Cahier d’illustrations
p. I-XXXII
Texte intégral

Fig. 1 – Les résultats électoraux (par cantons) du bloc des gauches aux élections législatives de 1902 traduisent la progression des républicains laïques dans les villes, sur les côtes, en Basse-Bretagne, notamment dans le Trégor et le Centre-Bretagne, ainsi que dans la dorsale républicaine d’Ille-et-Vilaine et en Basse-Loire.

Fig. 2 – Les résultats électoraux (par cantons) des élections législatives de 1936 expriment l’échec du Front populaire dans la région. La coalition de gauche ne résiste que dans les villes, l’ouest des Côtes-du-Nord, le Centre-Bretagne, le sud du Finistère et les régions de Lorient, de Saint-Nazaire et de Nantes.

Fig. 3 – Cette carte visualise l’extension géographique de l’agitation et de la protestation dorgéristes à partir de l’Ille-et-Vilaine en 1928-1932 vers le sud Finistère en 1933-1935 lorsque la crise économique et sociale s’aggrave. À partir de 1936, c’est un moyen des droites de combattre le Front populaire dans l’ensemble de la région mais avec des zones de gauche répulsives comme les Côtes-du-Nord et le Trégor finistérien où la gauche syndicale paysanne s’est mobilisée contre Dorgères.

Fig. 4 – Zones de force et de faiblesse des droites catholiques dans les années vingt. Les résultats électoraux (par cantons) des élections législatives de 1919, 1924 et 1928 montrent les zones de force des droites catholiques dans le Léon, le Vannetais, la bordure orientale de l’Ille-et-Vilaine et les campagnes de Loire-Inférieure. Source : David Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale, Paris, Fayard, 2006, p. 176.

Fig. 5 – Le PDP à la fin des années vingt. L’implantation des sections du Parti démocrate populaire à la fin des années 1920 indique que ce parti est en cours d’organisation sauf dans le Finistère du fait de l’antériorité de la Fédération des républicains démocrates du Finistère. Source : David Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale, op. cit., p. 318.

Fig. 6 – Le portrait de l’abbé Félix Trochu lors de sa disparition. Le fondateur du quotidien L’Ouest-Éclair à Rennes en 1899, grande figure « des abbés démocrates » bretons, est un des principaux animateurs du courant démocrate-chrétien qui donne naissance au Parti démocrate populaire en 1924.

Fig. 7 – Louis Nail (1864-1920) à sa table de travail. C’est une importante personnalité radicale-socialiste du Morbihan, maire de Lorient (1904-1912), député (1910), président du Conseil général (1913), plusieurs fois ministre de Briand et de Clemenceau de 1915 à 1920. Il meurt accidentellement à Paris, renversé par une voiture.

Fig. 8. Notables et personnalités dinannaises lors de l’inauguration du monument aux morts de la ville le 24 septembre 1922. De gauche à droite le maire Jouannin, le sous-préfet, le ministre et député Yves Le Trocquer (manteau sombre), le député Louis de Chappedelaine (melon et gants à la main), ainsi que l’évêque de Saint-Brieuc, Mgr Morelle. Source : coll. Bibliothèque municipale de Dinan.

Fig. 9 – Lors du banquet de l’inauguration de la statue d’Ernest Renan à Tréguier le 13 septembre 1903, le président du Conseil Émile Combes prononce un discours. Debout à droite (la main dans la poche) l’initiateur, le comte Gustave de Kerguézec (1869-1955), propriétaire foncier et armateur. Il est élu député (républicainsocialiste) en 1906, président du Conseil général (1920-1931) et sénateur des Côtes-du-Nord (1920-1938). Avant 1914, il incarne le combat des gauches contre le cléricalisme.

Fig. 10 – L’amiral Émile Guépratte (1856-1939) en uniforme. En 1915, il commande audacieusement la flotte française qui tente en vain, avec les Britanniques, de forcer le détroit des Dardanelles. En 1919, il est élu député du Finistère sur la liste républicaine de centre gauche (trois élus dont Georges Le Bail). Il ne se représente pas en 1924.

Fig. 11 – L’avocat nantais Aristide Briand (1862-1932) dans son bureau de président du Conseil en novembre 1909. L’ancien socialiste, devenu le leader du Parti républicain-socialiste, se fait élire député de Loire-Inférieure à Nantes de 1919 à sa mort, incarnant un centrisme de gauche. Il a été 24 fois ministre et 11 fois président du Conseil de 1906 à 1932. « Le pèlerin de la paix » a appelé plusieurs députés centristes bretons dans ses ministères.

Fig. 12 – Portrait de Michel Geistdoerfer (1883-1964), conseiller général puis député (1928-1940) et maire de Dinan (1929-1941 et 1944-1945). Il incarne dans les années 1930 une nouvelle génération d’élus radicaux-socialistes beaucoup plus militante et ancrée à gauche. Révoqué en 1941, résistant à l’OCM qu’il représente au CDL des Côtes-du-Nord à la Libération, il n’est pas réélu maire en 1945. Source : coll. Bibliothèque municipale de Dinan.

Fig. 13 – Le 3e cabinet d’André Tardieu (au centre, dossier sous le bras) avec Pierre Laval (à sa gauche) pose pour la photo officielle le 20 février 1932, le jour de sa formation. Il compte deux ministres bretons centristes : au dernier rang, le 3e en partant de la gauche, le député des Côtes-du-Nord Louis de Chappedelaine (Colonies), et le 5e Charles Guernier (Travaux publics et Marine marchande), député de Saint-Malo 1 de 1906 à 1940 (sauf de 1924 à 1928) et président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine de 1921 à 1924.

Fig. 14 – Portrait de l’avocat Louis de Chappedelaine (1876-1939), maire, conseiller général (1908) de Jugon (Côtes-du-Nord), député de Dinan 2 de 1910 à 1939, huit fois ministre dans les années 1930 (souvent à la Marine marchande). Il illustre l’évolution de plusieurs notables bretons de la droite catholique vers le centrisme républicain à la faveur de l’Union sacrée. Il a soutenu le Cartel des gauches en 1924 mais est hostile au Front populaire.

Fig. 15– Portrait du jeune avocat Guy La Chambre (1898-1975) élu député de Saint-Malo 2 en 1928 comme indépendant de gauche. Héritier d’une dynastie de parlementaires, conseiller général de Dinard, il commence une carrière ministérielle de 1932 à 1934 et est ministre de l’Air de 1938 à 1940. Bien qu’ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain, il est condamné à Riom parmi les « responsables de la défaite ». Il reprend une carrière politique à droite après 1947.

Fig. 16 – Les socialistes de la municipalité de Brest élue en 1904 mais battue en 1908 du fait de ses divisions. C’est la première ville de Bretagne à élire un maire socialiste l’ouvrier horloger Victor Aubert, assis au centre. À sa gauche, Le Tréhuidic, futur secrétaire de la bourse du travail. Debout à gauche, Émile Goude, dirigeant de la SFIO et premier député socialiste élu dans la région de 1910 à 1936. La SFIO administre Brest de 1912 à 1929.

Fig. 17 – Un groupe de militants du mouvement breton, membres ou sympathisants du Parti autonomiste breton (PAB) sur la place de Locronan (Finistère) en 1929. En soutane, à droite, l’abbé Perrot, le fondateur en 1905 de l’association culturelle Bleung Brug (« Fleur de bruyère »). Proche du Parti national breton (PNB), il est exécuté par un résistant FTP le 12 décembre 1943. Près de lui, Francis Debauvais, dirigeant du PAB puis de la branche ultra et collaborationniste du PNB.

Fig. 18 – Fête militante de la section socialiste de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère) sans doute en 1936. Derrière le fanion, deux des principaux leaders du Front populaire, le jeune socialiste Tanguy Prigent (chemise blanche, bras croisés) et le communiste Pierre Guéguin (avec les lunettes). Petit fermier, militant syndicaliste de la Confédération nationale paysanne, Tanguy Prigent est élu à 25 ans conseiller général (1934), maire (1935) et député de Morlaix 1 (1936). Résistant, responsable du mouvement Libération-Nord, il est nommé ministre de l’Agriculture par le général de Gaulle à la Libération, de 1944 à 1947. Source : collection Skol Vreizh.

Fig. 19 – Octave Brilleaud prononçant son allocution de remerciements lors de sa réélection comme maire de Saint-Brieuc à la tête d’une municipalité de gauche le 19 mai 1935 (11 radicaux et 6 socialistes, 9 de centre droit). Industriel, Brilleaud a été l’un des principaux dirigeants de la SFIO des Côtes-du-Nord mais en 1934 il a suivi la scission néo-socialiste de Déat et de Renaudel, fondateurs du Parti socialiste de France. Il est révoqué en tant que franc-maçon à la demande des Allemands en décembre 1940. Source : fonds des archives municipales de Saint-Brieuc.

Fig. 20– Le dirigeant communiste Marcel Cachin (feutre noir), né près de Paimpol, pose avec des militants et des militantes en costume breton lors de la fête du journal régional du PCF La Bretagne ouvrière, paysanne et maritime le 1er août 1937. À sa droite, Pierre Guéguin, professeur à l’EPS, élu conseiller général communiste en 1934 (le seul en Bretagne), puis maire de Concarneau (1935). Révoqué en 1939, interné par Vichy en 1940, il est l’un des 27 otages fusillés à Châteaubriant (Loire-Inférieure) le 22 octobre 1941. Source : collection Skol Vreizh.

Fig. 21 – Portrait de l’abbé Jean-Marie Desgranges (1874-1958) élu en 1928 député de droite de Vannes 1 contre le député sortant Maurice Marchais (centre gauche, radical). Réélu en 1932 et 1936, il se rapproche du PDP. Il vote les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 puis participe à la résistance. En 1948, il publie un virulent pamphlet contre les excès de l’épuration, Les Crimes masqués du résistantialisme, qui participe à la remise en cause de la Résistance, du tripartisme et du communisme. Fonds : Archives municipales de Vannes.

Fig. 22 – L’implantation des ligues en 1936. En 1936, les ligues de l’extrême droite nationaliste sont organisées dans les villes, surtout dans le Finistère et en Loire-Inférieure pour les Croix de Feu. L’Action française monarchiste est en voie de disparition alors que les Jeunesses patriotes s’activent à Nantes et à Saint-Brieuc. Source : David Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale, op. cit., p. 494.

Fig. 23 – Les municipalités de droite en 1929. La répartition des municipalités de droite en 1929 dégage les mêmes zones de force dans le Léon et en Haute-Bretagne (Vitréen, Vannetais, Loire-Inférieure). Source : David Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale, op. cit., p. 180.

Fig. 24 – Le Parti social français (1938). La géographie en 1938 des sections du Parti social français, le parti du colonel de la Rocque, traduit un élargissement par rapport aux Croix de Feu en particulier dans les Côtes-du-Nord. Source : David Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale, op. cit., p. 516.

Fig. 25 – Tract du Conseil national breton (CNB) distribué en août 1940. Le verso est en langue bretonne. Ce CNB qui croit un moment à une indépendance de la Bretagne octroyée par les Allemands a été créé à Pontivy au début juillet 1940 par les leaders les plus extrémistes de l’ancien PNB dont Olier Mordrel et Francis Debauvais qui s’étaient enfuis à Berlin en 1939 et étaient rentrés avec l’occupant. Cet appel est rejeté par la population qui ose même manifester à l’été 1940 contre leur présence à Pontivy.

Fig. 26 – La « une » du journal du PNB L’Heure Bretonne du 12 septembre 1942. Après la mise à l’écart par les Allemands des deux leaders les plus ultras en décembre 1940, le PNB est dirigé par les frères Delaporte, venus du mouvement catholique de l’abbé Perrot. Le titre et l’éditorial du chef Raymond Delaporte, adhérant à « l’Ordre Nouveau » nazi, sont sans ambiguïté sur la ligne de ce parti collaborationniste breton rejeté par la population.

Fig. 27 – Photographie des membres du comité départemental de la Libération des Côtes-du-Nord présidé par l’ancien député de centre gauche (radical) Henri Avril tenant la Croix de Lorraine. À sa droite, la baronne Halna du Frétay dont le fils a rejoint les FFL et la RAF avec son avion personnel à l’automne 1940 et a été abattu en 1942. À sa gauche, Charles Royer, le maire de la libération de Saint-Brieuc. À l’extrême gauche, Jean Devienne, le chef du Front national. Au dernier rang, à gauche, Yves Henry, élu député de la SFIO en 1945 et 1946.

Fig. 28 – Personnalités sur les marches de l’hôtel de ville de Vannes le 16 août 1944 lors de la réception du ministre des régions libérées, le socialiste André Le Troquer (le second). À gauche, Edmond Gemain, le maire de Vannes de 1941 à 1944 nommé par Vichy. En retrait, de proil, Maurice Marchais, ancien député de centre gauche du Morbihan (1919-1928), maire de Vannes de 1933 à sa révocation en décembre 1940, redevenu maire à la libération (1944-1945). À gauche, Victor Le Gorgeu, commissaire de la République, ancien maire (radical) de Brest, révoqué en 1941, et sénateur du Finistère. Marchais et Le Gorgeu ont été résistants à Libération-Nord et à l’OCM. Source : fonds Archives municipales de Vannes. Collection Le Cuiller.

Fig. 29 – Portrait d’Antoine Mazier (1908-1964). Militant socialiste SFIO avec son épouse à Saint-Brieuc dans les années 1930, professeur d’histoire et géographie, Antoine Mazier s’impose comme le principal dirigeant de la fédération SFIO à la Libération. De juin 1946 à 1958, il est député des Côtes-du-Nord, fondateur du PSA puis du PSU, et maire de Saint-Brieuc (1962-1964). Source : Fonds des archives municipales de Saint-Brieuc.

Fig. 30 – Au début septembre 1944, René Pleven (1901-1993), Français libre de la 1re heure, second du général de Gaulle à Londres, membre du CFLN et du GPRF, prend ses fonctions de ministre des Colonies, rue d’Oudinot dans Paris libéré. Il va bientôt être ministre des Finances et de l’Économie (1944-1946) et entreprendre une longue carrière politique en Bretagne jusqu’en 1976. Il est élu conseiller général de Dinan et député des Côtes-du-Nord en 1945. Source : Archives Pleven.

Fig. 31 – Raymond Marcellin (1914-2004), l’ancien avocat alors ministre de l’Intérieur (républicain indépendant) sort de l’Élysée à la fin des années 1960 devant une haie de journalistes. Il a commencé sa longue carrière politique en se faisant élire député « gaulliste » du Morbihan en novembre 1946. Il s’affirme comme le principal leader des droites dans ce département jusqu’en 1998 occupant toutes les fonctions électives (conseiller général, maire de Vannes, sénateur, président du conseil régional) et étant 12 fois ministre de 1948 à 1974.

Fig. 32 – Jean Crouan (1906-1985) anime une réunion politique. Notaire élu maire de Quéménéven en 1935, il bat l’ancien ministre centriste de Châteaulin Charles Daniélou en 1936 et siège à l’URD (Fédération républicaine) incarnant une nouvelle génération de droite proche du PSF. Il vote les pleins pouvoirs en 1940 et est un fervent maréchaliste mais très anti-allemand. Résistant, condamné à mort, déporté à Dachau, il est réélu député du Finistère en 1945 mais pas en 1946. Il redevient député de 1955 à 1962.

Fig. 33 – Carte postale de soutien aux ouvriers grévistes de l’industrie de la chaussure à Fougères (Ille-et-Vilaine). À la suite d’une provocation patronale, les ouvriers déclenchent une grève générale le 6 novembre 1906 qui va durer jusqu’au 11 février 1907. Le lock-out patronal ferme les usines. À la bourse du travail, les syndiqués à la CGT organisent des « soupes communistes ».

Fig. 34 – Tout au long de la grève de 1906-1907, la solidarité s’organise à Fougères et au niveau national contre les syndicats « jaunes » et un patronat intransigeant. On livre du bois. Les enfants des grévistes sont accueillis dans des familles à Rennes, à Saint-Nazaire et même à Paris. Le comité de grève obtient la reconnaissance des « syndicats rouges » et de petites hausses de salaires mais un ouvrier a été abattu par « un jaune ».

Fig. 35 – En 1937, les ouvriers granitiers du Hinglé (Côtes-du-Nord) posent sous la bannière de la CGT réuniiée lors de l’inauguration de leur maison du peuple. Travaillant dans une région rurale au sud de Dinan, ces carriers ont donné naissance à un syndicat de la CGTU et à des noyaux communistes dans les années 1920 ; ils ont élu un maire socialiste au Hinglé en 1929. Source : Archives UD-CGT des Côtes d’Armor.
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