Mame à l’ère des pédagogues républicains, ou le poids d’un héritage éditorial (1870-1890)

1La seconde moitié du XIX^e siècle confirme la production d’une littérature spécifiquement destinée aux jeunes lecteurs, volumes moraux et récréatifs qui constituent des cadeaux privilégiés pour le temps des étrennes et s’insèrent dans l’univers éducatif grâce aux cérémonies de distribution de prix. Parallèlement, les gouvernements qui se succèdent à partir de 1830 développent une politique de scolarisation de plus en plus active1. En résulte le besoin d’une production massive de livres scolaires2. Ce phénomène s’accentue avec l’avènement de la Troisième République qui instaure l’école laïque, gratuite et obligatoire. Elle initie une politique d’acquisition d’ouvrages pour les écoles afin de promouvoir la lecture. Un marché éditorial florissant se dessine donc très vite pour les éditeurs industrieux aptes à concevoir et à produire en grandes séries livres divertissants et manuels scolaires. Mame, fournisseur des institutions privées, n’en bénéficie pas. Si l’entreprise tourangel