Introduction
p. 9-15
Texte intégral
1« Le pouvoir et le sang ». Tel était le titre du colloque organisé en mai 2008 à Bordeaux par le Centre d’Étude des Mondes moderne et Contemporain. Titre provocateur et mystérieux derrière lequel ne se cachaient ni sombres intrigues, ni sordides traquenards ni assassinats violents dignes de l’époque des Borgia ! Nulle allusion non plus aux longs conflits meurtriers que se livrèrent en Europe des souverains soucieux d’accroître leur domination en versant des flots de sang. Le pouvoir dont il devait être question était essentiellement, mais pas uniquement, le pouvoir local, municipal, provincial, et le sang évoqué n’était pas celui qui s’épanchait des plaies d’une victime mais celui qui coulait dans les veines des représentants des dynasties de notables. C’est le sang du jus sanguinis qui assure la filiation, qui inscrit l’individu dans une lignée1. Le sang représente donc le lignage, la parenté, l’une des assises du pouvoir. Il y a une vingtaine d’années, en effet, l’ethnologue toulousain Yves Pourcher n’écrivait-il pas que la parenté était au cœur du traditionalisme politique2, faisant donc de ce critère, la famille, la parenté, un vestige des temps passés, et de son éventuelle persistance une certaine forme de conservatisme. Or, dans ce domaine, comme dans d’autres, la césure entre les temps modernes et l’époque contemporaine n’est pas aussi claire qu’il n’y paraît.
2De fait, au printemps 2008, la presse quotidienne comme la presse hebdomadaire se sont faites plusieurs fois l’écho du fait familial et le terme de « dynastie » est apparu sous la plume de certains journalistes, plus versés habituellement dans l’histoire immédiate que dans celle de l’époque moderne. Dans le numéro du 27 février 2008 d’un grand quotidien régional, un journaliste prêtait à l’adjoint du maire d’une petite ville du Sud-Ouest, dont la sensibilité politique paraîtrait de prime abord étrangère au fait familial, les propos suivants : « Nos pères ont été des élus locaux. Nous sommes adjoints et maire. Nos fils seront ou sont conseillers ou adjoints. » Quel vibrant éloge du fait familial en ce début de XXIe siècle ! L’opposition entre époque moderne et époque contemporaine peut donc être relativisée dans ce domaine et si de nombreux éléments entrent en ligne de compte, notamment l’émergence et la structuration des partis politiques, l’accession de nouvelles couches de la population aux responsabilités par le biais de la démocratisation de la vie politique, il ne faut pas négliger l’élément familial, comme le montrait le bel ouvrage collectif sur les maires en France au XIXe siècle, paru il y a presque un quart de siècle3. On pouvait y discerner sur les listes des maires des principales villes du pays des noms qui fleuraient bon, encore sous le Second Empire, le consulat, l’échevinage et la jurade, à l’image des du Hamel ou des Brochon à Bordeaux4.
3Sous la monarchie absolue comme sous les régimes successifs que la France a connus depuis 1789, les autorités, locales et centrales, se sont intéressées à l’aspect familial du pouvoir, comme en témoignent les textes réglementaires, divers par définition sous l’Ancien Régime, unifiés depuis, qui tentent de s’opposer à la main mise de quelques familles sur les instances de décision. « Le consulat ne se transmet point par lignage ni affection de parenté… afin que les honneurs soient répartis entre tous les gens habitans la Cité » indique le règlement de Rodez5 ; « Nul ne pourra être en charge quelle que ce soit, s’il est parent en degrés de parenté suivants, scavoir père et fils, frères, beau-père et beau-fils et cousins germains6 » précise le règlement marseillais de 1585. Et l’on pourrait multiplier les exemples, tant dans la péninsule ibérique que dans les Îles britanniques. En France, le code électoral actuel limite encore à deux les membres proches d’une même famille, parents et enfants, frères et sœurs dans les communes de plus de 500 habitants7. Le parti de réunir dans un colloque modernistes et contemporanéistes afin de mieux cerner les éléments de continuité et de rupture s’imposait donc naturellement.
4Mais le poids des familles dans l’exercice du pouvoir, notamment urbain mais pas seulement si l’on songe à la transmission quasi héréditaire des charges de gouverneurs, à l’hérédité des offices dans la plupart des compagnies d’officiers8, n’est pas une spécificité française et de nombreux travaux, portant sur les îles britanniques, sur la péninsule ibérique et le reste du continent9, ont depuis quelques années analysé et mis en évidence des processus similaires. Si l’on s’intéresse au phénomène dynastique, des travaux aussi divers que ceux de Philippe Guignet pour Lille et Valenciennes, de Sylvie Mouysset pour Rodez, de Guy Saupin pour Nantes, de Robert Descimon pour Paris, de Jean-Pierre Andrault pour Poitiers, de Josette Pontet pour Bayonne ou de Michel Combet pour Bergerac ont montré qu’il était fort variable d’une ville à l’autre10. En Angleterre, les travaux de Nicholas Rogers, John T. Evans et Rosemary West ont mis en évidence des phénomènes similaires que ce soit à l’époque des Stuarts ou sous la dynastie des Hanovre11. Quant aux élites urbaines espagnoles, elles ont fait l’objet d’études récentes très novatrices, que ce soit de chercheurs espagnols, comme Mauro Hernandez, ou de français comme Jean-Pierre Dedieu12. Partout, avec naturellement des différences, liées aux mentalités, aux institutions locales, à l’emprise plus ou moins forte du pouvoir central, partout, il est clair que les familles de notables ont cherché, d’une manière ou d’une autre, à se perpétuer au pouvoir. C’est ce qu’ont mis en évidence, à de degrés divers compte tenu de leurs orientations respectives, de nombreux colloques récents centrés sur la ville comme Noblesses et villes (1780-1850) tenu en 1994 à Tours, Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l’Antiquité au XXe siècle, tenu à Tours en 1998, Le pouvoir urbain dans l’Europe atlantique, tenu à Nantes en l’an 2000, Gouverner la ville en Europe. Du Moyen Âge au XXe siècle, organisé à Lyon en 2002. Si certaines familles sont parvenues à s’inscrire dans la durée, parfois sur plusieurs siècles, même si cette longévité reste relativement rare, d’autres ont échoué pour de multiples raisons. Plusieurs historiens ont ainsi mis en exergue la disparition de certains lignages, incapables de se perpétuer au-delà d’une certaine durée. On peut citer le cas des villes flamandes, celui de Kendal, en Angleterre, où un tiers des aldermen en charge entre 1575 et 1637 n’a pas eu d’enfants mâles, celui la municipalité d’Avila en Espagne, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, qui a les plus grandes difficultés à rassembler le quorum requis, les familles s’étant réservées le pouvoir ne pouvant occuper les postes. Mais, il faut bien le reconnaître, si l’extinction biologique des familles dirigeantes a été souvent présentée comme un des facteurs de renouvellement des élites, les avancées restent limitées dans ce domaine, la plupart des auteurs se contentant d’allusions à quelques cas plus ou moins connus13. Pour autant, l’oligarchisation qui apparaît nettement dans les formes de distribution et de partage du pouvoir n’est pas seulement familiale, elle est aussi sociale, réservant, dans la plupart des cas, l’exercice des responsabilités à des notables, à des milieux professionnels élevés ou intermédiaires. Les textes anciens évoquent souvent les « plus apparents ». La tendance à la « patrimonialisation » de bien des professions renforce donc le poids de certaines familles où le négoce, le prétoire ou la rente se transmettent de génération en génération.
5C’est à l’ensemble de ces problématiques que les intervenants du colloque organisé en mai 2008 se sont attaqués, présentant des analyses comparatives d’ensemble lorsque l’état de la bibliographie le permettait, posant des jalons en vue de futures synthèses par l’étude de villes, de familles voire d’individus emblématiques. C’est ce qui a conduit les organisateurs du colloque à regrouper les communications en quatre thèmes d’inégale ampleur. Le choix géographique et chronologique s’imposait de lui-même. La volonté de mesurer les effets ou non des bouleversements institutionnels et sociaux que l’Europe a connus à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle impliquait de travailler sur la longue durée, du XVIe au tout début du XXe siècle, en transgressant les frontières de la Révolution dans la lignée des travaux de l’Ecole historique bordelaise représentée entre autres par Paul Butel, Jean-Pierre Poussou ou Josette Pontet. Les regards se sont donc majoritairement portés sur la France, l’Angleterre et la péninsule ibérique, centres d’intérêts des chercheurs du Centre d’Étude des Mondes Moderne et Contemporain depuis déjà de longues années. Mais le choix de cette aire géographique n’a pas été seulement le fruit des circonstances, il s’est surtout imposé du fait de similitudes organisationnelles. En effet, même si certains États évoqués précédemment exercent une emprise sur l’intérieur – pensons à la Mancha en Espagne, au Massif central en France, tous ont une façade maritime développée, dynamique, mettant en relations étroites leurs ports respectifs et par là même leurs élites. Tous, malgré la persistance de privilèges, de fueros, de liberties, de particularismes provinciaux, sont des États relativement structurés, tentant sous des formes diverses et avec des résultats inégaux à renforcer leur emprise sur leur territoire. On ne peut en dire autant de la partie médiane de l’Europe, qui de la péninsule du Jutland à la botte sicilienne, offre le visage d’une multitude de principautés, dont certains se trouvent être des Cités-États.
6Les seize communications définitivement retenues et publiées – sur vingt-et-une proposées initialement – sont de fait présentées selon un plan régressif, de l’espace le plus vaste à l’étude de cas. Même si le champ de recherches concernant les élites a été déjà fortement labouré, il aurait sans doute été présomptueux de prévoir une synthèse qui paraît encore prématurée. Mais il était néanmoins possible de brosser des tableaux d’une relative envergure sur certains points, en particulier sur les élites municipales. Le titre du colloque est donc devenu pour la publication « Les liens du pouvoir, les liens du sang » car, ainsi que l’indiquent plusieurs participants, l’aspect strictement familial a été largement englobé dans des considérations d’ordre social et politique, en raison notamment, de la relative rareté des publications concernant les liens familiaux14. Il apparaît donc clairement, à l’issue de cette rencontre, que les historiens manquent encore d’instruments de travail suffisamment étoffés, surtout si l’on envisage la longue durée15.
7Il s’agit, dans un premier temps, de tenter, à l’échelle de l’Europe occidentale (Guy Saupin), à l’échelle d’un État et de ses prolongements ultramarins (Nuno Monteiro), ou à l’échelon de deux pays dont les élites entretiennent des échanges approfondis (Jean-Philippe Priotti), de mesurer les rôles des différentes élites. Diversités institutionnelles et pratiques sociales ne se décalquent pas. Si la France et l’Angleterre se caractérisent par un même modèle organisationnel pyramidal, les familles au pouvoir dans les villes portuaires ne se recrutent pas dans les mêmes milieux, milieux marchands en Angleterre, milieux marchands mais aussi officiers du roi, hommes de loi dans les villes françaises. Quant au schéma institutionnel brésilien, s’il fut exporté au Brésil, l’exercice du pouvoir fut dévolu au milieu négociant dans le monde ultramarin alors que les villes de la métropole restaient dominées par les élites traditionnelles. Quant à Vicente Montojo, il s’intéresse à l’intégration des Italiens et des Français au sein des élites dirigeantes urbaines du Levant espagnol.
8C’est au niveau inférieur, provincial ou régional, que se focalisent les études d’Agathe Leyssens, de Jean-Paul Jourdan, de Philippe Jarnoux et de Stéphane Durand. Le panel relevé y est tout à fait représentatif des provinces françaises bien typées, au fort particularisme et associant villes côtières et villes de l’intérieur. Citons pour l’Aquitaine, Bordeaux et Bayonne d’une part, Agen et Pau de l’autre, pour les Flandres, Lille, aux frontières de l’ennemi héréditaire Habsbourg, Calais, Dunkerque et Boulogne sur le front de mer, en Bretagne, Rennes et Vitré, Brest et Saint-Malo. Ce faisant, les auteurs, analysant les élites urbaines du milieu du XVIe siècle à la veille de la Première Guerre mondiale, s’efforcent de prouver ou de récuser l’opposition entre villes maritimes aux élites commerçantes et villes de l’intérieur aux élites officières et administratives, en tentant de proposer d’autres critères de différenciation.
9Le concept de système atlantique, qui a longtemps orienté les investigations des chercheurs, anglo-saxons en particulier, est aujourd’hui contesté16. L’un des objectifs des organisateurs de ce colloque était cependant de mettre en parallèle les élites dirigeantes des villes portuaires et celles des provinces plus continentales. La mise en évidence d’une éventuelle spécificité des élites du monde maritime suppose en effet de connaître les caractéristiques des milieux dirigeants des régions continentales, souvent moins connus. Quatre intervenants, couvrant une vaste aire géographique et un champ chronologique étendu ont apporté leur contribution à cet axe de réflexion, Olivia Carpi sur les élites amiénoises du XVIe siècle, Christine Lamarre sur l’échevinage de Dijon du XVIIIe siècle, encore méconnu, Béatrice Baumier sur la municipalité tourangelle des deux derniers siècles de l’Ancien Régime. Jean-Pierre Poussou, quant à lui, s’intéressait aux élites du Lot-et-Garonne à la veille de la Première Guerre mondiale. Les auteurs ont expliqué, en présentant en détail leurs sources, les difficultés de la reconstitution des généalogies et des réseaux familiaux, notamment pour les périodes les plus anciennes, ce qui explique leur choix d’avoir insisté sur la composition sociologique des élites. Les analyses patronymiques et prosopographique permettent d’intéressants parallèles, notamment entre Dijon et Amiens, malgré les époques fort éloignées qui sont présentées. La longueur des carrières personnelles, sensible dans les deux villes, n’implique pas en effet nécessairement l’émergence de dynasties.
10La dernière partie, associant les apports de la microstoria comme de la prosopographie présente des destins individuels et des destins familiaux. Vaste débat que celui du rôle de l’individu, symbole d’un mouvement lent de la société ou exception, cas atypique devant aux hasards de la documentation d’être tiré de l’anonymat. Or, si le contexte, le milieu social, l’éducation, jouent un rôle non négligeable pour les uns, fondamental pour les autres, dans l’émergence d’une personnalité, l’individu contribue par ses décisions, par ses traits de caractères, à sa propre destinée et à celle de ses proches. Car la réussite d’un individu prend tout son sens lorsqu’elle s’inscrit dans la durée, grâce à ses descendants. C’est dire l’intérêt des études de cas présentées ici, associant des destinées hors du commun comme celles des Penalver de La Havane, présentés par Dominique Goncalves ou celles des Ybarra, chers à Alexandre Fernandez. à ces familles du monde ibérique, répondent les ascensions tout aussi remarquables que celle de William Beckford dans l’Angleterre des Hanovre (Perry Gauci) ou celle des Villeroy dans la France des Bourbons (Yann Lignereux).
11Les communications des plus éminents spécialistes des élites locales permettront, nous l’espérons, de conforter les recherches et les réflexions des chercheurs intéressés par l’histoire sociale du politique, tant en France qu’à l’étranger. Si l’origine sociale, les réseaux familiaux des élites locales, urbaines ou provinciales, sont désormais mieux connus, de nombreux champs restent ouverts. Citons, entre autres exemples, celui des « partis », des « clans » dont l’existence a été mise en évidence dans certaines villes17, à certaines époques mais qui restent encore peu connus, pour l’époque moderne tout au moins.
Notes de bas de page
1 On lit dans le célèbre Dictionnaire de Furetière : « Sang, se dit aussi de la parenté, de la race de la communication qui se fait du sang par la génération… », Édition du Robert, Paris, 1978, t. 3, s. p.
2 Pourcher Y., « La parenté au cœur du traditionalisme politique : l’exemple de la Lozère », Thélamon F. (dir.), Aux sources de la puissance, sociabilité et parenté, Actes du colloque de Rouen, 12-13 novembre 1987, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 1989, p. 213-221.
3 Agulhon M., Girard L., Robert J.-L., Serman W., Les maires en France du Consulat à nos jours, Paris, Fayard, 1986.
4 Sur la permanence de cette famille par-delà les troubles révolutionnaires, voir Coste L. « Les Brochon et la municipalité de Bordeaux : destins croisés du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle », Daussy H. et Pitou F. (dir.), Hommes de loi et politique (XVIe-XVIIIe siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 241-255.
5 Archives départementales de l’Aveyron (A. D. A.) G 170.
6 Dans Méry L., Guindon F., Histoire analytique et chronologique des délibérations du corps et du conseil de la municipalité de Marseille depuis le Xe siècle jusqu’à nos jours, Marseille, Feissat et Demonchy, t. 5, 1847, p. 473.
7 Code électoral : Article L238 Modifié par la Loi no 88-1262 du 30 décembre 1988-art. 25, JORF 4 janvier 1989. « Dans les communes de plus de 500 habitants, le nombre des ascendants et descendants, frères et sœurs, qui peuvent être simultanément membres du même conseil municipal est limité à deux. Toutefois, dans les communes où les membres des conseils municipaux sont élus par secteur, les personnes mentionnées au quatrième alinéa ci-dessus peuvent être membres d’un même conseil municipal lorsqu’elles ont été élues dans des secteurs électoraux différents. » À contrario, l’appartenance de plusieurs élus à une même famille est justifiée en dessous de 500 habitants afin de ne pas tarir les vocations.
8 Dans les compagnies d’officiers de justice et de finances, nombreux sont les règlements concernant la parenté, comme ceux touchant les dispenses ou les récusations. Voir notamment Cubells M., La Provence des Lumières. Les parlementaires d’Aix au 18e siècle, Paris, Maloine, 1984, p. 67-71 ; Le Mao C., Parlement et parlementaires. Bordeaux au Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 2007, p. 203-209 ; Paulhet J.-C. « Les parlementaires toulousains à la fin du XVIIe siècle », Annales du Midi, 1964, p. 189-204.
9 Il faut citer ici le travail fait sur Liège : Moreau Y., Les bourgmestres de Liège au XVIIIe siècle, Kortrijk-Heule, 1978.
10 Andrault J.-P., Poitiers à l’âge baroque 1594-1652. Une capitale de province et son corps de ville, Poitiers, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2003 ; Combet M., Jeux des pouvoirs et familles. Les élites municipales de Bergerac au XVIIIe siècle, Bordeaux, FHSO, 2003 ; Guignet Ph., Le pouvoir dans la ville au XVIIIe siècle. Pratiques politiques, notabilité et éthique sociale de part et d’autre de la frontière franco-belge, Paris, EHESS, 1990 ; Mouysset S., Le pouvoir dans la bonne ville. Les consuls de Rodez sous l’Ancien Régime, Toulouse, Société des Gens de Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, 2000 ; Pontet J., Bayonne, un destin de ville moyenne à l’époque Moderne. Étude de l’agglomération bayonnaise de la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle, Thèse d’État sous la direction de Poussou J.-P., Paris IV, 1978 ; Saupin G., Nantes au XVIIe siècle. Vie politique et société urbaine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996.
11 West R., « Oligarchy and urban government in eighteenth-century England », Saupin G. (sous la coord. de), Le pouvoir urbain dans l’Europe atlantique du XVIe au XVIIIe siècle, (Colloque international de Nantes, 21-22 janvier 2000), Nantes, Ouest Éditions, 2002, p. 183; Rogers N., « Money, land and lineage: the big bourgeoisie of Hanoverian London », Social History, 1979, no 4, p. 437-454; Evans J.T., « The decline of oligarchy in Seventeenth-century Norwich », The Journal of British Studies, 1974, p. 46-76.
12 Hernandez M., A la sombra de la Corona. Poder local y oligarquia urbana, (Madrid, 1606-1808), Madrid, Siglo XXI de España, 1995 ; Castellano J.-L., Dedieu J.-P. (dir.), Réseaux, familles et pouvoirs dans le monde ibérique à la fin de l’Ancien Régime, Paris, CNRS éditions, 1998. ; Dedieu J.-P., « Noblesses espagnoles au XVIIIe siècle : entre déclin et renouveau », communication à la journée d’étude du CAHMC, Noblesses en échec ? Les aristocraties françaises et européennes et leurs comportements démographiques du XVIIIe au milieu du XIXe siècle (Pessac, 3 juin 2005) ; Loupes P., Dedieu J.-P., « Pouvoir et vénalité des offices en Espagne. Corregidores et échevins, un groupe médian », Cassan M. (études réunies par), Les officiers « moyens » à l’époque moderne : pouvoir, culture, identité, Actes du colloque de Limoges (11-12 avril 1997), Limoges, PULIM, 1998.
13 Ruggiu F.-J., « Pour une étude de l’engagement civique au XVIIIe siècle », Histoire urbaine, 2007/2, no 19, p. 145-164.
14 Rares sont les données facilement exploitables dans ce domaine. Les chercheurs peuvent consulter les Armoriaux et Dictionnaires biographiques de la noblesse mais ceux-ci, par définition, ne recouvrent pas l’ensemble des élites. Ils comportent en outre de nombreuses inexactitudes. Il existe quelques publications plus générales sur les élites urbaines mais elles sont peu nombreuses. Citons le remarquable travail de Denis du Péage utilisé par Philippe Guignet (Denis Du Péage P., Recueil de généalogies lilloises, publiées sous les auspices de la Société d’Études de la province de Cambrai, Lille, Lefebvre-Ducrocq, 1906-1908). Dans le domaine des élites municipales, l’on dispose surtout de listes nominatives et de quelques dictionnaires comme celui de Robert de Saint-Loup sur Lyon (Saint-Loup R. de, Dictionnaire de la noblesse consulaire de Lyon, Versailles, Mémoires & Documents, 2004, 208 p.), ou le mien sur Bordeaux. (Coste L., Les élites municipales françaises. Dictionnaire prosopographique. Les jurats de Bordeaux de 1550 à 1789, Bordeaux, HISME-SAHCC-CGSO, 2008, 440 p.). Quant aux ressources de l’état-civil ancien, elles sont souvent lacunaires pour le XVIe et le début du XVIIe siècle.
15 D’où l’intérêt de multiplier les enquêtes. Citons sur Bordeaux, grâce aux chercheurs du CEMMC, le projet ANR « Gaulhore » de Bernard Lachaise qui a pour objectif la constitution d’un corpus prosopographique des gaullistes de la Seconde Guerre mondiale au milieu des années 1970, ou la publication des biographies des magistrats bordelais. Coste L., Les jurats de Bordeaux de 1550 à 1789, op. cit.
16 Pietschmann H., Atlantic History. History of the Atlantic System, 1580-1830, Göttingen, Vandenbroeck & Rupecht, 2002 ; Armitage D. & Braddick M. (éd.), The British Atlantic World 1500-1800, New York, Palgrave, Macmillan, 2002.
17 Citons pour le Midi de la France, Cubells M., « Les pratiques politiques à Marseille au milieu du XVIIe siècle », Provence historique, t. 202, 2000, p. 413-426 ; Pascal H., Agde. L’enjeu du pouvoir urbain, 1766-1781, mémoire de maîtrise, Montpellier, Université Paul Valéry, 1991, 2 vol. ; Durand S., « La vie politique arlésienne de la Fronde à la Révolution », Arles. Histoire, territoires et cultures, Rouquette J.-M. (dir.), Paris, Imprimerie nationale, 2008, p. 505-517.
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