• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15381 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15381 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Newsletter
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Rennes
  • ›
  • Histoire
  • ›
  • Les Indiens des frontières coloniales
  • ›
  • Deuxième partie. Les frontières colonial...
  • ›
  • Les changements dans la propriété fonciè...
  • Presses universitaires de Rennes
  • Presses universitaires de Rennes
    Presses universitaires de Rennes
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Le Chaco et la Puna dans l’économie régionale et nationale La privatisation de la terre indienne Conclusions Notes de bas de page Auteur

    Les Indiens des frontières coloniales

    Ce livre est recensé par

    • Pierre Ragon, Cahiers des Amériques latines, mis en ligne le 22 juillet 2013. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cal/1017 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/cal.1017
    Précédent Suivant
    Table des matières

    Les changements dans la propriété foncière dans deux régions de frontière : la Puna et le Chaco argentins au XIXe siècle

    Ana A. Teruel

    p. 117-136

    Texte intégral Le Chaco et la Puna dans l’économie régionale et nationale La privatisation de la terre indienne Le cas des hautes terres de Jujuy La propriété dans la frontière de Salta avec le Chaco Conclusions Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Parmi les travaux abordant l’histoire argentine dans une perspective inclusive qui tienne compte de la diversité des territoires régionaux en tant qu’espaces humanisés, figurent les recherches sur les frontières de l’État-nation. Celles-ci, au sens du terme anglais frontier, constituaient des zones de contact entre des sociétés distinctes, mais également des lignes de démarcation représentant la limite effective de l’extension « interne » de l’État-nation. Parallèlement à ces « frontières internes », reconnues comme telles, où cohabitaient « indiens sauvages » et un groupe bigarré de métis et de « blancs », d’autres régions du territoire national continuaient, au XIXe siècle, à constituer des frontières ethniques et culturelles, malgré la disparition de l’enjeu militaire. C’était le cas, dans le nord-ouest argentin, de vastes zones des hautes terres andines (Puna), dont la population soumise pendant la colonie était principalement d’ascendance indienne et conservait une économie de production familiale d’autosubsistance articulée à des degrés divers aux marchés locaux et régionaux. Dans les deux cas, la question indienne resta centrale jusqu’au début du XXe siècle, et ce autant dans les zones de frontière militaire comme celle du Chaco argentin, où les groupes de chasseurs-cueilleurs étaient peu à peu incorporés aux relations de production capitalistes, que dans les hautes terres des provinces du nord, où le problème paysan et l’héritage colonial se révélaient dans toute leur complexité.

    2Nous aborderons ici, à travers la comparaison de deux situations de frontière au XIXe siècle, le processus de transformation de la terre indienne en propriété publique et en propriété privée dans le cadre des réformes libérales de l’époque. Nous analyserons ce processus dans la province de Salta, limitrophe du Chaco, et dont les terres constituaient une véritable frontière militaire, ethnique et de front pionnier de colonisation ; ainsi que dans la Puna de la province de Jujuy, région qui, bien que dominée depuis la colonisation espagnole, était une frontière culturelle en raison de la prédominance démographique des indiens, tout en constituant une frontière internationale avec la Bolivie, pays avec lequel elle entretenait des relations étroites sur les plans ethnique, social, familial et économique. Il convient de préciser que dans l’imaginaire et la terminologie de l’époque, seules les terres limitrophes du Chaco étaient considérées comme « frontière » (frontier), au sens de terres disputées aux indiens dans le processus de colonisation. De même le terme d’« indiens » ne désignait alors que les indiens vivant dans cette région, Matacos, Tobas, d’autres groupes du Chaco et Chiriguanos, récemment soumis, voire encore à soumettre. La Puna andine, au contraire, était considérée comme frontière uniquement dans le sens de « border » en anglais, de limite interétatique, et ce malgré un évident sentiment d’altérité face à ses habitants, et l’évolution très progressive de leur catégorisation en tant qu’indiens au cours du XIXe siècle : le terme « indígenas » céda la place au fil de la seconde moitié du siècle à ceux d’« habitants », « habitants natifs », « naturales », « paysans », et « locataires ».

    Le Chaco et la Puna dans l’économie régionale et nationale

    3Comme ailleurs en Amérique, ces régions de frontière n’étaient pas des espaces isolés. Dans le cas des terres du Chaco, les travaux relatifs à leur connexion aux marchés de biens et de main-d’œuvre, que ce soit dans les circuits commerciaux ou dans les unités de production, mettent au contraire en lumière les liens entre les différents acteurs des sociétés de frontière et ceux d’autres régions, ainsi que l’intérêt que ces territoires suscitaient parmi les élites régionales et nationales1.

    4La Puna fut intégrée précocement aux circuits d’échanges et à la spécialisation des productions générées par l’espace commercial andin. Après une période de déclin pendant la première moitié du XIXe siècle, le redémarrage de l’exploitation minière en Bolivie entraîna une hausse de la demande de bétail, utilisé pour le transport comme pour l’alimentation2. La Puna était un lieu de transit du bétail (bœufs et mules), ainsi que d’élevage de moutons, chèvres et lamas. L’extraction du sel, les lavoirs à or, et les mines d’argent contribuaient au dynamisme de la zone, donnant lieu à des échanges intenses de la part des marchands issus de la colonisation comme des indiens : sel, chalona (viande d’agneau ou d’alpaga), tissus, or, animaux de trait, s’échangeaient contre les produits des vallées, comme le maïs, les légumes, les fruits, etc., nécessaires à la subsistance dans les terres hautes. La province de Salta et sa région, voisine du Chaco, participaient à ce circuit commercial en fournissant des bovins, pour lesquels le développement des mines de salpêtre chiliennes après la guerre du Pacifique constituait un marché en expansion3.

    5Alors même que les circuits commerciaux reliant les provinces du nord avec la Bolivie et le Pacifique étaient relancés, dans une direction inverse, l’orientation vers l’Atlantique et l’intégration au marché national s’accéléraient. À partir de 1853, le gouvernement de la Confédération argentine avait commencé à promouvoir la réorientation des flux commerciaux du nord argentin dans le cadre de la formation d’un marché à l’échelle nationale, et préparait l’ouverture d’une voie de transport fluvial sur la rivière Salado, qui relierait les provinces du nord au port de Rosario. Le projet se concrétisa finalement en 1876 par le prolongement du chemin de fer jusqu’à Córdoba puis jusqu’à Tucumán, ce qui incita les propriétaires des exploitations sucrières de la région subtropicale voisine du Chaco à investir dans la modernisation du matériel et des techniques afin de profiter des politiques favorisant les productions régionales et l’accès au marché national. Dans ce contexte, les campagnes militaires des années 1870, préalables à celle de 1884, ne relevaient pas du hasard : il s’agissait de soumettre définitivement les indiens de la partie occidentale du Chaco. L’occupation de cet espace présentait un intérêt certain pour les producteurs sucriers qui pouvaient utiliser les autochtones du Chaco comme main-d’œuvre, et pour les marchands et éleveurs, dans la mesure où le contrôle des terres permettait d’augmenter la production et de répondre à la demande croissante du marché chilien.

    6La frontière du Chaco était l’objet de tous les espoirs, avec de nombreux projets de colonisation et de développement. En revanche la Puna restait exclue du nouvel espace commercial atlantique.

    7L’économie de la province de Jujuy commençait à changer d’orientation. Vers la fin du XIXe siècle, le commerce du bétail avec la Bolivie diminuait lentement. Il était remplacé progressivement par les fabriques sucrières des vallées subtropicales, dont le marché principal, surtout après l’arrivée du chemin de fer à Jujuy en 1891, était le littoral de la Pampa, qui connaissait une croissance vertigineuse grâce à l’arrivée de nombreux immigrés. Cantonnée à une économie d’autosubsistance, la Puna fut rapidement satellisée par les besoins en main-d’œuvre des fabriques sucrières. Plusieurs travaux ont été consacrés aux moyens et aux mécanismes mis en œuvre par les entrepreneurs sucriers pour attirer les travailleurs de la Puna. En revanche, une moindre attention a été accordée aux facteurs internes qui contribuèrent à l’expulsion de cette population4. Sur ce point, l’analyse de la problématique de la propriété de la terre est incontournable.

    La privatisation de la terre indienne

    8En étudiant, depuis plusieurs années, les structures agraires du nord-ouest argentin, d’abord dans le Chaco argentin puis, actuellement, dans la Puna de Jujuy, les différences entre les deux régions en ce qui concerne les politiques relatives à la terre et leurs résultats, me sont apparues comme évidentes. Une des raisons est l’absence de législation nationale sur les terres indiennes dans l’Argentine du XIXe siècle. La réglementation de la propriété des terres était une prérogative réservée à chacune des provinces – excepté dans le cas des territoires récemment conquis sur les indiens, lesquels étaient soumis à la juridiction du gouvernement central, avec le statut de Gobernaciones puis de Territoires Nationaux. Les situations dépendaient des particularités de chaque groupe et des circonstances historiques. Le problème se posait donc différemment dans les régions des provinces andines qui conservaient une population indienne à laquelle la colonie avait reconnu l’accès collectif à la terre, et sur les nouveaux fronts de colonisation de la période républicaine, comme la frontière entre Pampa et Patagonie ou dans la région du Chaco.

    9Au-delà des circonstances particulières, il existe un dénominateur commun aux territoires étudiés ici, qui traverse l’histoire latino-américaine au XIXe siècle, voire l’histoire de la modernité : les réformes libérales découlant du concept moderne de propriété, définie comme unique, indivisible, libre et circulante. Pourtant, l’esprit du libéralisme et les réformes qu’il a inspirées n’expliquent pas tout. Il nous semble utile de citer la thèse de Rosas Congost. Il démontre qu’en Espagne, comme dans d’autres pays ayant vécu des situations historiques semblables, la législation de ladite révolution libérale conduisit davantage à « la consécration de certains droits discutés, ou en tout cas discutables, comme “droits de propriété” véritables et donc incontestables, qu’au respect d’une théorie libérale de la propriété5 ». Étant donné que les États, au nom même de ces principes théoriques ont construit et défendu certains droits de propriété, cela invite à rechercher dans chaque cas les intérêts concrets cachés derrière la législation.

    Le cas des hautes terres de Jujuy

    10Au XIXe siècle, chez les élites créoles d’Amérique latine, l’essentiel du débat relatif aux droits des indiens sur la terre avait pour objectif de déterminer leur nature lors de la colonie (propriété pleine, propriété utile ou simple usufruit). En effet, la légitimation des entreprises de désamortissement (vente des terres jugées non productives, en particulier celles du clergé) et d’expropriation s’appuyait sur l’interprétation du statut juridique des terres des communautés indiennes pendant la colonie, et en particulier sur la distinction entre propriété éminente et propriété utile. Voyons maintenant quel tour prit cette question dans la province de Jujuy.

    11L’établissement du régime républicain s’est traduit par l’abolition du tribut indien, par décret de la Junte provisoire de Gouvernement du Río de la Plata, le 1er septembre 1811. L’encomienda (attribution de main-d’œuvre indienne) était de ce fait privée de son fondement théorique, et fut explicitement supprimée par l’Assemblée de 1813. Elle avait déjà disparu d’une grande partie du territoire argentin, à l’exception de quelques régions comme la Puna de Jujuy, où le système s’était maintenu avec force.

    12La Puna était à la fin du XVIIIe siècle la région la plus peuplée de l’actuelle province de Jujuy. Elle en regroupait plus de 60 % de la population. Malgré une majorité indienne de près de 90 %, les Espagnols y exerçaient un rôle fondamental en tant que commerçants, exploitants des mines, épiciers, fonctionnaires, mais également comme propriétaires des terres. Depuis « la conquête », la colonisation progressive des territoires indiens s’était appuyée sur la politique des réductions et des octrois de terres (mercedes) accordées aux Espagnols. Ces dernières ont fait l’objet d’une étude minutieuse d’Albeck et Palomeque dans un travail récent6. Les auteurs démontrent que les terres du nord de la Puna connurent un sort proche de celles du sud de la Bolivie. Ces deux régions étaient placées sous la juridiction de Charcas jusqu’à ce que la Puna soit récupérée par la juridiction de Tucumán au XVIIe siècle. Elle fut donc directement concernée par les réductions ordonnées par le Vice-roi Toledo pour les peuples Chichas de Charcas, entre 1572 et 1574. Il leur assigna des terres au sein de trois villages indiens (Calcha, Cotagaita et Talina). En 1573 les Chichas de l’actuelle Puna de Jujuy acceptèrent d’être « réduits » à Talina, tout en conservant leurs droits sur leurs terres d’origine. Après la fondation de la ville de San Salvador de Jujuy, en 1593, ces mêmes terres commencèrent à faire l’objet d’octrois par le Gouverneur de Tucumán. Il empiétait de ce fait sur les droits indiens reconnus depuis Charcas.

    13Au sud des terres des Chichas de Talina se trouvaient les villages de Casabindo y Cochinoca, dont les habitants furent finalement réduits par les autorités de Tucumán. Ces dernières les reconnurent comme « indiens originaires » (indios originarios), leur attribuant des terres et l’obligation, à partir de 1654, de verser le tribut à Pablo Bernárdez de Ovando, résident et grand exploitant de Tarija, propriétaire de la ferme d’élevage de San Francisco de Acayte, à Yavi. Un an après avoir reçu cette encomienda, Bernárdez de Ovando demanda et obtint l’octroi des terres de Quebrada de la Leña. Une attribution confuse puisqu’elle incluait une partie des terres des réductions des indiens casabindos et cochinocas. Le texte souligna pourtant que les terres assignées aux « indiens natifs » (indios naturales) devaient être respectées. S’y ajouta en 1662 l’octroi de San Joseph, un territoire qui comprenait la moitié occidentale des terres de réduction7. Les octrois accordés à des Espagnols au cours des XVIe et XVIIe siècles et abordés par les auteurs s’élèvent au nombre de quinze, ils regroupent une grande partie des terres de la Puna.

    14Avec les réformes bourboniennes de la fin du XVIIIe siècle, et le début du recensement des indiens sans terre afin de les soumettre au paiement du tribut à la Couronne, les sources montrent que les descendants des Chichas expropriés, et d’autres indiens installés plus récemment dans la région, étaient regroupés au sein d’une même catégorie et considérés comme des étrangers sans terre. Parmi les 6 758 hommes adultes soumis au tribut recensés sur la Puna en 1806, seuls les indiens de Cochinoca et de Casabindo, soit 37 % du total, étaient considérés comme « originaires » et titulaires de droits sur leurs terres. Les autres, soit la grande majorité, habitants des paroisses de Yavi, Santa Catalina, et Rinconada, ainsi que quelques-uns de Cochinoca, étaient des étrangers qui payaient le tribut à la Couronne, et également un loyer (en argent et en travail) au propriétaire de la terre où ils vivaient8.

    15La fin de la colonie ne supposa pour eux aucune évolution sur la question de la propriété, dont ils avaient déjà été privés. Ils cessèrent de payer le tribut colonial, mais durent toujours verser un loyer aux propriétaires des terres, ce à quoi s’ajouta entre 1840 et 1851 une « contribution directe » (qui s’apparentait de fait à un rétablissement du tribut), sans lien aucun avec l’accès à la terre puisqu’il s’agissait d’imposer ceux qui choisissaient de ne pas se soumettre à l’enrôlement au sein des miliciens de la province.

    16Quant aux indiens qui avaient été réduits à Casabindo et Cochinoca et confiés en encomienda à Pablo Bernárdez de Ovando, l’abolition de l’encomienda lors de l’établissement de la République ne donna lieu à aucune décision à propos de leurs anciennes terres communautaires. Il fallut attendre une disposition du gouvernement provincial en 1835 pour que soit précisé que les indiens ne devaient verser ni loyer, ni redevance individuelle aux descendants des titulaires des encomiendas en tant que propriétaires des terres. Cette décision resta évidemment lettre morte9.

    17De ce fait, la situation était confuse. Comme nous l’avons vu, deux des octrois de terres accordés à Bernárdez de Ovando (Quebrada de la Leña et Estancia San José) recouvraient les terres assignées aux groupes indiens de Casabindo et de Cochinoca lors de leur réduction. Les problèmes en découlant conduisirent son gendre Juan José Fernández Campero à céder une partie de ces terres aux indiens. Ce dernier étant titulaire de l’encomienda à laquelle étaient soumis ces indiens, une fois celle-ci abolie, il transforma le tribut en loyer sur toutes ses terres, en dehors de tout cadre réglementaire.

    18Les premières mesures destinées à mettre fin à la propriété collective des terres ne s’appliquèrent donc pas à la Puna, où il ne restait apparemment pas de groupes d’indiens disposant de terres. En revanche, elles concernèrent les indiens des régions voisines, en particulier la Quebrada de Humahuaca. S’agissant d’un précédent direct de la doctrine appliquée par la suite à la Puna, il convient d’évoquer ici les caractéristiques de ces mesures. Il s’agit de la Loi d’Emphytéose de 1838, qui considérait les terres des indiens comme étant propriété publique, selon le principe de réversion. D’après cette argumentation, la République avait hérité du droit de propriété sur ces terres auparavant exercé en dernière instance par le Roi d’Espagne, les indiens ne les ayant occupées qu’en tant qu’usufruitiers et en échange du versement du tribut. Concrètement, la loi disposait que les indiens natifs seraient prioritaires s’ils sollicitaient la concession des terrains qu’ils occupaient naguère, en échange du paiement au fisc d’un loyer égal à 3 % de leur valeur. Cette survivance des catégories de « propriété utile » et de « propriété éminente » au sein de la législation républicaine dura près de deux décennies. Après quoi, la transition vers la propriété pleine commença à s’opérer10.

    19Tandis que dans la Quebrada de Humahuaca le sort des terres communautaires donnait lieu à une active participation de l’État, dans la Puna jusqu’aux années 1870 la propriété échappa à toute réglementation de la part de l’État provincial. À cette époque la Puna présentait le degré de concentration de la propriété le plus élevé de toute la province. Le domaine principal appartenait à la famille Campero, héritière de Bernárdez de Ovando et des Marquis de Tojo. Ce marquisat constituait le plus important pouvoir territorial de la région, les propriétés principales se trouvant en Bolivie, auxquelles s’ajoutaient en Argentine celles de la Puna et de sa bordure piémontaise11. Outre le marquisat, la région comptait quinze domaines supplémentaires, généralement très étendus, ainsi que les maisons des villages, ce qui portait le nombre de propriétés dans la région à trente12. Sur la base de l’étude de la situation coloniale réalisée par Albeck et Palomeque13, et de nos propres recherches sur le XIXe siècle, nous sommes aujourd’hui en mesure d’affirmer que parmi les seize latifundios recensés par le cadastre de 1872 pour la Puna, neuf avaient pour origine les octrois de terres accordés à des Espagnols aux XVIe et XVIIe siècles sur des terres initialement assignées aux Chichas, Casabindos et Cochinocas. Nous n’avons pas encore d’information quant à l’origine des titres de propriété des sept domaines restants.

    20Un monde de locataires indiens vivant au sein de ces exploitations agricoles (soumis à un régime apparenté à celui du colon en Bolivie) dominait la Puna au début du dernier tiers du XIXe siècle. Ce régime supposait en plus du paiement du droit de pâturage ou, dans les cas où il était pratiqué, de fermage, de répondre à l’« obligation de service personnel », c’est-à-dire de mettre sa main-d’œuvre au service du propriétaire à raison de quinze à trente jours par an. Ce système de servage était commun à tout le milieu rural provincial. Mais il adopta un tour particulièrement oppressif dans la Puna. Supprimé expressément par l’Assemblée de 1813 puis par deux décrets pris par la province en 1836 et 1845, les propriétaires continuèrent néanmoins à le pratiquer jusqu’au début du XXe siècle.

    21En 1872, les locataires présentèrent au gouverneur Pedro Portal une réclamation contestant la légitimité des titres de propriété de Fernando Campero, héritier des marquis de Tojo, sur Cochinoca et Casabindo. Le gouvernement de la province jugea que l’attribution de l’encomienda pendant la colonie n’impliquait aucun titre de propriété territoriale. Il déclara les terres de propriété publique, ce qui conduisit Campero, résidant sur ses terres de l’autre côté de la frontière, à déposer un Recours en Reconsidération. Entretemps, la rébellion contre les propriétaires s’étendit à toute la Puna, principalement à Yavi. Il s’agissait de la plus grande hacienda de Campero dont les titres de propriétés étaient remis en question, comme ceux d’autres propriétaires. La rébellion devint plus violente à partir de 1874, quand le nouveau gouverneur de la province José María Álvarez Prado décida de restituer les titres de propriété à Campero. Les indiens de la Puna furent défaits en 1875 lors de la bataille de Quera. Mais la question de la propriété des terres avait été transférée à la Cour Suprême de Justice de la Nation, qui déclara les terres propriété de l’État provincial de Jujuy en 187714.

    22La thèse selon laquelle les terres accordées pendant la colonie pour garantir la subsistance des indiens étaient propriété éminente de la Couronne, et « en conséquence de leur émancipation et du régime politique instauré, [étaient] devenues propriété de la province par droit de réversion15 », avait déjà été appliquée en 1838, lorsque le gouvernement provincial avait adopté la Loi d’Emphytéose à propos de la Quebrada de Humahuaca. Cependant, l’interrogation demeure sur les titres de propriété supposés, obtenus au titre des octrois de terres de Quebrada de la Leña et de San José, mentionnés précédemment, lesquels recouvraient les terres accordées aux indiens de Casabindo et Cohinoca. Pour quelle raison Campero ne soumit-il pas ces titres au jugement de la Cour Suprême de Justice de la Nation ? En effet il ne présenta en cette occasion que les documents relatifs à l’encomienda, qui précisément ne comprenait pas de droit à la terre. En l’absence de réponse, nous ne pouvons que supposer que ces octrois de terres n’avaient pas fait l’objet d’une confirmation en bonne et due forme de la part de la Couronne. Ils étaient donc devenus caducs. La question mérite d’être approfondie dans des travaux futurs.

    23L’expropriation donna lieu à un débat entre les législateurs de la province quant au devenir des terres. Fallait-il accorder à leurs occupants des facilités leur permettant de les acquérir ? Ou les maintenir comme bien public afin que leur loyer alimente le budget de la province ? Ou encore les mettre aux enchères et les vendre au meilleur offrant ? Ce fut la dernière proposition qui s’imposa avec la loi de 1891, qui disposait que les paysans ne seraient prioritaires qu’en cas d’égalité des offres. Gustavo Paz montre qu’initialement, quelques habitants – anciens locataires ou fonctionnaires – participèrent aux ventes publiques. Mais dès le milieu de la décennie 1900, les acquisitions spéculatives prédominèrent de la part d’investisseurs de Buenos Aires, voire de l’étranger16.

    24Dans les autres départements de la province, non affectés par cette loi, les réclamations des locataires continuaient. L’étouffement de la rébellion n’empêcha pas le gouverneur Eugenio Tello de s’attarder sur la question des latifundios. Il était préoccupé par les relations de servage que ces grandes exploitations abritaient. Ainsi, en 1886, grâce à un prêt de la Banque de la Nation garanti par l’État provincial, vingt-cinq locataires achetèrent l’exploitation Yoscaba de Santa Catalina. Dans les années suivantes, d’autres grands propriétaires du même département fractionnèrent les latifundios et vendirent leurs parcelles. La structure agraire de la région connut donc quelques transformations avec l’accession d’un groupe limité de paysans d’ascendance indienne à la propriété de la terre avec la fragmentation d’une partie des latifundios et l’entrée de ces terres dans un marché immobilier suprarégional, dynamisé par l’arrivée du chemin de fer à La Quiaca sur la frontière bolivienne, en 1908 ; et d’autre part en raison des possibilités d’investissement qui s’ouvraient dans le secteur minier.

    25Les nombre de 385 propriétés recensées dans le cadastre de 1910, comparé à celui de 36 pour l’année 1872, illustre le processus de fractionnement. Pour autant le degré de concentration restait élevé. Les latifundios représentaient 7 % des propriétés mais 66,5 % de la valeur des terres. Inversement les unités les plus modestes, soit 60 % des exploitations, ne regroupaient que 7 % de la valeur totale17.

    26La Puna conservait une société essentiellement composée de locataires, comme le démontre l’analyse du Recensement des Exploitations Agricoles de 1914 qui, à la différence des cadastres relatifs à la propriété de la terre, prenait en compte toutes les unités de production, qu’elles soient exploitées par des propriétaires ou des locataires18. Le grand nombre de locataires est évident si l’on compare le chiffre du cadastre de 1910 (385 propriétés) à celui des exploitations recensées en 1914 (2 382). Dans les résultats de ce recensement n’apparaissent que deux des vingt-sept latifundios relevés par le cadastre de 1910 : l’hacienda de Yavi et une exploitation indéterminée à Cochinoca. Il est évident qu’il s’agissait des deux seules grandes propriétés qui accueillaient une exploitation agricole sur leurs terres19. Quant aux autres latifundios, compte tenu de la faible assiduité des propriétaires, le phénomène signalé dans le Recensement agricole national de 1908 s’était peut-être reproduit : le formulaire de recensement n’avait pas toujours été rempli par le propriétaire, auquel cas les locataires s’en étaient chargés. Chacune de ces exploitations était donc prise en compte individuellement20.

    27Nous nous trouvons ainsi en présence d’une quantité considérable d’exploitations avec une taille comprise entre 1 001 et 5 000 hectares, occupant au total la moitié de la superficie exploitée et représentant 11 % des unités. Mais la plus grande partie des exploitations (37 %) avaient une taille comprise entre 101 et 500 ha. Elles comprenaient à la fois des exploitations consacrées à l’élevage et un grand nombre de parcelles, recouvrant 21 % de la superficie exploitée. Ces dimensions correspondent aux caractéristiques écologiques de la Puna et de la principale activité qui y est exercée : le pâturage itinérant de petit bétail. Selon Carlos Reboratti21, 75 % de la Puna argentine dispose d’une capacité ne lui permettant de nourrir qu’un seul mouton pour 6 ha. Dans la partie nord-est, qui connaît des précipitations plus importantes et bénéficie de meilleurs pâturages, le chiffre peut atteindre un à deux hectares par animal. La taille moyenne des bergeries comptait entre 121 et 157 moutons, élevés généralement avec des caprins et des lamas. Ce type d’exploitation à lui seul ne suffisait pas à la subsistance du groupe familial, c’est pourquoi l’élevage était complété par d’autres activités : la culture là où le sol le permettait, le tissage, l’extraction de sel et d’or alluvial, le troc et l’emploi temporaire. En deçà de ce groupe, que l’on peut considérer comme relevant de la paysannerie moyenne compte tenu du contexte général de grande modestie, se situaient les 46 % restants des producteurs privés d’accès à une quantité suffisante de terres avec des parcelles de moins de 100 ha.

    28Le recensement agricole de 1914, analysé au regard du cadastre des propriétés, met ainsi en évidence une société de paysans misérables, locataires de petites unités, et un petit noyau de grandes exploitations rentables grâce à leur superficie, qui occupent plus de la moitié de la terre exploitée. Ce dernier groupe comprenait non seulement des propriétaires, mais également des locataires relativement aisés, et dans un cas comme dans l’autre, quelques indiens ayant connu une ascension sociale et économique. Ces résultats montrent enfin que dans la région la surface moyenne par exploitation était de 407 ha, le rapport entre nombre d’habitants et exploitations étant de cinq à un.

    La propriété dans la frontière de Salta avec le Chaco

    29Le nouveau front de colonisation ouvert sur la frontière de la région de Salta avec le Chaco présentait des différences notables avec la Puna. En effet, aucun peuple indien ne s’y était vu assigner des terres pendant la colonie. Les autochtones, majoritairement d’origine chaquéenne conservaient leurs campements (tolderías) qu’ils déplaçaient selon leur propre calendrier, en fonction de la présence de fruits, des périodes propices à la pêche et à la chasse, ou encore des travaux temporaires dans les exploitations sucrières voisines22.

    30Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, après l’avancée de fortins et de réductions d’indiens, et avec l’effet stimulant de la reprise du commerce avec le Haut Pérou et Buenos Aires, les terres voisines furent progressivement occupées grâce à l’octroi de parcelles, l’achat de terrains appartenant aux missions religieuses ou, tout simplement, par l’installation de colons. Le Río del Valle (plus tard département d’Anta) illustrait ce phénomène. Cette zone de frontière présentait entre 1780 et 1810 quarante exploitations d’élevage établies soit par octroi, soit dans la majorité des cas par achat23. San Ramón de la Nueva Orán, seule ville stable d’avant-garde sur la frontière du nord-est, fut fondée en 1794 dans la Vallée de Zenta, la région la moins peuplée. Les terres furent réparties entre les nouveaux habitants. Ils reçurent chacun une parcelle au sein du village pour construire leur maison, une ferme pour plants et semences, ainsi que des terres destinées à l’élevage du bétail. Orán se distinguait ainsi par une meilleure répartition des terres et de nombreuses petites propriétés.

    31Les bénéficiaires des premiers octrois et acquisitions de terres étaient étroitement liés à la structure gouvernementale coloniale, et en particulier à celle de la zone de frontière. Cependant, celle-ci offrit des opportunités à de nombreux autres colons, qui se virent également octroyer des terres : soldats engagés dans les incursions dans le Chaco, ou vivant dans les fortins et devant loger leur famille, ou encore des immigrés provenant des régions voisines comme dans le cas d’Orán. Des petits commerçants, des épiciers, des muletiers, des petits éleveurs achetèrent des terres à bas prix dans la zone de frontière. La location et l’occupation des terres non délimitées constituèrent également un mécanisme d’accès à celles-ci. Les locataires n’étaient pas toujours d’origine modeste. Certains grands éleveurs et commerçants louaient des terres afin de faire paître leur bétail. Dans le Río del Valle, il s’agissait même de la seule activité rentable. À l’inverse, les cultures étaient importantes dans les grandes propriétés de la frontière de la Vallée de Zenta.

    32Avant même la chute de l’ordre colonial, les fortins avaient perdu toute efficacité défensive. Les réductions établies le long de la rivière Salado étaient désorganisées, vidées d’une grande partie de leurs habitants, leurs terres laissées en friche. Leur mauvaise situation financière, la fuite des indiens qui partaient s’alimenter dans les bois et les établissements voisins, sans parler des pertes territoriales successives, mirent un terme aux missions. Le gouvernement républicain procéda aux dernières expropriations de terres des indiens des réductions, qui étaient peu à peu considérées comme de propriété publique24.

    33La guerre d’indépendance mobilisa d’importantes ressources matérielles et humaines auparavant destinées à la frontière. Les dommages causés par le conflit au commerce avec le Pérou et la Bolivie expliquent le retard pris par l’État républicain dans la mise en place de politiques à l’égard de ces régions. À la fin de la guerre, les habitants de Salta qui avaient versé une contribution à l’armée d’indépendance purent acquérir des terres de la zone de frontière en échange de « billets de reconnaissance de dette25 ». Ce ne fut que dans les années 1830 que l’État commença à planifier l’implantation de nouvelles populations, en particulier aux alentours de la rivière Bermejo, où allait bientôt être créé le département Rivadavia. En 1836, la province de Salta adopta la première loi sur les terres publiques de l’ère républicaine. Elle répondait aux principes suivants :

    « Considérant que l’un des devoirs les plus urgents et prioritaires qui s’impose aujourd’hui est de faciliter l’augmentation de la population sur les frontières du Grand Chaco, et au bord du Bermejo qui pourra un jour servir pour transporter tous les fruits de cette province jusqu’au littoral, et donc à l’Océan Atlantique ;
    Que la fertilité de ces terres, en se prêtant abondamment à toute forme de labour et de pâturage, offre au pays une source inépuisable de richesses sans qu’il n’y ait rien à craindre de la part des indiens, puisque ceux-ci se tiennent tranquilles depuis de nombreuses années, tout en fournissant des bras utiles pour le travail et tout particulièrement en ce qui concerne la canne à sucre, dont les exploitations se sont multipliées avec profit ;
    Article 1. Tous les natifs de la République, les résidents de son territoire et autres étrangers, qui désirent s’établir sur les rives des rivières Itaó, Itatí, del Valle, sur la Frontière du Grand Chaco, dans la Vallée de Zenta et autres terres non cultivées appartenant à l’État, recevront la propriété d’une parcelle dans la ville de Nueva Orán, ou dans les nouveaux villages établis à l’avenir ; un terrain aux alentours pour les cultures, ainsi que des terres pour l’élevage où le souhaitera l’intéressé26. »

    34Les octrois de terres, y compris celles étant occupées par les indiens, considérées comme des espaces vides, avaient pour objectif d’intensifier la colonisation. Pour bénéficier de ces octrois, les intéressés devaient s’engager à y résider avec leur famille, ou au moins y envoyer deux domestiques ou ouvriers agricoles de chaque sexe, ainsi qu’édifier des constructions et introduire du bétail ou des semences. Cependant, en 1856 une nouvelle loi interdit d’accorder « des octrois à titre gratuit » sur des terrains occupés par une population suffisante. À moins que la demande n’ait pour objectif la fondation d’une colonie de migrants ou d’une mission religieuse27. Les terres en question seraient dorénavant vendues aux enchères. Quant aux autres terrains à peupler, ils seraient attribués selon les mêmes formes et conditions que celles établies par la loi de 1836. Il en résulta que vers le milieu du siècle, créoles et métis contrôlaient la rive occidentale du Bermejo et s’apprêtaient à s’emparer de la rive orientale.

    35Ce ne fut qu’en 1859 qu’il devint possible de reconnaître les droits de propriété de la terre des communautés d’indiens du Chaco qui en faisaient la demande, à condition qu’elles se soumettent aux lois et aux autorités de la province, et sous la direction de prêtres missionnaires. L’action missionnaire républicaine dans la région du Chaco de la province de Salta avait commencé en 1856, à partir du Collège franciscain de Tarija, quand le frère José Puigdengolas avait fondé une mission sur la rive occidentale du Bermejo sur le site appelé Esquina Grande (dans l’actuel département Rivadavia). L’année suivante, en aval de la mission d’Esquina Grande, sur la rive occidentale de la rivière, était fondée la colonie San Felipe y Santiago, à l’initiative d’habitants d’Orán qui avaient sollicité un octroi de terres à cette fin. Ils s’engageaient à peupler le site de familles provenant de Caraparí, Caiza et Tarija. Ces terres étant habitées par des indiens, deux missionnaires furent chargés de les évangéliser. Mais l’intention du Préfet aux Missions, Pedro M. Pellichi, était plus large : il s’agissait d’établir une réduction pour ces indiens. Il présenta en 1858 une réclamation devant le Gouverneur de la province afin de faire reconnaître aux « matacos chaguares » un droit de propriété portant sur huit lieues, dans l’objectif de constituer deux missions. Ces terres leur furent attribuées sans remarquer que ces mêmes terrains avaient été attribués aux colons. Ces derniers protestèrent en vain. Ils finirent par s’installer quelques lieues en aval avant de fonder la Colonie Rivadavia28.

    36Les franciscains demandèrent au gouvernement d’adopter un texte garantissant les droits des indiens sur les terres qu’ils occupaient. Ce qui donna lieu à la Loi additionnelle à celle des terres publiques de 1859 qui établissait dans son article 3 que « dorénavant aucun octroi ne sera accordé sur des terres occupées par des sauvages amis, sans que la municipalité soit dûment informée et entende ceux-ci ou leur représentant29 ». Pellichi présenta ensuite un « Programme pour la civilisation des tribus sauvages des deux rives de la rivière Bermejo », approuvé par un décret-loi en janvier 186030. Le texte exposait les bases et conditions établies par les franciscains comme règles de conduite dans le Chaco occidental. Les réductions obtinrent un régime de gouvernement qui leur garantisse une totale autonomie, tant sur la mission proprement dite que sur l’administration des terres, aussi longtemps que les indiens seraient considérés comme néophytes. Il était prévu qu’une fois l’évangélisation menée à bien, les villages seraient remis aux autorités civiles et ecclésiastiques correspondantes, et que les terres seraient réparties entre les habitants des réductions, désormais considérés comme colons. La prétention des franciscains à contrôler terres et indiens en toute autonomie rencontra rapidement l’opposition des colons, des éleveurs de la frontière et des exploitants sucriers de Salta et Jujuy qui utilisaient les indiens du Chaco depuis la fin du XVIIIe siècle. Moins de dix ans après l’arrivée des franciscains, le gouvernement de la province leur retira son soutien, se faisant écho de ces réclamations. Le gouverneur Aguirre accusait en 1864 les franciscains. Il soutenait l’argumentation suivante :

    « Un des rôles de la mission étant d’interdire aux indiens de sortir travailler dans d’autres établissements, elle cause un mal certain à notre industrie qui dépend de ce type de main-d’œuvre, et qui finirait par disparaître si d’aventure il n’y avait d’autres indiens que ceux placés sous la domination des pères missionnaires31. »

    37Une fois la dernière mission disparue, les indiens furent dépossédés et les terres restituées à l’État provincial en 1889. Néanmoins, les tentatives d’établir des colonies ne connurent pas un destin plus favorable. La seule à pouvoir se maintenir fut celle de Rivadavia. Elle avait été fondée sur la rivière Bermejo en 1862. À l’instar de celle d’Orán, un terrain à bâtir et une parcelle à cultiver au sein du village, ainsi que des terres destinées à l’élevage, avaient été accordés à chaque colon au moment de la fondation. Par la suite la législation foncière adopta plusieurs objectifs : interdire la distribution gratuite de terres, sauf pour les colonies ; obliger les bénéficiaires des octrois antérieurs à respecter leurs engagements en matière de peuplement ; enfin, effectuer la vente de tous les terrains publics de la province32. La procédure de cession des terres fut définie en 1873 : dénonciation, mesure des terres, évaluation de leur valeur, et vente aux enchères. La loi de 1884 déclarait de propriété publique toutes les terres attribuées à des particuliers et non occupées, les ventes devant s’effectuer par lots n’excédant pas les 225 km²33. Enfin, la loi du 9 mars 1889 déclarait nulles les cessions gratuites de terres n’entrant pas en conformité avec le Code Civil. Le texte rappelait les dispositions de principe des lois précédentes et précisait que les uniques attributions gratuites valides correspondaient aux récompenses pour les services rendus sur la navigation du Bermejo.

    38La zone de frontière de la province de Salta connut certains changements pendant la période comprise entre les deux campagnes militaires du Chaco (1884-1911). La campagne de 1884 donna lieu à l’incorporation de nouvelles terres vendues aux enchères par le gouvernement provincial : il en fut ainsi des terres au nord-est du Bermejo (département de Rivadavia), et du territoire situé entre les rivières Seco et Tartagal (département d’Orán). Ces ventes qui contribuèrent à combler le déficit de l’État provincial entre 1875 et 189534, n’échappèrent pas aux opérations spéculatives de 1890. Ces terres furent alors achetées sur le marché national en grandes parcelles et firent office de garantie des crédits accordés par la Banque hypothécaire nationale35. Pourtant, la conjoncture favorable au développement de l’élevage avec la hausse de la demande de la part des mines de salpêtre au Chili et le prolongement du chemin de fer (achevé en 1912) depuis Salta jusqu’à Embarcación, dans le département d’Orán, n’entraîna qu’une progression quantitative de la production, sans investissement ni amélioration en qualité. L’élevage extensif d’altitude et les grandes exploitations peu productives restaient majoritaires. L’Inspecteur des Succursales de la Banque Hypothécaire expliquait la situation de Salta dans un rapport de 1908 :

    « Une des causes principales de la stagnation de la richesse de la province est l’existence d’immenses zones de terres non cultivées, appartenant à un petit nombre d’individus qui les ont acquises par héritage ou à des fins spéculatives. […] Parmi les spéculateurs certains détiennent 100 ou 150 lieues dans le Chaco. […] C’est la raison pour laquelle les départements d’Anta, Rivadavia et Orán se retrouvent complètement désertés, seulement parsemés de quelques fermes modestes, le reste étant occupé par les campements des indiens matacos et chiriguanos, engagés pour la récolte de la canne à sucre et la coupe du bois pour les constructions36. »

    39En termes généraux, nous pouvons affirmer que jusqu’aux années 1870, le peuplement spontané et les octrois de terres dans les départements d’Orán et de Rivadavia, conduisirent à la prédominance des propriétés moyennes. Il existait cependant des disparités entre les trois départements : Rivadavia comprenait essentiellement des exploitations de taille moyenne consacrées la plupart du temps à l’élevage bovin ; le département d’Orán était davantage marqué par la petite propriété (maisons, parcelles et petites fermes urbaines) ; enfin, celui d’Anta, dépourvu de ville importante, était principalement composé de grandes exploitations de cultures et d’élevage. Il convient néanmoins de souligner que les terres les plus productives étaient concentrées entre les mains d’un petit nombre de personnes : 9 % des 594 propriétaires de la région contrôlaient 37 % des terres en valeur37. Cependant, par rapport à la Puna de Jujuy où l’accès à la propriété foncière était extrêmement restreint à la même époque, il s’agissait ici d’une situation relativement équitable. La zone de frontière permettait sur ce point d’ouvrir des opportunités ailleurs absentes.

    40Une trentaine d’années plus tard, l’Inspecteur des Succursales de la Banque Hypothécaire dénonçait l’accélération du phénomène de concentration. D’après le registre des exploitations agricoles du Troisième Recensement national de 1914, s’agissant des trois départements dans leur globalité, les établissements de plus de 10 000 hectares représentaient 5 % du nombre total mais 46 % de la superficie. À l’inverse les établissements de moins de 1 000 ha correspondaient à 45 % de l’ensemble et regroupaient seulement 4 % des terres exploitées38. La production était essentiellement d’élevage. Il est nécessaire de prendre en compte les caractéristiques écologiques du Chaco, et notamment la capacité des terres, comprise entre 20 et 27 ha par vache. Cela signifie qu’une exploitation « moyenne » de 250 animaux demandait 5 000 ha de terres39. Ce type d’exploitation était majoritaire. En effet, les unités comprises entre 1 001 et 5 000 ha représentaient 45 % du total et 37 % de la superficie. À ce panorama général de la région il faut ajouter les moyennes : chaque exploitation accueillait treize habitants pour une surface de 2 846 ha. Les possibilités d’accès à la propriété foncière étaient nettement supérieures à celles de la Puna, et la location plus marginale.

    Conclusions

    41Les cas étudiés fournissent une nouvelle perspective sur les transformations de la propriété au fil du XIXe siècle. Ce processus de première importance dans l’histoire argentine mérite également d’être abordé de manière comparative avec d’autres pays latino-américains. Le phénomène d’expropriation des propriétés collectives indiennes des hautes terres de Jujuy et de leur transformation en propriété publique est certainement mieux connu à la lumière de l’abondante historiographie publiée sur le sujet dans les pays andins. Moins prolifiques mais tout aussi significatifs sont les travaux relatifs aux frontières du XIXe siècle dans l’Amazonie andine, le Chaco bolivien, ou encore la frontière entre Pampa et Patagonie en Argentine. Tous présentent des situations et des problématiques communes à celles que nous avons énoncées sur la frontière de la province de Salta. Nous pouvons par exemple nous demander comment étaient rendues compatibles l’entreprise laïque de vente des terres du clergé par les gouvernements libéraux, et l’attribution de terres aux ordres religieux, à qui était confié le rôle de fer de lance et d’institution civilisatrice sur la frontière. Cette contradiction, mise en évidence il y a plusieurs années par García Jordán en Bolivie, au Pérou et en Équateur, se retrouve dans le cas que nous avons abordé40. Il convient ici de rappeler l’hypothèse de Congost citée au début de ce travail, basée sur le constat que certaines lois contredisaient directement les principes du libéralisme, pourtant revendiqués par ces mêmes gouvernements.

    42À cela s’ajoute la persistance, au sein de la législation comme dans la pratique, des notions de propriété éminente et de propriété utile héritées de la colonie. Quelle autre explication en effet pour que le gouvernement de la province de Jujuy, censé imposer la « propriété parfaite », abstraite et univoque, ait recouru à la notion d’emphytéose à propos des terres provenant des communautés indiennes, maintenant de ce fait les deux types de propriété ? À moins que l’utilisation continue de la notion d’« octroi » (merced) ne signifie rien d’autre que la survivance d’un simple terme. Le contraire voudrait dire que les bénéficiaires étaient censés se tenir prêts à prendre les armes contre les indiens à la demande de l’État, suivant ainsi la tradition espagnole des « marches ».

    43En ce qui concerne le processus de privatisation des terres indiennes, les deux régions étudiées ici présentent à la fois des points communs et des divergences. Dans les deux cas, lesdites terres commencèrent à être considérées comme propriété de l’État après l’avènement de la République. Mais tandis que dans la Quebrada d’Humahuaca et sur la Puna de Jujuy, la question fit débat et obligea le gouvernement provincial à recourir à la théorie de la propriété éminente de la Couronne et à la réversion de ce droit à la province, en revanche dans la zone de frontière du Chaco toute terre n’ayant fait l’objet ni d’octroi ni d’achat fut considérée comme inculte et donc publique sans plus de formalités. Il est évident que ces différences font écho aux situations concrètes : sur les hautes terres de Jujuy une population indienne stable, sédentarisée dans des villages et occupant des terres selon des modalités mises en place sous la colonie, et à l’opposé sur la frontière du Chaco des indiens encore considérés comme sauvages à qui n’étaient reconnues que les terres des réductions, et ce sous tutelle religieuse.

    44Sur la Puna comme sur la frontière de Salta, le processus de privatisation ménageait des voies d’accès à la propriété pour les indiens. Dans le premier cas, en leur accordant la priorité pour l’achat des terrains qu’ils occupaient. Dans le second, à travers le métissage qui permit à certains indiens de s’établir de façon permanente. Néanmoins, la privatisation signifia globalement une dépossession totale : sur la Puna, avec l’aliénation des terres qu’ils étaient parvenus à conserver au sein de leurs communautés pendant la colonie, et dans le Chaco, avec la perte des grands espaces de chasse, de cueillette et du libre accès aux cours d’eau.

    45Malgré ces éléments de discontinuité, il faut souligner qu’en définitive, le XIXe siècle ne fit qu’accentuer des caractéristiques qui prévalaient déjà au siècle précédent. Nous avons mentionné plusieurs fois le fait que depuis cette époque, la plupart des indiens de la Puna avaient accès à la terre en échange du versement d’une redevance et du travail forcé. Ces conditions étaient toujours d’actualité au XIXe siècle, sauf pour quelques-uns qui purent contracter des emprunts et acheter leurs terres à leurs patrons avec le soutien de l’État. Quant au Chaco argentin, au XIXe siècle comme sous la colonie, l’unique modalité d’attribution de terres aux indiens était la réduction religieuse. L’intégration à la société de frontière passait encore essentiellement par l’embauche comme manœuvre dans les exploitations sucrières des alentours, ou comme ouvrier agricole ou commerçant au sein des exploitations d’élevage. Les changements intervenus au XIXe siècle résident donc sans doute davantage dans l’accentuation de ces conditions que dans une transformation de leur nature.

    46J’ai tenté d’élargir le champ d’analyse à tous les habitants de ces régions, et à toutes les terres, publiques comme privées, afin de conclure sur les conséquences de la législation du XIXe siècle sur les structures agraires. Contrairement au gouvernement de Jujuy, qui légiféra peu sur les terres de la Puna avant l’arrivée des radicaux en 191841, les terres de la frontière du Chaco furent l’objet d’une législation prolifique de la part de la province de Salta. Mais là encore, la différence peut s’expliquer par la situation concrète, puisque la plus grande partie des terres de la Puna était possédée par des particuliers – bien que souvent grâce à des méthodes légalement contestables. Il est clair qu’à l’exception des titres de Campero sur les terres de Cochinoca et Casabindo – l’usurpation la plus flagrante dénoncée par les indiens eux-mêmes – les gouvernements de l’époque ont préféré maintenir le statu quo au bénéfice des propriétaires des exploitations, lesquels appartenaient après tout à l’élite dirigeante locale. Par la suite, la fragmentation des grandes propriétés, la vente des terres publiques de Cochinoca et l’accès de certains locataires à la propriété, ne modifièrent qu’à la marge le déséquilibre entre le petit nombre de propriétaires et la masse de locataires. Les situations étaient cependant relativement différentes d’un département à l’autre. Le Recensement national de 1895 enregistra à Santa Catalina 210 propriétaires pour 1 000 habitants, et seulement 11 pour 1 000 à Cochinoca, pour ne citer que les deux cas extrêmes.

    47Dans la région de frontière du Chaco, bien que le processus de privatisation ait débuté dès la colonie, subsistaient de vastes étendues de terres incultes déclarées propriété de l’État, en particulier aux alentours de la rivière Bermejo (département de Rivadavia), la zone la plus avancée de la frontière. Les projets de colonisation se focalisèrent sur cette région. La politique de distribution des terres à titre gratuit ou à bas coût donna naissance à une structure plus égalitaire, rendant la propriété de la terre accessible tant aux aventuriers qu’aux immigrés modestes de la province de Salta elle-même, de Santiago del Estero ou de Bolivie. Cela dit, les terres de Rivadavia, au cœur du Chaco et soumises à des conditions écologiques défavorables, étaient les moins fertiles. Au contraire, dans le département d’Orán situé dans la zone de forêt piémontaise, les terres, favorables tant à l’élevage qu’à l’agriculture étaient davantage recherchées. Les voies d’accès à la propriété, grandes ouvertes au moment de la fondation de la ville à la fin du XVIIIe siècle, s’étaient progressivement refermées pour les plus modestes. Les latifundios s’imposèrent lentement. Le processus fut conclu en 1916 par l’installation de la fabrique sucrière de San Martín de Tabacal. Mais ce fut dans le département d’Anta, au seuil du Chaco, que la domination des grandes propriétés nées des achats et des attributions de l’époque coloniale se maintint avec le moins d’altération. Les exploitations agricoles et d’élevage les plus importantes étaient contrôlées par les grandes familles de la région. Elles complétaient ces activités par le commerce ou des participations financières dans les entreprises sucrières, auxquelles elles fournissaient de la main-d’œuvre grâce aux relations étroites qu’elles entretenaient avec les autorités politiques et administratives.

    48De nombreux autres aspects invitent à une analyse plus poussée, mais ce serait outrepasser les limites de cet article. Nous espérons avoir mis en évidence avec suffisamment de clarté les différences entre les réformes mises en œuvre au XIXe siècle dont furent l’objet les terres de deux régions du nord-ouest argentin, dotées d’une importante population indienne.

    Notes de bas de page

    1 Voir parmi d’autres, Iñigo Carrera N., La violencia como potencia económica : Chaco 1870-1940, Buenos Aires, Centro Editor de América Latina, 1988 ; Teruel A., Misiones, economía y sociedad en la frontera chaqueña del Noroeste Argentino en el siglo XIX, Bernal, Editorial de la Universidad Nacional de Quilmes, 2005.

    2 Conti V., « Salta entre el Atlántico y el Pacífico. Vinculaciones mercantiles y producciones durante el siglo XIX », dans Bandieri S. (dir.), Cruzando la cordillera. La frontera argentino-chilena como espacio social, CEHIR, Universidad Nacional de Comahue, 2001 ; Campi D. et Richard Jorba R., « Las producciones regionales extrapampeanas », Nueva Historia Argentina, Buenos Aires, Sudamericana, 1999, t. IV.

    3 Langer E. et Conti V., « Circuitos comerciales tradicionales y cambio económico en los Andes centromeridionales (1830-1930) », Desarrollo Económico, no 121, Buenos Aires, 1991.

    4 Il est possible de lire un travail qui contribue à cette perspective dans Gil Montero R., Caravaneros y trashumantes en los Andes meridionales. Población y familia indígena en la puna de Jujuy, 1770-1870, Lima, Instituto de Estudios Peruanos, 2004.

    5 Congost R., « Leyes liberales, desarrollo económico y discursos históricos. El test de los propietarios prácticos », dans Reguera A. (dir.), Los rostros de la modernidad. Vías de transición al capitalismo. Europa y América Latina. Siglos XIX y XX, Rosario, Prohistoria Ediciones, 2006. Souligné par l’auteur.

    6 Albeck M. E. et Palomeque S., « Ocupación española de las tierras indígenas de la Puna y “Raya del Tucumán” durante el temprano período colonial », Memoria Americana, Facultad de Filosofía y Letras, Universidad de Buenos Aires/Sociedad Argentina de Antropología, Buenos Aires, 2009, no 17 (2).

    7 L’ambiguïté de cette situation, les terres des indiens soumis à l’encomienda étant intégrées à deux octrois accordés au bénéficiaire de l’encomienda, causa rapidement des difficultés. Ainsi, après la mort de Bernárdez de Ovando, son gendre Juan José Fernández Campero fit donation d’une partie de ces terres (Barrancas et Cobre) aux indiens de Casabindo, qui obtinrent la reconnaissance de leurs droits grâce à un appel devant la Cour Royale de Charcas. Ils ne purent cependant pas empêcher la perte d’autres terres. Ibid.

    8 Palomeque S., « Intercambios mercantiles y participación indígena en la “puna de Jujuy” a fines del periodo colonial », Andes, no 6, Salta, CEPIHA, 1994.

    9 Fidalgo A., ¿De quién es la Puna?, Jujuy, EDIUNJu, [1988] 1996.

    10 En 1855, les occupants des terrains publics des villages de la Quebrada, à condition qu’il s’agisse de « parcelles bâties », en obtinrent la propriété. L’étape suivante fut la loi de vente des terres publiques permettant aux particuliers d’acheter à l’État la propriété éminente des terres.

    11 Un des premiers travaux de recherche systématique sur le Marquisat de Tojo a été entrepris par Madrazo G., Hacienda y encomienda en los Andes. La Puna argentina bajo el Marquesado de Tojo. Siglos XVII a XIX, Buenos Aires, Fondo Editorial, 1982.

    12 Archives historiques de Jujuy (AHJ). Cadastre des propriétés urbaines et rurales de la province de Jujuy. Année 1872. Une étude d’ensemble des propriétés de la province peut être consultée dans Teruel A., « La incidencia de la tenencia de la tierra en la formación del mercado de trabajo rural en la provincia de Jujuy, 1870-1910 », Población y sociedad, Tucumán, Fundación Yocavil, 1994, no 2.

    13 Albeck M. E. et Palomeque S., op. cit.

    14 La question a été traitée en profondeur par Madrazo G., op. cit. ; Rutledge I., Cambio agrario e integración. El desarrollo del capitalismo en Jujuy, 1550-1960, Tucumán, ECIRA CICSO, 1987 ; Fidalgo A., op. cit. ; Paz G., « Resistencia y rebelión campesina en la Puna de Jujuy, 1850-1875 », Boletín del Instituto de Historia Argentina y Americana Dr Emilio Ravignani, III, Buenos Aires, 1991, parmi d’autres articles de l’auteur.

    15 Arrêt de la Cour Suprême de Justice de la Nation, « La Provincia de Jujuy contra D. Fernando Campero, sobre reivindicación », Buenos Aires, 21 avril 1877. Reproduit dans Carrasco M., Los derechos de los pueblos indígenas en Argentina, Buenos Aires, Vinciguerra, 2000.

    16 Paz G., « Tierra y resistencia campesina en el Noroeste Argentino. La Puna de Jujuy, 1875-1910 », dans Barragán R. et al., Bolivia y América Latina en el siglo XIX, La Paz, Institut français d’études andines, Coordinadora de Historia, 1997.

    17 AHJ, cadastre territorial de la Provincia de Jujuy de 1910. Une étude plus détaillée peut être consultée dans Teruel A., « Estructuras agrarias comparadas : la Puna argentina y el sur boliviano a comienzos del siglo XX », Revista Mundo Agrario, Centro de Estudios Históricos Regionales, Universidad Nacional de La Plata, 2006, no 11.

    18 Troisième Recensement national, dressé le 1er juin 1914, Buenos Aires, Talleres Gráficos de L. J. Rosso y Cía., 1916.

    19 La quantité d’exploitations enregistrées comprenant des cultures, c’est-à-dire non exclusivement consacrées à l’élevage, est infime : 35 au total pour toute la Puna.

    20 Recensement national agricole dressé le 1er mai 1908, t. I, Ganadería.

    21 Reboratti C., La Naturaleza y el Hombre en la Puna, Salta, Proyecto GTZ, 1994.

    22 Dans ce paragraphe nous suivons les axes de Teruel A., « Regiones de frontera. Apuntes para contribuir a la historia nacional de la propiedad de la tierra », dans Bandieri S., Blanco G. et M. (dir.), Las escalas de la historia comparada, t. II : Empresas y empresarios. La cuestión regional, Buenos Aires, Miño y Dávila, 2008.

    23 Mata de López S. E., Tierra y poder en Salta. El Norte Argentino en vísperas de la independencia, Diputación de Sevilla, 2000.

    24 Gullón Abao A., La frontera del Chaco en la Gobernación del Tucumán (1750-1810), Universidad de Cádiz, 1993.

    25 Córdoba R., « Anta en la primera mitad del siglo XIX : el ocaso de las instituciones fronterizas y la ocupación de las tierras », Cuadernos de Humanidades, no 13, Universidad Nacional de Salta, 2001.

    26 Ojeda G., Recopilación General de las Leyes de la provincia de Salta y sus Decretos Reglamentarios, Salta, Talleres Gráficos de C. Velarde, 1929, t. I., 1855-1866, loi du 14 décembre 1836, p. 153-154.

    27 Ibid., loi du 16 décembre 1856, p. 181-184, et décret réglementaire du 6 février 1857, p. 149-158.

    28 Archives historiques de Salta (AHS), Livre des Octrois des Terres d’Orán, p. 60-125.

    29 Ojeda G., op. cit., loi du 3 janvier 1859, p. 254-255.

    30 Ibid., décret-loi approuvant le programme proposé par le préfet aux missions, Frère Pedro María Pellichi, Salta, 12 janvier 1860, p. 282.

    31 Archives du couvent franciscain de Salta (ACFS), Libro copiador, Salta, 19 décembre 1864.

    32 Ojeda G., op. cit., loi du 28 novembre 1863, p. 388.

    33 Ibid., t. III, loi du 15 mai 1884, p. 1307-1 310.

    34 Schleh E., Salta y sus riquezas, 1914.

    35 Jaime M. L., « Extensión de la frontera agrícola-ganadera y tenencia de la tierra en el Chaco salteño (Colonia Rivadavia 1825-1914) », communication présentée lors des IIIes Jornadas Regionales de Investigación en Humanidades y Ciencias Sociales, Jujuy, 1992.

    36 Il s’agit des fabriques sucrières de l’est de la province de Jujuy (La Esperanza et Ledesma) et de celle de Campo Santo, de la province de Salta. Rodríguez L., La Argentina en 1908, Buenos Aires, 1908, p. 208.

    37 AHS, cadastre de propriété territoriale d’Orán (1872), de Rivadavia (1872) et d’Anta (1876). Pour une analyse plus précise, voir Teruel A., Misiones, economía y sociedad en la frontera chaqueña…, op. cit.

    38 Troisième Recensement national, dressé le 1er juin 1914, Buenos Aires, Talleres Gráficos de L. J. Rosso et Cía., 1916, Explotaciones agropecuarias, t. V.

    39 Torkel Karlin U., Catalán L. et Coirini R., La Naturaleza y el Hombre en el Chaco Seco, Salta, Colección Nuestros Ecosistemas, Proyecto GTZ, 1994.

    40 García Jordán P., « Problemática de la incorporación de las selvas amazónicas a los Estados nacionales latinoamericanos, siglos XIX y XX. Algunas reflexiones sobre el caso peruano », Boletín Americanista, année XXXII, no 41, Barcelone, 1991.

    41 La problématique durant l’ère radicale est analysée dans Fleitas M. S. et Teruel A., « Política y movilización campesina en el norte argentino. La cuestión de la tierra indígena en el proceso de ampliación de la democracia », Revista Andina, Centro Bartolomé de las Casas, Cuzco, Perú, 2e semestre 2007, no 45.

    Auteur

    Ana A. Teruel

    Historienne, enseignant chercheur à l’université nationale de Jujuy et au CONICET (Argentine).

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Paysans des Alpes

    Paysans des Alpes

    Les communautés montagnardes au Moyen Âge

    Nicolas Carrier et Fabrice Mouthon

    2010

    Pérégrin d’Opole

    Pérégrin d’Opole

    Un prédicateur dominicain à l'apogée de la chrétienté médiévale

    Hervé Martin

    2008

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Prêtres de Bretagne au xixe siècle

    Samuel Gicquel

    2008

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    Un constructeur de la France du xxe siècle

    La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)

    Pierre Jambard

    2008

    Ouvriers bretons

    Ouvriers bretons

    Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968

    Vincent Porhel

    2008

    L'intrusion balnéaire

    L'intrusion balnéaire

    Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)

    Johan Vincent

    2008

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    L'individu dans la famille à Rome au ive siècle

    D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan

    Dominique Lhuillier-Martinetti

    2008

    L'éveil politique de la Savoie

    L'éveil politique de la Savoie

    Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)

    Sylvain Milbach

    2008

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    L'évangélisation des Indiens du Mexique

    Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)

    Éric Roulet

    2008

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    L'étranger en Bretagne au Moyen Âge

    Présence, attitudes, perceptions

    Laurence Moal

    2008

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Les saints bretons entre légendes et histoire

    Le glaive à deux tranchants

    Bernard Merdrignac

    2008

    Les miroirs du silence

    Les miroirs du silence

    L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934

    Patrick Bourgalais

    2008

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Rennes
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 Voir parmi d’autres, Iñigo Carrera N., La violencia como potencia económica : Chaco 1870-1940, Buenos Aires, Centro Editor de América Latina, 1988 ; Teruel A., Misiones, economía y sociedad en la frontera chaqueña del Noroeste Argentino en el siglo XIX, Bernal, Editorial de la Universidad Nacional de Quilmes, 2005.

    2 Conti V., « Salta entre el Atlántico y el Pacífico. Vinculaciones mercantiles y producciones durante el siglo XIX », dans Bandieri S. (dir.), Cruzando la cordillera. La frontera argentino-chilena como espacio social, CEHIR, Universidad Nacional de Comahue, 2001 ; Campi D. et Richard Jorba R., « Las producciones regionales extrapampeanas », Nueva Historia Argentina, Buenos Aires, Sudamericana, 1999, t. IV.

    3 Langer E. et Conti V., « Circuitos comerciales tradicionales y cambio económico en los Andes centromeridionales (1830-1930) », Desarrollo Económico, no 121, Buenos Aires, 1991.

    4 Il est possible de lire un travail qui contribue à cette perspective dans Gil Montero R., Caravaneros y trashumantes en los Andes meridionales. Población y familia indígena en la puna de Jujuy, 1770-1870, Lima, Instituto de Estudios Peruanos, 2004.

    5 Congost R., « Leyes liberales, desarrollo económico y discursos históricos. El test de los propietarios prácticos », dans Reguera A. (dir.), Los rostros de la modernidad. Vías de transición al capitalismo. Europa y América Latina. Siglos XIX y XX, Rosario, Prohistoria Ediciones, 2006. Souligné par l’auteur.

    6 Albeck M. E. et Palomeque S., « Ocupación española de las tierras indígenas de la Puna y “Raya del Tucumán” durante el temprano período colonial », Memoria Americana, Facultad de Filosofía y Letras, Universidad de Buenos Aires/Sociedad Argentina de Antropología, Buenos Aires, 2009, no 17 (2).

    7 L’ambiguïté de cette situation, les terres des indiens soumis à l’encomienda étant intégrées à deux octrois accordés au bénéficiaire de l’encomienda, causa rapidement des difficultés. Ainsi, après la mort de Bernárdez de Ovando, son gendre Juan José Fernández Campero fit donation d’une partie de ces terres (Barrancas et Cobre) aux indiens de Casabindo, qui obtinrent la reconnaissance de leurs droits grâce à un appel devant la Cour Royale de Charcas. Ils ne purent cependant pas empêcher la perte d’autres terres. Ibid.

    8 Palomeque S., « Intercambios mercantiles y participación indígena en la “puna de Jujuy” a fines del periodo colonial », Andes, no 6, Salta, CEPIHA, 1994.

    9 Fidalgo A., ¿De quién es la Puna?, Jujuy, EDIUNJu, [1988] 1996.

    10 En 1855, les occupants des terrains publics des villages de la Quebrada, à condition qu’il s’agisse de « parcelles bâties », en obtinrent la propriété. L’étape suivante fut la loi de vente des terres publiques permettant aux particuliers d’acheter à l’État la propriété éminente des terres.

    11 Un des premiers travaux de recherche systématique sur le Marquisat de Tojo a été entrepris par Madrazo G., Hacienda y encomienda en los Andes. La Puna argentina bajo el Marquesado de Tojo. Siglos XVII a XIX, Buenos Aires, Fondo Editorial, 1982.

    12 Archives historiques de Jujuy (AHJ). Cadastre des propriétés urbaines et rurales de la province de Jujuy. Année 1872. Une étude d’ensemble des propriétés de la province peut être consultée dans Teruel A., « La incidencia de la tenencia de la tierra en la formación del mercado de trabajo rural en la provincia de Jujuy, 1870-1910 », Población y sociedad, Tucumán, Fundación Yocavil, 1994, no 2.

    13 Albeck M. E. et Palomeque S., op. cit.

    14 La question a été traitée en profondeur par Madrazo G., op. cit. ; Rutledge I., Cambio agrario e integración. El desarrollo del capitalismo en Jujuy, 1550-1960, Tucumán, ECIRA CICSO, 1987 ; Fidalgo A., op. cit. ; Paz G., « Resistencia y rebelión campesina en la Puna de Jujuy, 1850-1875 », Boletín del Instituto de Historia Argentina y Americana Dr Emilio Ravignani, III, Buenos Aires, 1991, parmi d’autres articles de l’auteur.

    15 Arrêt de la Cour Suprême de Justice de la Nation, « La Provincia de Jujuy contra D. Fernando Campero, sobre reivindicación », Buenos Aires, 21 avril 1877. Reproduit dans Carrasco M., Los derechos de los pueblos indígenas en Argentina, Buenos Aires, Vinciguerra, 2000.

    16 Paz G., « Tierra y resistencia campesina en el Noroeste Argentino. La Puna de Jujuy, 1875-1910 », dans Barragán R. et al., Bolivia y América Latina en el siglo XIX, La Paz, Institut français d’études andines, Coordinadora de Historia, 1997.

    17 AHJ, cadastre territorial de la Provincia de Jujuy de 1910. Une étude plus détaillée peut être consultée dans Teruel A., « Estructuras agrarias comparadas : la Puna argentina y el sur boliviano a comienzos del siglo XX », Revista Mundo Agrario, Centro de Estudios Históricos Regionales, Universidad Nacional de La Plata, 2006, no 11.

    18 Troisième Recensement national, dressé le 1er juin 1914, Buenos Aires, Talleres Gráficos de L. J. Rosso y Cía., 1916.

    19 La quantité d’exploitations enregistrées comprenant des cultures, c’est-à-dire non exclusivement consacrées à l’élevage, est infime : 35 au total pour toute la Puna.

    20 Recensement national agricole dressé le 1er mai 1908, t. I, Ganadería.

    21 Reboratti C., La Naturaleza y el Hombre en la Puna, Salta, Proyecto GTZ, 1994.

    22 Dans ce paragraphe nous suivons les axes de Teruel A., « Regiones de frontera. Apuntes para contribuir a la historia nacional de la propiedad de la tierra », dans Bandieri S., Blanco G. et M. (dir.), Las escalas de la historia comparada, t. II : Empresas y empresarios. La cuestión regional, Buenos Aires, Miño y Dávila, 2008.

    23 Mata de López S. E., Tierra y poder en Salta. El Norte Argentino en vísperas de la independencia, Diputación de Sevilla, 2000.

    24 Gullón Abao A., La frontera del Chaco en la Gobernación del Tucumán (1750-1810), Universidad de Cádiz, 1993.

    25 Córdoba R., « Anta en la primera mitad del siglo XIX : el ocaso de las instituciones fronterizas y la ocupación de las tierras », Cuadernos de Humanidades, no 13, Universidad Nacional de Salta, 2001.

    26 Ojeda G., Recopilación General de las Leyes de la provincia de Salta y sus Decretos Reglamentarios, Salta, Talleres Gráficos de C. Velarde, 1929, t. I., 1855-1866, loi du 14 décembre 1836, p. 153-154.

    27 Ibid., loi du 16 décembre 1856, p. 181-184, et décret réglementaire du 6 février 1857, p. 149-158.

    28 Archives historiques de Salta (AHS), Livre des Octrois des Terres d’Orán, p. 60-125.

    29 Ojeda G., op. cit., loi du 3 janvier 1859, p. 254-255.

    30 Ibid., décret-loi approuvant le programme proposé par le préfet aux missions, Frère Pedro María Pellichi, Salta, 12 janvier 1860, p. 282.

    31 Archives du couvent franciscain de Salta (ACFS), Libro copiador, Salta, 19 décembre 1864.

    32 Ojeda G., op. cit., loi du 28 novembre 1863, p. 388.

    33 Ibid., t. III, loi du 15 mai 1884, p. 1307-1 310.

    34 Schleh E., Salta y sus riquezas, 1914.

    35 Jaime M. L., « Extensión de la frontera agrícola-ganadera y tenencia de la tierra en el Chaco salteño (Colonia Rivadavia 1825-1914) », communication présentée lors des IIIes Jornadas Regionales de Investigación en Humanidades y Ciencias Sociales, Jujuy, 1992.

    36 Il s’agit des fabriques sucrières de l’est de la province de Jujuy (La Esperanza et Ledesma) et de celle de Campo Santo, de la province de Salta. Rodríguez L., La Argentina en 1908, Buenos Aires, 1908, p. 208.

    37 AHS, cadastre de propriété territoriale d’Orán (1872), de Rivadavia (1872) et d’Anta (1876). Pour une analyse plus précise, voir Teruel A., Misiones, economía y sociedad en la frontera chaqueña…, op. cit.

    38 Troisième Recensement national, dressé le 1er juin 1914, Buenos Aires, Talleres Gráficos de L. J. Rosso et Cía., 1916, Explotaciones agropecuarias, t. V.

    39 Torkel Karlin U., Catalán L. et Coirini R., La Naturaleza y el Hombre en el Chaco Seco, Salta, Colección Nuestros Ecosistemas, Proyecto GTZ, 1994.

    40 García Jordán P., « Problemática de la incorporación de las selvas amazónicas a los Estados nacionales latinoamericanos, siglos XIX y XX. Algunas reflexiones sobre el caso peruano », Boletín Americanista, année XXXII, no 41, Barcelone, 1991.

    41 La problématique durant l’ère radicale est analysée dans Fleitas M. S. et Teruel A., « Política y movilización campesina en el norte argentino. La cuestión de la tierra indígena en el proceso de ampliación de la democracia », Revista Andina, Centro Bartolomé de las Casas, Cuzco, Perú, 2e semestre 2007, no 45.

    Les Indiens des frontières coloniales

    X Facebook Email

    Les Indiens des frontières coloniales

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://0-freemium-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/oebooks

    Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Les Indiens des frontières coloniales

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Teruel, A. A. (2011). Les changements dans la propriété foncière dans deux régions de frontière : la Puna et le Chaco argentins au XIXe siècle. In L. Capdevila, J. P. Obregón Iturra, & N. Richard (éds.), Les Indiens des frontières coloniales (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.110106
    Teruel, Ana A. « Les changements dans la propriété foncière dans deux régions de frontière : la Puna et le Chaco argentins au XIXe siècle ». In Les Indiens des frontières coloniales, édité par Luc Capdevila, Jimena Paz Obregón Iturra, et Nicolas Richard. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2011. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.110106.
    Teruel, Ana A. « Les changements dans la propriété foncière dans deux régions de frontière : la Puna et le Chaco argentins au XIXe siècle ». Les Indiens des frontières coloniales, édité par Luc Capdevila et al., Presses universitaires de Rennes, 2011, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.110106.

    Référence numérique du livre

    Format

    Capdevila, L., Obregón Iturra, J. P., & Richard, N. (éds.). (2011). Les Indiens des frontières coloniales (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.110043
    Capdevila, Luc, Jimena Paz Obregón Iturra, et Nicolas Richard, éd. Les Indiens des frontières coloniales. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2011. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.110043.
    Capdevila, Luc, et al., éditeurs. Les Indiens des frontières coloniales. Presses universitaires de Rennes, 2011, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.110043.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Rennes

    Presses universitaires de Rennes

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://www.pur-editions.fr

    Email : pur@univ-rennes2.fr

    Adresse :

    2, avenue Gaston Berger

    CS 24307

    F-35044

    Rennes

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement