Devenir prêtre, le coût des études dans les collèges et les séminaires ecclésiastiques. L’exemple des diocèses d’Arras, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer (XVIIe-XVIIIe siècles)
p. 61-75
Texte intégral
1Face au défi du protestantisme, la réforme catholique imposa un nouveau type de prêtre sachant prêcher la parole de Dieu et instruire correctement les fidèles. Pour ce faire, il fallait des prêtres suffisamment aptes à manier l’écrit et à s’exprimer car ils devaient savoir lire et comprendre les ouvrages liturgiques en latin, les catéchismes, écrire et prononcer les sermons1. Dès le début du XVIIe siècle, l’Église de France et celle des Pays-Bas méridionaux, appliquant les recommandations du concile de Trente, mirent fortement l’accent sur la formation des prêtres. Dans la seconde moitié de ce siècle, le métier de curé requerrait un niveau supérieur à la maîtrise des simples rudiments inculqués par les écoles paroissiales, les maîtres privés ou la psallette d’un chapitre cathédral. La formation sommaire, et pour tout dire « sur le tas », ne suffisait plus face aux nouvelles exigences de l’épiscopat. Le passage par les collèges devint un préalable nécessaire aux carrières cléricales. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les évêques d’Arras, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer exigeaient des aspirants au sacerdoce d’avoir suivi deux années de philosophie et une année de théologie dans un collège. Au XVIIIe siècle, le niveau de formation requis pour accéder au sacerdoce fut plus élevé2. Quant aux séminaires, ils professionnalisèrent la formation des ordinands. Lors des séjours obligatoires dans ces établissements, les ecclésiastiques complétaient leur formation intellectuelle et surtout apprenaient, par la répétition d’exercices pratiques, leur futur métier3. Ces études et cette formation ecclésiastique avaient un coût certain que nous voudrions ici tenter de mesurer le plus précisément possible.
Le coût de la scolarité du collège à l’université
2Un aspirant au sacerdoce devait accomplir plusieurs années d’humanités avant de faire sa philosophie et sa théologie. Avant de proposer une estimation du coût de la scolarité, il convient de rappeler brièvement le fonctionnement du système éducatif à cette période.
Les collèges, les pensionnats et les universités
3La plupart des collèges de notre étude furent fondés avant 1650. La carte scolaire du Nord de la France en 1645, réalisée par François de Dainville, montre la puissance des jésuites dans la région4. Seule une fraction réduite de la population diocésaine avait accès au collège et afin d’éviter de lourdes dépenses, les familles choisissaient généralement pour leurs enfants l’établissement le plus proche de leur domicile. Dans les diocèses d’Arras et de Saint-Omer, les établissements jésuites étaient privilégiés. Une grande partie des prêtres du diocèse de Boulogne-sur-Mer passait par le collège de l’Oratoire de cette ville. Prenons l’exemple d’une famille boulonnaise au XVIIIe siècle : François Le Clerq, négociant, et Marie-Barbe Dupont liés aux plus riches familles de la ville de Boulogne-sur-Mer eurent onze enfants. Six de leurs fils firent leurs études au collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer et le septième Nicolas étudia à l’école des Frères des Écoles chrétiennes de la ville. Sur sept garçons, quatre devinrent ecclésiastiques5. Des clercs des diocèses d’Arras, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer firent une partie de leur scolarité dans les pensionnats de collège.
4Dans la première moitié du XVIIe siècle, les pensionnats, notamment ceux ouverts par les Jésuites, proposaient tous les avantages de l’éducation aristocratique et mondaine de l’époque. Au XVIIIe siècle, le pensionnat devint le nouveau modèle éducatif français6. Nous avons étudié quatre pensionnats : celui du collège jésuite d’Arras, qui ouvrit en 17167 ; celui du collège français de Saint-Omer fondé en 17688 ; celui du collège de Saint-Bertin à Saint-Omer, créé au début du XVIIIe siècle et dont les élèves suivaient les cours du collège Wallon9 ; celui du collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer, fondé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans la seconde moitié de ce siècle, les pensionnats des collèges, victimes de leur succès, furent concurrencés par des pensions privées. De 1761 à 1765, le Magistrat de Boulogne-sur-Mer dut intervenir à plusieurs reprises pour limiter l’ouverture des pensionnats privés. Ainsi, à la requête du procureur fiscal, G. Reeves fut poursuivi et condamné à 3 livres d’amende pour avoir ouvert une école publique avec pensionnat dans la rue du Bout-du-Monde, sans la permission des maire et échevins. Le prospectus de G. Reeves annonçait qu’il « enseigne l’anglois, l’écriture, l’arithmétique vulgaire et décimale, les comptes et changes ». On y apprenait également : « le latin, la danse, les armes, le dessin, la musique ». Ses prix de pension étaient de 350 livres par an10.
5Après des études au collège ou dans un pensionnat, certains élèves se destinant au sacerdoce poursuivaient leur cursus par un passage à l’Université. Une infime partie des ecclésiastiques faisait des études universitaires. Les 202 titres sacerdotaux du diocèse de Boulogne-sur-Mer pour la période 1699-1714 montrent que seulement 21 ecclésiastiques (10,39 %) firent des études universitaires (6 à Douai et 15 à Paris)11. À titre de comparaison, nous avons analysé, pour la période 1707-1789, 318 titres patrimoniaux du diocèse de Saint-Omer, 15 ecclésiastiques firent leurs études à Paris et deux autres à Louvain12. Résultats qui correspondent à peu près à ceux du diocèse boulonnais13.
Estimation du coût des études dans les collèges et les universités
6L’essentiel des écoliers vivait dans la cité. À Boulogne-sur-Mer, à Saint-Omer et à Saint-Pol-sur-Ternoise, la plupart des collégiens résidaient dans la ville intra-muros. Quand les enfants ne pouvaient pas résider chez leurs parents, deux types d’hébergement étaient proposés. Le premier était pour les élèves des campagnes et des bourgs voisins, de loger chez l’habitant pour environ 100 à 150 livres par an. Au-delà de cette somme, les parents avaient les ressources financières pour une mise en pension. Le second type d’hébergement était le pensionnat du collège. La condition sine qua non d’accès à cet établissement était d’être élève du collège. Les tarifs pratiqués dans les pensionnats sont variables14. Au collège d’Arras, la pension annuelle revient en 1735 à 300 livres tournois ; en 1765, elle varie entre 340 et 949 francs selon la scolarité et atteint 408 livres en 1781. Au collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer, la pension est fixée à 300 livres en 1766. Au collège français de Saint-Omer, le prix de pension varie de 300 à 340 livres en 1774 puis de 418 à 468 livres en 1786 pour atteindre 576 à 624 livres en 1789. Au collège de Saint-Bertin de Saint-Omer, le prix de pension qui est de 200 à 300 livres en 1720 et de 245 à 365 livres à la veille de la Révolution.
7Dans les pensionnats d’Arras et de Saint-Bertin, l’uniformité du prix n’existait pas. La condition sociale déterminait le prix de la pension. À Arras, en 1765, son montant variait de 340 livres en chambre commune à 959 livres avec domestique et précepteur. La pension du collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer fut fixée à 300 livres par an, tout comme celle du collège français de Saint-Omer15. Le montant des pensions était encore plus élevé à Paris. Un noble du diocèse de Boulogne-sur-Mer, Dominique-Jean-Jacques de Lencquesaing, envoya son fils étudier au collège de Plessis à Paris. Il paya pour deux années : 740 livres de pension pour la première et 900 livres pour la seconde16. Le règlement de la pension se faisait soit par quartier17, soit annuellement, soit au départ de l’enfant. Dans la plupart des collèges des « frais de scolarité » que l’on appelait écolage ou minervale, étaient exigés dans certaines classes, voire pour toutes les classes. Le montant variait d’un établissement à l’autre. Nous connaissons ceux pratiqués au collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer. En 1666, l’évêque, le maire et les échevins de la ville sollicitèrent les oratoriens pour l’ouverture d’un cours régulier de philosophie avec deux régents, l’un pour la logique, l’autre pour la physique. Il fut convenu que chaque élève de ce cours paierait, pour la pension des professeurs, la somme de 15 livres par semestre. Cependant, cette somme fut rapidement réduite à 10 livres. Il fut décidé que les élèves moins aisés paieraient une somme moindre ; quant aux pauvres, ils bénéficieraient d’un enseignement gratuit. Une fondation, datée du 28 novembre 1711 du prêtre oratorien De La Planche, permit de diminuer encore la somme à payer par les écoliers. Les étudiants du cours de philosophie payaient 20 livres la première année et 5 livres la seconde année. En 1712, les oratoriens décidèrent, pour améliorer l’enseignement des premiers principes, de séparer la sixième et la cinquième. Pour assurer l’entretien d’un régent supplémentaire, les écoliers de sixième et de cinquième étaient assujettis à un versement annuel de 12 livres18. En mars 1742, le Magistrat de cette ville autorisa les oratoriens à recevoir de chaque écolier 4 livres 10 sous à la Saint-Luc, et 3 livres à la rentrée de Pâques19. À partir de 1742, chaque élève payait annuellement, de la sixième à la Rhétorique, 7 livres 10 sols, pour la première année de Philosophie 20 livres et pour la seconde année 5 livres, soit 70 livres pour huit années de scolarité.
8Les parents devaient aussi subvenir à d’autres frais. À Boulogne-sur-Mer20, les pensionnaires devaient honorer quelques dépenses scolaires. Notons les achats suivants : « Un compas » (1 livre 10 sols), « une clef de pupitre » (6 sols). Une participation financière, de 3 à 6 sols, était exigée « pour les bougies de la classe ». De plus, chaque élève payait au maitre d’écriture 2 livres par mois. Les informations sur les livres achetés par les élèves du pensionnat de Boulogne-sur-Mer donnent une idée de leur coût. En moyenne, chaque pensionnaire dépensait 10 livres tournois en ouvrage pour sa scolarité. Les cours particuliers de violon, de danse et d’armes au pensionnat de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer étaient payants, un mois de leçon de violon ou de danse coûtait, par élève, trois livres. Les pensionnaires devaient acheter leur matériel. Pour les cours de violon, il fallait acheter : « un violon » (de 6 à 9 livres), « une serrure a une boete de violon et deux lassets » (1 livre 8 sols), « une boete à violon » (2 livres), « les cordes de violon » (de 12 sols à 1 livre 13 sols). Les leçons du maître de musique s’élevaient à 3 livres par mois, « le papier de musique » à 8 sols et « un cayer de musique » à 1 livre 4 sols. Le maître « à danser » était rémunéré, par élève, 3 livres pour un mois de leçons. Les représentions théâtrales du collège et du pensionnat exigeaient de chaque participant une contribution financière. Chaque élève devait payer les frais de son costume. Ces exercices périodiques constituaient la vitrine de l’établissement et étaient une source de revenus conséquents pour la communauté, entraînant pour les participants des frais assez élevés. Les élèves de sixième du collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer payaient 8 livres, ceux de quatrième 12 livres et ceux de rhétorique 15 livres pour jouer un rôle dans la pièce21.
9Des dépenses corporelles et vestimentaires étaient à la charge des parents. En 1787, le collège des boursiers de Saint-Bertin comptait 40 boursiers et 24 pensionnaires. Les boursiers payaient 25 écus par an : 20 pour l’habillement, 5 pour les domestiques22. À Boulogne-sur-Mer, l’établissement fournissait les vêtements et les raccommodait23. Les autres services ou accessoires étaient payants : dix mois « de frisure » coûtaient 6 livres, une livre de poudre, 4 sols, un chapeau repassé, 12 sols et « une paire de soulier de peau de chèvre » 4 livres. Les frais pour « avoir fourni les serviettes et les draps pendant un an » s’élevaient à 15 livres24. Il en était de même pour les coûteux soins médicaux. En 1765, le père de Lenoir Dubus de Montreuil dut payer pour les frais médicaux de son fils : « deux médecines » (14 sols), « des emplastres vessicatoires, emplatre de melilot et une once et demie d’onguent Rozat » (2 livres 18 sols), « pour les saignées et application des mouches par le chirurgien et pensement » (6 livres 10 sols), « médecin » (4 livres). En 1767, Étienne Tribou de Calais, donna 4 livres 10 sols « au chirurgien pour saignée et visites25 ». En 1763, « Mr Grossevin de Bercques » reçut de « l’eau de vie pour ses douleurs de dents (4 sols 3 deniers) ». Quand l’efficacité de cette dernière faisait défaut, un dentiste intervenait. Toute dégradation dans l’établissement était payée par les parents du fautif. En 1769, à Boulognesur-Mer, Soultier de Montreuil dut débourser 24 sols « pour carreau cassés au collège ». En 1763, M. Dauchelle paya pour « vitres cassées » 8 sols ; en 1766, les frères Garstuing de Londres 30 sols.
10Pour le XVIIe siècle, il est difficile de proposer une estimation précise du coût de la scolarité dans les collèges. N’oublions pas que les guerres et les maladies ont fortement perturbé leur fonctionnement26. Cependant, le registre de comptes du séminaire de Saint-Omer pour les années 1657-1661 indique que le montant annuel d’une bourse au collège des jésuites de la ville était de 500 florins pour les cinq années d’humanités, 200 florins pour deux années de philosophie à Douai, et 200 florins pour deux années de théologie morale au collège jésuite de Saint-Omer. Cela fait un total de 900 florins soit 1 125 livres27. Par contre nous proposons, pour la seconde moitié du XVIIIe siècle, une estimation plus affinée, du coût des études au collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer. Nous estimons le coût de l’éducation, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des humanités à la philosophie au pensionnat boulonnais à au moins 2 400 livres. Si nous ajoutons les frais des études universitaires, de pension, au minimum 300 livres par an, et de scolarité, au minimum 50 livres par an, nous estimons le coût du quinquenium à 1 750 livres. En cumulant le coût des études au pensionnat boulonnais de la sixième à la Philosophie et le coût du quinquenium, nous obtenons la somme de 4 150 livres. Nous estimons le coût des études de la 6e au quinquenium à au moins 3 000 livres pour un élève externe et à au moins 4 150 livres pour un pensionnaire.
11Le coût des études était beaucoup plus élevé à Paris. De plus, l’ecclésiastique qui obtenait des grades universitaires devait s’acquitter de frais conséquents. À l’université de Paris au milieu du XVIIIe siècle, ils s’élevaient à 50 ou 60 livres pour la maîtrise ès art ; environ 200 livres pour le baccalauréat ; à plus ou moins 500 livres pour la licence et à au moins 600 livres pour le doctorat de théologie28. À ces frais, il convient d’ajouter ceux de pension d’au moins 300 livres par an. Ce qui fait pour un docteur la somme de 1360 livres pour les diplômes et au moins 1500 livres de pension, soit 2860 livres. Si nous cumulons le coût des études au pensionnat boulonnais de la sixième à la Philosophie et le coût jusqu’au doctorat, nous obtenons la somme de 5160 livres. Nous estimons le coût des études de la 6e au doctorat de théologie à au moins 4100 livres pour un élève externe et à au moins 5160 livres pour un pensionnaire. En parallèle à leur cursus scolaire et pour certains universitaires, les élèves qui se destinaient au sacerdoce devaient suivre une formation obligatoire au sein d’un séminaire.
Classe | Écolage ou Minervale | Pension chez l’habitant | Pension au collège | Frais de représentation théâtrale |
6e | 7 livres 10 sols | 150 livres/an | 300 livres/an | 8 livres |
Total | 70 livres | 1200 livres | 2400 livres | 87 livres |
Tableau I. – Montant annuel demandé à chaque élève du collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer à partir de 1742.
Le coût de la formation dans les séminaires
12Le Canon XVIII, Cum adolescentium aetas, du Décret De Reformatione de la 23e Session du Concile de Trente (1545-1563), sur l’institution des séminaires, fut l’une des pièces maîtresses de la Réforme catholique. En France, les réformateurs du clergé, tels que Vincent de Paul, Bourdoise, Olier dédoublèrent cette structure en petit et grand séminaires. Le premier devait former les enfants, pauvres de préférence, à l’état ecclésiastique et le second devait préparer les adultes aux ordres majeurs29. Le succès des séminaires fut rapide. Les statuts synodaux imposèrent l’obligation d’un séjour de formation au séminaire avant chaque ordination. L’admission au séminaire était assujettie à l’acquisition d’un savoir scolaire minimum. En juin 1684, une ordonnance de Mgr de Bryas, évêque de Saint-Omer, précisait que l’on n’était admis au séminaire que si les classes d’humanités étaient entièrement terminées et après deux années de philosophie, ou, tout au moins, à cause des malheurs du temps, une année donnée à l’étude de la théologie. De plus, les postulants devaient subir un examen avant leur admission30. Par le biais des statuts synodaux, nous avons reconstitué la durée du séjour obligatoire au séminaire de Boulogne-sur-Mer. Ce temps de formation sacerdotale se rapprochait de l’idéal des deux années préconisées par les congrégations ou compagnies qui dirigeaient des séminaires31.

Note32
Note33
Tableau II. – Durée du séjour obligatoire au séminaire d’après les statuts du diocèse de Boulogne-sur-Mer (XVIIe-XVIIIe siècles).
13Le contingent annuel de séminaristes dans les diocèses d’Arras, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer était important. En 1632, le séminaire de Saint-Omer entretenait 40 séminaristes, dont 20 à 24 boursiers34. Pour la période 1675-1704, la moyenne annuelle était de 55 ecclésiastiques (diacres, sous-diacres, ordres mineurs et tonsurés réunis), même si la courbe n’est pas forcément très régulière, les années 1885-1888 marquant une période de basses-eaux autour de 42 à 48 séminaristes35. Au XVIIIe siècle, le nombre annuel de séminaristes arrageois était de près de 80. Le registre de comptes du séminaire de Boulogne-sur-Mer, conservé aux Archives départementales du Pas-de-Calais, permet de proposer une estimation des effectifs du séminaire pour la période 1715 à 1759 à 52 séminaristes par an36.
Le prix de la pension
14Pour subvenir à leurs frais d’entretien et de formation sacerdotale, les séminaristes étaient tenus de payer une pension. Au XVIIe siècle, le prix oscillait entre 200 et 250 livres par an. À la fin du XVIIIe siècle, les pensions du séminaire lazariste du diocèse d’Arras, s’élevaient à 55 livres par quartier de trois mois. Il fallait 220 livres pour douze mois passés au séminaire et 275 livres pour les 15 mois de présence requis par l’évêque d’Arras37. Le montant des pensions dépendait des ressources du séminaire. Il s’avère difficile d’évaluer avec exactitude la pension des séminaristes parce que chacune était fixée en fonction des ressources du clerc. Nous pouvons cependant proposer une estimation moyenne pour le XVIIIe siècle. Le prix de la pension annuelle au séminaire de Boulogne-sur-Mer peut être estimé de 165-180 livres entre 1716 et 1719, puis à 195-210 livres entre 1720 et 1737. Il oscille ensuite, selon les périodes entre 210 et 240 livres par an jusqu’en 1759. Au séminaire de Boulogne-sur-Mer, la pension se payait par trimestre, de 55 à 60 livres de 1716 à 1719 ; de 65 à 70 livres de 1720 à 1737 ; de 75 livres à partir de 1738, de 80 livres à partir de 1740. Le prix du quartier diminua à 70 livres à partir de 1750 et passa à 75 livres en 175538. Selon les diocèses, le paiement de la pension se faisait en partie dès l’entrée au séminaire, le reste avant de le quitter ; quelquefois on accordait la faculté de se libérer de sa dette après la sortie39. En plus de la pension, chaque séminariste devait effectuer une retraite de quelques jours avant de recevoir la tonsure et des ordres mineurs et majeurs. Ces retraites avaient un coût. De 1716 à 1725, chaque tonsuré payait au comptable du séminaire boulonnais 5 livres 12 sols. Le prix fut de 7 livres à partir de 1737. Quelques jours avant l’ordination, les séminaristes effectuaient une retraite préparatoire40. La durée variait, semble-t-il, entre 9 jours et 17 jours. Les prix étaient de 15 à 18 sols par jour41. Nous estimons, à partir de ces exemples, pour le XVIIIe siècle, le coût moyen des retraites de la tonsure à la prêtrise à une cinquantaine de livres.
Estimation du coût de la formation
15Tous ces exemples permettent d’estimer, pour la seconde moitié du XVIIIe siècle, le coût de la formation au séminaire de Boulogne-sur-Mer. À partir de 1750, les clercs devaient effectuer un séjour de 22 mois au séminaire. La pension pour cette période était d’environ de 385 livres. Il faut ajouter le prix des retraites avant chaque ordination que nous avons évalué à un total de 50 livres. La formation d’un prêtre au séminaire de Boulogne-sur-Mer était donc d’un minimum de 425 livres auxquelles il faudrait ajouter les frais vestimentaires, de vin supplémentaire et des livres à acheter. Les règlements lazaristes fournissent une liste exhaustive du trousseau du séminariste. Ils demandaient également d’entrer au séminaire avec certains livres, vêtements et objets obligatoires42. Effectuer le séminaire à Paris coûtait beaucoup plus cher. Vers 1670, le prix de la pension à Saint-Nicolas-du-Chardonnet était de 350 livres et de 400 livres à Saint-Sulpice. Dans les années 1760-1775, au grand séminaire de Saint-Sulpice, la pension était de 580 livres par année, elle l’était un peu moins au petit séminaire, 450 livres. À Saint-Nicolas-du-Chardonnet, la pension était de 500 livres.
16En mai 1768, la portion congrue des curés s’élevait à 500 livres et en 1786 à 700 livres. Aux mêmes dates, celle des vicaires était de 200 livres, puis passa à 350 livres. En 1783, dans la paroisse de Lignereuil, diocèse d’Arras, le salaire journalier d’un manouvrier était de 10 sols ; celui d’un menuisier de 18 sols et celui d’un maçon d’une livre43. Mentionnons le salaire annuel de certaines professions qui montrent à quel point une certaine aisance financière était nécessaire aux familles pour payer les études de leurs enfants. Le régent et principal du collège de Calais en 1614 a un salaire annuel de 240 livres44 ; un régent du collège de Boulogne-sur-Mer en 1619 reçoit 186 livres par an45. Un régent chez les Minimes de Calais reçoit 250 livres en 172646. Un valet d’église en 1732 a un salaire annuel de 131 livres à Marck47 et un maître d’école gagne 110 livres par an en 1756 à Tournehem48. Un ouvrier qualifié des chantiers navals de Boulogne-sur-Mer49 reçoit 450 livres en 1780 pour 300 à un ouvrier non qualifié alors qu’un patron de pêche peut avoir un salaire annuel variant entre 600 et 1 000 livres en 1780. Afin de diminuer les frais d’études des familles et d’augmenter le recrutement sacerdotal certains dispositifs furent mis en place.
Les bourses et les aides
17Le coût des études était donc élevé, même pour les nobles de la région, et tout un système de bourses et d’aides fut alors mis en place pour alléger leur coût familial.
Les bourses dans les collèges
18Certains nobles attribuaient des bourses d’études pour les gentilshommes. Les Lencquesaing, seigneur de Laprée, gèrent ainsi une partie de la donation, du chanoine Durietz, mort en novembre 1730, destinée à « faire étudier les enfants des pauvres gentilshommes nés dans le diocèse de Saint-Omer, ses parents préférés pauvres ou riches ». De 1732 à 1783, plus de trente bourses sont attribuées. En 1775, par exemple, le collecteur des bourses Jacques-Joseph-Alexandre Doresmieulx en confère une à Alexandre-Marie de Wansin, orphelin de père, afin d’étudier les humanités au collège de Saint-Omer. La mère de cet élève reçut 300 livres par an50. La fermeture des collèges d’Aire-sur-la-Lys et d’Hesdin en 1769 augmenta le coût des études pour les personnes originaires de ces villes. À partir du 7 juillet 1769 et jusqu’au 20 juin 1777, un système de bourses fut institué pour les enfants des villes d’Aire-sur-la-Lys, d’Hesdin et leurs environs pour entrer au collège de Saint-Omer. Au total, 40 bourses étaient attribuées ; 20 pour les enfants habitant Hesdin ou du ressort du bailliage d’Hesdin, et 20 pour les enfants d’Aire-sur-la-Lys51. Ces 40 élèves étaient logés, nourris, élevés et instruits gratuitement par le collège de Saint-Omer, moyennant une pension annuelle de 300 livres pour chacun d’entre eux, payée quart par quart par le receveur du collège52. Au XVIIIe siècle, certaines bourses étaient attribuées aux enfants des petits séminaires. Dans les années 1780, l’abbé Cossart, curé de Wimille, finança au château de Lozembrune une classe réservée aux futurs ecclésiastiques53. Cette initiative fut à l’origine du Petit séminaire du diocèse de Boulogne-sur-Mer. Bâti et ouvert en 1786, « Le séminaire de la Sainte-Famille, dit le petit séminaire, écrit l’abbé Augé, supérieur de cet établissement (était destiné), en faveur des jeunes gens (du) diocèse peu favorisés des biens de la fortune, pour y faire leurs cours d’humanités et de philosophie54. » Mgr Partz-de-Pressy voulut régler lui-même dans ses détails l’admission des élèves, en accusant sa préférence pour les enfants des campagnes : « Comme ils ont été moins exposés au péril de la dissipation, de la licence, de la vanité et de l’insubordination, ils sont d’ordinaire plus studieux, plus sages, plus modestes, plus dociles ». En octobre 1786, le Petit séminaire ouvrit ses portes à une trentaine d’enfants qui, après un concours d’entrée, furent admis à suivre le cours de sixième et de cinquième du collège de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer55.
Les bourses dans les séminaires
19Souhaitant un recrutement local, les évêques des diocèses d’Arras, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer multiplièrent les initiatives pour fonder des bourses en faveur des séminaristes. Ils furent secondés par de généreux donateurs laïcs et ecclésiastiques. Ce sont surtout les libéralités des évêques qui permirent de renforcer la qualité de la formation des ecclésiastiques en finançant la pension de nombreux séminaristes. La fondation de bourses contribua puissamment au recrutement sacerdotal des diocèses de l’Ancien Régime. En effet, le moyen le plus courant de s’assurer un recrutement autochtone était de favoriser les clercs moins fortunés par l’octroi de bourses ou de demi-bourses, établies par fondation. Le nombre des bourses dans les séminaires était fort variable d’un diocèse à l’autre. Dans le séminaire lazariste d’Arras, il y avait, entre 1779 et 1788, de 18 à 32 bourses annuelles. En 1779, il y avait 18 boursiers pour lesquels était versée la somme de 2787 livres. Les chiffres évoluent ensuite de la manière suivante : en 1781, 21 boursiers pour 2820 livres ; en 1782, 13 boursiers pour 1509 livres ; en 1783, 21 boursiers pour 2333 livres ; en 1784, 27 boursiers pour 3360 livres ; en 1785, 12 boursiers pour 4000 livres ; en 1786, 17 boursiers pour 4050 livres ; en 1787, 32 boursiers pour 4313 livres ; en 1788, 27 boursiers pour 4951 livres56. Les bourses du séminaire de Boulogne-sur-Mer étaient également nombreuses57. Au début du XVIIIe siècle, Mgr Pierre de Langle fonda trois bourses qui s’ajoutèrent à celles de : M. de le Cour, curé de Saint-Nicolas en 1688, d’un montant de 191 livres et destinée à un pauvre séminariste de la Basse-Ville à la nomination de l’évêque ; chanoine Scotté en 1702, produisant 600 livres de rente sur l’Hôtel de Ville de Paris ; M. Dumoulin, greffier de la Sénéchaussée, capital de 1200 livres, destinée à un pauvre séminariste de Boulogne58. Ce fut surtout l’évêque Partz-de-Pressy qui par ses nombreuses libéralités pourvut aux nécessités des séminaristes d’origine modeste. Entre 1760 et 1778, ce prélat fit don de plusieurs milliers de livres59. En 1778, par exemple, le séminaire reçut de ce prélat 20 000 livres, en partie « pour servir aux divers besoins des séminaristes ». En 1790, 1084 livres des revenus du séminaire boulonnais étaient destinées aux bourses gratuites60.
20Des bourses furent également fondées en faveur de certains séminaires parisiens. En mai 1722, Michel Waro, originaire du diocèse de Boulogne-sur-Mer fit don au séminaire de Saint-Sulpice de 950 livres de rente au principal de 38 000 livres. Une partie de la rente, soit 300 livres était à la libre disposition de la compagnie. Des 650 livres restant, 600 « serviroient a élever et faire etudier deux jeunes gens pris dans la famille et parenté du donateur tant du côté paternel que du côté maternel61 ». Les boursiers des séminaires Arrageois, Audomarois et Boulonnais étaient-ils pauvres ? La réponse est négative car la constitution, à partir du sous-diaconat, d’un titre patrimonial d’un montant de 100 livres de rente dans les diocèses de Boulogne-sur-Mer et d’Arras et de 150 livres dans celui de Saint-Omer exigeait une certaine aisance financière de la part des familles62.
Les aides en faveur des ecclésiastiques
21Parallèlement aux bourses, il existait plusieurs systèmes d’aides en faveur des aspirants au sacerdoce. La plupart des séminaristes bénéficiaient du soutien financier de leurs parents ou de leurs frères et sœurs. Le comptable du séminaire de Boulogne note en octobre 1738 « receu de Madame La pierre pour la pension de son fils 243 livres 6 sols63 ». Quelques parents acquittaient ces frais en effectuant des travaux dans l’enceinte du séminaire. C’est ainsi qu’en 1745, par exemple, M. Framezelle, vitrier de profession, acquitta la pension de son fils : « 19e Mars 1745, plus de Mr Framezelle minoré 240 livres 6 sols par les ouvrages de son pere vitrier, pour être quitte pour 10mois 9 jours qu’il a été icy en pension. » D’autres familles réglaient une partie des dépenses avec des produits alimentaires64. Soulignons aussi que les lazaristes cédaient volontiers une partie de la pension de certains clercs65. Des curés finançaient les études des séminaristes de leur paroisse66. Dès le début du XVIIe siècle, le chapitre cathédral de Boulogne-sur-Mer prenait à sa charge les frais de scolarité des enfants de chœur de sa psallette. Pour ceux ayant servi la psallette pendant six années, une partie des rentes léguées par l’archidiacre Vaillant67 leur était destinée pour financer leurs études ecclé68. Le chapitre finançait parfois l’intégralité des frais de séminaire. Au début du XVIIIe siècle, par exemple, il couvrit les frais de pension des frères jumeaux Dieuset au séminaire boulonnais69.
22Le coût du séminaire était, on le voit, susceptible d’empêcher les vocations des clercs issus de familles modestes. Les prélats ne souhaitaient qu’aucun clerc de vocation sérieuse et de bonne volonté ne fût arrêté à la porte du séminaire pour motif de ressources insuffisantes. Aussi le nombre de pensions octroyées à ces ecclésiastiques était important et dans la réalité de nombreux séminaristes ne payaient pas l’intégralité de la pension. Les libéralités des évêques de Boulogne-sur-Mer en faveur de cette catégorie de clercs sont à souligner. Il semblerait que Monseigneur Pierre de Langle ait mis en place un système de pensions gratuites pour les ecclésiastiques de son diocèse. En 1720, 4 650 livres étaient consacrées à ces pensions70. En sachant que le prix de la pension était de 65 livres par quartier, le séminaire et l’évêque disposaient de 71,58 quartiers, soit la formation complète, de la tonsure au sacerdoce, de six clercs. Les évêques boulonnais prenaient aussi à leur charge une partie de la pension de certains ecclésiastiques71. Mgr Partz-de-Pressy finança de nombreuses pensions. Il attachait une grande importance à la formation des diacres. En 1750, ce prélat prit une initiative importante. Les statuts synodaux obligeaient les ecclésiastiques à passer au moins 15 mois dans le séminaire de Boulogne-sur-Mer. L’évêque prit à sa charge la pension des clercs qui passaient plus de 15 mois dans le séminaire boulonnais72. Le prélat consacra de fortes sommes à ce supplément de formation sacerdotale. Il dépensa, par exemple, pour l’année 1756, 2 018 livres et 17 sols. L’état des revenus du grand séminaire de Boulogne dressé pendant la Révolution montre que cette initiative perdura jusqu’en 179073.
23Le financement des études d’un prêtre était particulièrement dispendieux pour les familles. Le registre de comptes du séminaire de Saint-Omer pour les années 1657-1661 indique que le coût de la scolarité jusqu’à la théologie s’élevait à 900 florins soit 1 125 livres74. Rappelons que le coût de la formation dans les séminaires arrageois et audomarois oscillait entre 200 et 250 livres par an et que vers 1670, le prix de la pension au séminaire parisien de Saint-Nicolas-du-Chardonnet était de 350 livres et de 400 livres dans celui de Saint-Sulpice. Donc, dans les années 1650-1670, le coût de la formation d’un prêtre audomarois, sans grades universitaires, oscillait entre 1 400 et 1 600 livres. Les informations sont plus nombreuses pour le siècle des Lumières. Nous estimons le coût de l’éducation au pensionnat du collège de l’Oratoire de Boulogne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, à au moins 2 400 livres, des humanités à la philosophie ; à au moins 3 000 livres pour un élève externe et à au moins 4 150 livres pour un pensionnaire de la 6e au quinquenium. Le coût des études était beaucoup plus élevé à Paris. Nous estimons le coût des études de la 6e au doctorat de théologie à au moins 4 100 livres pour un élève externe et à au moins 5 160 livres pour un pensionnaire. À ces sommes, il convient d’ajouter le coût de la formation au séminaire. À partir de 1750, la formation d’un prêtre au séminaire de Boulogne-sur-Mer était d’un minimum de 425 livres. Les prix étaient, à nouveau, plus importants à Paris. Dans les années 1760-1775, le prix annuel de pension oscillait entre 450 et 580 livres. Donc dans les années 1750-1770, le coût de la formation d’un prêtre oscillait entre 2 900 et 6 000 livres. L’attribution de bourses ou de diverses aides permettaient à certains parents de financer les études de leurs fils. Mais dans l’ensemble, nous conviendrons que le choix de devenir prêtre exigeait des ressources financières familiales conséquentes.
Notes de bas de page
1 Dominique Julia, « Églises, société, éducation à l’époque moderne. La transformation des collèges au XVIe et XVIIe siècles », Pédagogie chrétienne, pédagogues chrétiens Colloque international d’Angers, Septembre 1995, Paris, Éditions Don Bosco, 1996, p. 62.
2 Sous l’épiscopat de Mgr Partz-de-Pressy, évêque de Boulogne-sur-Mer de 1742 à 1789, le niveau minimal de connaissances du futur prêtre était de maîtriser les mystères de la religion, la doctrine des sacrements, la théologie morale ou les cas de conscience, l’Écriture Sainte, la discipline de l’Église et « surtout avoir la science des Saints pour conduire les âmes ».
3 Le séminaire de Saint-Omer était confié à des jésuites dont on connaît bien les choix pédagogiques et doctrinaux ; celui d’Arras, initié par Mgr Étienne Moreau (1656-1670), définitivement établi par Guy de Sève de Rochechouart (1670-1724) et placé en 1677 sous la férule des lazaristes ; Gilles Deregnaucourt, « La formation des prêtres et les séminaires dans les Pays-Bas catholiques du XVIe au XVIIIe siècles », dans Église, Éducation, Lumières... Histoire culturelle de la France (1500-1830) en l’honneur de Jean Quéniart, Rennes, PUR, 1999, p. 22. Le séminaire de Boulogne-sur-Mer fut confié aux lazaristes en 1681.
4 Voir François de Dainville, « Collèges et fréquentation scolaire au XVIIe siècle », Population, 1957, vol. 12, no 3, p. 477. Dans les territoires sous administration espagnole, en particulier en Flandre et en Artois, l’implantation des jésuites correspond à une stratégie de reconquête religieuse menée par le pouvoir politique. Dominique Julia, « Naissance et diffusion des collèges », Universitates e Università. Atti del Convegno Bologna 16-21 novembre 1987, Bologne, Bologna University Press, 1995, p. 100. Pour les Pays-Bas : Alfred Poncelet, Histoire de la compagnie de Jésus dans les anciens Pays-Bas, Bruxelles, Éd° Lamertin, 1927, 2 t. ; Alain Deneef et Xavier Dusautoit (dir.), Les jésuites belges. 1542-1992. 450 ans de Compagnie de Jésus dans les provinces belgiques, Bruxelles, 1992. Il n’est donc pas étonnant de constater que les jésuites dirigeaient les collèges des villes d’Aire-sur-la-Lys, d’Arras, de Béthune, d’Hesdin et de Saint-Omer. Les collèges jésuites ceinturaient le diocèse de Boulogne-sur-Mer.
5 Jean-François-Marie, né le 17 août 1740, entré à l’Oratoire de Paris en 1759, mort à l’Oratoire de Troyes en 1763 ; Guillaume-Nicolas-Louis, né le 1er novembre 1745, entré au noviciat des Frères des Écoles chrétiennes le 25 mars 1767, mort à la prison des Carmes, à Paris, le 2 septembre 1792 ; Pierre-Eustache, né le 4 septembre 1749, entré le 26 février 1771 chez les Frères des Écoles chrétiennes, mort à Saint-Yon (Rouen) le 24 mai 1775 ; Marie-Achille-Balthasar, né le 18 août 1754, entré au séminaire des Trente-Trois, à Paris en 1776, mort à Boulogne, le 25 juillet 1782 ; Hyacinthe Chassagnon (abbé), Frère Salomon, de l’Institut des Frères des Écoles Chrétiennes, Paris, 2e édition, 1926, p. 10.
6 Dominique Julia et Paul Pressly, « La population scolaire en 1789. Les extravagances statistiques du ministre Villemain », Annales E.S.C., 1975, p. 1545.
7 Il ferma en 1762 et ne rouvrit qu’en 1764.
8 L’Édit du roi portant confirmation du collège wallon de Saint-Omer et suppression de ceux d’Aire et d’Hesdin, donné à Versailles au mois de septembre 1768, registré au parlement le 18 mars 1769, autorisait par son article 9 la ville de Saint-Omer à établir un pensionnat dans le collège ; Georges Delamotte (abbé) et Jean Loisel, Les origines du lycée de Saint-Omer. Histoire de l’ancien collège (1565-1845), Calais, Typo des orphelins, 1910 ; Archives municipales de Saint-Omer, ms. 1411, Registre aux délibérations du conseil d’administration du collège françois de 1763 à 1777.
9 Philippe Marchand, « Le réseau des collèges dans le Nord de la France en 1789 : les origines », Revue du Nord, t. LVIII, no 229, Avril-juin 1976, p. 225.
10 Archives municipales de Boulogne-sur-Mer, liasse 1294.
11 Cinq sont qualifiés de maître ès art et cinq autres de bachelier de l’Université de Paris ; Philippe Moulis, Le clergé paroissial du diocèse de Boulogne-sur-Mer de 1627 à 1789, thèse de doctorat d’Histoire, sous la direction de Gilles Deregnaucourt, Université d’Artois, 2008, p. 309-311.
12 Archives municipales de Saint-Omer, Liasses du Magistrat de Saint-Omer (1707-1789).
13 Au XVIIIe siècle, dans l’archevêché de Cambrai, les futurs prêtres étaient assidus à fréquenter dans leur immense majorité les cours de philosophie et de théologie des universités de Louvain, pour 22,8 % d’entre eux entre 1751 et 1757, et de Douai pour 62,6 % ; Gilles Deregnaucourt, art. cit., p. 18.
14 Tableau réalisé à partir des notices de Philippe Marchand dans Marie-Madeleine Compère et Dominique Julia (dir.), Les collèges français, XVIe-XVIIIe siècles, INRP-CNRS, Paris, 1988, Répertoire 2, p. 58, 627, 638 ; Archives municipales de Saint-Omer, ms 1093, Quittances de pension et frais, pour mon fils Florinctun, à l’oratoire 1764-1767 ; Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 D 3, Registre des Comptes de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer (1779-1791) et des dépenses de leurs pensionnaires (1764-1771).
15 Le règlement économique du collège du 21 janvier 1774 indique, en son article 7 : « Le prix des pensions des élèves sera fixé à la somme de 300 lt, sans deduction de vacances et de 40 lt en sus pour ceux dont les parens voudront être déchargés des frais de blanchissage, perruquiers, encre, plumes et papiers », AM de Saint-Omer, ms 1411, op. cit.
16 Karl-Michael Hoin, De l’office à la noblesse : Image de soi et relations sociales quotidiennes des Lencquesaing (XVIe-XVIIIe siècles), DEA sous la direction de Charles Giry-Deloison, Université d’Artois, 2003, p. 96 et p. 135.
17 Comme au collège français de Saint-Omer « de quartier en quartier et par avance, en cas de negligence des parens d’acquiter lesd pensions il en sera rendu compte au bureau pour y être pourvu » ; AM de Saint-Omer, Ms 1411.
18 Archives municipales de Boulogne-sur-Mer, B.B.3, fol. 15v-16 ; Louisette Caux, Influence culturelle, rôle politique des Oratoriens à Boulogne-sur-Mer pendant la Révolution, Mémoire de DEA, Alain Lottin (dir.), Lille 3, III, 1989. p. 23.
19 AM de Boulogne-sur-Mer, B.B.4, fol. 133-133v : « Du 24 mars 1742, en l’assemblée de ce jour sur la representation faite par les prêtres de l’Oratoire que lorsqu’il ont étés appelez en cette ville pour y tenir le collège ; leur maison n’étoit chargé que d’un supérieur et de quatre régent d’humanité ; qu’aujourd’hui elle se trouve composé d’un supérieur de deux professeurs de philosophie, de six Regents d’humanité et d’un prefet ; que leurs Biens n’ont point receu un accroissement proportionné à ces nouvelles charges, tout au contraire que la vetusté des batiments de leur maison les jette dans des depenses considerables depuis que les denrées sont maintenant a un prix sy excessif que leurs revenus annuels ne sufisent pas pour subvenir à leur nourriture, qinsy qu’au simple entretien des Batimens et qu’ils trouveroient un petit secours sy on vouloit leur permettre de recevoir des Ecoliers de quatrieme de troisieme, de seconde et de Rhétorique La petite retribution annuelle que payent ceux de six et de cinquième aux rentrées des classes à la St Luc et a pasques. La matière mise en délibération il a esté arreté du consentement des avocat et procureur fiscaux, qu’attendu la chéreté des vivres, et les réparations urgentes à faire à l’Eglize de l’oratoire ; les dits pères de l’oratoire pourront recevoir des Ecoliers de quatrième de troisieme, de seconde et de Rhétorique à l’instar des Ecoliers de sixième et de cinquième, scavoir à l’ouverture de classes à la st luc quatre livres dix sols ; et a la rentrée de pasques trois livres ». Le montant total de cette taxe se montait à 931 livres par an ; AD du Pas-de-Calais, 3 D 2 : Déclaration des biens et revenus de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer, année 1750 : « Jouissent encore lesdt PP de l’oratoire d’une taxe de droit de Collège payé par chaque écolier pour la fondation des classes qui ne sont point comprises dans le contract d’établissement, lequel droit a produit pendt les dix dernières années, suivant leurs registres de recette la somme de 9311 livres 7 sols, faisant l’année commune celle de 931 livres 2 sols 6 d. »
20 AD du Pas-de-Calais, 3 D 3, Registre des Comptes de l’Oratoire de Boulogne-sur-Mer (1779-1791) et des dépenses des pensionnaires (1764-1771).
21 Dr Dutertre, « Contribution à l’Histoire de l’Instruction Publique à Boulogne avant la Révolution », Bulletin de la société Académique de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer, t. XIII, Boulogne-sur-Mer, 1934-1937, p. 106-108.
22 Augustin Deramecourt, Le clergé du diocèse d’Arras, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer pendant la Révolution (1789-1802), Arras, 1884-1886, t. I, p. 493.
23 Dr Dutertre, « Contribution à l’Histoire de l’Instruction Publique à Boulogne... », art. cit., p. 108-109.
24 AD du Pas-de-Calais, 3 D 3.
25 Ibid.
26 En 1636, par exemple, le collège de Saint-Omer fut fermé pendant plusieurs mois. En 1638, lors du siège de Saint-Omer, les blessés furent admis dans le collège et le 15 août 1638, les élèves furent licenciés.
27 Archives municipales de Saint-Omer, ms ville 1427, Compte du séminaire 15 mars 1657-14 mars 1661, fol. 49 v ° : « Jean Laurent de le Loe, étudiant aux humanités chez les pères jésuites de St-Omer, 500 florins pour 5 années de bourse (fondation Jean du Bur) échues au 20 mars 1661 ».
28 Ségolène de Dainville-Barbiche, Devenir curé à Paris. Institutions et carrières ecclésiastiques (1695-1789), Paris, PUF, 2005, p. 393.
29 Dans la province ecclésiastique de Cambrai, le modèle tridentin fit long feu, malgré les efforts de certains prélats. Dans cette province les prélats se désolidarisèrent progressivement de l’entreprise initiée par le concile provincial de 1586 : en 1638 à Saint-Omer, en 1640 à Namur, en 1646 à Arras, en 1666 à Tournai, enfin en 1686 à Cambrai ; Gilles Deregnaucourt, « La formation des prêtres et les séminaires dans les Pays-Bas catholiques... », art. cit., p. 19-20.
30 Abbé Bled, Les évêques de Saint-Omer depuis la chute de Thérouanne (1619-1708), Saint-Omer, Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, 1908-1909, t. XXIX, p. 365-366.
31 Dans le plan d’études qu’il rédigea entre 1713 et 1717 « pour un jeune régent de Saint-Lazare », Jean Bonnet, supérieur de la Congrégation de la Mission, considérait qu’un séjour de deux ans était « l’espace de temps le plus convenable pour mettre » les séminaristes « en état de travailler par tout le diocèse » ; Raymond Darricau, La formation des professeurs de séminaires au début du XVIIIe siècle d’après un Directoire de M. Jean Bonnet (1664-1735) supérieur général de la Congrégation de la Mission, Plaisance, 1966, p. 17.
32 Voir Henri Peltier, Séminaires et formation du clergé au diocèse d’Amiens depuis le Concile de Trente jusqu’au Concordat de 1801, Mémoire de la Société des Antiquaires de Picardie, t. LI, Paris, 1946, p. 36-37.
33 Les statuts synodaux du diocèse de Boulogne-sur-Mer de 1686, article XXI, Du séminaire, ne détaillent pas la durée de séminaire obligatoire avant chaque ordination. Nous pouvons considérer que les statuts de 1678 étaient toujours en vigueur.
34 Abbé Bled, Les évêques de Saint-Omer depuis la chute de Thérouanne..., op. cit., p. 292-295.
35 Archives municipales de Saint-Omer, Ms 528, effectifs du séminaire de Saint-Omer (1675-1704).
36 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1, registre de comptes des prêtres de la Mission de Boulogne-sur-Mer (1715-1771).
37 Félix Contassot, Les Lazaristes au grand séminaire d’Arras avant la Révolution (1677-1791), Étude documentaire, Archives de la Congrégation de la Mission, Paris, 1962, p. 44.
38 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1. En 1721 le séminariste Mariette, paye pour sa pension 65 livres par quartier et pour sa consommation de vin 12 livres 9 sols ; en avril 1725, de Rosamel acquitte son premier quartier, à 24 sols par jour, 108 livres.
39 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1, janvier 1720 et mars 1720. En janvier 1720, par exemple, Duquesnoy paya « un louis d’or de trente et une livre a compte sur le temps qu’il passera au séminaire ». En mars 1720, il versa 16 livres « pour restant de sa pension pendant 2 mois de seminaire ».
40 Ibid., « Septembre 1716, Duhamel, 30 livres tant pour le restant de son dernier quartier au séminaire que pour la retraicte pour les ordres ; Février 1725, « retraite des 4 clercs qui ont fait icy la retraite pour l’ordination en tout 14 livres (15 sols par jour) ».
41 Ibid., décembre 1719. En décembre 1719, le séminariste Mielet fit une retraite de neuf jours. Il dut acquitter 6 livres 15 sols. En septembre 1720, Wallet déboursa « pour 17 jours de retraitte pr le diaconat à 17 sols par jour, en tout 14 livres 9 sols ».
42 Au XVIIIe siècle, le règlement du séminaire de Châlons-sur-Marne précisait : « Ceux qui seront admis pour être reçus au Séminaire auront soin avant que d’y entrer de se pourvoir d’un surplis, d’un bonnet carré, d’un bréviaire à l’usage du diocèse et des autres livres qui leur seront nécessaire, savoir : les traités de théologie que l’on y enseigne, le Concile de Trente et le Catéchisme du Concile de Trente, les méditations de Beuvelet, l’Introduction à la vie dévote, un commentaire sur l’Écriture, la Somme de S. Thomas, le rituel de Chalons, le Manuel de Beuvelet, le Guide des pécheurs par Grenade, la Perfection de Rodriguez, les Entretiens de M. Godeau sur les saint ordres » ; Voir à ce sujet Félix Contassot, La congrégation de la Mission et les séminaires de France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1968, p. 106-110.
43 Archives municipales de Saint-Omer, Ms 1088.
44 Philippe Marchand, Les collèges français, op. cit., p. 182.
45 Archives municipales de Boulogne-sur-Mer, B.B.2, fol. 21 v°-22 et fol. 22 v°-23.
46 Philippe Marchand, Les collèges français, op. cit., p. 183.
47 AD du Pas-de-Calais, EDEP 548 GG1, Compte de la fabrique de Marck (1732).
48 Christophe Delobel, Tournehem : une communauté d’Artois à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle : Entre héritage urbain et évolution rurale, maîtrise sous la direction de Gilles Deregnaucourt, Université d’Artois, 2003, p. 98.
49 Yann Gobert-Sergent, Pêche, course et contrebandiers. Le port de Boulogne de Louis XIV à Napoléon Ier (1680-1825), A.C.R.B. éditions, 2004, p. 37.
50 Karl-Michael Hoin, De l’office à la noblesse, travail cité, p. 124.
51 Emmanuelle Moisson, Le collège d’Hesdin (1762-1789), mémoire de Maîtrise, sous la direction d’Alain Lottin et Gilles Deregnaucourt, Université d’Artois, 1999-2000. p. 55-56.
52 Les 20 bourses instaurées en 1769 restèrent inchangées les années suivantes, grâce à un système de roulement. Le principal du collège de Saint-Omer devait aussi pourvoir à la nourriture des boursiers. Les enfants ne pouvaient prétendre aux places de boursiers que de l’âge de 8 ans jusqu’à 12 ans, et ne pouvaient rester dans le collège une fois leur 21 ans révolus.
53 Laurent-Joseph Cossart, maître ès arts, nommé curé de Wimille en 1781, député suppléant aux États généraux en 1789. Il refusa le serment à la Constitution civile du clergé et mourut à Munster en 1802. Voir Arlette Playoust Chaussis, La vie religieuse dans le diocèse de Boulogne au XVIIIe siècle (1725-1790), Arras, 1976, p. 163.
54 Augustin Deramecourt, Le clergé du diocèse d’Arras, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer pendant la Révolution..., op. cit., t. 1, p. 276.
55 Mgr Partz-de-Pressy réussit à doter, par divers moyens, le Petit Séminaire d’un revenu annuel 15 013 livres. Cet argent était destiné à la constitution de bourses : « la somme assignée à chaque élève dépendait de ses besoins et de ses dispositions ».
56 Félix Contassot, Les Lazaristes au grand séminaire d’Arras avant la Révolution (1677-1791), Étude documentaire, Archives de la Congrégation de la Mission, Paris, 1962, p. 44.
57 Le contrat de fondation du séminaire du 6 mars 1681 prévoyait qu’une partie du surplus du revenu, lorsque le séminaire serait suffisamment organisé, pourrait être employé : « à la diminution des pensions des pauvres ecclésiastiques » du diocèse, et « même à l’extinction totale de celle de quelques-uns des plus pauvres ».
58 Charles Lambry, Les Évêques de Boulogne, t. 1, Boulogne-sur-Mer, 1922, p 165.
59 AD du Pas-de-Calais, 1 G 10 fol. 172. Le 15 octobre 1760, Chonnault, supérieur du séminaire de Boulogne-sur-Mer et François Châtelain, procureur, signèrent la reconnaissance d’une donation d’un montant de 23 000 livres en deux contrats de rente sur le clergé à la condition que les intérêts en soient employés aux frais des retraites annuelles du clergé, à la pension des séminaristes pauvres, à la distribution des aumônes qui se font dans le cours des missions prêchées dans le diocèse. Le 28 août 1768, fut signée une reconnaissance d’un don de 5 000 livres fait par l’évêque en faveur de l’œuvre du séminaire et des missions diocésaines ; AD du Pas-de-Calais, 1 G 10 fol. 173. En 1776, Chonnault, supérieur, et M. Peucelle, procureur du séminaire, donnèrent connaissance du dépôt fait le 15 mars, de quatre contrats de rente, au capital de 35 000 livres provenant des deniers de l’évêque, et dont les arrérages devaient être employés suivant ses intentions, entre autre à augmenter les bourses des pauvres séminaristes, à former la dot des filles du diocèse « dont Sa Grandeur voudrait faciliter l’entrée dans la Congrégation des Filles de la Charité ».
60 A. de Rosny, « État des Paroisses et Couvents de Boulogne en 1790 », art. cit.
61 BM de Saint-Omer, Ms 1098, Fondation du Sr Waro pour deux places au séminaire de St Sulpice, à Paris, pour et en faveur de ses parents paternels et maternels, 29 mars 1722.
62 Augustin Deramecourt, Le clergé du diocèse d’Arras, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer pendant la Révolution..., op. cit., t. 1, p. 270 ; Henri Peltier, Séminaires et formation du clergé au diocèse d’Amiens..., op. cit., p. 31.
63 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1, octobre 1738.
64 Ibid., mars 1721, « le 1er Mr Clement curé de st martin m’a donné trente livres pr restant du dernier quartier qu’il a passé au seminaire sur la quelle somme il a retenu 7 livres 10 deniers que nous devions a son père pr du pain qu’il nous a fournis ; ainsy reste receu vingt trois livres 10 deniers ».
65 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1, novembre 1758. « Le 16e receu de mr réant pour sa pension le reste gratis : 25 livres ; Le 27e de mr Lagache pr sa pension le reste gratis : 28 livres 14 sols ».
66 Ibid., janvier 1720 ; Novembre 1720 : « janvier 1720, mr huard a receu a vieille Eglise de mr le curé d’ardres 62 livres tant pour 17 livres 8 s avancé à mr la peirre pour la pension au seminaire ; Novembre 1720, receu de mr Duquesne curé d’Ardres les 103 livres que Mr Widor devoit pr restant des 3 quartiers qu’il a passé jusqu’icy au séminaire ».
67 AD du Pas-de-Calais, 1 G 72, Registre capitulaire : année 1638. Le 15 décembre 1638, le testament de Fursy Vaillant constituait une rente en faveur des enfants de chœur poursuivant des études.
68 AD du Pas-de-Calais, 1 G 74, Registre capitulaire, lundi 8 août 1712 : « Réception d’un enfant de chœur : [...] François Brouillé en la place de Nicolas Vincent ».
69 AD du Pas-de-Calais, 1 G 73, Registre capitulaire, vendredi 1er mars 1709 : « Mrs Dieuset ci-devant enfants de chœur, ont prié Mrs de leur avancer les quartiers de la rente de feu Mr Vaillant la quelle eschoira à la fin du pst mois de mars ; ce qu’on leur a accordé » ; AD du Pas-de-Calais, 1 G 73, Registre capitulaire, mercredi 11 février 1710 : « Rente de M. Vaillant : accordé à Dieuset enfant de chœur en plus du quartier courant eschoiroit au 1er avril 1710 » ; AD du Pas-de-Calais, 1 G 73, Registre capitulaire, vendredi 17 octobre 1710 : « Rente de M. l’archidiacre Vaillant : Dieuset soudiacre cy-devt enfant de chœur a pst ds le séminaire de cette ville ayant prié Mrs de bien vouloir luy accorder 25 l. sur la rente (...) ordonné au secrétaire de luy délivrer une ordonnance » ; AD du Pas-de-Calais, 1 G 73, Registre capitulaire, vendredi 17 avril 1711 : « Accordé à Dieuset, enfant de chœur de cette église, et psteront ds le séminaire de cette ville, la continuation de la rente de M. Vaillant jusqu’à ce qu’il est accompli le tps de son séminaire. »
70 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1, « Mars 1720, plus receu quatre mils six cent cinquante livres pr restant du remboursement de 2000 écus que le clergé du Diocèse a fait au séminaire. Cette somme appartient aux pensions gratuites ».
71 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1, mars 1725, avril 1725, février 1739 : « Le 2 Mars 1725, receu de Mr Le Pretre pr son 2d quartier 65 livres, dont trente sont de Mgr de Boulogne ; Le 10 mars, receu de la bourse de Mgr pr aider à la pension de Mrs Le Grand et Theret 22 livres pr chacun. En tout 44 livres ; Le 17 Avril 1725, receu de mr Prompt 45 livres plus 20 livres de Mgr Le 1er février 1739, receu de Mgr cent francs pour la pension de Mr De Caresse ».
72 AD du Pas-de-Calais, 25 G 1 : Mai, 1750 ; novembre 1750 ; janvier 1751 ; janvier 1756 ; juin 1756 ; septembre 1756 ; juin 1759 ; décembre 1759. Le registre est incomplet pour la période du 18 octobre 1751 au 31 août 1755. Nous avons relevé les sommes qu’il consacra à la pension des diacres de 1750 à 1759 : « May 1750, plus le 29 de Mgr l’évêque pr le Iere fois pour la pension du surplus des 15 mois que les seminaristes passent dans le seminaire 653 livres 6 sols 8 d ; Novembre 1750, le 14e receu de monseignr pour les pensions des diacres 447 livres 6 sols. Janvier 1751, le seize receu de monseignr 1800 livres pour quatre mois de pension pour 20 séminaristes 1800 livres. Janvier 1756, le 3 reçu de Mgr pour la pension des diacres 528 livres 9 s 6d ; Juin 1756, le 14 recû de Mgr pour la pension de Mrs les diacres 691 livres 5 sols » ; etc.).
73 « Fondation par Mr de Pressy en contract sur le clergé du revenu annuel de 2 000 livres [...] pour payer la retraite du diacre pendant les six mois au dela des quinze fixés par les statuts du diocèse. Le supérieur rend compte à l’Évêque » ; A. de Rosny, « État des Paroisses et Couvents de Boulogne en 1790 », art. cit., p. 185.
74 Archives municipales de Saint-Omer, ms ville 1427, Compte du séminaire, 15 mars 1657-14 mars 1661.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008