Introduction générale
p. 7-14
Texte intégral
1L’œuvre princeps de Michel Foucault a été publiée il y a un demi-siècle. À ce dévoilement magistral d’une histoire de la folie à l’âge classique, c’està-dire avant sa capture par le savoir aliéniste, succède, au milieu des années 1970, un cours au Collège de France voué à prolonger ce travail tout en opérant un triple déplacement1. Dans le temps d’abord puisque le XIXe siècle est largement privilégié dans cette seconde approche. De son objet d’étude ensuite, puisque - chemin faisant - Foucault fait migrer son regard de la folie à la médecine mentale. Dans la méthode enfin, le dévoilement des structures de la psychiatrie naissante succédant à celles des représentations de la folie. Construit en plein apogée du mouvement antipsychiatrique occidental à partir d’un questionnement social du présent, le propos vise désormais à reconstituer l’émergence d’un dispositif de pouvoir saisi à la confluence d’indices discursifs, architecturaux, pratiques, légaux. Le sujet « fou » n’est plus au cœur de la réflexion historique de Foucault dans les années 1970. Le fonctionnement asilaire et la marche de la psychiatrie apparaissent dans cette reconstitution historique comme des indices d’une forme d’oppression croissante dont ses contemporains constatent et contestent la permanence. De l’un à l’autre de ces deux textes, l’institution psychiatrique perd de sa centralité comme l’explique Jacques Lagrange dans sa postface du cours au Collège de France : « Ne plus se donner comme référent essentiel “l’institution” asilaire, mais passer à son “extérieur” pour en replacer la constitution et le fonctionnement dans une technologie de pouvoir caractéristique de la société2. » Après avoir produit une histoire de l’institutionnalisation de la psychiatrie comme il a produit celle de la clinique, Foucault s’avère doublement « anti-institutionnaliste » dans son positionnement politique et méthodologique. La problématisation autour de l’institution psychiatrique est donc apparemment ambivalente : analyser in fine l’institution sans que celle-ci soit au cœur de la démarche historienne, en traitant les institutions non pour elles-mêmes mais comme des lieux de cristallisation des relations de pouvoir3.
Écrire l’histoire de la folie aujourd’hui : trois propositions
2Ce volume collectif, issu d’un cycle de colloques tenus à Nancy et au Mans en 20104, propose trois approches des modes d’institution de la folie aux XIXe et XXe siècles, pour certaines, pensées dans le droit fil des conclusions foucaldiennes, pour d’autres fondées sur des terrains ignorés par Foucault soit pour des raisons méthodologiques – la focalisation sur le dispositif de pouvoir passe sous silence l’histoire des patients – soit pour d’évidentes raisons chronologiques – les travaux de Michel Foucault n’évoquent pas directement l’histoire du XXe siècle. Les articles de ce volume, émanant de différentes disciplines et de divers champs historiographiques, n’offrent pas une réponse univoque dans le débat encore inachevé qui porte sur les modalités de conciliation de ces différentes approches théoriques et empiriques5. À partir de trois inscriptions institutionnelles de la folie – carcérale ou judiciaire, militaire, hospitalière – aux XIXe et XXe siècles, ces contributions disent quelque chose de l’évolution des représentations de la maladie mentale, des relations de pouvoir entre médecine et société, des parcours et du vécu des patients dont l’histoire se mêle à celle de la psychiatrie. Écrire aujourd’hui l’histoire de la folie c’est toujours poser la question des modes d’institutions de la maladie mentale, par exemple celle de la constitution du traumatisme de guerre en pathologie ou celle de la délimitation de la frontière entre dangerosité sociale et troubles psychiques. Mais c’est aussi replacer le sujet considéré comme fou au cœur de l’observation historique, tout en étant attentif à la variété des institutions d’accueil.
Généalogie de la dangerosité
3L’impératif de prévention des comportements violents surgit autour des années 1880, aux confins des activités judiciaires et psychiatriques. Les textes évoquent tout d’abord les « hommes dangereux », puis le « caractère dangereux » et à la fin du siècle l’« état dangereux6 ». Le terme « dangerosité » proprement dit est bien plus récent puisqu’il date des années 1960, et se ramifie aujourd’hui en une dangerosité psychiatrique fondée sur une clinique du sujet et une analyse de la personnalité du criminel qui tente de prévoir le passage à l’acte, et plus récemment une dangerosité criminologique, véritable épidémiologie du risque, qui, pour reprendre la formulation de Robert Castel, « remplace la notion de sujet par une combinatoire construite de facteurs, les facteurs de risque7 ». Certains auteurs y ajoutent encore une dangerosité carcérale et pénale qui éclaircissent peu un débat renouvelé par des réformes récentes, notamment l’introduction de « mesures de rétention de sûreté8 ».
4Ce premier axe de réflexion s’inscrit donc dans la généalogie de la dangerosité initiée par Michel Foucault au moment de la publication de Surveiller et Punir9. Cette « scandaleuse notion », écrit-il, est vue comme le symptôme d’une mutation profonde parce qu’elle détermine sur l’individu une action judiciaire intervenant « non pas au niveau des infractions effectives à une loi effective, mais au niveau des virtualités de comportement qu’elles représentent », et s’applique à un nouvel âge « d’orthopédie sociale10 », disciplinaire et normalisateur. Les rapports qui se nouent au XIXe siècle entre la criminalité, la violence et la maladie mentale relèvent ainsi d’évolutions complexes qui mettent en jeu à la fois l’essor de la psychiatrie, l’institutionnalisation de l’asile, l’essor de théories biologiques de la maladie mentale et du comportement humain, la banalisation d’une conception psychique du sujet mais aussi, du côté judiciaire, le développement de l’individualisation des peines et l’abandon au moins partiel de leur finalité rétributive pour une fonction de prévention. Autant d’éléments nécessaires pour que l’idée d’une dangerosité individualisée des criminels-délinquants puisse s’épanouir et se substituer à la conception bien plus ancienne de folie violente qu’était la fureur.
5L’antique furor, d’origine également médico-juridique, désigne précisément au travers des siècles antérieurs la folie violente11. Colère du délire pour Esquirol, elle correspond à l’ensemble des « formes de violences qui échappent à la définition rigoureuse du crime, et à son assignation juridique12 ». À l’époque classique le furieux est ainsi, par excellence, le fou à lier et à enfermer, en une procédure qui ne peut relever du système pénal puisque depuis l’Antiquité le furieux est irresponsable pénalement. La rigueur juridique et la disparition de l’arbitraire judiciaire qui s’imposent après 1789 font naître, sous les auspices de la jeune psychiatrie, de nouveaux moyens médicaux de régulation des emportements furieux, décrits par Robert Castel13. Si « nul homme ne peut être arrêté ni détenu que dans des cas déterminés par la loi », comme l’indique la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la loi des 16 et 24 août 1790 charge cependant les corps municipaux « du soin d’obvier ou de remédier aux événements fâcheux qui pourraient être occasionnés par les insensés et les furieux laissés en liberté », et prolonge cette longue histoire de la fureur qui resurgit dans la thématique du danger.
6L’intérêt des héritiers de Foucault s’est d’abord porté vers l’histoire de la médecine, puis vers celle des sciences de l’homme : de la dégénérescence à la naissance de la criminologie ou à l’anthropologie criminelle14. Plus récemment, les historiens de la justice se sont intéressés à l’introduction de la psychiatrie dans le système judiciaire, à l’expertise notamment, et à la défense sociale15, mais les modalités d’émergence de la thématique du danger ont largement été laissées dans l’ombre. L’ensemble d’articles présenté dans la première partie de cet ouvrage tente de saisir dans les pratiques asilaires, judiciaires ou dans les institutions mixtes qui naissent à la fin du siècle, le jeu complexe d’un double mouvement qui préside à l’essor de la dangerosité : la pathologisation du crime et la criminalisation de « l’état dangereux ».
Un nouveau champ d’investigation : la Grande Guerre
7L’histoire de la folie et de la psychiatrie prend tout son sens dès lors qu’elle sort de sa spécialisation médicale16 et alimente l’histoire globale en s’appuyant sur des approches variées : histoire politique, histoire sociale, histoire des sciences, histoire religieuse… La deuxième partie de cet ouvrage consacrée à la psychiatrie durant la Grande Guerre participe de cette réinscription de l’histoire de la folie dans la grande histoire. Dans l’historiographie de la Grande Guerre, qui a suscité depuis une vingtaine d’années de très nombreuses publications, le volet médical reste un parent pauvre de la recherche. Quelques ouvrages majeurs constituent des fondations nécessaires à toute réflexion sur ce sujet : celui de Sophie Delaporte qui a étudié la chirurgie de guerre et les médecins, la thèse d’Anne-Hélène Poutout qui présente avec clarté les jalons de l’histoire de la psychiatrie militaire, tandis que Jean-Jacques Ferrandis et Alain Larcan ont dressé récemment un panorama très riche du Service de santé aux armées17. Dans le champ d’étude ouvert depuis quelques années sur la période de transition que constitue la sortie de guerre, cette question du trauma psychique est approchée, notamment dans l’analyse des traumatismes collectifs et des deuils causés par la guerre, mais sans être au centre de la réflexion18.
8En conséquence, sur la psychiatrie et la Grande Guerre existe une disproportion entre le nombre de travaux provenant du monde anglosaxon et germanique (dans une moindre mesure) et les travaux d’historiens français19. Ainsi, la première analyse du traitement de l’hystérie masculine liée au combat a-t-elle été effectuée par l’historien américain Marc Roudebush en 1999, tandis que la première synthèse sur les soldats traumatisés français pendant la Grande Guerre est publiée dix ans plus tard par Gregory Thomas20. Après la première étude comparative menée sous la direction d’Annette Becker, Stéphane Audoin-Rouzeau et Jay Winter sur l’histoire culturelle du choc traumatique publiée en 200021, peu de travaux ont approfondi cette approche dans l’historiographie française. Sophie Delaporte a présenté une réflexion pionnière dans de nombreux articles depuis quelques années22, tandis que le sujet a été traité de façon générale dans quelques notices de dictionnaires et quelques chapitres d’ouvrages23. Depuis 2011, ces approches ont été complétées par les essais de Jean-Yves Le Naour, de Laurent Tatu et Julien Bogousslavsky24, qui, à la suite de Sophie Delaporte, ont mis en valeur la présence de troubles neuropsychiatriques fonctionnels dans les formations du front et ont insisté sur la pratique de l’électrothérapie comme thérapeutique courante. Ces ouvrages sont centrés également sur les débats médicaux questionnant la simulation de troubles par les combattants pour échapper à l’horreur des combats. Chacun de ces auteurs traite de l’affaire du Zouave Deschamps, un soldat plicaturé passible du Conseil de guerre pour s’être opposé à l’électrothérapie que voulait lui infliger Clovis Vincent, médecin-chef du centre de neurologie de Tours, une affaire qui suscita en 1916 un débat parlementaire et médiatique sur le droit des soldats blessés comme patients dans l’institution militaire. Si l’ensemble de ces travaux ont ouvert de nouvelles perspectives, un vaste champ de recherche reste ouvert pour saisir la diversité des pathologies suscitée par l’expérience de la guerre et mesurer la grande variété des approches médicales. Outre les études citées précédemment, les travaux français ont porté davantage sur la définition du traumatisme de guerre25, ou sur une approche anthropologique du combat26.
9Sur l’institution psychiatrique, que l’on regarde les productions des historiens ou les textes issus du travail des infirmiers et médecins érudits, il existe un réel vide historique entre un XIXe siècle qui est de mieux en mieux connu et des travaux qui se sont développés depuis dix ans sur l’histoire de la psychiatrie durant la Seconde Guerre mondiale et celle des années de réforme (1950-1960). Les données statistiques rassemblées par la D. R. E. E. S. sont à cet égard éloquentes. La reconstitution de l’évolution démographique psychiatrique au XXe siècle présente deux lacunes : la Grande Guerre et la fin de la guerre d’Algérie27. L’immuabilité présumée de l’institution dans les premières décennies du XXe siècle mérite d’être discutée, d’autant plus que l’on dispose avec les archives hospitalières et les dossiers de patients de sources riches et inédites.
10Enfin, comme le montrent les précédentes remarques, l’approche d’un tel sujet reste encore largement tributaire des séparations arbitraires entre champs disciplinaires (histoire de la psychiatrie, histoire de la médecine, histoire du fait guerrier). Cet ensemble de contributions vise à en dépasser les frontières et à proposer quelques repères dans trois directions : les relations entre les institutions asilaires et le dispositif de soin mis en place pendant le conflit, les pratiques médicales et le regard porté sur la maladie et enfin l’expérience de la folie du point de vue des soldats et dans les familles.
Pour une histoire de la folie à l’échelle des patients
11Lorsque dans les années 1970 Foucault s’attache à éclairer le fonctionnement du pouvoir médical afin d’alimenter la critique contemporaine de la psychiatrie, il ne peut être question d’envisager une histoire à l’échelle des patients. L’objectif foucaldien est alors d’atteindre le cœur du dispositif institutionnel psychiatrique et de montrer comment celui-ci s’inscrit avec d’autres institutions (armée, école) au sein d’une microphysique du pouvoir et comment sa dimension totalitaire écrase les « systèmes » précédents. Dans ce cadre totalisant, les nuances géographiques, sociales ou individuelles pèsent peu de poids. Pourtant comme l’a montré Michel de Certeau, on peut opposer à cette forme de monothéisme historique totalisant, un polythéisme qui s’attacherait à redécouvrir des pratiques variées qui loin d’être seulement des survivances peuvent être considérées comme dynamiques28. Citons quelques exemples à l’appui de cette thèse qui, sans réduire les apports de l’historiographie foucaldienne, rend plus complexe l’histoire de la folie au XIXe siècle29. Il faut ainsi faire état des résistances qu’un certain nombre de patients, anonymes ou illustres écrivains, opposent au fonctionnement asilaire30. Il faut aussi rappeler que le discours médical rencontre d’autres savoirs qui proposent une vision concurrente de la sienne, tel est le cas notamment du savoir juridique31. Enfin, le monolithisme présumé du pouvoir psychiatrique doit être fortement relativisé par le maintien au XIXe siècle de l’omniprésence religieuse dans le champ du soin et dans l’espace de l’asile32. Le lecteur trouvera dans ce volume des contributions destinées à prolonger ces problématiques pour le XXe siècle.
12Faire l’histoire de la folie et de la psychiatrie à l’échelle des patients est une proposition historiographique relativement récente en France. Développée en Grande-Bretagne par Porter dans le sillage de l’histoire sociale de Thompson33, elle est aujourd’hui revendiquée par les historiens qui travaillent sur l’histoire de la psychiatrie dans la seconde moitié du XXe siècle34. En procédant ainsi, il ne s’agit pas d’ériger des patients oubliés en victimes de l’histoire mais plutôt de conférer à cette histoire de la folie une dimension supplémentaire en favorisant l’approche micro historique. Les modes variés d’inscription des trajectoires individuelles des patients dans l’institution psychiatrique au XXe siècle permettent en effet de nuancer la vision monolithique issue de l’interprétation foucaldienne des années 1970. Le recours aux archives hospitalières et aux dossiers de patients est un moyen privilégié permettant de développer cette approche. Les contributions de la troisième partie de ce volume font aussi dans le même esprit une grande place aux approches locales qui non seulement ne doivent pas être opposées à la construction d’un récit global, mais apparaissent comme productrices à part entière de ce récit par la variété des situations qu’elles représentent.
13Cette attention portée à l’histoire individuelle et collective des patients dans les institutions hospitalières permet, dans le cadre de ce déplacement du regard des historiens de la folie du XIXe au XXe siècle, de proposer non pas de nouvelles césures chronologiques mais de nouveaux moments sur lesquels les historiens devront se pencher. L’historiographie récente a été légitimement focalisée sur la Seconde Guerre mondiale et le mouvement de réforme des hôpitaux qui suivit ce moment de crise35. Les années 1950 et 1960 sont au cœur d’investigations encore peu nombreuses mais qui laissent augurer de l’essor de nouveaux champs de recherches : celui de l’histoire du médicament ou celui de l’histoire coloniale pour ne citer que ces exemples36. On trouvera dans ce volume des jalons pour compléter cette histoire de la folie et de la psychiatrie du XXe siècle : Grande Guerre, entre-deux-guerres, années 1970.
Notes de bas de page
1 Foucault M., Folie et déraison. Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Plon, 1961 ; Le Pouvoir psychiatrique. Cours au collège de France 1973-1974, Paris, Hautes études/Gallimard/Seuil, 2003 ; Les Anormaux. Cours au collège de France 1974-1975, Paris, Hautes études/Gallimard/Seuil, 1999.
2 Postface de Jacques Lagrange., Le Pouvoir psychiatrique, op. cit., p. 363.
3 Sauvêtre P., « Michel Foucault : problématisation et transformation des institutions », Tracés. Revue de Sciences humaines, 17, 2009/2, p. 165-177.
4 Sur le cycle de colloques et le projet culturel qui l’accompagne, voir le site suivant : [http://histoire-psy.univ-lemans.fr/].
5 Condrau F., « The Patient’s View Meets the Clinical Gaze », Social History of Medicine, vol. 20, no 3, p. 525-540.
6 L’expression figure dans le Code de procédure pénale de 1958, article 81.
7 Castel R., « De la dangerosité au risque », Actes de la recherche en sciences sociales, juin 1983, no 47-48.
8 Poncela P., « Promenade de politique pénale sur les chemins hasardeux de la dangerosité », Les nouvelles formes de la dangerosité, Mbanzoulou P., Bazex H., Razac O., Alvarez J. (dir.), Paris, Enap, l’Harmattan, 2008 ; Rapport Burgelin, Santé, justice et dangerosité : pour une meilleure prévention de la récidive, juillet 2005 ; Rapport Garraud, Réponses à la dangerosité, 2008. Voir aussi Kaluczinski M., « Le retour de l’homme dangereux. Réflexions sur la notion de dangerosité et ses usages », Champ pénal/Penal Field. Nouvelle revue internationale de criminologie, vol. 5, 2008.
9 Voir notamment, par ordre chronologique, « La vérité et les formes juridiques. Conférence à l’Université pontificale catholique de Rio de Janeiro du 21 au 25 mai 1973 », Dits et Ecrits I, Paris, Gallimard Quarto, 2001, p. 1406-1514 ; Surveiller et Punir, Paris, Gallimard, 1975 ; Les Anormaux, op. cit. ; « L’évolution de la notion d’individu dangereux dans la psychiatrie légale », Déviance et Société, Genève, 1981, p. 403-422. Sur cette dimension de l’œuvre de Foucault et ses prolongements historiographiques, voir Cicchini M., Porret M., Les sphères du pénal avec Michel Foucault. Histoire et sociologie du droit de punir, Lausanne, Antipodes, 2007 ; Chevallier P. et Greacen T., Folie et Justice : relire Foucault, Toulouse, Eres, 2009.
10 Foucault M., « La vérité et les formes juridiques », op. cit., p. 1461.
11 Starobinski J., Trois fureurs. Essais, Paris, Gallimard, 1974.
12 Foucault M., Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Gallimard Tel, 1972, p. 125.
13 Castel R., L’ordre psychiatrique. L’âge d’or de l’aliénisme, Paris, Minuit, 1976.
14 debuyst C., Digneff F., P. Pires A., Histoire des savoirs sur le crime et la peine, 2 vol., Paris, Bruxelles, 1998 ; Carol A., Histoire de l’eugénisme en France : les médecins et la procréation (XIXe-XXe siècle), Paris, Seuil, 1995 ; Coffin J.-C., La transmission de la folie 1850-1914, Paris, L’Harmattan, 2003 ; Kaluszynski M., La République à l’épreuve du crime. La construction du crime comme objet politique (1880-1920), Paris LGDJ, 2002 ; Mucchielli L., Histoire de la criminologie française, Paris, 1994 ; id. « Criminologie, hygiénisme et eugénisme en France (1870-1914) », Revue d’histoire des sciences humaines, 2000/2, no 3 ; Renneville M., Crime et folie. Deux siècles d’enquêtes médicales et judiciaires, Paris, Fayard, 2003.
15 Chauvaud F., Les experts du crime. La médecine légale en France au XIXe siècle, Paris, Aubier, 2000 ; Guignard L., Juger la folie. La folie des criminels devant les cours d’Assises, Paris, PUF, 2010 ; Sanchez J.-L., « La relégation (loi du 27 mai 1885) », Criminocorpus, revue hypermédia, « Les bagnes coloniaux », article mis en ligne le 1er janvier 2005, consulté le 2 avril 2012. URL : [http://criminocorpus.revues.org/181].
16 Eghigian G., « Desinstituionalizing the History of Contemporary Psychiatry », History of Psychiatry, 2011, no 22, p. 201-214.
17 Delaporte S., Les Gueules cassées : les blessés de la face de la Grande Guerre, Paris, Noesis, 1996, rééd. 2004 ; id., Les médecins dans la Grande Guerre, Paris, Bayard culture, 2003 ; Poutout A.-H., La psychiatrie militaire. Grandes lignes historiques – perspectives d’avenir, Thèse de doctorat (médecine générale), Médecin Chef des Services Briole (dir.), Université Bordeaux 2, 1999 ; Ferrandis J.-J., Larcan A., Le Service de santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale, Paris, LBM Editions, 2008.
18 Audoin-Rouzeau S., Cinq deuils de guerre. 1914-1918, Paris, Noesis, 2002 ; Cabanes B., La Victoire endeuillée ; la sortie de guerre des soldats français, Paris, Seuil, 2004 ; Cabanes B., Picketty G. (dir.), Retour à l’intime, au sortir de la guerre, Paris, Tallandier, coll. « Contempo », 2009 ; Tison S., Comment sortir de la guerre ? Deuil, mémoire et traumatisme, 1870-1940, Presses Universitaires de Rennes, 2011.
19 Les principaux ouvrages sont les suivants. Sur le cas britannique : Babington B., Shell Shock : A History of the Changing Attitudes to War Neuroses, Leo Cooper, 1997 ; Shephard B., A war of nerves : soldiers and psychiatrists in the Twentieth Century, Harvard University Press, 2001 ; Leese P., Shell Shock : Traumatic neuroses and the British soldiers of the First World War, Palgrave Macmillan, 2002 ; Barham P., Forgotten lunatics of the Great War, New Haven, CT, Yale University Press, 2004. Sur l’exemple italien : Bianchi B., La follia e la fuga : nevrosi di guerra, diserzione e disobbedenzia nell’esercito italiano (1915-1918), Rome, Bulzoni, 2001. Sur l’espace germanique, deux ouvrages peuvent être cités : le cas allemand est mieux connu grâce aux travaux de Lerner P. (Hysterical Men, War, psychiatry and the politics of Trauma in Germany, 1890-1930, Ithaca, Cornell University Press, 2003). Le cas autrichien a été étudié par Hofer H.-G., Nervenschwäche und Krieg. Modernitätskritik und Krisenbewältigung in der österreichischen Psychiatrie (1880-1920), Wien, Böhlau, 2004.
20 Roudebush M. O., A battle of nerves : hysteria and its treatment in France during World War One, University of California, Berkeley, 1999 ; Thomas G., Treating the trauma of the Great War : soldiers, civilians and psychiatry in France, 1914-1940, Baton Rouge, Lousiana Estate Universty Press, 2009.
21 Le colloque organisé à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne en 1998 a été publié dans la revue 14-18, Aujourd’hui, Today, Heute : Choc traumatique et histoire culturelle, Paris Noesis, 2000.
22 Delaporte S., La psychiatrie pendant la Grande Guerre, mémoire de DEA, Université de Picardie, 1993 ; id., « Les réponses thérapeutiques », 14-18, Aujourd’hui, Today, Heute : Choc traumatique et histoire culturelle, Paris, Viénot, Noesis, 2000, p. 37-54 ; id., « Camptocormie : la brisure des corps au cours de la Grande Guerre », La politique et la guerre : pour comprendre le XXe siècle, Paris, Viénot, Noesis, 2002, p. 72-81 ; « Discours médical et simulation » inProchasson C. et Rasmussen A. (dir.), Vrai et faux dans la Grande guerre, Paris, La Découverte, 2004, p. 218-233.
23 Becker A., « Guerre totale et troubles mentaux », Annales, Histoire, Sciences Sociales, 55e Année, no 1 Janvier-Février 2000 ; Rousseau F., La guerre censurée. Une histoire de combattants européens, Paris, Seuil, coll. « Points-Histoire », 1999, rééd. 2003 ; Chapuis E., Pétard J.-P. et Plas R., Les psychologues et les guerres, Paris, L’Harmattan, coll. « Histoire des Sciences humaines », 2010.
24 Le Naour J.-Y., Les soldats de la honte, Paris, Perrin, 2011 ; Tatu L., Bogousslavski J., La folie au front. La grande bataille des névroses de guerre (1914-1918), Paris, Imago, 2012.
25 Barrois C., Psychanalyse du guerrier, Paris, Hachette, coll. Pluriel, 1993 ; Crocq L., Les traumatismes psychiques de guerre, Paris, Odile Jacob, 1999.
26 Fassin D., Rechtman R., L’empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2007 ; Audoin-Rouzeau S., Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe-XXe siècle), Paris, Seuil, 2008.
27 Coldefy M., La prise en charge de la santé mentale. Recueil d’études statistiques, DREES, La Documentation française, 2007, p. 130.
28 De Certeau M., « Microtechniques et discours panoptique : un quiproquo », Histoire et psychanalyse, Gallimard, 2002, p. 179.
29 Sur ces approches voir les articles du volume « Asiles et fous » de la revue Romantisme, no 141, 2008.
30 Fauvel A., Témoins aliénés et « bastilles modernes ». Une histoire politique, sociale et culturelle des asiles en France (1800-1914), Thèse d’histoire contemporaine, 3 vol., EHESS, 2005.
31 Guignard L., Juger la folie. La folie criminelle devant les assises au XIXe siècle, Paris, PUF, 2010.
32 Guillemain H., Diriger les consciences, guérir les âmes. Une histoire comparée des pratiques thérapeutiques et religieuses (1830 – 1939), Paris, La Découverte, 2006.
33 Porter R., « The Patient’s View : Doing Medical History from below », Theory and society, vol. 14, 1985, p. 175-198.
34 Hess V., Majerus B., « Writing the History of Psychiatry in the 20th Century », History of psychiatry, 2011, no 22, p. 139-145.
35 Bueltzingsloewen I. von (dir.), Morts d’inanition. Famine et exclusions en France sous l’occupation, P.U.R., 2005 ; id, L’Hécatombe des fous. La famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’occupation, Aubier, 2007 ; Henckès N., Le nouveau monde de la psychiatrie française. Les psychiatres, l’État et la réforme des hôpitaux psychiatriques en France de l’après-guerre aux années 1970, Thèse de sociologie, E.H.E.S.S., 2007.
36 Artières Ph., Laé J.-F., L’asile aux fous. Un lieu d’oubli, photographies de Roger Camar, Presses Universitaires de Vincennes, 2009 ; Majerus B., « Une stabilisation difficile. La chlorpromazine dans les années 1950 en Belgique », Gesnerus, 67/1, 2010, p. 57-72.
Auteurs
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008