Carmen BOUSTANI (sous la dir. de) : Aux frontières des deux genres, en hommage à Andrée Chédid
Paris, Karthala, 2003, 466 p., 26,00 euros.
p. 151-163
Texte intégral
1La publication des actes de ce colloque, qui a anticipé le neuvième sommet de la francophonie tenu à Beyrouth en octobre 2002, est l’occasion de rappeler l’importance d’une réflexion sur l’écriture féminine dans un pays en quête d’un avenir si divers dans les yeux des hommes et dans ceux de la femme. L’écriture féminine francophone, mais aussi l’écriture masculine sur les femmes, affrontent la notion de violence, qui ressurgit sous couvert d’une libéralisation des relations entre les hommes et les femmes. Comme le souligne l’organisatrice de ces rencontres, l’enjeu était celui d’une relecture de la littérature à partir du féminin, et ce, suivant l’analyse de deux genres littéraires, l’épistolaire et le roman, en référence tout autant au « genre » opposé au sexe, et aux « gender studies ». Trois directions majeures ont été suivies :
2- Le rapport entre les sexes et la place de la femme dans l’univers de l’humanité.
3Le rôle de la femme dans les romans, et l’évocation des enjeux profonds des récits d’Andrée Chédid, constituent un premier temps fort, à travers le constat notamment d’une fréquente symbolisation poétique au cœur du narratif.
4- Le traitement des genres littéraires.
5Face à une répartition de la littérature en différents genres, l’écriture féminine se manifeste par une hybridation entre récit, journal intime, poésie et réflexion poétique, une « mixité » qui est l’une des marques de la modernité. Les œuvres de Nicole Brossard, Etel Adnan ou Julia Kristeva sont significatives à cet égard. Une romancière comme Christiane Rochefort inverse la focalisation habituelle, tandis que la pratique épistolaire devient un élément à part entière du genre romanesque chez Colette.
6- Une interrogation sur les différences sexuelles et sur la sexualité en général.
7Christine Angot, Alina Reyes ou Marie Darrieussecq, abordent avec audace des thèmes jadis traités seulement par les hommes. Une réflexion et une sensibilité nouvelles traversent l’écriture de femmes comme Nadine Lteif, Mona Latif Ghattas, Maguy Kabamba Loge, soit une « véritable prise de conscience critique » (C. Boustani), suivant une ligne autobiographique. Ce phénomène est d’autant plus important dans un contexte socioculturel arabe ou africain, décrit notamment par Malika Mouqueddem, Aoua Keita ou Calixthe Beyala, mais aussi dans bien d’autres aires culturelles : Wallonie ou Liban.
8Le regard masculin porté sur les femmes est analysé dans l’œuvre de Pierre Benoît, dans celle de Jean-Jacques Rousseau ou celle d’Octave Mirbeau ainsi que dans celles d’Anne Hébert et de Clara Malraux.
9L’organisatrice conclut : « l’affirmation du féminin comme genre sexué et comme genre littéraire ressort avec clarté de ces rencontres ».
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