Secret, publics et jugements politiques : la conversion de Wolfgang-Guillaume de Palatinat-Neubourg (1613-1614)
p. 79-94
Texte intégral
1Le 25 mai 1614 eut lieu dans l’église Saint-Lambert de Düsseldorf un événement spectaculaire. Au vu de toute sa cour, le pieux prince luthérien Wolfgang-Guillaume de Palatinat-Neubourg (1578-1653) se convertit solennellement au catholicisme. À la Fête-Dieu, il processionna tête nue, avec un cierge ; peu après, un nonce lui donna un coffret de reliques et la bénédiction pontificale, puis lui adressa une admonestation à faire preuve de constance1. La fête menaça de déclencher une guerre.
2Fils du comte Philippe Louis de Palatinat-Neubourg et d’Anna, une fille du duc Guillaume V de Juliers [Jülich]-Clèves [Kleve]-Berg, Wolfgang-Guillaume avait en 1609, à la mort sans descendance du comte dément Guillaume V, reçu en héritage les duchés rhénans de Juliers et Berg, autour de leur capitale Düsseldorf (sise dans le duché de Berg). Le territoire de Juliers, sur la rive gauche du Rhin, était riche. Grenier à blé du bas Rhin, carrefour entre la France et les Pays-Bas et sur la route des Flandres, il comptait, vers 1600, 175 000 à 180 000 habitants, soit environ 50 habitants au km2. Sur le territoire complexe de Berg, moins favorisé par la nature, s’étaient développés une petite industrie et un commerce du fer2. Les ambitions de Wolfgang-Guillaume allaient toutefois bien au-delà. Son oncle Jean-Guillaume, le dernier descendant masculin de la dynastie, avait été duc de Juliers-Clèves-Berg et comte de la Mark et de Ravensberg, des territoires situés à proximité. Or leur héritage était disputé par quatre autres prétendants, tous liés à la famille ducale de Juliers et Clèves. À l’été 1609, on avait conclu que ces territoires seraient gérés en commun par Wolfgang-Guillaume de Palatinat-Neubourg et Jean-Sigismond de Brandebourg. Bien que tous deux de confession luthérienne, ces deux princes ne purent jamais s’entendre. Bien plus, chacun ne cessa d’essayer de tirer à lui les possessions en jeu. La zizanie fut d’autant plus forte que l’empereur, lié au margrave Charles de Burgau, l’un des prétendants perdants, refusa de cautionner l’accord. Des tractations en vue d’un mariage entre Wolfgang-Guillaume de Palatinat-Neubourg et Anna-Sophie, la fille du prince-électeur de Brandebourg tournèrent court. En quête d’une autre alliance, Wolfgang-Guillaume se tourna vers le puissant duc Maximilien de Bavière. Le 19 juillet 1613, Wolfgang-Guillaume se convertit secrètement au catholicisme à Munich3, avant d’épouser en grande pompe, quelques semaines plus tard, sa cousine Magdalena, sœur du duc de Bavière. Quelques mois plus tard, l’équilibre politico-religieux de la région fut bouleversé : à la Noël 1613, le prince-électeur de Brandebourg, soucieux de s’assurer le soutien des Provinces-Unies, se convertit publiquement au calvinisme et, à l’été 1614, Wolfgang-Guillaume se convertit officiellement au catholicisme, acquérant l’appui de la Ligue catholique. La brouille entre les deux princes s’envenima jusqu’au point de faillir déclencher une guerre – par crainte d’un renforcement de la maison Habsbourg à Juliers et Berg, Henri IV avait déjà équipé une armée au début de 1610, qui ne fut stoppée que par son assassinat le 14 mai, et l’Espagne comme les Provinces-Unies tentaient de profiter de la trêve qu’elles venaient de signer entre elles (dite ultérieurement de douze ans) pour se réarmer. Par le traité de Xanten du 12 novembre 1614, Wolfgang-Guillaume s’assura de l’administration des duchés de Juliers et Berg, Jean-Sigismond du duché de Clèves et des comtés de Mark et Ravensberg, tandis que la domination sur l’ensemble restait commune. Selon un accord de garantie (Reversalien), les appartenances confessionnelles et les biens ecclésiastiques devaient rester en l’état de 1609 ; pour garantir le statu quo, le Brandebourgeois devint le protecteur des protestants à Juliers et Berg, et le Palatin des catholiques à Clèves et Mark-Ravensberg. Le traité ne fut toutefois pas vraiment observé4. Wolfgang-Guillaume tenta de pratiquer dans tous ses territoires une politique de recatholicisation.
3La conversion secrète puis publique de Wolfgang-Guillaume semble un cas paradigmatique de changement religieux motivé par des considérations purement politiques5. À l’encontre de cette historiographie, je ne m’essaierai pas ici à un essai de psychologie historique, mais sonderai en quoi cette conversion aiguillona le jugement politique. C’est la prise de décision de Wolfgang-Guillaume, entre la nécessité du secret et son impossibilité face aux rumeurs et « bruits », c’est la médiatisation des opinions qui seront au centre de mes interrogations. Ceci signifie un déplacement de la problématique. L’historiographie habermassienne sur laquelle butte toute étude sur l’opinion publique est fondée sur une dichotomie public/privé. Selon Jürgen Habermas, la première modernité n’aurait pas vu le déploiement d’une « opinion publique », mais seulement d’une « opinion de masse » non critique, contrôlée par le prince. Au cours du XVIIIe siècle, la critique politique se serait étendue de la sphère privée vers la sphère publique si bien que désormais, même les dirigeants politiques auraient engagé des formes de publicité6. À l’encontre de cette thèse, il ne serait pas difficile de montrer 1) que des expressions publiques de critique du pouvoir ont existé bien avant le XVIIIe siècle, 2) a contrario, que l’opinion publique du XVIIIe siècle ne fut jamais uniforme, et 3) que les relations entre autorité politique et sujets ne furent pas à ce point schématiques. On déplacera donc l’interrogation de la dichotomie public/privé vers l’antagonisme public/secret, du terme d’« opinion » à celui de « public » : quels cercles eurent accès à la nouvelle de la conversion de Wolfgang-Guillaume, quels furent l’intensité et l’espace de sa diffusion, comment la politique du prince dut-elle réagir, comment la médiatisation des opinions aboutit-elle à une politisation ?
Secret et information
4Le secret de la conversion fut dicté autant par les circonstances – aux termes de la maxime cuius regio, eius religio énoncée après la paix d’Augsbourg (1555), la conversion d’un prince devait entraîner la conversion de son territoire, or les parents de Wolfgang-Guillaume, toujours en vie, étaient et restaient fermement luthériens – que par une culture politique qui s’attachait à protéger la prise de décision du prince.
5Ce ne fut en effet que dans un document privé, resté secret, que Wolfgang-Guillaume s’exprima sur sa décision. Il s’agit d’un diaire, un calendrier lourdement annoté pour les années 1613/1614, constitué de notes, de lettres et de projets, où il évoqua sa conversion, mais au moyen de chiffres et de symboles et dans un mélange de latin et d’allemand, et qui s’éclaire si l’on perce le code général : BRANDENBURG7. Les notes chiffrées commencent avec la déception éprouvée lors du congrès (Reichskommissionstag) d’Erfurt où il fut le seul prince à apparaître avec une suite imposante ; faute d’avoir été prévenu à temps, Jean-Sigismond de Brandebourg n’avait pu s’y rendre. Dans sa fougue, le jeune Palatin tenta d’imposer ses vues. Il fit l’unanimité contre lui. Wolfgang-Guillaume se tourna alors vers le duc de Bavière et se confia à lui. Âgé de 35 ans, il lui fallait de plus trouver rapidement une épouse. Le 24 février 1613, il sonda avec prudence la possibilité d’une alliance avec Magdalena ; pensant qu’elle se convertirait au luthéranisme, il évoqua la possibilité qu’elle exerce sa religion de façon privée, dans certains bâtiments de son château, consacrés à cette fin. Mais le vieux duc Guillaume, puis son successeur Maximilien ne consentirent à une union qu’à la condition que Wolfgang-Guillaume se convertisse. Les pourparlers secrets s’éternisèrent jusqu’après la demande officielle en mariage (12-15 avril 1613). Le 9 mai, Wolfgang-Guillaume demanda ce qu’il en était de cette demande. Le 10 mai, Maximilien, chef de la Ligue catholique, répondit par la promesse d’une aide militaire en cas de conversion. Le 11 mai, pour la première fois, apparaît la notation « Continuatio lectionis Canisii » [« poursuite de la lecture de Canisius8 »]. À Munich, il fut soumis par Maximilien et quelques jésuites, à un examen. Le 11 juin 1613, le Bavarois lui donna une bague, premier signe d’alliance. Suivirent, le 29 juin, « littera prima », la première lettre envoyée à Magdalena, et, le lendemain, la promesse de mariage. Le 5 juillet, Wolfgang-Guillaume loua pour la première fois la religion catholique, jusqu’alors dénigrée comme « papiste ». On lui présenta deux articles représentatifs du concile de Trente. Les 8 et 9 juillet, il rédigea une « déclaration religieuse », que Maximilien approuva. Le 3 octobre, il conféra avec Maximilien « wegen des modi præparandi bei der profession » [« au sujet de la préparation de la profession de foi »] et le lendemain « wie es morgen anzufangen, damit confessio, communicatio et professio secreto geschehen möge » [« comment on agira demain, de sorte à ce que la confession, la communication et la profession de foi aient lieu en secret »]. Enfin, le 5 octobre 1613, dans la chapelle du duc de Bavière : « professio geleistet und unterschrieben […], darauf eine Meß gehalten, ego communiciert » [« j’ai prononcé et signé la profession de foi […], puis a été tenue une messe, j’ai communié »]. Dans les différents textes sur sa conversion qu’il publia ou du moins cautionna, Wolfgang-Guillaume ne mentionna que des motifs d’ordre religieux et ecclésiologiques, et la volonté de ne pas dissimuler sa véritable opinion.
6Précisément, c’était la dissimulation qui était au centre de cette conversion religieuse et politique secrète, opérée par ce lecteur assidu de la littérature politique de son temps, en particulier du traité Della Ragion di stato (1589) de Giovanni Botero, mais aussi de Jean Bodin, de Juste Lipse et de Johannes Althusius9. Le secret était alors au centre des réflexions politiques, dominées par la parution, en 1605, du De arcanis rerum publicarum du calviniste Arnold Clapmar (1574-1604), professeur d’histoire et de politique à l’université d’Altdorf – un ouvrage qui connut dix rééditions au cours du XVIIe siècle et suscita de nombreux imitateurs10. À ses yeux, les arcana découlaient du ius defensionis. Ils consistaient soit en « certaines mesures qui dérogent au droit commun et offrent une apparence d’injustice » qu’excuse le souci du bien public, soit en des simulacres qui compensent la privation du pouvoir ou de la liberté des sujets. Techniques cachées fondées sur le droit, les arcana avaient pour but essentiel d’empêcher, non les puissances extérieures, mais les séditieux d’agir contre le droit ou la personne du souverain. Selon une étymologie supposée (arcanum dérivant de arx, forteresse, ou, plus vraisemblablement, de arca, coffre, cassette), ils seraient au droit souverain comme les remparts entourant une forteresse. Il s’agissait de protéger la prise de décision du prince contre l’éventualité de séditions. Non pas donc un refus de communiquer, mais une limitation volontaire de l’information, supposant que celle-ci pouvait receler une force subversive. Or, dans le contexte de la confessionnalisation et de la réception agitée des pensées de Tacite, Pétrarque, Machiavel, Wimpfeling, Jean Bodin, Ammirato et Juste Lipse, on opéra un amalgame entre la ratio status et une politique déliée de normes morales et religieuses, bref l’athéisme. Dans la vaste littérature de diabolisation de Machiavel qui se répandit, le « secret politique » fut présenté comme un moyen en vue d’opprimer des sujets, de leur extorquer des impôts et de semer la discorde parmi eux, pour mieux asseoir un pouvoir inaccessible à la critique11. Décrié comme émanant de l’athéisme et menant à lui, le secret politique était toutefois largement pratiqué. Aussi, par peur pour sa réputation, Wolfgang-Guillaume ne justifia par la suite sa conversion que des points de vue religieux et ecclésiologique, taisant tout autre mobile, en particulier politique. Le souci de l’honneur et la réputation – les catégories sous lesquelles les contemporains définissaient l’opinion12 – ne laissèrent en effet filtrer la nouvelle, dans un premier temps, que sous l’espèce de la rumeur13.
7L’incertitude, la peur et l’anticipation dominèrent les réactions immédiates à la nouvelle progressive de la conversion. Ceci d’abord dans le cercle des proches du prince, puis parmi les princes d’Empire. Des rumeurs circulaient depuis quelques années. En novembre 1601, Wolfgang-Guillaume se serait montré impressionné par la dispute religieuse de Ratisbonne entre théologiens luthériens et jésuites, organisée par le Palatinat-Neubourg et la Bavière (même si le diaire qu’il rédigea en 1600 ne mentionne pas le moindre mouvement intérieur)14. Est-ce pour cette raison que Philippe Louis de Palatinat-Neubourg présenta à plusieurs reprises son fils à ses états comme héritier présomptif et inscrivit dans son testament l’obligation d’y respecter la confession luthérienne ? Il ne prit connaissance de la conversion de son fils que le 14 avril 1614, trop tard pour pouvoir entreprendre quoi que ce soit15. Toutes les lettres qu’il rédigea alors, à Wolfgang-Guillaume pour le sommer de venir s’expliquer à Neubourg, au duc du Wurtemberg et aux principautés luthériennes de l’Empire – jusqu’à Stettin et la Poméranie, élargissant ainsi le cercle de diffusion de la nouvelle –, le montrent en proie « à une grande indignation, à de la mélancolie et de l’affliction », au point de laisser sans réponse la délégation bavaroise qui lui notifiait officiellement la conversion de son fils16. Il avait en effet nourri l’espoir que le mariage de son fils avec Magdalena de Bavière, en novembre 1613, entraînât une conversion de la Bavaroise au luthéranisme. La colère, la menace de déshériter son fils17, n’y firent rien. Pénétré de son rôle de « père » de ses sujets, il ordonna le 11 juillet 1614 la convocation, tous les lundis, dans toutes les églises du Palatinat-Neubourg, de ses sujets pour réciter une prière de repentance pour la conversion de son fils et de protection pour la principauté. Dans l’épure en latin de cette prière qu’il rédigea avec son théologien de cour, il déplorait « la conversion funeste pour lui et pour toute la postérité18 » et implorait : « Nous te prions, Seigneur : protège et préserve notre vieux prince et son épouse dans cette situation très triste pour la gloire de ton Nom et le salut de tous les sujets19. » Ainsi tentait-il de capter l’opinion de son territoire. L’affaire rebondit à la mort subite du père, le 12 août 1614, qui prit tout le monde de court20. Wolfgang-Guillaume n’avait pas encore signé l’ajout au testament de son père, qui obligeait tout successeur à respecter la Confession d’Augsbourg21. Allait-il gouverner le Palatinat-Neubourg avec sa mère veuve et ses deux frères cadets, Auguste (1582-1632) et Jean-Frédéric (1587-1644), tous luthériens convaincus, ou en vertu de la primogéniture s’emparer de tout l’héritage22 ? Quelle politique allait-il mener23 ? La rumeur la plus persistante, animée sinon lancée par la mère veuve, considérait le fils apostat coupable de la mort de son mari, à cause de la douleur que son acte lui aurait infligée24.
8Sur place, la population du Palatinat-Neubourg était tout autant inquiète à l’éventualité de subir une politique de recatholicisation25. À Düsseldorf aussi, la veille de la conversion officielle du prince le 25 mai 1614, une main anonyme inscrivit sur la porte du château, en un endroit que le prince ne pouvait que voir sur le chemin vers l’église Saint-Lambert où il recevrait la bénédiction pontificale, le chronogramme « oMnIs apostata perseCVtor sVI orDInIs » (« tout apostat [deviendra] le persécuteur de son état [précédent] ») : les lettres romaines majuscules mises bout à bout donnaient la date de 161426. Apostat, bientôt parricide, le prince était sommé de justifier son acte. Par sa nature conflictuelle et ses effets politiques, la conversion devenait l’objet de jugements et de critiques au-delà du cercle étroit du conseil du prince. Aussi, constamment, Wolfgang-Guillaume évalua ce qui devait rester secret et ce qui pouvait ou devait devenir public. La diffusion de « libelles et écrits » (Libellien und schrifften) le mena ainsi à régler la question du testament de son père de façon prioritairement orale, dans tous les cas secrète27. En 1616-1617, il supprima l’imprimerie de Lauingen et la transféra à Neubourg où, dorénavant, elle servit la cause catholique28. Cette mesure n’empêcha pas la diffusion d’imprimés sur la conversion du prince. Dès le milieu du XVIe siècle, les premiers types de journaux, les Ordinari-Zeitungen rédigées dans le milieu des négociants augsbourgeois, avaient transité par Neubourg où elles étaient collationnées avant d’être réacheminées vers Nuremberg, Cologne, Anvers et Venise29. La « publicisation » fut un fait général, qui toucha aussi l’entourage direct du prince malgré la volonté de celui-ci. Dans les duchés de Juliers et de Berg, la conversion fit en effet immédiatement des émules. Le chancelier de Wolfgang-Guillaume, Johannes Zeschlin, se convertit en 1617 du luthéranisme au catholicisme, suscitant des libelles de diffamation, si bien que lui-même répondit par un traité de 736 pages in-quarto30. La controverse, qui se prolongea jusqu’à la fin du XVIIe siècle31, fut relancée par des libelles en allemand, destinés à toucher et frapper les incertains, les hésitants en matière religieuse32. L’imprimé amplifia l’information, conférant une dimension publique aux groupes concernés par la décision du prince.
9Parmi ceux-ci figuraient en première place les théologiens. Le nouveau prédicateur de cour, Jacob Reihing (1579-1628), un jésuite, publia les principaux « motifs » (motiva, Beweggruende) de la conversion : l’Église catholique y apparaissait comme le garant de l’unité, dans le temps depuis l’Église primitive et dans l’espace – à l’encontre de toutes les mouvances protestantes et sectes diverses –, le gage aussi de la concorde par sa hiérarchie et de la sainteté par ses miracles. Reihing assimilait ces principes aux douze pierres précieuses et aux vertus magiques qui formaient, dans le chapitre 21 de l’Apocalypse, le socle du mur de Jérusalem, la cité sainte. Publié en latin, dans une langue très relevée33, et traduit peu après en allemand, cet in-quarto de 320 pages ne pouvait que susciter la colère des théologiens protestants. Fabrice de La Bassecourt (1578-1650), un converti34, un professeur de la faculté de théologie de Wittenberg, Balthasar Meisner, et le prédicateur de cour de Saxe, Matthias Hoë von Hoënegg, répliquèrent point par point dans des traités imposant par leur ampleur – ce qui n’empêcha pas Reihing de faire paraître de nouvelles réfutations, et ainsi de suite35.
10La polémique fut relancée lorsque ce même Reihing, le 22 janvier 1621, s’enfuit brusquement de Düsseldorf pour Tübingen où il répudia tous ses textes anti-protestants et déclara se convertir au luthéranisme. Peu après, il devint professeur de théologie, prédicant et directeur du Collegium du duc de Wurtemberg où, le 17 novembre 1621, il publia sa rétractation, d’abord en latin, puis, « pour le bien de l’homme du commun », en allemand. Cette rétractation, qui se présentait comme un « remerciement très humble » pour la libération « des traits des erreurs papistes36 », frappait par son caractère personnel. Plus de déclaration triomphale sur la supériorité d’un culte sur l’autre, mais le récit des soupçons et de la défiance collective à l’encontre de son acte. Les ultimes « traits des erreurs papistes » étaient en effet « la 8e corde de l’avilissement et de la diffamation » et « la 9e corde de la défiance37 ». Dès sa conversion, Reihing s’était vu livré « à cette corde des fausses langues38 ». Les textes rédigés et diffusés par les proches de Wolfgang-Guillaume auraient présenté son acte comme la conséquence d’une aventure avec une Augsbourgeoise, qui s’en trouva enceinte ; par peur d’une forte amende, Reihing se serait enfui d’abord à Ulm, où il se serait accommodé non seulement avec l’« homme du commun », mais aussi avec le clergé luthérien ; aussitôt, l’affaire aurait fait la matière de tous les journaux39. Contre ce « cri malin40 », contre la dénonciation41, Reihing invoquait des « témoignages privés et publics42 » et sa « conscience43 » : le for privé tenait lieu, en dernier recours, de meilleur rempart contre l’accusation publique. Le soupçon fut néanmoins tellement tenace que, des années durant, Reihing ne cessa de renouveler ses rétractations44. Dans l’Allemagne confessionnelle du début du XVIIe siècle, toute conversion d’un dignitaire était sujette à la vindicte populaire45. Inversement – et corollairement – se concilier l’« homme du commun » recelait une force subversive.
La médiatisation du conflit
11L’unique ligne de conduite constante de Wolfgang-Guillaume fut bien son zèle. Impétueux, travailleur, écrivant constamment des lettres – d’où l’énorme masse archivistique laissée par son action46 –, il lisait tous les jours avant sa conversion des passages de la Bible, après des chapitres du catéchisme de Petrus Canisius. Jamais il ne revint sur sa décision. Lorsqu’en deuxièmes noces il épousa, le 11 novembre 1631, toujours pour assurer l’héritage de Juliers-Clèves-Berg, sa nièce, la calviniste Catharina-Charlotte de Palatinat-Deux-Ponts (1615-1651), il n’eut de cesse, jusqu’à son lit de mort, de tenter de la convertir. Vers 1630, il fit faire son portrait. Peint en pied, destiné à être exposé, il frappe par ses dimensions : 240 cm de haut sur 160 cm de large47. Plus encore qu’en défenseur du christianisme avec l’ordre de la Toison d’or qu’il avait reçu en 1615, Wolfgang-Guillaume y était représenté en champion de la cause catholique. Sur la table à côté de laquelle il se tenait, on voyait une copie de la Vierge de Foja de l’église du château de Neubourg ; de la table pendait le plan et un croquis de cette église, avec ses deux clochers encore en construction. De son pied, le prince foulait la Confession d’Augsbourg.
12La volonté de Wolfgang-Guillaume de s’illustrer comme champion du catholicisme, ne s’appuyait pas seulement sur de la propagande visuelle. À partir de 1616, il fit installer dans les principales églises de la principauté de Neubourg des clercs catholiques et relégua les pasteurs protestants dans des églises secondaires. En 1618-1619, il supprima les postes protestants dans ses territoires – seuls le Palatinat-Sulzbach qui, depuis l’accord de partage entre Wolfgang-Guillaume et ses frères le 17 juin 161548, était échu à son frère Auguste, le Palatinat-Hippoltstein qui était revenu à Jean-Frédéric et le territoire de Höchstädt où résidait dorénavant la mère veuve, restaient luthériens. En 1616-1617 il fit fermer l’école princière de Lauingen, le foyer du luthéranisme du Haut-Palatinat, situé tout près du duché luthérien du Wurtemberg, et fonda à Neubourg un collège jésuite49. De même, à Düsseldorf, la pratique publique du culte réformé fut interdite en septembre 1624, l’école calviniste fermée en 1628, puis, en juin 1631, la porte du temple réformé clouée (du moins pour quelque temps). À Juliers et Berg, les luthériens ne furent toutefois jamais soumis à une interdiction pure et simple de leur culte50. De fait, il y existait des facteurs extérieurs propres à inciter à la modération : l’isolement de ces territoires à 550 km de Neubourg et leur caractère éclaté d’abord ; la présence – au moins théorique – du Brandebourg, garant des libertés des protestants en vertu de l’accord de Xanten ensuite ; la vigilance des grandes puissances voisines enfin. Aussi les considérations suivantes se limiteront-elles à la principauté de Neubourg, soumises à la tutelle directe de Wolfgang-Guillaume.
13La situation géopolitique y était favorable au catholicisme. Située à une petite centaine de km au nord de Munich, qui y envoya constamment des agents, la principauté de Neubourg était soumise à l’influence bavaroise et aux entreprises des évêques et des collèges jésuites d’Ingolstadt (à 30 km à l’est), de Dillingen (à près de 60 km à l’ouest), d’Augsbourg (à près de 70 km au sud de la ville) et de Ratisbonne (une ville libre à une centaine de km au nord-est). L’endettement chronique de la principauté de Neubourg, que les prétentions sur Juliers et Clèves ne faisaient qu’accroître, la rendait enfin dépendante de puissants bailleurs de fonds, telles la Bavière et la Ligue catholique51. Or, malgré sa ferme volonté de propager le catholicisme et les atouts dont il disposait, Wolfgang-Guillaume ne parvint que très lentement à l’introduire dans ses territoires.
14Loin de se lancer hardiment dans une politique de recatholicisation ouverte, qui aurait flatté les théologiens et aurait pu se réclamer de la paix d’Augsbourg, mais aurait renié la volonté de son père et heurté ses états ainsi que l’« homme du commun », Wolfgang-Guillaume s’efforça, au début du moins, de favoriser le culte catholique sans persécuter ouvertement les protestants. Trois semaines après sa conversion publique, en juin 1614, il lui fallait déjà calmer ses sujets de confession luthérienne, non seulement « perplexes au sujet de notre conversion chrétienne », mais aussi craignant d’être soumis à des mesures de contrainte religieuse. Aussi, en vertu de « l’assistance divine, de son honneur, de la prospérité de la patrie et de la chère justice, sans égard à la différence religieuse », recherchant l’assentiment de ses parents, de ses états et de ses populations pour ne pas « affaiblir » leur « fidélité, respect et obéissance », il promit d’observer l’accord de 1609, c’est-à-dire de respecter la liberté de conscience de tous ses sujets52. Parfois, les deux cultes purent coexister et s’installa provisoirement une situation de simultaneum, c’est-à-dire de partage des bâtiments religieux entre luthériens et catholiques53. Wolfgang-Guillaume, néanmoins, permit aux processions catholiques issues des territoires voisins de traverser le Palatinat-Neubourg et porta une attention particulière aux frontières – des zones bi-voire triconfessionnelles54, où souvent les habitants cherchaient une voie moyenne –, et où il installa des jésuites. Ceux-ci devaient entraver le rayonnement du Wurtemberg, le voisin direct à l’ouest, des villes libres au sud et de la Franconie au nord-ouest, tous luthériens. Dès 1616, il épura les membres de son conseil et les représentants de ses états qui, à la diétine de novembre 1615, avaient, dans la tradition protestante, soumis le consentement des impôts au maintien du culte luthérien. Les nouveaux conseils et états étaient tenus de soutenir la tenue de processions et les pèlerinages, la catéchisation, l’accomplissement des baptêmes, mariages et enterrements selon le rite catholique, l’adoption du nouveau calendrier55, et surtout de veiller à étouffer toute invective contre l’« ancienne religion56 ». Ce ne fut toutefois qu’au début des années 1620, dans le contexte des victoires de la Ligue catholique, que Wolfgang-Guillaume mena une politique de recatholicisation drastique. Alors seulement, profitant des pertes démographiques au sein du clergé protestant, il envoya une commission dans chaque ville, chargée de convoquer tous les membres du conseil et de la bourgeoisie et de les sommer de se soumettre au catholicisme sous peine de mesures drastiques57. Malgré ces diverses mesures toutefois, le protestantisme, en particulier à Lauingen et dans les zones frontalières, continuait à être pratiqué, soutenu par les autorités locales, les consistoires et l’« homme du commun58 ». En 1650, dans les terres soumises depuis 1616 à la recatholicisation, il restait encore des luthériens59. L’opinion des états, des clercs et des sujets du prince ne s’exprima plus seulement de façon implicite, sous l’espèce de la rumeur, mais de façon explicite, sous la forme de la résistance et de la déclaration.
15Face aux mesures de violence, les populations, encadrées par leur clergé, répondirent d’abord par la moquerie, l’insulte. Après avoir qualifié la procession de la Fête-Dieu de « bêtise » (Unfug), l’ancien prédicateur de cour de Philippe-Louis, Jacob Heilbrunner, fut convoqué à une dispute le 24 juin 1615 avec quelques jésuites. Mais il ne s’agit plus d’une dispute usuelle, opposant des théologiens protestants et catholiques autour de la Bible pour dégager un noyau commun acceptable par tous. Heilbrunner fut convoqué dans cette assemblée, où siégeaient à côté de théologiens jésuites, le prince et son nouveau conseil, pour se justifier de son ouvrage polémique Das unkatholische Pabsttum (« la papauté non-catholique »), réfuté par le recteur du collège jésuite de Munich, Jacob Keller, dans son traité Das katholische Pabsttum (« la papauté catholique »). Sommé de rétracter rien moins que 250 crimina falsi, Heilbrunner dénonça publiquement en Keller un « calomniateur » (calumniant)60. Mis en accusation, Heilbrunner dut se retirer et fut démis quelques jours plus tard61. De même, le pasteur de Lauingen Georg Zeämann tint à la Pentecôte 1616 un prêche tellement incisif qu’on lui signifia un délai de 3 mois pour faire ses bagages62.
16L’invective n’était pas le propre des théologiens. La commission de recatholicisation dénonçait le chant de cantiques luthériens dans les maisons, la diffusion sous le manteau de textes rimés satiriques, des rires bruyants lors des messes, des insultes lors des processions catholiques63. Tous les mandats et édits diffusés par le comte palatin interdirent les prêches incendiaires, les invectives et propos injurieux. Or, lorsque la commission épiscopale arriva, le 23 avril 1617, à Schwandorf, une bourgade située au nord de la principauté, elle fut saluée par des moqueries, au son des cloches de toutes les églises luthériennes qui appelaient leurs ouailles au culte. La recatholicisation fut confiée à un prêtre dénommé Strobl. Ses sermons, se plaignait-il, étaient sans cesse interrompus par des cris et du bruit ; Martin Velhorn, le premier habitant qui, en 1617, se convertit au catholicisme, fut publiquement traité de « fripon et mamelouk64 ». À Burgheim, tandis que, le 9 mai 1621, le conseil de ville et tous les bourgeois étaient convoqués sur la place de l’hôtel de ville pour adopter la confession catholique, un habitant, ChristoffWidman, se rebiffa et traita les catholiques de « mamelouks » ; qualifié d’« enthousiaste » et d’« anabaptiste », il fut aussitôt incarcéré65. De la violence verbale à la violence physique, il n’y avait qu’un pas. À Schwandorf, à la Fête-Dieu (25 mai 1617), la procession ne compta pas parmi ses rangs les membres du conseil de ville, qui avait refusé d’adopter le catholicisme, et fut en butte à des insultes et des jets de pierres66. Publiques, les insultes mettaient en cause l’honneur du prince. Celui-ci n’eut de cesse de dénoncer ces atteintes67. Dans certains textes, on parla même de « vol d’honneur » (Ehredieb)68.
17L’invective comme violence symbolique et signe d’une dénégation de l’honneur du prince donna lieu à une correspondance de plus en plus fournie entre celui-ci d’une part, les clergés et autorités locales, puis impériales d’autre part. À Lauingen par exemple, le conseil de ville écrivit une requête au prince le 13 septembre 1617 (a. st.), dans laquelle il dénonça les « sarcasmes incessants » et insultes auxquels ceux qui ne se convertissaient pas étaient confrontés de la part des catholiques69. Les frères de Wolfgang-Guillaume et des chevaliers d’Empire envoyèrent une délégation au prince-électeur de Bavière puis au Tribunal de la Chambre impériale70. Ces suppliques ou gravamina furent de plus en plus larges, abordant, au delà des actes de violence symbolique, les abus locaux de la recatholicisation (prison, conversions par la torture)71. Pour ne pas être passibles de crime de lèse-majesté, les états et conseils de ville ne cessèrent de souligner leur respect du droit. Aussi les gravamina mentionnaient-ils de plus en plus, des dépossessions d’églises opérées en contradiction avec les chartes locales ou le patronage de princes voisins72. Avant la paix de Westphalie donc, et dans un contexte non de paix, mais de violence, le débat se déplaçait du point de vue du dogme religieux vers celui, civil, de la possession des biens ecclésiastiques. Contraint de répondre lui aussi sur le terrain du droit, Wolfgang-Guillaume fut soumis à un tel flot de pétitions et requêtes qu’il dut momentanément fuir73.
18Loin de mourir avec la clarification des droits par les traités de Westphalie qui, avec la clause de l’année normale, fixait la géographie confessionnelle à son état en 1624, la culture des gravamina ne fit que s’amplifier avec la paix. Partout furent envoyées des délégations impériales pour examiner les suppliques et clarifier les droits respectifs. En institutionnalisant ces suppliques, en favorisant leur diffusion imprimée, la paix de Westphalie les universalisa. L’accord de restitution des biens ecclésiastiques dans le Palatinat-Sulzbach commençait par ces termes : « Qu’il soit par ce texte manifeste et su par tout le monde (jedermänniglich), qu’après le traité de paix conclu par l’assistance, la bénédiction et la grâce divines […] à Münster et Osnabrück […], les restitutions et prestations au sujet de l’amnistie et des gravamina seront dûment accomplies…74 » Ce « tout le monde » remplaçait les notions jusque-là employées de « la bourgeoisie et les sujets » ou « les états et les sujets », les unifiant en un « public ». À partir de 1648, les états présents à la Diète contestèrent tout changement religieux non conforme à l’année normale et tout acte propre à mettre en danger l’apaisement confessionnel, tels les insultes et invectives. En 1652 par exemple, les états du Palatinat-Sulzbach rédigèrent des gravamina, dans lesquels ils contestaient la réintroduction du catholicisme après 1624 et appelaient à des « punitions exemplaires » contre tout outrage et insulte75. Lorsque Christian-Auguste de Palatinat-Sulzbach se convertit lui aussi, le 1er janvier 1656, au catholicisme, il ne put recatholiciser son territoire, malgré un mandat impérial76.
19À la veille de la guerre de Trente ans, la conversion, d’abord secrète, de Wolfgang-Guillaume du Palatinat-Neubourg, suscita maintes rumeurs avant de faire l’objet d’une divulgation forcée parmi les proches du prince. De cette forme de communication, de la violence par laquelle WolfgangGuillaume tenta d’introduire son nouveau culte découlèrent une culture de l’insulte, chez les clercs comme parmi l’« homme du commun », et une culture de la supplique aux niveaux local et impérial. Ainsi passa-t-on de l’exécration des convertis à des requêtes écrites, appuyées sur le droit77. Manuscrits puis imprimés, institutionnalisés par la paix de Westphalie, ces gravamina universalisèrent et unifièrent, au moins au niveau de leur construction discursive, un « public » constitué indifféremment de « tout le monde » concerné par les traités de paix. Discutées dans la Diète d’Empire, suscitant contre-requêtes, prises d’avis et d’opinions contradictoires, ils s’attachèrent aux moindres détails de la composition politico-confessionnelle du Palatinat, telle l’installation d’un simultaneum dans la bourgade de Weiden (Palatinat-Sulzbach), en en faisant une affaire d’Empire78. Le cercle des personnes considérées aptes à porter un jugement politique s’en trouvait d’autant élargi. C’est par l’imbrication des niveaux et instances et par le recours à l’écrit et au droit, bref à l’inscription dans les institutions impériales que ces échanges d’opinions suscitèrent la politisation. À partir de 1648, on ne lia plus la confession du prince à celle de son territoire79. Dans une certaine mesure dépolitisées, les conversions princières ne furent plus secrètes – la communication politique s’était transformée.
20La formation de cette culture juridique partagée eut toutefois pour contrepoids l’éclatement territorial. Même si, en vertu de la paix de Westphalie, on disposait de règles admises par tous, même si la Diète d’Empire servit de forum où s’échangèrent informations et avis80, jamais, toutefois, il n’exista d’uniformité. D’une opinion publique unie, consciente de sa fonction, maîtrisant les médias, on ne peut donc parler.
Notes de bas de page
1 Cf. Burcard [Burkhard] Gotthelf Struve, Ausfuehrlicher Bericht Von der Pfaeltzischen Kirchen-Historie…, Franckfurt, Johann Bernhard Hartung, 1721, p. 532-543.
2 Cf. Renate Leffers, Die Neutralität des Pfalzfragen Wolfgang Wilhelm als Herzog von Jülich-Berg in der Zeit von 1636-1643, Neustadt an der Aisch, Schmidt, 1971 (Bergische Forschungen, 8), p. 1-2.
3 Bayerisches Hauptstaatsarchiv, Geheimes Hausarchiv Hausurk. [Désormais BHSA, GHAH] 4175 1/3. Copie manuscrite: Bayerisches Hauptstaatsarchiv, Allgemeines Staatsarchiv München [Désormais BHSA, ASAM], Pfalz-Neuburg Akten 1336/I.
4 Cf. Frantz Christoph Khevenhüller, Annalivm Ferdinandeorvm…, t. 8, Wienn, Matthæus Cosmerovius, 1644, p. 121; Quellen zur rheinischen Kirchengeschichte, t. II/1, Rudolf Mohr, Das 17. Jahrhundert, Düsseldorf, Presseverband der Evangelischen Kirche im Rheinland e. V., 2004, p. 319-340.
5 Cf. Eric-Oliver Mader, « Die Konversion Wolfgang Wilhelms von Pfalz-Neuburg: Zur Rolle von politischem und religiös-theologischem Denken für seinen Übertritt zum Katholizismus », in Ute Lotz-Heumann, Jan-Friedrich Missfelder, Matthias Pohlig (éd.), Konversion und Konfession in der Frühen Neuzeit, Gütersloh, Gütersloher Verlagshaus, 2007 (Schriften des Vereins für Reformationsgeschichte, 205), p. 107-146. C’est aussi en ce sens que l’a jugée et condamnée l’historiographie prussienne du XIXe siècle.
6 Jürgen Habermas, L’Espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris, Payot, 1978. (Paru dès 1962 en allemand sous le titre de Strukturwandel der Öffentlichkeit, Neuwied/Berlin, Luchterhand).
7 Pour la suite de ce paragraphe, cf. H. Ackermann, Geschichte der evangelischen Gemeinde Düsseldorf…, op. cit., p. 77-79. Cf. Georg Froschmaier, Quellenbeiträge zur Geschichte des Pfalzgrafen Wolfgang Wilhelm von Neuburg, Neuburg an der Donau, Griessmayersche Buchdruckerei, [1893/94], S. III-VII ; Quellen zur rheinischen Kirchengeschichte, op. cit, p. 278-281.
8 Petrus Canisius fut l’introducteur de la Société de Jésus en Allemagne. Originaire des Pays-Bas (son vrai nom était de Hondt, soit par dérivation allemande der Hund (le chien) ou Canisius en latin), il était entré dans les ordres à Cologne en 1543, à l’âge de 22 ans. Professeur de théologie à partir de 1551 à l’université d’Ingolstadt, il devint rapidement provincial de la Société de Jésus et participa au concile de Trente. Il publia un Parvus catechismus catholicorum (Augsbourg, 1561) qui parut en même temps en allemand. Wolfgang-Guillaume en possédait l’édition de 1577.
9 Cf. E.-O. Mader, art. cit, p. 119-123.
10 Cf. Michel Senellart, « Y a-t-il une théorie allemande de la raison d’État au XVIIe siècle ? Arcana imperii et ratio status de Clapmar à Chemnitz », in Yves Charles Zarka (dir.), Raison et déraison d’État. Théoriciens et théories de la raison d’État aux XVIe et XVIIe siècles, Paris, PUF, 1994 (Fondements de la politique, Essais), p. 265-293, ici 287-289.
11 Cf. Michael Stolleis, Staat und Staatsräson in der frühen Neuzeit. Studien zur Geschichte des öffentlichen Rechts, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1990 (Wissenschaft, 878), p. 37-72, not. p. 57-69.
12 Cf. Le lexique édité par Zedler, qui fait le point sur l’usage des mots aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’opinio, considérée comme un synonyme de Wahn, et l’« opinion commune des juristes » (gemeine Meynung der Rechts-Gelehrten) y renvoient à un jugement sujet à quelque doute et laissant la porte ouverte aux rumeurs. La Meynung (opinion) et l’öffentlicher Streit (le conflit public) sont considérés comme l’une des espèces de la réputation (ou gloire, Ruhm). « Fama, est une opinion commune ou un cri, qui est raconté partout et naît de conjectures ; elle diffère de rumore [la rumeur] : la fama est forgée par une personne précise, la rumor en revanche a un auteur incertain. Elle diffère de plus de Clamore [clameur] : la fama consiste en de nombreux [jugements], la clamor en peu. Sinon, la fama est un état approuvé par les lois et la coutume [l’habitude] de la dignité intacte, qui peut être diminué ou supprimé par un délit, en vertu de l’autorité des lois. » (Fama), in Grosses vollstaendiges Universal Lexicon, Graz : Druck-und Verlagsanstalt, 1993-1998 (Reprint de l’éd. Halle/Leipzig : Zedler. 1732-1750, t. 9, col. 198). L’opinion publique est identifiée d’une part à la réputation, par là au code de l’honneur, d’autre part à la renommée incontrôlable, rapprochée de la rumeur et du bruit. Cf. « Meynung », in ibid., t. 52, col. 858-861 ; t. 25, col. 1649 ; « Oeffentlicher Streit », t. 25, col. 563 ; « Ruhm », t. 32, col. 1594 ; « Ehre », t. 8, col. 415-419 ; « Geruecht, Fama, Rumor, Renommée, Bruit », t. 10, col, 1206-1207.
13 Par rumeur, j’entendrai toute information dont la vérité n’est pas encore établie mais qui est considérée comme possible. Cf. Jakob Vogel, « Die Politik des Gerüchts. Soziale Kommunikation und Herrschaftspraxis in Frühneuzeit und Moderne », in id. (éd.), Politik des Gerüchts, Hambourg, Ergebnisse-Verlag, 1996 (Werkstatt Geschichte, 15), p. 3-10.
14 Cf. H. Ackermann, Geschichte der Evangelischen Gemeinde Düsseldorf…, op. cit., p. 77.
15 Cf. Werner Teschenmacher, Annales ecclesiastici, Düsseldorf, Presseverband der evangelischen Kirche im Rheinland, 1962 p. 366-367 ; Quellen zur rheinischen Kirchengeschichte, op. cit., p. 296-297, ici 296.
16 Cf. G. Froschmaier, op. cit., S. XII-XVI ; Quellen zur rheinischen Kirchengeschichte, op. cit, p. 298-300, ici 298.
17 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1336/III. Cf. F. C. Khevenhüller, op. cit., p. 122 ; H. Ackermann, Geschichte der evangelischen Gemeinde Düsseldorf…, op. cit., p. 80 ; G [ottlieb] H. Brock, Die evangelisch-lutherische Kirche der ehemaligen Pfalzgraffschaft Neuburg, Nördlingen, Beck, 1847, p. 127.
18 B. G. Struve, op. cit., p. 544-545, ici 544 ; Quellen zur rheinischen Kirchengeschichte, op. cit, p. 302-304.
19 Ibid., p. 302 ; Friedrich Wilhelm von Ammon (éd.), Gallerie der denkwürdigsten Personen, welche im XVI., XVII. und XVIII. Jahrhunderte von der evangelischen zur katholischen Kirche übergetreten sind, Erlangen, J. J. Palm und Ernst Enke, 1833, p. 279-282; G. H. Brock, op. cit., p. 126, 230-233.
20 Cf. G. Froschmaier, op. cit., p. xxvi-xxxvi, en particulier xxx-xxxiii.
21 G. H. Brock, op. cit., p. 127. Philippe Louis avait rédigé son testament dès 1592, avait ajouté en 1605 un codicille, en 1607 une déclaration et en 1608 un extrait sur le déroulement souhaité des funérailles.
22 Cf. l’intense échange épistolaire entretenu avec les princes protestants à ce sujet, en particulier avec le duc de Wurtemberg et le margrave de Durlach, nommés exécuteurs testamentaires : G. Froschmaier, op. cit., p. ix-xxxvi.
23 Cf. G. Froschmaier, op. cit., p. xvi-xx.
24 Ibid., p. xvi-xviii ; Der erste Pfalzgraf in Düsseldorf. Wolfgang Wilhelm von Pfalz-Neuburg (1578-1653), Düsseldorf, Stadtmuseum, 2003, no 26, p. 65.
25 Cf. G. Froschmaier, op. cit., p. xxvi-xxxvi, ici xxxiii.
26 Gustav Marseille, Studien zur kirchlichen Politik des Pfalzgrafen Wolfgang Wilhelm von Neuburg, Marbourg, Lintz, 1898, p. 72 ; H. Ackermann, Geschichte der evangelischen Gemeinde Düsseldorf…, op. cit., p. 79-80.
27 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten, 1336/III (citation fol. 38 ro).
28 Cf. 475 Jahre Fürstentum Pfalz-Neuburg, op. cit., p. 58-59.
29 Cf. Cornel Zwierlein, Discorso und Lex Dei. Die Entstehung neuer Denkrahmen im 16. Jahrhundert und die Wahrnehmung der französischen Religionskriege in Italien und Deutschland, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2006 (Schriftenreihe der Historischen Kommission bei der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, 74), p. 590-594.
30 Johannes Zeschlin, Pro sua fidei Professione adversus maledicum, mendax et famosum Scriptum…, Neoburgi, 1625. Cf. Andreas Räss, Die Convertiten seit der Reformation nach ihrem Leben und aus ihren Schriften dargestellt, t. 4, 1601-1620, Fribourg en Brisgau, Herder’sche Buchhandlung, 1867, p. 224-225 note 2.
31 Cf. par exemple Zwey höchst nützliche Büchlein wider das Pabstthum…, Leipzig, Friedrich Lanckischens Erbe, 1697.
32 Un libelle, publié à Düsseldorf le 18 juin 1614, c’est-à-dire un mois après la conversion publique du prince, décrivit du point de vue catholique, l’histoire de cette conversion. Il l’expliquait par l’éducation pieuse du prince, propre à le sensibiliser aux questions religieuses, et par la désunion des différences tendances protestantes : Copey eines Sendschreibens Abgangen/auß Dusseldorffden 18. Junij/Anno 1614…, Muenchen, Anna Bergin/Wittib., 1614. Voir aussi Casparvs Fademrechtivs, Wichtige ReligionsFragen/Von jetziger Zeit Secten und Sectenmaistern…, Muenchen, Anna Bergin/Wittib., 1614.
33 Jacob Reihing, Muri Civitatis Sanctae…, Coloniæ, 1615. La traduction allemande par Conrad Vetter parut à Ingolstadt en 1617.
34 Fabrice de La Bassecourt, Erklaerunge, durch was Ursachen er bewegt worden, die Roem. Religion zu verlassen und die evangelische Wahrheit anzunehmen, Straßburg, Bertram, 1604 (traduit du français en allemand).
35 Balthasar Meisner, Muri Babylonis Romanæ…, VVittebergæ, Ex officina typographicâ Johannis Gormanni, 1615 ; Matthias Hoë von Hoënegg, Christliches Bedenken…, Leipzig, Lamberg, 1615 ; id., Evangelisches Handbüchlein… wider das Pabsthum, Leipzig, Lamberg, 1615 ; Jacob Reihing, Excubiæ Angelicæ Civitatis sanctæ…, Neoburgi ad Danubium, Dannhauser, 1617 ; Jacob Reihing, Catholisches Handbuch wider das vermeindte evangelische Handbüchlein Matthiae Hoe, Nuernberg, 1620 ; Balthasar Meisner, Excubiarum papisticarum…, Wittebergæ, Exscripta typis Christiani Tham, impensis Caspari Heiden, 1621 ; Matthias Hoë von Hoënegg, Jacob Reihings, Patricij Augustani, der H. Schrifft Doctorn, vnd bey loeblicher Vniversitet zu Tuebingen Professorn, In zween Theil abgetheilte Retractation, vnd gruendtliche Widerlegung, seines falschgenandten Catholischen Handbuchs…, 2 t., Tuebingen, Werlin, 1626. Les protestants nommaient par dérision en allemand les jésuites (Jesuiten) Jesuwider (« contre Jésus »), soit en latin Jesuvvita.
36 Laquei Pontificii contriti, Das ist Schuldige Unterthaenigste Dancksagung/Jacob Reihings…, Tuebingen, Johann Alexandro Cellio, 1621.
37 Ibid., p. 23, 29.
38 Ibid., p. 23.
39 Ibid., p. 25-26.
40 Ibid., p. 26.
41 Ibid., p. 29-30.
42 Ibid., p. 28.
43 Ibid., p. 31.
44 Cf. par exemple Jacob Reihing, In zween Theil abgetheilte Retractation, und gruendtliche Widerlegung/seines falschgenandten Catholischen Handbuchs…, Tuebingen, Dieterich Werlin, 1626.
45 Ainsi à Solingen et Sonnborn non loin de Düsseldorf, un pasteur calviniste, Johannes Lünenschloß, fils et petit-fils d’ardents défenseurs du calvinisme, se rendit à la cause catholique sous l’action d’un jésuite colonais. Mais il fut tellement attaqué dans sa paroisse qu’il dut s’enfuir pour Urdenbach, où il devint membre du clergé catholique. Cela n’empêcha pas par la suite, à Berlin, le père confesseur d’Urdenbach, qui avait pris part à sa conversion, de lui-même abjurer le catholicisme. Cf. Helmut Ackermann, Düsseldorf-Urdenbach. Geschichte der evangelischen Gemeinde und des Ortes, Düsseldorf, Grupello, 1993, p. 138.
46 Mazarin déclara d’ailleurs à von Dohna, l’envoyé du Brandebourg, en 1646 que Wolfgang-Guillaume ne faisait rien d’autre qu’écrire. Cf. Helmut Ackermann, Geschichte der Evangelischen Gemeinde Düsseldorf von ihren Anfängen bis 1948, Düsseldorf, Düsseldorf, Grupello, 1996, p. 77.
47 Portrait de Wolfgang-Guillaume, peintre officiel de Neubourg, 2e tiers du XVIIe siècle, peinture à l’huile, 240 x 160 cm, Studienseminar Neuburg an der Donau. Reproduction dans 475 Jahre Fürstentum Pfalz-Neuburg, op. cit., p. 56 ; Der erste Pfalzgraf in Düsseldorf…, op. cit., p. 67. Le tableau pourrait dater de 1630, en réponse au jubilé luthérien de la remise de la Confession d’Augsbourg à Charles Quint en 1530.
48 Bayerisches Hauptstaatsarchiv, Pfalz-Neubrug Akten 1336/III.
49 Cf. 475 Jahre Fürstentum Pfalz-Neuburg, op. cit., p. 58-59.
50 H. Ackermann, Geschichte der Evangelischen Gemeinde Düsseldorf…, op. cit., p. 84-108.
51 Cf. G. Froschmaier, op. cit., p. xviii-xx, ici xix.
52 W. Teschenmaier, op. cit., p. 368 ; B. G. Struve, op. cit., p. 545-546.
53 475 Jahre Fürstentum Pfalz-Neuburg, op. cit., p. 58 ; Hans Sing, « Die Pfarrei Schwennenbach in der Zeit der Reformation und der Gegenreformation », Jahrbuch des Vereins für Augsburger Bistumsgeschichte, 10 (1976), p. 310-368 et 11 (1977), p. 220-258.
54 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1342.
55 Par la bulle Inter Gravissimas (24 février 1582), le pape Grégoire XIII avait préconisé une réforme du calendrier, destinée à rétablir l’alignement du calendrier sur le rythme solaire, ajuster année solaire et année tropique et définir un mode de calcul plus précis de la date de la fête de Pâques. Dans le Saint-Empire, de nombreuses principautés et villes majoritairement protestantes, dont Neubourg, refusèrent cette innovation « papiste ».
56 Q. W. H. Brock, p. 149-150.
57 Voir les descriptions pour les différentes localités dans les actes BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1355, 1358, 1360, 1364, 1366, 1372, 1409, 1410, 1411 (I-II), 1415, 1419. Les récalcitrants étaient emprisonnés et soumis à la « question » avant de subir un jugement pénal public.
58 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1374.
59 Gerhart Nebinger, « Regesten zur Geschichte der Gegenreformation in Gundelfingen 1618-1629 », in Gundelfingen an der Donau. Aus der Geschichte einer schwäbischen Kleinstadt, Teil 1, Gundelfingen, 1962, p. 85-98.
60 Jacob Heilbrunner, Uncatholisch Pabstumb…, Lauingen, Winter, 1609; id., Uncatholisch Pabstumb, Lauingen, 1614; Protocollum deß Colloquii, so diß MDCXV. Jar zu Newburg an der Donau zwischen Jacob Keller… und D. Jacob Heilbrunner… uber etliche hochverweißliche verfälschte Oerter seines (Heilbrunners) Buchs…, Dilingen, Hänlin, 1615; Drey Sendschreiben So zwischen Jacob Keller, der Societet Iesv Theologo, Vnd D. Jacob Hailbrunner, Wayland Newburgischen Hofprediger…, Muenchen, Henricus, 1615; Jacob Heilbrunner, Colloquim Neuburgense…, Ulm, Meder, 1616; Jacob Keller, Letzte Ölung… Das ist: Endtliche Abfertigung viler Falsch-vnd Vnwarheiten, so er, Heilbrunner, auff ein news begangen in seinem newlich außstaffierten Buech vom Colloquio Neoburgensi, München, Henricus, 1616; Jacob Heilbrunner, Fernere Gründliche Offenbarung deß Uncatholischen Babstthumbs…, Franckfurt am Mayn, Berner, 1617; id., Ableinung Der Kellerischen Oelgötzerey… Das ist: Wolgegründte, Augenscheinliche Uberweisung, daß Jacob Keller, Münchischer Suit, mit allen seinen Münd-und Schrifftlichen Attentatis… seinem Gegentheil D. Jacob Heilbrunnern nichts abgewonnen…, Tuebingen, Werlin, 1617; Johannes Proaenus [= Jacob Keller], Compendium aus den 2 Tomis des katholischen Bapsthumbs, Muenchen, 1618.
61 G. W. H. Brock, Die evangelisch-lutherische Kirche…, op. cit., p. 142-145.
62 Ibid., p. 155.
63 Cf. Wilhelm Hauser, « Pfalzgraf Wolfgang Wilhelm und der pfalz-neuburgische Landtag von 1615/16 », Neuburger Kollektaneenblatt, 133 (1980); G. W. H. Brock, p. 162-163.
64 Cf. Georg Hubmann, Chronik der Stadt Schwandorf, Amberg, Fedor Pohl, 1865, p. 79-93, not. p. 81-83.
65 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1409.
66 G. Hubmann, Chronik der Stadt Schwandorf, op. cit., p. 83.
67 Ceci dès son édit de juin 1614 autorisant l’exercice des deux religions : B. G. Struve, op. cit., p. 545-546.
68 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1374, Lauingen, 9 décembre 1616.
69 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1374.
70 B. G. Struve, p. 559-560, 599-600.
71 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1358.
72 BHSA, ASAM, Pfalz-Neuburg Akten 1410.
73 H. Ackermann, Geschichte der Evangelischen Gemeinde Düsseldorf…, op. cit., p. 83.
74 B. G. Struve, op. cit., p. 599-600.
75 Cf. B. G. Struve, Ausfuehrlicher Bericht…, op. cit., p. 617-622.
76 Ibid., p. 628-634.
77 Cette « juridification » des suppliques est du reste un fait assez général dans l’Europe du XVIIe siècle. Cf. Cecilia Nubola, Andreas Würgler (éd.), Suppliche e gravamina. Politica, amministrazione, giustizia in Europa (secoli XIV-XVIII), Bologne, Il Mulino, 2002 (Annali dell’istituto storico italogermanico in Trento, 59).
78 Cf. le flot de gravamina recueilli par B. G. Struve, op. cit., p. 625-650.
79 Christophe Duhamelle, « La conversion princière au catholicisme dans le Saint-Empire : conséquence ou remise en cause de la paix de Westphalie ? », in 350e anniversaire de la paix de Westphalie. Une genèse de l’Europe, une société à reconstruire, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 1999, p. 299-310.
80 Cf. Susanne Friedrich, Drehscheibe Regensburg. Das Informations-und Kommunikationssystem des Immerwährenden Reichstags um 1700, Berlin, Akademie Verlag, 2007.
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Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008