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    Plan détaillé Texte intégral L’invention de l’antifascisme Le premier antifascisme communiste (1924-1928) Un second antifascisme communiste (1928-1933) ? La « troisième période » Le développement embryonnaire d’antifascismes concurrents Notes de bas de page

    L'antifascisme en France

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    Table des matières

    Chapitre I. Préhistoire de l’antifascisme (1922-1934)

    p. 21-42

    Texte intégral L’invention de l’antifascisme Le premier antifascisme communiste (1924-1928) Un second antifascisme communiste (1928-1933) ? La « troisième période » Le développement embryonnaire d’antifascismes concurrents Notes de bas de page

    Texte intégral

    1Les années 1920 inaugurent ce « moment étranger »1 où la France, jusque-là grande productrice et exportatrice de références et de modèles politiques, de la Révolution française à la Commune de Paris, du clivage droite/gauche à l’idée nationale et à la « laïcité », importe à son tour et intègre, dans des proportions plus fortes qu’antérieurement, des références issues d’autres pays et d’autres contextes politiques. La « greffe bolchevique », analysée par Annie Kriegel, en fournirait l’argument idéal typique pour le communisme2. Les choses semblent plus complexes concernant le fascisme. On sait, depuis les travaux de Pierre Milza, que l’accession au pouvoir de Mussolini et de son mouvement, en octobre 1922 en Italie, ne provoque pas de grand bouleversement politique sur la scène nationale3. Phénomène étranger, issu d’une puissance périphérique habitée par des bravacci plutôt méprisés, quoique anciens alliés de la Grande guerre, le fascisme aurait été analysé, de droite à gauche, selon des grilles de lecture aussi insuffisantes que peu surprenantes, et réduit à un avatar étranger du boulangisme. L’éditorialiste de L’Illustration parle ainsi en 1926 d’un pays « gouverné par la Ligue des Patriotes »4. Le travail récent de Bruno Goyet déplace la question5. S’il ne conteste pas l’absence de « crise italienne de la pensée française », comparable à la « crise allemande » des années 1870-18806 et à la « crise russe » des années 1920, il constate que le mot « fascisme » cristallise très vite un « complexe idéologique », qui trouble le jeu culturel et politique, tant à droite, qu’à gauche où l’on institue le terme en catégorie politique globale. En ce sens, c’est bien le surgissement du « fascisme » comme objet du débat politique français et, déjà, comme catégorie discriminante, qui permet l’invention de l’antifascisme à la fois comme un élément du lexique politique des gauches, spécialement mais pas seulement, des communistes, et comme la base d’un nouveau répertoire d’action collective. Cet antifascisme de basse intensité, à la fois du fait de la conjoncture internationale (Mussolini n’est pas Hitler…) et de l’absence d’adversaire à sa mesure ne se transforme pas en ce mythe mobilisateur qu’il devient dans la décennie suivante.

    L’invention de l’antifascisme

    2Les premières occurrences de l’emploi de l’adjectif « antifasciste » se rencontrent à l’automne 1922. Le terme est descriptif et entend désigner les activités des opposants à Mussolini, en Italie et en France. L’Illustration oppose ainsi au congrès fasciste de Naples le cabinet « foncièrement antifasciste de Giolitti » et L’Humanité condamne la traque par la police française des antifascistes italiens7.

    3Le quotidien du PCF, sous le titre « Un scandale à Nice. La police française traque les antifascistes… pour les livrer aux partisans de Mussolini », affirme reproduire une note de police utilisant elle-même le terme, fournissant ainsi pour la première fois deux usages du terme, un usage descriptif et un usage déjà positivement connoté :

    « Hier matin, le service de la sûreté de Nice a continué, dans les vieux quartiers de la ville, la visite des garnis commencée la veille. Les opérations ont pour but de découvrir les indésirables Italiens antifascistes qui, depuis les récents événements d’Italie, passent clandestinement la frontière et se rendent en France… Ces mesures sont prises pour éviter les manifestations antifascistes qui pourraient se produire dans les milieux italiens de Nice. »

    4C’est cependant à l’Internationale communiste (IC) que l’on doit, à partir de 1922, l’institution de l’antifascisme comme une catégorie politique à part entière, en étroite corrélation avec l’institution, par ses soins, d’un « fascisme » générique et transnational. Déjà, les deuxièmes et troisième congrès (1920 et 1921) de l’IC amalgamaient un ensemble d’organisations de divers pays sous la rubrique de « gardes blancs », terminologie empruntée à la guerre civile russe et qui rappelle le contenu guerrier que prend désormais la lutte politique aux yeux des bolcheviks8.

    5De façon générale, les analyses de l’IC se livrent, dès cette époque, à la fois à une extension et à une réduction du phénomène fasciste. Extension de la catégorie à des formations politiques très hétérogènes, comme les anciens combattants américains de l’American Legion et les « Ligues civiques » formées à l’initiative du patronat français contre la grève des cheminots de 1920. Et réduction utilitariste à des « bandes blanches », à la « jeunesse dorée de la bourgeoisie », ou, comme le fait Trotsky un peu plus tard, à des bandes pogromistes, comparables aux unités recrutées à l’époque tsariste parmi « les Ingouches ou les Tcherkesses, les éléments les plus ignorants du Caucase »9.

    6Le quatrième congrès de l’IC, ouvert le 5 novembre 1922 à Moscou, est le théâtre d’une première discussion sur le fascisme italien, après le succès de la « marche sur Rome » de Mussolini la semaine précédente. Les résolutions de l’IC, qui se veut une organisation transnationale centralisée telle une armée en campagne, ont force de loi pour les partis communistes du monde entier. La « résolution sur la tactique » consacre un point au « fascisme international », d’emblée caractérisé comme une expression de « l’offensive politique de la bourgeoisie »10. L’analyse demeure sommairement instrumentale : les fascistes sont « des gardes blanches [sic] spécialement destinées à combattre tous les efforts révolutionnaires du prolétariat ». Mais l’affirmation de l’existence d’un « fascisme international », attestée déjà en Autriche, Allemagne, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie, « même en Norvège » et menaçant la France et l’Angleterre, importe davantage. Il s’ensuit logiquement qu’une des tâches « les plus importantes » des partis communistes est « d’organiser la résistance au fascisme international, de se mettre à la tête de tout le prolétariat dans la lutte contre les bandes fascistes11 ».

    7Cette résolution est à la base d’une construction idéologique qui fait désormais du fascisme, comme de son double, l’antifascisme, une catégorie politique transnationale, à fonction désignative, mais aussi mobilisatrice. Catégorie politique extensive, le fascisme inclut des forces politiques diverses, en France comme à l’étranger. Le 19 décembre 1922, L’Humanité consacre ainsi un article au « fascisme en Bavière » et au « Mussolini allemand », qualifié de « démagogue très adroit ». En janvier 1923, Albert Treint, alors secrétaire du parti, dans un éditorial sur le « fascisme européen », fait de l’Action française le « fascio du Roy » et du ministre André Maginot « un Mussolini de fonds de cuvette »12. Cet usage extensif de l’épithète « fasciste » n’est pas propre aux communistes. Une revue plutôt conservatrice comme Le Mercure de France fait au même moment du groupe Adolf Hitler « le groupe fasciste par excellence, ni clérical, ni monarchiste ni particulariste13 ». Quelques années plus tard, Émile Kahn établit dans le quotidien socialiste Le Populaire une typologie des fascismes européens distinguant un « fascisme hongrois, militariste et faux-monnayeur », d’un « fascisme polonais militariste et clérical », lequel devient « militariste et antisémite » en Roumanie, « militariste et revanchard » en Bulgarie14. Et c’est le journaliste à succès Henri Béraud qui visite en 1926 à Munich la brasserie « d’où faillit partir le fascio allemand »15. Ce qui est propre aux communistes, c’est l’invention, contre ce « Fascisme » redoutable et polymorphe, d’un « antifascisme » qui est à la fois un cadre de mobilisation qu’ils contrôlent et un signe de ralliement contre des adversaires réunis et stigmatisés à l’aune de leur dangerosité commune.

    8En février 1923, L’Humanité publie un appel « Pour le front unique contre le fascisme » et annonce la création, à l’initiative de l’IC, d’un « fonds antifasciste international », basé à Berlin16. L’occupation de la Ruhr par les troupes françaises et belges ouvre en effet, aux yeux des responsables communistes, une situation révolutionnaire en Allemagne. Le KPD multiplie les initiatives : organisation de « centuries prolétariennes », appel à organiser le 29 juillet une « journée antifasciste » dans tout le pays17. Or le KPD n’est pas n’importe quel parti : « modèle du modèle » bolchevik, suivi de près par l’IC, il est la référence jusqu’en 1933 des partis communistes européens. Et l’Allemagne n’est pas n’importe quel pays pour les dirigeants soviétiques : modèle de modernité, dont l’imitation conditionne le développement de l’URSS et l’accès à l’Europe, elle est aussi le théâtre d’une crise qui met, selon eux, la révolution à l’ordre du jour, au moins jusqu’à l’automne 1923. En conséquence, les pratiques politiques du KPD, qui incluent un registre paramilitaire de discours et de rites politiques, ont souvent valeur exemplaire pour les communistes français18. On le verra distinctement en 1924-1926, avec la pâle tentative d’importer en France les « centuries prolétariennes » allemandes sous la forme des « Groupes de défense antifasciste », les GDA. Dès 1923 en tout cas, l’antifascisme est partie constitutive du discours communiste, en Allemagne comme en France.

    9C’est l’installation du gouvernement Herriot, après la victoire du Cartel des gauches en mai 1924, et les réactions qu’il suscite à droite de l’échiquier politique, qui permet un premier développement de cet antifascisme. Il reste que, dans cette première séquence, au moins jusqu’en 1926, seuls les communistes se placent vraiment dans ce registre. Pour les autres, « antifasciste » désigne toujours, de manière générale, un opposant italien à Mussolini et l’antifascisme demeure un terme descriptif, non une catégorie politique. À droite, René Johannet emploie ainsi plusieurs fois le terme dans son article de la Revue universelle sur l’affaire Matteotti. Affirmant que « le tumulte européen déchaîné par le jazz-band socialiste » donne à l’affaire « sa pire interprétation antifasciste », il note que « la crue antifasciste » atteint son plus haut niveau fin juin 1924 et conclut en distinguant les communistes italiens, désireux d’une action plus énergique, des « antifascistes », désignant ici le bloc des partis de l’Aventin19. L’Illustration dénonce le « crime antifasciste » perpétré en représailles par l’ouvrier Jean Corvi contre le député fasciste Armando Cosalini20. En 1926, Paul Lombard, dans un des premiers ouvrages parus sur l’Italie, évoque l’arrestation du colonel Garibaldi, « qui faisait publiquement profession de farouche antifascisme », mais n’était qu’un « faux antifasciste à la solde de Mussolini21 ». À gauche, le journaliste Émile Lautier note, à propos des Italiens en France, que « l’organisation des fascistes est bien plus puissante que celle des antifascistes22 ». Il faut donc s’arrêter sur ce que représente l’antifascisme pour les communistes français des années 1920, les seuls initialement à lui donner un contenu.

    Le premier antifascisme communiste (1924-1928)

    10Entre 1924 et 1928, le Parti communiste français développe, en deux temps successifs, un premier antifascisme qui inaugure tous les répertoires des antifascismes successifs, tant dans l’usage du mot, que dans les pratiques politiques et la géométrie variable des alliances.

    11Le premier temps, en 1923-1924 voit pratiquer un « antifascisme fermé » qui conjugue une extension maximale de l’adversaire (tout le monde, ou presque, est « fasciste » sauf les communistes) et une restriction minimale du champ des alliances (personne n’est « antifasciste », sauf les communistes). Le « social fascisme », invention de Zinoviev, président de l’IC, fait son apparition à la XIIIe conférence du PC russe, en janvier 1924, et sert d’instrument dans la lutte interne menée par la « troïka » Staline-Zinoviev-Kamenev contre l’opposition « trotskiste », après le fiasco d’une révolution allemande (l’Octobre allemand) attendue à l’automne 1923. Comme l’a montré l’historien allemand Leonid Luks, ces caractérisations, qui insèrent la social-démocratie allemande dans le champ du « fascisme », obéissent à une double fonction23. Il s’agit, dans le contexte de la « bataille de succession » qui s’ouvre avec la maladie de Lénine, de faire pièce aux positions de Trotsky, qui utilise la question allemande pour critiquer la politique de l’IC, et, simultanément, de masquer par une rhétorique radicale, la renonciation de fait à la lutte pour le pouvoir dans ce pays. Amalgamer la social-démocratie au fascisme permet aussi d’associer dans un même groupe Heinrich Brandler, dirigeant malheureux du KPD en 1923, accusé de l’échec de « l’Octobre allemand », Léon Trotsky et Karl Radek, rivaux dans le PC russe, au nom d’un passé « menchevik » et social-démocrate avec lequel ils n’auraient rompu qu’en apparence. Dénoncer indifféremment comme fascistes le socialiste Friedrich Ebert, le général von Seeckt, patron de la Reichswehr et… Adolf Hitler, masque et justifie tout à la fois l’échec et l’isolement du KPD : on ne peut évidemment s’allier avec « l’aile gauche du fascisme ». La combinaison de l’échec d’une révolution allemande tant espérée et de la lutte pour le pouvoir dans la direction du PC russe, puis, par extension, dans l’ensemble des partis de l’IC, explique la propagation rapide du couple fascisme/antifascisme ainsi défini. Le Ve congrès de l’IC, en juin-juillet 1924, celui de la mise en route de la « bolchevisation » des partis communistes, est aussi celui qui définit la social-démocratie comme « l’aile gauche du fascisme »24.

    12Jusque-là, le PCF avait développé des « manifestations antifascistes », tournées contre les ligues de droite, l’Action française en particulier, ou contre les tentatives d’organisation de fascii parmi les émigrés italiens en France25. L’inflexion est sensible après le Ve congrès de l’IC, immédiatement consécutif à la formation du gouvernement Herriot, le 14 juin 1924. Paul Vaillant-Couturier explique ainsi que si les « fascistes » étaient jusque-là « des enfants de curé, anciens zouaves pontificaux saturés d’eau de Lourdes et de Vichy [sic !], des lycéens à la petite gueule boutonneuse », ils se transforment, avec l’arrivée du Cartel des gauches, en fascistes « herriorroïdes »26. Pour le propagandiste communiste, l’ancien président de la République Alexandre Millerand développe une « propagande fasciste » et on « n’écrasera le mussolinisme millerandesque [sic] qu’en passant sur le corps de son complice, le bloc des gauches, le bloc anarcho-radicalo-démocrate27 ». Naturellement, en Italie comme en France, « il n’est d’antifascisme véritable que celui du parti communiste »28.

    13On peut multiplier à l’envi de telles citations. Leur accumulation peut interroger sur l’effet d’acculturation qu’elles produisent chez les militants. Le recensement des références au fascisme et à l’antifascisme à la « une » de L’Humanité au second semestre de 1924 est impressionnant : cinq en juin, dont un appel six colonnes à la une à « l’unité d’action contre le fascisme, contre le fascisme international, pour le droit d’asile, pour l’amnistie totale », quatre en novembre, quatre en décembre. C’est au cours de ce dernier mois que le PCF appelle le 11 décembre à « organiser la résistance prolétarienne contre le fascisme et le social-fascisme » et à préparer un « congrès antifasciste ». L’adresse est tournée vers les électeurs du Cartel :

    « Travailleurs de la majorité du 11 mai. Abandonnés par vos chefs, alliés du fascisme, vous n’avez plus devant vous qu’une solution ! Pour résister à l’offensive dirigée contre vous, groupez-vous derrière la seule force antifasciste résolue à vous défendre : le PC !
    Le fascisme vient ! Comme en Allemagne, comme en Italie, ce seront les maisons ouvrières pillées… »

    14Dans les jours suivants, L’Humanité ouvre une « tribune antifasciste » et appelle à former « dans chaque usine, un comité antifasciste d’unité prolétarienne29 ». Ces comités, qui associent le PC et ses organisations satellites (ARAC, CGTU, JC) restent généralement squelettiques. Le cas d’Avignon, où vivent pourtant de nombreux émigrés italiens, a valeur d’exemple. Un rapport de police au préfet du Vaucluse souligne ironiquement que « le fascisme et l’antifascisme en Avignon ne se trouvent que dans l’esprit des meneurs communistes, qui le découvrent partout, alors qu’en fait il n’apparaît nulle part même en état embryonnaire, lorsqu’on le recherche et qu’on voudrait le trouver30 ». À Lyon, Désiré Revol, secrétaire des syndicats CGTU et animateur du « comité d’action contre le fascisme » explique que « beaucoup d’ouvriers ont vu que, du jour au lendemain, il y aurait des coups à donner et à recevoir, et, ne voyant rien se produire, se sont désintéressés de la question. Au lieu de leur dire : le fascisme est là ! Il aurait mieux valu dire : le fascisme vient31 ! »

    15Le deuxième temps de l’antifascisme communiste s’enchaîne en 1926-1927, simultanément à une redistribution des cartes dans la lutte pour le pouvoir à Moscou : Zinoviev et Kamenev rompent leur alliance avec Staline qui, appuyé par Boukharine, impulse temporairement un cours plus « modéré » dans l’IC. Cette « transition boukharinienne », qui s’appuie en France sur une nouvelle direction autour de Pierre Sémard, tire avantage des déboires enregistrés en 1925 par le PCF : échec aux élections municipales de mai 1925, départ de dizaines de milliers d’adhérents rebutés par la « bolchevisation » et développement d’une opposition interne qui fustige un « antifascisme » qui « déclare fasciste tout ce qui n’est pas communiste »32. L’inflexion est surtout concomitante de la cristallisation d’un premier « fascisme français » et de la montée de tensions diplomatiques franco-italiennes.

    16La création, le 18 décembre 1924, par Pierre Taittinger, de la Ligue des Jeunesses patriotes et surtout, le 11 novembre 1925 du « Faisceau » par Georges Valois, l’appel de ce dernier à une « dictature nationale », les nombreux rassemblements des « Chemises bleues » accréditent à gauche l’idée d’un péril imminent33. Les manifestations de la Fédération nationale catholique (FNC), fondée en mars 1925 par le général de Castelnau, contre la politique anticléricale du Cartel, mobilisent des dizaines de milliers de participants34. Les foules réunies, l’aspect très ordonné et la « modernité » des manifestations qui mobilisent trains, automobiles et haut-parleurs, caractérisent un « appel à la rue » d’une droite qui manifeste à 185 reprises de décembre 1924 à juillet 192635.

    17Ce deuxième temps de l’antifascisme communiste, qui conjugue défense républicaine et activisme de rue, coïncide avec la cristallisation d’autres antifascismes concurrents, socialiste et républicain.

    18Daniel Renoult, un des fondateurs du PCF, rédacteur à L’Humanité, signe dans le quotidien communiste une série d’articles qui dessinent une meilleure définition du phénomène. Mouvement « dirigé à la fois contre le prolétariat révolutionnaire et les institutions représentatives et parlementaires », le fascisme entend « barrer les deux voies suivies par les masses : la voie spécifiquement révolutionnaire, la voie de l’évolution démocratique36 ». Son but : un « nouvel absolutisme » où « les petites soupapes du régime démocratique seront une fois pour toutes bien obturées ». Ses troupes : des « bandes » prêtes à se substituer à l’État, associant « aventuriers, renégats du socialisme ou de l’anarchie (Valois, Millerand) » et « sombres fanatiques capables de tout (Maurras, Taittinger) »37. Les choix tactiques procèdent de cette nouvelle approche : si le « fascisme » menace des « institutions représentatives » qu’il est désormais légitime de défendre pour les possibilités, même limitées, qu’elles recèlent, rien ne s’oppose plus à un large rassemblement que tout, au contraire, exige.

    19L’Humanité exalte ainsi le « front unique antifasciste » réalisé, comme à Reims où « socialistes et communistes, unitaires et confédérés » ont mis « le Faisceau en échec »38. Des « comités antifascistes » sont créés, associant dans des configurations plus ou moins élargies PCF et CGTU, CGT, SFIO et ARAC, et proposant de s’élargir encore aux radicaux et à la Ligue des droits de l’Homme39. Même quand l’éventail des forces associées se réduit au PCF et ses organisations satellites, les organisateurs prennent toujours soin d’appeler à l’union de « tous les partis communistes, socialistes, syndicalistes et autres [sic] »40. Le « comité de défense des victimes du fascisme et de la terreur blanche », que préside Henri Barbusse appelle le 23 février 1926 à un « grand meeting antifasciste » salle Bullier où se côtoient à la tribune le physicien Paul Langevin, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), mais surtout sympathisant du PC, Paul Vaillant-Couturier et Paul Bazin, du Secours rouge, mais aussi les italiens Guido Miglioli et Giuseppe Di Vittorio, le catholique Marc Sangnier et l’ancien communiste Paul Louis, alors secrétaire de l’Union socialiste-communiste, petite formation intermédiaire entre le PCF et la SFIO41. Le texte d’appel dénonce des « bourreaux déguisés en juges » et stigmatise un régime qui « a fait reculer tout progrès humain » et multiplie des « lieux de déportation… plus affreux que les camps de concentration de prisonniers de guerre ». Des initiatives analogues et mobilisant un registre de discours identique se multiplient en province.

    20À Vienne (Isère) le tract d’appel au « grand meeting contre le fascisme », signé par socialistes, communistes et radicaux, dénonce « la réaction de France » qui grandit « à l’ombre du dictateur italien ». Le registre de discours se déploie, comme à Paris, sur un terrain « républicain » classique : appel à « tous les hommes de progrès et de pensée libre », références à la liberté de pensée et à la « tolérance », invite à déposer « une palme » au monument aux morts. De même l’ordre du jour adopté à l’issue de la réunion dessine, par anticipation, les contours d’un « Front populaire » avant l’heure :

    « Les Viennois de toutes nuances politiques de gauche réunis au théâtre municipal à l’appel des Anciens combattants républicains saluent les nobles victimes de la réaction à travers le monde en France en Hongrie dans les Balkans en Italie et s’inclinent respectueusement devant la mémoire de Matteotti et Amandola [sic], affirment très hautement leur désir de défendre par tous les moyens les conquêtes matérielles et morales de la démocratie et la liberté humaine dont le fascisme est actuellement le plus dangereux adversaire42. »

    21Cette « ouverture » à des forces jusque-là honnies, qui caractérise à ce moment l’antifascisme du parti communiste dans ses usages français (ce que nous appellerons désormais, faute de meilleur vocabulaire, l’antifascisme intérieur) ne trouve pas son équivalent dans le positionnement devant l’Italie fasciste, l’antifascisme extérieur. Comme l’a montré Yves Santamaria, la dénonciation par les communistes de « l’antifascisme bourgeois », de la « bouillabaisse antifasciste » qui camouflerait une nouvelle Union Sacrée dirigée cette fois contre l’Italie, permet de marquer sa différence et de rappeler que « l’ennemi est dans notre pays »43. Paul Vaillant-Couturier dénonce ainsi un « antifascisme à physionomie chauvine » où se laisse glisser une opinion « entraînée par les bons apôtres de la social-démocratie »44.

    22La mise sur pied de formations paramilitaires, sous le nom de GDA (Groupes de défense antifasciste), constitue l’autre versant de l’antifascisme communiste. Le 17 janvier 1926, le conseil national de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), conquise par les communistes en juillet 1923, se fixe pour objectif de dresser « en face des légions bleues, le bloc compact des combattants antifascistes »45.

    23Jacques Duclos, déjà un cadre du PCF et un des principaux dirigeants de l’ARAC, estime en effet que l’organisation d’anciens combattants est, par nature, la plus apte à réaliser en son sein « l’union de tous les antifascistes »46. Éduqués à la discipline, mais haïssant les anciens officiers et les « bateleurs qui dirigent le mouvement mussolinien », les « hommes de la tranchée » peuvent devenir les « combattants rouges » de demain tout en associant « tous les antifascistes attachés aux formes actuelles de gouvernement mais dégoûtés par l’impuissance des chefs démocrates ». Lors de son premier meeting, le 29 mai au gymnase Huyghens, les discours de Jacques Duclos et Francis Desphelippon, secrétaire général de l’ARAC, conjuguent toutes les facettes de l’antifascisme dans une mise en scène nouvelle : présence devant la tribune d’hommes en veste bleue et béret basque, scansion du discours de Desphelippon, qui trace un parallèle entre volontaires de 1789 et de 1926, par des roulements de tambour et des serments « nous le jurons », remise en fin de meeting par le vieux communard Zéphyrin Camélinat du drapeau de la Commune à l’ARAC47. Jacques Duclos peut clamer : « Nous sommes antimilitaristes et nous nous présentons devant vous organisés militairement. »

    24Dans les mois qui suivent, GDA et ARAC multiplient les apparitions, à Paris et en province : manifestation le 31 mai 1926 au mur des Fédérés, où le service d’ordre défile « au pas cadencé », le 12 juillet au Pré Saint-Gervais pour une « journée prolétarienne contre le plan Caillaux », le 8 novembre à Clichy, le 11 novembre à Saint-Denis, mais aussi à Lyon, Metz, etc. Les échos de ces démonstrations montrent qu’elles produisent incontestablement « de l’effet », ce qui était l’un de leurs objectifs48. Si L’Humanité évoque l’enthousiasme provoqué chez les militants et dans l’assistance par « les gars kaki… défilant au pas révolutionnaire », le très conservateur Écho de Paris cherche à effrayer ses lecteurs en insistant sur « la nouvelle légion de chemises bleues », les chemises « boutonnées à la russe », les « gros gourdins noueux et le pas de l’oie »49.

    25L’introduction en France de ce rituel paramilitaire, importé d’Allemagne, a fait l’objet d’appréciations diverses. Philippe Robrieux décrit les GDA comme un intermédiaire entre un « embryon de milice populaire » et, dans la pratique, un service d’ordre du parti50. Plus récemment, Yves Santamaria estime que si les GDA peuvent canaliser les énergies militantes, ils ne sont que l’autre facette d’une politique de rassemblement qui exige du gouvernement la dissolution des « ligues factieuses »51. Cette analyse est corroborée par l’examen du contenu des discours prononcés : Duclos explique ainsi à Metz devant plusieurs milliers de présents que « lorsque Valois marchera sur Paris, l’ARAC sera là pour défendre cette République bourgeoise et, pour aller à Paris, il faudra qu’il passe sur nos cadavres52 ». En février 1927, Jeunes gardes antifascistes (JGA)53 et Jeunesses laïques et républicaines invitent ensemble à un meeting contre Taittinger et ses « chevaliers de la matraque », annonçant, sous la présidence de Paul Langevin, la présence conjointe des communistes Jacques Duclos et Francis Desphelippon pour l’ARAC, Croisat (JC), et Maurice Deglise (JGA) mais aussi de Francis Delaisi, journaliste proche des milieux syndicalistes, du jeune Pierre Mendès France et du député radical de la Martinique Alcide Delmont54. Comme l’indique le tract d’appel, le « service d’ordre sera organisé par les jeunes gardes antifascistes de l’ARAC », pour empêcher la réédition d’une obstruction réussie par les Jeunesses patriotes lors d’un précédent meeting « en faveur de la paix » le 20 décembre55. La réunion se place sous le signe de la « dissolution des ligues fascistes » et « la défense des intérêts des travailleurs manuels et intellectuels ». Ce rôle limité assigné aux GDA explique largement que, une fois le péril « fasciste » écarté, ils périclitent.

    26La chute du Cartel et le retour en juillet 1926 à un cabinet d’union nationale présidé par Raymond Poincaré restreignent progressivement le champ d’action des ligues et poussent à leur mise en sommeil, sinon à leur autodissolution56. C’est à ce moment que la direction du parti tente de faire jouer un rôle nouveau à ces groupes, sur le modèle du « Front rouge » allemand, explicitement évoqué57. La fusion des groupes GDA-JGA-» marins rouges » doit accoucher d’une nouvelle organisation, à la fois paramilitaire et « centre d’éducation politique »58. Pour autant, la spectaculaire manifestation de protestation contre l’exécution, aux États-Unis, de Sacco et Vanzetti, le 23 août 1927, ne s’inscrit pas dans le registre de l’antifascisme et les GDA ne s’y distinguent pas comme tels59. En juin 1928, presse et rapports de police signalent encore la présence d’un cortège du « Front rouge » au mur des Fédérés, mais plus l’année suivante60. Une des dernières circulaires du GDA à ses adhérents, en août 1929, exhorte à « remonter le courant de découragement qui aurait pu s’infiltrer dans nos rangs » à « reprendre courage, faire revivre les sections » dans un combat recentré sur « les usines » : formation de piquets de grève, lutte contre les mouchards61. Les GDA disparaissent au moment même où un nouveau tournant de l’IC aurait pu leur redonner les premiers rôles.

    27Les difficultés, puis la disparition des GDA sont finalement le révélateur des succès et des limites du premier antifascisme communiste, que l’on peut caractériser ainsi : d’abord une offre politique à laquelle ne correspond d’abord aucune demande réelle dans l’opinion, puis une offre politique, elle-même infléchie dans un sens plus unitaire, à laquelle correspond une demande effective, quoique limitée, alors que se cristallisent parallèlement et brièvement des offres antifascistes concurrentes du côté des gauches cartellistes, avant que l’on revienne à la situation initiale.

    28La brève flambée antifasciste de 1925-1926 coïncide avec l’opposition aux gouvernements du Cartel, de droites qui découvrent ou redécouvrent l’arène de la rue. C’est seulement à ce moment que l’importation de pratiques et de rites d’outre-Rhin (port d’uniformes ou d’ersatz d’uniformes, défilé au pas cadencé, cris scandés, poings levés) remporte un succès limité. En Allemagne en effet, face au pullulement initial d’une extrême droite agressive et radicale, l’antifascisme du KPD se construit en référence à un adversaire bien réel, même s’il est mal analysé et localisé. Il s’inscrit plus généralement dans une culture politique du Kampf elle-même insérée dans la culture de guerre persistante d’un pays qui peine à se démobiliser62. En France, au-delà du caractère limité du « fascisme », et même en tenant compte de l’usage abusif de l’appellation, la démobilisation rapide et profonde du pays limite le développement des rites et pratiques paramilitaires : les militants eux-mêmes ne cachent pas leur peu d’appétence pour des uniformes qui les identifient à leurs adversaires63.

    Un second antifascisme communiste (1928-1933) ? La « troisième période »

    29À compter de 1928-1929 et jusqu’au printemps 1934, l’Internationale communiste s’engage dans un nouveau cours, généralement résumé sous le nom de « troisième période ». Celle-ci est bien connue et a fait l’objet d’une abondante littérature64, comme d’une exploitation polémique dont les effets ne semblent pas encore épuisés : ainsi, à l’automne 2003, Julien Dray, alors porte-parole du parti socialiste accusa les dirigeants de la LCR de mener, à la suite de leur accord électoral avec Lutte ouvrière et de leur refus de se désister au second tour pour le PS, une politique similaire65. On peut résumer ainsi la nouvelle orientation : après une « première période » consécutive à la révolution d’octobre et marquée par la multiplication des situations révolutionnaires et une « seconde période » caractérisée, pour l’IC, par la « stabilisation », le monde entre dans une nouvelle phase de crises, marquée par la double radicalisation des masses ouvrières, annonçant la révolution, et des classes dirigeantes qui se « fascisent », entraînant dans leur sillage l’ensemble des forces politiques qui leur sont liées, dont les partis socialistes et social-démocrates, systématiquement qualifiés de « social-fascistes ». Avatar de la dictature du capital, le fascisme ne peut être combattu que par les communistes, seul parti réellement anticapitaliste, donc antifasciste. Le Finlandais Otto Kuusinen distingue ainsi dans son rapport au Xe Plenum de l’IC, à l’été 1929, les « fascistes purs, qui ont une tactique simple, celle du fer et du feu » des « social-fascistes », plus prudents, qui « doivent manoeuvrer davantage »66. Mais, si les discours et les méthodes diffèrent, les objectifs sont identiques : le développement logique du « social-fascime » le mène d’ailleurs inéluctablement vers le « fascisme pur ». Kuusinen admet cependant, contre une interprétation « maximaliste », que les différents partis socialistes en Europe connaissent une différenciation de leurs rythmes d’évolution : le SPD allemand, particulièrement stigmatisé, en est déjà à « l’état de papillon », alors que le Labour party britannique demeure encore à « l’état larvaire », la place de la SFIO n’étant pas précisée67. La nouvelle orientation marque une étape décisive dans la mise en place, à la tête des partis communistes, d’équipes entièrement soumises à la politique soviétique et sélectionnées selon des critères homogènes : c’est l’heure des « hommes de trente ans », souvent d’origine ouvrière, brûlés à la flamme d’Octobre à leur entrée dans l’âge adulte, passés par les Jeunesses communistes et les écoles de cadres. Ils s’appellent Heinz Neumann, Klement Gottwald, Jacques Duclos ou Maurice Thorez et, sauf répression ou « accident », sont là pour longtemps…

    30Il demeure que la mise en œuvre pratique de la « ligne » pose des difficultés particulières aux communistes français. À la différence encore de l’Allemagne où cette appellation recouvre une réalité certaine, les « fascistes purs », même désignés de manière extensive, connaissent une importante baisse d’activité après la brève flambée de 1924-1926 et avant la poussée des années 1930. Le « Faisceau » est dissous dès 1928 par son fondateur, les Jeunesses patriotes entrent en léthargie depuis le retour de Poincaré au pouvoir, et les Croix-de-Feu, fondées en 1927, sont encore dans les balbutiements. Leur « manifeste » de 1929, qui retrouve le ton des Arditi se positionne dans un rapport ambivalent au fascisme italien, associant rejets et proximité : rejet de la « répression brutale » et de la « militarisation de la nation », mais adhésion à « l’ordre » et de l’unité nationale68. L’Action française, affaiblie par la condamnation pontificale de décembre 1926, est en repli. Restent les fascistes transalpins qui tentent de s’implanter chez les émigrés italiens en France, en mêlant habilement activités d’assistance et réunions politiques. Ces tentatives, multipliées dans les zones de forte présence italienne, à Paris, où un Fascio di Parigi est fondé en août 192369, en Lorraine, dans l’Isère, à Marseille et dans les Alpes-Maritimes, provoquent des réactions qui importent en France la lutte entre « fascistes » et « antifascistes ». En août 1930 et septembre 1931, on manifeste gare de Lyon au retour des colonies de vacances organisées en Italie par le fascio, en janvier 1931 à Menton à l’appel de « comités prolétariens antifascistes » contre la venue d’une troupe de théâtre de Vintimille, à Longwy, Toulouse, Montauban, etc.70. Mais, si le PCF participe à ces initiatives dont il rend compte dans ses journaux, la lutte reste souvent l’apanage des communistes italiens en France, les rapports de police comme la presse communiste française réservant l’appellation d’« antifascistes » à ces derniers71.

    31Les gouvernements successifs d’union nationale, dirigés par André Tardieu et Pierre Laval et décalés vers la droite après le retrait des radicaux en novembre 1929, représentent une commode cible de substitution, d’autant que la hantise du « complot » communiste les pousse à une répression systématique contre le PCF et ses militants72. Pour autant, la violence verbale des textes de l’Internationale, durcie encore par la surenchère à laquelle se livrent les responsables dans les congrès, « plenums » et réunions diverses, masque en France, dans la pratique, un recours différencié à l’épithète fasciste. La presse communiste, nationale et régionale, qualifie systématiquement André Tardieu, comme le préfet de Paris Jean Chiappe et sa police, de « fasciste ». Mais, significativement, l’usage du discriminant est souvent accompagné de sa référence originale italienne : un agent de maîtrise trop zélé devient un « petit Mussolini », le maire du Teil, en Ardèche, du fait de ses « mesures policières et fascistes », un « César de carnaval »73. On constate cependant, à la lecture des professions de foi des candidats communistes aux scrutins législatifs de 1928 et 1932, et de leur plate-forme pour les élections cantonales de 1931, qu’elles n’usent ni du « fascisme » ni de « l’antifascisme », et préfèrent stigmatiser les gouvernements comme « impérialistes », « assassins », « guerriers », « criminels », le renvoi obsédant à la guerre éveillant sans doute plus d’échos que l’évocation d’un fascisme imaginaire en France74. Dans ce registre, le « fascisme » reste synonyme de répression policière et il n’appelle pas systématiquement sa contrepartie « antifasciste ».

    32Faute de vrai fascisme, ou de ce qui peut en tenir lieu, préférant attaquer les gouvernements sur le terrain de la guerre, les communistes s’en prennent vigoureusement aux socialistes, « principal obstacle » à leur implantation en France, qualifiés tour à tour ou simultanément de « social-flics », « social-fascistes » ou même de « fascistes » tout court. Les rédacteurs de tracts ou des journaux régionaux du parti, semblent même, davantage que L’Humanité, éprouver une certaine jouissance dans la surenchère verbale et machiste. Un article du Travailleur alpin dénonce les « petites pucelles de la social-démocratie » indignées d’être qualifiées de « fascistes », « les petites péronnelles qui ne peuvent supporter que l’on doute de leur vertu et de leur chasteté » et conclut en martelant « social-flics, oui social-fascistes, social-bourgeois, traîtres à la classe ouvrière »75. Un autre appelle à dénoncer « le caractère fasciste de la jeunesse socialiste », pendant qu’un tract distribué en Avignon appelle à « briser la terreur social-fasciste » :

    « Une fois de plus, les faits prouvent avec quelle rapidité la transformation du parti SFIO en parti social-fasciste se poursuit… L’assassinat de 26 ouvriers le 1er mai 1929 à Berlin par le préfet de police social-démocrate Zörgiebel, la fusillade des fellahs de Palestine par les avions de MacDonald sont autant de faits démontrant le caractère fasciste de la IIe Internationale76 » :

    33Les textes officiels du parti sont cependant plus prudents dans leur vocabulaire, qualifiant les « chefs socialistes » de « traîtres », « complices », voire plus simplement de « réformistes »77. Les textes internes préfèrent également recourir à ce dernier qualificatif, accompagné de divers autres adjectifs.

    34Surtout, la dénonciation du « fascisme », appliqué tant aux « fascistes purs » qu’au gouvernement ou à la SFIO, ne s’accompagne pas du recours à la catégorie de l’antifascisme, ni de la construction d’une mobilisation sous cette étiquette. Il est exceptionnel que les trois termes du triptyque fascisme-social-fascisme-antifascisme soient juxtaposés dans un même texte78. La désignation comme « fasciste » relève d’un discours de la stigmatisation, qui justifie l’isolement du PCF et tente d’en tirer avantage en lui attribuant le monopole de l’opposition aux différents gouvernements et au régime républicain. Mais la catégorie ainsi désignée comme l’ennemi par excellence est si extensive (et si fantomatique…) et le discours si outrancier79, que l’antifascisme, qui suppose une stratégie réelle de mobilisation, est impossible, à la différence des années 1926-1927. Quand le mot est présent dans les discours et les proclamations, il n’est pas incarné ni articulé avec une activité politique qui cherche alors, avant tout, l’implantation dans les entreprises industrielles et la « conquête de la classe ouvrière » avant l’inévitable guerre.

    35L’année 1932, après la reprise en main du PCF par l’IC, marque une première inflexion dans la forme, avec un net recul dans l’usage du terme discriminant. Si le fameux « congrès international contre la guerre » d’Amsterdam, en août 1932, congrès « anti-Genève et anti-socialiste » selon les termes de Marcel Cachin, n’a rien de spécifiquement antifasciste80, c’est la poussée nazie en Allemagne qui va remettre, sous une nouvelle forme, l’antifascisme à l’ordre du jour.

    Le développement embryonnaire d’antifascismes concurrents

    36Une des spécificités de la période 1922-1933 réside dans le faible développement, voire l’inexistence d’antifascismes concurrents à l’antifascisme communiste.

    37Du côté socialiste, l’opposition au fascisme, tant italien qu’international (donc français), aussi précoce que vigoureuse, ne se traduit pas par la proclamation d’un « antifascisme » devenu catégorie politique autonome, ni par le recours à cette formule, une fois celle-ci inventée et utilisée par d’autres. Elle tient de toutes façons une place secondaire dans l’activité du parti, comme dans celle de l’Internationale ouvrière socialiste (IOS), sauf dans l’émigration socialiste italienne et chez les socialistes autrichiens, confrontés à une réelle menace, interne et externe81. Une activité importante est menée en Europe autour de la figure symbolique de Giacomo Matteotti, assassiné en juin 1924 par les Squadistri. Dès juin 1924, un télégramme de Mussolini avertit les ambassades italiennes contre la « campagne antifasciste » lancée à cette occasion82. Mais cette campagne a une dimension essentiellement « célébrative » : monuments en l’honneur de Matteotti (Bruxelles, 1927), ensemble de logements ouvriers baptisé de son nom (Matteottihof, Vienne 1926-1927), bustes commémoratifs (Nancy 1931), expositions (Cologne 1928) etc.83.

    38L’examen des volumes de l’œuvre de Léon Blum consacrés à la période, même s’ils ne reproduisent pas la totalité de ses écrits, montre que le « fascisme », rarement abordé comme tel, est presque toujours l’apanage des États d’Europe centrale et balkanique84. La « contagion fasciste », que décrit le dirigeant socialiste et qui « teinte… tous les partis de conservation bourgeoise », concerne les gouvernements hongrois, bulgare et roumain, inspirés de « l’exemple » mussolinien85. La dangerosité du fascisme réside dans le risque de guerre extérieure qu’il peut susciter pour échapper à ses difficultés intérieures, en Italie comme en Hongrie86. Seule mention d’une menace en France, la « sympathie » de la grande presse française pour les États fascistes qui révèle le « fascisme secret, le fascisme honteux de la bourgeoisie française »87. L’adjectif « antifasciste » apparaît pour la première et seule fois dans un article de 1930 consacré à l’Autriche qui pronostique l’accession au pouvoir d’une « coalition antifasciste soutenue par la social-démocratie »88. L’aile gauche du parti ne se démarque pas fondamentalement de ce point de vue, insistant sur « l’italianité » du phénomène fasciste et son nationalisme exacerbé, porteur de guerre en Europe89.

    39L’assassinat par une militante anarchiste, le 22 janvier 1923, de Marius Plateau, responsable des Camelots du Roy, et la réplique musclée des maurrassiens qui saccagent les imprimeries de L’Œuvre, du Populaire et de L’Humanité, marque cependant une première translation90. L’éditorial de Paul Faure du 27 janvier, « À bas le fascisme ! » assimile L’Action française au fascisme, dans ses méthodes comme dans ses objectifs et le même numéro du Populaire appelle à se préparer à défendre la République en cas de menace par « la réaction royaliste »91.

    40Le congrès socialiste de Marseille, en 1924, revient longuement, dans son rapport d’activités, sur les pourparlers entre organisations « ouvrières et républicaines », après l’agression, le 31 mai 1923, des Camelots du Roy contre Maurice Viollette, Marius Moutet et Marc Sangnier, orateurs d’un meeting salle des sociétés savantes, contre le « fascisme français », battus et enduits de goudron et d’encre92. Sollicité par le PCF pour « grouper toutes les forces ouvrières dans la résistance au fascisme naissant » et par la Ligue des droits de l’Homme pour organiser le 17 juin une manifestation devant la maison de Jaurès, « première victime du fascisme », Paul Faure répond aux communistes que son parti est favorable aux deux initiatives, partisan d’une unité sans restrictions contre « les bandes royalistes »93. La LDH ayant finalement renoncé, Le Populaire appelle à une manifestation unilatéralement convoquée le 11 juin par les communistes au Trocadéro, tout en regrettant son caractère restrictif94. L’interdiction de cette manifestation par le gouvernement met fin à l’épisode. Au-delà de l’aspect conjoncturel de l’événement, les textes adoptés par les instances socialistes confirment la définition très extensive du « fascisme », partagée avec les communistes et même certains radicaux : on parle d’un « fascisme royaliste » ou même de Jaurès comme « première victime du fascisme ». Le Quotidien, organe officieux du Cartel, fondé en 1923 pour « défendre et perfectionner les institutions républicaines », dénonce l’attentat du 31 mai comme « un complot fasciste à Paris » et ses inspirateurs, Daudet et Maurras, comme des « trestaillons foireux » [sic] qui nourrissent « le rêve imbécile d’instaurer à leur profit le régime de terreur fasciste qui déshonore l’Italie »95.

    41L’affiche nationale du parti socialiste pour les élections législatives d’avril 1924 évoque à nouveau « l’insolence d’une réaction royaliste… qui se croyait permis d’aller jusqu’à bâtonner ou molester les citoyens, dans le pays de la grande Révolution, à la mode du fascisme96 ». En revanche, pas de mention de « l’antifascisme » comme vocable mobilisateur. La lecture du Populaire, malgré l’irrégularité de sa publication jusqu’en 1927 montre également un usage identique de l’étiquette « fasciste »97 et une forte réticence dans l’usage de la terminologie antifasciste. Dans les années du Cartel, entre 1924 et 1926, on ne la rencontre guère que dans l’évocation d’organisations italiennes, tel le « Comité italien d’action et de propagande antifasciste »98, qui envoie un message à la cérémonie Jaurès au Panthéon, ou dans la brève mention de réunions publiques, comme ce nouveau « meeting antifasciste » présidé par Paul Langevin en février 1927, signalé en quelques lignes99.

    42Dans la jeunesse, cependant, la création en juillet 1924, à l’initiative de jeunes radicaux, de la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste (LAURS) indique l’inquiétude des étudiants cartellistes devant l’agitation nationaliste au Quartier latin100. Si l’antifascisme n’est pas explicitement évoqué, les statuts de l’organisation mentionnent comme son objectif premier la « défense de l’Université, foyer traditionnel de lumière et de libre examen contre les menées cléricales et fascistes101 ». Le « manifeste » adopté à l’issue du premier congrès national, tenu à Grenoble en février 1927 appelle à « sceller le bloc démocratique » et à se dresser « contre le flot montant du cléricalisme et du fascisme ». De même, les discours de bienvenue prononcés devant les délégués par le député-maire socialiste de Grenoble, Paul Mistral, comme par le président local de la LDH, le professeur radical Edmond Esmonin, multiplient les références au « développement des organisations fascistes » et à la Marche sur Rome102. L’activité de la LAURS, essentiellement parisienne, se concentre en effet sur la tenue et la protection contre ses adversaires de réunions publiques où les affrontements ne sont pas rares. Léo Hamon, alors étudiant en droit, dit avoir adhéré à la LAURS « non pas pour militer, mais pour manifester »103. Pierre Mendès-France, membre de la LAURS dès 1924, et secrétaire en 1926 de sa section parisienne, impose physiquement en 1928 contre les « camelots » et autres « fascistes » le maintien des cours de Marcel Prenant, alors chef de travaux à la faculté des sciences104. Malgré la fin du Cartel et la mise en sommeil des ligues, la LAURS poursuit ses activités au tournant des années 1930, contre des « Camelots du Roy » toujours actifs. Il faut signaler aussi, en mai 1926, l’initiative du Grand Orient de France qui propose la formation d’un « comité antifasciste » à partir des loges maçonniques et une « manifestation commune des organisations de gauche », pour tenir compte de la « sanglante leçon italienne », car « tous les partis obéiraient à un mouvement de logique élémentaire en prenant une même disposition contre un même péril105 ». Parmi les publications, l’ouvrage du journaliste socialiste Paul Ronin, L’ombre sur Rome. Histoire de Mussolini et du fascisme menaçant, publié en 1927, comporte significativement un chapitre sur le « fascisme français » et la préface de Victor Margueritte, anticipant sur l’équation qui fera florès dix ans après, établit que « fascisme égale guerre ou plutôt guerre égale fascisme », le premier conflit mondial étant la « poubelle de Pandore, d’où tous les maux sortent »106. L’appellation « fascisme » recouvre déjà un champ très large, dans le présent comme dans le passé, l’adjoint au maire de Strasbourg et orateur d’une conférence de la Ligue déclarant ainsi en novembre 1927 que « par deux fois, le fascisme a déjà existé en France, avec Bonaparte et Napoléon [sic] » et à nouveau aujourd’hui avec Millerand et le « capucin botté » Castelnau107.

    43Quant à la Ligue des droits de l’Homme, si ses congrès de 1923, 1924 et 1925 ne consacrent pas de point particulier au fascisme, le congrès de Metz, en décembre 1926, prévoit d’entendre un rapport de l’historien Alphonse Aulard sur « fascisme et droits de l’Homme », finalement présenté, l’année suivante par Célestin Bouglé, qui distingue un « fascisme purulent » et un « fascisme larvé » et dénonce le double danger fasciste et bolcheviste108. De fait, l’accession à sa présidence de Victor Basch, en 1926, marque une réelle inflexion dans la perception par la Ligue du danger « fasciste ». Son discours au congrès de Metz stigmatise le « vent de folie fasciste qui souffle sur le monde »109. En 1927, Basch participe avec le président de la ligue italienne, Luigi Campolonghi, à une tournée de réunions publiques dans le sud-est de la France110. Ces craintes traversent surtout la base de l’organisation, avec de nombreuses motions de sections et de fédérations111. Pour autant, il apparaît difficile d’affirmer que, de 1926 à 1930, l’antifascisme serait, à côté du désarmement, une « préoccupation majeure de la Ligue »112. Sous le regard de l’historien, la flambée antifasciste des années 1926-1928 apparaît bien circonscrite dans le temps et prend l’allure d’un feu follet. L’ordre du jour des congrès de la Ligue est sans ambiguïté : de 1929 à 1932, fascisme et antifascisme disparaissent de l’agenda des congressistes qui débattent de « la défense de la laïcité et l’organisation de l’enseignement » (Biarritz 1930), du « syndicalisme et l’État » ainsi que de la colonisation (Vichy 1931) et de « l’aménagement des traités » (Paris 1932)113.

    44Si l’on veut conclure et ramasser notre propos, on peut formuler les appréciations suivantes. Le mot « antifasciste », apparu dans le vocabulaire politique français en 1922 pour décrire la situation politique italienne est, dès l’année suivante, transformé en catégorie discriminante par l’Internationale communiste. Ce substantif définit en fait les adversaires d’un fascisme générique, ce terme désignant lui-même dans toute l’Europe les partisans de droites autoritaires et enclines à l’action de rue. En France, sur cette base, l’offre politique communiste recoupe brièvement, en 1925-1926, sous les gouvernements du Cartel, une « demande » politique nourrie par l’émotion et la crainte devant les manifestations des ligues, Action française, Faisceau, Jeunesses patriotes et Fédération nationale catholique. Cette émotion alimente également, au même moment, d’autres « offres » politiques, issues du radicalisme et du socialisme, en fait de la nébuleuse cartelliste dans son ensemble, qui convergent brièvement avec l’antifascisme communiste. C’est dans cette brève convergence que se dessinent les traits d’un « Premier antifascisme », de basse intensité, limité dans le temps et incapable de « faire société ». Les vocables « antifascisme » et « antifasciste » ne sont pas beaucoup utilisés par les gauches cartellistes et restent la marque distinctive du discours communiste. Après 1926, jusqu’à 1933, l’antifascisme est à la baisse, dans les deux usages que le terme peut revêtir. L’absence d’adversaire adéquat gênant toute mobilisation effective, l’usage du mot se replie sur le sens initial et désigne principalement, à nouveau, l’activité de militants italiens en France. Quand Henri Béraud affirme, dans sa préface à Ce que j’ai vu à Rome, « Je souhaite à notre pays d’autres emblèmes que les cordes, les verges et la hache : je suis antifasciste », il ne fait que prendre position par rapport au régime d’un État voisin114.

    45Au tournant des années 1930, le fascisme comme l’antifascisme restent extérieurs à l’espace politique français. C’est ce qu’attestent, à leur manière, deux observateurs particulièrement sagaces de la vie politique de l’époque. Ni André Siegfried, dans son Tableau des partis en France ni Albert Thibaudet dans Les idées politiques de la France, ne consacrent une ligne au fascisme, signifiant ainsi l’inexistence du phénomène115. Thibaudet, anticipant sur les réflexions actuelles sur la « culture de guerre », émet cependant des remarques percutantes dans un article de 1926. Constatant que, à la différence de la littérature, « politiquement, il n’y a pas eu (en France) de génération de la guerre », il en déduit qu’« aucune forme de fascisme, c’est-à-dire de tension de guerre, n’a réussi à se faire prendre au tragique », le poids de l’Action française paralysant « la formation d’une jeune droite intellectuelle »116. Quant aux accusations de « fascisme larvé » à propos de la formation du ministère Poincaré, qui se substitue en juillet 1926 aux ministères du Cartel et annule la victoire électorale des gauches en 1924, elles ne peuvent être prises au sérieux, tout en indiquant un usage croissant de ce vocabulaire dans les milieux de gauche modérée : « Fascisme larvé, grognent les vieux chevau-légers radicaux-socialistes. C’est très vrai, à condition de mettre l’accent sur larvé117. »

    46Il reste que la séquence des années 1924-1926, pour brève et limitée qu’elle fut, a acculturé chez les militants, au moins dans les principales agglomérations et chez les plus activistes, l’usage d’un vocabulaire, de pratiques (la contre-manifestation, l’usage de services d’ordre musclés) et d’un registre de discours (l’antifascisme comme défense républicaine). Aussi minces qu’ils soient, ces éléments ont leur importance.

    Notes de bas de page

    1 Michel Espagne, Les transferts culturels franco-allemands, Paris, PUF, 1999.

    2 Annie Kriegel, Aux origines du communisme français (1914-1920), Paris/La Haye, Mouton, 1964.

    3 Pierre Milza, Le Fascisme italien et la presse française 1920-1940, Bruxelles, Complexe, 1987.

    4 Ludovic Naudeau, L’Illustration, 10 juillet 1926.

    5 Bruno Goyet, « La marche sur Rome : version originale sous-titrée », in Michel Dobry (dir.), Le mythe de l’allergie française au fascisme, op. cit., p. 69-105.

    6 Claude Digeon, La crise allemande de la pensée française 1870-1914, Paris, PUF, 1959, réédit. PUF, 1992.

    7 L’Illustration, 28 octobre 1922, L’Humanité, 6 novembre 1922.

    8 Manifestes, thèses et résolutions des quatre premiers congrès mondiaux de l’Internationale communiste, Paris, François Maspero, 1978, p. 103.

    9 « Rapport au congrès du syndicat des travailleurs des transports » (20 octobre 1923), in Cahiers Léon Trotsky, 55, mars 1995, p. 42. Trotsky explique que le fascisme, c’est « l’organisation de combat du capital commercial et industriel, financier à grande échelle, bancaire ».

    10 Manifestes, thèses…, op. cit., p. 157.

    11 Ibidem, p. 157.

    12 L’Humanité, 19 et 28 janvier 1923. André Maginot, député de la Meuse, est en 1922 ministre de la Guerre dans le gouvernement Poincaré.

    13 Ambroise Got, « La Bavière depuis l’armistice », Le Mercure de France, 15 décembre 1923.

    14 Émile Kahn, « Traitons le fascisme comme il le mérite », Le Populaire, 27 janvier 1927.

    15 Henri Béraud, Ce que j’ai vu à Berlin, Paris, Éditions de France, 1926, p. 154.

    16 L’Humanité, 5 février 1923.

    17 « Antifaschisten Tag », ibidem, 26 juillet 1923. Sur l’histoire de cette journée de manifestations, finalement remplacée par des réunions, voir Pierre Broué, Révolution en Allemagne, Paris, Minuit, 1971, p. 703-706.

    18 G. Vergnon, « Le poing levé, du rite soldatique au rite de masse. Jalons pour l’histoire d’un rite politique », art. cit.

    19 René Johannet, « L’affaire Matteotti », Revue universelle, 1er août 1924, p. 356-361.

    20 L’Illustration, 20 septembre 1924.

    21 Paul Lombard, Ce qu’il faut savoir du fascisme, Paris, Boivin, 1926, p. 133.

    22 L’Homme libre, 8 novembre 1926.

    23 Leonid Luks, Enstehung der kommunistischen Faschismustheorie. Die Auseinandersetzung der Komintern mit Faschismus und Nationalsozialismus 1921-1935, Stuttgart, DVA, 1985, p. 78-85.

    24 Ve Congrès de l’Internationale communiste. Compte-rendu analytique, Paris, Librairie de l’Humanité, 1924.

    25 Ainsi, contre la bénédiction du fanion du fascio de Beausoleil (Alpes maritimes) le 4 juin 1923. Ces manifestations sont recensées par Danielle Tartakowsky, Les manifestations de rue en France 1918-1968, Paris, Publications de la Sorbonne, 1997, p. 146.

    26 « Le fascisme : voilà ! », L’Humanité, 26 octobre 1924.

    27 Ibidem, 16 et 28 novembre.

    28 Ibidem, 11 novembre 1924. L’article flétrit « l’antifascisme constitutionnel des oppositions ».

    29 Ibidem, 15 et 22 décembre.

    30 Rapport au préfet, 18 décembre 1925, archives départementales du Vaucluse (ADV) 1 M 809.

    31 Rapport au préfet, 3 mars 1925, archives départementales du Rhône (ADR), 4 M 260.

    32 « Fascistes les briseurs de grèves de Douarnenez…, fasciste le Sénat, fasciste le bloc des gauches, fasciste le pain cher, social-fasciste la motion Loriot. Il faut en passer… et des meilleurs », lettre au comité exécutif de l’Internationale communiste, février 1925, documents communiqués par Pierre Broué. Une seconde lettre à l’IC, signée par 130 militants le 11 mai, stigmatise une « politique de démence » qui annonce que « le fascisme est là ».

    33 Yves Guchet, Georges Valois. L’Action française, le Faisceau, la République syndicale, Paris, Albatros, 1975.

    34 Corinne Bonnafoux-Verrax, À la droite de Dieu. La Fédération nationale catholique 1924-1944, Paris, Fayard, 2004.

    35 D. Tartakowsky, Les manifestations…, op. cit., p. 129 sq.

    36 Daniel Renoult, « Ce qu’est le fascisme : la lutte de classes à l’état sauvage » et « Les bandes fascistes et l’État », L’Humanité, 11 et 15 avril 1926.

    37 « Les bandes… » ; art. cit. et « Les forces du fascisme en France », ibidem, 17 avril.

    38 Ibidem, 29 juin. Parmi les orateurs Jacques Duclos pour le PCF, Marcel Déat et Graziani pour la SFIO.

    39 Ainsi en Moselle (Ibidem, 26 mai), en Avignon (ADV 1 M 809, 23 mars 1927), etc.

    40 « Compte-rendu de la réunion-conférence publique et contradictoire antifasciste », rapport au préfet, 24 août 1926, archives départementales de la Drôme (ADD) MC 140. La réunion est organisée à Valence par le PC, la JC, la CGTU et le Secours rouge.

    41 Affiche reproduite dans Gilles Manceron, Madeleine Rebérioux (dir.), Droits de l’homme. Combats du siècle, Paris, Seuil-BDIC, 2004, p. 168.

    42 Rapport au sous-préfet de l’Isère, 26 avril 1926, archives départementales de l’Isère (ADI) 55 M 4. Le rapport, très détaillé est complété par la reproduction des tracts distribués, dont celui d’un « Groupement d’action contre le fascisme » qui appelle « citoyens » et « républicains » à opposer à « la livrée grotesque des chefs factieux des Chemises bleues » « le glorieux bonnet phrygien de tes aïeux de 1793 ».

    43 Yves Santamaria, L’enfant du malheur. Le parti communiste français dans la lutte pour la paix (1914-1947), Paris, Seli Arslan, 2002, p. 136-137.

    44 « Leur antifascisme et le nôtre », L’Humanité, 21 novembre 1926.

    45 Ibidem, 20 janvier 1926.

    46 « Tribune de l’ARAC. La lutte contre le fascisme, le rôle des combattants », ibidem, 21 février.

    47 Note de police, Archives nationales (AN) F7 13179 et L’Humanité, 30 mai 1926. Francis Desphelippon (1894-1965) devient en juillet 1926 secrétaire adjoint des GDA. Voir sa biographie dans le Cédérom Maitron, Éditions de l’Atelier, 1997, qui reprend et complète les notices des 44 volumes du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

    48 À Lyon, lors de la mise sur pied du « GDA » à l’issue d’une assemblée de l’ARAC, le 9 juillet, le port de l’uniforme est justifié pour « faire impression », note de police du 15 juillet 1926, AN F7 13179.

    49 L’Écho de Paris, 31 mai et 9 novembre 1926.

    50 Philippe Robrieux, Histoire intérieure du parti communiste. Tome I 1920-1945, Paris, Fayard, 1980, p. 290.

    51 Y. Santamaria, L’enfant du malheur, op. cit., p. 138.

    52 Note de police, 30 septembre 1926, AN F7 13179.

    53 Les Jeunes gardes antifascistes sont la version jeune des GDA, à l’initiative des Jeunesses communistes.

    54 Archives préfecture de police (APP), BA 1910.

    55 Cette réunion, dont Langevin était déjà un des orateurs, était organisée par la Jeunesse laïque et républicaine. Elle fut empêchée par l’absence d’un service d’ordre, « impardonnable faute » des organisateurs.

    56 Le Faisceau, en perte de vitesse dès 1927, est dissous par Georges Valois au printemps 1928.

    57 À plusieurs reprises (11 novembre 1926, 20 juin 1927), des représentants du Rotfrontkämpferbund (RFB) allemand remettent des drapeaux aux GDA. Lors d’une « sortie champêtre » des JGA, leurs camions sont ornés de pancartes « Vive le Front rouge, Vive l’armée rouge », Note, 19 juin 1927, APP BA 1910.

    58 Note de police, 24 novembre 1927, ibidem.

    59 APP, BA 1637.

    60 Notes, 3 juin 1928 et 27 mai 1929, ibidem.

    61 Circulaire, 30 août 1929, ibidem.

    62 Cf. sur ce point George L. Mosse, De la Grande guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes, Paris, Hachette Littératures, 1999, l’article de Berndt Weisbrod, « Violence et culture politique en Allemagne entre les deux guerres », Vingtième Siècle, avril-juin 1992, p. 113-125 et le numéro « Démobilisations culturelles après la Grande guerre » de 14-18 Aujourd’hui, 5, 2002.

    63 Selon une note de police du 5 juin 1926, AN F7 13179.

    64 Voir Pierre Broué, Histoire de l’Internationale communiste, Paris, Fayard, 1997 ; José Gotovitch, Mikhail Narinski (dir.), Komintern : l’histoire et les hommes, Paris, Éditions de l’Atelier, 2001 ; pour la France, Serge Wolikow, Le PCF et l’Internationale communiste 1925-1933, thèse, université Paris VIII, 1990.

    65 Julien Dray, « Lettre à un jeune militant de la LCR », Le Monde, 7 novembre 2003.

    66 « Xe session du Comité exécutif de l’internationale communiste (juillet 1929). Compte rendu sténographique », La Correspondance internationale, numéro spécial, août-septembre 1929.

    67 Ibidem.

    68 Le Flambeau, 1, 1er novembre 1929, cité par Jacques Nobécourt, Le colonel de la Rocque 1885-1946 ou les pièges du nationalisme chrétien, Paris, Fayard, 1996, p. 170-171.

    69 Pierre Milza, « Le fascisme italien à Paris », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1983, p. 420-452. Le fascio de Paris compte 400 membres en 1926, 1 500 en 1929 et 3 000 en 1931. Il organise pour les enfants à partir de 1928 des colonies de vacances « marine et montagne » en Italie.

    70 Ibidem ; AN F7 13251 et 13252.

    71 Un rapport du préfet de la Haute-Garonne annonce ainsi en novembre 1932 un projet de manifestation « des antifascistes italiens et des communistes français », AN F7 13252. Le Travailleur alpin, hebdomadaire communiste de la « région des Alpes », réserve également, de 1929 à 1931, cette appellation aux militants italiens.

    72 Voir l’ouvrage de Frédéric Monier, Le Complot dans la république. Stratégies du secret, de Boulanger à la Cagoule, Paris, La Découverte, 1998.

    73 Le Travailleur alpin, 14 décembre 1929 ; tract de la cellule du Teil, 28 juillet 1929, ADA.

    74 Voir les textes dans Nicole Racine, Louis Bodin, Le Parti communiste français pendant l’entre-deux-guerres, Paris, Presses de la FNSP, « Références », 1982, p. 159-168.

    75 « Social-flics », Le Travailleur alpin, 28 décembre 1929.

    76 Ibidem, 8 mars 1930 ; tract du rayon communiste du Vaucluse, mars 1930, ADV 14 M 820.

    77 Programme de Clamamus aux élections de 1928 in N. Racine et L. Bodin, op. cit., p. 165 ; Le programme du parti communiste pour les élections cantonales, Supplément à L’Humanité, 24 septembre 1931.

    78 D’où l’intérêt de l’article, « La police de Tardieu au service du fascisme italien », paru dans Le Travailleur alpin du 3 mai 1930. L’article dénonce l’attaque par « les bandits fascistes » des « ouvriers antifascistes » et les « agressions répétées des fascistes, des social-fascistes et de la police » contre ceux-ci. Il est vrai qu’il s’agit, là encore, d’ouvriers et de fascistes italiens.

    79 Le malheureux Progrès de Haute-Savoie est ainsi caractérisé comme « journal démocratico-fasciste » [sic !], Le Travailleur alpin, 6 avril 1930.

    80 Pour l’analyse du congrès d’Amsterdam voir Yves Santamaria, L’enfant du malheur, op. cit., p. 186-191.

    81 Bruno Groppo, « Les socialistes et l’antifascisme dans l’Europe des années trente », Cahiers Léon Blum, 34, automne 2003, p. 57-76.

    82 Stefano Caretti, Il Dilitto Matteotti. Storia e Memoria, Roma, Piero Lacaita, 2004, p. 137.

    83 Ibidem, p. 135-158. Avec la guerre d’Espagne et la mobilisation des Garibaldini, l’activité prend une dimension plus directement « opérative ».

    84 L’Œuvre de Léon Blum, tomes III (1914-1928) et IV (1928-1934), Paris, Albin Michel, 1972.

    85 Léon Blum, « Veut-on désarmer », Le Populaire, 2 octobre 1927, Œuvre III, op. cit., p. 431-432. Il s’agit là du seul article concernant le fascisme reproduit dans ce volume.

    86 Ibidem et « Le comte Behlen va trop fort », ibidem, 5 janvier 1928, Œuvre IV, p. 82-83.

    87 « Les courtisans de la force », ibidem, 19 juillet 1928.

    88 « L’Autriche menacée », ibidem, 29 octobre 1930, Œuvre, op. cit., p. 286-287.

    89 Thierry Hohl, À gauche ! La gauche socialiste 1921-1947, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2004, p. 92 sq.

    90 Même si L’Œuvre, le 1er novembre 1922 s’interrogeait déjà sur un rapport entre fascisme et Union civique, organisation surgie pour s’opposer aux grèves de 1919 en recrutant des volontaires pour suppléer aux grévistes, cité par J. Plumyène et R. Lasierra, Les fascismes français, op. cit., p. 17.

    91 Nous suivons ici Thierry Hohl, À gauche ! op. cit., p. 95.

    92 Eugen Weber, L’Action française, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 1996, p. 166. Selon l’auteur, Marc Sangnier échappe de justesse à une purge à l’huile de ricin.

    93 XXIe congrès national. Marseille, 30 janvier-3 février 1924. Rapports, Librairie Populaire, 12 rue Feydeau, Paris, 1924, p. 36 sq.

    94 « Nous ne voulons pas savoir qui l’organise ni si elle n’eût pas pu être plus grandiose, magnifique et irrésistible par l’adhésion des foules… nous savons seulement que des travailleurs vont à la maison de Jaurès crier leur haine de la violence sauvage, du fascisme assassin. Nous y allons aussi », ibidem, p. 39.

    95 Cité par J. Plumyène et R. Lasierra, Les fascismes français, op. cit., p. 21.

    96 « Appel aux travailleurs », XXIIe congrès national du Parti socialiste. Grenoble, 8-12 février 1925. Rapports, Librairie populaire, 1925, p. 18.

    97 La Meuse, où le Faisceau de Georges Valois réunit ses premiers grands rassemblements est ainsi un « département citadelle du fascisme », Le Populaire, 21 avril 1926.

    98 Ibidem, 21 juillet 1924.

    99 Ibidem, 24 février 1927.

    100 Sur la LAURS, voir le travail d’Emmanuel Naquet, Un mouvement typique de la France de l’entre-deux-guerres : la LAURS, maîtrise, université Paris X, 1987. Pour un aperçu de la situation politique dans les universités parisiennes et au Quartier latin, voir Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle. Khâgneux et normaliens dans l’entre-deux-guerres, Paris, Fayard, 1988.

    101 E. Naquet, op. cit., p. 186. Les deux autres objectifs mentionnés dans l’article deux des statuts sont « la propagation des idées de Justice et de progrès social » et « l’éducation politique de ses membres ».

    102 Ibidem, Annexe, p. 11-14.

    103 Ibidem, p. 319.

    104 Jean Lacouture, Pierre Mendès-France, Paris, Le Seuil, 1981, p. 53.

    105 Lettre du 5 mai 1926 aux organisations de gauche, BDIC Nanterre, Archives de la Ligue des droits de l’Homme (ALDH), F delta rés. 798/68.

    106 Paul Ronin, L’ombre sur Rome. Histoire de Mussolini et du fascisme menaçant, Paris-Bruxelles, Figuière, 1927. L’ouvrage est dédié « à la mémoire de G. Matteotti et à tous les martyrs de la dictature mussolinienne ». Paul Ronin (1885-1934) est journaliste à Dijon puis à Saint-Étienne (notice du Cédérom Maitron par Jean Lorcin).

    107 Conférence « contre le fascisme », Montbéliard, 16 novembre 1927 ALDH F delta 798/143. Le catholicisme militant du général Édouard de Castelnau (1851-1944), fondateur et dirigeant de la Fédération nationale catholique, le faisait surnommer le « capucin botté ».

    108 Congrès de la LDH (1906-1933), ALDH 798/10 ; archives départementales de l’Ardèche (ADA), fonds Elie Reynier, 8 J 98. Elie Reynier (1875-1953), historien et professeur à l’École normale de Privas, préside de 1923 à 1938 la fédération ardéchoise de la LDH. Le fonds d’archives qu’il a légué est particulièrement riche sur l’histoire de cette organisation.

    109 Françoise Basch, Victor Basch ou la passion de la justice : de l’affaire Dreyfus au crime de la Milice, Paris, Plon, 1994, p. 189.

    110 Nice (le 22 janvier), Cannes (le 23), Annemasse (le 27 février), Modane (le 3 septembre), ibidem, p. 228.

    111 Ainsi dans la Drôme, où la section de Valence juge qu’il existe en France « un péril fasciste grave et proche », alors que celle de Crest estime que « les partis de la réaction avec la complicité d’une partie du clergé catholique préparent ouvertement un coup d’État fasciste sous prétexte de rétablir l’ordre », ADD CP 193.

    112 F. Basch, op. cit., p. 228.

    113 Congrès de la LDH, ALDH F delta 798/10.

    114 Henri Béraud, Ce que j’ai vu à Rome, Paris, Éditions de France, 1929.

    115 André Siegfried, Tableau des partis en France, Paris, Grasset, 1930 ; Albert Thibaudet, Les idées politiques de la France, Paris, Stock, 1932, réédition dans Albert Thibaudet, Réflexions sur la politique, (édition établie par Antoine Compagnon) Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007.

    116 Albert Thibaudet, « Les Lettres et la politique », NRF, XXVII, juillet-décembre 1926, reproduit dans Réflexions sur la politique, op. cit., p. 318-326.

    117 Ibidem.

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    1 Michel Espagne, Les transferts culturels franco-allemands, Paris, PUF, 1999.

    2 Annie Kriegel, Aux origines du communisme français (1914-1920), Paris/La Haye, Mouton, 1964.

    3 Pierre Milza, Le Fascisme italien et la presse française 1920-1940, Bruxelles, Complexe, 1987.

    4 Ludovic Naudeau, L’Illustration, 10 juillet 1926.

    5 Bruno Goyet, « La marche sur Rome : version originale sous-titrée », in Michel Dobry (dir.), Le mythe de l’allergie française au fascisme, op. cit., p. 69-105.

    6 Claude Digeon, La crise allemande de la pensée française 1870-1914, Paris, PUF, 1959, réédit. PUF, 1992.

    7 L’Illustration, 28 octobre 1922, L’Humanité, 6 novembre 1922.

    8 Manifestes, thèses et résolutions des quatre premiers congrès mondiaux de l’Internationale communiste, Paris, François Maspero, 1978, p. 103.

    9 « Rapport au congrès du syndicat des travailleurs des transports » (20 octobre 1923), in Cahiers Léon Trotsky, 55, mars 1995, p. 42. Trotsky explique que le fascisme, c’est « l’organisation de combat du capital commercial et industriel, financier à grande échelle, bancaire ».

    10 Manifestes, thèses…, op. cit., p. 157.

    11 Ibidem, p. 157.

    12 L’Humanité, 19 et 28 janvier 1923. André Maginot, député de la Meuse, est en 1922 ministre de la Guerre dans le gouvernement Poincaré.

    13 Ambroise Got, « La Bavière depuis l’armistice », Le Mercure de France, 15 décembre 1923.

    14 Émile Kahn, « Traitons le fascisme comme il le mérite », Le Populaire, 27 janvier 1927.

    15 Henri Béraud, Ce que j’ai vu à Berlin, Paris, Éditions de France, 1926, p. 154.

    16 L’Humanité, 5 février 1923.

    17 « Antifaschisten Tag », ibidem, 26 juillet 1923. Sur l’histoire de cette journée de manifestations, finalement remplacée par des réunions, voir Pierre Broué, Révolution en Allemagne, Paris, Minuit, 1971, p. 703-706.

    18 G. Vergnon, « Le poing levé, du rite soldatique au rite de masse. Jalons pour l’histoire d’un rite politique », art. cit.

    19 René Johannet, « L’affaire Matteotti », Revue universelle, 1er août 1924, p. 356-361.

    20 L’Illustration, 20 septembre 1924.

    21 Paul Lombard, Ce qu’il faut savoir du fascisme, Paris, Boivin, 1926, p. 133.

    22 L’Homme libre, 8 novembre 1926.

    23 Leonid Luks, Enstehung der kommunistischen Faschismustheorie. Die Auseinandersetzung der Komintern mit Faschismus und Nationalsozialismus 1921-1935, Stuttgart, DVA, 1985, p. 78-85.

    24 Ve Congrès de l’Internationale communiste. Compte-rendu analytique, Paris, Librairie de l’Humanité, 1924.

    25 Ainsi, contre la bénédiction du fanion du fascio de Beausoleil (Alpes maritimes) le 4 juin 1923. Ces manifestations sont recensées par Danielle Tartakowsky, Les manifestations de rue en France 1918-1968, Paris, Publications de la Sorbonne, 1997, p. 146.

    26 « Le fascisme : voilà ! », L’Humanité, 26 octobre 1924.

    27 Ibidem, 16 et 28 novembre.

    28 Ibidem, 11 novembre 1924. L’article flétrit « l’antifascisme constitutionnel des oppositions ».

    29 Ibidem, 15 et 22 décembre.

    30 Rapport au préfet, 18 décembre 1925, archives départementales du Vaucluse (ADV) 1 M 809.

    31 Rapport au préfet, 3 mars 1925, archives départementales du Rhône (ADR), 4 M 260.

    32 « Fascistes les briseurs de grèves de Douarnenez…, fasciste le Sénat, fasciste le bloc des gauches, fasciste le pain cher, social-fasciste la motion Loriot. Il faut en passer… et des meilleurs », lettre au comité exécutif de l’Internationale communiste, février 1925, documents communiqués par Pierre Broué. Une seconde lettre à l’IC, signée par 130 militants le 11 mai, stigmatise une « politique de démence » qui annonce que « le fascisme est là ».

    33 Yves Guchet, Georges Valois. L’Action française, le Faisceau, la République syndicale, Paris, Albatros, 1975.

    34 Corinne Bonnafoux-Verrax, À la droite de Dieu. La Fédération nationale catholique 1924-1944, Paris, Fayard, 2004.

    35 D. Tartakowsky, Les manifestations…, op. cit., p. 129 sq.

    36 Daniel Renoult, « Ce qu’est le fascisme : la lutte de classes à l’état sauvage » et « Les bandes fascistes et l’État », L’Humanité, 11 et 15 avril 1926.

    37 « Les bandes… » ; art. cit. et « Les forces du fascisme en France », ibidem, 17 avril.

    38 Ibidem, 29 juin. Parmi les orateurs Jacques Duclos pour le PCF, Marcel Déat et Graziani pour la SFIO.

    39 Ainsi en Moselle (Ibidem, 26 mai), en Avignon (ADV 1 M 809, 23 mars 1927), etc.

    40 « Compte-rendu de la réunion-conférence publique et contradictoire antifasciste », rapport au préfet, 24 août 1926, archives départementales de la Drôme (ADD) MC 140. La réunion est organisée à Valence par le PC, la JC, la CGTU et le Secours rouge.

    41 Affiche reproduite dans Gilles Manceron, Madeleine Rebérioux (dir.), Droits de l’homme. Combats du siècle, Paris, Seuil-BDIC, 2004, p. 168.

    42 Rapport au sous-préfet de l’Isère, 26 avril 1926, archives départementales de l’Isère (ADI) 55 M 4. Le rapport, très détaillé est complété par la reproduction des tracts distribués, dont celui d’un « Groupement d’action contre le fascisme » qui appelle « citoyens » et « républicains » à opposer à « la livrée grotesque des chefs factieux des Chemises bleues » « le glorieux bonnet phrygien de tes aïeux de 1793 ».

    43 Yves Santamaria, L’enfant du malheur. Le parti communiste français dans la lutte pour la paix (1914-1947), Paris, Seli Arslan, 2002, p. 136-137.

    44 « Leur antifascisme et le nôtre », L’Humanité, 21 novembre 1926.

    45 Ibidem, 20 janvier 1926.

    46 « Tribune de l’ARAC. La lutte contre le fascisme, le rôle des combattants », ibidem, 21 février.

    47 Note de police, Archives nationales (AN) F7 13179 et L’Humanité, 30 mai 1926. Francis Desphelippon (1894-1965) devient en juillet 1926 secrétaire adjoint des GDA. Voir sa biographie dans le Cédérom Maitron, Éditions de l’Atelier, 1997, qui reprend et complète les notices des 44 volumes du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

    48 À Lyon, lors de la mise sur pied du « GDA » à l’issue d’une assemblée de l’ARAC, le 9 juillet, le port de l’uniforme est justifié pour « faire impression », note de police du 15 juillet 1926, AN F7 13179.

    49 L’Écho de Paris, 31 mai et 9 novembre 1926.

    50 Philippe Robrieux, Histoire intérieure du parti communiste. Tome I 1920-1945, Paris, Fayard, 1980, p. 290.

    51 Y. Santamaria, L’enfant du malheur, op. cit., p. 138.

    52 Note de police, 30 septembre 1926, AN F7 13179.

    53 Les Jeunes gardes antifascistes sont la version jeune des GDA, à l’initiative des Jeunesses communistes.

    54 Archives préfecture de police (APP), BA 1910.

    55 Cette réunion, dont Langevin était déjà un des orateurs, était organisée par la Jeunesse laïque et républicaine. Elle fut empêchée par l’absence d’un service d’ordre, « impardonnable faute » des organisateurs.

    56 Le Faisceau, en perte de vitesse dès 1927, est dissous par Georges Valois au printemps 1928.

    57 À plusieurs reprises (11 novembre 1926, 20 juin 1927), des représentants du Rotfrontkämpferbund (RFB) allemand remettent des drapeaux aux GDA. Lors d’une « sortie champêtre » des JGA, leurs camions sont ornés de pancartes « Vive le Front rouge, Vive l’armée rouge », Note, 19 juin 1927, APP BA 1910.

    58 Note de police, 24 novembre 1927, ibidem.

    59 APP, BA 1637.

    60 Notes, 3 juin 1928 et 27 mai 1929, ibidem.

    61 Circulaire, 30 août 1929, ibidem.

    62 Cf. sur ce point George L. Mosse, De la Grande guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes, Paris, Hachette Littératures, 1999, l’article de Berndt Weisbrod, « Violence et culture politique en Allemagne entre les deux guerres », Vingtième Siècle, avril-juin 1992, p. 113-125 et le numéro « Démobilisations culturelles après la Grande guerre » de 14-18 Aujourd’hui, 5, 2002.

    63 Selon une note de police du 5 juin 1926, AN F7 13179.

    64 Voir Pierre Broué, Histoire de l’Internationale communiste, Paris, Fayard, 1997 ; José Gotovitch, Mikhail Narinski (dir.), Komintern : l’histoire et les hommes, Paris, Éditions de l’Atelier, 2001 ; pour la France, Serge Wolikow, Le PCF et l’Internationale communiste 1925-1933, thèse, université Paris VIII, 1990.

    65 Julien Dray, « Lettre à un jeune militant de la LCR », Le Monde, 7 novembre 2003.

    66 « Xe session du Comité exécutif de l’internationale communiste (juillet 1929). Compte rendu sténographique », La Correspondance internationale, numéro spécial, août-septembre 1929.

    67 Ibidem.

    68 Le Flambeau, 1, 1er novembre 1929, cité par Jacques Nobécourt, Le colonel de la Rocque 1885-1946 ou les pièges du nationalisme chrétien, Paris, Fayard, 1996, p. 170-171.

    69 Pierre Milza, « Le fascisme italien à Paris », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1983, p. 420-452. Le fascio de Paris compte 400 membres en 1926, 1 500 en 1929 et 3 000 en 1931. Il organise pour les enfants à partir de 1928 des colonies de vacances « marine et montagne » en Italie.

    70 Ibidem ; AN F7 13251 et 13252.

    71 Un rapport du préfet de la Haute-Garonne annonce ainsi en novembre 1932 un projet de manifestation « des antifascistes italiens et des communistes français », AN F7 13252. Le Travailleur alpin, hebdomadaire communiste de la « région des Alpes », réserve également, de 1929 à 1931, cette appellation aux militants italiens.

    72 Voir l’ouvrage de Frédéric Monier, Le Complot dans la république. Stratégies du secret, de Boulanger à la Cagoule, Paris, La Découverte, 1998.

    73 Le Travailleur alpin, 14 décembre 1929 ; tract de la cellule du Teil, 28 juillet 1929, ADA.

    74 Voir les textes dans Nicole Racine, Louis Bodin, Le Parti communiste français pendant l’entre-deux-guerres, Paris, Presses de la FNSP, « Références », 1982, p. 159-168.

    75 « Social-flics », Le Travailleur alpin, 28 décembre 1929.

    76 Ibidem, 8 mars 1930 ; tract du rayon communiste du Vaucluse, mars 1930, ADV 14 M 820.

    77 Programme de Clamamus aux élections de 1928 in N. Racine et L. Bodin, op. cit., p. 165 ; Le programme du parti communiste pour les élections cantonales, Supplément à L’Humanité, 24 septembre 1931.

    78 D’où l’intérêt de l’article, « La police de Tardieu au service du fascisme italien », paru dans Le Travailleur alpin du 3 mai 1930. L’article dénonce l’attaque par « les bandits fascistes » des « ouvriers antifascistes » et les « agressions répétées des fascistes, des social-fascistes et de la police » contre ceux-ci. Il est vrai qu’il s’agit, là encore, d’ouvriers et de fascistes italiens.

    79 Le malheureux Progrès de Haute-Savoie est ainsi caractérisé comme « journal démocratico-fasciste » [sic !], Le Travailleur alpin, 6 avril 1930.

    80 Pour l’analyse du congrès d’Amsterdam voir Yves Santamaria, L’enfant du malheur, op. cit., p. 186-191.

    81 Bruno Groppo, « Les socialistes et l’antifascisme dans l’Europe des années trente », Cahiers Léon Blum, 34, automne 2003, p. 57-76.

    82 Stefano Caretti, Il Dilitto Matteotti. Storia e Memoria, Roma, Piero Lacaita, 2004, p. 137.

    83 Ibidem, p. 135-158. Avec la guerre d’Espagne et la mobilisation des Garibaldini, l’activité prend une dimension plus directement « opérative ».

    84 L’Œuvre de Léon Blum, tomes III (1914-1928) et IV (1928-1934), Paris, Albin Michel, 1972.

    85 Léon Blum, « Veut-on désarmer », Le Populaire, 2 octobre 1927, Œuvre III, op. cit., p. 431-432. Il s’agit là du seul article concernant le fascisme reproduit dans ce volume.

    86 Ibidem et « Le comte Behlen va trop fort », ibidem, 5 janvier 1928, Œuvre IV, p. 82-83.

    87 « Les courtisans de la force », ibidem, 19 juillet 1928.

    88 « L’Autriche menacée », ibidem, 29 octobre 1930, Œuvre, op. cit., p. 286-287.

    89 Thierry Hohl, À gauche ! La gauche socialiste 1921-1947, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2004, p. 92 sq.

    90 Même si L’Œuvre, le 1er novembre 1922 s’interrogeait déjà sur un rapport entre fascisme et Union civique, organisation surgie pour s’opposer aux grèves de 1919 en recrutant des volontaires pour suppléer aux grévistes, cité par J. Plumyène et R. Lasierra, Les fascismes français, op. cit., p. 17.

    91 Nous suivons ici Thierry Hohl, À gauche ! op. cit., p. 95.

    92 Eugen Weber, L’Action française, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 1996, p. 166. Selon l’auteur, Marc Sangnier échappe de justesse à une purge à l’huile de ricin.

    93 XXIe congrès national. Marseille, 30 janvier-3 février 1924. Rapports, Librairie Populaire, 12 rue Feydeau, Paris, 1924, p. 36 sq.

    94 « Nous ne voulons pas savoir qui l’organise ni si elle n’eût pas pu être plus grandiose, magnifique et irrésistible par l’adhésion des foules… nous savons seulement que des travailleurs vont à la maison de Jaurès crier leur haine de la violence sauvage, du fascisme assassin. Nous y allons aussi », ibidem, p. 39.

    95 Cité par J. Plumyène et R. Lasierra, Les fascismes français, op. cit., p. 21.

    96 « Appel aux travailleurs », XXIIe congrès national du Parti socialiste. Grenoble, 8-12 février 1925. Rapports, Librairie populaire, 1925, p. 18.

    97 La Meuse, où le Faisceau de Georges Valois réunit ses premiers grands rassemblements est ainsi un « département citadelle du fascisme », Le Populaire, 21 avril 1926.

    98 Ibidem, 21 juillet 1924.

    99 Ibidem, 24 février 1927.

    100 Sur la LAURS, voir le travail d’Emmanuel Naquet, Un mouvement typique de la France de l’entre-deux-guerres : la LAURS, maîtrise, université Paris X, 1987. Pour un aperçu de la situation politique dans les universités parisiennes et au Quartier latin, voir Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle. Khâgneux et normaliens dans l’entre-deux-guerres, Paris, Fayard, 1988.

    101 E. Naquet, op. cit., p. 186. Les deux autres objectifs mentionnés dans l’article deux des statuts sont « la propagation des idées de Justice et de progrès social » et « l’éducation politique de ses membres ».

    102 Ibidem, Annexe, p. 11-14.

    103 Ibidem, p. 319.

    104 Jean Lacouture, Pierre Mendès-France, Paris, Le Seuil, 1981, p. 53.

    105 Lettre du 5 mai 1926 aux organisations de gauche, BDIC Nanterre, Archives de la Ligue des droits de l’Homme (ALDH), F delta rés. 798/68.

    106 Paul Ronin, L’ombre sur Rome. Histoire de Mussolini et du fascisme menaçant, Paris-Bruxelles, Figuière, 1927. L’ouvrage est dédié « à la mémoire de G. Matteotti et à tous les martyrs de la dictature mussolinienne ». Paul Ronin (1885-1934) est journaliste à Dijon puis à Saint-Étienne (notice du Cédérom Maitron par Jean Lorcin).

    107 Conférence « contre le fascisme », Montbéliard, 16 novembre 1927 ALDH F delta 798/143. Le catholicisme militant du général Édouard de Castelnau (1851-1944), fondateur et dirigeant de la Fédération nationale catholique, le faisait surnommer le « capucin botté ».

    108 Congrès de la LDH (1906-1933), ALDH 798/10 ; archives départementales de l’Ardèche (ADA), fonds Elie Reynier, 8 J 98. Elie Reynier (1875-1953), historien et professeur à l’École normale de Privas, préside de 1923 à 1938 la fédération ardéchoise de la LDH. Le fonds d’archives qu’il a légué est particulièrement riche sur l’histoire de cette organisation.

    109 Françoise Basch, Victor Basch ou la passion de la justice : de l’affaire Dreyfus au crime de la Milice, Paris, Plon, 1994, p. 189.

    110 Nice (le 22 janvier), Cannes (le 23), Annemasse (le 27 février), Modane (le 3 septembre), ibidem, p. 228.

    111 Ainsi dans la Drôme, où la section de Valence juge qu’il existe en France « un péril fasciste grave et proche », alors que celle de Crest estime que « les partis de la réaction avec la complicité d’une partie du clergé catholique préparent ouvertement un coup d’État fasciste sous prétexte de rétablir l’ordre », ADD CP 193.

    112 F. Basch, op. cit., p. 228.

    113 Congrès de la LDH, ALDH F delta 798/10.

    114 Henri Béraud, Ce que j’ai vu à Rome, Paris, Éditions de France, 1929.

    115 André Siegfried, Tableau des partis en France, Paris, Grasset, 1930 ; Albert Thibaudet, Les idées politiques de la France, Paris, Stock, 1932, réédition dans Albert Thibaudet, Réflexions sur la politique, (édition établie par Antoine Compagnon) Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007.

    116 Albert Thibaudet, « Les Lettres et la politique », NRF, XXVII, juillet-décembre 1926, reproduit dans Réflexions sur la politique, op. cit., p. 318-326.

    117 Ibidem.

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