Redessiner et assainir les villes au Portugal et outre-mer : le discours, les agents et les interventions (milieu XVIIIe-milieu XIXe siècle)
p. 327-342
Texte intégral
1Une évaluation du niveau d’urbanisation et de l’organisation administrative de l’espace portugais du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle s’impose au préalable. Définir la création, originale ou non, des institutions ayant compétences particulières pour intervenir non seulement sur l’ordonnancement de l’espace, mais aussi sur le dessin des villes, est une première étape. Il convient ensuite de définir la nature du modèle d’urbanisme circulant entre le royaume du Portugal et les colonies et inversement, en liens avec le besoin de délimitation et de reconnaissance des frontières territoriales outre-mer.
2Cette approche nous permettra d’identifier les initiatives politiques d’intervention sur les infrastructures (réseaux de transports, drainage des eaux et salubrité, approvisionnement en eau, immersion des déchets) qui ont conduit à une transformation de l’écologie urbaine, surtout quand les villes étaient littorales. Mais le désir de salubrité eut d’autres conséquences car il impliquait un changement dans la distribution des responsabilités de la gestion urbaine, au nom de l’amélioration de la gestion du domaine public.
Croissance démographique et concentration urbaine
3L’époque moderne est caractérisée par une croissance tendancielle de la population européenne. En valeur relative, nous constatons une élévation de la part de l’Europe orientale de 27,5 à 33,6 %, une légère diminution de l’Europe du Nord-ouest, de 45 à 42,5 %, avec une prépondérance maximale vers 1650, et un fléchissement de l’Europe méridionale de 27,5 à 23,9 %. Toutes ces régions ont en commun une reprise de croissance urbaine à partir du milieu du XVIIIe siècle et une affirmation au milieu du XIXe siècle1.
4Au Portugal, les données confirment cette évolution, depuis les années 1730 et surtout après 1835.
Années | Taux en % |
1706-1732 | -0,2 |
1732-1776 | 0,56 |
1776-1801 | 0,24 |
1732-1801 | 0,46 |
1800-1821 | 0,16 |
1821-1835 | 0,08 |
1835-1854 | 0,75 |
1854-1864 | 0,94 |
1864-1878 | 0,61 |
1878-1890 | 1 |
5Si le XVIIIe siècle a débuté avec des années de contraction (1706/1732), la périodisation établie montre une croissance plus marquée dans les années 1732-1778, moins nette si les données correspondent à la période 1731-1801. Après un premier tiers du XIXe siècle déclinant, les deux autres tiers soulignent la vigueur de la reprise. Les raisons de ce profil de croissance limitée sont plurielles. On peut additionner les déficits alimentaires et les maladies au XVIIIe siècle, les perturbations politiques du XIXe siècle (des invasions françaises aux luttes civiles entre libéraux et absolutistes), les problèmes économiques comme la permanence d’un artisanat rural, le retard des moyens de transport (le chemin de fer à la fin du XIXe siècle)3, l’inexistence d’un marché national et même la fin du contrôle exclusif de Lisbonne sur les ports du Brésil avec la signature du traité de 1808 avec l’Angleterre autorisant l’établissement de routes directes avec les ports brésiliens et l’ouverture du monopole commercial portugais.
6Pour l’évaluation de la population urbaine, on peut synthétiser quelques données qui démontrent quelques oscillations au niveau européen : de 1600-1650/1750 (long XVIIe siècle), les espaces urbains sont plus hiérarchisés et sélectionnés par la tendance à la centralisation sur quelques sites, ce qui se traduit par une croissance des grandes villes grâce au commerce d’outre-mer et à l’impact du pouvoir bureaucratique. En même temps, on assiste à la décroissance de villes au-dessous des 40 000 habitants et à la stagnation des villes au-dessous des 5 000 habitants. Dans l’ensemble, la population urbaine ne dépasse pas 13 au 15 % et le taux d’urbanisation se stabilise. À partir de 1750, une nouvelle urbanisation s’affirme par l’émergence de villes nouvelles et la croissance de villes anciennes ainsi que par la croissance généralisée de la population qui contribue aux mutations technologiques de villes commerciales et portuaires, plates-formes de produits et de services4.
7Qu’en est-il au Portugal ? Le premier problème, non exclusivement portugais, reste la définition de la ville. Nous pouvons en rester à un critère quantitatif : toutes les agglomérations avec plus de 2 000, 3 000, 5 000, etc., habitants. Est-ce suffisant ? Le tableau suivant présente des critères de nature institutionnelle et juridique autour de la nomenclature : cités (cidades), vila ou concelho (avec ou sans alentours ou territoire – termo) et puis le lieu – lugar.
Juridiction civile | Cidade (ville, cité) | Vila ou vila notável, ou concelho (vila e seu termo) (ville qui n’est pas juridiquement une cité ou ville) | Lugar (lieu) | |
Juridiction religieuse | Freguesia (paroisse) | Lugar (lieu) |
8Si on considère le statut juridique, c’est-à-dire le niveau de privilèges attribués par la charte forale, le Portugal du XVIIe siècle a peu de villes/cités, et il faut noter la différence de population entre la capitale et la seconde ville Porto. Mais si nous utilisons le critère villes (vilas ou concelhos), nous obtenons une autre évaluation. Au XVIIIe siècle, la comparaison avec deux grandes villes européennes souligne l’importance relative de la capitale portugaise, Lisbonne, et le rang inférieur des suivantes comme Porto, seconde ville du pays, ou Aveiro dont le cas est analysé par la suite.
La fondation de villes nouvelles et l’organisation globale de l’espace portugais
9Qu’est-ce qu’une ville ? La définition d’un dictionnaire portugais écrit par un Français – Rafael Bluteau, 1712 – n’est pas très originale6 : « assemblage d’hommes dans la même place avec des maisons contiguës ou voisines […]. Multitude d’hommes de différentes professions et conditions ; nobles et plèbe, riches et pauvres, savants et ignorants, lesquels dans la même place obéissent aux Magistrats7 ». Cette définition souligne la proximité extrême des habitants et sa diversité fonctionnelle et sociale. On peut ajouter d’autres critères de classification : l’existence d’un centre, d’une façon de vivre, d’un comportement social, d’une dépendance alimentaire de l’extérieur, de fonctions gouvernementales et religieuses8, et une excellente relation entre dimension et densité9. Le seuil est plus difficile à définir quand on parle des petites villes : « Ce qui doit se considérer “ville” a varié selon les temps, si bien qu’on devrait faire attention à un double critère – quantitatif et fonctionnel – pour distinguer ville, “village” et “petite village”10. » La ville, d’autre part, a vocation à jouer une fonction juridique et politique croissante. Légitimée par l’État, caractérisée par une présence bureaucratique marquante qui lui confère une tendance centralisatrice. Villes et pouvoir sont liés. La ville, comme extension du pouvoir central, est la scène d’intervention publique, nœud d’articulation avec le monde agricole qui la ravitaille11.
10Le Portugal du milieu du XVIIIe siècle connaît la croissante intervention du pouvoir central dans l’organisation de l’espace en articulation avec la capitale. Lisbonne est le centre et la tête du territoire dans une une vision organique et organisationnelle. Les figures du marquis de Pombal, secrétaire du royaume, et de son roi D. José, sont associées à cette politique, parce qu’ils ont impulsé une forte intervention dans la création de villes nouvelles. Cela veut dire que la promotion de petites villes au rang de cités n’a pas que des raisons démographiques mais aussi politiques. L’objectif a été de retirer ces villes de la juridiction particulière (seigneuriale) en utilisant, si nécessaire, la violence : condamnation au dernier supplice des chefs des maisons seigneuriales et absorption de leur patrimoine par la couronne. Ces villes-là ont été élevées juridiquement comme chef-lieu de comarca, de province, même de diocèse, et centre d’une nouvelle administration et siège d’établissement des officiers nommés par le pouvoir central (les intendants)12 (corregedor, provedor, bispo/évêque). Cette présence bureaucratique marquante, signe de la présence du pouvoir central, confère à la ville une portée centralisatrice : espace territorial, villes et pouvoir sont intrinsèquement liés13.
11L’élévation de petites villes au rang de cités a été faite dans un contexte de tensions politiques et sociales, signes des nouvelles relations de centralisation/décentralisation, mettant l’accent sur des attributions de fiscalité, justice, défense, culture et économie, qui se traduisent dans une réorganisation de l’espace national14. Ces interventions s’insèrent dans une politique territoriale guidée par un besoin de connaître le royaume pour l’ordonner. La ville apparaît comme plateforme d’intervention de l’État sur le territoire.
12À cette composante d’intervention centralisatrice du milieu de XVIIIe siècle se joignent une exigence de rationalisation et l’émergence d’une nouvelle esthétique urbaine, insérées dans les réformes territoriales. Du point de vue théorique et pratique, se sont développés des projets de meilleur ordonnancement de la ville, afin de faciliter la communication et la circulation à l’intérieur et à l’extérieur de la ville, la construction de nouveaux espaces d’habitations et de bâtiments administratifs, ainsi que l’intensification des principes de d’hygiène publique et de salubrité15.
13Lisbonne est l’exemple accompli de cette intervention, surtout après le tremblement de terre. Mais il existe d’autres exemples comme la construction d’une nouvelle ville à l’extrême sud-est de l’Algarve, à la frontière de l’Espagne, comme Vila Real de S. António, implantée dans un espace vierge à partir d’instructions rigoureusement idéalisées et dessinées. Porto, deuxième ville de Portugal, a bénéficié de l’action conjointe de la Société d’agriculture des vignes du Haut-Douro et de l’Administration des travaux publics, heureuse association entre vin et architecture. Enfin la ville portuaire d’Aveiro, sur sa ria (carte no 2), est le meilleur exemple de projet de consolidation des communications en réseaux entre l’intérieur et le littoral autour d’une petite ville élevée à la catégorie de cité (ville) et siège de diocèse, malgré une population déclinante, véritable création stratégique du pouvoir central16.
14Outre-mer, il faut mentionner les efforts de délimitation des frontières en Amérique et la consolidation de la colonisation et de l’exploitation économique des archipels portugais de l’Atlantique, des villes-forts en Afrique et en Inde, qui ont justifié l’application d’un esprit d’organisation urbanistique et la création d’une structure planifiée autour des projets et de leur application.
15Au Portugal, la tradition d’utiliser la géométrie dans le plan des villes nouvelles17, dès la fin du XIIIe siècle, était restée vive. Elle s’est poursuivie aux XVIe et XVIIe siècles, principalement dans les places grandissant dans les îles de l’Atlantique, sur la côte de l’Inde et même du Brésil.
16Au XVIIIe siècle, sous les règnes de D. João V et D. José, divers villages et petites villes ont été fondés à l’intérieur du Brésil à l’initiative de la cour de Lisbonne, bien que leur établissement fut à la charge des gouverneurs. La similitude entre les orientations exprimées dans les lettres royales ou sur les Actes de Fondation font supposer qu’il existait à Lisbonne un ensemble systématisé d’idées sur un tracé urbain, bien que les autorités locales n’aient pas toujours respecté rigoureusement les programmes envoyés de la capitale. En général, une grande place normalement carrée occupait le centre de la fondation et, à partir d’elle, se définissait le dessin des rues et des quartiers selon une maille orthogonale. Les immeubles d’habitation devaient avoir des façades présentant le même aspect.
17Sur la place nommée pelourinho – pilori –, étaient construites l’église, l’hôtel de ville et la prison, avec des exceptions18. Dans ces tracés, on peut souligner un rôle très important des ingénieurs militaires qui ont toujours préféré l’organisation régulière et géométrique et qui ont subi l’influence de l’ingénieur Vauban, à partir des fortifications construites au XVIIe siècle. De cette façon, une ingénierie militaire portugaise s’est développée pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, ce qui a été fondamental pour la reconstruction de Lisbonne après le tremblement de terre de 175519.
18Certes, nombre de villes du Brésil ne sont pas aussi régulières que les villes espagnoles de l’Amérique. Cela est dû à l’insuffisante rigueur avec laquelle furent appliquées les directives envoyées de Lisbonne. Il faut aussi souligner la grande importance de la colonisation agricole et de l’aspect spontané de l’occupation portugaise réalisée par des colons provenant du nord-ouest du Portugal, imitant le style urbain de Porto (la ville du nord), port principal d’embarquement de la chaîne portugaise de migrations. Ce sont les maisons avec un premier étage (sobrado) à Baía, les maisons très étroites à Recife, les églises baroques, inspirées de l’œuvre de l’architecte Nasoni (la fameuse tour de Clérigos à Porto), dans le Minas Gerais. En effet, la carte géométrique en figure de tablier existe seulement dans la nouvelle ville de Mazagão, dans le Pará, et la ville de Mato Grosso (1770), ou encore à S. Luís du Maranhão, fondé au XVIIe siècle.
19On peut résumer l’élaboration d’une typologie urbaine portugaise qui se développe pour l’outre-mer en quelques étapes20 : Depuis la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle, on assiste au Portugal et dans ses domaines outre-mer, notamment à Goa et dans le Sud du Brésil, à une activité intense et rigoureuse de construction de villes, soit par la croissante application des « tracés régulateurs », soit par la mise en œuvre d’une législation spécifique, par décisions ou décrets royaux. Cette activité a connu son apogée dans la période dite pombaline (influence du marquis Pombal, au milieu du XVIIIe siècle), mais elle s’exprime en continuité sous les règnes de Pedro II, de João V, de José I et de Maria I, avant et après Pombal, sans rupture ou changement significatif dans les processus de planification, mais seulement dans un développement logique. L’application des tracés et d’une législation spécifique a conduit graduellement à la modification du modèle urbain traditionnel portugais de l’Expansion. Les sites (ville rivière du littoral), les aspects conceptuels (adaptabilité, structure séquentielle) et morphologiques (maillage organique, géométrie implicite) ont étés modifiés, pour arriver à un modèle plus proche de la ville espagnole coloniale, ou, plus exactement, des modèles classiques internationalement dominants21. En conclusion, la structure de la ville outre-mer construite par les Portugais obéit à un ensemble de règles fondamentales et fonctionnelles qui définit des singularités capables de caractériser le tissu urbain colonial – rue droite, nouvelle et vieille places, grande place, couvents, confréries, hôtel de ville, pilori (pelourinho), port et quais.
20Nous constatons aujourd’hui l’existence d’une recherche soutenue des études portugaises et brésiliennes sur les villes portugaises et d’outre-mer. Le bilan esquissé de l’historiographie portugaise prend comme point de départ une importante étude sur Lisbonne au milieu du XVIIIe siècle, œuvre de José Augusto França, intitulée Lisbonne Pombaline et l’Illuminisme, thèse soutenue en 1962 devant l’université de Paris, traduite en quatre langues (français, anglais, espagnol, allemand)22, qui a analysé le processus de reconstruction de Lisbonne après le tremblement de terre de 1755 et son écho en Europe. Cette refonte du centre ville et l’urbanisation qui a suivi n’auraient pas été possibles sans l’existence préalable d’un corps d’ingénieurs et d’un académisme scientifique assez puissants pour prendre en charge les aspects technico-opératifs des interventions supportées par l’État.
Des institutions responsables du dessin de l’espace géographique et territorial : l’ingénierie, la production cartographique, un réseau de connaissances
21Un des indicateurs des transformations et de l’intérêt croissant pour les villes, au Portugal et outre-mer, est la cartographie, production terrestre succédant à un outil nautique. Pour des ingénieurs militaires, ce qui importait au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle n’était plus de découvrir des nouvelles routes de navigation, mais de consolider les territoires occupés et d’explorer leur ressources23.
22Chronologiquement, on peut estimer que la conjoncture politique après la restauration de l’indépendance du Portugal au dépens de l’Espagne/Castille en 1640 et la prolongation des conflits jusqu’en 1668, conduisant à la création d’un réseau de fortifications sur le littoral et à l’intérieur du Portugal, est à l’origine de la fondation d’une institution de nature militaire et académique – l’École de Fortifications (Escola das Fortificações) liée à Luís Serrão Pimentel (1613-1679), très influencé par les Français comme le comte Blaise de Pagan et le chevalier Antoine de Ville.
23Dans la première moitié du XVIIIe siècle, Manuel de Azevedo Fortes (1660-1749), fut la personnalité marquante de la cartographie portugaise. Ingénieur principal du royaume, formé en Espagne et en France (Alcala de Henares et Collège du Plessis, en France) et professeur de philosophie à l’université de Sienne, il a été responsable de la définition des cartes topographiques. L’influence des méthodes et des techniques françaises sur ses travaux est flagrante, comme dans son traité modèle : O engenheiro português, 2 vol., 1728-172924.
24En 1720, un événement a modifié profondément l’attitude du roi et de la Cour concernant le développement de la géographie et de la cartographie. Delisle a lu à l’Académie de Paris une remarquable communication sur le sujet de la Détermination géographique de la situation et de l’étendue des différentes parties de la Terre. Cette communication décrivait les travaux qui venaient d’être réalisés en Allemagne, en Angleterre et, en particulier, en France. Les conclusions scientifiques de Delisle sur les coordonnées géographiques de plusieurs points du globe atteignaient directement le Portugal et ses intérêts coloniaux, provoquant notamment la mise en doute des droits territoriaux dans le continent sud-américain, fondés sur le vieux méridien de Tordesillas séparant les empires portugais et espagnol. En même temps, se développait un processus diplomatique et politique complexe, s’efforçant d’acquérir des collections cartographiques et des appareils d’observation astronomique, en faisant appel à des spécialistes étrangers. L’objectif était de définir les limites du Brésil25.
25On peut donc conclure que s’il est vrai que l’ascension politique du roi D. José et de son ministre le marquis de Pombal a renforcé les préoccupations du pouvoir central pour le développement et le contrôle, le processus est né bien avant. En effet, la reconnaissance du territoire dans ses plus infimes détails était indispensable pour mener à bon terme les entreprises à réaliser et cette expérience s’est affirmée outre-mer. Si la reconstruction de Lisbonne, après le tremblement de terre, émerge comme la grande œuvre, cette image n’est ni correcte ni suffisante pour expliquer l’essor de la planification territoriale qui ne se réduit pas à un nouveau maillage urbanistique.
26Si nous retrouvons dans le royaume continental la préoccupation d’insertion de villes dans de grands espaces ruraux, la même politique est expérimentée et appliquée dans l’Empire, en particulier au Brésil, mais aussi en Angola et en Extrême Orient, avec une planification géométrique. Telle est la justification de la fondation de beaucoup d’institutions qui vont révolutionner la connaissance scientifique. Le renouvellement des études de mathématiques s’est faite grâce à des maîtres italiens comme Miguel Franzini (1779-1861) et Miguel António Ciera, introduisant de nouvelles méthodes initiant les opérations géodésiques (1778). En 1779, s’établirent à Lisbonne les Académies royales de la marine et des sciences, en 1790 l’Académie royale des fortifications, artillerie et dessin, en 1796 l’Académie des gardes marines et en 1798 la Société royale maritime, militaire et géographique. L’influence française était vivante au Portugal, suivant la voie tracée par la fondation de l’École des ponts et chaussées en 1747, l’École des mines en 1783 et l’École polytechnique en 179426.
27À la suite du départ du gouvernement portugais au Brésil dans le contexte de la guerre péninsulaire et de l’invasion du Portugal par l’armée française du premier Empire, la production des projets cartographiques s’est interrompue. Mais le séjour de la famille royale et l’établissement de l’Académie des gardes marines à Rio de Janeiro ont contribué à ce que la quantité de cartes sur le Brésil soit supérieure à la production concernant les autres espaces de l’empire portugais, en particulier l’Afrique27.
28Des années conflictuelles de luttes civiles ont affecté le Portugal, jusqu’au milieu du XIXe siècle. Dans le début des années 1830, Pedro Folque (1744-1848), lieutenant général de l’armée de Catalogne et son fils Filipe Folque (1800-1874) furent chargés de reprendre les travaux inachevés de Ciera. Les conflits internes ont souvent interrompu le travail des scientifiques. Les résultats des enquêtes topographiques sur la banlieue de Lisbonne n’ont été connus qu’en 1843, avec la publication de la première feuille de la carte à l’échelle de 1 : 10000. Les travaux furent bientôt ralentis en raison des polémiques entre spécialistes (Folque et Franzini), et de graves événements politiques et militaires (luttes civiles) perturbant directement la poursuite de l’entreprise28.
29En conclusion, au cours du XVIIIe siècle, en particulier dans sa seconde moitié, l’impulsion scientifique de la cartographique a représenté une consolidation historique croissante de l’État, véritable signe d’accumulation de réseaux de connaissance sur le territoire, les personnes et les choses. Elle apparaît comme un instrument du pouvoir de définition et d’intervention des politiques spécialisées de gestion du territoire29. De ce point de vue, les villes portugaises ont été des instruments par excellence d’application des politiques d’intervention. En effet, cette technocratie ne se résume pas à son œuvre urbanistique puisque elle fut avant tout le symbole et l’outil de l’exercice de la souveraineté royale centralisée.
La centralisation de la gestion territoriale et urbaine et la gestion du littoral – l’échange d’expériences
30La centralisation de la gestion territoriale et urbaine a imposé la création d’institutions qui se réservent la capacité d’intervention urbanistique au-dessus des institutions locales de gouvernement et préconisent la création de futurs organismes centraux. Le littoral, comme interface avec l’outre-mer, a accru sa position stratégique et imposé un processus intégré de gestion de l’eau et d’implantation d’un système sanitaire30.
31La ville de Porto est un bon exemple d’intervention des institutions étatiques dans le champ local. La centralisation de l’administration publique a été mise en place en 1852 suite à la création du ministère des Travaux publics, du Commerce et de l’Industrie31. Un des objectifs était de concentrer la gestion de l’urbanisme sous tutelle du gouvernement et par conséquent de retirer cette responsabilité au conseil municipal. La compétence du ministère lui donnait droit de « réguler, diriger et assister l’action municipale sur l’ouverture de rues, places et jardins, sur les constructions et leur alignement en vue de la sécurité, de la salubrité, de la commodité et la circulation publique ». Toutefois, des conflits entre l’État central et la municipalité se poursuivirent en matière de dispositions urbaines ; c’est pourquoi l’expérience de Porto, deuxième ville du Portugal, est intéressante à analyser.
32En 1763, l’entrée en fonctionnement du Conseil des travaux publics (Junta das Obras Públicas, 1763-1833)32 s’était inscrite en continuité des mesures prises pour la reconstruction de Lisbonne, afin de superviser la planification et la gestion de l’espace urbain, en réponse à l’importance des projets engagés. Les nouveaux concepts et pratiques de gestion spatiale développés dans la capitale furent ensuite appliqués à Porto à travers la création d’un organisme spécifique chargé d’assurer la collaboration entre les services de l’État et l’administration municipale, sous le contrôle de la couronne. Le Conseil, constitué du corps municipal présidé par un haut magistrat nommé par l’administration centrale, disposait d’un financement propre, assis sur une nouvelle imposition sur le vin, établie pour dix ans et renouvelée par périodes successives, dont l’application dépendait des conditions stipulées par la couronne. Jusqu’à sa disparition en 1833, l’action du Conseil a été déterminante pour l’affirmation progressive d’une gestion dont l’efficacité dépendait de la capacité de prévoir et d’intégrer les initiatives des multiples intervenants particuliers dans la transformation de l’espace urbain. Ensuite, jusqu’en 1852, se sont succédées des tentatives de retour à une tradition mythique de responsabilité municipale exclusive sur les travaux locaux, avant que la création du ministère des Travaux publics ne liquide cette prétention.
33Ce premier conseil de 1763 ne fut pas la seule institution à agir dans ce sens. La Compagnie générale d’agriculture des vins du Douro (Companhia Geral da Agricultura das Vinhas do Alto Douro, 1756-1834), instituée par licence royale du 10 septembre de 1756, et réinstallée en 1776, fut créée dans le contexte de la politique de « nationalisation de l’économie menée par le marquis de Pombal pour résoudre la crise de production du vin du Douro, refréner la concurrence des autres vins nationaux et surveiller l’influence anglaise ». La Compagnie constituait un organisme à la fois public et privé, protégé par le gouvernement, promu comme interlocuteur privilégié de la couronne jusqu’à la révolution libérale de 1820 qui ouvrit une phase de remise en cause de ses attributions. La suppression de son monopole de vente et d’exportation des vins fut cependant compensée par l’augmentation de ses compétences dans le financement des travaux d’ouverture de routes, de régularisation du lit du Douro et d’amélioration et de construction de nouveaux quais dans le port de Porto, travaux ayant un grand impact sur la ville33.
34Cette centralisation administrative de la gestion du territoire dans laquelle les villes étaient appelées à tenir un rôle majeur fut menée à l’échelle impériale, ce qui favorisa les transferts d’expérience, non seulement de la métropole vers les colonies, mais aussi en sens inverse, en suivant la carrière des administrateurs et des ingénieurs militaires.
35La création de l’intendance du port d’Aveiro (Superintendência do Porto de Aveiro, 1755-1856) avait un objectif bien défini : ouvrir le port au commerce et à la circulation des personnes, sans affecter le fonctionnement des salines. C’était un vieux problème lié aux conditions géomorphologiques provoquant une instabilité de la localisation du port en relation avec plusieurs canaux de la ria, de la rivière et de la mer. Il est important de signaler que le premier intendant nommé par le roi de 1755 à 1764 avait auparavant servi comme intendant des mines de Cuiabá au Brésil (Mato Grosso). Il avait alors pour mission d’obéir au même modèle de concentration du pouvoir chargé de la collecte des impôts dans un trésor afin de combattre la contrebande de l’or et les fréquentes rébellions de la population. Ainsi, à Aveiro, les capacités de l’intendant furent réutilisées dans la gestion du « Coffre-fort de la barre », qui recevait les impôts (reais) sur le vin et la viande, non seulement dans la ville d’Aveiro mais aussi dans un territoire plus ample, dans toutes les terres de juridiction de bénéficiaires ayant toujours profité d’exemption d’impôts34.
36La première fonction de l’intendant était de surveiller le recouvrement des impôts, de procéder aux paiements des ingénieurs et des architectes hydrauliciens qui venaient observer la barre, de faire exécuter les travaux publics après approbation de la Couronne et de surveiller la bonne comptabilité du « Coffre-fort ». Si l’objectif prioritaire était d’ouvrir le port, la cartographie montre des projets prouvant les intentions urbanistiques de l’intendance, comme par exemple une intervention dans la zone centrale de la ville en réorientant des canaux ou des bras de la rivière, principales voies de circulation35. Dans cette ville de canaux, l’accumulation des sables et alluvions dans la barre risquait de provoquer des inondations, comme cela arriva dans les années 1788, 1791 et 1807/1808. Les médecins d’Aveiro avaient diagnostiqué : « Un pays bas, recouvert en continu pour sa plus grande partie d’eaux stagnantes, provoquant un foyer permanent de miasmes putréfiés et pestilentiels se développant dans les chaleurs de l’été et entraînant des endémies destructrices, alors qu’ils s’essayaient à imiter les Flandres, Pays-Bas inondables36. » À ces caractéristiques, il faut ajouter un facteur supplémentaire avec la contraction des marais salants. Le danger venait surtout des abandons de salines et du mélange d’eaux stagnantes douces et salées, ce qui engageait un processus de destruction des êtres vivants et un développement de bactéries néfastes à la santé publique. Cette situation est fréquemment survenue tout au long du XVIIIe siècle, lorsque la barre empêchait le renouvellement de l’eau salée37.
37Ainsi, la régularité du fonctionnement du complexe portuaire était une condition essentielle de l’hygiène et de la santé publique, dans un bon environnement écologique. Dominer la ville revenait à créer un espace d’opportunités. Après l’ouverture du port en 1808, des lettres de deux médecins de la ville, du juge et de l’évêque d’Aveiro assurent du renouvellement de la salubrité des airs, de la réduction des décès et des dépenses pour le traitement des maladies. Après le percement de la barre, Aveiro « est devenu plus sain et l’État a gagné la partie à nouveau38 ». En vérité, le processus d’intervention étatique ne s’arrêta plus, faisant se succéder les études cartographiques et les interventions39.
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38Nous avons ainsi présenté en premier lieu la conception contemporaine de la ville, définie à partir de contours quantitatifs et administratifs. La terminologie cache des réalités probablement très différentes, d’un royaume à l’autre, de l’Europe aux villes fondées outre-mer. Le modèle urbain fut associé au style de l’autorité monarchique : les villes portugaises furent des instruments par excellence de l’application de politiques d’intervention qui ne se réduisent pas à de strictes opérations d’urbanisme, mais devinrent des instruments symboliques de l’exercice de la souveraineté royale et du pouvoir central.
39Cette conception ne fut pas une invention du seul XVIIIe siècle. Certes la tradition historiographique associe cette image au roi éclairé portugais (D. José) et à son ministre (Pombal), reconstructeurs de Lisbonne après le tremblement de terre de 1755, mais l’urbanisation n’aurait pas été possible sans l’existence antérieure d’un corps d’ingénieurs et d’un projet scientifique, justifié par les exigences de la réforme territoriale portugaise en métropole et par le besoin de délimiter les démarcations dans les colonies d’Amérique. L’État monarchique portugais du milieu du XVIIIe siècle a créé de nouvelles institutions (Intendances, Conseils) pourvues de compétences réservées auparavant aux conseils municipaux. Cette politique a été relancée au milieu du XIXe siècle avec le nouveau ministère des Travaux publics, commerce et industrie.
40En effet, les divers conseils créés au XVIIIe siècle ont concentré compétences et attributions, même si des ordonnances royales plus anciennes ont esquissé ce mouvement antérieurement et si les municipalités ont conservé des compétences dans la définition des formes d’appropriation et d’utilisation publique ou privée de l’espace urbain. À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, l’émergence des questions d’hygiène et de salubrité et la dynamique commerciale recherchant l’amélioration de la connexion des routes maritimes avec les voies terrestres et fluviales ont provoqué un besoin d’investissements dans de nouvelles infrastructures routières, portuaires et militaires.
41Il faut souligner le degré de généralisation de ce processus et la dimension impériale de l’intervention des agents royaux, comme l’a montré l’exemple de la ville d’Aveiro. Dans ce cas, l’intendant du port venu d’outre-mer a pu réorganiser les recettes fiscales grâce à son expérience du contrôle de l’or dans les mines du Brésil. Cet effort a été accompli pour contourner les privilèges locaux, condition de base pour soutenir les budgets de la construction du port, tout en étant confronté aux problèmes complexes de gestion du littoral40 et en surmontant bien des difficultés financières41.
Notes de bas de page
1 Jacques Dupâquier, « Les vicissitudes du peuplement (XVe-XVIIIe siècles) », in Histoire des populations et L’Europe, I, Jean-Pierre Bardet et Jacques Dupâquier (dir.), Paris, Fayard, 1997, p. 251.
2 José Vicente Serrão, «O quadro demográfico», in História de Portugal, vol. iv, José Mattoso (dir.), Lisboa, Círculo dos Leitores, 1993, p. 50-54; Rui Cascão, «Demografia e Sociedade», in História de Portugal, vol. V, José Mattoso (dir.), Lisboa, Círculo dos Leitores, 1993, p. 425-426.
3 Initié en 1853 par une compagnie anglaise, et inauguré le 28 de octobre de 1856, mais il faut plus d’un siècle pour construire un réseau national. Maria Fernanda Alegria, « A organização portuária portuguesa e a sua evolução de 1848 a 1910 », Revista de História Económica e Social, no 15, Janeiro-Junho 1985, p. 1-29 ; Joel Serrão, « Transportes », in Dicionário de História de Portugal, vol. 4, Lisboa, 1971.
4 Jan de Vries, «La urbanización en Europa, 1500-1800», Barcelona, Crítica, 1987, p. 332.
5 Teresa Rodrigues, «Crises de mortalidade em Lisboa, sécs. XVI e XVII», Lisboa, Horizonte, 1990, p. 56; Silva Francisco Ribeiro da, «O Porto das Luzes ao Liberalismo», Porto, Inapa, 2001, p. 129-130; Vitorino Magalhães Godinho, «Estrutura da antiga sociedade portuguesa», Lisboa, Arcádia, 1975, 2a ed., p. 39-42.
6 Claude Nières, « Les villes de Bretagne au XVIIIe siècle », Rennes, PUR, 2004, p. 18.
7 Raphael Bluteau, «Vocabulario Portuguez e Latino»…, Suplemento, t. ii, p. 59-60.
8 P. Bairoch, J. Batou, P. Chèvre, « La population des villes européennes de 800 à 1850 », Genève, Droz, 1988, p. 300.
9 Ibid., p. 289.
10 J.-P. Poussou, Ph. Loupès (dir.), « Les petites villes du Moyen Âge à nos jours », Paris, CNRS, 1985 ; Vitorino Magalhães Godinho – « Estrutura da antiga sociedade portuguesa », op. cit., p. 26 et suiv.
11 António Gama, « As capitais no discurso geográfico », Penélope, Lisboa, no 13, 1994, p. 10 ; Yves Rinaudo, « Un équilibre méditerranéen : le pouvoir local entre l’État et le territoire », Études rurales, Paris, no 101-102, 1986, p. 203-217, José Mattoso, « Introdução à história urbana. A cidade e o poder », in Cidades e História, Lisboa, Ciclo de Conferências de Novembro de 1987 da Fundação Calouste Gulbenkien, 1992, p. 16 ; Philippe Guignet, « Le pouvoir dans la ville au XVIIIe siècle », Paris, EHESS, 1990 ; J.-P Poussou, Ph. Loupès (dir.), « Les petites villes… », op. cit. ; Georges Duby, « L’urbanisation dans l’histoire », Études rurales, Paris, no 49-50, 1973 ; Jean Meyer, « Études sur les villes en Europe Occidentale, milieu du XVe siècle à la veille de la Révolution Française », Paris, SEDES, 1983 ; Marcel Roncayolo, Thierry Paquot (dir.), « Villes & Civilisation urbaine XVIIIe-XXe siècles », Paris, Larousse, 1992 ; Philip Benedict, Cities and social change in Early Modern France, London, Unwin Hyman, 1989.
12 Ont reçu statuts de villes les villages suivants : Aveiro, Penafiel, Castelo Branco, Pinhel e Vila Nova de Portimão, que ont été, ensuite élevés comme sièges de diocèses avec une longévité limitée. Ana Cristina Nogueira da Silva, « O modelo espacial do Estado Moderno. Reorganização territorial em Portugal nos finais do Antigo Regime », Lisboa, Estampa, 1998, p. 72-73 ; Joaquim Veríssimo Serrão, História de Portugal [1750-1807], vol. 6, Póvoa do Varzim, Verbo, 1990, p. 112.
13 Yves Rinaudo, « Un équilibre méditerranéen… », op. cit., p. 203-217, José Mattoso, « Introdução à história urbana… », p. 16.
14 A. Manuel Hespanha, Poder e Instituições na Europa do Antigo Regime, Lisboa, Fundação Calouste Gulbenkian, 1984, p. 63 a 64.
15 Ana Cristina Nogueira da Silva, «O modelo espacial do Estado Moderno…», op. cit., p. 67.
16 Les exemples : França José Augusto, Une ville des Lumières. La Lisbonne de Pombal, Paris, Fundação Calouste Gulbenkian, 1988 ; José Eduardo Capa Horta Correia, Vila Real de Santo António. Urbanismo e poder na política pombalina, Porto, FAUP, 1997 ; Joaquim Jaime B. Ferreira Alves, O Porto na época dos Almadas. Arquitectura. Obras Públicas, Porto, Câmara Municipal do Porto, 1988, 2 vol.
17 Salgueiro Teresa Barata, A cidade em Portugal. Uma geografia urbana, Porto, Lisboa, Afrontamento, 1992, p. 161-183.
18 Id., ibid., p. 162.
19 Walter Rossa, « No primeiro dos elementos. Dados para uma leitura sintética do Urbanismo e da Urbanística Portugueses da Idade Moderna », Oceanos, no 41, Janeiro-Março 2001, p. 8-21.
20 José Manuel Fernandes, «A propósito da baixa e das malhas ortogonais: alguma reflexões. Os diferentes graus de regularidade e de geometria na cidade de matriz portuguesa», Monumentos, revista semestral de edifícios e monumentos, no 21, Setembro de 2004, p. 44-49 ; José Pessôa, «Em tudo semelhante, em nada parecido. Modelos e modos de urbanização na América Portuguesa», Oceanos, no 41, Janeiro-Março 2001, p. 70-81.
21 José Manuel Fernandes, «Índia e sul do Brasil: planos do urbanismo português no século XVIII», in Universo Urbanístico Português 1415-1822, Lisboa, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, Lisboa, 1988, p. 245-254.
22 Joana Cunha Leal, «Legitimação artística e patrimonial da Baixa Pombalina. Um percurso pela crítica e pela história da arte portuguesas», Monumentos, revista semestral de edifícios e monumentos, no 21, Setembro de 2004: p. 6-17; José Augusto França, «Uma experiência Pombalina, Monumentos, revista semestral de edifícios e monumentos», no 21, Setembro de 2004: p. 18-21.
23 Mário Gonçalves Fernandes, Urbanismo e Morfologia Urbana no Norte de Portugal, Porto FAUP, 2002, p. 33; Conceição Margarida tavares da, «A praça da guerra. Aprendizagens entre a Aula do Paço e a Aula de Fortificação», Oceanos, no 41, Janeiro-Março 2001, p. 24-38; Manoel de Azevdo Fortes (1660-1749), Cartografia, Cultura e Urbanismo, Mário Gonçalves Fernandes (coord.), Porto, GEDES, 2006; A Nova Lusitânia. Imagens cartográficas do Brasil nas Colecções da Biblioteca Nacional (1700-1822), Lisboa, Comissão Nacional dos Descobrimentos Portugueses, 2001.
24 Maria Fernanda Alegria, João Carlos Garcia, «Evolução da Cartografia Portuguesa», in Os mapas em Portugal, Lisboa, Cosmos, 1995, p. 68.
25 Ibid.; Beatriz Bueno Siqueira, «Desenho e desígnio – o Brasil dos engenheiros militare », Oceanos, no 41, Janeiro-Março 2001, p. 40-58.
26 Maria Fernanda Alegria, João Carlos Garcia, «Evolução da Cartografia Portuguesa»…, p. 71-72.
27 Pour ce continent nous ne trouvions pas, jusqu’en 1853, quelque carte portugaise en représentant leur intérieur, malgré de, à travers la Cartographie étrangère, arriver échos des informations fournies par les explorateurs portugais : Alegria Maria Fernanda ; Garcia João Carlos, « Evolução da Cartografia Portuguesa »…, p. 74.
28 Ibid., p. 71-72.
29 Rui Miguel C. Branco, O mapa de Portugal. Estado, Território e Poder no Portugal de Oitocentos, Lisboa, Livros Horizonte, 2003, p. 18, 86.
30 Alain Corbin, « Le ciel et la mer », Paris, Bayard, 2005, p. 48, 85.
31 Ces attributions seront d’articuler les besoins de développement d’équipements, de distribution de la production et de modernisation du commerce, en profit de la création d’un marché interne et externe. Rui Miguel C. Branco, O mapa de Portugal…, p. 26-27.
32 Anni Günter Nonell, Porto, 1763/1852. A construção da cidade entre despotismo e liberalismo, Porto, FAUP, 2002, p. 93-110.
33 En 1779, lui sont confiés les travaux pour améliorer la navigation sur le Douro et, en 1788, par extension sur les routes de l’Alto Douro. À partir de 1790, est engagée, la construction de nouveaux quais. En 1803, est engagée la construction d’un nouveau bâtiment pour les nouvelles classes de mathématiques, commerce et langues.
34 Inês Amorim, « Porto de Aveiro, entre a terra e o mar », Gafanha da Nazaré, APA, 2008, p. 89-97.
35 Humberto Gabriel Mendes, «Cartografia e Engenharia da Ria e Barra de Aveiro no último quartel do séc. XVIII», O Arquivo do Distrito de Aveiro, vol. 40, 1974, p. 246.
36 Francisco Neves Ferreira, «Documentos relativos à abertura da actual barra de Aveiro», O Arquivo do Distrito de Aveiro, vol. 22, 1956, doc. no 19, p. 295.
37 Inês Amorim, Aveiro e sua Provedoria no século XVIII (1690-1814) – estudo económico de um espaço histórico, Coimbra, CCRC, 1997, vol. 1, p. 124, 394-404.
38 Francisco Neves Ferreira, «Documentos relativos à abertura da actual barra de Aveiro», O Arquivo do Distrito de Aveiro, vol. 22, 1956, p. 275, doc. 18-22, 33, année de 1812.
39 João Carlos Garcia, Inês Amorim, A Barra e os portos da Ria e Barra de Aveiro, 1808-1932, Arquivo da Administração do Porto de Aveiro, Aveiro, APA, 2008, p. 5-12.
40 «Actuaciones urbanas en bordes maritimos», Jornadas realizadas del 26 al 27 de octubre de 1990, La Coruña, Colegio Oficial de Arquitectos de Galicia, 1993, p. 36, 85.
41 Álvaro Ferreira da Silva, «Modos de regulação da cidade: a mão visível na expansão urbana», Penélope, no 13, 1994, p. 121-146.
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