1 Plusieurs synthèses sur le règne d’Hérode ont été publiées : A. Schalit, König Herodes. Der Mann und sein Werk, Berlin, 1969; M. Grant, Herod the Great, New York, 1971; P. Richardson, Herod, King of the Jews and Friend of the Romans, Columbia, 1996; M. Vogel, Herodes, König der Juden, Freund der Römer, Leipzig, 2002; L.-M. Günther, Herodes der Grosse, Darmstadt, 2005; Chr.-G. Schwentzel, Hérode le Grand, Paris, 2011. S. Rocca, Herod’s Judaea: a Mediterranean State in the classical World, TSAJ 122, Tübingen, 2008, propose une approche thématique originale. Sur les membres de la famille d’Hérode et ses descendants, voir N. Kokkinos, The Herodian Dynasty, Origins, Role in Society and Eclipse, Sheffield, 1998. Le thème des relations entre Hérode et Rome est évoqué dans l’ouvrage collectif de L.-M. Günther (éd.), M. Bernett, B. Eckhardt, J.-D. Gauger, A. Lichtenberger et J. Wilker, Herodes und Rom, Stuttgart, 2007 ; voir encore les travaux réunis par D.M. Jacobson et N. Kokkinos (éd.), Herod and Augustus. Papers presented at the IJS Conference, 21st-23rd June 2005, Leyde, Boston, 2009. L’ouvrage d’E.-M. Laperrousaz, Hérode le Grand et son époque, Paris, 2010, n’est qu’un court recueil d’articles sur le Temple, Massada, l’Hérodion et Jésus.
2 Sur ce portrait négatif chez Flavius Josèphe, voir T. Rajak, Josephus, the Historian and his Society, Londres, 2002, p. 11, 128, 132.
3 Le roi idéal doit être juif et respecter la Loi ; il ne doit pas agir sans avoir consulté le grand prêtre et le conseil ; il ne doit pas avoir plusieurs femmes, ni amasser de l’argent, ni nourrir quantité de chevaux.
4 A. Schalit, op. cit., p. 450-460, étudie le discours officiel hérodien dont il souligne le caractère messianisant.
5 T. Ilan, « King David, King Herod and Nicolaus of Damascus », JSQ 5, 1998, p. 195-240, suggère que Nicolas de Damas ait présenté Hérode comme un nouveau David. Voir encore J. Wilker, « Herodes der Grosse. Herrschaftslegitimation zwischen jüdischer Identität und römischer Freundschaft », dans A. Coşkun (éd.), Roms auswärtige Freunde in der Späten Republik und im frühen Prinzipat, Göttingen, 2005, p. 201-223. Voir également notre article, « L’image officielle d’Hérode le Grand », RB 114, 2007, p. 565-593 ; nous avons cependant modéré depuis certaines de nos interprétations, un peu trop « davidiques ». D.M. Jacobson, « King Herod’s “heroic” public image », RB 95, 1988, p. 386-403, étudie, quant à lui, l’image d’Hérode comme héros, fondateur de l’Hérodion, et comme bienfaiteur en Grèce.
6 Sur Nicolas de Damas, voir E. Parmentier-Morin, L’œuvre historique de Nicolas de Damas, Lille, 2000 ; voir aussi E. Parmentier-Morin, « L’usurpateur vertueux : histoire et propagande dans l’œuvre de Nicolas de Damas, historien d’Hérode », dans M. Molin (éd.), op. cit., p. 91-100. Selon E. Parmentier-Morin, Nicolas de Damas aurait façonné des exempla d’usurpateurs justes et généreux (Gygès, Kypsélos), afin d’inscrire Hérode le Grand dans leur lignée.
7 Sur les origines de la famille d’Hérode, voir N. Kokkinos, op. cit., p. 129-146. Sur la politique de judaïsation menée par Jean Hyrcan Ier, voir A. Kasher, Jews, Idumaeans and ancient Arabs, Relations of the Jews in Eretz-Israel with the Nations of the Frontier and the Desert during the Hellenistic and Roman Era (332 BCE - 70 CE), TSAJ 18, Tübingen, 1988, p. 44-78.
8 Le thème de l’épouse étrangère est associé à l’idolâtrie dans la Bible : les femmes non-juives de Salomon poussent le roi à adorer des divinités païennes (1 R 11.1-4) ; Jézabel introduit le culte de Baal à Samarie (1 R 16.31). Par ailleurs, les Iduméens sont « inférieurs » aux Juifs de Judée comme des puînés par rapport à leurs aînés ; l’opposition entre Jacob-Israël et son frère, Ésaü-Édom, est censée souligner cette différence de statut (Gn 25.30 et 36.1). Cependant, le problème de la non-judaïté de la mère d’Hérode est sans lien avec le principe matrilinéaire déterminant l’identité juive à d’autres époques, mais qui n’est pas de règle dans l’Antiquité ; voir S.J.D. Cohen, The Beginnings of Jewishness, Berkeley, 1999, p. 13-24.
9 Sur Mariamne l’Hasmonéenne, voir N. Kokkinos, op. cit., p. 211-215 ; J. Wilker, art. cit., p. 208-209.
10 T. Ilan, art. cit., 1998, p. 224.
11 Voir, par exemple, l’inscription triomphale de Ptolémée III Évergète sur la stèle d’Adoulis (OGIS 54).
12 Séleucos Ier Nikator prétendait être le fils du dieu Apollon ; voir Justin, XV, 4, 2 ; A. Mehl, op. cit., p. 98-99 ; L. Capdetrey, op. cit., p. 36.
13 H.M. Cotton et J. Geiger, Masada, vol. II, The Yigael Yadin Excavations 1963-1965, Final Reports, Jérusalem, 1989, p. 140-158 et no 804-816 ; voir également le commentaire de P. Richardson, op. cit., p. 203-204.
14 Les noms des crus sont généralement inscrits, à la peinture, sur les amphores, voir A. Tchernia, Le vin de l’Italie romaine : essai d’histoire économique d’après les amphores, Rome, 1986, p. 358 (amphores découvertes à Pompéï et Herculanum).
15 H.M. Cotton et J. Geiger, op. cit., p. 145.
16 H.M. Cotton, op. cit., p. 147, définit les Laenii comme une famille de farmer-businessmen. M. Laenius Flaccus, negociator de Brindes, ami de Cicéron, est le membre le plus connu de cette famille ; voir J. Hatzfeld, Les trafiquants italiens dans l’Orient hellénique, Paris, 1919, p. 133, 140. Sur les vignobles de la région de Brindes, voir A. Tchernia, op. cit., p. 73, 100. Sur les grands crus de l’époque, voir A. Tchernia, op. cit., p. 28-34. Les vins de qualité achevaient de fermenter dans les amphores que l’on pouvait conserver dans des caves ; l’âge se combinait avec la qualité du cru.
17 W. Eck, Rom und Judaea. Fünf Vorträge zur römischen Herrschaft in Palaestina, Tübingen, 2007, p. 20 et note 38.
18 P. Richardson, op. cit., p. 203-204.
19 H.M. Cotton, op. cit., p. 148-149. On note cependant, dans le livre de Daniel (Dn 1.8), un refus de Daniel de boire le vin du roi Nabuchodonosor : « Or Daniel prit à cœur de ne pas se souiller avec le menu du roi et le vin de sa boisson. »
20 G. Finkielsztejn, « Hellenistic Jerusalem : the evidence of the amphora stamps », dans A. Faust et E. Baruch (éd.), New Studies on Jerusalem, University Bar Ilan, Rehovot, 1999, p. 21-36 ; G. Finkielsztejn, « Du bon usage des amphores hellénistiques en contexte archéologique », dans Céramiques hellénistiques et romaines, productions et diffusion en Méditerranée orientale (Chypre, Égypte, et côte syro-palestinienne), TMO 35, Lyon 2002, p. 227-233 ; A. Peignard-Giros, « Hellénisation et romanisation en Méditerranée orientale à l’époque hellénistique : l’exemple de la céramique », dans J.-M. Luce (éd.), op. cit., Pallas 73, 2007, p. 203-219.
21 D.T. Ariel, Excavations at the City of David 1978-1985, vol. II, Qedem 30, Jérusalem, 1990, p. 13-98.
22 Voir E. Netzer, op. cit., 2001, p. 39.
23 D. W. Roller, The Building Program of Herod the Great, Berkeley, 1998, p. 187-190; A. Lichtenberger, op. cit., p. 21-34; E. Netzer, op. cit., 2006, p. 21-24.
24 Cette restitution nous a été suggérée par M.-Fr. Baslez. L’adverbe latin iudaice paraît également possible, mais peut-être un peu trop tardif pour le Ier siècle av. J.-C.
25 Voir encore Épître de Paul aux Galates, 2, 14.
26 Y. Yadin, op. cit., p. 185.
27 P. Vidal-Naquet, art. cit., p. 22.
28 J. M. Hall, op. cit., 1997, p. 36.
29 Chr. Müller, art. cit., 2002, p. 392.
30 ἐγὼ μὲν ἔρχω Θεοῦ βουλήσεί (AJ XV, 387).
31 D. Mendels, op. cit., p. 225. Le premier sens renvoie à la figure politique, le second au messie eschatologique. Sur les diverses sortes de messies, voir J. Coppens, op. cit., Paris, 1968, p. 10-14. Dans le cas d’Hérode, il s’agirait d’un messianisme dynastique qui fait de tout successeur de David un messie potentiel. Sur le messianisme davidique d’Hérode, voir A. Schalit, op. cit., p. 450-460.
32 « Cette idée du choix divin est commune à tout l’ancien Orient », selon R. de Vaux, op. cit., vol. 1, p. 155. Notons qu’un passage de la version slavone de la Guerre des Juifs évoque un débat entre les prêtres du Temple au sujet de la messianité d’Hérode ; il se trouve à la place de BJ I, 364-370 ; voir É. Nodet, « Appendice sur la version slavone de la Guerre », dans H. St. J. Thackeray, Flavius Josèphe : l’homme et l’historien, Paris, 2000, p. 170-174. Pour une comparaison entre BJ et la version slavone, voir H. et K. Leeming (éd.), Josephus’Jewish War and its Slavonic Version. A Synoptic Comparison, Leyde, 2003. Cependant, l’attribution de ce texte à Flavius Josèphe est extrêmement douteuse, ce qui limite son intérêt.
33 Deux passages de la Bible décrivent assez précisément l’onction royale : 1 R 1.32-40 pour Salomon et 2 R 11.4-20 pour Joas. Sur le déroulement de ces cérémonies d’onction, voir également le commentaire de R. de Vaux, op. cit., vol. 1, p. 159-160.
34 O. Edwards, « Herodian Chronology », PEQ 114, 1982 (p. 29-42), p. 33. S. Rocca, op. cit., p. 24, avance lui aussi l’hypothèse d’un couronnement d’Hérode sur le mont du Temple.
35 Contrairement à ce que nous écrivions dans notre art. cit., RB 114, 2007, p. 570.
36 Salomon est sacré roi par le grand prêtre Sadoq près de la source de Guihôn (1 R 1.33), située dans la vallée du Cédron, sur le flanc Est de la colline de Jérusalem, car, à cette époque, le Temple n’a pas encore été édifié. Joas, par contre, reçoit l’onction du grand prêtre Yehoyada dans la « Maison du Seigneur » (2 R 11.10).
37 David, vêtu de l’éphod de lin, le vêtement liturgique du roi-sacrificateur, sacrifie un taureau et un veau (2 S 6.13) ; il offre des holocaustes et des sacrifices de paix (2 S 6. 17-18). Salomon sacrifie, devant l’arche, du petit et du gros bétail (1 R 8.5 et 62-64) ; trois fois par an, il offre des sacrifices et brûle de l’encens sur l’autel (1 R 9.25).
38 « Hérode avait nommé des grands-prêtres à sa convenance, sans prestige et parfois indignes », selon M. Sartre, op. cit., 2001, p. 533 ; voir également p. 555.
39 Sur la priestly monarchy des Hasmonéens, voir D. Goodblat, op. cit., passim. Comme l’écrit, en outre, D. Mendels, op. cit., p. 61: « They had to be content with the high priesthood, which gave them the holiness and the religious authority to be the mediators between men and God. »
40 Voir notamment 2 S 6.13 et 1 R 9.25.
41 Selon S. Rocca, op. cit., p. 25, Hérode choisit « Solomon as a paradigm ». Sur le Temple, voir A. Parrot, Le Temple d’Hérode, Neuchâtel/Paris, 1954, p. 70-75; D.M. Jacobson, « The Jerusalem Temple of Herod the Great », dans N. Kokkinos (éd.), The World of the Herods, vol. I of the International Conference held at the British Museum, 17-19 April 2001, Stuttgart, 2007, p. 145-176.
42 Hérode prit peut-être à cette occasion l’épiclèse eusébès, (le « pieux »), comme pourrait le suggérer un poids découvert à Ashdod ; voir A. Kushnir-Stein, « An inscribed lead weight from Ashdod : a reconsideration », ZPE 105, 1995, p. 81-84. Mais la lecture d’A. Kushnir-Stein n’est pas sûre ; voir également N. Kokkinos, op. cit., 1998, p. 128, note 153 et p. 307, note 152.
43 Voir P. Richardson, « Law and piety in Herod’s architecture », SR 15, 1986, p. 347-360. Sur les relations d’Hérode avec la religion juive, voir également P. Richardson, op. cit., p. 241-248 ; à l’inverse, G. Fuks, « Josephus on Herod’s attitude towards Jewish religion : the darker side », JJS 53, 2002, p. 238-245, examine toutes les « infractions » commises par le roi d’après l’œuvre de Flavius Josèphe.
44 En cela, comme les souverains hellénistiques avant lui, Hérode se comporta en « maître du temps », suivant l’expression d’I. Savalli-Lestrade, « Les rois hellénistiques, maîtres du temps », dans I. Savalli-Lestrade et I. Cogitore (éd.), op. cit., p. 55-83. La maîtrise du calendrier par le roi relève de la propagande.
45 Selon O. Edwards, art. cit., p. 33, ce couronnement juif aurait pu avoir lieu le 1er Nisan 36. S. Rocca, op. cit., p. 24, évoque également la possibilité d’une cérémonie d’onction sur le Mont du Temple.
46 Virgile transpose poétiquement ce discours officiel dans l’églogue IV, v. 9-17 ; sur le lien éventuel avec la propagande hérodienne, voir A. Schalit, op. cit., p. 235, 477-478 ; S. Rocca, op. cit., p. 62.
47 Elle revêt le vêtement et la couronne isiaques ; elle se fait appeler Néa Isis (« Nouvelle Isis ») ; Chr.-G. Schwentzel, Cléopâtre, Paris, 1999, p. 77 ; S.-A. Ashton, « Cleopatra, queen of Egypt », dans M. M. Miles (éd.), Cleopatra, a sphinx revisited, Berkeley, Los Angeles, Londres, 2011, p. 21-36.
48 Décret du Synode des prêtres égyptiens dit « Décret de Canope » (238 av. J.-C.), OGIS 56 ; G. Hölbl, op. cit., p. 105-111 ; S. Pfeiffer, op. cit., notamment p. 304-307, sur les philanthrôpa royaux qui correspondent à la fonction évergétique du roi.
49 K. Berthelot, op. cit., 2003, p. 20-27.
50 E. S. Gruen, « Herod, Rome and the Diaspora », dans D.M. Jacobson et N. Kokkinos (éd.), Herod and Augustus. Papers presented at the IJS Conference, 21st-23rd June 2005, Leyde, Boston, 2009, p. 13-27, étudie la « posture » d’Hérode comme protecteur des Juifs de la diaspora.
51 Sur la politique architecturale d’Hérode hors de son royaume, voir D.W. Roller, op. cit., p. 214-238. L’auteur donne la liste complète des cités et sanctuaires concernés : Antioche sur l’Oronte, Askalon, Athènes, Bérytos, Byblos, Chios, Cos, Damas, Délos, Ilion, Laodicée, Nicopolis (Actia Nicopolis), Olympie, Pergame, Rhodes, Rome, Samos, Sidon, Sparte, Tripolis, Tyr. Par contre, l’étude de A. Lichtenberger, Die Baupolitik Herodes des Grossen, Wiesbaden, 1999, se concentre sur les monuments édifiés dans le royaume d’Hérode. Sur le cas précis d’Hérode et Cos, voir D.M. Jacobson, « King Herod, Roman citizen and benefactor of Kos », BAIAS 13, 1993/1994, p. 31-35. Une inscription grecque de Cos honore le basileus Caius Iulius Hérodès ; voir Chr. Habicht, « Neue Inschriften aus Kos », ZPE 112, 1996 (p. 83-94), p. 87. Sur l’évergétisme d’Hérode, voir enfin S. Rocca, op. cit., p. 42-51.
52 Chr. Saulnier (avec la collaboration de J. Perrot), Histoire d’Israël III. De la conquête d’Alexandre à la destruction du Temple (331 a. C.-135 a. D.), Paris, 1985, p. 218-219, écrit ainsi : « Hérode n’a pas ménagé ses largesses à l’égard des cités grecques, se conduisant ainsi comme un souverain hellénistique éclairé, complètement assimilé à la koinè culturelle de l’Orient romain. »
53 Pour S.W. Baron, Histoire d’Israël, I. Des origines au début de l’ère chrétienne, Paris, 1996, p. 318, « une telle utilisation, au profit de l’idolâtrie étrangère, de fonds qui provenaient d’impôts levés sur la population palestinienne, dut provoquer à double titre la colère des sujets orthodoxes d’Hérode ».
54 J. Geiger, « Herodes Philorhomaios », AS 28, 1997, p. 75-88. Cette théorie « classique » est fondée sur le témoignage de Flavius Josèphe. Mais J. Geiger paraît confondre « amitié des Romains » et philhellénisme. Or, Hérode ne se définit jamais lui-même comme « ami des Grecs ».
55 M. Bernett, Der Kaiserkult in Judäa unter den Herodiern und Römern, WUNT, Tübingen, 2007, p. 146.
56 Chr. Saulnier, op. cit., p. 218.
57 Hérode n’est pas un cas isolé. On retrouve cette double identité du souverain dans le Pont, comme le rappelle Chr. Müller, « Insaisissables Scythes : discours, territoire et ethnicité dans le Pont Nord », dans J.-M. Luce (éd.), op. cit., 2007, p. 141-154. Les rois du Bosphore cimmérien (dynastie des Spartocides) étaient à la fois dits archontès des cités grecques et basileuontès des ethnè. Chr. Müller voit dans cette double titulature une « dichotomie fondamentale ».
58 J. G. Manning, op. cit., p. 91-96.
59 Voir le commentaire de P. Richardson, op. cit., p. 208.
60 Le titre de roi « ami » est évoqué par Flavius Josèphe, AJ XVII, 246. Cicéron, De Domo sua ad pontifices 90, définit le peuple romain comme le « maître des rois » (dominus regum). Tacite (Histoires 2, 81) compare les rois clients à des esclaves : le souverain, officiellement dit amicus, était, dans les faits, un inservitus rex. Sur le statut de roi « ami », voir D. C. Braund, Rome and the Friendly King. The Character of the Client Kingship, Londres, Canberra, New York, 1984, p. 23-24 et 105-107 (sur philorhomaios); D. C. Braund, « Client Kings », dans D. C. Braund (éd.), The Administration of the Roman Empire, Exeter, 1988, p. 69-96 (philohomaios, p. 81); E. Paltiel, Vassals and Rebels in the Roman Empire. Julio-Claudian Policies in Judaea and the Kingdoms of the East, Latomus 212, Bruxelles, 1991, notamment p. 199-205; M. Facella, « Membra partesque imperii: brevi considerazioni sulla definizione di “re client” », Teoria 1, 2007, p. 59-70. Sur la souveraineté limitée des rois clients, voir M. Lemosse, Le régime des relations internationales dans le Haut-Empire romain, Publications de l’Institut de Droit Romain de l’Université de Paris, 23, Paris, 1967 ; F. Millar, Rome, the Greek World, and the East, II, Londres, 2004, p. 229-245, qui parle de « Politics of Two-Level Sovereignty » : le roi est soumis à son maître, l’empereur, mais il administre à sa guise ses sujets dans les limites de son royaume. Voir encore A. Suspène, « L’empire et le royaume, des territoires inconciliables ? », dans I. Savalli-Lestrade et I. Cogitore (éd.), op. cit. (p. 37-53), p. 49, qui remarque que le vocable amicitia dissimule le déséquilibre des forces en présence sous des résonances affectives. Sur les relations entre Hérode et Rome, voir L.-M. Günther (éd.), M. Bernett, B. Eckhardt, J.-D. Gauger, A. Lichtenberger et J. Wilker, op. cit., passim. D.M. Jacobson, « Three Roman client kings : Herod of Judaea, Archelaus of Cappadocia and Juba of Mauretania », PEQ 133, 2001, p. 22-38, compare les trois rois clients dans leur relation avec le pouvoir romain ; il souligne à la fois leur statut de vassaux de l’empereur et de monarques de type hellénistique.
61 Par contre, on ne sait pas si l’inscription de Cos en l’honneur du basileus Caius Iulius Hérodès était associée à une statue représentant Hérode ; Chr. Habicht, art. cit., p. 87.
62 L. Boffo, Iscrizioni greche et latine per lo studio della Bibbia, Brescia, 1994, no 17, p. 145-150 ; P. Richardson, op. cit., p. 206-207. Le temple de Baalshamin à Sia (Seia) fut commencé par Hérode et terminé au début du règne du tétrarque Philippe ; D. Sourdel, Les cultes du Hauran à l’époque romaine, Paris, 1952, p. 21 ; A. Negev, The Nabataeans and the Provincia Arabia, ANRW, II. 8, 1977 (p. 520-686), p. 614-618 ; J.-M. Dentzer et J. Dentzer-Feydy, « Les fouilles de Si‘ et la phase hellénistique en Syrie du sud », CRAI 1981, p. 78-162 ; A. Kasher, op. cit., 1988, p. 176 ; R. Wenning, « Das Nabatäerreich : Seine archäologischen und historischen Hinterlassenschaften », dans H.-P. Kuhnen, Palästina in griechisch-römischer Zeit, Munich, 1990 (p. 380-390), p. 388-389 ; J. Dentzer-Feydy, « Le site et le sanctuaire de Si’« , dans J.-M. Dentzer et J. Dentzer-Feydy, Le djebel al-‘Arab, Histoire et patrimoine au musée de Suweida, Paris, 1991, p. 45-48 ; L. Tholbecq, « Hérodiens, Nabatéens et Lagides dans le Hauran au Ier s. av. J.-C. : réflexions autour du sanctuaire de Ba‘ alshamin de Si‘ (Syrie du Sud) », Topoi 15/1, 2007, p. 285-310. Sur le culte de Baalshamin chez les Nabatéens du Hauran, voir J. Teixidor, The Pagan God. Popular Religion in the Greco-Roman Near East, Princeton, 1977, p. 83-84.
63 L’emploi du terme kyrios n’indique pas nécessairement, comme le suggère L. Boffo, que le dédicant faisait partie des trois mille Iduméens installés par Hérode dans la Trachonitide voisine ; L. Boffo, op. cit., p. 147. Kyrios désigne couramment le basileus au premier siècle av. J.-C. : Ptolémée XII est dit kyrios basileus dans une inscription de Philae datée de 62 av. J.-C. ; voir A. Bernand, Les inscriptions grecques (et latines) de Philae, I, 1969, no 52 ; G. Hölbl, op. cit., p. 289. Selon L. Bernardet, « Les biens des temples dans l’Anatolie romaine : la question des “principautés sacerdotales” », ARG 11, 2009 (p. 63-87), p. 83, le terme kyrios désignerait le souverain « comme autorité temporelle, représentant de l’autorité divine, sur le sanctuaire et les personnes sacrées. Il est garant de l’ordre qui doit régner dans l’enceinte sacrée et parmi le personnel du Temple ». En Nabatène également le roi est dit mr’n’, « notre seigneur » ; voir notamment L. Nehmé, « Les inscriptions nabatéennes du Ḥawran », dans M. Al-Maqdissi, Fr. Braemer et J.-M. Dentzer (dir.), Hauran V. La Syrie du sud du Néolithique à l’Antiquité tardive. Recherches récentes. Actes du colloque de Damas 2007, Beyrouth, 2010 (p. 451-492), p. 463.
64 Sur les Ituréens, voir le travail récent de J. Aliquot, « Les Ituréens et la présence arabe au Liban du IIe s. a.C. au IVe s. p.C. », MUSJ 56, 1999-2003, p. 161-290.
65 Voir Chr.-G. Schwentzel, « Statues royales nabatéennes », Rant 3, 2006, p. 125-137.
66 D. Mendels, op. cit., p. 215, évoque cette dualité du royaume hérodien. Chacune des deux zones avait sa capitale : Jérusalem pour les Juifs, Césarée pour les non-juifs. Cependant, comme nous l’avons déjà dit, le terme schizophrenia employé par l’auteur est trop psychologisant ; la dualité du royaume était un choix politique, parfaitement conscient et calculé. Voir également G. Fuks, art. cit., 2002 (p. 238-245), p. 244, qui rappelle que les monuments « païens » d’Hérode ne furent jamais construits « within the Jewish territory » ; il n’y avait donc pas d’« infraction » de la part du roi.
67 D.W. Roller, op. cit., p. 270-277.
68 A. Kasher, Jews and Hellenistic Cities in Eretz-Israel. Relations of the Jews in Eretz-Israel with the Hellenistic Cities during the Second Temple Period (332 BCE-70 CE), TSAJ 21, Tübingen, 1990, p. 200, place Césarée parmi les « autonomous cities » du royaume hérodien.
69 R. Wenning, op. cit., 1990, p. 389.
70 H. Ingolt, « A colossal head from Memphis Severan or Augustan? », JARCE 2, 1963, p. 125-142. Cette œuvre est aujourd’hui exposée à Boston. Il est beaucoup plus probable qu’elle représente Ptolémée IX Sôter II qui apparaît barbu, notamment sur des sceaux provenant d’Edfou ; voir M.B. Comstock et C. Vermeule, Sculpture in Stone. Museum of Fine Arts, Boston, 1976, p. 131.
71 R.R.R. Smith, op. cit., 1988, p. 104-105 et p. 174.
72 On peut également mentionner un buste juvénile diadémé figurant à l’avers d’un petit bronze d’Ascalon, frappé en l’an 63 de l’ère locale (41/40 av. J.-C.), dans lequel N. Kokkinos, op. cit., 1998, p. 134 et N. Kokkinos, « The Royal Court of the Herods », dans N. Kokkinos (éd.), op. cit., 2007 (p. 279-303), p. 280-281, a cru pouvoir reconnaître Hérode. Cette hypothèse est catégoriquement rejetée par S. Rocca, op. cit., p. 127. L’atelier d’Ascalon étant alors sous le contrôle de Cléopâtre VII, dont le buste figure à l’avers des tétradrachmes frappés à la même époque par la cité, c’est beaucoup plus vraisemblablement le jeune Ptolémée Césarion qui est représenté sur le bronze. Sur les monnaies au buste de Cléopâtre VII frappées à Ascalon, voir G.F. Hill, Palestine, BMC, Londres, 1914, p. 108, no 20 ; L. Forrer, Portraits of Royal Ladies on Greek Coins, Amsterdam, 1968, p. 37-38, no 116-119.
73 R.R.R. Smith, op. cit., p. 34-38.
74 Voir H. W. Ritter, op. cit.; R.R.R. Smith, op. cit., p. 33-45.
75 A. Lemaire, « Probable Head of Priestly Scepter from Solomon’s Temple surfaces in Jerusalem », BAR 10, 1984, p. 25.
76 R.R.R. Smith, op. cit., p. 34. Diodore de Sicile (XVIII, 60.6) mentionne le sceptre royal.
77 R.R.R. Smith, op. cit., p. 34.
78 M. Andronikos, « Vergina, the Royal Graves in the Great Tumulus », Athens Annals of Archaeology 10, 1977 (p. 1-39), p. 57, fig. 9 et 11.
79 Ptolémée III Évergète divinisé est coiffé d’un stéphanos radié, ou couronne héliaque, sur des octodrachmes d’or frappés par son fils et successeur, Ptolémée IV Philopator ; voir R.S. Poole, op. cit., p. 56, no 103-104. Quelques basileis évergètes apparaissent aussi coiffés d’une couronne enrubannée sur certains monnayages civiques ; voir Fr. Queyrel, op. cit., 2003, p. 66. Voir encore la mise au point de K. Trehuedic, « Compte-rendu du livre d’U.-W. Gans, Attalidische Herrscherbildnisse. Studien zur hellenistischen Porträtplastik Pergamons », Syria 87, 2010, p. 437-439.
80 Nous avons développé cette hypothèse dans notre article, « Le diadèma et l’aigle : problèmes liés à deux images du pouvoir monarchique en Judée (IIe-Ier siècles av. J.-C.) », dans E. Santinelli-Foltz et Chr.-G. Schwentzel (éd.), op. cit, 2012, p. 183-193. Sur le roi ptolémaïque à la fois basileus et Horus vivant, voir L. Koenen, « The Ptolemaic king as a religious figure », dans A. Bulloch, E.S. Gruen, A.A. Long et A. Stewart (éd.), Images and Ideology. Self-definition in the Hellenistic World, Berkeley, Los Angeles, Londres, 1993 (p. 25-115), p. 25-26 ; H. Heinen, « Aspects et problèmes de la monarchie ptolémaïque », Ktèma 3, 1978, p. 177-199.
81 R. de Vaux, op. cit., vol. 1, p. 159 ; P. Bordreuil et Fr. Briquel-Chatonnet, Le temps de la Bible, Paris, 2000, p. 232.
82 Dans la Septante, le mot nézèr est simplement transcrit en grec (2R 11.12), ou traduit par basileion (2S 1.10).
83 Plusieurs catalogues répertorient les monnaies d’Hérode : G.F. Hill, op. cit., 1914 (rééd., Bologne, 1965) ; A. Kindler, op. cit., 1974 ; Y. Meshorer, op. cit., vol. II, 1982; J. Maltiel-Gerstenfeld, op. cit., 1987; D. Hendin, op. cit., 4e éd. 2001; Y. Meshorer, op. cit., Haifa, 1998. L’étude la plus complète est celle de D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, The Coins of Herod. A modern Analysis and Die Classification, Leyde, 2012.
84 D.T. Ariel, « The Jerusalem mint of Herod the Great: a relative chronology », INJ 14, 2000-2002, p. 99-124. Voir la carte des trouvailles dans D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 142. On ne compte que deux monnaies d’Hérode trouvées en dehors du royaume, l’une à Beyrouth, la seconde à Ampurias (Espagne).
85 Il y a, par exemple, 696 bronzes de Jannée, ou attribués à Jannée, pour seulement 51 bronzes d’Hérode dans l’Area A du quartier juif de Jérusalem ; D.T. Ariel, art. cit., 2000-2002, p. 114 ; voir encore D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 133-137, sur les découvertes de monnaies hérodiennes à Jérusalem, Samarie et Jéricho.
86 D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 127-132. Ces trésors ne comptent que de 10 à 73 monnaies hérodiennes. Les principaux trésors datant de l’époque d’Hérode sont constitués de monnaies étrangères d’argent, essentiellement de Tyr ; voir D.T. Ariel et J.-P. Fontanille. op. cit., 2012, p. 31.
87 D.T. Ariel, art. cit., 2000-2002, p. 100-101 ; D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 92-98. Voir encore A. Kushnir-Stein, « Coins of the Herodian dynasty: the state of research », dans N. Kokkinos (éd.), op. cit., 2007, p. 131-142.
88 D.T. Ariel, art. cit., 2000-2002 ; un tableau hypothétique des émissions est proposé, p. 124 ; thèse reprise dans D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 176 et 186.
89 D.M. Jacobson, « A new interpretation of the reverse of Herod’s largest coins », MN 31, 1986, p. 145-165; N. Kokkinos, op. cit., 1998, p. 122.
90 J. Meyshan, « The symbols on the coinage of Herod the Great and their meanings », PEQ 91, 1959, p. 109-120; voir également notre article, art. cit., RB 114, 2007, p. 565-593, dont nous avons depuis nuancé certaines hypothèses.
91 Y. Meshorer, A Treasury of Jewish Coins from the Persian Period to Bar Kokhba, Jérusalem, 2001, p. 65-66.
92 D.T. Ariel, « The coins of Herod the Great in the context of the Augustan Empire », dans D.M. Jacobson et N. Kokkinos, op. cit., 2009, p. 113-126.
93 G. Finkielsztejn, « Timbres amphoriques du Levant d’époque hellénistique », Transeuphratène 15, 1998, p. 83-121.
94 D.T. Ariel, art. cit., 2009, p. 120, pour qui l’an 3 commémorerait la refondation de Samarie sous le nom de Sébasté.
95 D.T. Ariel a renoncé depuis à cette hypothèse ; voir D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 90-92 et p. 98, au profit de l’ère débutant en 40 av. J.-C.
96 Y. Meshorer, op. cit., 1998, p. 74.
97 J. Meyshan, art. cit., p. 111.
98 Les chercheurs qui se sont penchés sur la question reconnaissent un casque du type du pilos des Dioscures, à l’exception de J. Meyshan, art. cit., p. 111, qui propose de reconnaître dans l’objet un brûle-parfums dont le pilos serait en fait le couvercle. Mais l’hypothèse de J. Meyshan se fonde sur une comparaison anachronique avec des brûle-parfums arabes modernes. S. Brenner, « Coins of Herod the Great : Star or Crest ? », The Celator 14, p. 40-47, n’apporte pas grand-chose, sinon que le motif représente un casque à cimier. J.-P. Fontanille et D.T. Ariel, « The large dated coin of Herod the Great : the first die series », INR 1, 2006, p. 73-86, font le point sur les diverses interprétations de cette monnaie. Voir encore, D.M. Jacobson, « Military helmet or Dioscuri motif on Herod the Great’s largest coin ? », INR 2, 2008, p. 93-103, qui reprend l’interprétation la plus répandue qui fait du pilos un symbole « païen » ; celui-ci serait en étroite relation avec « what we know about Herod’s religious orientation ». En fait, l’analyse de D.M. Jacobson est un peu naïve, car elle ne prend tout simplement pas en compte le fossé qui peut exister entre la réalité et le discours officiel diffusé par le monnayage. Les symboles qui figurent sur les monnaies d’Hérode n’ont rien à voir avec les goûts personnels du roi, mais avec l’image que celui-ci veut diffuser de lui-même. Sur ces différentes interprétations, voir, en dernier lieu, D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 43-45.
99 G.F. Hill, op. cit., 1914, p. 220.
100 Tripolis: G.F. Hill, Phoenicia, BMC, Londres, 1910, planche 53, no 9. Paphlagonie : B.V. Head, Historia Numorum, Oxford, 1911, p. 509 (monnaies du roi Déjotaire).
101 Voir notamment les représentations d’Antiochos IV Épiphane, dans R. Fleischer, Studien zür Seleukidischen Kunst, Band I : Herrscherbildnisse, Mayence, 1991, p. 46.
102 Sur le messianisme d’Hérode, voir A. Schalit, op. cit., p. 450-460. W. Wirgin, « On King Herod’s messianism », IEJ 11, 1961, p. 153-154, conforte la thèse de cet auteur, en apportant la preuve numismatique que constituerait la monnaie au pilos. M. Grant, op. cit., p. 205, reprend cette idée. Toutefois, contre cette position, Y. Meshorer, op. cit., 1998, p. 74, considère que le pilos et l’étoile sont des symboles « païens ». D.M. Jacobson, « Military helmet or Dioscuri motif on Herod the Great’s largest coin ? », INR 2, 2008, p. 93-103, reprend à son tour cette interprétation « païenne ».
103 La consécration d’objets à Yahweh dans le Temple était une pratique courante. La lance et les boucliers de David y avaient été déposés par Salomon (2 R 11.10). Alexandre Jannée consacra une vigne en or (AJ XIV, 34). Agrippa Ier déposa une chaîne en or (AJ XIX, 294). Le casque d’Hérode aurait également pu être en or.
104 Voir notamment L. Forrer, Descriptive Catalogue of the Collection of Greek Coins formed by Sir Hermann Weber, Londres, 1922-1929, no 2181. On trouve également ce bouclier sur des poids de Marissa d’époque hellénistique, voir G. Finkielsztejn, « Lead Weight in the Hecht Museum Collection », dans O. Rimon (éd.), Measuring and Weighing in Ancient Times, catalogue d’exposition, musée Hecht, Haifa, 2001 (p. 23-31), p. 30.
105 « 38 Saül revêtit David de ses propres habits, lui mit sur la tête un casque de bronze… » (1 S 17.38).
106 « 10 Le prêtre remit […] les boucliers du roi David qui étaient dans la Maison du Seigneur » (2 R11. 10).
107 D.M. Jacobson, art. cit. 1986, p. 161.
108 D. Herman, « Certain Iturean coins and the origin of the Heliopolitan cult », INJ 14, 2000-2002 (p. 84-98), p. 97.
109 Voir, par exemple, S. Moscati, « Les stèles », dans S. Moscati (éd.), Les Phéniciens, Paris, 1997 (p. 364-379), p. 369.
110 D.T. Ariel, art. cit., 2009, p. 120. L’auteur a, depuis, renoncé à cette hypothèse ; voir D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 90-92.
111 Sur le lulab, voir E.R. Goodenough, Jewish Symbols in the Graeco-Roman Period, vol. IV, The Problem of Method, Symbols from Jewish Cult, New York, 1954, p. 145-147.
112 Chr.-G. Schwentzel, « Les cornes d’abondance ptolémaïques dans la numismatique », CRIPEL 21, Lille, 2000, p. 99-103.
113 D.T. Ariel, art. cit., 2000-2002, p. 122 et D.T. Ariel, art. cit., 2009, p. 116-118.
114 J. Meyshan, art. cit., p. 117; Y. Meshorer, op. cit., 1998, p. 74; M. Grant, op. cit., p. 71 (« The cross may be a royal charm against evil spirits »). S. Rocca, op. cit., p. 24-25, met le X en relation avec le couronnement juif d’Hérode qui aurait pu avoir lieu, selon lui, sur le Mont du Temple. Selon M. Krupp et Sh. Qedar, « The cross on the coins of King Herod », INJ 5, 1981, p. 17-18, le X serait une manière nouvelle et originale d’écrire le H grec, initiale du nom d’Hérode ! Cette hypothèse est totalement gratuite et infondée.
115 E.R. Goodenough, Jewish Symbols in the Graeco-Roman Period, vol. I The Archaeological Evidence from Palestine, New York, 1953, p. 132.
116 La continuité serait voulue selon D.T. Ariel, art. cit., 2000-2002, p. 109.
117 Y. Meshorer, op. cit., 1998, p. 75; D.T. Ariel, art. cit., 2009, p. 122.
118 I. Shatzman, The Armies of the Hasmoneans and Herod. From Hellenistic to Roman Frameworks, TSAJ 25, Tübingen, 1991, p. 186-187; S. Rocca, op. cit., p. 190-195.
119 Y. Meshorer, op. cit., 1998, p. 75.
120 Les shekels de Tyr sont considérés comme « argent sacrés » entre 126 av. J.-C. et 57 apr. J.-C., comme le montrent certains documents papyrologiques ; voir A. Ben-David, op. cit., 1969, p. 7. M. Goodman, Rome et Jérusalem, le choc de deux civilisations, 2009, p. 484-485, trouve « étrange que les shekels acceptés pour des fonctions sacrées de la religion juive aient pu ainsi représenter le dieu tyrien Melkart, équivalent du dieu grec Héraklès ». Sur les shekels de Tyr à l’époque d’Hérode, voir encore D.T. Ariel et J.-P. Fontanille, op. cit., 2012, p. 41-42.
121 Sur cet interdit voir J. Ouellette, art. cit., passim et J. Gutman, art. cit., passim.
122 J. Meyshan, art. cit., p. 119-120.
123 Selon J. Gutman, art. cit., p. 3-4, le problème doit être replacé dans le contexte de l’époque. Les Maccabées « purgèrent » la Judée de toutes images ; c’est à la fin de l’époque hellénistique et au Ier siècle apr. J.-C. que les Juifs se référèrent le plus fréquemment au « deuxième commandement » et réagirent violemment contre les infractions. Josèphe rapporte plusieurs crises : l’affaire des trophées du théâtre de Jérusalem, interprétés comme des figures humaines (AJ XV, 270-276), et l’épisode sanglant de l’aigle fixé au-dessus d’une porte du Temple par ordre d’Hérode (AJ XVII, 151-161 ; BJ I, 648-655). Plus tard, l’affaire des enseignes de Pilate (AJ XVIII, 55-59 ; BJ II, 169-174) et le conflit suscité par la statue que Caligula voulut faire ériger dans le sanctuaire (AJ XVIII, 257-309 ; BJ II, 184-204) sont deux autres exemples de cette sensibilité extrême aux images. Par contre, à partir du milieu du IIe siècle apr. J.-C. environ (dans les décennies qui suivirent l’échec de la révolte de Bar Kokhba), les rabbins ne censurèrent pas leurs contemporains décorant les synagogues de peintures ou de mosaïques figuratives ; voir E. E. Urbach, « The Rabbinical laws of idolatry in the second and third centuries in the light of archaeological and historical facts », IEJ 9, 1959, p. 149-165.
124 G. Fuks, art. cit, p. 241-242, souligne cette relation entre la monnaie et l’aigle du Temple. Il suggère que la monnaie ait pu commémorer l’inauguration du Temple reconstruit par Hérode. Pour une reconstitution de la façade du Temple d’Hérode ornée de l’aigle, voir A. Parrot, op. cit., p. 73.
125 Voir notre article, « Le diadèma et l’aigle : problèmes liés à deux images du pouvoir monarchique en Judée (IIe-Ier siècles av. J.-C.) », dans E. Santinelli-Foltz et Chr.-G. Schwentzel (éd.), Images et pouvoir monarchique. Représentations de la puissance royale de l’Antiquité au Moyen Age, Actes du colloque (Valenciennes, UVHC, 1er-2 octobre 2010), Rennes, 2012, p. 183-193. Plusieurs auteurs se sont penchés sur la question avant nous. Selon A. Schalit, op. cit., p. 734, l’aigle peut revêtir deux significations : il symbolise l’autorité d’Hérode sur le Mont du Temple et la protection du sanctuaire par le roi ; il atteste la loyauté d’Hérode envers le pouvoir romain. Selon E. R. Goodenough, op. cit., vol. VIII, New York, 1958, p. 129, l’aigle représente « God or the power of God ».
126 M. Goodman, op. cit., 2009, p. 366. Sur les règles de pureté que le roi fit respecter durant les travaux, voir P. Richardson, art. cit., 1986, p. 347-360.
127 Ce passage évoque les bases de bronze, destinées aux cuves d’eau, dans le Temple. L’auteur du premier livre des Rois dit qu’elles étaient ornées par « des lions, des taureaux et des chérubins » (1 R 7.29), ce que Josèphe traduit par les termes grecs : leôn, tauros et aétos (lion, taureau et aigle). Le caractère a priori étonnant de cette traduction a été souligné par É. Nodet dans son édition de Flavius Josèphe, Les Antiquités juives, livres VIII et IX, Paris, 2005, p. 27, note 3. É. Nodet avance l’hypothèse d’une éventuelle confusion de Josèphe sous l’influence du tétramorphe de la vision d’Ézéchiel (Éz 1.10). Par contre, dans la Septante, le mot « chérubin » est simplement transposé en grec sous la forme khéroubim.
128 J. Ouellette, art. cit., p. 516. Le « deuxième commandement » ne doit donc pas être interprété comme un interdit absolu : « a rigidly and uniformly anti-iconic attitude on the part of the Jews remains as […] a myth », écrit J. Gutmann, art. cit., p. 16. À partir du IIe siècle apr. J.-C., les représentations humaines dans les synagogues sont acceptées par les rabbins. Voir encore P. Prigent, op. cit., p. 14. De même, les statues grecques et romaines sont diversement perçues par les rabbins, selon qu’elles font ou non l’objet d’un culte ; voir Y. Z. Eliav, « Viewing the sculptural environment : shaping the second commandment », dans P. Schäfer (éd.), The Talmud Yerushalmi and Graeco-Roman Culture, vol. III, TSAJ 93, Tübingen, 2002, p. 411-433.
129 Hérode a pu être aidé par ses conseillers. D.W. Roller, op. cit., 1998, p. 57-65, donne une liste de vingt-et-un intellectuels qui fréquentèrent la cour d’Hérode. Leurs origines ne sont pas toujours connues, mais un certain nombre d’entre eux étaient juifs. Le roi ne manquait donc pas de conseillers pour lui expliquer l’histoire du judaïsme et lui commenter la Bible.
130 Une fresque représentant des oiseaux, découverte dans l’Hérodion, pourrait confirmer cette évolution. Voir S. Rozenberg, « Appendix 4: Wall Paintings of the Herodian Period in the Land of Israël », dans E. Netzer, The Architecture of Herod, the Great Builder, TSAJ 117, Tübingen, 1987 (p. 350-376), p. 373. Voir également S. Japp, « Public and private decorative art in the time of Herod the Great », dans N. Kokkinos (éd.), op. cit., p. 227-246. Par contre, aucune peinture figurative n’orne les salles des palais de Massada, comme le fait remarquer Y. Yadin, Masada, Londres, 1966, p. 63, p. 119-125 et p. 129.