L’État et l’entreprise

Une histoire de la normalisation comptable et fiscale à la française

Histoire

Éditeur : Presses universitaires de Rennes

Lieu d’édition : Rennes

Publication sur OpenEdition Books : 25 septembre 2019

Collection : Histoire

Année d’édition : 2011

Nombre de pages : 384


Présentation

Quand, comment et pourquoi les entreprises privées ont-elles accepté de se plier à des normes pour tenir leurs comptes ? La question mérite d’autant plus d’être posée que ces normes sont définies hors des cercles patronaux, par un État dont ils ne cessent de dénoncer l’emprise, par le fisc dont ils se défient et par une profession comptable qu’ils méprisent longtemps. Quels arguments ont donc convaincu les dirigeants politiques français et les organisations patronales de la nécessité de sacrifier une partie de l’autonomie de l’entreprise privée ? Dans quelle mesure cette normalisation a-t-elle facilité la gestion des affaires et favorisé la connaissance des activités économiques ?

L’auteure explique cette conversion en précisant ses étapes entre la Première Guerre mondiale et le début de la Ve République. Détaillant le processus d’introduction progressive des représentations chiffrées chez un certain nombre d’acteurs (une nébuleuse calculatrice qui devient réseau) déterminés à comprendre et à encadrer la réalité économique, elle décrit le passage de la « France des mots » à la « France des chiffres ». Le processus examiné traverse les clivages et bouscule la chronologie économique et politique de la France contemporaine. Il s’appuie sur une succession de compromis politiques entre trois entités souvent antagonistes : l’État et ses représentants engagés dans la mise en place d’une fiscalité moderne, les organisations patronales cherchant à limiter les prélèvements fiscaux, la profession comptable désireuse de s’affirmer. Sa lenteur, ses implications et ses limites constituent de véritables marqueurs de la modernisation économique.

Définis par Vichy, le premier plan comptable général et l’ordre des experts comptables et des comptables agréés survivent à la Libération. La « normalisation à la française » est enclenchée mais il faut d’abord attendre la fin de la IVe République pour que les autorités politiques décident de l’imposer, puis le début de la Ve République pour que l’obligation soit effective. Le décret de 1965 prescrit de se conformer au plan comptable général pour déclarer ses bénéfices. Malgré les résistances patronales qui retardent la généralisation des plans professionnels jusqu’au milieu des années 1970, le processus est devenu irréversible.


Sommaire

Yannick Lemarchand

Préface

Première partie. Propédeutique (juillet 1916-décembre 1930)

Deuxième partie. Volontarisme réformateur contre les pesanteurs de l’inertie (1931-juin 1940)

Troisième partie. Compter pour diriger (juillet 1940-avril 1952

Quatrième partie. Compter pour encadrer (mars 1952-1959-1965…)

Bernard Colasse

Postface

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