Avant-propos
p. 9-10
Texte intégral
1Le 14 septembre 2007, dans les locaux de l’université Paul-Valéry, à Montpellier, pour la première fois s’est réuni un groupe de chercheurs de langues et d’histoire anciennes avec comme projet de commencer une nouvelle traduction des Oneirokritika d’Artémidore. C’est un ouvrage que plusieurs d’entre nous avaient eu l’occasion d’ouvrir pour des recherches diverses. Cette expérience avait suffit à nous convaincre de l’intérêt crucial de ce texte. Mais, disons-le franchement, nul parmi nous ne pouvait se poser en spécialiste d’Artémidore ou en connaisseur des rêves-voilà d’ailleurs un titre bien étrange, à l’énoncer ainsi. Nous voulions avant tout avoir l’occasion de nous retrouver pour discuter de questions scientifiques concernant le monde antique. C’était une sorte de petite académie à nous que nous souhaitions ainsi faire naître sous le patronage de l’Onirocrite.
2Deux ans plus tard, en octobre 2009, le groupe Artémidore en est à sa trente-quatrième réunion. Vaille que vaille, dans une université française qui ne sait plus trop quelle est sa mission, notre petit club s’est étoffé et a trouvé son rythme. Au noyau de départ se sont ajoutés des collègues venant d’autres universités ; ils font parfois de longs trajets pour participer à nos réunions du vendredi matin. C’est dire si le plaisir de la rencontre intellectuelle permet encore de faire bien des choses. Ces nouveaux venus sont de vrais artémidoriens et ils nous ont aidés à prendre conscience de l’ampleur de la tâche qui nous attend et à préciser notre projet1.
3Au cœur de celui-ci, il y a la traduction annotée des Oneirokritika. Ce ne sera certes pas la première qui sera donnée en français. La plus ancienne remonte à 1546 ! Mais nous espérons qu’elle sera utile. Chaque terme en est pesé longuement et traduire en groupe est un exercice de compromis, mais aussi de rigueur, qui empêche presque toujours de se contenter de la première impression et conduit souvent à revoir le texte original dans ses détails. Si l’édition de Roger Pack dans la Bibliotheca Teubneriana constitue le texte de référence, souvent nous n’hésitons pas à choisir des leçons différentes de celles qu’avait retenues le savant américain en 1963 (lui-même avait d’ailleurs proposé des modifications par la suite). Les notes en outre, au fil du travail, ont pris de plus en plus d’ampleur. Dans leur état actuel, elles excèdent de loin ce que l’on trouve dans les éditions commentées usuelles, comme celles de R. J. White ou d’A. J. Festugière. Lorsque le texte de la traduction paraîtra, nous voulons aussi l’accompagner d’un index thématique précis : c’est encore une aide à l’utilisation d’Artémidore qui manque cruellement aux chercheurs et aux curieux. Les index disponibles restent en effet trop rapides pour permettre d’exploiter toutes les données disponibles sur telle ou telle question précise.
4Mais, reconnaissons-le, la parution de cette traduction annotée et indexée à laquelle nous travaillons n’est pas pour demain. En deux ans, nous avons traduit moins de 60 pages de l’édition de Pack, alors qu’elle en comporte 324. En attendant d’atteindre cet horizon lointain, nous avons décidé d’organiser chaque année une rencontre autour d’Artémidore et de l’interprétation des rêves dans les civilisations du passé. La première a eu lieu le lundi 30 mars 2009 à Montpellier2. Le volume que nous publions ici en est le résultat.
Notes de bas de page
1 . De septembre 2007 à juin 2009 ont participé aux réunions : Danièle Auger ; Anne-Marie Bernardi ; Julien du Bouchet ; Christophe Chandezon ; Dimitri Kasprzyk ; Philippe Le Moigne ; Mélina Lévy-Makinson ; Frédéric Maffre ; Hélène Ménard ; Marie-Pierre Noël ; Pierre-Louis Malosse ; Sophie-Clémentine Michelon ; Philippe Monbrun ; Brigitte Pérez ; Guillermo Perez ; Antoine Pierrot ; Pierre Sauzeau ; Christine Sempéré ; Florian Stilp.
2 . Nous remercions chaleureusement pour son aide Mme Florence Ducret de l’université Montpellier I, qui nous a ouvert les portes de la faculté de médecine de Montpellier.
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