La production d’un modèle d’urbanité touristique au sein du monde colonial : les hill stations de l’Empire britannique des Indes
p. 129-143
Texte intégral
1Le tourisme a entretenu d’emblée avec la ville des relations étroites. D’abord parce qu’il est né à l’ère industrielle des modes de recréation des élites urbaines britanniques qui ont transféré dans leurs lieux de recréation les pratiques et les valeurs du monde urbain. Ensuite parce que les villes ont été à la fois des lieux de départ, de passage et de destination des touristes, et que le regard porté sur ces lieux et les nouvelles fonctions qui en découlent ont profondément transformé les villes concernées. Enfin, parce que le tourisme, tout comme l’industrie dont il est contemporain, est également à l’origine de la production de lieux nouveaux entièrement dédiés à la « recréation » : les stations touristiques (équipe MIT, 2002, équipe MIT, 2005). Le tourisme est également une activité qui s’est rapidement mondialisée en accompagnant le déplacement des élites et en suivant le mouvement de colonisation du monde par les Européens. Les stations touristiques ont dans un premier temps essaimé depuis l’Angleterre sur le continent européen et en Amérique du Nord, avant de gagner les autres continents dans les bagages de la colonisation, contribuant à leur échelle à l’urbanisation du monde. C’est ainsi que les Britanniques, imités par les autres puissances colonisatrices, ont édifié ex-nihilo dans leur Empire des lieux urbains originaux, les hill stations, où ils ont pu exercer les pratiques de recréation qu’ils avaient en Europe, en les adaptant au contexte tropical et colonial. Fille du tourisme et de la colonisation, les hill stations ont été dotées précocement de fonctions non seulement touristiques, mais également administratives et éducatives, qui en font un modèle de lieu urbain original. Les modalités de la création de ces stations dans le monde colonial seront analysées en référence aux modèles touristiques et urbains en cours à la même époque en Europe, afin de mettre en évidence leurs spécificités. Puis il s’agira de montrer que l’évolution de ces stations dans le temps s’accompagne de plus en plus d’urbanité et de l’obtention de fonctions urbaines qui ont favorisé le passage de la station à la ville.
Les hill stations de l’Empire britannique des Indes, transposition coloniale du modèle de la station touristique européenne
2Selon l’approche géographique du tourisme développée par l’équipe MIT (Bruston et alii., 1997), la station touristique peut être définie comme un « lieu créé par et pour le tourisme. La station a émergé au milieu du XIXe siècle en Europe occidentale et au même moment, aux États-Unis, en tant que projet d’ensemble visant à créer toutes les conditions matérielles de l’accueil des touristes et à répondre à l’intégralité de leurs attentes. D’emblée, il s’est agi d’un lieu créé selon les logiques industrielles telles qu’elles s’élaboraient dès le début du XIXe siècle dans d’autres secteurs d’activité » (équipe MIT, 2005, p. 341). Les stations sont des lieux urbains, c’est-à-dire porteurs des qualités de l’urbain. Elles se caractérisent, comme les villes, par la densité et la diversité de leur bâti, avec une architecture inspirée de celle des centres urbains dont elles sont contemporaines, par la densité et la diversité des équipements, par l’accueil des principales innovations du moment (propreté, éclairage, accessibilité) et par la constitution d’une vie de société, organisée selon des références urbaines. Elles se distinguent cependant de la ville par leur taille, rarement en rapport avec le niveau élevé des services que l’on y trouve, et par la prédominance de la fonction touristique sur les autres fonctions urbaines. Elles s’en différencient également par leur processus de création : relevant d’un projet spécifique de recréation temporaire, les stations ont été créées ex-nihilo, ou à partir d’un simple noyau villageois, à proximité duquel se sont développés des lotissements et un bâti spécifiques au tourisme (villas, hôtels, établissements de bains, cercles de jeux ou casinos, théâtres et hippodromes, promenade). Cependant, l’existence d’une population permanente qui assure les services saisonniers aux touristes est un élément important dans la dynamique spatiale et fonctionnelle des stations. Par leurs aménités particulières, du niveau de villes de plus grande taille, les stations attirent des populations permanentes, services et activités nouvelles, qui en se diversifiant au cours du temps peuvent conduire la station à la ville, dès lors que d’autres fonctions économiques parviennent à supplanter le tourisme (équipe MIT 2002, Stock [coord.], 2003).
3Le tourisme est né entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle des pratiques des élites urbaines britanniques dans la filiation du Grand Tour et de la villégiature aristocratique. Ces dernières ont en effet pris l’habitude d’aller prendre les eaux l’été dans des stations thermales comme Bath, de pratiquer le bain à la lame dans des stations balnéaires comme Brighton ou Ramsgate, ou encore d’aller visiter les glaciaires de Chamonix, station située sur la route du Grand Tour, et de passer une partie de l’hiver sur la Côte d’Azur ou à Pau, afin d’y profiter de la douceur et de la salubrité supposée du climat. Mais cette première phase de diffusion du tourisme ne concerne alors que peu de lieux, et qu’une faible fraction des élites urbaines. Il constitue ce que l’on pourrait appeler le stade artisanal du tourisme (équipe MIT, 2011). Vers le milieu du XIXe siècle, les pratiques touristiques s’industrialisent avec l’invention du voyage à forfait par Thomas Cook mais aussi avec l’émergence de la station, comme projet urbain spécifique, porté par les nouvelles élites économiques de l’ère industrielle que sont les banquiers et les magnats du chemin de fer. Ce passage du tourisme au stade industriel permet l’élargissement de la base sociale des touristes. C’est aussi durant cette période, que le tourisme, cantonné jusque-là au vieux continent et à l’Est de l’Amérique du Nord, connaît une nouvelle phase de diffusion qui accompagne l’expansion coloniale des Européens et en particulier celle des Britanniques. En effet, la colonisation crée non seulement un flux touristique vers la colonie par la venue de parents et de relations, mais s’accompagne également de pratiques touristiques sur place, initiées par les colons eux-mêmes (Stock [coord.], 2003).
4Officiers et hauts fonctionnaires, planteurs et entrepreneurs issus de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie industrielle, qui s’installent en Inde dans le courant du XIXe siècle, appartiennent à cette élite sociale qui a fait sur le continent l’apprentissage des pratiques de santé et de sociabilité qu’autorisent les stations touristiques. Elle ne tarde pas à transférer ces pratiques dans son nouveau lieu de vie que sont les colonies, en y établissant des lieux de recréation adaptés toutefois au contexte particulier du monde tropical et colonial. Dès le début du XIXe siècle, les moyennes montagnes des Ghâts occidentales et le moyen pays himalayen voient ainsi s’édifier entre 1 000 m et 2 000 m d’altitude des stations climatiques que les Britanniques, leurs inventeurs, nomment « hill stations ». Ils sont très vite imités par les autres puissances colonisatrices comme les Hollandais en Indonésie (Bandoeng), ou les Français en Indochine (Dalat).
De la healthy place à la pleasure place
5La création des hill stations repose à l’origine sur des nécessités sanitaires et sur l’inconfort que représentent pour les Européens la chaleur des Tropiques et les maladies qui y sont associées. Elles apparaissent donc dans un premier temps comme la transposition au monde tropical de la villégiature climatique ou thermale en usage en Europe à la même époque. En effet, alors que la phtisie fait des ravages en Europe et conduit les Anglais à rechercher un soulagement sous le climat sec et lumineux de la Côte d’Azur en hiver, puis dans les sanatoriums des Alpes, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle (Reichler, 2005, Vaj 2005), ce sont les maladies tropicales qui dans les colonies attirent l’attention des administrateurs britanniques. La malaria, la dysenterie et le choléra, en particulier la grande épidémie de 1817-1821, font de nombreuses victimes en Inde. La mortalité est très élevée et l’on estime au début du XIXe siècle que l’espérance de vie de ces colons ne dépasse guère 30 ans. Leurs enfants sont les plus menacés par la surmortalité (Kennedy, 1996). Les médecins coloniaux, s’appuyant sur les connaissances développées en Europe (Reichler, 2005, Vaj, 2005), établissent une corrélation entre les données du climat et les maladies tropicales qui leur fait préconiser comme unique remède aux maladies qui sévissent en plaine, quelle que soit leur nature, des séjours en altitude, afin d’y respirer l’air plus salubre et aéré des montagnes (Spencer et Thomas, 1948, Mitchell, 1972, Kennedy, 1996).
6La recherche, sous les Tropiques, de conditions climatiques comparables à celles du milieu tempéré les conduit donc à établir à des altitudes variant entre 1 000 et 2 000 m des sanatoriums, la plupart du temps couplés à un cantonnement militaire. Les premières hill stations sont édifiées entre 1820 et 1840 dans les marges frontières himalayennes de l’Empire des Indes et répondent en effet à des impératifs stratégiques : permettre aux soldats de se reconstituer tout en surveillant les frontières. C’est le cas pour Simla, Mussoorie ou Darjeeling. Ces créations sont au départ le fait de quelques individus, militaires, administrateurs et médecins coloniaux, qui persuadent les autorités de l’opportunité de créer des établissements européens dans l’Himalaya et qui parviennent à convaincre les investisseurs et les colons de venir y séjourner. Ils n’hésitent pas à prêcher l’exemple en se faisant construire des villas pour leur propre usage et en y invitant leurs familiers. La construction d’un sanatorium, l’installation officielle d’un médecin et la venue d’un personnage important de l’administration coloniale consacrent la naissance et la renommée des hill stations, tout comme ce fut le cas pour les stations touristiques européennes. Mais dès le milieu du XIXe siècle, il apparaît que le séjour en altitude ne peut soigner toutes les maladies. Cela n’empêche pourtant pas leur fréquentation, dans la mesure où des séjours prolongés semblent avoir des effets bénéfiques sur l’état général de santé des Européens de faible constitution ou qui sont épuisés par leur vie dans les plaines et favorisent clairement la reconstitution de leurs forces physiques et psychiques. Les convalescents, les femmes enceintes et les enfants sont invités à passer l’été dans les hill stations. On est alors clairement dans le droit-fil de la villégiature climatique hivernale européenne, telle qu’elle se développe alors à Pau, Nice ou Menton, à la différence qu’il s’agit d’emblée de la création d’un lieu ex-nihilo et non de l’investissement par les villégiateurs d’une ville préexistante. Leur naissance dans la première moitié du XIXe siècle précède donc de peu le développement des stations climatiques des Alpes nées de la fonction de sanatorium qui sont effet plus tardives, puisqu’elles font leur apparition dans la seconde moitié du XIXe siècle.
7Mais à cet objectif thérapeutique, s’est également très vite ajouté le besoin de recréer la vie de société propre aux lieux touristiques, à laquelle les élites britanniques étaient accoutumées en Europe, et cela d’autant plus que les expatriés sont confrontés au quotidien avec la profonde altérité du monde indien. Tout comme dans l’Europe de la fin du XVIIIe siècle, la fonction de health resort des stations climatiques d’altitude a été associée dès le départ à celle de pleasure place et au déploiement d’une vie de société. Mais elle y a été renforcée par le contexte colonial. En effet, les stations d’altitude de l’Empire permettent de rompre l’isolement des colons, population coloniale dispersée et en faible nombre, et d’échapper aux contraintes sociales qui prévalent en plaine. Ces dernières sont particulièrement fortes dans une société coloniale qui doit sans cesse faire preuve de son autorité et de son prestige devant les sujets indigènes qu’elle domine. Le contrôle de soi qui est une des marques de la société puritaine victorienne doit se manifester de façon encore plus claire dans les colonies. D’où l’importance de pouvoir trouver dans l’Empire des lieux où relâcher cette contrainte par des pratiques de sociabilité et de jeux permettant précisément un relâchement de ce contrôle de soi (Elias et Dunning, 1986). Les hill stations ont fonctionné comme un sas, un lieu à la fois en rupture et en complémentarité fonctionnelle avec l’univers quotidien des civils lines, les quartiers européens des villes indiennes potentiellement menacés par la promiscuité des quartiers indigènes. Elles sont donc dès l’origine, au sens propre comme au sens figuré, des « cantonnements », des lieux de retranchement, qui rappellent la mère patrie et permettent à la communauté isolée des colons de se rassembler et d’exprimer son identité et ses valeurs.
8À l’origine, les résidents vivant dans des villas et propriétés dispersées le long des crêtes et de par et d’autre des versants des collines se retrouvaient dans des clubs comme le Planter’s Club de Darjeeling, fondé en 1868 qui fit longtemps office de cercles de jeux et accueillit les alpinistes préparant les premières expéditions himalayennes. Ils déployaient également leur sociabilité au sein de loges maçonniques et dans les Assembly Rooms munies de salons et de salles de bal, où se tenaient concerts et spectacles. Ces institutions furent d’abord installées dans des villas privées, et connurent de nombreux déménagements, avant d’occuper des bâtiments construits pour cet usage. Les plus grandes stations et les plus prestigieuses comme Simla se dotèrent également d’un théâtre. Ces lieux de sociabilité et de distractions sont les équivalents de ceux que l’on trouve dans les stations européennes et sont les centres d’une vie sociale intense, même dans les plus petites stations.
9Dès la seconde moitié du XIXe siècle, c’est toute la société coloniale qui migre chaque été pour échapper à l’inconfort des plaines. À la société aristocratique des administrateurs et des officiers de l’Empire en poste dans les cantonnements, tente de se mêler celle des maharadjas locaux qui possèdent leurs propres palais dans les hill stations. S’y s’ajoute une population socialement plus diversifiée de marchands, de missionnaires, de planteurs, auxquels se joignent bientôt les personnels des compagnies de chemins de fer, ouvriers, ingénieurs, conducteurs. La mise en place du chemin de fer sert d’accélérateur à ce processus, en permettant un accès plus facile aux stations. Le train arrive dans l’Himalaya dans les années 1880. Auparavant, la longueur et les difficultés du trajet (au minimum 4 jours pour se rendre de Calcutta à Darjeeling et près d’un mois pour se rendre à Simla) n’autorisaient le voyage qu’à des personnes très fortunées ou qui n’avaient pas d’obligations professionnelles, ce qui leur permettait de séjourner plusieurs mois, selon le modèle de la villégiature. La construction du réseau ferré colonial dans les dernières décennies du XIXe siècle favorise la venue pour des séjours moins longs et donc moins onéreux de résidents britanniques appartenant aux classes moyennes et de touristes en provenance d’Europe, qui profitent de l’ouverture du canal de Suez en 1869 et de l’industrialisation du tourisme pour voyager de plus en plus loin. Comme ces nouveaux touristes n’ont ni le temps ni les moyens financiers suffisants pour louer des villas, ils sont logés dans des hôtels et des pensions de famille, que construisent de nouveaux acteurs économiques (industriels et négociants), dont de nombreux Indiens issus des castes marchandes (Kanwar, 1984, Kennedy 1996), attirés par les profits qu’ils peuvent réaliser auprès de cette clientèle diversifiée.
10Avec l’afflux de ces touristes, les hill stations s’affirment non plus tant comme des healthy places que comme des pleasure places, tout comme dans les stations thermales et balnéaires européennes. Les hill stations accueillent alors toutes les nouveautés du moment et en particulier les pratiques sportives inventées par les Anglais et qu’ils diffusent vers leurs colonies en même temps qu’en Europe et aux États-Unis, les pratiques de loisirs issues du monde urbain se mondialisant à leur tour. C’est ainsi que des terrains de golf sont aménagés dans toutes les stations d’importance (Simla, Gulmarg, Darjeeling en 1905). Il en est de même des terrains de crickets, de tennis, de polo et des champs de courses (Darjeeling, Simla). Les clubs sportifs se multiplient et se regroupent parfois dans les gymkhanas, salles où l’on pratique toute une série d’exercices sportifs, sur un mode ludique comme à Darjeeling. À Mussoorie, en 1843 est construit le Rink, où l’on pratique le skating (et aujourd’hui le roller). En 1880, les premiers yachts naviguent sur le lac de Nainital, seule station en Inde à disposer d’un plan d’eau naturel. Mais Ooty, Koddaikanal et bien d’autres se dotent de plans d’eau artificiels où les Anglais peuvent pratiquer le canotage ou des régates. En 1897, est fondé le très distingué Nainital Sailing Club, puis en 1910 le Nainital Yacht Club qui dispose d’une flotte de 9 yachts construits sur les bords de la Tamise. Affilié à la Yacht Racing Association il compte 250 membres venus de toute l’Inde et organise dans les décennies qui suivent des compétitions régulières, régates et trophées avec des concurrents appartenant à tous les clubs de yachting des Indes britanniques. D’ailleurs les visiteurs européens ne s’y trompent pas qui n’ont de cesse de comparer ces stations montagnardes avec les stations balnéaires anglaises. C’est ainsi que Mussoorie est qualifiée de Ramsgate de l’Himalaya et que Simla est comparée à Brighton.
La hill station, lieu modèle du tourisme colonial
11L’urbanité des hill stations ne se traduit pas seulement par la vie de société qui s’y déploie mais aussi par leur morphologie et leur architecture. Celles-ci se réfèrent à deux types de modèles : celui de l’urbanité des petites villes anglaises, et celui de l’urbanité touristique des stations balnéaires européennes. Leur physionomie prend toutefois un aspect particulier, lié à la nature de leur localisation montagnarde et au contexte colonial dans lequel elles se sont mises en place, qui autorise à en faire des lieux modèles du tourisme colonial.
12Les hill stations s’inscrivent dans un cadre paysager où s’expriment les critères esthétiques du pittoresque à la mode à la même époque en Grande-Bretagne et en Europe : les hill stations de l’Himalaya se situent sur les contreforts de la chaîne, dans un environnement de montagnes boisées, de lacs et de cascades, en position de balcon éloigné, signifiant l’importance d’un regard distancié sur le paysage et en particulier sur la haute montagne enneigée, expression du sublime tant célébré par le courant romantique. Du fait de la vigueur des pentes et de l’encaissement des vallées qui limitent la présence de terrains plats, sauf au sommet des croupes montagneuses, ce sont ces dernières qui guident l’organisation spatiale des hill stations. Ce type de site renvoie à la fonction stratégique initiale des cantonnements militaires (Simla, Mussoorie, Darjeeling) et fait l’originalité morphologique de ces stations montagnardes du monde tropical. Sur les collines les plus hautes ont été construits les cantonnements et les sanatoriums (Landour à Mussoorie, Sinchal à Darjeeling), ainsi que des observatoires (Gun Hill à Mussoorie, Scandal Point à Simla, Tiger Top à Darjeeling). Ces points hauts sont reliés par des lignes de crêtes, dont les versants nord et sud portent les premières villas et hôtels construits. Elles offrent un large panorama sur l’Himalaya au nord et sur les plaines au sud, qui a été rapidement mis en valeur par la construction d’une promenade, qui les suit (Camel’s back à Mussoorie) ou qui contourne les collines comme Observatory Hill et Chowrastha à Darjeeling.
13Un deuxième type de site se rencontre également, qui renvoie à un modèle de station beaucoup plus répandu de par le monde, celui du rivage lacustre, célébré en Europe dès le XVIIIe siècle par le courant romantique. On ne s’étonnera donc pas, que les Anglais amoureux des lacs suisses ou italiens aient recherché dans l’Himalaya des paysages lacustres comparables (Srinagar, Nainital, Nahan). Quand ces derniers n’existaient pas, les Britanniques n’ont pas hésité à en créer de toutes pièces, en adaptant les techniques hydrauliques qu’ils expérimentaient dans le domaine de l’irrigation à la création d’un environnement de loisirs à leur convenance. C’est le cas des plans d’eau artificiels d’Ooty et de Koddaikanal dans les Ghâts Occidentales où la topographie offre des zones de terrains moins escarpées. L’organisation spatiale de la station n’est cependant guère différente de celle des stations localisées sur des crêtes. La promenade suit ici les rives du lac, en bordure desquelles deux ou trois rangées d’hôtels et de villas descendent en espalier. Les collines encadrantes sont des lieux d’excursion auxquels on accède par des routes en lacets et aujourd’hui parfois en téléphérique comme le sommet de Snow View à Nainital, dominant le Flatt, grande esplanade de jeux.
14Quel que soit le site initial, le Mall, large avenue centrale parfois bordée de boutiques qui constitue dans les villes anglaises un axe majeur, constitue là aussi l’élément structurant de la station et obéit à des logiques spatiales similaires. Lieu de promenade planté d’arbres, il est souvent ponctué de bancs et de kiosques équipés de lunettes permettant la contemplation du paysage. Il relie généralement à ses extrémités deux quartiers, qui constituent avec l’église anglicane en position centrale, leurs commerces, leurs édifices publics (banques, postes) et leurs équipements de loisirs (librairies, kiosques à musique, gymkhanas et clubs), les deux pôles de rassemblement et d’animation de ces stations, (Librairy et Maçonnic Lodge à Mussoorie, Mallital et Tallital à Nainital). Lorsque le Mall ne suit pas une ligne de crête mais contourne une colline, comme à Darjeeling, c’est la place qui sert de point de départ à cette promenade en forme de boucle et qui constitue le centre de la station. Parmi le réseau sinueux des routes qui suivent les courbes de niveau, se détache un axe majeur à fonction utilitaire : la Cart Road. Elle dessert le bas de la station permettant d’y acheminer les visiteurs et les marchandises et denrées nécessaires au fonctionnement du lieu. Enfin, quand la topographie le permet, un terrain de jeu et de parade militaire vient compléter le dispositif. Il se localise soit au cœur de la station comme le Flatt de Nainital aménagé en bordure de la partie amont du lac (Mallital), soit un peu à l’écart du centre de la station sur des replats comme à Darjeeling, à Mussoorie ou à Simla sur le site de clairière d’Anandale, aménagé en 1833. À ces équipements caractéristiques de la plupart des stations touristiques du XIXe siècle, s’ajoutent des hôpitaux, ce qui est logique étant donné leur fonction première de health resort, ainsi que les nombreux couvents et collèges pour les enfants des colons.
15Quant aux villas et aux hôtels, ils se dispersent au milieu de vastes propriétés boisées, de part et d’autres des crêtes et des versants. Cottages et manoirs noyés dans la verdure rappellent ceux d’Écosse ou du Somerset, mais aussi les chalets d’inspiration suisse. L’architecture néo-gothique, le style Tudor, sont également très prégnants comme c’est le cas à la même époque en Angleterre. Il prévaut dans ces stations le même éclectisme architectural que dans n’importe quelle station touristique, à ceci prêt que les références sont ici presque exclusivement européennes, en rupture avec les formes architecturales développées dans les plaines par les colons. Le bungalow, qui est la forme architecturale coloniale la plus commune car la mieux adaptée au climat tropical, est rarement présent, pour des raisons qui ne sont pas seulement climatiques. Pour Kennedy, les hill stations doivent marquer dans leur architecture une rupture nette avec l’univers quotidien des colons. Le bungalow avec sa véranda ouverte, qui marque symboliquement la frontière entre l’intérieur, monde des colons, et l’extérieur, monde des indigènes, ne correspond pas aux interactions sociales que la société anglaise déploie en villégiature, puisque la nécessité de tenir une distance physique avec les peuples qu’elle domine ne se justifie guère dans des stations, dont la localisation même favorise cette distance. En revanche, le cottage, de forme plus ramassée et mieux adaptée au climat montagnard, a l’avantage de rappeler aux colons leurs racines anglaise et rurale, ce qui est renforcé par les jardins qui les entourent et les noms champêtres qui sont donnés aux villas. (op. cit.). Il est à noter que, par une inversion assez fréquente dans l’univers du tourisme, le bungalow, forme architecturale symbolisant le quotidien des colonies, c’est-à-dire l’exotisme pour les habitants de la métropole, s’est par la suite exporté en Grande-Bretagne, et plus généralement en Europe, où il a été implanté justement dans ces lieux du hors-quotidien que sont les stations balnéaires.
16À ce noyau urbain qui constitue la station, s’ajoutent deux autres types de quartiers bien distincts, les cantonnements et les bazars, ayant chacun un fonctionnement autonome. Le cantonnement militaire est généralement localisé sur une hauteur dominant la station (Mussoorie), ou la plaine (Nainital), et le bazar indien, localisé, soit en contrebas de la station (Darjeeling), soit à ses extrémités (Mussoorie, Nainital). La naissance de ces bazars procède généralement d’une volonté planifiée, comme à Nainital, où la création d’un bazar de l’autre côté du terrain de parade et de jeux du Flatt à Mallital a été pensée dès 1846, en même temps que les plans de lotissement de la station. Cette structuration spatiale rend compte d’une structuration sociale particulière, produit de la rencontre entre les hiérarchies sociales de la société britannique et celles de la société indigène. L’afflux de visiteurs dans les hill stations impliquait en effet la mise en place de commerces et d’activités artisanales pour subvenir à leurs besoins, qui ne pouvaient être couverts par les seules entreprises européennes. Les Britanniques durent donc admettre à leurs côtés la présence d’une société indigène, dont les activités économiques étaient indispensables au bon fonctionnement de la colonie européenne. À côté des besoins en domesticité et en main-d’œuvre pour les plantations, une part importante de l’alimentation et des besoins élémentaires des colons était ainsi fournie par des Indiens appartenant aux castes marchandes ou artisanales. Les commerçants de confiance, fournisseurs traditionnels des garnisons militaires et arrivés avec elles, obtinrent dès le départ des lots et des contrats dans le bazar. Ils furent rejoints par d’autres castes hindoues spécialisées, ainsi que par les castes musulmanes employées à l’abattage du bétail (Sharma, 2000). La présence d’une société coloniale ségrégationniste, au sein d’une société de caste, elle-même ségrégationniste et hiérarchique, entraîna ainsi une séparation rigoureuse, conformément aux dispositions du Cantonment Act, entre le quartier indigène vite surpeuplé et la station proprement dite. Le plus souvent, le bazar était installé plus bas que la station symbolisant le statut dominé et inférieur de ses résidents (ibidem), la limite morphologique et fonctionnelle entre le bazar et la station proprement dite étant souvent marquée par un champ de manœuvre ou un terrain de jeu, comme à Nainital et à Simla. Leur morphologie sociale constituée des seules castes marchandes et artisanales arrivées là en même temps que les Britanniques pour leur service, distingue les hill stations et également les villes de cantonnements militaires des petites villes princières traditionnelles de l’Himalaya (ibid.).
17Le lieu touristique a donc été ici l’objet d’une double création, sociale et spatiale, puisqu’un lieu de vie permanent a été créé en même temps que le lieu touristique et qu’il a abrité dès le départ une société indigène largement constituée d’éléments exogènes, à l’instar des villégiateurs anglais.
L’évolution des hill stations : lorsque le tourisme produit la ville
18Dès la seconde moitié du XIXe siècle, les hill stations apparaissent comme des îlots d’urbanité dans des régions rurales et montagneuses peu peuplées. La Grande Mutinerie de 1857, ou révolte des Cipayes, marque un changement important dans leur évolution fonctionnelle.
19Ayant servi de refuge efficace aux femmes et aux enfants durant la révolte, les hill stations, une fois la paix revenue et les frontières fixées et sécurisées, sont désignées comme les lieux les plus sûrs et les plus sains sur le plan climatique pour assurer l’éducation des enfants. Aux préconisations des médecins qui envoyaient déjà au début du XIXe siècle les enfants malades ou de faible constitution se régénérer au bon air de la montagne s’ajoute ici l’idéologie victorienne qui croit dans les vertus des climats froids et des exercices physiques pour aguerrir le corps et l’esprit et favoriser la formation des futurs dirigeants de l’Empire (Kennedy, 1996). Des collèges et pensionnats pour les enfants des résidents britanniques y sont donc construits sur le modèle des public schools les plus prestigieuses d’Angleterre (Rugby, Winchester). Aux fonctions médicales et militaires s’ajoute ainsi une fonction éducative qui confère à ces lieux de villégiature coloniale une profonde originalité.
20Mais surtout, la Grande mutinerie marque le début du renforcement du rôle militaire et politique des stations climatiques. La proportion des troupes cantonnées dans les stations d’altitude passe d’un sixième à près d’un quart entre 1870 et 1890 (Kennedy, p. 158). Nombreuses sont celles, qui deviennent alors siège des États-majors des différentes régions militaires. C’est aussi à partir de cette date, qu’elles sont dotées de fonctions administratives d’importance, en devenant les résidences d’été des gouvernements provinciaux et de certains services de l’État colonial, comme les services cartographiques de l’Indian Survey installés à Mussoorie. Les Anglais systématisent une ancienne pratique des souverains moghols au Cachemire, en déplaçant chaque été en altitude une partie du gouvernement et de son administration (fig.).
21Simla devient officiellement en 1903, la capitale d’été de l’Empire britannique des Indes. Ce faisant sa population, qui regroupait en 1880 environ 300 villas, passe de 20 000 à 40 000 habitants en été et la pousse à se doter de bâtiments de style géorgien d’une taille et d’une architecture à la mesure de son prestige et de son importance. Parmi ces bâtiments, qui s’ajoutent aux villas, cottages et manoirs des villégiateurs, on peut mentionner le siège de l’Armée des Indes, construit sur le modèle du Peabody Building de Londres, et le Viceregal Lodge, résidence du Vice-Roi des Indes, tandis que son Mall, axe central de la station est construit sur le modèle du Pall Mall and Regency Row de Londres. Grâce à ses fonctions et l’intense vie sociale qui en résulte l’importance de Simla s’accroît aux dépens de Calcutta, pourtant capitale officielle de l’Empire, jusqu’au transfert de cette fonction à Delhi, et c’est bien à Simla que furent menées les négociations qui aboutirent à l’Indépendance et la partition de l’Inde.
22Après l’Indépendance de l’Inde et le départ des Britanniques, la réorganisation administrative qui s’en suit faisant du pays une République fédérale, et le déclin de la classe sociale des princes et maharajas plongent les stations dans une crise relative. Lorsqu’en 1953, Simla perd son statut de capitale du Punjab au profit de Chandigarh, la ville paraît dépourvue de tout avenir et sa population baisse de 7,7 %. Il en est de même pour Nainital, lorsqu’en 1960, le gouvernement de l’État d’Uttar Pradesh décide de ne plus y résider l’été, entraînant une perte économique sèche pour la station avant que le gouverneur ne revienne sur sa décision en 1963. Toutefois, le conflit indopakistanais qui ferme l’accès au Cachemire, entraîne entre 1965 et 1971 le report des riches touristes indiens sur les stations du Kumâon et du Garhwal, ce qui permet à Nainital de conserver une activité touristique.
23De plus, la fonction éducative perdure qui permet de relayer la fonction touristique des hill stations. Les élites du Parti du Congrès poursuivent l’habitude des Britanniques d’y envoyer leurs enfants en pension et vont les y rejoindre durant les vacances d’été. Une fréquentation touristique se maintient donc, alimentée par les classes supérieures indiennes et les castes marchandes enrichies, d’autant que ces dernières sont devenues largement maîtresses du foncier et ce, dès avant l’Indépendance (Kanwar 1984, Kennedy, 1996). En effet, le manque de logements disponibles en été face à l’afflux des touristes et des membres de l’administration coloniale avait entraîné une forte spéculation. Dans la première moitié du XXe siècle de riches indiens investirent à Simla dans l’achat de propriétés qu’ils occupaient avec leurs familles en été ou qu’ils mettaient en location pour des touristes anglais mais aussi indiens. En 1903, seules 16 maisons de la station étaient détenues par des Indiens. En 1907, on en dénombre 29, dont seulement 7 appartenaient à des princes (Kanwar, 1984). Ces classes sociales ont ainsi favorisé par leurs pratiques une solution de continuité entre la villégiature coloniale et le tourisme domestique indien dont l’explosion est plus récente, puisqu’elle date des années 1980 avec l’émergence des classes moyennes (Sacareau, 2006). Les hill stations constituent par leur paysage verdoyant et leur urbanité particulière une altérité suffisamment dépaysante pour en faire des hauts lieux du tourisme domestique indien.
24Mais surtout, le redécoupage administratif plus tardif de certains états himalayens a redonné leur chance aux hill stations et souligné leur caractère urbain. Il oblige en effet à rechercher des villes de taille et de niveau de services suffisants pour accueillir les fonctions de capitale d’État et de capitale de district et cela dans des régions profondément rurales où la vie urbaine demeure très faible hormis dans les hill stations. La création en 1966 de l’État de l’Himachal Pradesh, dont Simla obtient de devenir la capitale, sauve cette dernière du déclin. Sa population augmente pour atteindre 70 604 habitants en 1981 (source : Census of India). Elle comprend 17 500 maisons et sa fréquentation estivale est estimée au double de celle de l’hiver. Ses fonctions administratives, le maintien de sa fonction éducative et son succès grandissant auprès des touristes domestiques depuis les années 1980 ont favorisé de plus l’arrivée de nouvelles populations jeunes et d’activités commerciales diversifiées qui ont radicalement transformé le visage de l’ancienne hill station, désormais devenue une ville de près de 700 000 habitants au dernier recensement de 2001, soit un décuplement en dix ans !
25Plus récemment et à une moindre échelle, la constitution en 2000 du nouvel État de l’Uttaranchal, découpé sur la partie himalayenne de l’Uttar Pradesh, a complètement repositionné le rang et les fonctions des stations himalayennes du Kumâon et du Garhwal, au sein de la hiérarchie urbaine. Alors que ces dernières ne pesaient d’aucun poids face aux grandes villes de la vallée du Gange comme Lucknow, Kanpur ou Bareilly, l’ancien cantonnement militaire britannique de Dehra Dun, situé sur le piémont himalayen, est devenu la capitale du nouvel État, tandis que Nainital et Almora, renforçaient leurs fonctions de capitale de district au sein d’un territoire recentré.
*
26Les stations climatiques d’altitude ou hill stations de l’Himalaya comme des Ghâts occidentales incarnent un moment particulier de l’histoire de la construction des lieux touristiques dans le monde colonisé. Quelques considérations plus générales peuvent cependant être dégagées de l’analyse de ce cas particulier. La première est que la diffusion des pratiques touristiques de l’Europe au monde colonial n’est pas une simple reproduction à l’identique, mais que la société coloniale a produit ses propres lieux, qui, s’ils sont bien dans la filiation des pratiques touristiques en cours à la même époque, sont également des adaptations, des réinterprétations voire des expérimentations propres au monde colonial. La seconde est que la station touristique est un lieu périphérique et non un lieu central au sens de Christaller (Christaller, 1963). Cependant grâce à leur urbanité et leur infusion dans le monde colonial, les hill stations ont acquis des fonctions centrales temporaires, qu’elles ont su pérenniser dans le temps et rendre permanentes. De lieux périphériques, elles sont devenues des lieux centraux à l’échelle de leur région.
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