlement de Bretagne amenés en conséquence au château de la Bastille » (p. 185-186). | Nouvelles diverses |
58 | 26/11/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; l’arrêt du Conseil nouvellement rendu dans l’Affaire de Bretagne dénoncé ; commissaires nommés » (p. 186). | Plt. de Paris |
59 | 28/11/66 | « Assemblées des chambres du parlement ; objets de remontrances arrêtés et fixés ; lettres circulaires adressées à tous les conseillers absents » (p. 187). | Plt. de Paris |
60 | 04/12/66 | « Assemblées des chambres du parlement ; on y lit les remontrances arrêtées sur l’arrêt du Conseil rendu dans l’Affaire de Bretagne ; les gens du roi chargés de sçavoir le lieu où Sa Majesté jugeroit à propos de les recevoir » (p. 187). | Plt. de Paris |
61 | 05/12/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; les gens du roi y notifient les intentions de Sa Majesté par rapport aux nouvelles remontrances sur l’Affaire de Bretagne » (p. 188). | Plt. de Paris |
62 | 09/12/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; compte rendu par le premier président de ce qui s’étoit passé la veille à Versailles en portant les remontrances » (p. 188-189). | Plt. de Paris |
63 | 11/12/66 | « La veuve Amaulry, libraire, et autres personnes arrêtées pour avoir distribué des exemplaires du Journal de Bretagne, et conduites à la Bastille » (p. 189). | Imprimés |
64 | 11/12/66 | « Ce qu’on apprend concernant les membres du parlement de Bretagne transférés dans les prisons du château de la Bastille » (p. 189). | Nouvelles diverses |
65 | 12/12/66 | « Extrait de la Gazette de France concernant le duc d’Aiguillon » (p. 189). | États de Bretagne |
66 | 13/12/66 | « Nouvelles concernant la demoiselle de La Chalotais, son père et son frère détenus au château de la Bastille » (p. 189-190). | Nouvelles diverses |
67 | 15/12/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; réponse du roi aux remontrances qui lui avoient été adressées sur l’arrêt du Conseil rendu dans l’Affaire de Bretagne ; parti pris en conséquence de cette réponse » (p. 190). | Plt. de Paris |
68 | 17/12/66 | « Le parlement se rend à Versailles en corps de cour, mandé par le roi ; ce que lui dit Sa Majesté » (p. 191). | Plt. de Paris |
69 | 18/12/66 | « Assemblée des chambres du parlement sur ce qui s’étoit passé la veille à Versailles ; commissaires nommés pour travailler à de nouvelles représentations » (p. 192). | Plt. de Paris |
70 | 19/12/66 | « Assemblée des chambres du parlement ; on y fait lecture des nouvelles représentations ; les gens du roi chargés de sçavoir le lieu où Sa Majesté jugeroit à propos de les recevoir » (p. 192). | Plt. de Paris |
71 | 20/12/66 | Assemblée des chambres du parlement y rendent compte de leur mission » (p. 193). | Plt. de Paris |
72 | 22/12/66 | « Le parlement se rend à Versailles en corps de cour, mandé par le roi ; réponse de Sa Majesté concernant l’Affaire de Bretagne ; parti singulier pris en définitif par le Conseil sur cette affaire » (p. 193-194). | Plt. de Paris |
73 | 30/12/66 | Assemblée des chambres du parlement ; parti pris sur la réponse du roi du 22 » (p. 194). | Plt. de Paris |
74 | 20/01/67 | Assemblée des chambres du parlement par continuation pour l’affaire de MM. de La Chalotais ; résultat de cette assemblée » (p. 200). | Plt. de Paris |
75 | 23/01/67 | « Compte rendu par les gens du roi de la réponse de Sa Majesté à l’arrêté portant représentations sur l’exil de MM. de La Chalotais ; commissaires nommés sur cette réponse » (p. 201). | Plt. de Paris |
76 | 26/01/67 | « La veuve Amaulry sort de la Bastille » (p. 201). | Imprimés |
77 | 27/01/67 | « Assemblées des chambres du parlement […] » (p. 201-202). | Plt. de Paris |
78 | 30/01/67 | « Assemblée des chambres du parlement […] » (p. 202-203). | Plt. de Paris |
79 | 12/02/67 | « Mort de la demoiselle de La Chalotais, fille du procureur général du parlement de Bretagne ; son inhumation » (p. 206-207). | Nouvelles diverses |
80 | 20/02/67 | « Assemblée des chambres du parlement ; dernière réponse du roi relative à l’exil de MM. de La Chalotais enregistrée ; arrêté pris par rapport à l’état où se trouvoit le parlement de Bretagne » (p. 208). | Plt. de Paris |
81 | 25/02/67 | « Mort de la dame de La Colinière et du sieur comte de Kerguesec ; leur inhumation » (p. 209). | Nouvelles diverses |
82 | 17/03/67 | Assemblée des chambres du parlement ; nouvelles remontrances arrêtées en faveur du parlement de Bretagne et de MM. de La Chalotais […] » (p. 212). | Plt. de Paris |
83 | 12/04/67 | « Les gens du roi vont à Versailles pour les nouvelles remontrances du parlement sur l’exil de MM. de La Chalotais » (p. 219). | Plt. de Paris |
84 | 12/05/67 | « Mémoires imprimés répandus dans le public pour la justification des membres de ce parlement [de Bretagne] accusés et exilés » (p. 229-230). | Imprimés |
85 | 12/05/67 | « Assemblée des chambres du parlement ; le premier président rend compte d’un voyage fait à Versailles relativement à l’Affaire de Bretagne » (p. 229). | Plt. de Paris |
86 | 17/05/67 | « Arrêt du Conseil contre MM. de La Chalotais et autres membres accusés du parlement de Bretagne » (p. 231). | Imprimés |
87 | 29/05/67 | « Rupture des États de Bretagne, sans avoir rien conclu » (p. 233-234). | États de Bretagne |
88 | 01/06/67 | « Assemblée des chambres du parlement ; réponse du roi faite à Marly, concernant l’Affaire de Bretagne ; commissaires nommés » (p. 234). | Plt. de Paris |
89 | 12/11/67 | « Il est question de M. Ogier, conseiller d’État, pour aller tenir les États de Bretagne » (p. 253). | États de Bretagne |
90 | 08/02/68 | « Le sieur Ogier, conseiller d’État, part pour se rendre aux États de Bretagne » (p. 272). | États de Bretagne |
91 | 08/03/68 | « Les États de Bretagne demandent de faire au roi des représentations ; Sa Majesté leur répond favorablement » (p. 279). | États de Bretagne |
92 | 14/03/68 | « Projets de conciliation dont s’occupent les États de Bretagne » (p. 280). | États de Bretagne |
93 | 08/04/68 | « Le sieur Ogier, conseiller d’État, de retour des États de Bretagne ; compte qu’il rend au roi de tout ce qui s’y étoit passé ; petit détail à ce sujet » (p. 287-288). | États de Bretagne et imprimés |
94 | 18/04/68 | « Assemblée des chambres du parlement ; compte que rend le premier président de la réponse du roi à des remontrances de cette compagnie sur différents objets » (p. 293-294). | Plt. de Paris |
95 | 02/05/68 | « Nouvelles de Rennes concernant le sieur Audoart » (p. 300). | Nouvelles diverses |
96 | 05/06/68 | « Nouvelles de Rennes concernant la Lettre d’un gentilhomme breton à un noble espagnol » (p. 308). | Imprimés |
97 | 05/06/68 | Nouvelles d’une émotion populaire en la ville de Saint-Brieux » (p. 308). | Nouvelles diverses |
98 | 16/09/68 | « Le duc de Duras nommé commandant en Bretagne au lieu et place du duc d’Aiguillon » (p. 339). | Duc de Duras |
99 | Nouvelles concernant le parlement de Bretagne » (p. 369). | Plt. de Rennes | |
100 | 16/12/68 | « Nouvelles de la détention du sieur Ormansay, colporteur de livres, mis depuis peu à la Bastille, pour l’impression et distribution du Procès de MM. de La Chalotais et autres membres accusés du parlement de Bretagne, 3 vol. in-12° » (p. 382). | Imprimés |
101 | 23/12/68 | « Arrêt du Conseil contre l’édition du Procès de MM. de La Chalotais » (p. 383). | Imprimés |
102 | 29/12/68 | « Nouvelles de Bretagne concernant les opérations du duc de Duras, nouveau commandant, aux États de cette province » (p. 388). | États de Bretagne |
103 | 30/12/68 | « Lettre du comte de Saint-Florentin, adressée le 26 du même mois au duc de Duras, qui tenoit les États de Bretagne » (p. 389). | États de Bretagne |
104 | 30/12/68 | « Parti pris par le parlement de Paris pour procureur l’arrangement des affaires de cette province [la Bretagne] » (p. 389). | Plt. de Paris |
105 | 02/01/69 | « Délibération prise par les États de Bretagne assemblés à St-Brieux ; arrêtés desdits États ; lettre des États au roi » (p. 391-393). | États de Bretagne |
106 | 19/01/69 | « Nouvelles des États de Bretagne, qui se tenoient à Saint-Brieux ; discours du duc de Duras auxdits États ; lettres du roi au duc de Duras et aux États ; autre lettre du roi à l’ordre de la noblesse, etc. » (p. 404-406). | États de Bretagne |
107 | 28/01/69 | Nouvelles de Saint-Brieux concernant les désagréments qu’avoit eu[s] l’évêque de Rennes aux États » (p. 411-412). | États de Bretagne |
108 | 31/01/69 | « Bruits concernant une requête du duc d’Aiguillon au roi » (p. 415). | Duc d’Aiguillon |
109 | 06/02/69 | Nouvelles de représentations adressées au roi par les restes du parlement de Bretagne, pour demander le rappel de l’universalité des membres de ce parlement » (p. 417). | Plt. de Rennes |
110 | 13/02/69 | « On est instruit que le duc d’Aiguillon avoit retiré la requête qu’il avoit présentée au Conseil » (p. 419). | Duc d’Aiguillon |
111 | 20/02/69 | « Nouvelles de Saint-Brieux concernant une lettre du comte de Saint-Florentin adressée aux États, sur la demande qu’ils avoient faite du rétablissement des magistrats démis » (p. 423). | États de Bretagne |
112 | 10/03/69 | Le duc de Duras arrive à Paris après la clôture des États de Bretagne ; ce qui se répand dans le public à son arrivée » (p. 435). | États de Bretagne |
113 | 19/04/69 | « Nouvelles concernant l’arrangement des affaires de Bretagne » (p. 446). | Nouvelles diverses |
114 | 02/07/69 | « Nouvelles de Bretagne concernant le rétablissement projetté du parlement de cette province » (p. 483-484). | Plt. de Rennes |
115 | 10/07/69 | « Le duc de Duras part pour Rennes, chargé de mettre à exécution un nouveau plan d’arrangemens pour les affaires du parlement » (p. 487). | Plt. de Rennes |
116 | 21/07/69 | « Nouvelles du rétablissement du parlement de Bretagne, à l’exception des procureurs généraux » (p. 490-491). | Plt. de Rennes |
117 | 21/07/69 | « Arrêt de l’enregistrement de l’édit de rétablissement ; lettres de ce parlement au roi, au chancelier et au parlement de Paris ; lettre de la chambre des comptes de Bretagne au roi sur le rétablissement du parlement » (p. 491-494). | Plt. de Rennes |
118 | 09/08/69 | « Différentes circonstances du rétablissement du parlement de Bretagne, extraites de plusieurs lettres arrivées de Rennes » (p. 501-502). | Plt. de Rennes |
119 | 14/08/69 | « Le nommé Ormansay élargi des prisons du château de la Bastille » (p. 505). | Imprimés |
120 | 19/08/69 | « Bruits concernant des lettres patentes qu’on disoit avoir été adressées par le roi au parlement de Bretagne, par rapport à MM. de La Chalotais et autres membres accusés de ce parlement » (p. 506-507). | Plt. de Rennes |
Plt. = parlement.
Source : les pages mentionnées renvoient à l’édition suivante, Daniel Roche et Pascal Bastien (dir.), Siméon-Prosper Hardy. Mes loisirs, ou journal d’événemens, op. cit.
Notes de bas de page
1 Cette communication se situe dans le prolongement d’un travail réalisé dans le cadre de l’Agence nationale de la Recherche, au Centre de recherches historiques de l’Ouest, sous la direction de Laurent Bourquin, Philippe Hamon et Gauthier Aubert. Les résultats de cette recherche sont parus récemment : voir mon livre, « Le Feu de la rébellion » ? Les imprimés de l’Affaire de Bretagne, Paris, Honoré Champion, « Les Dix-huitièmes siècles, 158 », 2011.
2 Cf. Barthélemy Pocquet, Le Pouvoir absolu et l’esprit provincial : le duc d’Aiguillon et La Chalotais, tome 1er, La démission du parlement ; tome 2, Le procès ; tome 3, La réhabilitation, Paris, Librairie académique Perrin et cie, 1900-1901.
3 Mona Ozouf, Composition française. Retour sur une enfance bretonne, Paris, Gallimard, 2009, p. 85-86. Plouha se trouve dans l’actuel département des Côtes-d’Armor. La révolte des « Bonnets rouges » date de 1675.
4 Je fais allusion ici à deux publications majeures, respectivement Keith Michael Baker, Au tribunal de l’opinion. Essais sur l’imaginaire politique au XVIIIe siècle, Paris, Payot, 1993 [éd. orig. 1990], et Jürgen Habermas, L’Espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris, Payot, 1978 [éd. orig. 1962]. On peut lire aussi les pages stimulantes de Laurence Kaufmann, « Entre fiction et réalité : l’opinion publique dans la France du XVIIIe siècle », in Javier Fernández Sebastián et Joëlle Chassin (dir.), L’Avènement de l’opinion publique, Europe et Amérique, XVIIIe-XIXe siècles, Paris, L’Harmattan, 2004, p. 91-107.
5 La formule est d’Olivier Chaline, « La rumeur de Rennes : les “assemblées secrètes et fréquentes des ci-devant soi-disant jésuites”, 1766-1768 », in Hugues Daussy et Frédérique Pitou (dir.), Hommes de loi et politique (XVIe-XVIIIe siècles), Rennes, pur, 2007, p. 105-123, ici p. 106.
6 Voir la Déclaration du roi concernant la liquidation et le remboursement des dettes de l’État. Donnée à Versailles, le 21 novembre 1763, registrée en parlement le 5 juin 1764, Rennes, Guillaume Vatar, 1764. On peut lire aussi les explications de Marcel Marion, La Bretagne et le duc d’Aiguillon, 1753-1770, Paris, librairie Fontémoing, 1898, p. 224.
7 Antonella Alimento, Réformes fiscales et crises politiques dans la France de Louis XV : de la taille tarifée au cadastre général, Bruxelles et alii, Peter Lang, « Économie et histoire, 3 », 2008, p. 173 et suivantes [éd. orig. 1995].
8 Le 7 juin 1764, la déclaration du 21 novembre précédent est enregistrée avec des réserves qui suscitent la colère du gouvernement de Louis XV. Voir Barthélemy Pocquet, Le Pouvoir absolu et l’esprit provincial, op. cit., tome 1er, p. 332 et suivantes.
9 Sur les 85 conseillers mentionnés ci-dessus, seuls 70 sont présents. Les autres signent par procuration : ibid., p. 515-517.
10 Voir l’Acte de démission du parlement de Bretagne, du 22 mai 1765, S.l.n.d., ici p. 9. Cette publication rarissime est conservée à la Bibliothèque municipale de Nantes [désormais BM Nantes], 48453.
11 La Liste des présidents et conseillers à la grecque du parlement de Bretagne, commencée le 22 mai 1765 est notamment conservée aux Archives nationales, BB30 7.
12 Voici le texte de ces billets : « Tu es j. f. autant que les 12 j. f. magistras qui ont échapé à la déroutte généralle. Raporte cecy à Louis pour qu’ils conunce donc nos affaire, et puis écris en son non mais sans son son su belle épîtres au 12 j. f. magistra », et « Dis à ton maître que malgré lui nous chasserons les 12 j. et toy aussi ».
13 Cf. le Journal de Pierre-Étienne Bourgeois de Boynes, alors conseiller d’État : Marion F. Godfroy (éd.), Pierre-Étienne Bourgeois de Boynes. Journal inédit, 1765-1766. Suivi du Mémoire remis par le duc de Choiseul au roi Louis XV, 1765, Paris, Honoré Champion, « Bibliothèque des correspondances, mémoires et journaux, 47 », 2008, p. 194-195, à la date du 9 juillet 1765.
14 C’est en décembre 1763 qu’Anne-Jacques-Raoul de Caradeuc (1728-1794) est nommé procureur général au parlement de Rennes avec concurrence et survivance au profit de son père.
15 À ce sujet, on peut lire le Procès instruit extraordinairement contre Messieurs de Caradeuc de La Chalotais et de Caradeuc, procureurs généraux, Charette de La Gâcherie, Picquet de Montreuil, Euzenou de Kersalaun, Du Bourgblanc, Charette de La Colinière, conseillers au parlement de Bretagne, le marquis Du Poulpry, lieutenant général des armées du roi, de Bégasson, chevalier, seigneur de La Lardais, Robert de La Bélangerais, etc., etc., S. l., 1768, 3 volumes.
16 Voir la Procédure de Bretagne, S. l., 1769, 2 parties reliées, ainsi qu’Olivier Chaline, art. cit.
17 À ce sujet, cf. le Recueil de pièces, actes, lettres et discours de félicitation, à l’occasion du rappel de l’universalité des membres du parlement de Bretagne, au 15 juillet 1769, S. l., 1770.
18 Voir Nicolas Veysman, Mise en scène de l’opinion publique dans la littérature des Lumières, Paris, Honoré Champion, « Les Dix-huitièmes siècles, 83 », 2004.
19 On peut lire les réflexions de Pascal Bastien, L’Exécution publique à Paris au XVIIIe siècle. Une histoire des rituels judiciaires, Seyssel, Champ Vallon, « Époques », 2006, p. 17-32, qui s’intéresse à la circulation des arrêts criminels, « distribués dans l’espace urbain par les libraires et les colporteurs de la ville » (p. 25).
20 Ce chiffre n’est pas étonnant. On sait l’importance des factums dans le retentissement de certaines affaires sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Sur ce sujet, il faut se reporter au beau livre de Sarah Maza, Vies privées, affaires publiques. Les causes célèbres de la France prérévolutionnaire, Paris, Fayard, 1997 [éd. orig. 1993].
21 Voir Luc Daireaux, « Le Feu de la rébellion », op. cit.
22 Pour le détail, cf. l’annexe no 1. Précisons que les libelles et les pamphlets, textes brefs et virulents au sens strict, sont peu nombreux. Voir Christian Jouhaud, « Les libelles en France dans le premier XVIIe siècle : lecteurs, auteurs, commanditaires », XVIIe siècle, tome 49, no 195, avril-juin 1997, p. 203-217.
23 Journal de ce qui s’est passé en Bretagne, depuis l’envoi de la déclaration du roi du 21 novembre 1763, jusqu’au 13 novembre 1765, S. l., 1766, p. 2.
24 La première édition des Mémoires de Monsieur de La Chalotais, procureur général au parlement de Bretagne. [Je suis dans les fers, je trouve le moyen de former un mémoire, je l’abandonne à la Providence ; s’il peut tomber entre les mains de quelque honnête citoyen, je le prie de le faire passer au roi, s’il est possible, et même de le rendre public pour ma justification et celle de mon fils], S. l. n. d., 80 pages, paraît vraisemblablement en juin 1766. Cet opuscule comprend le « premier » et le « second » mémoire, datés de la citadelle-prison de Saint-Malo, les 15 janvier et 17 février 1766, écrits « avec une plume faite d’un cure-dent, et de l’encre faite avec de la suie de cheminée, du vinaigre et du sucre, sur des papiers d’enveloppe de sucre et de chocolat ». D’autres éditions de ce texte paraissent cette même année. La plus complète, de 140 pages, qui comprend deux lettres au roi et au comte de Saint-Florentin, est notamment conservée à la BM Nantes, 7363. Le Troisième mémoire de Monsieur de La Chalotais, procureur général au parlement de Bretagne, S. l. n. d., est vraisemblablement publié aux tous débuts de 1767. Voir Luc Daireaux, « Le Feu de la rébellion », op. cit., notices no 91 et no 129.
25 Je m’appuie ici sur les travaux d’Élisabeth Claverie, notamment son article, « Procès, affaire, cause : Voltaire et l’innovation critique », Politix. Revue des sciences sociales du politique, tome 7, no 26, 1994, p. 76-85.
26 Mémoires de Monsieur de La Chalotais, op. cit., S. l., 1766, édition de 140 pages, ici p. 9 et 12.
27 Ibid., respectivement p. 17, 34 et 87.
28 Laurence Kaufmann, « Entre fiction et réalité… »,, art. cit., p. 98, rappelle que « la notion de public bénéficie […] d’une tout autre connotation [que celle d’opinion], puisque son origine théologicopolitique tend à lui conférer la dignité ontologique d’un corps mystique dont l’unité sacrée serait symbolisée par le souverain ».
29 Troisième mémoire, op. cit., p. 42.
30 Lettre de M. Charette de La Gascherie, conseiller au parlement de Bretagne, au roi, S. l. n. d. [1768], p. 5.
31 Laurence Kaufmann, « L’opinion publique : oxymoron ou pléonasme ? », Réseaux, no 117, 2003/1, p. 257-288, ici p. 259. Voir aussi Mona Ozouf, « Le concept d’opinion publique au XVIIIe siècle », Sociologie de la communication, volume 1, 1997/1, p. 349-365, ici p. 351 [article paru précédemment en 1987 et en 1989].
32 Sur les « cadres de [la] pensée » de Louis-René de Caradeuc, il faut lire Alain J. Lemaître, « La Chalotais, procureur général du roi : une biographie intellectuelle », dans Alain J. Lemaître et Odile Kammerer (dir.), Le Pouvoir règlementaire : dimension doctrinale, pratiques et sources, XVe et XVIIIe siècles. Actes du colloque de Mulhouse, 11 et 12 octobre 2002, Rennes, Pur, « L’Univers des normes », 2005, p. 241-255.
33 Mémoires de Monsieur de La Chalotais, op. cit., S. l., 1766, édition de 140 pages, ici p. 23.
34 Ibid., p. 80. Le comte de Saint-Florentin est l’oncle du duc d’Aiguillon.
35 Troisième mémoire, op. cit., p. 60.
36 Mémoires de Monsieur de La Chalotais, op. cit., S. l., 1766, édition de 140 pages, ici p. 4.
37 Je renvoie une nouvelle fois à l’annexe no 1.
38 Voir le Journal des événemens qui ont suivi l’acte de démissions des officiers du parlement de Bretagne, souscrit le 22 mai 1765, S. l., 1766, p. 17, 93, 119, 127, 146.
39 Ibid., p. 93. Sur le rapport critique entre public et particuliers, voir Hélène Merlin, « Paroles publiques et figures du public en France dans la première partie du XVIIe siècle », Politix. Revue des sciences sociales du politique, tome 7, no 26, 1994, p. 51-66, et Public et Littérature au XVIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 1994. Du même auteur, on peut lire « Figures du public au XVIIIe siècle : le travail du passé », Dix-huitième siècle, no 23, 1991, p. 345-356.
40 Journal des événemens, op. cit., p. 127.
41 De l’Affaire générale de Bretagne, S.l., 1767, p. 3.
42 Dans le premier volume, les appels de notes prennent d’autant plus d’importance qu’ils apparaissent sous forme d’une série de lettres doublées puis triplées, etc.
43 Voir le Procès instruit extraordinairement contre Messieurs de Caradeuc de La Chalotais et de Caradeuc, op. cit., tome 1er, p. 11-12.
44 Ibid., p. 14-15.
45 Ibid., p. 3-4.
46 Sur les recueils qui articulent parties narratives et collection de pièces et de discours, on peut lire les stimulantes réflexions, appliquées il est vrai à un tout autre contexte, de Cécile Huchard, D’encre et de sang. Simon Goulart et la Saint-Barthélemy, Paris, Honoré Champion, « Bibliothèque littéraire de la Renaissance, lxix », 2007, p. 165.
47 Barthélemy Pocquet, Le Pouvoir absolu et l’esprit provincial, op. cit., tome 3, p. 240.
48 Procédure de Bretagne, op. cit., 1re partie, p. 5.
49 Ibid.
50 Je reprends ici les expressions et les thèmes développés par Keith Michael Baker, Au tribunal de l’opinion, op. cit., et par Nicolas Veysman, Mise en scène, op. cit. Mona Ozouf, art. cit., p. 355, indique que, dans les divers ouvrages qu’elle a consultés, « la description de l’opinion publique reste incertaine. […] C’est que les textes se préoccupent moins d’apporter une information que d’utiliser le concept à des fins polémiques : le descriptif s’efface devant le normatif ».
51 L’expression « bruit public » est très souvent utilisée dans la Procédure de Bretagne, op. cit.
52 Ibid., 2e partie, p. 71.
53 Deuxième lettre d’un gentilhomme breton à un noble espagnol, où l’on continue l’exposé des prévarications commises par le prétendu parlement de Rennes, dans le procès criminel commencé le 29 mai 1767, à l’occasion de l’imprimé qui a pour titre, Tableau des assemblées clandestines des jésuites et de leurs affiliés à Rennes, et jugé définitivement par l’arrêt du 5 mai 1768, S. l., 1768, p. iii.
54 Ibid., p. 14.
55 Cf. la Liste de nos seigneurs de parlement [de Bretagne], commençant à la Saint Martin 1767, jusqu’à Pâques 1768. [Imprimée à Rennes] chez François Vatar, imprimeur du roi et du parlement, S. l. n. d. [1767 ?], p. 5.
56 C’est surtout net dans les remontrances et les lettres des parlements qui s’expriment sur l’Affaire de Bretagne. Le 24 février 1766, les magistrats de Rouen osent ainsi évoquer le « serment [que Louis XV a fait] à la nation en prenant la couronne » : Très humbles, très respectueuses et itératives représentations, que présentent au roi, notre très honoré et souverain seigneur les gens tenans sa cour de parlement séant à Rouen, sur l’état actuel des classes du parlement séantes à Rennes et à Pau. Du 24 février mil sept cens soixantesix. Précédées d’une lettre de M. Bertin, ministre et secrétaire d’État, au même parlement, du 15 février 1766, S. l. n. d., p. 4. Ce texte est devenu très rare ; on peut le consulter à la Bibliothèque nationale de France [désormais BNF], LB38 1566 (2, no 13). Sur les remontrances des parlements, dans lesquelles « la nation [commence] à apparaître comme ayant une existence indépendante du roi », on peut lire Matthew Levinger, « La rhétorique protestataire du parlement de Rouen (1753-1763) », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 45e année, no 3, mai-juin 1990, p. 590-613, ici p. 610.
57 Entretiens sur l’assemblée des États de Bretagne de 1766, S. l. n. d. [1768]. Ce dialogue, plutôt courtois, oppose quatre personnages : « M. le comte de…, M. l’abbé de…, M. le chevalier de…, M. le maire de la ville de… ».
58 Sur ce sujet, voir Arlette Farge, Dire et mal dire. L’opinion publique au XVIIIe siècle, Paris, Seuil, « La librairie du XXe siècle », 1992.
59 Pour les textes polémiques, voir l’annexe no 1. Pour le reste, Luc Daireaux, « Le Feu de la rébellion », op. cit., passim. Les divers Mémoires de Monsieur de La Chalotais constituent le texte le plus référencé dans les collections publiques françaises, avec 69 mentions. On sait pourtant que 800 exemplaires de ces mêmes textes, alors imprimés aux deux-tiers, sont saisis à Saint-Malo, chez le libraire Louis-Philippe-Claude Hovius, dans la nuit du 16 au 17 avril 1767 : cf. Lucien Sarazin, « Un “chalotiste” malouin : l’imprimeur-libraire Hovius », Annales de la Société historique et archéologique de l’arrondissement de Saint-Malo, 1911, p. 77-124, ici p. 94-95.
60 Voir Daniel Roche et Pascal Bastien (dir. éd.), Siméon-Prosper Hardy. Mes loisirs, ou journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance (1753-1789), tome 1er (1753-1770), Québec, Presses de l’Université Laval, « Les collections de la République des lettres », 2008, introduction, ici p. 21-23. Si on doit saluer cette édition du ms. fr. 6680 de la BNF, on peut regretter la faiblesse de l’appareil critique. Allusions et références de l’auteur ne sont presque jamais explicitées.
61 Les deux parties du ms. fr. 6680 sont accompagnées d’une « table générale des événemens », intégrés comme titres dans l’édition utilisée ici.
62 Je reprends, à regret, ce vocabulaire employé notamment par Christophe Cave et Suzanne Cornand, dans l’introduction générale de l’édition des Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des Lettres en France, depuis 1762 jusqu’à nos jours, Paris, Honoré Champion, « L’Âge des Lumières, 47 », 2009, tome 1er, Années 1762-1765, p. xxviii-xxix. Je renvoie ici à l’annexe no 2.
63 Sur l’importance de l’année 1766, voir le graphique ci-dessous, ainsi que l’analyse de la correspondance de Voltaire au sujet de l’Affaire de Bretagne (16 lettres entre 1764 et 1769, dont 14 en 1766), par Audrey Deshais, Les Imprimés de l’Affaire de Bretagne (1770-1774), mémoire de master 1 sous la direction de G. Aubert, Université de Rennes 2, 2009, p. 101 et passim. Rappelons également que les exécutions de Thomas-Arthur de Lally-Tollendal et de François-Jean Lefebvre de La Barre datent des 9 mai et 1er juillet 1766.
64 Daniel Roche et Pascal Bastien (dir. éd.), Siméon-Prosper Hardy, op. cit., p. 8-9.
65 Ibid., notamment p. 133-140. Sur cet épisode, on peut lire notamment Michel Antoine, « Le discours de la Flagellation (3 mars 1766) », dans Recueil de travaux offert à M. Clovis Brunel, membre de l’Institut, directeur honoraire de l’École des chartes par ses amis, collègues et élèves, Paris, Société de l’École des chartes, « Mémoires et documents publiés par la Société de l’École des chartes, xii », 1955, tome 1er, p. 33-37, et Daniel Teysseire, « Un modèle autoritaire : le discours de “la Flagellation” », Mots, no 43, juin 1995, p. 118-127.
66 Daniel Roche et Pascal Bastien (dir. éd.), Siméon-Prosper Hardy, op. cit., p. 189. Conduite à la Bastille, la veuve Amaulry en sort assez vite : ibid., p. 201, à la date du 26 janvier 1767.
67 Ibid., p. 382, 16 décembre 1768. Le sieur Ormansay est « élargi » en août 1769, ibid., p. 505.
68 Ibid., p. 229. Voir l’Exposé justificatif pour le sieur Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, procureur général en concurrence et survivance au parlement de Bretagne, et le sieur Anne-Jacques-Raoul de Caradeuc, procureur général au même parlement, Paris, P.-G. Simon, 1767.
69 Daniel Roche et Pascal Bastien (dir. éd.), Siméon-Prosper Hardy, op. cit., p. 288, 8 avril 1768. Cf. aussi, ibid., p. 308, 5 juin 1768.
70 Ibid., p. 80, 18 mars 1765.
71 Ibid., p. 114, 22 novembre 1765.
72 Ibid., p. 117, 8 décembre 1765.
73 Ibid., p. 181, 17 octobre 1766.
74 Ibid., p. 308, 5 juin 1768.
75 Ibid., p. 446, 9 avril 1769.
76 Cf. Christophe Cave et Suzanne Cornand (dir.), Mémoires secrets, op. cit., et Luc Daireaux, « Le Feu de la rébellion », op. cit., passim.
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