Connaître pour gouverner ? Angelo Pietra et les réformes de Guillaume Gonzague III, duc de Mantoue et du Monferrat
p. 231-243
Texte intégral
Introduction. Un petit état seigneurial dans le système des pouvoirs européens
1L’état de Mantoue se compose, pendant toute son histoire, d’une seule ville, d’abord libre commune, puis dominée par des dynasties profondément enracinées dans la société locale entre le XIIIe et le XVIIIe siècles.
2L’existence d’une seule ville capitale, siège de la cour et de lignages sans adversaires à l’intérieur du pays, oriente la société locale autour de ce pôle d’attraction capable, à partir du XVe siècle, de se développer sur la scène internationale grâce aux opportunités offertes par les conflits politiques, diplomatiques et militaires qui définissent le système des états italiens et grâce aux mariages qui lient les dominants aux familles princières de l’Italie et de l’Europe1. De son côté, le contado (le territoire politiquement sujet à la ville) offre aux hommes du prince des opportunités professionnelles dans les magistratures urbaines et rurales qui font l’objet de stratégies patrimoniales et complètent leur assise foncière. Rappelons enfin que la propriété et le contrôle d’une grande partie du pays forment la base de la prééminence politique et économique de la dynastie princière.
3Dans la longue durée, le passage de la libre commune à la seigneurie et au principat engendre une évolution des institutions locales en lien avec les exigences imposées par l’État bâti autour d’un pouvoir, physiquement incarné dans la cour et dans la ville et dans un ensemble d’éléments (tels que l’héritage communal, la seigneurie, les formes de la société locale, les pouvoirs extérieurs). La survie de l’État impose le maintien des formes et des structures qui caractérisent la longue histoire institutionnelle.
La genèse de la seigneurie2
4La seigneurie va s’imposer avec les Bonacolsi au début du XIIIe siècle. Désignés capitaines du peuple (capitani del popolo) et chargés par la communauté de gouverner la ville pour mettre fin aux conflits entre les factions urbaines, ils sont en mesure d’éliminer toutes les oppositions et de consolider leur hégémonie grâce à leur richesse foncière, à une sage politique extérieure, au contrôle attentif des institutions et à une prudente présence au sommet de la société. Leur domination est légitimée depuis un siècle par l’empereur Henri VII qui leur accorde en 1311 le titre de vicaires impériaux (vicarii imperiali).
5Le nouveau statut de la ville, écrit en 13113, offre une vision détaillée des premières formes de l’intervention seigneuriale sur le système local. La structure de ce dernier est composée d’organismes d’origine communale, mais la désignation des membres se fait désormais par le Seigneur. La cour du podestat administre la justice ; des officiaux et des notaires alternent dans les différents offices de la ville et du pays, là où l’on perçoit les gabelles et les impôts d’octroi. L’administration financière est gérée par le fermier de la commune (massaro), tandis que la gestion du patrimoine du Seigneur est confiée à une chancellerie encore in nuce.
6Tous les opposants sont bientôt neutralisés ou éliminés, sauf les fidèles Gonzague qui en 1328, grâce à une conjuration, sont en mesure de remplacer leurs maîtres dans la seigneurie de la ville. À ces derniers, les Bonacolsi laissent un héritage considérable : une organisation constitutionnelle fondée sur une solide hégémonie héréditaire, disciplinée par un statut qui marque la primauté seigneuriale et formellement légitimée à la base par la délégation populaire, et au sommet par le vicariat impérial4.
7La collégialité est une donnée structurelle du pouvoir seigneurial des XIIIe-XIVe siècles. Elle est caractérisée par la présence dominante d’une structure très cohérente, la famille élargie, clef de voûte des comportements sociaux, économiques et politiques. Des patrimoines indivis et des seigneuries collectives sont à la base des stratégies qui visent à en établir et en renforcer la primauté dans l’intérêt de ses nombreuses branches et de ses clientèles, plus nombreuses encore. Ainsi structurée, la famille dominante va opérer solidairement, en augmentant son patrimoine foncier grâce à une utilisation sans scrupules des richesses, des armes et de la justice : elle met en œuvre des dynamiques de restitution, elle élargit ses clientèles, elle acquiert des solidarités et des appuis politiques5. Une fois l’hégémonie du lignage enracinée, cette dynamique devient obsolète. La lutte pour le pouvoir gagne alors l’intérieur de la famille, de sorte qu’en 1369, un seul, Louis (1334-1382), reste le seigneur après avoir éliminé ses frères.
8À ce moment-là, le système politique mis en place laisse entrevoir la lente transformation des anciennes magistratures urbaines sous la pression du prince. L’officio de la masseria, qui s’occupait de la rédaction des budgets communaux et dirigeait l’imposition fiscale, perd une partie de ses fonctions au profit de nouvelles figures : celle du fermier des gabelles (massaro dei dazi) qui gère les recettes fiscales ; du trésorier qui manage la monnaie du prince et de la communauté ; du fermier général qui s’occupe de la gestion du patrimoine foncier et immobilier de la dynastie, et du dépensier, responsable du maintien de la cour. Ces changements se reflètent aussi sur les procédures comptables qui, d’après l’analyse des documents conservés, apparaissent plus élaborées qu’auparavant. Le budget rédigé en 1384-1385 en fournit la preuve. Il a été rédigé lors de la succession de François Ier (1366-1407) à son père. Dans ce document, l’on peut repérer les compétences des magistratures en question, leurs recettes (introitus) et leurs dépenses (expensae).
9Après avoir consolidé définitivement les modalités de transmission héréditaire de la seigneurie, François va graduellement transformer les institutions de l’État en définissant la structure et la géographie des offici (masseria, ferme, trésorerie, dépenserie). Le sommet de son œuvre s’exprime dans la compilation, entre 1396 et 1404, d’un nouveau Liber Statutorum6 qui sera le socle de la loi jusqu’à la Dévolution de 1708.
10Jean-François (1395-1444), fils de François, ouvre un âge dans lequel la seigneurie se transforme en une principauté humaniste, politiquement autonome, institutionnellement avancée, culturellement très riche7. De ce point de vue, la conscience politique des Gonzague mûrit et croît. Détenteurs du titre de marquis de Mantoue obtenu en 1433, ils renforcent leur contrôle sur la société locale. Se développe une plus large symbiose entre un seigneur désormais reconnu comme prince par tout le monde et un pays toujours plus sujet : le sommet politique et diplomatique du gouvernement est graduellement assumé par la chancellerie, qui devient le centre des choix politiques. Elle rédige tous les actes d’autorité (bans, décrets, mandats, permis, grâces), répond aux pétitions, s’occupe de la correspondance interne et extérieure, gère la vie diplomatique et politique de l’État, etc.
11Les conflits d’intérêts entre les organismes d’origine communale et ceux de la première domination ou ceux de création plus récente atteignent ici leur point culminant : ceux qui, selon le statut de 1404, contrôlaient les flux de recettes et de dépenses, voient évoluer leurs compétences. Le trésorier va assumer des prérogatives toujours plus générales ; à son tour le massaro perd graduellement d’importantes prérogatives en faveur des maîtres des recettes (maestri delle entrate) qui sont toujours plus impliqués dans l’adjudication des droits et le recouvrement des créances, jusqu’à gérer, à partir de la domination de Louis II (1414-1478), toute la matière fiscale. Les papiers révèlent en outre la présence d’une multiplicité de relevés comptables, simples et complexes, concernant la gestion des charges (listes de droits donnés en adjudication, organigrammes du personnel avec salaire en argent et/ou en nature, livres de ferme, listes des dépenses du prince et de sa cour, etc.) et l’existence de formes élémentaires de contrôle sur les actes des différentes magistratures.
12Dans la seconde moitié du XVe siècle, ces changements se font au sein d’une structure flexible et fonctionnelle : l’intervention du marquis, loin de figer la réalité institutionnelle dans un cadre normatif, va graduellement la transformer en un système administratif composé d’un ensemble hétérogène d’offices et de charges en mesure de répondre aux exigences du Seigneur et aux attentes de la société locale.
13L’étape suivante voit la transformation du marquisat en duché grâce au soutien que Charles Quint apporte à Frédéric II (1500-1540), et son extension grâce à l’annexion d’un nouveau territoire, le Monferrat, à la suite du mariage du duc de Mantoue avec Marguerite Paléologue. Après la mort de Frédéric, pendant la régence de sa femme et de son frère, le cardinal Ercole Gonzague, s’ouvre un nouvel « âge de réformes » : une sévère réduction des frais de cour, pour faire face aux dettes cumulées par le premier duc, suivie d’une clarification des fonctions gouvernementales. La chancellerie ducale est réorganisée, ainsi que la justice. La création du sénat de justice (1571), unique haut tribunal qui réunit les compétences d’une pluralité d’anciennes juridictions, offre l’expression la plus évidente du contrôle maintenant exercé par le duc sur la fonction judiciaire. Un conseil d’État, qui dérive d’un ancien conseil de régence, est établi.
14Le dernier chapitre concerne la chambre des comptes (maestrato camerale) dont l’organisation (trois magistratures au XVe siècle : masseria, ferme et bureau des recettes) est modifiée une première fois en 1553 par la création d’un président, responsable général de l’administration, et d’un seul trésorier général qui réunit ainsi toutes les caisses « dans une seule bourse8 » et une deuxième fois par Guillaume III (1538-1587), qui remplace les trois magistratures par un seul organisme (Camera ducale ou Magistrato camerale) en 1573. Le duc confie à la chambre des comptes l’administration de toutes les recettes (fiscales et patrimoniales), ainsi que la supervision de matières fondamentales, telles que l’approvisionnement de la ville, la fabrication des monnaies, le monopole du sel, la gestion des eaux et du système hydraulique du pays.
Le duc et l’expert comptable
15Avec le renouvellement des institutions et de l’appareil bureaucratique a lieu la révision des procédures comptables que Guillaume confie à un moine, Angelo Pietra, gestionnaire du couvent de Saint-Benoît en Polirone, près de Mantoue. Les questions que Guillaume pose à Pietra sont très claires : « Il [le duc] veut connaître l’état de ses affaires au moyen de deux listes. La première devait signaler toutes ses dettes et la deuxième tous ses crédits vrais et réels, divisés par nature et par échéance9. » Pietra accepte de bon gré cette mission et il se met immédiatement au travail, dans l’espoir que Guillaume récompensera ses services par la publication de son manuel de comptabilité monastique, à la rédaction duquel il travaille à ce moment-là.
16Son premier souci est d’élaborer une synthèse des dettes et des créances de la Chambre ducale pour le quinquennat précédent. Il met à jour le désordre qui règne, caractérisé par « un fatras de dettes, la plupart certaines, et de créances incertaines parce qu’on y trouvait incluses beaucoup de sommes qui, au moment d’être soldées, devaient être plutôt considérées comme des dettes... Toutefois, il paraît très nécessaire de solder ces créances avant d’en exiger d’autres10 ».
17Les résultats sont présentés au duc, accompagnés d’une proposition de réforme complète de la comptabilité de l’État, fondée sur l’écriture double et de minutieux contrôles croisés garantissant la complète connaissance de la gestion de son domaine.
18Le démarrage de cette nouvelle comptabilité a une histoire assez longue qu’il n’est pas nécessaire d’exposer ici11. Il suffira de dire que, à la suite d’une longue bataille, l’enthousiasme et l’entêtement de Pietra eurent raison de toutes les résistances et poussèrent la chambre des comptes à adopter ses techniques et l’imprimerie ducale à publier son manuel12.
19Éprouvé par l’effort et par une fièvre paludéenne, Pietra prend congé du duc pour retourner à Gênes. Le 3 janvier de l’année suivante, finalement rétabli, il écrit à Mantoue en promettant de donner satisfaction et « d’exposer quelques règles principales pour la Chambre des comptes, pour Messieurs le comptable, le commissaire, le trésorier et tous les autres, pour faciliter et conserver la nouvelle écriture introduite pour le duc de Mantoue13 ». Et en effet, le 6 mai, il envoie à Guillaume un long rapport dont le titre est : Regole non meno utili che necessarie per la perpetua conservazione et accrescimento della scrittura doppia novamente introdotta per lo servitio del Serenissimo Principe Guglielmo Gonzague14.
20On ne lui répondra jamais15.
21Entre temps, à la cour de Mantoue, les choses n’allaient pas pour le mieux. Le nouveau système comptable, introduit par Pietra l’année précédente, présentait des difficultés très sérieuses d’application et rencontrait l’hostilité d’une bureaucratie qui se voyait investie de devoirs très lourds sans aucune augmentation, ni du salaire, ni de personnel.
22Les nombreuses critiques sur l’œuvre du bénédictin étaient perçues par la Chambre ducale qui commença à négliger les contrôles imposés par les « Règles ». D’autre part, le plus ardent défenseur de la réforme, le duc Guillaume, rendait son âme à Dieu dans un chaud matin d’août de 1587, tandis que son héritier, Vincent, poursuivait d’autres rêves de gloire que ceux réalisables grâce à une gestion plus rationnelle des comptes publics.
« La vraie façon de tenir le Livre Double »
23La synthèse d’Angelo Pietra, que j’ai essayé de reproduire dans le schéma, est une adaptation à l’entreprise « État » des techniques comptables que le bénédictin développa pour la gestion des couvents dans son Indrizzo degli economi. Après avoir affirmé la supériorité de l’écriture double sur n’importe quel autre type de relevé comptable16, il souligne les différences entre l’administration d’une entreprise (telle une banque ou une maison de commerce) et celle d’un patrimoine familial ou public17 et il précise les étapes nécessaires pour adapter la partie double au relevé des phénomènes de gestion des finances et du domaine du prince.
24La première chose à faire est la minutieuse révision des comptes en rayant toutes les dettes et les créances « qui ne sont pas vraies et liquides » pour « mettre d’accord ces comptes avec la caisse... De cette manière, pour l’avenir, on pourra continuer l’écriture double sans commettre aucune erreur18 ».
25Il faudra ensuite écrire sur le Grand Livre tous les comptes ouverts pour les différents postes ou bureaux (officine) qui portent des recettes (impôts, douanes, péages, amendes, confiscations, sel, augmentation de l’or et des monnaies, locations, produits des propriétés foncières, etc.) ou des dépenses (achats de vins, de fromages, d’huile, de bois, hôtellerie, épicerie, chasse, bijoux, garde-robe, voyages, dons, aumônes, allocations, salaires, constructions, garnison, etc.). Cette opération représente la synthèse finale d’un ensemble des relevés comptables en partie simple coordonnés par les experts de la Chambre des comptes (Maestrato camerale)19 chargés de contrôler les écritures qui reportent les produits vers la consommation et de comptabiliser tous les passages d’un poste à l’autre.
26Le pivot du système est le chef comptable (contista) qui tient non seulement le Grand Livre mais également deux autres livres : « le livre de raison et le livre des salariés, tous les deux collationnés avec ledit Grand Livre, de sorte qu’à la fin de l’année, soldant ceux-ci avec celui-là, ils devront se rencontrer ensemble ». à ce chef revient, solidairement avec les maîtres de la Chambre des comptes, le contrôle des récépissés et des mandats et, solidairement avec les experts comptables (ragionati), la correspondance des écritures du Grand Livre avec celles du journal.
27Tous les dix jours, il doit tirer du Grand Livre une liste à présenter au prince, où il indique le solde de caisse et les dépenses de toutes sortes. La somme des trois synthèses décadaires donne le résumé mensuel « afin que le duc, n’ayant pas eu la chance de voir lesdites listes, pourra au moins voir ce qu’on a fait pendant un mois ». Chaque document envoyé au Seigneur sera ensuite délivré au Maestrato camerale « afin qu’en connaissant tout, il s’en puisse servir dans chaque digne occasion pour le prince ».
28Les premiers jours de l’année, le chef comptable prépare un mémoire où il indique, mois par mois, les créances de toutes sortes (loyers de fonds et de maisons, impôts affermés, créances de toutes sortes) « afin que la Chambre connaisse quand elles viennent à échéance... et, à travers la liste de caisse... si les débiteurs ont payé ou non et de cette manière, qu’il puisse solliciter le recouvrement du restant ». Chaque mois, il doit en outre dresser, toujours pour la Chambre, un résumé des débiteurs qui ont « rendu raison » de l’argent reçu et de ceux qui ne l’ont pas encore fait. Le caissier doit en faire autant pour les « pensions » accordées à la famille ducale et les salaires payés au personnel de la cour et de l’État. Au terme des récoltes, il devra en outre enregistrer tous les blés et les autres produits amassés dans les fermes ducales en débitant le responsable du grenier (granarolo) et en créditant les fermiers à un prix moyen établi. Quatre fois l’an, une fois reçu le résumé de la consommation des farines, il en écrit le montant au débit du four et à crédit du grenier et fait de même avec la cave, la cuisine, le bûcher, etc.
29Deux fois par an, en août et en décembre, il présente un bilan de la récolte et de la consommation des produits agricoles, dans lequel « il écrit distinctement le solde de l’année précédente, la récolte, la part achetée et vendue, la consommation, etc. En même temps, « dans une autre liste, il compare le revenu, en argent ou en nature, des biens fonciers et les bénéfices de toutes sortes, pour voir ceux qui ont rendu moins, et ceux qui ont rendu d’avantage, pour en comprendre la raison et pour savoir quelles résolutions adopter, afin de faire mieux marcher les choses20 ».
30Le chef comptable est aidé par un comptable-adjoint (vice contista) et par un assistant (ajtante). Le premier, après avoir rédigé le journal sur la base des mandats reçus, devra dresser un « livre des notes » sur lequel il prendra bonne note de tous les ordres qui ont trait à la comptabilité, et « un livre des adjudications dans lequel il écrira tous les affermages (impôts, fermes, moulins, possessions, terres, maisons, etc.) ». L’assistant enregistre le bétail, gros et menu, en portant au débit le cheptel initial, les naissances et les achats et à crédit les ventes, les dons et les pertes ; il en fera, deux à trois fois par an, une synthèse pour la Chambre. Il tiendra, en outre, une liste de tous ceux qui ont des dépenses en gros ou en détail et une liste « de la farine, du pain, du vin, du fromage, de l’huile, du bois, du foin et d’autres victuailles existantes dans les dépôts » et, à la fin, il fera un résumé mensuel des consommations ordinaires et extraordinaires. Ce dernier sera envoyé à la chambre des comptes et au chef comptable, pour qu’il soit contrôlé et pour que l’on porte remède aux vols et aux friponneries21.
31En juillet, une fois les blés fauchés, l’assistant recevra du surintendant (fattore cavalcante) le total des gerbes recueillies et l’estime du rendement moyen de chaque ferme ; il vérifiera les résultats par rapport aux estimes. Il saura quel est le poids des blés envoyés aux moulins en enregistrant de même à débit des mouliniers et à crédit des fermiers. Chargé de veiller sur les propriétés foncières ducales, de subvenir à leurs besoins et de leur transmettre les ordres du Seigneur et de la chambre ducale, il doit tenir un livre pour chaque ferme, sur lequel il notera tous les animaux existants et toutes les dépenses faites. Il devra enfin contrôler les récoltes et ensuite, une fois « arrachés les lins, tondus les moutons, finies les vendanges, recueillis le mil et le panic, coupé le bois, faits les fagots, sciées les planches et ramassées toutes les autres choses, il devra présenter une liste pour chaque produit obtenu22 ».
32Le trésorier (cassero), qui devra être un bon connaisseur des monnaies, est chargé de « payer tous les subventions, les salaires et les aumônes, en soldant ensuite sa liste avec le chef comptable. Si la caisse ordinaire présente un actif pour des sommes considérables, il devra les déposer dans la chambre forte (camerino ferrato), réunissant toutes 100 pièces de monnaies de la même sorte dans un sachet, sur lequel il indiquera le poids, de manière qu’une simple pesée en permet le contrôle. Il tient, en outre, un livre des petites dépenses, c’est-à-dire de celles qui ne dépassent pas 100 livres, divisées par poste ; à la fin de chaque mois, après le contrôle des réviseurs aux écritures, il présente un abrégé au chef comptable qui écrit le montant à son crédit sur le Grand Livre.
33À son tour, le commissaire ducal (commissario ducale) doit encaisser les crédits devenus liquides et exigibles. Dans son livre, il devra les diviser par classes, du plus vieux au plus récent – en indiquant toujours leur nature et la raison pour laquelle ils n’ont pas encore été encaissés. Lorsqu’ils seront payés, il débitera la caisse et créditera la trésorerie. Tous les dix jours, chaque mois et à la fin de l’année, le commissaire fera également un sommaire des recouvrements à envoyer au duc et à la Chambre, « de manière que, voyant la quantité, ils puissent s’occuper des crédits pas encore rentrés ».
34À la fin, les réviseurs aux écritures (ragionati)23 devront collationner le journal et le Grand Livre, « rendre raison » de toutes les listes dressées par les autres magistratures comptables et, deux fois par an (fin septembre et fin décembre), assembler tous les précis mensuels dans un sommaire, que Pietra appelle précis des précis (compendio de’compendij), qui réunit toutes les recettes et toutes les dépenses. Cette synthèse doit coïncider avec le bilan que le contista, dans le même temps, tire du Grand Livre.
Conclusion
35Comme l’on peut le voir, ce que le bénédictin proposait était un ensemble de relevés comptables et de contrôles croisés, menés à différents niveaux (Prince, Chambre des comptes, réviseurs aux écritures, chef comptable, Surintendant), sur des « états24 » de recettes et des dépenses, des consommations, des achats et des ventes, des dettes et des créances, etc. Ces relevés auraient rendu presque impossibles les fraudes et les forfaitures et, une fois mis sur pied, auraient offert au prince une vue ponctuelle de la gestion économique et financière de son domaine. Les difficultés liées au démarrage d’une machine comptable si compliquée, ainsi que la disparition du duc, vouèrent à l’échec l’innovation audacieuse qu’Angelo avait essayé de mettre en œuvre.
36De même échoua l’effort de Guillaume pour réaliser un modèle d’État lié à la figure du prince, modèle qui aurait pu exalter ses capacités cognitives et opérationnelles grâce à une structure bureaucratique efficace et à une gouvernance plus rationnelle de la res publica, grâce aussi au relevé par capillarité des faits de gestion de la « Maison », de la « Cour » et de l’État. En effet, à sa mort, tout redevint comme avant : Vincent Gonzague, en vrai fils prodigue, nagea joyeusement dans les eaux de l’histoire en gaspillant le trésor cumulé par son père en trente ans de sage gestion des finances de son royaume, faisant vivre à Mantoue une saison un peu folle de grande splendeur, une saison illuminée par les couleurs de Pier Paul Rubens et par la musique de Claude Monteverdi. La dernière saison heureuse avant le déluge25, suivi de la disparition de la dynastie dominante et de l’arrivée des Gonzague-Nevers26, vingt ans après.

Notes de bas de page
1 Cattini M., Romani M. A., « Legami di sangue : relazioni politiche, matrimoni e circolazione della ricchezza nelle casate sovrane dell’Italia centro settentrionale nei secoli XV-XVIII (ricerche in corso) », dans Istituto internazionale di storia economica “F. Datini”, La famiglia nell’economia europea. Secc. XIII-XVIII. The economic role of the family from the 13th to the 18th, Firenze, 2009, p. 43-64.
2 Vaini M., Dal comune alla signoria. Mantova dal 1200 al 1328, Milano, 1986 ; Lazzarini I., « “Un bastione di mezo” : trasformazioni isitituzionali e dinamiche politiche », dans Romani M. A., Storia di Mantova. L’eredità gonzaghesca. Secoli XII-XVIII, vol. I, Mantoue, 2005.
3 Dezza E., Lorenzoni A., Vaini M. éd., Statuti bonacolsiani, Mantoue, 2002 ; Lazzarini I., « Il diritto urbano in una signoria cittadina : gli statuti mantovani dai Bonacolsi ai Gonzaga (1313-1404) », dans Chittolini G., Willoweit D., Statuti, città, territori in Italia e Germania tra Medioevo e Età moderna, Bologne, 1991, p. 381-417.
4 Lazzarini I., Fra un principe e altri stati. Relazioni di potere e forme di servizio a Mantova nell’età di Ludovico Gonzaga, Rome, 1996.
5 Aymard M., Romani M. A., La cour : de l’oubli à la redécouverte, dans Nuñez C. E. éd., Debates and controversies in Economic History, Séville-Madrid, 1998, p. 145-175.
6 Archivio di stato di Mantova. Archivio Gonzaga [dorénavant AG]. Statuti di Mantova riformati da Francesco Gonzaga (1393-1407), boîte 2003.
7 Lazzarini I., « “Un bastione di mezo” », op. cit., p. 443-506.
8 AG Magistrato Camerale Antico. Boîte AI. « Unione fatta il 21 marzo 1573... delli tre uffici, già eretti, del Massaro Generale, delli Maestri delle Entrate, et de Fattore Generale, con titolo di Magistrato del Tribunale et Presidente al Massaro Generale ; et con la distribuzione de’negotij, et cause appartenenti a ciascun Ufficiale ».
9 « Vuole ad ogni modo sapere come vanno le cose sue col mezzo di due liste. In una delle quali siano notati tutti li suoi debiti con le dichiarazioni necessarie per qual si vogli conto et nell’altra tutti li suoi crediti veri e reali, con distintione tale che quelli della stessa natura siano assieme, come i liquidi, sopra de’quali non vi è dubbio o replica alcuna. Et poi quelli che, per qualche occorrenza interpostavi, vi è dubbio o impedimento ; et ultimamente quelli che ancora non si ponno esigere, non essendo maturo il tempo a loro concesso. » AG Boîte 2635. Angelo Pietra à Federico Cattaneo. Mantoue, 6 mars 1586.
10 « Un caos di debiti la maggior parte certi, li crediti incerti sia perché in essa somma vi sono inclusi molti che a saldar con loro saranno forsi debiti... per onde saria quasi tanto necessario saldar quelli ; come procurar di essiger li altri. » AG Boîte 2636. Vincenzo Rezzo à Federico Cattaneo. Mantoue, 30 janvier 1586.
11 Romani, M. A., « Poder y contabilidad : Guglielmo Gonzaga y Angelo Pietra (1586-87) », dans Obradoiro de historia moderna, 18, 2009, p. 101-118.
12 Pietra A., Indrizzo degli economi o sia ordinatissima instruttione da regolatamente formare qualunque scrittura in un libro doppio ; aggiuntovi qui l’essemplare di un libro nobile, co’l suo giornale, ad uso della congregation cassinese dell’ordine di S. Benedetto con due tavole, l’una de’capitoli, et l’altra delle cose più degne, a pieno intendimento di ciascuno. Opera nuova, non meno utile che necessaria, a Religiosi, che vivono delle proprie Rendite, & ad ogni Padre di Famiglia, che si diletti del Libro Doppio. Composta da Don Angelo Pietra Genovese Monaco, & indegno servo di Giesu Christo, Mantoue, 1586. Dans la préface de cet ouvrage, il explique très bien ce qu’il veut faire : « Due sono le vie... la quali speditamente e securamente ne guidano & indirizzan al sommo dene, l’una è quella dell’operare, e l’altra del contemplare, ed ambe corrispondono ai due divini precetti. Il primo che è d’amare Iddio, et il secondo che è d’amare il prossimo nostro, nell’osservanza de’quali disse il nostro Salvatore esser ristretta tutta la legge, & i Profeti... Quinci avviene ch’io tutta via provo in me stesso un desiderio ardente d’inviarmi per esse... Ma perché non mi conosco fornito di tanto sapere ch’io possa sperare di potermi avanzare a molto per la via della contemplazione, mi sono rivolto a quella, ch’io ho stmatapiù piana, e più conforme al mio poco valore, vegliato & ispronato sollecitamente a ciò, non pur dal naturale istinto, ma dallo stato di monaco nel quale mi ritrovo per giovare alla mia Congregazione in particolare, & al prossimo in universale. Però la strada che mi son messa fra i piedi è quella dell’operare, onde mi son posto ad insegnare la vera maniera di tenere il Libro Doppio di Ragione co’l suo Giornale. Cosa che mi pare, se non mi inganno, d’avere arrecata ad assai comportevol fine, havendo tal mio insegnamento ridotto a giusto trattato, il quale ho intitolato Indrizzo degli Economi. Et mi giova di credere che egli non sarà per avventura di poco giovamento a coloro, che prendono diletto d’impiegarsi lodevolmente ne’maneggi del temporale, et particolarmente a professori della vita monacale di questi nostri tempi, ne’quali essendosi rafredata la Carità, fa mestiero che anco gli ritirati ne’chiostri si rivolgano a conservare l’acquistato ».
13 « Di mettere in carta alcune regole principali per l’Ill. mo Maestrato et per li signori Contista, Commissario, Cassero, Ragionati et altri aiutanti loro, tanto per agevolare et conservare la nuova scrittura introdotta ; quanto perché da alcuno di essi non si possa per niun tempo commettere errore in danno di Sua Serenissima Camera ». AG Boîte 770. Angelo Pietra à Federico Cattaneo. S. Giuliano d’Albaro, 3 janvier 1587.
14 En lui disant qu’il avait cherché à faire comprendre sans se préoccuper d’être ennuyeux (“non curando di parer forse ad alcuno noiosetto anzi che no per essermi troppo diffuso, che oscuro per esser stato troppo ristretto”) et en invitant le duc à : « circondarsi di persone intendenti di quest’arte... et quando qualcuno incolpasse le regole per troppo difficili da osservarsi, sarebbe però poco scusabile, perché la perfettione delle cose non s’acquista senza molta fatica, et quel troppo difficile sarà superato, quando i ministri siano atti a cotal mestiere, perché gl’inesperti fanno sorgere la difficoltà dall’agevolezza ; e dove loro non desse il cuore di eseguire ciò che si è disposto per compiuta sodisfattione di questo negozio, io so che non mancheranno altri ministri et aitanti che ridurranno l’impresa a lodevole fine ». AG Boîte 770. lAngelo Pietra a Gugliemo Gonzaga. Gênes, 6 mai 1587. Une édition de ce document est à paraître dans Romani M. A., « “Accioche lei Serenissima sappia tutto quello segue et li ministri stiano avvertiti”. Angelo Pietra alla corte di Mantova », dans Cheiron, 2009, no 51.
15 Le 3 septembre 1587 encore, il écrit à un ministre du duc : « A IIII d’aprile io scrissi a V. S. molto Illustre quanto io aveva notato per all’hora intorno a quel bilancio che lei mi mandò d’ordine della felice memoria del Ser. mo Signor Duca ; et poi alli VI di Maggio io inviai all’Alt. S. le regole necessarie ch’ella desiderava intorno alla conservatione et accrescimento della scrittura cominciata. Et quantunque io non habbi avuto alcuno avviso della ricevuta di esse, voglio però credere che in loro siano pervenute ; il che quando seguito non fusse, io gliene manderei di nuovo la copia, che per tale temenza io conservai appresso di me ». AG Boîte 770.
16 « Che mai non erra [et che] nella regolata quantunque copiosa et varia, né manco di due giorni a pieno se ne può sapere il quaré et il quia ». AG Boîte 2635. Angelo Pietra à Federico Cattaneo. Mantoue, 6 mars 1586.
17 « Molti, e quasi infiniti, e varij sono i modi usati, da diverse qualità, e condizioni d’Artegiani, Mercanti, e Nobili, nella loro scrittura temporale... no è però dubbio alcuno, che quei Memoriali, Squarciafogli, Vacchette, & altri libretti... ch’essi sogliono usare... sono per lo più necessari a ben comporre un Libro doppio, co’l suo Giornale, de’quali hora distintamente habbiamo a trattare ; non secondo l’uso di Roma, di Vinegia, di Genova, o di altra particolar città ; ma secondo l’uso commune di ciascuna, e con termini universali, e forse più lodevoli, a piena intelligenza de’meno intendenti... Posciache varie diverse sono le qualità degli affari onde non si può dare una regola comune, che a tutti ugualmente risponda, bisogna avvertire, che essendo tre sorti principali de negotij, cioè di Banchi, di Mercantie, e di Rendite, tre anco saranno i modi di tenere la scrittura e tre ispece parimente havremo di Libro doppio, cioè il Libro di Banco, Libro Mercantesco & Libro Nobile, i quali sono tra loro talmente diversi, che in verun modo l’uno può stare con l’altro, senza manifesto pericolo di confondere i termini molto diversi... Il primo de tre libri doppoi è quello de’Banchieri, appresso de’quali per essere eglino persone pubbliche, e giuridiche molti per comodità depositano i suoi denari, & per buona cautela fanno sopra i banchi loro i loro pagamenti. Et perciò essi banchieri sempre posseggono l’altrui denaro et più delle volte si ritrovano in poter loro molte migliaia di scuti. A costoro non fa mistero tenere nel libro loro conto alcuno, che loro apporti pro, né danno, entrata né spesa ; ma solamente scrivergli la Cassa con li creditori & debitori. Il secondo è quello de’Mercanti, i quali ritrovandosi un certo capitale in danari, o in mercantie, o vero ricevendolo da compartecipi, instituiscono un libro de’negotij loro, nel quale notano tutti i conti mercanteschi, che apportano pro, o vero danno, e similmente la loro cassa, i debitori, & creditori. Ma il terzo chiamiamo noi Libro nobile, poiché senza possedere l’altrui denaro, e senza esercitare alcuna sorte di negotio a coloro solamente serve, che vivono delle loro rendite, e perciò in quello non s’ha da notare altro che le spese, e proprie rendite, la cassa, i debitori & i creditori, che giornalmente per tal conto si creano, come appresso si dirà... Lasciando dunque da parte i due soprascritti Libri doppi..., i quali non fanno al nostro proposito, dico che’l Libro nobile, per altro nome chiamato Libro dell’Economo è quello, che si come è necessario a tutti gli cittadini, nobili, e titolati, che vivono delle proprie rendite ; ugualmente ha da servire a i Monasteri della nostra congregatione, & a quella dong’altra Religione, o congregatione, che desiderano tener la scrittura regolata, nel quale con buonissimo ordine hanno da notare giornalmente l’entrate, le spese, iI granari, le cantine, con debitori & creditori del Monastero, conforme a questa Istruttione... ». Pietra A., Indrizzo, op. cit., p. 1-2.
18 Pietra A., Regole, op. cit.
19 La chambre des Comptes « tiene il luogo di Maestro di Corte, per esser principale ministro del Ser. mo S. r Duca n. ro P. rone essendo esecutore degli ordini datigli dall’A. S... et ogn’altro ministro della Massaria dee dipendere da esso quando si tratta dell’entrate, della spesa, delli debitori et creditori della Camera ducale et ubbidirgli in tutto et per tutto, come farebbe all’invitta persona dell’A. S. della quale egli è tesoriero ». Il lui revient de « fare incantare i datij, affittare le possessioni, case et botteghe, dare il calmero de fornari et fondichieri, delli pesi et misure et di sottoscrivere i mandati, scrivere lettere, comprare et vendere et molte altre cure... principalmente ad esso spetta di havere diligente cura et usare ogni sollecitudine che ogn’uno delli ministri... osservino, appuntino a tempi suoi quanto sopra si è scritto et ordinato, insieme con tutto quello che giornalmente da S. A. sarà di nuovo ordinato et comandato per conservatione dell’ordine della scrittura regolata per l’interesse della Camera ducale, et in particulare havrà da osservare gli ordini infrascritti, che li serviranno a guisa di compendio di tutte le cose soprascritte, che sempre deono havere una certa relazione ad esso Ill. Maestrato ; il quale, per quanto fia possibile dee essere molto ben istrutto della spesa et consumo, se si fa giuridicamente et con avantaggio ; dell’entrata s’ella vien negletta, et per colpa di cui, et delli debitori se si risquotono con debita diligenza ; et etiamdio dee almeno per l’assidua essercitatione ricevere molta pratica et compita intelligenza della scrittura ordinata ». Pietra A., Regole, op. cit.
20 « Si scrive distintamente il restante dell’anno avanti, il raccolto, il compro, il venduto, il consumato, il cresciuto, il mancato et gli altri particolari, oltre a un’altra lista che serva per parallela di tutte quelle officine che hanno fatto maggior spesa dell’anno avanti et di quelle che hanno fatto minore da una parte ; et dall’altra parte di tutte quelle possessioni, o altre entrate che hanno renduto meno, et di quelle che hanno renduto di più dell’anno avanto, accio che s’intenda la ragione perché et si sappia che partito pigliarli, accio che le cose vadino migliorando et non deteriorando, con ogni possibile sagacità et industria ». Pietra A., Regole, op. cit.
21 Ibid.
22 « Strappati li lini, tosate le pecore, finite le vendemmie, cavato il miglio e il panigo, tagliata la legna, fatte le fascine, rassegate le asse et fatti li raccolti delle altre cose presenterà la lista per ogni volta del frutto che sarà cavato ». Pietra A., Regole, op. cit.
23 Les devoirs de ces ragionati sont très semblables à ceux que Venise confia en 1575 aux Revisori et regolatori alla scrittura. Cf. Hocquet J.-C., notice « Venise » dans Legay M.-L. (dir.), Dictionnaire historique de la comptabilité publique, Rennes, 2010, p. 437.
24 Ibid., p. 204.
25 Quazza R., La guerra per la successione di Mantova e del Monferrato, Mantoue, 1930.
26 Sur les vicissitudes de Louis Gonzague, troisième fils de Frédéric II et Marguerite Paléologue et futur duc de Nevers, Charleville et Rethel, cf De Maddalena A., Romani M. A., « Vivre à côté du Roi : Premières expériences et émotions de Louis Gonzague à la Cour de France (1549) », dans AA. VV., La France d’ancien régime. Études réunies en l’honneur de Pierre Goubert, Toulouse, 1985, p. 443-452 et Boltanski A., Les ducs de Nevers et l’État royal. Genèse d’un compromis (ca 1550-ca 1600), Genève, 2006.
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