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Conclusion de la première partie

p. 101


Texte intégral

1Granville se développe sous l’Ancien Régime dans une apparente contradiction. C’est une ville de modeste importance, habitée par des hommes au caractère bien trempé, nés pour la plupart en haut d’une presqu’île où la mer constitue l’unique horizon et la référence essentielle. Pour tous ses habitants et les gens alentour, le seul destin envisageable ne peut que se fonder sur cet élément marin qu’ils connaissent bien. Bon gré mal gré, ils s’intéressent directement ou indirectement aux armements maritimes qui font d’ailleurs vivre toute la contrée.

2Le gouvernement ne sait pourtant pas prendre réellement en considération les plaintes de ces hommes ambitieux et volontaires qui multiplient les démarches pour améliorer des installations portuaires médiocres ou pour se lancer dans de lucratives entreprises commerciales avec les colonies d’Amérique. S’ils sont souvent entendus, ils restent trop rarement écoutés. Le gouvernement souhaitait-il vraiment permettre aux Granvillais une activité autre que terre-neuvière ? La question peut légitimement être posée. Avide de ces marins compétents pour sa propre marine, peut-être ne voulait-il pas risquer un affaiblissement, voire la disparition, de cette « école de bons matelots » qui ne lui coûtait rien. Cantonner Granville dans l’activité morutière pouvait assurer son maintien.

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