2010, Année du centenaire de Julien Gracq
p. 265-272
Texte intégral
1Né le 1er juillet 1910, mort le 22 décembre 2007, Julien Gracq a vécu tout au long du vingtième siècle dont il a plusieurs fois évoqué les événements marquants dans son œuvre depuis le souvenir qu’il garda, enfant, de la déclaration de guerre d’août 1914 jusqu’aux Entretiens qu’il a rassemblés en 2002. Comme le souligne, à juste titre, Michel Murat (Célébrations Nationales, 2010, Archives Nationales, 2009, p. 82), Julien Gracq a eu « une vie en littérature » plutôt qu’une « vie littéraire ». L’œuvre de Gracq, nom d’auteur de Louis Poirier, par ailleurs professeur agrégé d’histoire et de géographie, présente deux volets principaux : d’une part, récits de fiction depuis Au château d’Argol (1938) jusqu’à La Presqu’île (1971) encadrant les deux romans majeurs : Le Rivage des Syrtes (1951) et Un balcon en forêt (1958) et, d’autre part, critique littéraire avec, entre autres, le pamphlet La Littérature à l’estomac (1949), Préférences (1961), André Breton (1977), En lisant en écrivant (1981), sans oublier ces genres mixtes où la fiction croise les chemins de la vie sous des formes d’écriture qui vont du poème en prose : Liberté grande (1947), Les Eaux étroites (1976) aux recueils plus ou moins autobiographiques : Lettrines I (1967), Lettrines II (1974), La Forme d’une ville (1985), Carnets du grand chemin (1992). Au total, vingt et un titres, tous publiés à l’origine chez José Corti et maintenant disponibles chez Gallimard, dans les deux volumes de la Pléiade (1989 et 1993), édition établie par Bernhild Boie avec, pour le deuxième volume, la collaboration de Claude Dourguin.
2Dans les années précédant l’année du centenaire, mais déjà orientées vers elle, plusieurs publications importantes sont à signaler :
3D’abord, le Julien Gracq de la revue 303, n° 93, 2006 (Nantes) : textes présentés et rassemblés par Jacques Boislève, journaliste, écrivain et ami de Julien Gracq et qui fut à l’origine de bon nombre des manifestations organisées l’année du centenaire (et dont le concours a été précieux pour la rédaction de ce qui s’est dit et écrit autour de Gracq depuis cette date) ; la même année 2006, Le Magazine littéraire, n° 466, a consacré une partie de son numéro (p. 24-61) à Julien Gracq.
4En 2006-2007, Julien Gracq est mis – pour la seconde fois de son vivant – au programme des agrégations littéraires avec Un balcon en forêt et La Presqu’île. Paraissent donc, en 2007, dans la perspective du concours, un certain nombre de nouveautés : Lectures de Julien Gracq, Franck Wagner, (éd. P.U. Rennes, 2007) au nombre desquelles – relatifs aux deux œuvres susdites – un article « Julien Gracq à la guerre ! » d’Isabelle Rachel Casta, auteur, la même année, d’une étude sur « La flore et la flore dans Un balcon en forêt », parue dans L’Information littéraire, n° 3, juillet-septembre, qui comportera dans le n° 4 de la même année un autre article sur « Le Roi Cophetua : la lecture comme tentation de fuite » par Sylvie Guichard.
5Toujours en 2007, et toujours en fonction de l’agrégation, signalons :
Styles, genres, auteurs. 7. Du Bellay, Rotrou, Diderot, Verlaine, Gracq de Claire Stolz
Julien Gracq : la littérature habitable de Bernard Vouilloux,
Julien Gracq : les dernières fictions de Marianne Baratin-Lorenzi,
Julien Gracq, paysages et mémoire : des « Eaux étroites » à « Un balcon en forêt » d’Alain-Michel Boyer,
Julien Gracq : « Un balcon en forêt », « La Presqu’île » de Marie-Annick Gervais- Zaninger,
Julien Gracq. 5. Les dernières fictions : « Un balcon en forêt », « La Presqu’île » dans La Revue des Lettres modernes sous la direction de Patrick Marot,
« Un balcon en forêt » et les guetteurs de l’Apocalypse d’André Peyronie.
6D’autres articles sont parus en 2007 sur Un balcon en forêt :
dans L’Information grammaticale (octobre) : « Fréquence narrative et temps verbal : une approche linguistique à partir d’Un balcon en forêt » par S. Bres
dans Roman 20/50 (décembre) : « Un balcon en forêt de Julien Gracq : l’irréel de la guerre » par Marie Hartmann.
7En 2008, aussitôt après le décès de Julien Gracq, en janvier – février, plusieurs journaux et hebdomadaires consacrent naturellement un article à l’auteur disparu, avec des titres parfois surprenants, tel celui du Magazine littéraire (janvier) : « Julien Gracq, le roi des Mauges ». Les Cahiers de l’Académie de Bretagne (Nantes) dédient leur livraison 2008 à Julien Gracq. Deux articles, encore, paraissent sur lui dans La Revue d’histoire littéraire de la France (décembre) sur « L’énigme des fins de récits chez Julien Gracq » par Luc Fraisse et dans Mélusine XXIX sur « L’urbanisme magnétique de Liberté grande à La Forme d’une ville » par Anne-Marie Amiot. Enfin, dans la perspective de « Regards croisés sur Julien Gracq », les quatrièmes Lyriades de la langue française organisent le 17 mai 2008 à Angers une table ronde dirigée par Jacques Boislève, présidée par Georges Cesbron, avec le concours de Fabienne Neau-Papineau, Atsuko Nagaï, Hervé Menou, Roland Halbert. Textes réunis par Françoise Argod-Dutard (p. 272 à 320) dans La Langue française : de rencontres en partages, P.U. Rennes, 2010.
8En 2009, outre l’important n° 4 des Carnets de Chaminadour (Guéret) réunissant autour de Pierre Michon de nombreuses interventions et deux tables rondes sur Julien Gracq, la thèse de doctorat de Dominique Perrin soutenue sous le titre « Crise collective et écriture romanesque chez Julien Gracq » (U. Lyon 2, 2006) se trouve prolongée par une somme d’érudition (765 pages) : De Louis Poirier à Julien Gracq (Garnier, 2009), structurée autour de trois énigmes : biographique, épistémologique, poétique. En 2009, deux autres publications à signaler : l’une de Pascal Rannou qui relate un entretien inédit avec Julien Gracq (Oxymore, n° 2, janvier 2009), l’autre de Claude Herzfeld, Julien Gracq : préférences médiévales, L’Harmattan, 2009
Activités 2010
Le colloque international à Toulouse (28-30 janvier) organisé par Patrick Marot et Sylvie Vignes à l’Université de Toulouse 2-Le Mirail
9Les Actes en sont parus sous le titre La Mémoire et le présent. Actualité de Julien Gracq dans la Revue des lettres modernes, série Julien Gracq 7 (Minard, 2010), 396 p. L’actualité interrogée, comme le soulignent les deux organisateurs, l’est d’un triple point de vue : celui d’une création qui, tout en héritant de la littérature antécédente (Romantiques, Rimbaud, Lautréamont) ou contemporaine (Surréalisme), se méfie d’une lecture consensuelle et préfère ouvrir des voies inédites ; celui d’un dialogue de l’écrivain avec ses contemporains mené tous ensemble à partir de pamphlets et d’hommages et à travers les œuvres elles-mêmes qui s’avèrent en prise, plus qu’on ne le dit, avec la société ; celui d’une écriture qui participe d’une haute idée de la littérature partagée avec Breton, Jünger, Valéry. Nul doute que cette troisième forme d’actualité est appelée à être mieux éclairée grâce à la critique génétique désormais rendue possible par le legs des manuscrits à la B.N.F.
10Quatre sections explorent cette actualité de l’œuvre gracquienne. Un premier ensemble d’études, « Une écriture blasonnée », poursuit une enquête amorcée par de précédents travaux sur quelques dispositifs de l’écriture gracquienne : modes d’articulation du présent de l’écriture et du passé vécu (P. Marot), confrontation différenciatrice avec Proust (S. Vignes), franchissement de la clôture textuelle vers le réel (Cédric Chauvin), rétrospection et anticipation dans les textes fragmentaires (Élisabeth Cardonne-Arlyck), dynamiques de tensions et de polarisations contradictoires entre La Forme d’une ville et Autour des sept collines à travers « l’ archive de pierre » (Jean-Yves Laurichesse), pouvoir de connexion symbolique de la « fougère-aigle » dans Un balcon en forêt (Agnès Castiglione).
11La troisième section du volume, « Le grand chemin », part plus spécifiquement des représentations de l’espace dans la poétique gracquienne – au sens bachelardien du mot. Les données de l’histoire et de la géographie sont partout co-présentes (Jean-Yves Debreuille), lisières et frontières sont privilégiées comme lieux de tension (Carol Murphy), échanges et flux traversent le paysage gracquien et le font échapper à toute menace d’enclavement ou de réduction identitaire (Hervé Menou). Le partage des lieux ouverts et des espaces clos, dans Lettrines, conjuguent émotions et idéologie (Isabelle Casta), le grand chemin lui-même est aventure (Marianne Lorenzi). La part est faite à une dimension souvent occultée de l’écrivain : « celle de son inscription de et dans l’actualité », selon l’expression des deux présentateurs. La référence à Lautréamont est tout ensemble littéraire et politique (Atsuko Nagaï), trois axes d’une « poïétique » gracquienne sont formulés au croisement des enjeux critiques et épistémologiques les plus contemporains (Dominique Perrin), le rapport à Jünger permet une réflexion sur l’évolution de l’imaginaire de l’orient chez Gracq (Bruno Tritsmans) et laisse entrevoir le dialogue et les influences qu’ont nourris, dans leurs œuvres ou dans leur vie, les deux écrivains (Roland Bourneuf). Et Jünger, évidemment, est encore présent, parmi d’autres, dans la réception de Julien Gracq à travers le monde de langue allemande (Edgar Sallager). Enfin, l’actualité de Gracq, c’est sa présence au-delà de la mort : deux de ceux qui l’ont le plus souvent rencontré sont ici des témoins privilégiés : Jacques Boislève rappelle maints « ricochets de conversation » et des confidences de celui qui n’en faisait guère et Dominique Rabourdin donne un éclairage précis du testament – au sens juridique du terme – laissé à sa mort par l’écrivain. Le volume s’achève par la présentation du Fonds Julien Gracq de la Bibliothèque Universitaire d’Angers constitué avec le concours de l’écrivain lui-même et qui permettra même, selon la volonté expresse de Gracq, d’accéder à une copie des manuscrits déposés à la B.N.F. (Georges Cesbron). Assurément, par sa dimension internationale et la variété des chemins ouverts, un colloque comme celui de Toulouse aura contribué efficacement à attester l’actualité de l’œuvre de Julien Gracq et son audience critique.
Les manifestations à Nantes
12Disons-le d’emblée, la vente publique du 12 novembre 2008 à la salle des ventes de Nantes, pour consternant qu’en fut le spectacle, aura du moins laissé pressentir qu’il reste à étudier un certain nombre de pages manuscrites, de carnets de notes préparatoires, voire un carnet de guerre dont Gracq n’avait jamais parlé…
13Le 15 novembre 2010, la Maison des Sciences de l’Homme, Ange-Guépin, et l’Institut d’études avancées de cette ville ont organisé une journée d’hommages avec conférences d’Yves Lacoste (« Le Rivage des Syrtes, un roman géo-politique »), de Jacques Boislève (« Julien Gracq au pays de la mer »), de Christine Herzog (« L’univers onirique de Julien Gracq »), de Dominique Barberis, à partir de son essai En lisant « La Forme d’une ville », avec table ronde réunissant Thierry Guidet, directeur de la revue Place publique, Bernhild Boie, Ariel Denis et Jacques Boislève : c’est à ce moment-là que Bernhild Boie confirma l’existence, au nombre des manuscrits déposés à la B.N.F., d’un journal de guerre. Ce même 15 novembre furent encore lus et adaptés des extraits de la pièce Le Roi pêcheur par Laurence Arti, comédienne et metteur en scène.
Les activités à Paris
14Au lycée Henri IV :
- hommage à Julien Gracq du 25 mars au 10 avril 2010, au lycée Henri IV, où Gracq fut élève de khâgne avec, en autres, Alain comme professeur.
- projection de deux films : Rendez-vous à Bray (à partir de « Le Roi Cophetua ») et Un Balcon en forêt.
- le 6 avril, table ronde « A la rencontre de Julien Gracq » avec Bernhild Boie, Régis Debray, Jean-Paul Dekiss, Françoise Dumas, Bertrand Fillaudeau (directeur de la librairie Corti), Philippe Le Guillou et Dominique Rabourdin, précédée de la projection du film-portrait de Michel Mitrani : Un siècle d’écrivains : Julien Gracq.
- le 8 avril, lecture d’extraits de Julien Gracq par des élèves du lycée
- le 10 avril, extraits du Roi pêcheur par l’atelier-théâtre du lycée et inauguration de la salle Julien Gracq où est exposée une série de portraits de Gracq par Robert Doisneau.
15À la Sorbonne et à la B.N.F. :
- colloque organisé, à l’initiative de Michel Murat, par les deux institutions, à la fois pour situer Gracq dans son siècle et faire ressortir la singularité d’une œuvre et d’une figure d’auteur. S’y sont trouvé évoqués les aspects essentiels de sa poétique, de son éthique et de son style, les rapports qu’il entretint avec les savoirs, la littérature et les arts, ses engagements intellectuels, sa position devant l’Histoire, et sa situation actuelle pour ses lecteurs. La présentation du fonds légué par lui à la B.N.F. a été complétée par une réflexion sur la genèse de son œuvre telle que l’éclairent les manuscrits. Le programme en fut le suivant : « Gracq dans l’histoire du roman français » (Didier Alexandre), « Gracq essayiste » (Marielle Macé), « Gracq dans l’histoire de la critique : Alain, Thibaudet, Béguin, Bachelard » (Christophe Pradeau), « Mon siècle en littérature, c’est le xixe » (Philippe Berthier), « Géocritique de Gracq » (Bertrand Westphal), « Temps et intrigue » (Raphaël Baroni), « La langue littéraire » (Gilles Philippe), « Gracq et la musique : un héritage du symbolisme ? » (Claude Coste), « Écrire en lisant Julien Gracq » (Jean-Paul Goux). Ces communications ont eu lieu à la Sorbonne. A la B.N.F., autres communications : « Le fonds Julien Gracq à la B.N.F. » (Marie-Odile Germain), « Gracq et le manuscrit » (Bernhild Boie), « Gracq et les arts visuels » (Bernard Vouilloux), « Indifférence éthique ou morale du désir ? » (Michel Jarrety), « Les engagements intellectuels de Gracq » (Dominique Perrin), « Réception et autorité littéraire » (Patrick Marot), « Le rendez-vous avec l’histoire » (Michel Murat). Intervention finale de Pascal Quignard. Les Actes de ce colloque sont annoncés chez Garnier pour 2011.
16Au théâtre de l’île Saint-Louis-Paul Rey, du 21 avril au 30 juin, Éric Chartier, comédien, a mis en spectacle sur scène Un balcon en forêt.
17Enfin, au titre des publications, outre un texte de M. Murat paru à l’été 2010 dans Le Magazine littéraire, soulignons l’important n° 594, juin 2010, de La Nouvelle Revue française consacré à un « Hommage à Julien Gracq » avec des textes de Ph. Le Guillou, P. Modiano, F. Bon, A. Maïseffi, ainsi qu’un article paru dans Le Spectacle du monde (juillet 2010) sur « Julien Gracq, grand écrivain français » par Bruno de Cassol.
Les manifestations en Anjou
18À Saint-Florent-le-Vieil où Julien Gracq est né et a longuement vécu jusqu’à sa mort, les troisièmes Journées Gracq de St-Florent-le-Vieil organisées par Hervé de Charette et Jacques Boislève pour le centenaire de la naissance de Julien Gracq ont programmé, les samedi 9 et dimanche 10 octobre 2010, avec une exposition de manuscrits des principales œuvres, une conférence sur ces manuscrits par Marie-Odile Germain, une projection du film de Michel Mitrani : « Julien Gracq, la chanson du guetteur », présenté par Dominique Rabourdin, une présentation, par Jacques Boislève, des photos de voyage prises par Julien Gracq et conservées dans le Fonds Julien Gracq de l’université d’Angers, un récital par Anne Queffelec qui évoqua les relations entre son père, Henri Queffelec, et Julien Gracq, un atelier d’écriture dédié à Julien Gracq par Roula Aïta, trois conférences sur l’actualité universitaire de Julien Gracq par Michel Murat, Patrick Marot et Hervé Menou, une table ronde animée par Jacques Boislève avec Regis Debray, Franck Cottet, Jean-Paul Dekiss, Georges Kliebenstein, Eric Orsenna, André Peyronie, Dominique Rabourdin , Jean-Louis Tissier et Atsuko Nagaï. La conclusion des journées a été donnée par Hervé de Charrette avant un spectacle sur Un Balcon en forêt commenté par Eric Chartier (Le même récital a été donné pendant la saison estivale à la Grange aux Brefs à Pornic).
19À Angers, lors des cinquièmes rencontres de Liré en Anjou (25-30 mai) a été prononcée par Jean-Yves Magdelaine une conférence sur « Le Roi Cophetua », dans le prolongement de son livre, Les Chasseurs d’espace (L’Harmattan, 2009). En 2008, un article du même auteur (voir Julien Gracq 1 dans la Revue des Lettres modernes, Minard, 1991) avait fourni le sujet de la dissertation de littérature française à l’agrégation externe de lettres modernes. Dans ces mêmes rencontres, quatre illustrations sur le thème de « la langue française en fête » étaient également puisées dans l’œuvre de Julien Gracq par Jacques Boislève : « Joachim du Bellay, Julien Gracq, échos d’une œuvre », Georges Cesbron : « Les traductions de l’œuvre de Julien Gracq », Fabienne Neau- Papineau : « La force tellurique du verbe » et Hervé Menou : « Gracq, dernier classique ? ». Toujours à Angers, à l’Académie des Sciences, Lettres et Arts, un hommage à Julien Gracq a été rendu dans la séance publique du 10 décembre par Georges Cesbron : « Julien Gracq, une vie en littérature », Jacques Boislève : « Ricochets de conversations » et Christian Robin : « Le bestiaire dans les récits de Julien Gracq ».
20En octobre, à l’université d’Angers, soutenance d’un remarquable mémoire de master 2 par Blandine Charrier : La frontière chez Gracq. (Fonds Gracq, B.U. Angers)
Les manifestations en Ardèche
21Du 3 au 18 septembre autour du Roi pêcheur, spectacle dans une mise en scène de Laurence Arpi, atelier d’écriture, lectures autour de Gracq et du Graal, avec la participation d’Hubert Haddad, de Roula Aïta, d’Eric Chartier, etc…
Les manifestations en Vendée
22À Saint-Hilaire-de-Riez, du 6 au 27 novembre, après l’inauguration du square Julien Gracq à Sion l’Océan (où Julien Gracq passa ses étés à partir de 1970) sont lus des extraits de La Forme d’une ville par Eric Chartier, est évoquée l’œuvre de Gracq par le peintre Jean Carzou qui illustra Au Château d’Argol et est tenue une table ronde sur « Julien Gracq, l’homme et l’œuvre » avec Roula Aïta, Jean Carzou, Hélène Canu et Jacques Boislève. En outre, trois artistes exposent leurs illustrations : Jean Carzou, Gustave Singier (Un balcon en forêt), Jean Solombre (Les Eaux étroites).
23Trois quotidiens de l’ouest (Ouest-France, Le Courrier de l’Ouest, La Nouvelle République) et le magazine L’Esprit grand ouvert. Pays de Loire publient des articles sur le devenir de la maison de Julien Gracq appelée à être un lieu d’accueil des écrivains à partir de 2013. D’autre part, des informations analogues figurent sur internet où l’on trouvera également une vidéo de l’inauguration d’un « sentier littéraire Julien Gracq » balisé sur la rive gauche de la Loire entre la demeure de Julien Gracq et l’île Batailleuse célébrée dans Lettrines et dans En lisant en écrivant (commentaires de Jacques Boislève).
Les manifestations au Japon
24À Tokyo, en décembre 2010, se trouve soutenue la première thèse au Japon sur Julien Gracq par Koichiro Mitsubori : Julien Gracq, la naissance du roman à partir de l’esprit de la musique. Par ailleurs, Atsuko Nagaï dirige un numéro spécial de la revue Suisei Tsushin Bessatsu sur Julien Gracq (publication prévue en mars 2011). Au sommaire de ce numéro : d’abord des essais sur Gracq par des romanciers et poètes français et japonais : Pierre Michon, Michel Tournier – traduits par A. Nagaï –, Motoo Ando, Taïjiro Amazawa (deux poètes nationalement connus et qui sont aussi, comme Atsuko Nagaï, traducteurs de Gracq), Toshiyuki Horié (l’un des meilleurs romanciers du Japon d’aujourd’hui, également professeur à l’université Waseda) ; ensuite, des articles de chercheurs : Michel Murat, Patrick Marot, Marianne Lorenzi – également traduits par A. Nagaï –, Masanori Tsukamoto (université de Tokyo, spécialiste de Paul Valéry), Koichiro Mitsubori et Atsuko Nagaï (université Sophia) ; enfin, une anthologie de textes de Gracq traduits en japonais par Atsuko Nagaï, précédée de l’entretien – également traduit par elle – de Gracq avec Dominique Rabourdin (Le Magazine littéraire, juin 2007) et d’une préface inédite par le même journaliste pour l’ensemble de ce numéro spécial qui s’achève par un rappel biographique et bibliographique avec commentaires.
25Ainsi se conclut l’inventaire critique de l’année du centenaire Julien Gracq sous réserve d’autres informations que l’auteur de cette note recevrait volontiers…
Auteur
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