3 Sur les connotations, idéologies et mécanismes qui font de la « proximité » un impératif de nombreux univers sociaux, voir Le Bart et Lefèbvre, 2005.
4 Par publicisation, nous entendons la saisie par les médias (au sens le plus large : d’information, de divertissement, publicitaires, etc. et quelque soit le support) de ces thématiques.
5 La position des pouvoirs publics nationaux comme entrepreneurs du problème s’explique doublement par 1) la politique publique définie qui requiert une médiatisation significative et 2) la position objectivement dominée du ministère de l’écologie au sein de la hiérarchie ministérielle (Rumpala, 2003 et Charvolin, 2003).
6 Nous achevons actuellement, dans le cadre de notre thèse, une sociologie des journalistes en charge de l’actualité « environnementale » dans les médias généralistes nationaux.
7 Nous appelons « capital opinion publique » une forme spécifique de capital symbolique valorisé et valorisable à la fois dans les champs médiatique et politique.
8 Tous possèdent au moins une maîtrise et la plupart un DEA ou un DESS relatifs aux compétences requises par leurs activités professionnelles.
9 Sur les rapports entre accroissement des niveaux de scolarisation et approbation des discours de la communication, voir Neveu, 1994, p. 102.
10 Les termes de l’association avec l’ONG sont d’ailleurs assez significatifs : expertise technique, réseau d’action territorial (Espaces Infos Énergie et Délégations Régionales), et caution étatique de l’ADEME, contre apports financiers considérables des partenaires de la Fondation Nicolas Hulots (TF1, Bouygues Télécom, EDF, etc.), mobilisation de personnalités médiatiques, « valeur » et savoir faire médiatique de Nicolas Hulot ; Note d’observation de la réunion téléphonique du 08/03/2005.
11 « La hiérarchisation des enjeux médiatisés s’impose. La nouveauté, la gravité et le contexte (la proximité d’une échéance électorale) de certains enjeux expliquent l’essentiel de leurs forces performatives. » Darras, 2005.
12 La saisie plus importante de ces questions dans les médias entre les mois de septembre et de décembre 2006 ne doit pas faire écran à la réalité du statut journalistique marginal de ces enjeux durant la décennie 1996-2006. Par exemple, sur la même période, le thème de sécurité routière fait l’objet de près de 3 fois plus de sujets dans les journaux télévisés du soir de TF1 et France 2 ; voir Grossetête et Comby, 2007.
13 Pour définir succinctement le problème du changement climatique, nous pouvons stipuler que ce qui est en cause, c’est le surplus de gaz à effet de serre (GES) émis par la consommation accrue d’énergie fossile liée aux « activités humaines ». Ce « trop plein » d’émission de GES provoque un effet de serre artificiel qui échauffe l’atmosphère. Cet échauffement de l’atmosphère terrestre modifie les équilibres climatiques.
14 Ce constat vaut d’autant plus que les configurations à même d’accroître l’intérêt des journalistes pour cette question commencent simplement à se mettre en place. Ainsi, ce n’est qu’à partir de 2002 qu’un scientifique et un expert s’activent pour créditer d’une autorité scientifique les arguments des journalistes environnements qui s’efforcent de « vendre » la thématique climatique au sein de leurs rédactions.
15 Ce qui se traduit par exemple sur le plan journalistique par une polarisation du traitement autour des conséquences du problème aux dépens de ses causes (moins neutres politiquement). Cela explique par exemple l’usage journalistique des « breaking news » telles que la canicule européenne de 2003 pour « rendre sensible » le problème. Cet usage relève de la construction symbolique des enjeux puisque les liens entre ces « événements météorologiques » et le changement climatique ne sont pas (encore) établis scientifiquement.
16 Ce chiffre symbolique, ni vrai ni faux, est en fait le produit d’une division sectorielle du problème réparti entre les six secteurs suivants : agriculture, industrie, énergie, déchets, bâtiment et transports.
17 Indice parmi d’autres du caractère artefactuel de ce postulat, les 27% liés aux transports ne distinguent pas les transports par route des particuliers (14%) des autres transports professionnels ou de marchandises (13%) ; ces données sont produites par le Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique. Source : http://www.citepa.org/publications/index.php3.
18 C’est par exemple ce que stipule le document intitulé « Bilan 2005 et perspectives 2006 », présentant la campagne de communication comme la mesure phare du plan climat et qui fut distribué aux journalistes lors de la conférence de presse tenue au ministère de l’économie et des finances le 13 décembre 2005.
19 Comme l’atteste cet extrait du plan climat : « Pour amener la population à changer de comportement, le plan utilise trois types d’instruments : des campagnes de sensibilisation, une réglementation adaptée et des instruments économiques qui se renforcent mutuellement. »
20 D’après le Petit Robert : Sensibiliser : « 1. Rendre sensible » ; Sensibilisation : « 3. fig. le fait de susciter l’intérêt (d’une personne, d’un groupe). La sensibilisation de l’opinion à un problème. »
21 Les sujets « changement climatique » tournés en « local » sont pour près de la moitié relatifs à la fonte des glaciers dans les Alpes. Les sujets « économie d’énergie » réalisés « en région » mettent essentiellement en scène des « profanes » (20,7 % des « interviews 1 ») ou des professionnels du secteur de l’énergie (18,9 % des « interviews 1 »). Enfin, notons que TF1, dans les journaux télévisés de 20 h offre plus souvent des reportages tournés en local (53,2%) que France 2 (41,2 %).
22 Données produites à partir du traitement statistique d’un corpus de 545 sujets construit (pour notre thèse) à partir des archives de l’Institut National de l’Audiovisuel. Ce corpus qui s’étend de janvier 1997 à janvier 2006 tend mais ne peut prétendre à l’exhaustivité (pour des raisons liées aux modalités d’archivage de ces sujets à l’INA).
23 Fiches du Ministère de l’écologie et du développement durable, « Les Plans Climats Territoriaux ; les collectivités relèvent le défi », novembre 2006.
24 « On ne veut pas en parler parce que l’adaptation, et moi-même, je ne souhaitais pas qu’on en parle trop, parce que l’adaptation ça veut dire qu’on considère le changement climatique comme inéluctable et au fond ça veut dire, ben ne prenons pas tellement de mesures pour lutter contre le changement climatique, parce qu’il vaut mieux s’adapter, et ça je trouve que dans la communication, il y a un vrai risque. » (Entretien avec Serge Lepeltier.) Par ailleurs, sur l’ensemble des 663 sujets étudiés (janvier 1997-décembre 2006), aucun aborde explicitement la question de l’adaptation au changement climatique.
25 Entretien avec le responsable du volet partenarial de la campagne « économies d’énergie, faisons vite, ça chauffe » ; docteur en économie.
26 Réunion téléphonique du 15/11/05 ; propos d’un chargé de communication en région.
27 Extrait d’un communiqué de presse, « Les collectivités au cœur du défi pour la terre! », 23 novembre 2005.
28 Document de travail, « présentation du défi aux CL, 050405 ».
29 Daniel Boxe, « Les parlementaires et l’environnement », www.proses.sciences-po.fr.
30 Directeur de recherche au CEVIPOF et consultant indépendant ; nous reviendrons sur ses relations privilégiées avec l’ADEME et sur son statut d’expert de l’opinion publique sur l’effet de serre.
31 Analysé comme un groupe relativement homogène ; les rares distinctions opérées par l’étude portent sur la variable sexe et la variable : « ruraux/urbains ».
32 Conférence-débat dans le cadre du « Programme Science Environnement Société » (PROSES), pôle intégré de recherche et d’enseignement de l’Institut d’Études Politiques de Paris, le 4 novembre 2003.
33 Pour Antoine Goxe (doctorant en sciences politiques à l’université de Lille 2-CERAPS), qui publie une synthèse de cette rencontre, l’information de ces élus devient urgente. Antoine Goxe, « Les parlementaires et l’environnement », Développement Durable et Territoires, http://developpementdurable.revues.org/document1007.html.
34 Entretien avec le responsable de l’EIE de Haute-Garonne, DUT en génie-thermique.
35 Entretien avec le chargé de communication de la délégation Midi-Pyrénées de l’ADEME ; diplômé de l’IEP d’Aix-en-Provence.
36 Réunion téléphonique du 08/03/05 et entretien avec Boris Bailly, responsable du volet partenarial de la campagne « économies d’énergie, faisons vite, ça chauffe » ; docteur en économie.
37 Le registre de l’engagement n’est pas neutre et mérite d’être mis entre guillemet. En effet, il masque une approche psychologisante de la communication.
38 Il s’agit également d’introduire une logique de palmarès dans la course à la diffusion des messages de la campagne. Les élus locaux peuvent chercher à être bien « classés » sur ces enjeux qui comptent dans leur réélection. Plus généralement, sur ces effets de palmarès, voir à propos des hôpitaux : Pierru, 2004.
39 Voir par exemple le communiqué de presse : « La Fondation Nicolas Hulot et l’ADEME lancent le “Défi pour la Terre des collectivités” », 23/11/05.
40 Document de travail à destination des chargés de communication de l’ADEME : « Éléments langage engag défi coll 050704. »
41 Réunion téléphonique du 08/02/05.
42 Entretien avec le chargé de communication de la délégation Midi-Pyrénées de l’ADEME ; diplômé de l’IEP d’Aix-en-Provence.
43 Document de travail : « actionsmaj050704DR », qui dresse le bilan des actions partenariales dans la campagne « économies d’énergie, faisons vite ça chauffe ».
44 Réunion téléphonique du 08/03/05.
45 Slogan du ministère de l’écologie et du développement durable ; cet énoncé trahit les intentions du ministère d’acquérir une légitimité auprès du plus grand nombre pour compenser sa faible légitimité politique.
46 Via Internet essentiellement ; voir la page d’accueil du site : www.defipourlaterre.org.
47 Dossier de presse à l’occasion du lancement du « défi pour la terre » le 24 mai 2005.