Rome
p. 197-222
Texte intégral
1L’ouvrage méthodologique et historiographique, publié sous la direction de Jean-Marie Mayeur en 19751, qui fut le vade-mecum de toute une génération d’historiens qui s’engageaient dans une thèse en histoire religieuse, et qui reste une référence incontournable pour les responsables du présent volume, proposait une bibliographie de 475 titres. Celle-ci ne se voulait pas exhaustive, mais cette masse n’en est pas moins intéressante à analyser du point de vue des orientations de la recherche il y a près de quarante ans. Force est de constater que Rome ne préoccupait guère alors les historiens français, spécialisés en histoire religieuse contemporaine. On trouve dix-huit titres portant presque exclusivement sur les relations diplomatiques bilatérales : André Latreille qui a renouvelé l’étude de la relation de Napoléon Bonaparte avec le Saint-Siège2, Pierre Féret et plus tard Jacques-Paul Martin sur le premier XIXe siècle3, Léon Mahieu4, Yves Marchasson et Xavier de Montclos pour les débuts de la IIIe République5. Pour la période républicaine, les travaux sur la Séparation des Églises et de l’État touchaient inévitablement aux relations entre la France et Rome, et entre l’Église qui est en France, le Saint-Siège et la République. Il en était ainsi pour la monumentale histoire de L’Église de France sous la IIIe République du père Édouard Lecanuet6 et pour le volume de la collection « Archives » de Jean-Marie Mayeur La Séparation de l’Église et de l’État7. D’autres ouvrages touchaient à des relations entre le catholicisme français et Rome, notamment à travers des biographies d’évêques8 mais aussi de laïcs, ou avec le positionnement de catholiques face au concile de Vatican I9 ou avec la crise moderniste étudiée par Émile Poulat10. Bien entendu, les ouvrages généraux sur l’histoire du catholicisme ne manquaient pas de références aux politiques du Saint-Siège11, notamment la Nouvelle histoire de l’Église publiée au Seuil en cinq volumes, entre 1963 et 1975, dirigée par Roger Aubert, ou encore la grande Histoire du Droit et des Institutions de l’Église en Occident, dirigée par Gabriel Le Bras et Jean Gaudemet, en dix-huit volumes, dont le premier sortit en 1955 mais dont les volumes consacrés à la période contemporaine sont parus dans les années 1980.
2Touchant plus aux réalités romaines, on comptait alors essentiellement les travaux du chanoine Roger Aubert avec son grand livre sur Pie IX qui parut en 1952 dans la collection fondée par Augustin Fliche et Victor Martin en 1934, Histoire de l’Église depuis les origines jusqu’à nos jours12. Son étude de Vatican I, parue dans la collection d’Histoire des conciles œcuméniques dirigée par Gervais Dumeige, date de 196413. L’histoire de la Curie romaine restait en grande partie terra incognita ou du moins bien peu parcourue14. C’est Émile Poulat qui a le premier cherché à pénétrer dans les arcanes du Saint-Siège à partir de la crise moderniste. Son livre Intégrisme et catholicisme intégral. Un réseau secret international antimoderniste : La « Sapinière » (1909-1921), ouvre les questions du fonctionnement de la Curie romaine, de la prise de décision par le pape, de son entourage. Cet ouvrage, publié en 1969, est une étape majeure dans l’intérêt que constitue l’étude de Rome, qui prit de l’ampleur à partir notamment des années 1980. À partir de la fin des années 1970 et du début des années 1980, l’intérêt pour Rome, pour la papauté en soi, pour son influence dans l’histoire religieuse comme dans l’histoire profane s’est accentuée. Cet intérêt a accompagné le développement de l’histoire religieuse dans l’université française15 et s’explique par de nouvelles conditions de recherche, l’ouverture de nouveaux fonds d’archives, le soutien d’institutions de recherche mais aussi par le contexte ecclésiologico-politique. L’élection du cardinal Wojtyla au pontificat le 16 octobre 1978, puis le long règne de cette personnalité atypique qui a tenu le devant de la scène médiatique jusqu’à sa mort le 2 avril 2005, ont certainement joué un rôle dans l’intérêt historiographique renouvelé pour les affaires romaines. Philippe Levillain dit que son projet de grand Dictionnaire historique de la Papauté, qui aboutit en 1994, a pris racine dans l’observation des événements romains de 1978, l’année des trois papes16. La place de Rome, l’idée de Rome, dans les esprits, les mentalités, la politique, s’imposent dès lors dans les recherches historiques françaises17. Peut-être que tout simplement, un certain « complexe antiromain » que Hans Urs von Balthasar avait identifié dans un ouvrage célèbre publié précisément en 1976, commençait-il à être surmonté18.
De nouvelles conditions de recherche
3Fondamentalement, les études sur Rome, ou l’intégration des données romaines dans des études plus générales, ont été soutenues par deux raisons structurelles : l’ouverture plus libérale des Archives du Saint-Siège et l’action de l’École Française de Rome.
De nouveaux fonds d’archives accessibles à la recherche
4Dans la très brève présentation des archives vaticanes faite dans le bilan historiographique de 1975, on regrettait que la date limite de consultation fût 1878, soit la fin du pontificat de Pie IX, des dérogations étant accordées pour le pontificat suivant de Léon XIII. L’on renvoyait à un article de Gérard Cholvy qui « a donné une vue claire des sources de l’histoire religieuse des diocèses aux archives vaticanes19 ». La série Nunziatura di Parigi était signalée, non sans lui attribuer une importance excessive, tout en informant de l’absence d’inventaire20. Cette maigre présentation attirait l’attention sur le fait que « d’autres séries revêtent sans doute21 un grand intérêt » : il s’agissait, était-il précisé en note, sans autre forme de précision, des fonds de la Congrégation pour les Affaires Ecclésiastiques Extraordinaires, de la Congrégation des Évêques et Réguliers, de la Congrégation de la Propagande. Finalement, les chercheurs étaient encouragés sans enthousiasme : « Il est souhaitable qu’un nombre croissant de chercheurs aient la possibilité de se familiariser avec ces fonds. » Il est donc improbable que ce soit ce faible appel à se tourner vers Rome qui ait favorisé le développement des recherches. Il est vrai qu’en juillet 1970, Étienne Fouilloux, préparant sa thèse d’État sur l’unité chrétienne, se voyait opposer un refus de consultation des archives vaticanes. Il écrit dans la présentation de ses sources : « Archives vaticanes : comme prévu la secrétairerie d’État et la Congrégation pro Ecclesia orientali ont opposé à nos demandes une fin de non-recevoir22. »
5L’élargissement du champ chronologique de l’ouverture des archives vaticanes est fondamental. Archives privées du Souverain Pontife, elles furent fermées pendant des siècles, illustrant « cet empire du secret sur les affaires d’Église » que dénonçait René Rémond23. Une première étape déterminante avait été l’ouverture des archives à la recherche historique par Léon XIII en 1880, dans un contexte de lutte anticléricale : le pape fit alors le pari de la connaissance historique pour permettre à l’Église de répondre à ses détracteurs avec des arguments scientifiques. Il explicita cette position dans sa lettre du 18 août 1883, Sæpe numero considerantes, adressée aux cardinaux Antonio Saverio De Luca, préfet de la Congrégation de l’Index, Jean-Baptiste Pitra, cardinal bibliothécaire, et Joseph Hergenröther, le premier préfet des Archives. Philippe Boutry commente ainsi cette ouverture :
« En ouvrant progressivement la plus grande partie de ses fonds anciens, la papauté offre à l’histoire médiévale et moderne un champ d’investigation immense et vierge ; elle fait droit à la furieuse appétence de documents originaux qui parcourt l’histoire “méthodique” ou “positive” du second XIXe siècle, formée à l’école allemande ; elle dément les incessantes accusations d’obscurantisme et de dissimulation portées contre la Rome pontificale ; elle replace l’histoire du Saint-Siège au cœur de l’histoire de l’Europe par la masse même de documentation qu’elle conserve et renouvelle sur le plan historiographique l’affirmation de la centralité romaine ; elle restaure enfin son prestige intellectuel et son autorité scientifique24. »
6L’historien souligne ici un point essentiel pour la démarche historique : le Saint-Siège se trouve au centre de l’histoire de l’Europe, et l’on pourrait ajouter, de l’histoire du monde, si bien que de nombreux sujets ne peuvent être traités convenablement sans passer par ses archives.
7À partir de 1881, l’Archivio Segreto Vaticano fut ouvert progressivement jusqu’en 1815. Puis, les archives vaticanes n’étant pas soumises à une règle fixe d’ouverture, de type trentenaire ou cinquantenaire, la décision d’ouverture dépend de la volonté du pape régnant et la tradition veut que l’on ouvre par pontificat25. En 1924, Achille Ratti, pape Pie XI, qui avait été lui-même préfet de la Bibliothèque vaticane, ouvrit les fonds des pontificats de Pie VII, Léon XII, Pie VIII et Grégoire XVI. Il fallut attendre ensuite Paul VI et 1966 pour que le long pontificat de Pie IX (1846-1878) fût ouvert. C’est avec Jean-Paul II, qui entretenait avec l’histoire une relation forte26, qu’un véritable bond en avant fut fait, avec l’ouverture dès 1978 du pontificat de Léon XIII (1878-1903), puis, en 1985, des pontificats de Pie X et de Benoît XV, enfin en 2003 (mais ouverture rendue effective en 2006) de celui de Pie XI, ce qui porte à février 1939. L’ouverture des archives de Pie XII est annoncée pour 2015. Cependant, certains fonds particuliers ont été ouverts, ils se situent en dehors de la date fatidique du passage de Pie XI à Pie XII : le fonds considérable du concile Vatican II27 et celui du Bureau d’Information sur les prisonniers de guerre 1939-194728.
8Le pontificat de Jean-Paul II a été marqué aussi par l’ouverture de fonds très importants, restés jusque-là en dehors du mouvement d’ouverture, sauf dérogations particulières et accordées au compte-goutte, ceux du Saint-Office et de la Congrégation de l’Index, en 199829, dans le contexte de l’approche du grand Jubilé de l’an 2000, que le pape voulut comme un moment important pour revisiter l’histoire de l’Église dans une démarche de repentance.
9Ces ouvertures des archives centrales de l’Église ont fonctionné comme de véritables appels d’air, d’autant plus que d’autres archives romaines, périphériques mais non moins importantes, ont suivi le même parcours : archives des différents dicastères, non seulement la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, mais aussi la Congrégation pour les Églises orientales et celle pour l’Éducation catholique par exemple, sans oublier les Universités pontificales, les séminaires comme le Séminaire Pontifical Français30 et des ordres religieux, en particulier la Compagnie de Jésus, les assomptionnistes dont les archives centrales à Rome sont admirablement classées, les congrégations missionnaires. A cela s’ajoutent les papiers privés d’importantes personnalités du Saint-Siège, qui n’ont pas été déposés à l’Archivio Segreto au moment de leur décès. C’est le cas pour le cardinal Eugène Tisserant31, le cardinal Agostino Casaroli en charge de l’Ostpolitik vaticane sous Paul VI et secrétaire d’État de Jean-Paul II32 mais aussi pour les papes Jean XXIII et Paul VI33. Certains documents ont été édités avec un appareil scientifique comme le journal du nonce à Paris Angelo Giuseppe Roncalli, par la suite pape Jean XXIII, les notes conciliaires des pères Henri de Lubac et Yves Congar, les Carnets du cardinal Alfred Baudrillart34. Si l’on ajoute à cet ensemble les ouvertures plutôt libérales des archives diocésaines dans de nombreux pays, et notamment en Italie, importantes notamment lorsque l’évêque, cardinal ou non, a joué un rôle important en lien avec le Saint-Siège, les conditions archivistiques de travail se sont transformées au cours des trente dernières années.
L’École Française de Rome
10Ces conditions nouvelles d’accès à des fonds longtemps fermés ont bénéficié à tous les chercheurs, de quelque nationalité que ce soit. Les Italiens et les Allemands surtout se font très présents. Les Français se montrent plus réservés, même si d’importantes thèses ont été soutenues dernièrement, et des colloques organisés régulièrement. Pourtant, ils bénéficient à Rome même d’un établissement scientifique de première importance, qui peut accueillir des membres pour une durée de trois ans, des chercheurs en post-doctorat ou des chercheurs de passage grâce à un système de bourses efficace permettant des séjours de courte durée. Fondée en 1875, elle est à la fois centre de recherches, bibliothèque (200 000 volumes et 2 000 périodiques), maison d’édition, lieu d’échanges entre chercheurs de tous horizons.
11Longtemps centrée sur l’archéologie, l’histoire de l’Antiquité et l’histoire médiévale, l’École Française de Rome s’est ouverte sur l’histoire moderne et contemporaine, en se dotant comme pour les autres périodes de l’histoire, d’un directeur des Études à partir de 1972, et en accueillant membres et boursiers travaillant sur ces périodes. Plusieurs d’entre eux, eux-mêmes spécialistes ou non d’histoire religieuse, ont favorisé les recherches effectuées à partir des fonds considérables du Saint-Siège. En particulier, Philippe Levillain (1977-1982), Gérard Delille (1982-1988), Philippe Boutry (1988-1994), Jean-François Chauvard (2006-2012), François Dumasy depuis 2012, ont suscité ou accueilli d’importants colloques et accompagné de jeunes chercheurs dans leur fréquentation des archives romaines. Au moment où les sources devenaient plus nombreuses et se diversifiaient, leur soutien a souvent été déterminant, tout comme l’impulsion donnée par les directeurs de l’École, Georges Vallet (1970-1983), Charles Pietri (1983-1991), André Vauchez (1995-2003), Michel Gras (2003-2011), Catherine Virlouvet depuis 2011.
12Les deux premiers grands colloques d’histoire religieuse, voulus par Philippe Levillain, furent des colloques audacieux. Portant sur l’histoire du temps présent, ils n’étaient pas fondés sur les archives du Saint-Siège, mais ils ont été importants pour relancer l’intérêt de la recherche française pour les études romaines et pour montrer l’importance prise par l’École Française de Rome pour l’histoire contemporaine : Paul VI et la modernité dans l’Église qui se tint à Rome du 2 au 4 juin 198335 et Le deuxième concile du Vatican (1959-1965), les 28-30 mai 198636. Dans les deux cas, il s’agissait de colloques internationaux d’ampleur, marqués par des messages du pape Jean-Paul II, la présence de plus de quarante intervenants, avec une succession de témoins et d’historiens, français et italiens, et des conclusions générales tirées par René Rémond. Ce modèle fut repris par la suite pour le colloque Achille Ratti pape Pie XI les 15-18 mars 1989, qui bien que les archives ne fussent pas encore ouvertes, constitue une étape majeure dans la connaissance du pontificat37, puis pour le colloque organisé pour le centenaire de l’encyclique Rerum novarum en 1991 qui, lui, put se fonder sur les archives vaticanes38.
13La tradition de ces colloques s’est poursuivie avec deux rencontres scientifiques sur Les secrétaires d’État du Saint-Siège (1814-1979) pilotés en 1997 et en 1999 par Jean-Dominique Durand39. Plus récemment, en 2008, dans le cadre d’un programme de recherches sur le pontificat de Pie XI, Jacques Prévotat a organisé un colloque sur Pie XI et la France dont l’objet était de mettre en valeur les apports des archives nouvellement ouvertes40. Ce programme est poursuivi par Claude Prudhomme, sur la base des archives de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, et par Laura Pettinaroli qui a coordonné un séminaire de quatre journées en 2011 sur Le gouvernement pontifical sous Pie XI. Pratiques romaines et gestion de l’universel, dont les Actes sont en cours d’édition. Deux autres colloques originaux par leurs modes d’approche ont été publiés dans la Collection de l’École. Le premier, organisé par Philippe Levillain et Jean-Marc Ticchi en 2003, portait sur Léon XIII, non pas au sens d’une biographie, mais d’une manière problématisée à travers la question « Renaissances du Saint-Siège ? » qui tend à montrer le retour de la papauté non seulement sur la scène internationale mais aussi sur le plan social et sur le plan des études ecclésiastiques41. Le deuxième, organisé en 2008, toujours par Philippe Levillain, intitulé « Rome, l’unique objet de mon ressentiment » citation empruntée à Corneille dans Horace qui, en plein XVIIe siècle, pouvait s’appliquer aux relations difficiles entre la monarchie française et la papauté, s’attache à l’antiromanisme manifesté au long des siècles42.
14L’École Française de Rome joue un rôle très important aussi par la publication de thèses, pour la préparation et la publication de travaux individuels. On peut ici distinguer quelques grandes orientations de recherche. Il ne sera pas possible d’être exhaustif, de citer de tout ce qui a été publié, notamment en ce qui concerne les articles dans des revues ou des ouvrages collectifs. Sauf exception, nous ne citerons pas les contributions à des actes de colloques qui, eux, sont évoqués. Nous ferons des incursions dans les productions d’historiens francophones, notamment belges, suisses, canadiens, mais ce n’est qu’exceptionnellement que nous évoquerons des ouvrages traduits. Ceux-ci sont du reste assez rares, vu le peu d’empressement des éditeurs français pour publier même des ouvrages majeurs.
Les principales orientations de la recherche
15Sans multiplier les rubriques, les études depuis la fin des années 1970 peuvent être regroupées autour de quelques thèmes : les papes et le pouvoir pontifical, le Saint-Siège dans les relations internationales et les missions, les expressions de la foi, les questions culturelles.
Les papes et le pouvoir pontifical
16La figure du pape en premier lieu attire les historiens français. Parmi les colloques publiés par l’École Française de Rome, on aura noté que trois au moins sont centrés sur des papes : Léon XIII, Pie XI, Paul VI. Dans sa conclusion au colloque Le pontificat de Léon XIII, René Rémond donnait la raison de cet intérêt :
« La façon dont l’apport personnel de chaque pontife s’incorpore au patrimoine historique et le lien qui court ainsi à travers la succession des titulaires de la charge suprême sont une invitation à méditer le mystère de l’institution pontificale43. »
17Une place importante est faite aux pontificats dans la grande Histoire du christianisme, dirigée par Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, André Vauchez et Marc Venard44. Le volume 12 par exemple, qui couvre la période 1914-1958, commence par une première partie « Lignes de force » qui s’arrête sur les papes, la Curie romaine, les courants de pensée, les relations internationales. Pour chaque thème, le pendant protestant est traité mais il est assez rare de voir une telle place accordée à Rome pour ne pas s’y arrêter. Il en est de même pour les tomes 11 et 13. Ce dernier s’ouvre sur « Les orientations de Jean XXIII » par Jean-Marie Mayeur. Après une longue première partie sur le concile Vatican II présenté par Roger Aubert et Claude Sœtens, Jean-Marie Mayeur revient sur « La papauté après le concile ». Une semblable observation se fait au sujet de l’Histoire générale du christianisme, dirigée par Jean-Robert Armogathe, publiée en 201145.
18Cependant, le genre de la biographie pontificale n’a guère fait d’émules. L’École Française de Rome a publié la thèse de Marc Agostino sur Pie XI, premier travail de grande ampleur sur ce pape46. Mais les travaux scientifiques ne sont pas très nombreux et Roger Aubert n’a guère eu de successeurs après son Pie IX qui remonte à 1952. Seul, Philippe Chenaux s’est risqué avec succès à produire une biographie de Pie XII47, sans doute l’un des papes les plus difficiles à traiter vu le poids médiatique qui pèse sur sa mémoire. Il est vrai que l’étude d’un pape est toujours difficile à mener à bien, car un pontificat touche à beaucoup d’aspects de la vie de l’Église, et les compétences de l’auteur doivent être multiples, de la théologie à la diplomatie, de l’ecclésiologie à la science politique. Peu s’y sont risqués48, si ce n’est à travers le prisme d’ouvrages collectifs, ou par le biais de l’étude de l’Église sous le pontificat de tel pape, ce qui n’est pas la même approche49, ou encore à travers des ouvrages collectifs, fruits le plus souvent de colloques50 comme ceux de l’École Française de Rome.
19Il convient aussi de regarder du côté de la production théologique. Le livre de Marie-Thérèse Desouche, Le Christ dans l’histoire selon le pape Pie XI, publié aux Éditions du Cerf dans la collection Cogitatio Fidei relève certainement de la théologie, mais la démarche de l’auteur est largement historique, et cet ouvrage, fondé en grande part sur les archives romaines, est indispensable pour tout historien de ce pontificat51. Sur un registre qui touche aussi à l’histoire et à la théologie, Fabrice Bouthillon a publié un ouvrage issu de sa thèse52, à utiliser avec discernement, dont Jacques Prévotat, le meilleur connaisseur de l’historiographie sur Pie XI dit qu’il est un « monument d’érudition et de subtile intelligence, truffé de vues originales et stimulantes autant que de paradoxes provocateurs53 ». À travers Benoît XVI, Philippe Levillain dresse un tableau de la situation de la papauté au début du XXIe siècle54.
20Une approche globale de la papauté au XXe siècle est offerte par le colloque de la Fondation Singer-Polignac, avec plusieurs présentations synthétiques : « La Papauté de la romanité à l’universalité » (Joël-Benoît d’Onorio), « La papauté entre guerres et paix » (Philippe Levillain), « La papauté face au communisme » (Hélène Carrère d’Encausse), « La papauté et l’émergence du Tiers Monde » (Christine de Montclos), « La papauté et la question sociale » (Joseph Joblin), « La papauté, un débat théologique » (Jean-Robert Armogathe), « La papauté et l’éthique de la vie » (Pierre Eyt)55. L’on dispose également de deux excellents manuels de Marcel Launay, sur les papes du début du XXe siècle, Léon XIII et Pie X, et sur l’Église et l’Europe, accompagnés de documents56. Suivant un filon qui paraît inépuisable, des synthèses ont été publiées, notamment par Yves-Marie Hilaire57 et par l’ancien responsable des informations religieuses du Monde, Henri Tincq58.
21Sur l’exercice du pouvoir pontifical, la complexité de la Curie romaine59, l’intérêt a été relancé par le Dictionnaire historique de la Papauté, dirigé par Philippe Levillain60, qui donne, en mobilisant plus de deux cents collaborateurs, une vision d’ensemble du Vatican et des papes durant deux mille ans ans. La connaissance de la Curie romaine a suscité des vocations, avec des travaux d’ampleur, surtout pour le XIXe siècle. Certes, les colloques déjà cités, notamment ceux sur Pie XI, comprennent des éléments sur le gouvernement du pape61 mais les grandes recherches, hormis celle déjà citée, collective, sur les secrétaires d’État62, restent rares. L’on dispose cependant de deux thèses monumentales qui à toutes deux couvrent le XIXe siècle, celle de Philippe Boutry pour la période 1814-184663, et celle de François Jankowiak pour la période qui va de Pie IX à Pie X et jusqu’à la promulgation du Code de droit canonique en 191764. Sur les personnalités, le premier XIXe siècle est couvert par l’étude savante de Philippe Boutry sur les hommes de la Curie romaine65, en attendant les fruits à venir du projet de recherche piloté par François Jankowiak et Laura Pettinaroli et intitulé Cardinaux et cardinalat, une élite aristocratique à l’épreuve de la modernité (1775-1978). Celui-ci a l’ambition d’écrire « une histoire incarnée du gouvernement central de l’Église catholique » en proposant une étude des cardinaux « comme corps et comme groupe social d’élite auprès du pape » avec une « approche anthropologique » venant compléter « l’approche juridique et administrative66 ».
La France et le Saint-Siège
22Les travaux déjà évoqués d’Yves Marchasson et de Xavier de Montclos avaient montré la fécondité de la démarche en ce qui concerne les relations entre la France et le Saint-Siège. Leurs approches sont renouvelées par Martin Dumont qui établit le rôle du Saint-Siège dans le processus de structuration politique des catholiques français au moment de la mise en place de la stratégie pontificale du Ralliement à la République67. Les études sur l’histoire du catholicisme français consacrent généralement une ample place à l’influence exercée par Rome. Dans l’ouvrage dirigé par François Lebrun en 1980, Yvon Tranvouez souligne « le rôle déterminant de la papauté » dans l’évolution des esprits catholiques : « Rome devient plus que jamais le lieu de la légitimité et son poids augmente considérablement dans la vie catholique française », écrit-il pour caractériser les années du pontificat de Pie XI68, époque où la question de l’Action Française, magistralement étudiée par Jacques Prévotat, joue un rôle déterminant69. Ce dernier prépare actuellement l’édition scientifique, avec le soutien de l’École Française de Rome, des documents du Saint-Office concernant le mouvement de Charles Maurras. Les travaux de René Rémond70 sont imprégnés de cette problématique des relations entre le catholicisme français et Rome, tout comme ceux d’Émile Poulat71. Gallicanisme, ultramontanisme, sécularisation, laïcité, Séparation, sont des concepts qui traversent tous ces travaux de ce dernier. Il n’est pas possible ici de présenter cette œuvre immense72, mais il faut en souligner les connexions romaines avec ses travaux déjà évoqués sur le modernisme et l’intégrisme, mais aussi sur les prêtres-ouvriers73. Émile Poulat est sans doute l’un des historiens français qui a le mieux reconnu l’imprégnation romaine du catholicisme français. Andrea Riccardi écrit à son sujet :
« L’intégration de l’étude de Rome – ni papiste, ni maniérée – dans l’étude du catholicisme français (avec une riche connaissance du mécanisme des rapports Saint-Siège-Église de France) représente une acquisition importante pour la culture historique française74. »
23A bien des égards, Rome se trouve pour Émile Poulat à l’un des « carrefours stratégiques de l’Église de France75 », notamment sur le plan de la géopolitique76 et de la question laïque77. Son importante recherche sur « les diocésaines » montre l’ampleur des discussions de l’entre-deux-guerres entre Paris et Rome et la complexité de la laïcité française78.
24Les centenaires successifs des lois anticléricales jusqu’à celui de la loi de Séparation de 1905 ont donné lieu à de nombreux retours sur les événements, sur les relations entre la République et la religion, et avec Rome, avec parfois des ouvrages d’auteurs étrangers traduits en français. L’historien australien Austin Gough a publié en 1986 son étude sur les catholiques et le pape au XIXe siècle dans une traduction assurée par Michel Lagrée79, ouvrage qui conduit aux portes de la République et du Concile Vatican I. De même, l’ouvrage de l’historien britannique Maurice Larkin sur la Séparation parut en 200480, à un moment de profusion de publications81. Les grandes crises, comme l’Affaire Dreyfus82, l’expulsion des congrégations religieuses83, ou plus près de nous la crise du catholicisme français84 et le schisme lefebvriste85 ont été traités en tenant compte des points de vue romains86. L’anticléricalisme doublé de l’antiromanisme est sondé par Sylvio De Franceschi dans une perspective transchronologique, à travers une série de journées d’études87, et par Christian Sorrel88. La connaissance du modernisme français dans son rapport conflictuel avec Rome est quant à elle renouvelée par l’approche biographique, selon l’intuition de Maurilio Guasco pour qui « l’histoire du modernisme est avant tout l’histoire des modernistes89 » : successivement sont venues à jour les biographies de Mgr Louis Duchesne, historien, directeur de l’École Française de Rome, Mgr Le Camus, évêque de La Rochelle, Mgr Lacroix, évêque de Tarentaise, Mgr Mignot, évêque d’Albi90. Ces ouvrages puisent largement dans les ressources romaines, tout comme la thèse de Sèverine Blenner-Michel sur les évêques concordataires91.
25Parmi les aspects déjà bien fréquentés, on peut noter des pistes à explorer, comme la personnalité et la politique des nonces. On connaît mal, si ce n’est indirectement, à travers les études sur les relations bilatérales, ceux du XIXe siècle. Au XXe siècle, la présentation de Mgr Maglione par Frédéric Le Moigne92 et celle de Mgr Roncalli par Étienne Fouilloux93 montrent l’intérêt de telles recherches. La nonciature de Mgr Valerio Valeri, qui couvre la période de la guerre et de Vichy, serait du plus grand intérêt. Pour l’ensemble de la période contemporaine, on ne dispose pas de biographies scientifiques des diplomates du Saint-Siège.
Rome dans les relations internationales
26« Historien de l’Église et de la papauté », le chanoine Roger Aubert s’est vu offrir par ses élèves et collaborateurs un magnifique livre de Mélanges, centré sur la papauté qui tente avec trente-quatre contributions de définir la romanité à travers les papes contemporains, de Léon XII à Jean-Paul II, et qui s’arrête notamment sur la place de Rome dans les relations internationales, face aux États, aux nationalismes, aux totalitarismes94.
27L’ouverture des archives romaines a montré combien le poids du Saint-Siège ne se limite pas aux relations entre la France et le Saint-Siège, ni aux relations entre les catholiques français et la Curie romaine, entre le catholicisme français et le catholicisme romain, pour reprendre l’expression de Philippe Levillain à propos d’Albert de Mun95. La mobilisation des zouaves pontificaux dans divers pays, notamment en France et au Québec96, révèle l’universalisation de la papauté qu’il faut défendre contre ses détracteurs et contre ceux qui voulaient détruire le pouvoir temporel des papes. Emiel Lamberts, du Kadoc à Leuven, a souligné la mise en action d’une « armée » de laïcs au service du Pontife romain97. Des travaux belges, suisses et français l’ont confirmé, s’il en était besoin. Parmi les premiers, Vincent Viaene, également du Kadoc, a montré le nouveau poids de la papauté dans la politique internationale98. Laurent Kœlliker, dans une thèse soutenue à Genève à l’Institut Universitaire des Hautes études internationales a identifié la stratégie d’internationalisation du Saint-Siège99. Enfin Jean-Marc Ticchi, dans une thèse qui a fait date, a révélé l’ampleur de la politique de médiation des papes de Léon XIII à Benoît XV100. Il en a montré les succès et les échecs qui permettent de souligner à la fois le renouveau de la place du Saint-Siège dans les relations internationales (« la plus haute autorité morale » disait le cardinal Rampolla, secrétaire d’État de Léon XIII)101 et ses échecs dont les plus cuisants sont liés à son incapacité à peser réellement sur les guerres, la Première Guerre mondiale comme la Deuxième102. Si Annette Becker s’est arrêtée sur les interventions humanitaires du Vatican en faveur des prisonniers et en a montré l’ampleur103, la question d’une intervention du Saint-Siège en faveur des juifs persécutés au temps du nazisme reste ouverte et trop souvent polémique et le restera, tant que les archives du pontificat de Pie XII ne seront pas ouvertes aux chercheurs104, malgré la publication des onze volumes des Actes et Documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale105. La question de l’antisémitisme dans ses connections avec l’enseignement pontifical est abordée de plusieurs manières. Par des ouvrages généraux qui donnent une vision d’ensemble en soulignant le poids du magistère pour les orientations du peuple chrétien face à une question cruciale dans l’histoire du catholicisme, qui est devenue dramatique au XXe siècle106, ou par des études plus spécifiques sur le lien entre antisémitisme et christianisme ou bien au contraire sur le philosémitisme107.
28Les difficultés pour peser sur l’organisation de la paix en Europe en 1919108 et sur la construction d’un nouvel ordre mondial face aux totalitarismes ont fait l’objet de divers articles109 et d’une étude sur la question communiste par Philippe Chenaux110 mais c’est surtout l’influence des encouragements du magistère pontifical sur la construction d’une Europe unie qui a trouvé de l’intérêt dans l’historiographie francophone. Les travaux de Philippe Chenaux y occupent une place notable111, avec une attention particulière au magistère pacellien. Les historiens de la Démocratie chrétienne se sont également, en étudiant un courant politique qui a été un moteur de la construction de l’Europe sur des bases radicalement nouvelles au lendemain de la guerre, arrêtés sur une influence avant tout morale et sur la question très polémique d’une Europe supposée « vaticane112 ».
29S’il manque, en France, une synthèse sur la diplomatie pontificale, les approches générales ne manquent pas113, qu’il s’agisse des relations avec les nations114 ou avec les États et notamment la recherche d’accords concordataires115 avec les travaux de l’actuel archevêque de Dijon, Roland Minnerath, ou de mises au point sur tel ou tel aspect de la diplomatie d’un pape ou de sa vision du monde, notamment de Jean-Paul II116. Ses voyages analysés par Christine de Montclos117, sa vision de l’Europe118, le dialogue interreligieux et « l’Esprit d’Assise » dont il s’est fait porteur119 permettent de mieux cerner ce pontificat.
30Il est intéressant de relever que plusieurs jeunes historiens français qui préparent des thèses ou viennent d’en soutenir travaillent sur les relations du Saint-Siège dans un sens bilatéral, avec tel ou tel pays ou groupe de pays hors France. Il y a là une remarquable et courageuse ouverture à l’international avec des croisements établis entre histoire religieuse, histoire des relations internationales, histoire politique, avec des incursions inévitables en théologie. Ces recherches, généralement de grande ampleur et de qualité exceptionnelle, restent malheureusement mal reconnues dans un système universitaire français qui reste d’esprit très hexagonal, et qui trop souvent préfère l’histoire locale à l’appel du grand large. Il n’en reste pas moins vrai que ces apports renouvellent d’une manière considérable la connaissance de la place du Saint-Siège dans le monde. Les thèses récentes de Laura Pettinaroli sur ses relations avec la Russie120, d’Olivier Sibre sur l’Asie orientale121, d’Agathe Mayères sur la Terre Sainte122, celle de Marie Levant sur les relations du Saint-Siège avec l’Allemagne123 témoignent d’un beau dynamisme de la part de jeunes chercheurs, que l’on ne retrouve pas vraiment dans d’autres pays, où l’on est généralement plus intéressé par les relations entre le pays d’origine et Rome. Dans cette veine, Joseph Hajjar avait déjà abordé, à la fin des années 1970, le monde oriental, dans la perspective d’un jeu diplomatique à trois, catholicisme oriental, république française et Saint-Siège124, Daniel J. Grange avait été attentif aux positions du Saint-Siège face à la politique de puissance de l’Italie125 et Jean-Dominique Durand travaille sur les relations entre le Saint-Siège et l’Italie126, et plus récemment Régis Ladous a publié un ouvrage majeur sur la nonciature de Mgr Paolo Marella à Tokyo qui retrace tout le jeu complexe de la politique vaticane entre ambitions missionnaires et impérialisme japonais127. De même, les relations du Saint-Siège avec la Terre Sainte sont un thème défriché depuis longtemps en dehors de la thèse récente d’Agathe Mayères128, soit directement à travers la situation des chrétiens au Moyen-Orient129, les relations entre Rome et les Églises chrétiennes d’Orient avec notamment la thèse de Claude Sœtens sur le Congrès Eucharistique de Jérusalem de 1893130 ou celles tissées dans la tension avec l’État d’Israël131 ou indirectement dans le contexte de tensions internationales et de conflits autour de la « question de Palestine132 ».
31Dans le contexte de politique mondiale du Saint-Siège, Claude Prudhomme a profondément renouvelé l’approche missionnaire en identifiant « une stratégie du Saint-Siège », replaçant Rome au cœur de la mission catholique133. Il insiste sur le rôle central de la papauté, en particulier de la Congrégation de la Propagande, non seulement pour promouvoir les initiatives missionnaires et les orienter, pour établir une hiérarchie catholique dans les terres de mission, d’abord essentiellement d’origine européenne, puis au cours du XXe siècle, une hiérarchie indigène, mais aussi pour rappeler le caractère supranational du catholicisme, et affirmer la dimension religieuse de la mission, distincte de la colonisation tant par son but que par son organisation134. La collection Mémoire d’Églises dirigée par Paul Coulon chez Karthala, qui a publié de nombreuses monographies missionnaires, la revue Histoire et Missions Chrétiennes fondée également par Paul Coulon, le CREDIC (Centre de Recherche et d’Échanges sur la Diffusion et l’Inculturation du Christianisme), fondé en 1980 par Jacques Gadille135, tout en affirmant une démarche œcuménique, ont intégré cette place déterminante du Saint-Siège dans le processus missionnaire mais aussi dans l’émergence d’Églises locales, préparant ou accompagnant les décolonisations.
Questions culturelles
32La notion de « question culturelle » est imprécise mais elle occupe une place suffisamment importante dans la recherche française pour être signalée. En fait, elle est présente dans de nombreux ouvrages déjà signalés, qu’il s’agisse du modernisme, de l’Action Française ou du lefebvrisme. Mais elle prend une dimension spécifique avec les publications d’Étienne Fouilloux sur l’évolution de la pensée théologique française136, de Philippe Chenaux sur les relations de Jacques Maritain avec Rome, en particulier avec Pie XI137 et avec Paul VI138, à compléter avec celles de Jean-Dominique Durand sur le temps de Pie XII, avec les menaces qui ont pesé sur tant d’intellectuels français et même Jacques Maritain139 et sur les Semaines Sociales de France dans leur rapport pas toujours facile avec Rome140. La thèse de Michel Fourcade sur les réseaux Maritain passe également bien souvent par Rome141. De même, l’importance du Séminaire Pontifical Français a pris un relief nouveau avec la thèse de Paul Airiau142 et à l’occasion de son cent cinquantième anniversaire143, tout comme la présence culturelle de la France à Rome, par le moyen de son ambassade et de son centre culturel, fondé par Jacques Maritain144.
33Si l’étude majeure de Régis Ladous sur l’attention du pape pour les sciences, dans une réflexion nouvelle sur le rapport entre foi et raison, avec l’Académie pontificale des sciences, reste isolée145, les études sur l’édition ont connu un renouveau grâce à l’ouverture de nouveaux fonds, avec Olivier Poncet sur les entreprises éditoriales146. Dans les années 1980, Claude Savart n’avait pu travailler que sur l’Index librorum prohibitorum publié en 1924147 mais Jean-Baptiste Amadieu a pu apporter les lumières des archives sur le fonctionnement de la Congrégation de l’Index, ses méthodes, ses choix148. Aujourd’hui, Jacques Prévotat peut préparer l’édition scientifique des délibérations du Saint-Office, sur l’Action française, avec le soutien de l’École française de Rome.
Des pistes de recherche
Expressions de la foi et spiritualité
34Parmi les champs labourés par l’historiographie française s’intéressant à Rome, les expressions de la foi et de la spiritualité prennent une place nouvelle, comme en témoignent divers travaux récents mais qui restent isolés. La dévotion au pape sur la base des pistes ouvertes par Bruno Horaist pour le XIXe siècle149 serait à développer pour le siècle suivant, surtout pour Pie XII de son vivant, et pour Jean-Paul II qui a attiré à lui des foules immenses, parmi lesquelles les Français n’étaient pas les moins nombreux. Les aspects spirituels semblent plus volontiers abordés pour le XIXe que pour le XXe siècle. En témoignent les recherches de Hilaire Multon, en particulier sa thèse sur Prophétisme politique et culture apocalyptique150, bien que la thèse d’Albert-Jean Lavigne sur Lourdes et le Saint-Siège ouvre sur une véritable stratégie mariale dont Lourdes devient le pivot151.
Questions économiques et sociales
35Émile Poulat a ouvert la voie d’une étude sur les questions économiques, à partir de son travail sur la lettre des évêques américains sur la justice économique, Economical Justice for All, préparée par Mgr Rembert Weakland. En lien avec l’Institut International Jacques Maritain152 dans le cadre de son programme de recherche sur la doctrine sociale de l’Église et ses implications économiques, à partir du magistère épiscopal, qui a abouti à la publication d’un répertoire de tous les documents épiscopaux des cinq continents, durant un siècle153, Émile Poulat s’est montré actif pour chercher à raviver l’intérêt du monde catholique pour l’économie et analyser cette « entrée de l’Église en économie154 ». Cette piste a été empruntée par un économiste, Bernard Laurent155, qui rapproche l’enseignement social catholique tel qu’il est émis par le magistère pontifical, et l’économie de marché. Mais elle n’a guère été poursuivie par d’autres, malgré le colloque de l’École Française de Rome sur Rerum Novarum156.
Vatican II
36La bibliographie sur Vatican II est considérable, mais après l’ouvrage neuf et proche encore du concile de Philippe Levillain, première analyse historique du fonctionnement du concile du XXe siècle157, la production a relevé longtemps du témoignage, de l’analyse d’observateurs parfois avec une grande rigueur dans la méthode, comme c’est le cas pour le belge Jan Grootærs158, de la théologie, ce qui n’exclut pas une approche historique comme en témoignent les publications de Gilles Routhier159 et Christoph Theobald160. Ce dernier a organisé un colloque sur le thème du concile « sous le regard des historiens161 ». Ceux-ci se sont encore relativement peu emparés encore du sujet, et les travaux disponibles proviennent plutôt en traduction d’Italie162. Cependant, des thèses sont soutenues, en 2010, celle de Loïc Figoureux sur Henri de Lubac163 et en novembre 2011 une grande thèse d’un historien québécois, Philippe Roy, sur le Cœtus Internationalis Patrum qui, autour de Mgr Lefebvre, a agrégé une grande partie de l’opposition au sein du concile, travail exceptionnel dont la publication aux Éditions du Cerf est attendue avec impatience164. La commémoration du cinquantième anniversaire du concile va dans les années qui viennent relancer les productions des historiens. En mai 2012 a été publié un ouvrage collectif sur l’herméneutique du concile, en insistant sur la question du « style » du concile165, et en septembre, sont publiées deux synthèses, l’une de Philippe Chenaux, l’autre de Philippe Levillain, respectivement chez Desclée de Brouwer et chez Perrin. Divers colloques historiques sont en préparation, sur les congrégations religieuses et le concile, sous la direction de Christian Sorrel en 2014, sur Vatican II et les arts, sous la direction de Bernard Berthod, Jean-Dominique Durand et Régis Ladous en 2014. Un colloque s’est tenu le 9 novembre 2012 au Centre d’archives du ministère des Affaires Étrangères, à La Courneuve, consacré au rôle de la France dans le concile, préparé par Bernard Barbiche et Christian Sorrel.
37Ce parcours rapide, au cours duquel de nombreuses publications ont été laissées de côté (il aurait fallu notamment détailler les communications aux nombreux colloques cités), montre une recherche ample, diverse, vivante. Si cette présentation n’avait pas sa place dans l’ouvrage de 1975, elle est pleinement justifiée une quarantaine d’années plus tard. Bien que la fréquentation française des archives romaines soit réputée en décalage par rapport aux chercheurs italiens et allemands, le nombre de références témoigne d’un dynamisme réel, et qui ne semble pas ralentir. On peut retenir trois éléments pour caractériser cette historiographie française.
38Elle bénéficie d’un soutien structurel puissant avec un grand établissement de recherche implanté à Rome depuis plus d’un siècle, l’École Française de Rome, et de sources nouvelles, renouvelées au cours des dernières décennies. Ici, les archives vaticanes occupent une place de choix mais aussi les sources françaises avec les papiers de personnalités importantes notamment sur le plan intellectuel (Maritain, Congar, de Lubac, mais aussi Gabriel Marcel, Emmanuel Mounier, René Rémond...) et des archives de congrégations religieuses d’origine française (assomptionnistes, congrégations missionnaires) outre les grandes congrégations telles l’Ordre des frères prêcheurs ou la Compagnie de Jésus. Un deuxième caractère est la vitalité et l’inventivité, notamment en ce qui concerne les aspects institutionnels et diplomatiques. Un troisième aspect est la jeunesse de cette recherche. Après les pionniers, ceux qui ont ouvert des voies, vient le temps de jeunes chercheurs, auteurs de thèses remarquées. Ceci est porteur d’avenir, à condition que l’Université sache les accueillir.
39Cependant les faiblesses ne manquent pas : peu d’intérêt pour les aspects strictement religieux, pour une histoire religieuse du Saint-Siège, et pour les interventions pontificales sur les questions de foi, la dévotion mariale par exemple, ou les dévotions populaires, pour la sainteté, pour les questions sociales et économiques. L’on dispose d’une multitude de colloques et d’ouvrages collectifs, ce qui tend à émietter la recherche, à la saucissonner en quelque sorte, mais manquent les grandes synthèses – par exemple sur la diplomatie et l’engagement de la papauté en faveur de la paix, ou des biographies. Cependant, cette recherche française traduit une prise de conscience de l’importance du concept de romanité dans l’histoire du catholicisme contemporain. Si l’idée de romanité au sens de soumission de l’Église au pape est liée au concile de Trente et à la Réforme catholique – Alphonse Dupront parlait de « renaissance de l’idée romaine » comme principe d’unité –, les ruptures introduites par la Révolution Française ont ouvert la voie, au XIXe siècle, à une nouvelle approche du rapport avec Rome : resserrement des liens entre le Saint-Siège et les évêques jusqu’à l’élaboration d’un droit canonique unique (1917), uniformisation du culte, définitions de dogmes (Immaculée Conception 1854, Infaillibilité 1870, Assomption de la Vierge 1950), élaboration d’une doctrine sociale régulièrement mise à jour, enseignement recentré sur le thomisme dans tous les séminaires du monde (1878), rôle renforcé des nonces avec la réforme de l’Académie Pontificale Écclésiastique (1879), renforcement du magistère romain avec la multiplication des encycliques. La romanisation de l’Église a été portée par l’ultramontanisme et le catholicisme intransigeant. Pour Pie XI, « la romanité est l’âme de l’âme catholique et la perfection indispensable de la foi catholique elle-même » (1927). Cette formule montre que la romanisation de l’Église est le fruit d’une politique de la papauté qui voit dans l’union au pape le sens de l’unité autour de Pierre. Celle-ci prend tout son sens à Rome, au cœur de la catholicité. L’un des moyens les plus efficaces pour construire la romanité est la formation de l’élite du jeune clergé venu du monde entier dans les établissements pontificaux de formation supérieure (universités, athénées) et dans les séminaires nationaux ouverts à Rome. En 1919, Benoît XV s’adresse ainsi au recteur du Collège anglais :
« Bien que les séminaristes puissent être formés à la sainteté et à la science dans leur propre pays, il est évident que leur piété et leur intelligence trouveront de bien plus grandes facilités dans cette Ville qui est la capitale de la catholicité... Pour rattacher encore plus étroitement les peuples chrétiens à la Chaire de Saint-Pierre, comme au centre de l’unité catholique, les séminaires ouverts à Rome constituent un lien très efficace. Dans ces institutions, des jeunes gens qui donnent de bonnes espérances reçoivent la formation ecclésiastique sous les yeux du Pontife Romain, auprès des tombeaux sacrés des princes des Apôtres, au milieu des monuments les plus augustes de l’antiquité chrétienne, afin qu’après avoir puisé à sa source même l’esprit de la foi romaine et s’en être pleinement imprégnés au cours de leurs études, ils le répandent ensuite sur leurs compatriotes. »
40La romanité apparaît comme le sens de l’unité fondamentale de l’Église universelle, malgré sa grande diversité, et contribue au renforcement de l’autorité romaine qui se veut supranationale mais qui suscite contre elle bien des rejets. L’antiromanisme l’accompagne sans cesse : le cardinal de Lubac écrivait dans Méditation sur l’Église (1953) :
« C’est avant tout contre l’Église romaine que l’accusation de tyrannie est portée. On la met quelquefois en un parallèle absurde avec les systèmes d’absolutisme politique. C’est contre elle que se dressent les objections mêmes de nombreux chrétiens, qui cependant reconnaissent la nécessité d’une autorité visible. C’est à elle, en revanche, que le catholique pense en premier lieu lorsqu’il parle de l’Église comme de sa mère. Il la tient, en effet, avec toute la Tradition pour “racine et mère de l’Église catholique” (saint Cyprien)... Il tient son chef pour le “chef de l’épiscopat” et pour “le père de tout le peuple chrétien” (saint Augustin). »
41Cette citation montre à la fois la difficulté de définir l’autorité romaine, l’autorité de Rome sur l’Église et dans l’Église et la contradiction d’une reconnaissance qui s’accompagne souvent d’une contestation, d’un « complexe antiromain ». La nouvelle historiographie française sur Rome, dans sa diversité, rend bien compte de ces complexités.
Notes de bas de page
1 Jean-Marie Mayeur (dir.), L’histoire religieuse de la France (XIXe-XXe siècles). Problèmes et méthodes, Paris, Beauchesne, 1975.
2 André Latreille, Napoléon et le Saint-Siège (1801-1808). L’ambassade du Cardinal Fesch à Rome, Paris, Alcan, 1935.
3 Pierre Féret, La France et le Saint-Siège sous le Premier Empire, la Restauration et la Monarchie de Juillet, Paris, Savaète, 1911 ; Jacques-Paul Martin, La Nonciature de Paris et les affaires Ecclésiastiques de France sous le règne de Louis Philippe (1830-1848), Paris, Beauchesne, 1949.
4 Léon Mahieu, Le Saint-Siège et les anciens constituants. Mgr Belmas, évêque de Cambrai (1757-1841), Paris, Picard, 1934.
5 Yves Marchasson, La diplomatie romaine et la République française. A la recherche d’une conciliation (1879-1880), Paris, Beauchesne, 1974 ; Xavier de Montclos, Lavigerie, le Saint-Siège et l’Église de l’avènement de Pie IX à l’avènement de Léon XIII (1846-1878), Paris, De Boccard, 1965.
6 Édouard Lecanuet, L’Église de France sous la IIIe République, Paris, Félix Alcan, 1930-1931.
7 Jean-Marie Mayeur, La Séparation de l’Église et de l’État, Paris, Julliard, 1966.
8 Jacques Gadille, La pensée et l’action politiques des évêques français au début de la IIIe République (1870-1883), Paris, Hachette, 1967.
9 Jean-Rémy Palanque, Catholiques libéraux et gallicans en France face au Concile du Vatican (1867-1870), Aix-en-Provence, Ophrys, 1962.
10 Émile Poulat, Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste, Tournai, Casterman, 1962 (réédition 1996) ; Émile Poulat, Catholicisme, démocratie et socialisme. Le mouvement catholique et Mgr Benigni de la naissance du socialisme à la victoire du fascisme, Tournai, Casterman, 1977.
11 André Latreille, Étienne Delaruelle, Jean-Rémy Palanque, Histoire du catholicisme en France, Paris, Spes, 1957.
12 Roger Aubert, Le Pontificat de Pie IX (1846-1878), Paris, Bloud et Gay, 1952.
13 Roger Aubert, Vatican I, Paris, Orante, 1964.
14 Lajos Pásztor, « L’histoire de la Curie romaine, problème d’histoire de l’Église », Revue d’Histoire Ecclésiastique, 1969, vol. 64, p. 353-366.
15 Jean-Dominique Durand, « Le parcours de l’histoire religieuse dans l’évolution culturelle européenne », Lusitania Sacra, 2009, p. 39-61 ; Jean-Dominique Durand, « La storiografia religiosa francese del Novecento », Luis Martínez Ferrer (dir.), Venti secoli di storiografia ecclesiastica. Bilancio e prospettive, Roma, Pontificia Università della Santa Croce, 2010, p. 179-195 ; Jean-Dominique Durand, « L’histoire religieuse en France », Jean-Dominique Durand (dir.), Le monde de l’histoire religieuse, Lyon, RESEA-LARHRA, 2012, p. 139-160. Un bilan comparatiste entre France et Espagne : Benoît Pellistrandi (dir.), L’histoire religieuse en France et en Espagne, Madrid, Casa de Velázquez, 2004.
16 Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, Fayard, 1994, p. 21.
17 Hilaire Multon et Christian Sorrel (dir.), L’idée de Rome : pouvoirs, représentations, conflits, Chambéry, Université de Savoie, 2006. Intéressantes sont les observations d’un historien médiéviste, passionné par « l’histoire religieuse immédiate » : Jean Chélini, Chroniques romaines (1962-2012). Du concile Vatican II au pape Benoît XVI, Paris, Cerf, 2012.
18 Hans Urs von Balthasar, Le complexe antiromain. Essai sur les structures ecclésiales, Paris, Médiaspaul, 1976.
19 Jean-Marie Mayeur (dir.), L’histoire religieuse, op. cit., p. 250. L’article de Gérard Cholvy est : « Les sources de l’histoire religieuse des diocèses du Midi au XIXe siècle : les archives du Vatican », Annales du Midi, 1969, p. 216-229.
20 Cet inventaire a été depuis dressé par Olivier Poncet, La nonciature de France (1819-1904) et ses archives, Cité du Vatican, Archivio Segreto Vaticano, 2006.
21 C’est nous qui soulignons.
22 Étienne Fouilloux, Les catholiques et l’unité chrétienne du XIXe au XXe siècles. Itinéraires européens d’expression française, Paris, Le Centurion, 1982, p. 935.
23 René Rémond, « Le secret dans l’Église catholique », Mélanges offerts à M. le Doyen André Latreille. Religion et Politique. Les deux guerres mondiales. Histoire de Lyon et du Sud-Est, Lyon, Audin, 1972, p. 253-267.
24 Philippe Boutry, « Papauté et culture au XIXe siècle. Magistère, orthodoxie, tradition », Revue d’Histoire du XIXe siècle, 2004, p. 31-58 ; Philippe Boutry, « Léon XIII et l’histoire », Philippe Levillain et Jean-Marc Ticchi (dir.), Le pontificat de Léon XIII. Renaissances du Saint-Siège ?, Rome, EFR, 2006, p. 35-53 ; Sergio Pagano, « Leone XIII e l’apertura dell’Archivio Segreto Vaticano », Cosimo Semeraro (dir.), Leone XIII e gli studi storici, Cité du Vatican, Libreria Editrice Vaticana, 2005, p. 44-63.
25 Laura Pettinaroli, « Les archives vaticanes : des ressources pour l’histoire contemporaine », Histoire@politique, 2009 ; Daniel Moulinet, Sources et méthodes en histoire religieuse, Lyon, Profac, 2000, p. 142-149.
26 Jean-Dominique Durand, « Jean-Paul II et la recherche historique », Bernard Ardura et Jean-Dominique Durand, Culture incroyance et foi. Nouveau dialogue. Études réunies en hommage au Cardinal Paul Poupard, Roma, Edizioni Studium, 2004, p. 163-175 ; Jean-Dominique Durand, « L’usage du temps et de l’espace par Jean-Paul II », Bartolo Gariglio, Marta Margotti, Pier Giorgio Zunino, (dir.), Le due società. Scritti in onore di Francesco Traniello, Bologna, Il Mulino, 2009, p. 415-433.
27 Une excellente description du fonds par son responsable : Piero Doria, « L’Archivio del Concilio Vaticano II : storia e sviluppo », Anuario de Historia de la Iglesia, 2012, p. 135-155.
28 Francesca Di Giovanni, Giuseppina Roselli (dir.), Inter Arma caritas. L’Ufficio informazioni vaticano per i prigionieri di guerra istituito da Pio XII (1939-1947), Cité du Vatican, Archivio Segreto Vaticano, 2004.
29 L’apertura degli archivi del Sant’Uffizio romano. Giornata di studio, Roma, 22 gennaio 1998, Roma, Accademia Nazionale dei Lincei, Atti dei Convegni dei Lincei, no 142, 1998 ; Olivier Poncet, « L’ouverture des archives du Saint-Office et de l’Index. Échos d’une journée de présentation », Revue d’Histoire de l’Église de France, 1998, p. 97-103. Sur l’histoire de la décision d’ouvrir ces fonds à la recherche historique : Luigi Michele De Palma, Chiesa e ricerca storica. Vita e attività del Pontificio Comitato di Scienze Storiche (1954-1989), Cité du Vatican, Libreria Editrice Vaticana, 2005, p. 346-355.
30 Philippe Levillain, Philippe Boutry, Yves-Marie Fradet (dir.), 150 ans au cœur de Rome. Le Séminaire Français (1853-2003), Paris, Karthala, 2004.
31 Étienne Fouilloux, Eugène cardinal Tisserant (1884-1972). Une biographie, Paris, Desclée de Brouwer, 2011, p. 11-13.
32 Paola G. Agostinelli, Elena Nironi, « L’archivio Agostino Casaroli », Alberto Melloni (dir.), Il filo sottile. L’Ostpolitik vaticana di Agostino Casaroli, Bologna, Il Mulino, 2006, p. 345-369 ; Giovanni Barberini (dir.), La politica del dialogo. Le carte Casaroli sull’Ostpolitique vaticana, Bologne, Il Mulino, 2008.
33 Fondazione per le Scienze religiose Giovanni XXIII à Bologne et Istituto Paolo VI à Concesio (Brescia).
34 Angelo Giuseppe Roncalli, Journal de France, édité par Étienne Fouilloux, Paris, Cerf, 2006-2008 ; Henri de Lubac, Carnets du Concile, édités par Loïc Figoureux, Paris, Cerf, 2007 ; Yves Congar, Mon Journal du Concile, Paris, Cerf, 2002 ; Les Carnets du cardinal Alfred Baudrillart, édités par Paul Christophe, Paris, Cerf, 1994-2003.
35 Paul VI et la modernité dans l’Église. Actes du colloque organisé par l’École Française de Rome (Rome, 2-4 juin 1983), Rome, EFR, 1984.
36 Le deuxième concile du Vatican (1959-1965). Actes du colloque organisé par l’École Française de Rome (Rome, 28-30 mai 1986), Rome, EFR, 1989.
37 Achille Ratti pape Pie XI. Actes du colloque organisé par l’École Française de Rome (Rome, 15-18 mars 1989), Rome, EFR, 1996.
38 Rerum Novarum. Écriture, contenu et réception d’une encyclique. Actes du colloque international organisé par l’École Française de Rome et le Greco no 2 du CNRS (Rome 18-20 avril 1991), Rome, EFR, 1997.
39 Les actes ont été publiés dans les Mélanges de l’École Française de Rome. Italie et Méditerranée, no 110/2, 1998 et no 116/1, 2004.
40 Jacques Prévotat (dir.), Pie XI et la France. L’apport des archives du pontificat de Pie XI à la connaissance des rapports entre le Saint-Siège et la France, Rome, EFR, 2010.
41 Philippe Levillain et Jean-Marc Ticchi (dir.), Le pontificat de Léon XIII. Renaissances du Saint-Siège ?, Rome, EFR, 2006.
42 Philippe Levillain (dir.), « Rome, l’unique objet de mon ressentiment ». Regards critiques sur la papauté, Rome, EFR, 2011.
43 Philippe Levillain, Le pontificat de Léon XIII, op. cit., p. 482 ; Philippe Levillain et François-Charles Uginet, Le Vatican ou les frontières de la grâce, Paris, Calmann-Lévy, 1984.
44 Histoire du christianisme, t. 11, 12 et 13, Paris, Desclée et Fayard, 1990, 1995, 2000.
45 Jean-Robert Armogathe (dir.), Histoire générale du christianisme, Paris, PUF, 2011.
46 Marc Agostino, Le pape Pie XI et l’opinion (1922-1939), Rome, EFR, 1991.
47 Philippe Chenaux, Pie XII. Diplomate et pasteur, Paris, Cerf, 2003.
48 Il ne faut pas négliger les ouvrages de journalistes qui ne répondent pas aux mêmes exigences que ceux des historiens mais qui n’en sont pas moins intéressants et à prendre en compte : Yves Chiron, Paul VI. Le pape écartelé, Paris, Perrin, 1993 ; Bernard Lecomte, Jean-Paul II, Paris, Gallimard, 2003 ; Yves Chiron, Pie XI, Paris, Perrin, 2004.
49 Jean Chélini, L’Église sous Pie XII, Paris, Fayard, 1983-1989.
50 Jean Chélini et Joël-Benoît d’Onorio (dir.), Pie XII et la Cité. Actes du Colloque d’Aix-en-Provence, Aix-Marseille, Téqui-PU d’Aix-Marseille.
51 Marie-Thérèse Desouche, Le Christ dans l’histoire selon le pape Pie XI. Un prélude à Vatican II ?, Paris, Cerf, 2008.
52 Fabrice Bouthillon, La naissance de la mardité. Une théologie politique à l’âge totalitaire : Pie XI (1922-1939), Strasbourg, PUS, 2002.
53 Jacques Prévotat, « Introduction », Pie XI et la France, op. cit., p. 9-26.
54 Philippe Levillain, Le moment Benoît XVI, Paris, Fayard, 2008.
55 Édouard Bonnefous, Joël-Benoît d’Onorio, Jean Foyer, La papauté au XXe siècle, Paris, Cerf-Fondation Singer-Polignac, 1999.
56 Marcel Launay, La papauté à l’aube du XXe siècle, Paris, Cerf, 1997 ; Marcel Launay, L’Église et les défis européens, Paris, Cerf, 1999.
57 Yves-Marie Hilaire, Michel Perrin, Michel Rouche, Histoire de la papauté. 2000 ans de missions et de tribulations, Paris, Tallandier, 1996.
58 Henri Tincq, Ces papes qui ont fait l’histoire de la Révolution à Benoît XVI, Paris, Stock, 2006.
59 François Jankowiak, « La Curie romaine et le gouvernement de l’Église (1850-1914) dans l’historiographie française depuis 1950 », Rassegna storica del Risorgimento, avril-juin 2003, p. 196-225.
60 Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, op. cit.
61 Jean-Dominique Durand, « Lo stile di governo di Pio XI », Cosimo Semeraro (dir.), La sollecitudine ecclesiale di Pio XI. Alla luce delle nuove fonti archivistiche, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 2010, p. 44-60.
62 Claude Prudhomme, « Les hommes de la secrétairerie d’État. Carrières, réseaux, cultures », Mélanges de l’École Française de Rome. Italie et Méditerranée, 1998, 110/2, p. 475-493.
63 Philippe Boutry, La restauration de Rome. Sainteté de la ville, tradition des croyances et recomposition de la Curie à l’âge de Léon XII et de Grégoire XVI, thèse de doctorat d’État, Université de Paris IV, 1994.
64 François Jankowiak, La Curie romaine de Pie IX à Pie X. Le gouvernement central de l’Église et la fin des États pontificaux, Rome, EFR, 2007.
65 Philippe Boutry, Souverain et Pontife. Recherches prosopographiques sur la Curie romaine à l’âge de la Restauration (1814-1846), Rome, EFR, 2002. On dispose aussi d’un dictionnaire des cardinaux : Jean Leblanc, Dictionnaire biographique des cardinaux du XIXe siècle. Contribution à l’histoire du Sacré Collège sous les pontificats de Pie VII, Léon XII, Pie VIII, Grégoire XVI, Pie IX et Léon XIII (1800-1903), Montréal, Wilson & Lafleur Itée, 2007.
66 François Jankowiak et Laura Pettinaroli, « La papauté contemporaine : cardinaux et cardinalat, une élite aristocratique à l’épreuve de la modernité (1775-1978) », proposition de programme.
67 Martin Dumont, Le Saint-Siège et l’organisation politique des catholiques français au lendemain du Ralliement (1890-1902), Paris, Honoré Champion, 2012.
68 François Lebrun (dir.), Histoire des catholiques en France, voir en particulier le chapitre VII d’Yvon Tranvouez, « Entre Rome et le peuple (1920-1960) ». Parmi les ouvrages généraux : Gérard Cholvy et Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire religieuse de la France contemporaine, Toulouse, Privat, 1985, 1986, 1988 ; Jacques Le Goff et René Rémond (dir.), Histoire de la France religieuse, Paris, Le Seuil, 1991-1992.
69 Jacques Prévotat, Les catholiques et l’Action Française. Histoire d’une condamnation, Paris, Fayard, 2001.
70 René Rémond, Le catholicisme français et la société politique, Paris, L’Atelier, 1995 ; René Rémond, Religion et société en Europe, Paris, Le Seuil, 1998.
71 Émile Poulat, Église contre bourgeoisie. Introduction au devenir du catholicisme actuel, Tournai, Casterman, 1977 ; Émile Poulat, Une Église ébranlée. Changement, conflit et continuité de Pie XII à Jean-Paul II, Tournai, Casterman, 1980.
72 Yvon Tranvouez, Catholiques d’abord. Approches du mouvement catholique en France (XIXe-XXe siècles), Paris, Éditions Ouvrières, 1988 ; Valentine Zuber (dir.), Émile Poulat. Un objet de science, le catholicisme, Paris, Bayard, 2001.
73 Émile Poulat, Naissance des prêtres-ouvriers, Tournai, Casterman, 1965.
74 Andrea Riccardi, « Émile Poulat, le catholicisme italien et Rome », Valentine Zuber (dir.), Émile Poulat, op. cit., p. 180-191.
75 Émile Poulat, Aux carrefours stratégiques de l’Église de France. XXe siècle, Paris, Berg International, 2009.
76 Émile Poulat, L’Église, c’est un monde, Paris, Cerf, 1986.
77 Émile Poulat, Scruter la loi de 1905. La République Française et la religion, Paris, Fayard, 2010.
78 Émile Poulat, Les diocésaines. République française, Église catholique : loi de 1905 et associations cultuelles, le dossier d’un litige et de sa solution (1903-2003), Paris, La Documentation Française, 2007.
79 Austin Gough, Paris et Rome. Les catholiques français et le pape au XIXe siècle, Paris, L’Atelier, 1986.
80 Maurice Larkin, L’Église et l’État en France. 1905 : la crise de la Séparation, Toulouse, Privat, 2004.
81 Réédition du livre de Jean-Marie Mayeur publié dans la collection Archives, La séparation des Églises et de l’État, Paris, L’Atelier, 2005 ; Jean-Marie Mayeur, La question laïque (XIXe-XXe siècles), Paris, Fayard, 1997.
82 Jean-Dominique Durand, « Le Saint-Siège et l’Affaire Dreyfus », Michel Denis, Michel Lagrée, Jean-Yves Veillard (dir.), L’Affaire Dreyfus et l’opinion publique en France et à l’étranger, Rennes, PUR, 1995, p. 127-147 ; Philippe Levillain, « Le Saint-Siège », Michel Drouin (dir.), L’Affaire Dreyfus de A à Z, Paris, Flammarion, 1994, p. 481-485.
83 Christian Sorrel, La République contre les congrégations. Histoire d’une passion française (1899-1904), Paris, Cerf, 2003 ; Patrick Cabanel et Jean-Dominique Durand, Le grand exil des congrégations religieuses françaises (1901-1914), Paris, Cerf, 2005.
84 Denis Pelletier, La crise catholique. Religion, société, politique, Paris, Payot, 2002.
85 Philippe Levillain, Rome n’est plus dans Rome. Mgr Lefebvre et son église, Paris, Perrin, 2010 ; Luc Perrin, L’affaire Lefebvre, Paris-Montréal, Cerf-Fides, 1989 ; Florian Michel et Bernard Sesboué, De Mgr Lefebvre à Mgr Williamson. Anatomie d’un schisme, Paris, Desclée de Brouwer-Lethielleux, 2009 ; Philippe Béguerie, Vers Écône. Mgr Lefebvre et les Pères du Saint-Esprit (postface de Florian Michel), Paris, Desclée de Brouwer, 2010.
86 Jean-Dominique Durand, « La Furia francese vue de Rome : peurs, suspicions et rejets des années 1950 », Michel Lagrée et Nadine-Josette Chaline (dir.), Religions par-delà les frontières, Paris, Beauchesne, 1997, p. 15-35.
87 Sylvio De Franceschi (dir.), Antiromanisme doctrinal et romanité ecclésiale dans le catholicisme postrtridentin (XVIe-XXe siècles), Lyon, RESEA-LARHRA, 2008 ; Le Pontife et l’erreur. Anti-infaillibilisme catholique et romanité ecclésiale aux temps post-tridentins (XVIIe-XXe siècles), Lyon, RESEA-LARHRA, 2010 ; Histoires antiromaines, Lyon, RESEA, LARHRA, 2011.
88 Christian Sorrel (dir.), L’anticléricalisme croyant (1860-1914). Jalons pour une histoire, Chambéry, Université de Savoie, 2004.
89 Maurilio Guasco, Le modernisme. Les faits, les idées, les hommes, Paris, Desclée de Brouwer, 2007, traduction de Jean-Dominique Durand.
90 Brigitte Waché, Monseigneur Louis Duchesne (1843-1922), Rome, EFR, 1992 ; Yves Blomme, Émile Le Camus (1839-1906). Son rôle au début de la crise moderniste et lors de la séparation de l’Église et de l’État, Paris, L’Harmattan, 2002 ; Christian Sorrel, Libéralisme et modernisme. Mgr Lacroix (1855-1922). Enquête sur un suspect, Paris, Cerf, 2003 ; Louis-Pierre Sardella, Mgr Eudoxe Irénée Mignot (1842-1918). Un évêque français au temps du modernisme, Paris, Cerf, 2004 ; Louis-Pierre Sardella a publié également un ouvrage sur une revue lyonnaise éphémère, mais représentative des interrogations modernistes, en s’appuyant notamment sur des dossiers conservés aux Archives de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi : Demain, une revue catholique d’avant-garde 1905-1907, Paris, Desclée de Brouwer, 2011.
91 Sèverine Blenner-Michel, Une élite de la France du XIXe siècle : les évêques concordataires face au modèle romain (1802-1906), Université de Paris IV, 2006.
92 Frédéric Le Moigne, « L’épiscopat français après la condamnation de l’Action Française : stratégie du nonce Maglione dans les nominations d’évêques (1927-1937) », Jacques Prévotat (dir.), Pie XI et la France, op. cit., p. 183-203.
93 Étienne Fouilloux, « Straordinario ambasciatore ? Parigi (1944-1953) », Giuseppe Alberigo (dir.), Papa Giovanni, Bari, Laterza, 1987, p. 67-95.
94 Jean-Pierre Delville et Marko Jačov (dir.), La papauté contemporaine (XIXe-XXe siècles). Hommage au chanoine Roger Aubert, Louvain-la-Neuve-Cité du Vatican, 2009.
95 Philippe Levillain, Albert de Mun. Catholicisme français et catholicisme romain du Syllabus au Ralliement, Rome, EFR, 1983.
96 Jean Guénel, La dernière guerre du pape. Les zouaves pontificaux au secours du Saint-Siège (1860-1870), Rennes, PUR, 1998. Est attendue la thèse de Laurent Gruaz, Prosopographie des officiers français engagés dans les zouaves pontificaux, université Lyon 3.
97 Émiel Lamberts (dir.), L’internationale noire (1870-1878), Leuven, Leuven University Press, 2002. Pour la période suivante, le pontificat de Léon XIII : Jean-Dominique Durand, « L’“esercito” del Papa in Europa », Fede, politica, lavoro, società, pace. Attualità del pensiero di un grande papa, Leone XIII. Gli Atti del Convegno internazionale di Studi Roma (4-5-6 dicembre 2003), Roma, Liberal Edizioni, 2004, p. 57-69.
98 Vincent Viaene (dir.), La papauté et le nouvel ordre mondial. Diplomatie vaticane, opinion publique et politique internationale au temps de Léon XIII, Leuven, Leuven University Press, 2005.
99 Laurent Kœlliker, La stratégie d’internationalisation de l’audience politique du Saint-Siège entre 1870 et 1921. Vers un règlement de la question romaine, Genève, Institut Universitaire des Hautes Études Internationales, 2002.
100 Jean-Marc Ticchi, Aux frontières de la paix : bons offices, médiations, arbitrages du Saint-Siège 1878-1922, Rome, EFR, 2002.
101 Jean-Dominique Durand, « Léon XIII, Rome et le monde », Vincent Viaene (dir.), La papauté et le nouvel ordre mondial, op. cit., p. 55-67.
102 Francis Latour, La papauté et les problèmes de la paix pendant la Première Guerre mondiale, Paris, L’Harmattan, 1996 ; Nathalie Renoton-Beine, La colombe et les tranchées. Les tentatives de paix de Benoît XV pendant la Grande Guerre, Paris, Cerf, 2004 ; Jean-Dominique Durand, « Voix dans la mêlée. Benoît XV et Pie XII », Philippe Levillain (dir.), « Rome, l’unique objet de mon ressentiment », op. cit., p. 115-134.
103 Annette Becker, Oubliés de la Grande Guerre, humanitaire et culture de guerre. Populations occupées, déportés civils, prisonniers de guerre, Paris, Hachette, 2003.
104 François Delpech, Sur les Juifs. Études d’histoire contemporaine, Lyon, PUL, 1983 ; François Delpech, « Pie XII et la persécution nazie », L’Histoire, mars 1981, p. 25-36 ; Étienne Fouilloux, Les chrétiens français entre crise et libération (1937-1947), Paris, Le Seuil, 1997, p. 85-98. La meilleure mise au point est sans doute celle de Jean-Marie Mayeur, Histoire du christianisme, op. cit., t. 11. Sur la question du « silence », Muriel Guittat-Naudin, Les silences de Pie XII. Histoire d’une controverse (1944-2002), Paris, EPHE, 2011.
105 Pierre Blet, Angelo Martini, Burkhart Schneider, Robert A. Graham (dir.), Actes et Documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale, Cité du Vatican, Libreria Editrice Vaticana, 1965-1981. Le père Pierre Blet en a tiré une synthèse, Pie XII et la Seconde Guerre mondiale d’après les archives du Vatican, Paris, Perrin, 1999.
106 Jean Dujardin, L’Église catholique et le peuple juif. Un autre regard, Paris, Calmann-Lévy, 2003.
107 Étienne Fouilloux, Les chrétiens français entre crise et libération (1937-1947), op. cit., p. 31-47 ; Laurence Deffayet, « Amici Israel : les raisons d’un échec : des éléments nouveaux apportés par l’ouverture des archives du Saint-Office », Mélanges de l’École Française de Rome. Italie et Méditerranée, 2005, 117/2, p. 831-851.
108 Giuseppe Maria Croce, « Le Saint-Siège et la Conférence de la paix (1919). Diplomatie d’Église et diplomaties d’État », Mélanges de l’École Française de Rome. Italie et Méditerranée, 1997, no 109/2, p. 793-823.
109 Jacques Gadille, « Conscience internationale et conscience sociale dans les milieux catholiques d’expression française dans l’entre-deux-guerres », Relations Internationales, 1981, p. 361-374 ; Jean-Dominique Durand, « Pie XI, la paix et la construction d’un ordre international », Achille Ratti pape Pie XI, op. cit., p. 873-892 ; Jean-Dominique Durand, « Pio XI di fronte ai sistemi politici totalitari », Gabriele De Rosa e Giorgio Cracco (dir.), Il Papato e l’Europa, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2001, p. 393-403.
110 Philippe Chenaux, L’Église catholique et le communisme en Europe (1917-1989). De Lénine à Jean-Paul II, Paris, Cerf, 2009.
111 Philippe Chenaux, Une Europe vaticane ? Entre le Plan Marshall et les Traités de Rome, Bruxelles, Ciaco, 1990 ; Philippe Chenaux, De la chrétienté à l’Europe. Les catholiques et l’idée européenne au XIXe siècle, Tours, CLD, 2007 ; Paul Airiau, « Autour de la réconciliation franco-vaticane (1918-1924) », Revue d’Histoire Diplomatique, 2010, p. 39-51.
112 Jean-Marie Mayeur, Des Partis catholiques à la démocratie chrétienne (XIXe-XXe siècles), Paris, Colin, 1980 ; Jean-Marie Mayeur, « Pie XII et l’Europe », Relations Internationales, 1981, p. 413-425 ; Jean-Marie Mayeur, « Pie XII et les mouvements catholiques européens », Jean-Marie Mayeur, Catholicisme social et démocratie chrétienne. Principes romains, expériences françaises, Paris, Cerf, 1986, p. 67-86 ; Jean-Dominique Durand, L’Europe de la démocratie chrétienne, Bruxelles, Complexe, 1995 ; Jean-Dominique Durand, « L’Europe vaticane : mythe ou réalité ? », Un siècle de laïcité en France, CD-rom, Paris, Académie des Sciences Morales et Politiques, 2008.
113 Jean-Yves Rouxel, Le Saint-Siège sur la scène internationale, Paris, L’Harmattan, 1998 ; Joël Benoît d’Onorio, Le Saint-Siège dans les relations internationales, Paris, Cerf-Cujas, 1989.
114 Hélène Carrère d’Encausse et Philippe Levillain (dir.), Nations et Saint-Siège au XXe siècle, Paris, Fayard, 2000 ; Jean-Dominique Durand, (dir.), Cultures religieuses, Églises et Europe, Paris, Parole et Silence, 2008.
115 Roland Minnerath, L’Église et les États concordataires (1846-1981) : la souveraineté spirituelle, Paris, Cerf, 1983 ; Roland Minnerath, L’Église catholique face aux États (1801-2010), Paris, Cerf, 2012.
116 Joël-Benoît d’Onorio (dir.), La diplomatie de Jean-Paul II, Paris, Cerf, 2000. Sur la vision du monde de Paul VI : Jean-Dominique Durand, « De l’ONU à l’OIT. L’Église et la société civile dans les voyages apostoliques de Paul VI », Rodolfo Rossi (dir.), I viaggi apostolici di Paolo VI. Colloquio internazionale di studio Brescia (21-23 settembre 2001), Brescia-Roma, Istituto Paolo VI-Edizioni Studium, 2004, p. 201-225 ; Jacques Prévotat, « Les sources françaises dans la formation intellectuelle de G. B. Montini (1919-1963) », Paul VI et la modernité, op. cit., p. 101-127 ; Jean-Dominique Durand, « Paul VI, un pontificat à la recherche d’une civilisation humaine », Renato Papetti (dir.), Verso la civiltà dell’amore, Brescia-Roma, Istituto Paolo VI-Studium, 2012, p. 117-145 ; Bernard Sesboüé, « Le sens de l’homme personnel et social selon Paul VI », ibid., p. 146-165. Sur Jean XXIII : Jean Chélini (dir.), Jean XXIII et l’ordre du monde, Paris, Nouvelle Cité, 1989.
117 Christine de Montclos, Un pèlerin politique ? Les voyages de Jean-Paul II, Paris, Bayard, 2000.
118 Jean-Dominique Durand, « L’Europa occidentale al di là della secolarizzazione », Elio Guerriero et Marco Impagliazzo (dir.), I cristiani del terzo millennio, Cinisello Balsamo, Ed. San Paolo, 2006, p. 31-62.
119 Jean-Dominique Durand, L’esprit d’Assise. Discours et messages de Jean-Paul II à la Communauté de Sant’Egidio. Une contribution à l’histoire de la paix, Paris, Cerf, 2005 ; Jean-Dominique Durand, « L’esprit d’Assise et le dialogue interreligieux », Jean-Dominique Durand (dir.), Cultures religieuses, op. cit., p. 213-224.
120 Laura Pettinaroli, La politique russe du Saint-Siège (1905-1939), thèse de doctorat, Université Lyon II, 2008.
121 Olivier Sibre, Le Saint-Siège et l’Extrême-Orient (Chine, Corée, Japon) de Léon XIII à Pie XII (1880-1952), Rome, EFR, 2012.
122 Agathe Mayères, Le Saint-Siège face à la « question de Palestine » de la déclaration Balfour à la création de l’État d’Israël, thèse de doctorat, Université Paris IV, 2011.
123 Marie Levant, Reconquérir le Reich ? Le Vatican et l’Allemagne de Weimar, des nonciatures Pacelli au Reichskonkordat (1919-1934), thèse de doctorat, Université de Brest, 2012.
124 Joseph Hajjar, Le Vatican, la France et le catholicisme oriental (1878-1914). Diplomatie et histoire de l’Église, Paris, Beauchesne, 1979.
125 Daniel-J. Grange, L’Italie et la Méditerranée (1896-1911), Rome, EFR, 1994. Sur les enjeux méditerranéens, Jean-Dominique Durand, « Le Saint-Siège entre France et Italie en Méditerranée orientale à la fin du XIXe siècle », Patrick Cabanel (dir.), Une France en Méditerranée. Écoles, langue et culture françaises (XIX-XXe siècles), Paris, Créaphis, 2006, p. 55-76.
126 Jean-Dominique Durand, L’Église catholique dans la crise de l’Italie (1943-1948), Rome, EFR, 1991 ; Jean-Dominique Durand, « Catholiques et violence terroriste en Italie durant les années de plomb », Marc Lazar, Marie-Anne Matard-Bonucci (dir.), L’Italie des années de plomb. Le terrorisme entre histoire et mémoire, Paris, Éditions Autrement, 2010, p. 81-97 ; Jean-Dominique Durand, « L’Église catholique et la démocratie politique en Italie au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale », Problèmes d’histoire des religions. Le libéralisme religieux, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1992, p. 77-93 ; Jean-Dominique Durand, « Le due città : Roma e il Vaticano », Lo Stato della Città del Vaticano. Atti del Convegno sugli 80 anni (12-14 febbraio 2009), Città del Vaticano, LEV, 2010, p. 273-294.
127 Régis Ladous, Le Vatican et le Japon dans la guerre de la Grande Asie orientale. La mission Marella, Paris, Desclée de Brouwer, 2010.
128 Pour une vision d’ensemble du rapport de la papauté avec la Terre Sainte, Jean-Dominique Durand, « Les papes et la Terre Sainte », Joël-Benoît d’Onorio (dir.), Géopolitique et religions au Proche-Orient, Paris, Salvator, 2011, p. 137-175.
129 Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des chrétiens d’Orient. Des origines à nos jours, Paris, Fayard, 1994, p. 609 ; Joseph Hajjar, Le christianisme en Orient. Études d’histoire contemporaine (1684-1968), Beyrouth, Librairie du Liban, 1971 ; Hervé Legrand et Giuseppe Maria Croce (dir.), L’Œuvre d’Orient. Solidarités anciennes et nouveaux défis, Paris, Cerf, 2010, p. 255-276 ; Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem. Lieutenance de France (dir.), La France et la Terre Sainte. Mille ans d’histoire, Paris, Parole et Silence, 2010.
130 Claude Sœtens, Le Congrès Eucharistique International de Jérusalem (1893) dans le cadre de la politique orientale du pape Léon XIII, Louvain, Nauwelaerts, 1977 ; Bernard Dupuy, « Léon XIII et les chrétiens de l’Empire ottoman », Philippe Levillain et Jean-Marc Ticchi (dir.), Le pontificat de Léon XIII, op. cit., p. 232-241.
131 Georges-Émile Irani, Le Saint-Siège et le conflit du Proche-Orient, Paris, Desclée de Brouwer, 1991 ; Henri Tincq, L’Étoile et la Croix. Jean-Paul II-Israël : l’explication, Paris, Lattès, 1993 ; Gérald Arboit, Le Saint-Siège et le nouvel ordre au Moyen-Orient. De la Guerre du Golfe à la reconnaissance diplomatique d’Israël, Paris, L’Harmattan, 1996 ; Frédéric Yerly, « Le Saint-Siège, l’État d’Israël et la paix au Moyen-Orient », Vingtième Siècle, no 51, juillet-septembre 1996, p. 3-14 ; Silvio Ferrari, « La diplomatie du Saint-Siège au Proche-Orient », Joël-Benoît d’Onorio (dir.), La diplomatie de Jean-Paul II, op. cit., p. 163-201.
132 Henry Laurens, La question de Palestine, Paris, Fayard, 1999-2007.
133 Claude Prudhomme, Stratégie missionnaire du Saint-Siège sous Léon XIII (1878-1903). Centralisation romaine et défis culturels, Rome, EFR, 1994.
134 Claude Prudhomme, Mission chrétiennes et colonisation (XVIe-XXe siècles), Paris, Cerf, 2005, p. 133.
135 Jean Comby, Diffusion et acculturation du christianisme (XIXe-XXe siècles). Vingt-cinq ans de recherches missiologiques par le CREDIC, Paris, Karthala, 2005.
136 Étienne Fouilloux, Une Église en quête de liberté. La pensée catholique française entre modernisme et Vatican II (1914-1962), Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
137 Philippe Chenaux, Entre Maurras et Maritain. Une génération intellectuelle catholique (1920-1930), Paris, Cerf, 1999.
138 Philippe Chenaux, Paul VI et Maritain. Les rapports du « montinianisme » et du « maritanisme », Brescia, Istituto Paolo VI, 1994 ; Philippe Chenaux, « Paul VI et Maritain », Bernard Hubert et Yves Floucat (dir.), Jacques Maritain et ses contemporains, Paris, Desclée, 1991, p. 323-342.
139 Jean-Dominique Durand, « La Furia francese vue de Rome : peurs, suspicions et rejets des années 1950 », Michel Lagrée et Nadine-Josette Chaline (dir.), Religions par-delà les frontières, Paris, Beauchesne, 1997, p. 15-35 ; Jean-Dominique Durand, « Jacques Maritain. La grande attaque de 1956 », Cahiers Jacques Maritain, juin 1995, p. 2-31 ; Jean-Dominique Durand, « La Civiltà Cattolica contre Jacques Maritain. Le combat du père Antonio Messineo », Notes et Documents, mai-septembre 2005, p. 34-71 ; Jean-Dominique Durand, « Jacques Maritain et l’Italie », Bernard Hubert (dir.), Jacques Maritain en Europe. La réception de sa pensée, Paris, Beauchesne, 1996, p. 13-85 ; Jean-Dominique Durand, « Maritain e i suoi papi », Giancarlo Galeazzi (dir.), Maritain, i papi e il concilio Vaticano II, Milano, Massimo, 2000, p. 7-26.
140 Jean-Dominique Durand, « Rome et les Semaines Sociales », Jean-Dominique Durand, (dir.), Les Semaines Sociales de France. Cent ans d’engagement social des catholiques français (1904-2004), Paris, Parole et Silence, 2006, p. 173-198.
141 Michel Fourcade, Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes, thèse de doctorat, Université Montpellier III, 2000.
142 Paul Airiau, Le Séminaire français de Rome du père Le Floch (1904-1927), thèse de doctorat, IEP Paris, 2003.
143 Philippe Levillain, Philippe Boutry, Yves-Marie Fradet (dir.), 150 ans au cœur de Rome. Le Séminaire Français (1853-2003), op. cit.
144 Jean-Dominique Durand, « L’action culturelle de l’Ambassade de France près le Saint-Siège », Culture et Christianisme. Le Centre culturel Saint-Louis de France à Rome, Rome, Gangemi Editore, 2007, p. 34-45 ; Jean-Dominique Durand, « La Villa Bonaparte, ambassade de France près le Saint-Siège », Villa Bonaparte, Paris, Éditions Internationales du Patrimoine, 2011, p. 120-157.
145 Régis Ladous, Des Nobel au Vatican. La fondation de l’Académie Pontificale des Sciences, Paris, Cerf, 1994.
146 Olivier Poncet, Les entreprises éditoriales liées aux archives du Saint-Siège : histoire et bibliographie (1880-2002), Rome, EFR, 2003.
147 Claude Savart, Les catholiques en France au XIXe siècle. Le témoignage du livre religieux, Paris, Beauchesne, 1985, p. 274-296.
148 Jean-Baptiste Amadieu, Index romain et littérature française au XIXe siècle : les motifs de censure des œuvres de fiction, à la lumière des archives de la Congrégation de l’Index, thèse de doctorat, université de Paris IV, 2007.
149 Bruno Horaist, La dévotion au pape et les catholiques français sous le pontificat de Pie IX (1846-1878) d’après les archives de la Bibliothèque vaticane, Rome, EFR, 1995.
150 Hilaire Multon, « Les temps sont proches ». Prophétisme politique et culture apocalyptique dans le catholicisme français et italien (1859-1878), thèse de doctorat, Université Paris I, 2003 ; Hilaire Multon, « Catholicisme intransigeant et culture prophétique : l’apport des archives du Saint-Office et de l’Index », Revue Historique, 2002, p. 109-137.
151 Albert-Jean Lavigne, Lourdes et le Saint-Siège : les relations de la papauté et de la « Rome mariale » (1900-1958), thèse de doctorat, Université de Pau, 1998.
152 Jean-Dominique Durand, Un laboratoire pour la démocratie. L’Institut International Jacques Maritain (1974-2008), Paris, Cerf, 2012.
153 Roger Berthouzoz et Roberto Papini (dir.), Éthique, économie et développement. L’enseignement des évêques des cinq continents (1891-1991), Paris-Fribourg, Cerf-Éditions Universitaires, 1995.
154 Émile Poulat, « Pensée chrétienne et vie économique », Foi et Développement, 1987 ; Jean-Dominique Durand, « Émile Poulat, l’Église catholique et l’économie », Valentine Zuber (dir.), Un objet de science, op. cit., p. 65-73.
155 Bernard Laurent, L’enseignement social de l’Église et l’économie de marché, Paris, Parole et Silence, 2007.
156 C’est pourquoi prometteuse est la thèse en cours d’Aurélien Zaragori sur le rôle des chrétiens et notamment du Saint-Siège auprès de l’Organisation Internationale du Travail.
157 Philippe Levillain, La mécanique politique de Vatican II. La majorité et l’unanimité dans un concile, Paris, Beauchesne, 1975.
158 Jan Grootærs, Actes et acteurs de Vatican II, Leuven, Leuven University Press-Peeters, 1998.
159 Gilles Routhier, La réception d’un concile, Paris, Cerf, 1993.
160 Christoph Theobald, La réception du Concile Vatican II, 1, Accéder à la source, Paris, Cerf, 2009.
161 Christoph Theobald, Vatican II sous le regard des historiens, Paris, Médiasèvres, 2006.
162 Sans aucun espoir d’exhaustivité, on retient la grande histoire du concile dirigée par Giuseppe Alberigo dont l’édition française a été dirigée par Étienne Fouilloux, Histoire du concile Vatican II (1959-1965), Paris, Cerf, 1997-2005.
163 Loïc Figoureux, Henri de Lubac et le concile Vatican II (160-1965), thèse de doctorat, Université Lille III, 2010.
164 Philippe J. Roy, Le Cœtus Internationalis Patrum. Un groupe d’opposants au sein du concile Vatican II, thèse de doctorat, Université Lyon 3-Université Laval, 2011.
165 Joseph Famérée (dir.), Vatican II comme style. L’herméneutique théologique du concile, Paris, Cerf, 2012 ; Gilles Routhier, « Un concile difficile à interpréter. Les enjeux d’un style nouveau », Études, mai 2007, rééd. Vatican II. Histoire et actualité d’un concile. Études hors-série, 2010, p. 252-261.
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