Introduction
p. 15-21
Texte intégral
Des lapins et des taupes
1« Vous comprenez, personne ne viendra la voir ! Cela apprendra aux lapins à faire de la résistance ! » On prête ces mots au général de Gaulle, plaidant la cause de la grande croix de Lorraine qu’il souhaitait voir construire à Colombey-les-deux-Églises. On conviendra que c’était faire peu de cas de l’avenir du gaullisme et de ses avatars. Mais la formule a pour elle, au-delà de la truculence gaullienne, de renvoyer, face à l’érection mémorielle de ce solide souvenir du refus, la Résistance au rang des lapins. On ne sait s’il y avait des taupes à la Boisserie, mais on peut sans peine imaginer qu’il eût été partisan de leur épuration. Ne serait-ce que pour avoir la paix...
2Comme dans cette image animalière, Résistance et Collaboration ont longtemps été opposées dans une bonne partie du discours scientifique, moins toutefois que dans la pensée commune, produit de la construction d’une mémoire nationale friande de simplifications. Non que cette oppo-sition ne reposât point sur de réels fondements, à propos d’engagements caractérisés et incontournables, d’un côté comme de l’autre, mais on sait aujourd’hui que pour le plus grand nombre des Françaises et des Français, l’affaire fut autrement compliquée.
3On a tant écrit sur la Seconde Guerre mondiale qu’il paraît vain de prétendre aujourd’hui innover sur ce sujet, et partant, justifier les lignes qui vont suivre. Comme ce fut le cas dans tous les pays européens soumis à la domination des dictatures totalitaires, la période de l’Occupation est sans doute en France celle qui a suscité le plus grand nombre de travaux en histoire contemporaine.
L’histoire en marche
4Dès les lendemains de la guerre, pour comprendre les causes de la barbarie, en mesurer l’ampleur et les effets, et en recueillir les témoignages, fut mise sur pied la Commission historique sur l’occupation et la libération de la France (CHOLF), puis le Comité d’histoire de la guerre (CHG), organismes rassemblant la fine fleur des historiens toutes périodes confondues1. De ces deux organismes naquit en 1951, le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CH2GM), puis en 1978, l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP). Cette filiation a du sens. Ces organismes furent confrontés, chacun à leur manière, à cette notion d’histoire immédiate ou du temps dit « présent », qui a été développée et conceptualisée dans les décennies suivant la création de l’IHTP. Tout d’abord centrés sur l’étude de la guerre sous ses multiples aspects et le recueil de témoignages sur la Résistance, les champs s’élargirent à la collaboration, Vichy, puis la mémoire et ses fractures. Dans cette relation de proximité qu’entretenaient ces institutions, et d’autres, avec ce passé si présent, on voit bien le nécessaire rapport d’empathie qui sous-tendait la relation entre historiens et témoins. S’il était possible d’interroger un résistant, il ne pouvait guère être question, ou du moins très rarement, d’en faire autant pour un non moins authentique collaborateur. Il fallut attendre. La dimension tragique de ce passé n’autorisait guère de tentative trop hasardeuse.
5Il n’est qu’à prendre la mesure des mots. La période a donné lieu à toutes les formes rhétoriques dans la dramaturgie mémorielle nationale : les années sombres, les années noires, la France dans la tourmente, l’étau nazi, pour qualifier le tragique de situation ; les forces ou l’armée de l’ombre (ou des ombres), les soutiers de la gloire, pour magnifier l’action résistante, la France allemande ou à l’heure allemande pour stigmatiser les trahisons de la collaboration, les règlements de compte, l’épuration sauvage pour exagérer la dureté de la répression. La liste serait longue et mériterait une étude lexicale exhaustive et fine pour l’ensemble du discours produit sur la France dans la guerre. Sa dimension mémorielle fut à la hauteur de cette puissance tragique, donnant lieu à tous les rejeux, autant de symptômes de cette pathologie nationale du Syndrome désormais bien connu. « Aucune autre question historique n’a été scrutée avec autant d’attention et de méticulosité », écrivait Gérard Noiriel en 19992. Signe du malaise laissé par Vichy, le sujet n’apparut que timidement dans les programmes d’enseignement. Il figura à celui du Capes et de l’agrégation, près de trente ans plus tard, en 1972-1973, au moment où Robert Paxton publiait La France de Vichy tandis que Le Chagrin et la pitié, interdit de télévision, réveillait une France illusionnée sur son passé.
L’épuration délaissée et honnie
6Si Vichy et la Collaboration devinrent des champs d’études fréquentés, l’épuration demeura longtemps très peu traitée, ou maltraitée par des nostalgiques, des plumes navrées ou très compréhensives. Faut-il redire que le sujet fut longtemps chargé d’une certaine défiance ? Les premiers travaux, des juristes le plus souvent, le traitèrent d’un point de vue technique, et il fallut attendre les années soixante-dix pour que commencent à s’ouvrir les archives et se délier les plumes. Les premières enquêtes réalisées par les correspondants départementaux du CH2GM, coordonnées par Marcel Baudot, permirent que s’ébauche une vision un peu plus large des chiffres, moins des conditions et des circonstances, et pas du tout de la perception qu’en avait la population3. Cette forme d’occultation était liée, on le sait, au culte mémoriel de la Résistance, qui s’apaisa avec l’extinction de la génération des témoins résistants. Mais aussi à une certaine frilosité des pouvoirs publics, soucieux de ne pas raviver la polémique nationale, moins d’ailleurs sur la question de la collaboration, que sur celle, fantasmée, de ce que certains appelaient d’une expression digne d’un roman noir, « les règlements de compte », ou toute formule tragiquement imagée sur la dimension « sauvage » du phénomène. Cela n’empêchait pas que se développent les études sur la collaboration. Mais pas, ou très peu, sur l’épuration. Alors que Henry Rousso répertoriait plus de 250 recherches sur la guerre en 1987, lorsqu’il publia Le syndrome de Vichy4, l’important colloque sur « Vichy et les Français », qui fut organisé au CNRS en 1990, ne comportait pas de contribution sur ce sujet. L’épuration demeurait aux portes de l’histoire acceptable. On l’envisageait, on la traitait sous le manteau, avec précaution. Combien de fois fus-je interpellé dans des colloques, par des résistants « authentiques », ce qu’ils étaient à n’en point douter, sur cette question de l’épuration ? Ce sujet, ou le simple fait d’en évoquer les irrationalités et les violences, les femmes tondues, par exemple, comme les exactions diverses, me valurent des volées de bois vert ? « Vous salissez la Résistance ! me fut rétorqué, dans les premières années de confrontation publique, par des témoins-résistants, ou censés l’être, qui se sentaient investis d’une mission de sauvegarde d’un passé qui confinait au sacré. Heureusement, les années passèrent. Et les témoins moururent. Il y a fort à parier que dans cette économie trouble de la mémoire, les mêmes qui défendaient bec et ongles « l’honneur de la Résistance », admettaient mal, ce n’était pas le cas de tous, que l’histoire ayant couru, le combat résistant puisse finalement ressembler à d’autres. à celui de tous les combats, de toutes les guerres, inversant et reproduisant, après le renversement des forces, la loi du vainqueur pourtant honni dans la clandestinité. Il fallait sans doute que la génération des acteurs de ce grand jeu de massacre s’éteignît, pour admettre qu’elle ait pu, une fois au pouvoir, avoir été l’otage d’une autre irrationalité. Que dans l’entropie guerrière, elle ait pu à l’occasion, voir un idéal dériver vers des berges moins avouables. Les femmes tondues en furent un bel exemple.
7On pourrait penser que la population étudiée ici, l’élite enseignante, fut épargnée plus que d’autres par ces irrationalités. On verra qu’il n’en fut rien mais qu’en revanche, les sources utilisées constituent un matériau de premier ordre qui montre la complexité des situations, des perceptions du phénomène et aussi pour certains, l’ingéniosité des systèmes de défense
Clinique des universitaires
8On s’intéressera donc ici à partir des dossiers d’épuration des universitaires, à la nature des engagements de ces hauts fonctionnaires devenus ministres, recteurs, doyens, ou s’étant résolument impliqués avec le régime. Seront abordés ensuite les cas de ceux qui, inquiétés à la Libération, n’eurent pas une attitude relevant d’un engagement proprement dit. La singularité des situations, des personnalités et des affaires est ici déterminante et nous verrons que l’appréciation du Comité supérieur d’enquête se fonde le plus souvent sur les qualités morales et le courage des accusés. Les structures et les procédures comme les chiffres et la plupart des secteurs d’activité sont désormais connus5. Une dimension demeure encore insuffisamment explorée : la perception et la justification d’intellectuels, non les plus connus, mais ceux pour lesquels, la plupart du temps, la compromission politique avec Vichy procédait d’un choix pour certains, mais aussi d’un « glissement » pour la plupart. D’une forme de compromission mal définie recouvrant une diversité de situations et de perceptions. De ce point de vue, la population des universitaires offre plusieurs avantages.
9Primo, en regroupant toutes les disciplines, elle englobe toutes les manières de penser l’époque et la plupart des paradigmes culturels, qu’il s’agisse de scientifiques « en blouse blanche », médecins, biologistes, chimistes ou physiciens, qu’ils pratiquent la recherche appliquée ou fondamentale ; ou d’enseignant-chercheurs de sciences humaines ou sociales, juristes, historiens, linguistes, musiciens, etc. Chacun d’entre eux, quelle que soit sa sphère de perception et son domaine d’activité scientifique propose une lecture de l’époque et une définition implicite de la compromission en politique.
10Secundo, les dossiers d’épuration et notamment les mémoires de défense constituent une source très riche, rédigés souvent avec talent, et permettent de prendre la mesure, chez cette population d’intellectuels, du type d’arguments avancés au cours du processus de justification dans lequel ils sont pris, et dont ils sont tenus d’accepter les règles. Partant, ce discours n’est pas sans faille et le contexte dans lequel émerge ces auto-justifications biaise évidemment le jeu de la vérité. Mais ce qui échappe à la vérité judiciaire ou disciplinaire, profite à une autre vérité : celle de la perception d’un discours dont la forme et le contenu se développent en fonction de ce qui sans doute était « entendable » à l’époque. Les justifications des universitaires épurés sont surtout intéressantes dans leur vérité singulière. La redondance de certains arguments, tout comme le déni ou les éléments de contexte invoqués fondent, si ce n’est une vérité positive, du moins celle d’une double vérité au sens que lui a donné Pierre Laborie dans la lignée de Michel Foucault lorsque celui-ci évoquait « l’ordre du discours6 ».
11Tertio, par défaut également, puisque cette approche est absente de ce qui a déjà été produit sur le sujet. Claude Singer en effet a déjà exploré ce fonds d’archive, a montré la diversité de l’épuration universitaire et son importance en valeur relative. Il en a tiré des statistiques diverses par disciplines, académies, motifs, types de sanction, etc., le tout ramené à une population très faible, 170 individus en comptant les chargés de cours. Cette approche étant faite, il ne sera question ici, quitte à en rappeler certains résultats, que de nous intéresser aux modes d’engagement, aux attitudes tièdes et aux justifications des universitaires épurés. On laissera également de côté les cas de ceux, savants plus souvent qu’universitaires au sens strict du terme, qui furent précédemment étudiés7.
Des taupes ou des lapins ?
12On sait que l’université fut, comparée à d’autres corps, sévèrement épurée. On peut se demander pourquoi. Les universitaires, à la fois libres de leur position et de leur engagement, occupant une place prestigieuse dans l’appareil d’État sans guère subir de pression du pouvoir politique, représentent en cela un champ d’observation singulier dans les rapports qu’entretint l’élite enseignante avec « les événements ». On cherchera donc ici à comprendre les logique individuelles pour mieux comprendre l’aveuglement de ces fonctionnaires de la pensée, suspectés de défaillance ou jugés en tant que tels.
13La première question était donc de chercher à connaître la spécificité des universitaires, comparées aux fonctionnaires ordinaires, la seconde, les causes qui les influencèrent dans leur engagement avec Vichy ainsi que la nature exacte de cet engagement. La troisième était de connaître plus avant leurs justifications, avec, en arrière plan, un décor toujours un peu flouté par la suspicion du mensonge et de l’habileté défensive communs à tous les plaidoyers rédigés a posteriori. Enfin, l’analyse du tout peut tracer une esquisse de la perception des « événements » d’une partie de l’élite de la République et de son attitude sous un régime qui l’avait renversée.
14Sans anticiper les lignes qui vont suivre, il est frappant de constater que le monde intellectuel fonctionnaire, fut finalement peu différent de la masse des épurés ordinaires, serviteurs de l’État de moindre envergure, ou « collaborateurs moyens », telle qu’elle a pu être appréhendée par d’autres chercheurs ; qu’il fut assez peu épargné par l’aveuglement lorsqu’il s’agissait d’engagement politique, ou simplement de lucidité quand ce n’était pas de dignité. Si l’on excepte les « délits amoureux » ou les engagements radicaux de quelques miliciens ou autres auteurs d’œuvres basses, il est remarquable de retrouver dans le monde universitaire à peu près les mêmes causes si ce n’est les mêmes effets qu’au niveau le plus bas de la hiérarchie administrative : délits d’opinions, rares engagements dans un groupe de collaboration, opportunisme, compromission professionnelle, etc.
15Foin donc ici de révélations spectaculaires, sur un sujet désormais déjà largement défloré, dont on sait aujourd’hui qu’il relève avant tout d’un grand fantasme collectif d’une autre époque, marqué par l’image des femmes tondues symbolisant une intraitable justice du peuple. Même si la surface de la population française concernée par le phénomène a dû être amplement élargie, le monde des universitaires, comme celui des hauts fonctionnaires échappe à cette dimension spectaculaire. C’est dans le discours des uns et des autres que se mesure la perception des « événements » qui ont ponctué leur vie universitaire sous Vichy. Car le plus souvent, les accusations reposent sur un ou plusieurs micro-événements, face auxquels leurs réactions furent autant de signifiants de leur comportement moyen. Au fil des cas évoqués, on soulignera la singularité des parcours, des écarts, des justifications, et pour quelques artistes, toutes les contorsions observables dans un processus d’épuration politique. Des savantes reptations souterraines pour effectuer un demi-tour et faire équi-valoir résistance et collaboration, aux bondissants changements de cap pour obtenir le même résultat. À la manière des taupes... ou des lapins.
Notes de bas de page
1 Cf. Laurent Douzou, La Résistance française : une histoire périlleuse, Paris, Le Seuil, « coll. L’histoire en débats », Point, 2005. Parmi lesquels, Lucien Febvre, Ernest Labrousse, Édouard Perroy, Pierre Renouvin, plus tard Fernand Braudel pour n’en citer que quelques-uns.
2 Gérard Noiriel, Les origines républicaines de Vichy, Hachette-littératures, 1999, p. 9.
3 Le premier article de Marcel Baudot sur le sujet « La Résistance française face aux problèmes de répression et d’épuration » fut publié dans le no 81 de la RH2GM en janvier 1971 (p. 23-47), puis « La répression de la Collaboration et l’épuration politique, administrative et économique », lors du colloque CNRS de 1974 sur La Libération de la France, Éd. du CNRS, 1976, p. 759-784 ; les premiers résultats d’enquêtes furent publiés dans les no 4 (1981) et 25 (1986) du Bulletin de l’IHTP (p. 19-23 et 37-53). Nous renvoyons pour l’ensemble de la production sur le sujet à bibliographie rédigée par Jean-Claude Farcy et Henry Rousso dans le no 24, juin 1993, « justice, répression et persécution en France » des Cahiers de l’IHTP.
4 Henry Rousso, Le syndrome de Vichy 1940-198..., Le Seuil, 1987. Rééd. Point, 1990.
5 Outre la recension des travaux que l’on trouvera en bibliographie, citons la synthèse réalisée par une quinzaine d’historiens qui recouvre un large champ des connaissances sur ce sujet ; Marc-Olivier Baruch (dir.), Une poignée de misérables. L’épuration en France après la Seconde Guerre mondiale, Fayard, 2003.
6 Lorsqu’il prononçait, en 1970, sa leçon inaugurale au Collège de France, à la chaire d’histoire des systèmes de pensée, le 2 décembre 1970, intitulée précisément L’ordre du discours Michel Foucault évoquait l’intérêt de « traiter non pas des représentations qu’il peut y avoir derrière le discours, mais des discours comme des séries régulières et distinctes d’événements ».
7 Cf. Parmi d’autres, Pamela Richards, « Scientific Information in Occupied France », Library Quaterly, n) 62, 1992, p. 295-304 ; Vincent Duclert, « Les revues scientifiques : une histoire de la science et des savants sous l’Occupation », La Revue des revues, no 24, 1997, p. 167-195 ; du même, « Recherches et résistance », ibidem, no 27, 1999, p. 77-98 ; Diane Rosso, Louis Rapkine et la mobilisation scientifique, thèse, Paris VII, 1998 ; sur le CNRS, une biographie, Chantal Morelle et Pierre Jakob, Henri Laugier, un esprit sans frontières, Bruxelles, Bruylant, 1997 ; et Jean-Louis Crémieux-Brilhac et Jean-François Picard, Henri Laugier et son siècle, Éd. du CNRS, 1995 ; Michel Pinault, Frédéric Joliot-Curie, Odile Jacob, 2001 ; du même, « Frédéric Joliot, les Allemands et l’Université aux premiers mois de l’Occupation », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 50, 1996, p. 67-88 ; Louis Chevassus-au-Louis, Savants sous l’Occupation. Enquête sur la vie scientifique française entre 1940 et 1944, Le Seuil, 2004.
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