Les romans d’aventures sont-ils très catholiques ? Mame face au genre, entre contraintes sérielles et reformulations éditoriales

1L’édition catholique pour la jeunesse s’est largement développée pour lutter contre l’influence pernicieuse des mauvais livres. À côté des ouvrages immoraux (réalistes y compris), à côté des ouvrages licencieux qui perdent les jeunes filles, le genre le plus dangereux est, pour les jeunes gens cette fois, la lecture des romans mettant en scène la violence, susceptible de pousser le lecteur, par imitation, à la folie sanguinaire. Eugène de Budé évoque ainsi un jeune homme « rendu fou par la lecture de Rocambole, roman qui paraissait en feuilleton dans le Petit Journal vers 18631 », et cite une litanie de récits sanglants ayant poussé les lecteurs à suivre la voie du crime : les récits de Jacques Sheppard, de Richard Turpin, de Rocambole et, plus généralement, les feuilletons à destination des hommes. Quand les jeunes filles sont menacées par les récits impudiques, les jeunes gens sont particulièrement exposés à cette littérature des émotions violentes, parce que, dans leur naïv