Les familles et le coût de la mise en pension dans les collèges de la France septentrionale (1750-1789)
p. 157-169
Texte intégral
1« Ayant trois garçons en pension, vous sentez à merveille qu’ils doivent me manger beaucoup d’argent1. » Comme l’ont montré de nombreuses publications, la formule du pensionnat en tant qu’organisation spécifique annexée à un collège tend à se généraliser pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les deux volumes consacrés aux collèges de la France du Midi, du Nord et de l’Ouest sont éclairants sur ce point2. Nous savons maintenant que le développement des pensionnats est une réponse à l’investissement des parents sur l’enfant, sur son éducation et surtout sur son futur état3. Si l’attention a été attirée sur le coût de cet investissement4, en revanche les réactions des parents sur les frais générés par la mise en pension restent encore dans l’ombre. Ce sont ces deux points que notre contribution entend traiter en prenant comme exemple les pensionnats des collèges des Pays-Bas français (actuels départements du Nord et du Pas-de-Calais) dont le nombre est multiplié par deux entre 1750 et 1778. On en dénombre dix en 1749 et dix s’ouvrent entre 1750 et 1778. Ce mouvement d’ouvertures est particulièrement sensible dans les années qui suivent l’expulsion des jésuites, les lettres confirmatives de leurs collèges autorisant la création de pensionnats. On connaît mal les effectifs de ces pensionnats. L’Enquête de l’an IX5 et la Statistique du département du Nord6 nous donnent quelques indications sur la situation en 1789 pour neuf pensionnats. Le collège de la ville de Lille n’accueille à cette date que 8 pensionnaires. La population oscille entre 20 et 30 unités dans les collèges d’Avesnes, du Roi à Douai, d’Orchies, des pauvres Saint-Bertin à Saint-Omer et de Valenciennes. Enfin, dans trois collèges, le collège d’Anchin à Douai, le collège Saint-Pierre de Lille et le collège français de Saint-Omer, les effectifs dépassent la quarantaine d’unités.
Le coût du pensionnat dans la France septentrionale
2Les familles doivent certes payer le prix de la pension au collège mais aussi de nombreuses dépenses complémentaires qui permettent d’améliorer la vie quotidienne de leur enfant ou d’enrichir le contenu de ses apprentissages.
Des tarifs de pension élevés et à la hausse
3Les tarifs pratiqués dans les pensions ainsi que les prestations proposées sont portés à la connaissance du public par des prospectus diffusés dans les mois précédant la reprise de l’exercice. Le tirage en était plus ou moins abondant. En 1765, le prospectus annonçant l’ouverture du pensionnat du collège de la ville de Lille en 1765, est tiré à 400 exemplaires7. Trois ans plus tard, 3 700 exemplaires sont imprimés8. À la veille de la Révolution, le collège commande 2000 Conditions nouvelles du pensionnat9. Ces prospectus publicitaires sont diffusés par la presse10. Mais, il est aussi fait appel aux parents des pensionnaires pour leur diffusion. Les pensionnats des collèges des Pays-Bas français développent ainsi un vaste réseau de correspondants recouvrant les Pays-Bas autrichiens, les Provinces-Unies, l’Angleterre et bien entendu la France. Les responsables des pensionnats s’adressent également à leurs anciens élèves dont certains ayant conservé un bon souvenir du pensionnat se font d’ardents zélateurs11. Les comptes des pensionnats constituent une autre source intéressante pour tenter de calculer le montant des suppléments. Mais sur ce point les archives des collèges étudiés sont très lacunaires. La seule série continue est celle du pensionnat du collège de l’Oratoire à Boulogne12. Pour les autres collèges ne subsistent que des pièces éparses. En ne tenant compte que des tarifs de base mentionnés dans les prospectus pour la décennie 1780-1789, on constate que sur les dix-huit pensionnats ouverts à cette date, un seul, le pensionnat du collège de Bavay, a un coût inférieur à 200 livres ce qui équivaut à 200 journées de travail d’un paysan13. Dans huit pensionnats (collèges d’Avesnes, de Bergues, d’Hazebrouck, Le Cateau, Le Quesnoy, Maubeuge, des pauvres de Saint-Bertin à Saint-Omer, de Merville), le coût de la pension évolue entre 300 et 400 livres. Enfin, il excède 400 livres sans cependant jamais dépasser 450 livres dans neuf pensionnats (Arras, Anchin à Douai, Bailleul, collèges de la ville de Lille et de Saint-Pierre à Lille, Orchies, collège français à Saint Omer, de Valenciennes). À l’exception de celui du collège d’Orchies, les pensionnats les plus coûteux sont situés dans les villes dont la population dépasse ou avoisine les 10 000 habitants. On ne trouve pas dans les Pays-Bas français de tarifs équivalents à ceux des écoles militaires telles Sorèze, Tournon où le tarif de base se monte à 700 livres.
4Ces tarifs de base sont-ils plus élevés que ceux des pensions privées qui sont de redoutables concurrents pour les collèges et leurs pensionnats pendant cette période14 ? En l’absence de données chiffrées pour les pensions tenues par des particuliers, on ne peut proposer qu’un seul élément de comparaison. À Bergues où le tarif de base de la pension du collège s’élève à 300 livres, on ne paie généralement que 210 livres dans les pensions privées de la ville15. Les prix de pension ont fortement augmenté pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle : 11 % au collège de la ville de Lille (360 livres en 1765, 400 en 1788), 14 % au collège d’Arras (340 livres en 1765, 408 en 1789), 16,1 % au collège français de Saint-Omer (360 livres en 1778, 418 en 1786). En 1789, les doctrinaires de Saint-Omer annoncent pour 1790 une nouvelle augmentation de plus de 37 % dont ils rendent responsable la cherté des grains. C’est au collège du Cateau et au collège de Saint-Pierre de Lille que les augmentations sont les plus fortes : 75 % au Cateau entre 1761 (200 livres), et 1778 (350 livres) et doublement du prix au collège de Saint-Pierre de Lille : 200 livres en 1765, 400 livres en 1789. Mais dans ces deux établissements, on était parti de très bas.
Collèges | Population de la ville (An IX) | Date de l’ouverture du pensionnat | Tarifs de base |
Arras | 22569 | 1716 | 408 livres (1781) |
Avesnes | 3124 | 1699 | 300 livres (1789) |
Bailleul | 9117 | 1765 | 400 livres (1789) |
Bapaume | 5154 | Avant 1750 | 270 livres (763) |
Bavay | 1412 | 1759 (1ère mention) | 304 livres ( table des pères oratoriens) en 1789 |
Bergues | 5379 | 1765 | 300 livres (1789) |
Douai (Anchin) | 17433 | 1568 | 400 livres (1789) |
Douai (collège du Roi) | 17433 | Avant 1750 | 400 livres (1789) |
Hazebrouck | 7011 | 1761 | 350 livres (1789) |
La Bassée | 2300 | 1714 | 225 livres (1767) |
Le Cateau | 5932 | 1759 | 350 livres (1789) |
Le Quesnoy | 3652 | 1re moitié du XVIIIe siècle | 300 livres (1789) |
Lille (Saint-Pierre) | 55272 | 2e moitié du XVIIe siècle | 400 livres (1789) |
Lille (ville) | 55272 | 1765 | 400 livres (1789) |
Maubeuge | 4784 | 1765 | 300 livres |
Merville | 5656 | 1729 | 300 livres (1789) |
Orchies | 2716 | 1739 | 400 livres (1789) |
Saint-Omer (collège français) | 22106 | 1769 | 576 à 624 livres (1789) |
Saint-Omer (Pauvres de Saint-Bertin) | 22106 | 1593 | 600 livres (1789) |
Valenciennes | 18152 | 1778 | 400 livres (1789) |
Tableau XV. – Les pensionnats des collèges des Pays-Bas français et leurs tarifs au XVIIIe siècle.
L’importance des dépenses complémentaires
5Pour établir le coût réel de la mise en pension, on ne peut s’en tenir au prix de base. Les prospectus montrent en effet qu’il peut varier dans le même pensionnat en fonction de plusieurs paramètres : la table à laquelle le pensionnaire mange, la nature du logement, la présence ou non d’un précepteur et d’un domestique. Au collège de Bavay, les parents ont le choix entre trois tables : la table des pères oratoriens où il en coûte 304 livres, la première table (234 livres) et la seconde table (199 livres)16. Au collège de Maubeuge et au collège des pauvres de Saint-Bertin de Saint-Omer, il y a deux tables17. Il en coûte respectivement 300 et 200 livres à Maubeuge, 365 livres et 245 livres à Saint-Omer. Le prospectus du pensionnat du collège de Maubeuge signale que les pensionnaires de la première table « seront nourris comme les directeurs, mangeront en même temps qu’eux avec Messieurs les Principal et Régents et auront pour boisson de la bière mêlée18 ». Les pensionnaires de la seconde table mangent dans une autre salle. Le prospectus reste muet sur le menu de la seconde table.
6Au collège d’Arras, le tarif de base varie en 1765 de 340 livres à 919 livres en fonction du logement occupé : dortoir, chambre de quatre, chambre de trois et enfin chambre particulière avec domestique et précepteur19. Le prix de pension détermine ainsi une véritable hiérarchie au sein des élèves. Aux parents qui font accompagner leur(s) enfant(s) par un domestique et parfois par un précepteur il en coûte au collège de Lille 300 livres pour la pension du domestique et 300 livres pour celle du précepteur à quoi il faut ajouter 36 livres pour la location d’un appartement particulier. Cette pratique ne connaît pas, un grand succès dans les collèges des Pays-Bas français. On en relève deux exemples au collège de la ville de Lille. En 1770, le jeune Du Châtelet a un valet et un précepteur ce qui revient à 1036 livres20. En 1772, les trois frères Lespagnol de Grimbry logent dans le même appartement avec leur domestique pour le prix de 1836 livres21. Lors du transfert de ce collège en 1781 dans un immeuble plus petit, l’économe fait aménager « un appartement particulier avec une cheminée pour un pensionnaire et son domestique ». En règle générale le tarif de base donne droit au logement, à la nourriture, au feu commun, à la lumière des études, à la rétribution versée aux domestiques lors de l’entrée au pensionnat, aux étrennes de ces mêmes domestiques, au service de la chambre ou du dortoir par les domestiques qui balaient, font les lits, nettoient les souliers, amènent l’eau pour les ablutions, font les courses des pensionnaires. Le pensionnat du collège d’Arras et celui du collège d’Hazebrouck se distinguent, tout au moins dans leurs débuts, en faisant payer à part l’entretien des souliers, le chauffage des chambres et du dortoir pendant l’hiver, les chandelles pour l’éclairage.
7Dans tous les pensionnats il faut ajouter au tarif de base les suppléments correspondant à des prestations dont le montant n’est pas toujours précisé et qui sont difficilement chiffrables : leçons de musique, de danse, d’escrime, de mathématiques, de langue données par des maîtres externes, blanchissage et entretien du linge22, le perruquier une fois par semaine23, la peigneuse tous les jours24. Mais il existe beaucoup d’autres suppléments que les prospectus ne mentionnent pas et dont on peut se faire une idée en parcourant par exemple les comptes du pensionnat du collège de Boulogne ou les correspondances citées plus loin. Apparaissent des versements pour les frais médicaux, pour des vitres brisées lors des jeux, pour des consommations de vin au cours des repas25, pour des achats par les pensionnaires des programmes des exercices publics de fin d’année sans doute conservés comme souvenirs, pour des cadeaux aux régents et aux préfets des études lors des anniversaires. Entrent aussi dans ces suppléments non chiffrés les récompenses données par permission de leurs parents aux élèves ayant obtenu de bonnes places, l’argent de poche, les achats de jouets (des toupies par exemple) et enfin les achats de livres de classe et de dictionnaires. Les parents reçoivent des mémoires détaillés de tous ces suppléments.
8Dans les débours faits par les parents, il aussi tenir compte des effets que les pensionnaires doivent apporter en entrant au collège. D’abord le lit complet avec ciel de lit, rideaux, matelas, paillasse, traversin, draps et couvertures (2 paires de draps au collège de Saint-Omer26, 3 au collège d’Arras27), un pot de nuit. Pour ceux qui étaient logés en chambre individuelle, il fallait en fournir l’ameublement complet comprenant une chaise, une table, un chandelier, un coffre fermé à clef ou une armoire pour « y enfermer leurs hardes ». Vient ensuite le trousseau. Au collège d’Arras, les élèves apportent deux habits complets, une douzaine et demie de chemises, des mouchoirs, des cols et des serviettes, deux peignoirs, des chaussures, des peignes et un nécessaire de table comprenant un gobelet d’argent, une fourchette, une cuillère et un couteau. Le trousseau du pensionnaire d’Arras peut aussi comprendre mais ce n’est pas obligatoire un uniforme : habit bleu de roi, velours cramoisi, boutons d’acier uni, doublure chamois, veste bleue ou chamois, culotte noire. Pour les parents qui le souhaitent, la plupart des pensionnats proposent un abonnement comprenant toutes les prestations citées. Cette formule en usage au collège de la ville de Lille connut un certain succès. En 1771-1772, sur 30 pensionnaires, 15 étaient abonnés pour un montant de 120 livres. Pour cette somme, l’économe du collège chargé de la gestion du pensionnat propose même de régler « les petits besoins et menus plaisirs des enfants autrement dit boucles, boutons de manche et jarretières ».
9Dans tous les pensionnats, le règlement de la pension se fait par quartier et d’avance28. Le quatrième quartier étant celui qui comprend septembre, mois de vacances, est-il prévu d’accorder une réduction de son montant si le pensionnaire rentre chez lui29 ? Les situations sont très variables. Les collèges d’Hazebrouck et le collège de La Bassée précisent dans leurs prospectus qu’« il n’est rien diminué pour les vacances30 ». Les responsables des pensionnats du collège de Saint-Pierre de Lille et du collège français de Saint-Omer acceptent les premiers de diminuer le montant de la pension d’un mois, les seconds de 30 livres. D’autres cas d’indemnisation sont prévus. C’est ainsi qu’au collège de la ville de Lille, l’État de la pension de 1767 prévoit de rembourser les parents en cas de maladie mais à la condition que le pensionnaire rentre chez lui et si les parents retirent leur enfant une fois le quartier commencé après avoir prévenu le responsable du pensionnat. À partir de 1771, les administrateurs décident de refuser tout remboursement en cas d’absences trop fréquentes et de vacances anticipées et/ou prolongées31. Cette dernière précaution était loin d’être superflue comme le montre le comportement de parents gardant leur enfant bien au-delà des vacances ou leur faisant quitter le collège avant leurs débuts officiels32.
10Les pensions sont souvent réglées avec retard. Au collège de Lille, fin avril 1770, le quartier correspondant au second trimestre de l’année scolaire (janvier, février, mars) n’est pas encore réglé. Un autre document toujours daté de 1770 signale que les parents d’une trentaine de pensionnaires s’acquittent régulièrement des quartiers avec retard. Cette situation qui met en danger la caisse du pensionnat est à l’origine de la décision d’exiger des parents, et en particulier des parents étrangers, « un correspondant qui serait caution pour le pensionnaire ». De plus étaient menacés d’expulsion les pensionnaires dont les parents ne se mettraient pas en règle dans le délai d’un mois. Le pensionnat représentant un investissement important, les responsables des collèges de Bavay et de Maubeuge ont compris qu’il y avait là un obstacle au recrutement de pensionnaires. Pour y remédier, ils ont proposé une formule dite de la « demi-pension » qui reprenait un usage ancien33. Moyennant 36 livres par an augmentées de 3 livres pour les étrennes des domestiques et de 3 livres pour le feu et la lumière pendant les études à Maubeuge, 60 livres par an à Bavay, les deux pensionnats donnent aux pensionnaires le coucher (en chambre à Maubeuge, en dortoir à Bavay) avec le bois de lit et la paillasse à Maubeuge, sans à Bavay, la soupe et la petite bière aux demi-pensionnaires. Les parents se chargent de fournir toutes les autres provisions. Cette formule connaît un grand succès. En 1789, le collège de Bavay compte 123 demi-pensionnaires pour 84 pensionnaires34.
Les parents et le coût de la mise en pension
11Mais comment réagissent les parents devant l’investissement financier important que représente la mise en pension ? Pour répondre à cette question, on a interrogé la correspondance qu’ils échangent avec les responsables des pensionnats et avec leurs enfants. On a eu la bonne fortune de retrouver deux corpus de lettres. Le premier regroupe une centaine de lettres échangées de 1768 à 1780 entre le principal du collège de Lille et les parents des pensionnaires, entre les parents et leur progéniture, ces dernières se réduisant à quelques unités. Parmi ces lettres, 82 proviennent des Pays-Bas autrichiens, des Provinces-Unies, d’Angleterre, les autres essentiellement du nord de la France35. Le second corpus rassemble 174 lettres envoyées par le lillois Jean-Baptiste Carpentier, agent général de l’ordre de Malte et riche administrateur de biens ecclésiastiques et nobles, à tous ceux qui s’occupent de l’éducation de ses trois fils, Louis, Jean-Baptiste Joseph et Philippe-Henri, placés d’abord au collège de Courtrai, puis au collège de Gand, pour y apprendre le flamand. Les lettres adressées à ses enfants sont également peu nombreuses36.
Les origines sociales des pensionnaires et le prix de pension
12Il est difficile de faire une étude fine de la composition sociale des pensionnaires du collège de Lille. Les lettres fournissent quelques indications. Pour fragmentaires qu’elles soient, elles montrent que les pensionnaires nationaux et étrangers sont issus des rangs de la haute bourgeoisie, du grand négoce et de la noblesse. On a donc affaire à des enfants issus de milieux aisés séduits par le modèle éducatif du pensionnat qui offre aux élèves étrangers largement représentés la possibilité d’étudier la langue française37. Quant à Jean Baptiste Carpentier, qui se fait payer au pourcentage par ses employeurs, il accumule en quelques années une fortune remarquable. Comme on l’a signalé plus haut, pour recruter des pensionnaires, les collèges diffusent des prospectus pleins de promesses. Mais, les parents ne se laissent pas séduire facilement par cette publicité. Le choix du pensionnat est mûrement réfléchi en fonction des objectifs éducatifs retenus mais aussi du coût et de la nature des prestations. Aussi, les parents procèdent à une collecte de renseignements qu’ils peuvent obtenir d’abord en écrivant au responsable du pensionnat. C’est ainsi qu’un négociant de Courtrai s’informe auprès du principal du collège de la ville de Lille : « Comment on donne la leçon de rhetorique en votre collège, si c’est en latin, où en français, où dans les deux langues en quel cas un de mes cousins pourroit venir chez vous [...]. Les parents désirant de le scavoir, vous m’obligerez de m’écrire l’usage établie chez vous38. » Les parents essaient surtout d’obtenir des informations par des voies détournées en faisant appel à leurs relations lilloises. Gilliodts, trésorier de la ville de Bruges, est à la recherche d’un pensionnat dans une ville du Nord de la France. En relation d’affaires avec Jean-Baptiste Carpentier, il sollicite son avis39. En l’absence de correspondants sur place, les parents, et surtout les mamans, cherchent des informations auprès de relations ayant déjà des enfants au pensionnat. François Vandencruyce, négociant gantois, dont le fils est au pensionnat du collège de la ville de Lille, écrit : « à tout moment, toutes ces dames viennent à la maison pour s’informer et ne voudraient placer leurs enfants sans l’aide de mon epouse40. » Les parents sont très attentifs aux dispositions financières annoncées dans les prospectus :
« Comme mon beau frere a son retour de Lille m’a remit le prospectus du pensionnat etabli dans la ditte ville dans lequel est stipulé en faveur des etrangers un abonnement fixe de vint louis par an, etant dans l’intention aux susdites conditions d’y mettre mon fils agé de douze ans je prend la liberté Mr de vous prier de m’honnorer de votre reponce et de m’informer s’il y a place pour lui et en ce cas de me vouloir informer si on doit rien donner pour l’entré et combien en donnant vints louis par an lesdits enfans ont par semaine a depenser pour leurs menûs plaisirs41. »
13Les parents n’admettent aucun changement susceptible de leur causer ce qu’ils considèrent comme une rupture de contrat et donc un préjudice. En 1769, le principal du collège de Lille considérant que le plan d’éducation de 1768 n’est pas satisfaisant en rédige un nouveau annonçant par la même occasion une augmentation du tarif de base justifiée par la création de nouveaux enseignements. Un père lui écrit immédiatement pour manifester son mécontentement :
« Quant au prix de la pension je me borne à celle mentionnée dans votre premier prospectus n’en reconnaissant point d’autre et avec les conditions que j’aÿ eu l’honneur de faire avec voûs lorsque je vous ai mené mon fils qui n’est point un garçon d’une telle qualité à payer une pension aussi exhorbitante42. »
14Il conclut sa lettre en signalant qu’une mère intéressée par le pensionnat lillois lui a affirmé qu’elle n’y mettrait son fils qu’aux conditions présentées dans le premier prospectus. Quand les enfants viennent à quitter le pensionnat, les parents veillent attentivement à se faire remettre tous leurs effets et leurs livres. Dans la lettre annonçant que son fils ne retournera pas au collège, un père réclame :
« Une veste de penchinat, deux paires de bas de fil, deux dictionnaires tous les deux marqués L. J. de Gheus, les sept merveilles du monde en sept estampes, la gram-maire française en usage dans le collège marquée L. J. de Gheus, la grammaire de restaut et la carte de l’histoire de France marquée L. J. de Gheus. Tous ces livres doivent se troùver dans la chambre que mon fils a eù où dans le pùpitre de la salle d’etude, les bas etoient à laver43. »
15Les parents font vérifier si les conditions matérielles correspondent au contenu des promesses faites par le principal. C’est ainsi qu’une mère tentée par la formule de l’abonnement dont Lepan lui signale l’intérêt envoie un ouvrier de Tournai à Lille pour vérifier le type de lit de son « petit ». Son émissaire lui fait savoir que les lits du pensionnat sont « très bien pour des jeunes gens » et l’affaire est faite44.
La volonté d’aider à la réussite de son enfant
16En règle générale, les parents considèrent que tout doit être fait pour la réussite de leurs enfants et ne rechignent pas devant les dépenses jugées nécessaires pour satisfaire leurs ambitions. Voici quelques exemples. En 1769, le principal du collège de Lille ouvre un cours spécial de français pour les pensionnaires connaissant mal notre langue. Ce cours est payant. Un jeune élève originaire de Gand en informe son père qui par retour du courrier écrit au principal :
« Mon fils m’a egalement fait connoître que dans votre college il y a une classe pour la langue francoise et que vous jugez de le laisser frequenter pour mon fils vu que cette langue luy est necessaire et que j’aime qu’il puisse l’apprendre en peu mais que cela coutera quelque chose de plus, j’approuve votre pensée mais vous me ferez plaisir de me dire par occasion a combien cet extraordinaire montera45. »
17Au principal qui lui propose de faire suivre son fils arrivant d’Amsterdam par un précepteur particulier pour pallier ses difficultés linguistiques, une mère d’élève commence par lui répondre :
« J’ai vu entre autres que vous me dites de prendre des Maîtres en particulier pour mon fils ce que je ne peut approuver, puisque je trouve que s’il veut profiter de son temps qu’il peut aussi bien apprendre que les autres Messieurs qui sont égaux avec lui46. »
18Mais les difficultés que rencontre l’élève provoquent rapidement le revirement de la maman qui souligne :
« Apres avoir reçu votre agreable lettre du 19 de ce mois et en ayant en vue que vous trouvez bon de prendre un maître en particulier pour mon fils pour apprendre la langue francoise plus en perfection ce que je peut donc qu’approuver puisque je ne cherche que l’avancement de mon dit Fils et qu’il se perfectionne en tout et qu’il apprend principalement pour la langue francoise47. »
19Dernier exemple. Au principal du collège de Courtrai qui accueille Louis, son fils aîné, J.-B. Carpentier rappelle qu’il n’épargnera rien pour sa bonne éducation :
« Comme je désirerais qu’il joigne dans ses devoirs l’utile à l’agréable, je vous prie, Monsr., quand vous le jugerez à propos de lui permettre de fréquenter votre académie de dessin et de lui faire emplette de porte feuille, papiers et crayons necessaires pour cet objet. Quant à la musique, vous m’obligerez si vous voulez bien vous informer du prix que demande le premier maître de musique pour lui donner leçon de musique vocale48. »
20Quinze jours plus tard, Carpentier presse de nouveau le principal du collège de fournir à l’enfant tout ce qui lui sera nécessaire pour les cours de dessin y compris le domestique qui l’y accompagnera49.
Rentabiliser l’investissement : la surveillance de la réussite des enfants
21Mais en retour, les parents attendent une bonne rentabilité de leur investissement. Profitant de la nouvelle année, Carpentier écrit à ses deux fils :
« Si ceux (les vœux) que je forme pour vous deux s’accomplissent vous employerez tous les jours de l’année dans laquelle nous sommes entrés à l’étude des sciences et des arts agréables que je désire vous procurer pour la plus grande perfection de vôtre éducation. Resouvenez vous souvent qu’il n’y a qu’un temps pour apprendre. Soyez aussi empressés à remplir vos devoirs que je le suis à pourvoir à vos besoins et à vos amusements et nous serons tous satisfaits50. »
22Pour convaincre leurs enfants de la nécessité où ils sont de travailler, les parents invoquent souvent la médiocrité de leur fortune et leur rappellent que les bonnes études sont le seul capital qu’ils peuvent leur donner :
« Je vous prie Monsr.. de faire sentir à mon fils la nécessité d’aquerir le plus d’eloquence possible et de faire en sorte qu’il s’applique a la pureté de la langue française et a l’intelligence des auteurs latins [...] parce que je vous avoüe que je prefererois qu’il me fasse une bonne paire de souliers que d’en entendre de discours mal cousus, après avoir fait toutes les dépenses pour lui donner une honnete éducation51. »
23Carpentier de son côté ne cesse de prendre à témoin « sa petite fortune » et donc la nécessité de sa part d’un « travail assidu » qui peut lui permettre de payer les études de ses enfants :
« Vous faites bien peu de cas de votre éducation et des sacrifices que je fais pour vous. Il semble que plus je me gêne pour votre instruction, plus vous cherchez la dissipation. Vous connaissez ma fortune et par conséquent la vôtre, elle ne me permet pas de dépenses inutiles et ce n’est qu’en travaillant comme je le fais que je puis fournir aux frais de vos entretiens et pension52. Les pauvres enfants ont un grandissime défaut, celui de se croire avoir de la fortune qu’ils n’ont point. Ils ignorent que c’est par mon travail le plus assidu et le plus continuel que je peux subvenir à leurs dépenses53. »
24Si les parents ne refusent pas à leurs enfants les dépenses supplémentaires que représentent les leçons de musique, de danse et d’escrime censées en faire de parfaits hommes du monde, ils leur demandent cependant de ne pas en abuser. C’est le langage qu’un négociant anversois tient à son fils qui, prenant déjà des leçons de violon, informe son père de son désir d’apprendre la harpe. Celui-ci lui oppose un refus catégorique dans une lettre éclairante sur le regard que les parents portent sur le coût de la mise en pension :
« Vous me demandez de pouvoir apprendre de la harpe, vous ne connoissé point cet instrument ou du moins son inconvénient, quant on sait que d’en apprendre un il est toujours bon d’avoir de ceux qui sont commodes pour le transport ce que certainement celui que vous me proposé n’est point et il n’est agréable qu’autant qu’on puisse l’accompagner de la voix. D’ailleurs mon petit ami vous ne considéré point que tous ces différents maîtres coûtent beaucoup. Je m’aperçois que vous me feriés trouver le fond de ma bourse. C’est pourquoi je vous recommande de bien conserver votre argent et ne l’emploier qu’à des choses utiles54. »
25Le registre des pensionnaires du collège de Boulogne-sur-Mer montre la volonté des parents de limiter cette catégorie de dépenses. Les pensionnaires peuvent prendre des leçons de violon, de danse et d’escrime. 31 pensionnaires sur 87, soit 46,2 %, suivent ces enseignements. Généralement, les élèves ne pratiquent qu’un seul art d’agrément : 24 sur 31.
Modérer les dépenses du fils
26Soucieux de réduire les dépenses, surtout quand ils ont plusieurs enfants en pension, les parents prêchent le soin et l’économie dans l’habillement. À son fils dont la garde-robe doit être complètement renouvelée peu de temps après son entrée au collège, un père répète que plus il le mettra dans l’obligation de dépenser moins il aura après lui55. Quand Louis Carpentier demande qu’on lui procure une nouvelle redingote, son père multiplie les recommandations pour la faire aux moindres frais :
« Oserais-je vous prier de lui en faire une de drap gris uni, dans le gout de celles qu’on porte chez vous et assez longue pour lui servir de robe de chambre quand il est à l’étude, et assez ample pour être mise sur ses habits quand il sorte pour aller à l’académie ou ailleurs. Je dis unie car je n’aime pas que mes enfans portent jamais de dorure ou d’argenterie sur leurs habillements. C’est pourquoi je vous prie d’y faire mettre des boutons de même étoffe ou de poil de chèvre de même couleur ; recommandez au tailleur de prendre une couleur de drap moins sujette à changer, unie ou mellée, c’est-à-dire gris d’épine, c’est ma couleur favorite parce qu’elle approche le plus de la poussière56. »
27Aux trois enfants qui lui réclament des boucles de souliers en argent, J.-B. Carpentier toujours, fait observer qu’« il a assez de peine à satisfaire sans multiplier les superfluités. L’utile et le nécessaire doivent aller devant l’agréable et le superflu57 ». En juin 1786, quand il s’avère nécessaire de faire une veste d’été pour son fils Henri, à nouveau il plaide pour l’économie : « Surtout point d’étoffes de soye, il faut du solide et bon à laver comme le basin ou autre étoffe semblable58. » Si les parents acceptent que les enfants soient récompensés quand ils ont de bons résultats, qu’ils aient de l’argent de poche, qu’ils reçoivent des étrennes, ils s’inquiètent de la propension de leur progéniture à la prodigalité et au gaspillage. Voici une mère qui écrit : « Ce qui me choque dans mon fils c’est la depence qu’il fait. Je suis surpris et je ne ne le puis comprendre a quoi va son argent de poche, vous me ferez un sensible plaisir de m’en donner part s’il vous est connu59. » Ces observations s’accompagnent souvent de mercuriales accompagnées de la menace de couper les vivres : « Je vous recommande » écrit Carpentier « de bien conserver votre argent et ne l’employer qu’à des choses utiles, car je vous promets qu’avant les vacances vous n’en recevrez plus ». Les parents craignent les sorties en ville, occasions de dissipation et de dépenses inconsidérées. Le fait est attesté pour Douai, ville universitaire. Une ordonnance du Magistrat de la ville datée du 23 janviers 1728 signale que « des personnes, Bourgeois, Marchands, Cabaretiers, Caffetiers, prêtent de l’argent et font des crédits considérables aux écoliers et étudiants en cette Université de qui ils tirent des billets, obligations et promesses de payement d’intérêts60 ». En dépit des peines prévues contre les contrevenants qui « favorisent la dépense et engagent les jeunes gens dans la débauche », ces pratiques ne cessent pas au cours du siècle et le Magistrat de Douai doit renouveler son ordonnance à plusieurs reprises (1759...).
28Les exemples retenus montrent que le pensionnat représente un investissement coûteux qu’il est cependant difficile d’évaluer précisément. Il faudrait disposer de comptes détaillés pour situer le coût de l’enfant placé dans un pensionnat. Cette étude des aspects financiers de la mise en pension renvoie aux attitudes parentales sur l’éducation. Indiscutablement, les parents dont la correspondance nous est parvenue sont convaincus de la nécessité d’investir dans l’éducation de leurs enfants. Le pensionnat, certes coûteux, est une étape essentielle dans la poursuite de leur projet éducatif : donner les connaissances utiles à l’exercice d’un état et préparer à entrer dans le monde. En même temps, ils restent attentifs à la dépense et, surtout, ils souhaitent que l’investissement consenti pour la réussite scolaire de leurs rejetons soit rentable. À travers les réactions de ces pères et mères devant le coût de l’éducation, c’est une réflexion sur les rapports parents-enfants qui est amorcée.
Notes de bas de page
1 Archives départementales du Nord (désormais AD du Nord), Cumulus 499, J.-B. Carpentier à Van Beughem, principal du collège de Courtrai, Lille, 17 octobre 1780.
2 Marie-Madeleine Compère et Dominique Julia, Les collèges français, XVIe-XVIIIe siècles, t. 1 : Répertoire France du Midi ; t. 2 : Répertoire France du Nord et de l’Ouest, Paris, INRP-CNRS, 1984 et 1988.
3 Sur cette question, voir Dominique Julia, « La correspondance entre le supérieur du collège de Tournon et les parents des pensionnaires à la fin du XVIIIe siècle », Actes du colloque Correspondance de l’École royale de Tournon, 28 mai 2005, Revue du Vivarais, no spéciale, 2005, p. 147-193 ; Philippe Marchand, « Les parents et l’éducation dans les collèges de la France du Nord : des parents écrivent 1768-1780 » dans Frédéric Barbier et Philippe Guignet (dir.), Livres et Lumières dans les Pays-Bas français de la Contre-Réforme à la Révolution, Cercle Archéologique et Historique de Valenciennes, 1987, t. X, p. 29-50.
4 Roger Chartier, Dominique Julia, Marie-Madeleine Compère, L’éducation en France du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, SEDES, 1976, p. 130-131 ; Dominique Julia, « L’enfance entre Absolutisme et Lumières » dans Eggle Becchi, Dominique Julia, Histoire de l’enfance en Occident, Paris, Le Seuil, t. 2 : Du XVIIIe siècle à nos jours, p. 79-80. Dans les notices du répertoire des collèges, la rubrique mentionnant la présence d’un pensionnat donne le prix de la pension aux dates où il est connu. Mais, il s’agit du tarif de base. Ce sont les tarifs de base qui sont utilisés dans Dominique Julia, Huguette Bertrand, Serge Bonin, Alexandra Laclau, Atlas de la Révolution française fascicule 2 Enseignement 1760-1815, Paris, Éditions de l’EHESS, 1987, p. 48-49, dans l’étude de la distribution des prix de pension.
5 Archives nationales, F17 13178., Enquête de l’an IX.
6 Ch. Dieudonne, Statistique du département du Nord, an XII-1804, t. 3, p. 132-148.
7 . AD du Nord, D 485, Comptes du collège de Lille, 1765-1766.
8 . AD du Nord, D 508, Facture de l’imprimeur-libraire Danel, 1768.
9 . AD du Nord, D 618, Facture de l’imprimeur-libraire Danel, 1788.
10 Les prospectus du pensionnat du collège de Lille sont insérés dans le Journal des Sciences et des Beaux-Arts (continuation de celui de Trévoux), dans les Affiches et Annonces de Paris pour la province, dans le Journal d’éducation présenté au Roi, dans les Annonces, Affiches, Avis divers de Picardie, Artois, Soissonnais et Pays-Bas français, dans les Annonces, Affiches, Nouvelles et Avis divers pour la province de Flandre.
11 Sur la diffusion des prospectus, voir Philippe Marchand, « Les parents et l’éducation... », op. cit., p. 30-31.
12 AD du Pas-de-Calais, 4 D 1, Registre des pensionnaires du collège de l’Oratoire de Boulogne (1762-1777), fol. 1, 189, comptes des pensionnaires. C’est la seule série continue conservée pour les pensionnats étudiés dans cet article.
13 Une journée de travail d’un paysan est estimée à une livre au XVIIIe siècle (Jean Fourastié, Revue économique, 1950, vol. 1, no 4, p. 467-479).
14 Philippe Marchand, « Un modèle éducatif original à la veille de la Révolution française : les maisons d’éducation particulière », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. XXII, octobre décembre 1975, p. 549-567.
15 Charles De Croocq, « Histoire du collège de Bergues-Saint-Winoc (1500-1923) », Annales du Comité flamand de France, t. XXXIII, 1922, p. 201. Le document ne précise pas la nature des prestations fournies pour ce prix de pension.
16 Prospectus pour le pensionnat du collège de Bavay publié dans le Calendrier général de Flandre et du Hainaut, 1789.
17 Avis au public, 1783, publié dans Auguste Jennepin, Histoire de la ville de Maubeuge depuis sa fondation jusqu’en 1790, Maubeuge, 2 vol., 1889-1909, t. 2, p. 689-692 ; Conditions de la pension des pauvres du collège de Saint-Bertin 1789 publié dans Henri de Laplane, Les abbés de Saint-Bertin d’après les anciens monuments de ce monastère, Saint-Omer, 1855, t. 2, p. 641.
18 Les pensionnaires étrangers de la première et de la seconde table bénéficient d’une leçon gratuite de français par semaine.
19 AD du Pas-de-Calais, C Barbier1026 (56), Conditions de la pension du collège d’Arras, 1765.
20 AD du Nord, D 507, État et montant de la pension différente de Messieurs les Pensionnaires, 1770.
21 AD du Nord, D 491, Mémoire des avances faites pour Messieurs les Pensionnaires, 1772.
22 AD du Nord, D 615, Comptes de raccommodage 1788/1789. Les parents du jeune Reilly paient 9 livres 8 sols pour six mois de raccommodage des vêtements de leur fils...
23 AD du Nord, D 613/8, Mémoire de Bisart, perruquier pour avoir accommodé les pensionnaires du collège de Lille. Bisart demande 1livre 10 sols par mois.
24 Au collège français de Saint-Omer, parmi les suppléments figure l’entretien de la bibliothèque.
25 Les consommations de vin vont de deux bouteilles et demie soit 1 livre 10 sols à 10 bouteilles par mois soit 6 livres.
26 AD de la Marne, D 243, Mémoire instructif sur le pensionnat des pères de la Doctrine chrétienne du collège français de Saint-Omer (entre 1768 et 1777).
27 AD du Pas-de-Calais, C Barbier 1026, Conditions de la pension du collège d’Arras, 1765.
28 Des parents paient une demie-année, voire une année d’avance.
29 Rares sont les pensionnaires restant au collège pendant le mois de septembre.
30 AD du Nord, Mss277, Règlement pour le collège d’Hazebrouck, 2 décembre 1761 – Prospectus pour le pensionnat du collège de La Bassée publié dans Annonces, affiches et avis divers pour les Pays-Bas français, 6 octobre 1762.
31 AD du Nord, Placards 8556, Conditions de la pension du collège de Lille, 1771.
32 Philippe Marchand, « Les parents et l’éducation... », op. cit., p. 32.
33 Philippe Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Paris, Plon, 1960, p. 304-305.
34 Enquête de l’an IX.
35 Philippe Marchand, « Les parents et l’éducation... », op. cit. ; Philippe Marchand, « Depuis les Pays Bas autrichiens, des parents écrivent au principal du collège de Lille 1768-1780 », LIAS Sources and documents relating to the early modern history of ideas, vol. XII, 2 (1985), p. 193-244.
36 Philippe Marchand, « Un père et ses enfants au XVIIIe siècle : Lettres de J.-B. Carpentier 1768-1788 », LIAS Sources and documents relating to the early modern history of ideas, vol. 23, 1 et 2, 1996, p. 99-260. Carpentier faisait tenir copie de sa correspondance par son secrétaire ; Philippe Marchand « Vos importunités, mon fils m’ennuient » : un père et ses enfants », dans Jean-Pierre Bardet et al. (dir.), Lorsque l’enfant grandit. Entre indépendance et autonomie, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2003, p. 437-456.
37 Pour l’étude sociologique des parents d’élèves du collège de Lille, voir Philippe Marchand, Recherches sur l’histoire de l’enseignement au XVIIIe siècle. Le collège de Lille, 1er avril 1765-10 nivôse an V (30 décembre 1796), thèse de 3e cycle, Lille 3, 1976, 816 p. et 1 vol. d’annexes.
38 AD du Nord, D 615, P.J. Goethals à Lepan, principal du collège de Lille, Courtrai, 3 octobre 1769. On a respecté l’orthographe et la ponctuation des auteurs des lettres.
39 AD du Nord, Cumulus 497, J.-B. Carpentier à Gilliodts, Lille, 17 mars 1779. Dans sa réponse, J.-B. Carpentier signale l’existence « de deux excellents collèges à Lille ».
40 AD du Nord, D 615, Vandencruyce à Lepan, Gand, 26 mars 1769. Dans une lettre datée du 29 avril 1769, Barbe Vandencruyce mentionne une visite de la comtesse d’Assenede « pour prendre des informations du collège ».
41 AD du Nord, D 615, Pruÿssenaere de la Wostyne à Lepan, Bruges, 10 septembre 1769. Dans la formule de l’abonnement que souhaite souscrire ce père, « les petits besoins et menus plaisirs des enfants » sont compris.
42 AD du Nord, D 615, François Zwinus de Vliegher, tanneur, à Lepan, Gand 22 mai 1769.
43 AD du Nord, D 615, L. J. de Gheus à Lepan, Gand, 30 octobre 1774. Cette lettre avait été précédée d’une première lettre de réclamation datée du 19 septembre 1774. Un autre réclame « son oreiller de laine, ses livres, son linge, cuiller, forcette enfin tout ce qui m’appartient » (Segers à Lepan, Courtrai, 22 octobre 1769).
44 AD du Nord, 615/16, Madame d’Ostrel de Saint Marcq à Lepan, Taintegnies, 6 août 1768.
45 AD du Nord, D 615, Josse Morel à Lepan, Gand, 19 novembre 1769.
46 Ibid., Veuve Van Ceulen à Lepan, Amsterdam, 13 février 1769.
47 Ibid., lettre du 27 février 1769.
48 AD du Nord, Cumulus 496, J.-B. Carpentier à Van Beughem, principal du collège de Courtrai, 10 octobre 1775.
49 Ibid., 29 octobre 1775.
50 AD du Nord, Cumulus 497, J.-B. Carpentier à Louis Carpentier en pension au collège de Courtrai, Lille, 9 décembre 1778.
51 AD du Nord D 615, Gilliodts à Lepan, Courtrai, 8 septembre 1774.
52 AD du Nord, Cumulus 498, Carpentier à son fils Louis, Lille, 10 décembre 1779.
53 Ibid., J.-B. Carpentier à de Soutter, Lille, 17 décembre 1779.
54 AD du Nord, D 615, A. Carpentier à Lepan, Anvers, 9 Octobre 1769. Négociant anversois, A. Carpentier n’a pas de lien de parenté avec J.-B. Carpentier.
55 AD du Nord, D 615, Gilliodts à Lepan, Courtrai, 8 septembre 1774.
56 AD du du Nord, Cumulus 496, J.-B. Carpentier à Van Beughem, principal du collège de Courtrai, Lille, 29 octobre 1775.
57 AD du Nord, Cumulus 499, J.-B. Carpentier à Van Beughem, principal du collège de Courtrai, Lille, 4 février 1780.
58 AD du Nord, Cumulus 507, J.-B. Carpentier à M. Lucq à Gand, Lille, 16 juin 1786. Le basin est une étoffe de coton. Quelques mois plus tard, Carpentier refuse de lui acheter des bas de soie. « Il doit songer à l’Étude et non à la parure. »
59 AD du Nord, D 615, veuve Van Ceulen à Lepan, Amsterdam, 26 octobre 1769. Dans une lettre du 4 janvier 1770, la maman signale qu’elle est « charmée de voir que vous (Lepan) approuvéz ce que j’ai arrêté au sujet de la depence de mon fils ».
60 AD du Nord, D 2 C2/19, Ordonnance du magistrat de Douai, 21 juillet 1728.
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