Conclusion
p. 293-299
Texte intégral
1Nous avons cherché, au cours de cette étude, à mettre en lumière la dimension littéraire des journaux de James Cook. Nous avons pu observer que la nature même des voyages entrepris conférait d’emblée au texte une forte teneur référentielle et lui imposait un cadre thématique et formel issu d’une tradition longuement établie de journaux de voyages maritimes qui ne souffrait a priori aucun écart, et dans laquelle le texte de Cook s’inscrivait à son tour. L’horizon de lecture en était celui d’un récit authentique et objectif, dont la raison d’être était de présenter fidèlement l’expérience vécue par le voyageur-narrateur et de mettre le monde en mots, de bâtir en quelque sorte un discours transparent sur le parcours effectué. Pourtant, l’impossibilité du geste référentiel, son incapacité à produire un discours objectif qui rende compte du réel rencontré au cours des expéditions, a révélé la mise en œuvre de certaines stratégies de compensation qui permettaient au texte d’exister, au discours de prendre forme. Les divers mécanismes mis en place dans cette optique sont apparus comme l’amorce d’une élaboration littéraire qui n’avait de cesse de se confirmer au fur et à mesure des entrées, et qui s’accompagnait d’un abandon progressif des exigences de l’empirisme, pour rapprocher le texte des procédés narratifs traditionnellement dévolus au récit de fiction.
2Ainsi, l’aspect hautement documentaire des journaux s’efface pour laisser apparaître une organisation interne qui intègre un intertexte riche et varié et fait entrer le récit de Cook en communication avec les autres discours, contemporains ou plus anciens, que ses prédécesseurs ont produits eux aussi sur le Pacifique et ses habitants. L’objet du récit s’en trouve donc de fait remis en question. Référence externe ou référence intertextuelle ? Le discours oscille en permanence entre ces deux bords, mais refuse de prendre véritablement position. Le Pacifique demeure à tout instant un puissant référent sans lequel le discours ne peut être produit, même si la neutralité de ton que réclamait la visée empirique de départ se voit lésée par chaque incursion du narrateur vers une auctorialité toujours plus marquée. Comme le souligne Antoine Compagnon, il faut « que quelque chose existe pour que le langage puisse s’y référer1 ». Le texte se trouve donc partagé entre ces deux modes de fonctionnement que constituent la tentative de description du réel et la construction d’un discours sur ce réel qui prenne en compte les attentes d’un lectorat avide de sensations et d’exotisme. À plus d’un titre, les journaux incarnent la tension permanente entre le devoir d’instruire et la tentation de divertir, caractéristique de toute littérature dite de voyage.
3Cet aspect nous conduit à interroger la nature de la relation qui unit parcours et discours dans le cas des journaux de Cook. Notre intuition nous fait envisager un mouvement en deux temps : le voyage puis son récit ; un parcours puis le discours qui en résulte. Or, tout n’est pas toujours aussi simple. Bien que les deux parties du mouvement soient intimement liées, elles ne sauraient toujours coexister. Il y a des voyages sans récit, et, de manière sans doute plus problématique et plus intéressante, des récits sans voyage. Il existe aussi des récits qui ne reflètent que très partiellement le voyage qui en est l’objet. Dans le cas des récits de voyages authentiques auxquels les journaux de Cook appartiennent incontestablement, les deux composantes sont bien présentes, mais le rapport de l’une à l’autre est inversé et le lien qui les unit semble relever de ce qu’évoque Jean Viviès pour qui il ne saurait exister de parcours déjà effectué que le langage se contenterait de relayer fidèlement auprès du lecteur2. En effet, ce n’est pas le parcours qui dicte le discours, mais bien l’inverse. Le parcours ne prend forme aux yeux du lecteur qu’à travers le discours qui lui donne vie. Le critère d’authenticité du texte, sa vocation référentielle, son inscription dans une tradition parfaitement codifiée et établie de longue date, le fait qu’il se présente comme le compte rendu d’une mission officielle appuyée par l’Amirauté et la Royal Society, tous ces éléments nous amènent à voir de prime abord le récit de Cook comme l’image fidèlement reproduite d’une expérience. Nous ne cherchons pas toujours à y déceler les mécanismes de composition qui sont à l’origine de sa production. Nous oublions l’auteur pour ne garder que le discours, comme si celui-ci était la résultante naturelle du parcours effectué, sans que l’on ait toujours à l’esprit que l’auteur, confronté à l’indicibilité du réel, se voit contraint d’user et de jouer des ambiguïtés entre récit de voyage et fiction (du fait même de la proximité de ces deux types de récits) afin de produire un discours qui puisse, même partiellement, rendre compte de l’expérience viatique, tout en comblant l’horizon d’attente de son public. Par le biais des transformations successives dont il est l’objet, le récit se fait littérature. On quitte le champ de l’instruction et de la connaissance pour entrer dans celui du divertissement. Il en résulte un certain plaisir esthétique, comme pour tout récit dont l’appartenance au domaine de la littérature ne souffre d’aucune remise en question. Dans le cas des journaux de Cook, ce mouvement reste inachevé et on ne peut que regretter, au moins d’un point de vue littéraire, que l’homme n’ait pu mener son expérience à terme. Mais, il est tout particulièrement observable dans les relations de voyage publiées par John Hawkesworth et John Douglas, dans lesquelles le contenu littéral s’efface clairement au profit de l’aspect littéraire. En se constituant comme textes de littérature, ces relations ne transmettent finalement que de manière très imprécise l’expérience vécue par les équipages de Cook dans le Pacifique, mais en même temps elles illustrent parfaitement la spécificité d’un genre mouvant qui oscille en permanence entre littéralité et littérarité. Les journaux de Cook, en dépit du contrat de référentialité qu’ils passent avec le lecteur, demeurent avant tout des récits, et sont le témoignage moins d’un parcours que de la construction du discours qui lui donne l’occasion d’exister.
4Il reste à évoquer la question de la valeur littéraire des journaux de Cook. Si ce texte à haute teneur référentielle partage un certain nombre de procédés narratifs avec les textes de fiction, faut-il pour autant en conclure qu’il est digne d’un quelconque intérêt artistique ? Même s’il contient les traces évidentes d’une certaine élaboration littéraire, le texte de Cook ne présente que rarement les marques de la littérarité. Le langage utilisé est proche de celui des énoncés quotidiens et l’organisation interne du récit est principalement dictée par les exigences du compte rendu journalier des événements du voyage, en mer comme à terre. Quels critères peuvent donc permettre d’ériger le texte de Cook en œuvre de littérature ?
5Un premier élément de réponse pourrait concerner l’influence qu’ont eu les récits de voyage de Cook auprès de ses contemporains. Leur impact dans les domaines de la navigation, de la géographie, du commerce, de la science ou encore de la botanique n’est plus à démontrer. Ils constituent le bilan, maintes fois souligné par les historiens, d’explorations exceptionnelles qui changèrent littéralement la face du monde3. Plus intéressante sans doute, semble être l’influence de Cook sur la création littéraire que prédit Andrew Kippis dès 1788 : « Les découvertes du Capitaine Cook ont, entre autres choses, ouvert de nouvelles perspectives pour l’imagination poétique et offert de nouvelles images au génie et au bon goût4 ».
6Kippis fait directement allusion ici aux nombreux éloges, odes ou pantomimes produits dans les années 1780, dont l’Elegy on Captain Cook (1780) d’Anna Seward demeure sans doute l’exemple le plus célèbre. Tout en admirant la qualité de ces œuvres, il remarque qu’elles sont essentiellement le fait de femmes de lettres et formule alors le vœu qu’un tel sujet puisse attirer la plume de poètes de l’autre sexe5. Certains chercheurs ont pu voir dans cette remarque somme toute anodine une influence directe sur la production poétique de la première génération des romantiques anglais : Robert Southey, William Wordsworth et Samuel Taylor Coleridge. Tel est le point de vue d’Alan Frost par exemple pour qui les voyages de Cook ont nourri l’imaginaire de ces auteurs et sont à l’origine de certaines de leurs œuvres, en fournissant images et motifs que ceux-ci vont intégrer dans leur processus de création6. Il en cite pour preuve que les trois hommes sont tous nés dans la décennie des voyages de Cook, et qu’ils vécurent tous près de la mer dont ils étaient fascinés à une époque où le mythe Cook était en plein développement. En somme, pour Frost : « Étant donnée la situation de ces enfants, étant donné qu’ils étaient tous d’avides lecteurs, et vu l’intérêt que l’on portait alors à Cook, il est fort probable que ces poètes ont entendu parler et discuter de Cook, tout comme les enfants d’aujourd’hui lisent, entendent parler et discutent d’astronautes et de voyages spatiaux7 ».
7De fait, on retrouve dans l’œuvre de ces poètes des images qui proviennent incontestablement de la lecture des récits de voyage de Cook. La remontée périlleuse de la Grande Barrière de Corail au premier voyage semble avoir inspiré Coleridge et Southey par exemple. Dans Dura Navis, Coleridge évoque les dangers de l’océan, parmi lesquels celui de voir le navire déchiqueté par les récifs8.
8Dans « Elinor », Southey reprend l’image du vaisseau malmené par des flots déchaînés, et Wordsworth semble avoir réinvesti ses lectures de voyage dans des œuvres comme « Ruth », « The Complaint of a forsaken Indian Woman » et surtout The Prelude9. Mais c’est sans doute The Rime of the Ancient Mariner qui concentre le plus grand nombre d’allusions directes aux voyages de Cook, en particulier celui du Resolution entre 1772 et 1775. L’itinéraire du navire du marinier reproduit celui du navire de Cook, comme semble l’indiquer d’emblée l’argument du poème : « Comment un Navire, après avoir passé la Ligne fut drossé par les Tempêtes vers les Régions froides du Pôle Sud, et comment, de là, il fit route vers les Latitudes tropicales du Grand Océan Pacifique10 ». Un certain nombre de motifs se retrouvent également dans l’une et l’autre de ces œuvres tels que l’immobilisation du navire faute de vent, les champs d’icebergs de l’océan Antarctique ou les lueurs phosphorescentes à la surface de l’eau. Pour Alan Frost, l’exemple du poème de Coleridge montre à quel point l’influence de Cook est prépondérante : « Les romantiques de la première génération et leurs cercles ont laissé des remarques et des références qui montrent bien qu’indépendamment de leur poésie, Cook fut, pour eux et pour leur époque, un personnage central de leur nouvelles perspectives11 ». D’autres historiens, à l’instar de Neil Rennie, ont au contraire jugé cette influence négligeable et ont plutôt placé l’inspiration des romantiques dans un engouement plus général pour les récits des Mers du Sud à la fin du xviiie siècle, sans que Cook n’en soit nécessairement la source, à l’exception peut-être de The Rime of the Ancient Mariner, dans lequel le parallèle avec le deuxième voyage de Cook semble acquis12.
9 La question mérite d’être approfondie, mais quelle qu’en soit l’issue, elle se heurte à un obstacle majeur : le récit des voyages de Cook n’est parvenu au lectorat que par le truchement des relations publiées par Hawkesworth et Douglas. Seuls les membres de l’Amirauté et quelques personnes de l’entourage de Cook eurent accès aux journaux du capitaine. Si influence il y eut, c’est donc en grande partie du fait de la réécriture des journaux pour la publication. Et c’est à Hawkesworth et Douglas qu’en revient l’éventuel mérite littéraire. Par ailleurs, c’est l’objet du récit plus que le récit lui-même qui semble investi d’un intérêt artistique auprès de la première génération des romantiques. Le jugement esthétique porte en définitive moins sur le texte que sur le hors-texte et le mérite en revient alors entièrement au caractère exotique des expéditions et des anecdotes qui en sont rapportées.
10Qu’en est-il alors de la personnalité de l’auteur-voyageur ? On sait que pour Fielding, elle constituait un élément fondamental de la valeur du récit. « Afin de rendre son récit agréable à l’homme d’esprit », écrit-il, « il est par conséquent nécessaire que le voyageur possède plusieurs talents éminents et rares ; si rares en effet que les voir associés dans une même personne relève quasiment du prodige13 ». Parmi ces talents rares, celui de savoir joindre l’utile à l’agréable et de savoir distinguer dans la masse des informations recueillies pendant le voyage, celles qui présentent un intérêt quelconque, dignes d’être communiquées au lecteur14. Cook remplit-il ces critères ?
11La question pose problème, car comme nous l’avons signalé dans notre introduction, le nom de Cook appartient aux domaines de l’histoire et de la navigation. On retient généralement l’explorateur au détriment de l’écrivain. On garde en mémoire les découvertes, et non les écrits. Le mythe Cook qui s’érige à partir des années 1780 y est évidemment pour beaucoup. En faisant de Cook un héros national de l’entreprise britannique de civilisation, en ne retenant de lui que l’épitome du voyageur scientifique, le mythe a écrasé les autres facettes du personnage, dont celle qui nous intéresse tout particulièrement ici15. Il faut cependant garder à l’esprit que pour les lecteurs du xviiie siècle, Fielding, Smollett et Sterne étaient respectivement magistrat, médecin et pasteur, avant d’être écrivains. Le statut social n’est pas nécessairement un obstacle à une éventuelle dimension artistique, plus profonde et complexe, que l’écriture permet de révéler. Cela est-il le cas pour Cook ? Le décalage entre la rédaction des journaux de Cook et leur publication au xxe siècle a empêché que l’on inscrive ce texte dans une quelconque dimension littéraire et n’a donc pas permis que l’on donne sa juste place à l’auteur qui se dissimule derrière l’officier. Si valeur littéraire il y a, c’est à d’autres qu’elle a été attribuée, comme le signale par exemple J.C. Beaglehole lorsqu’il qualifie la relation d’Hawkesworth de classique du récit d’aventure16.
12Si le texte et la personnalité de l’auteur ne peuvent, à eux seuls, témoigner de la valeur artistique des journaux de Cook, peut-être faut-il voir dans l’acte de lecture et dans l’interaction entre texte et lecteur le lieu même du phénomène littéraire17. Dans un court essai intitulé « la lecture comme construction18 », Tzvetan Todorov indique que le texte à vocation référentielle est le plus à même de créer dans l’esprit du lecteur cet univers imaginaire dans lequel s’inscrit toute la dimension littéraire. Les journaux de Cook semblent bien présenter cette capacité à stimuler et faire travailler l’imagination. Ils nous livrent les clés d’un univers exotique que la lecture reconstruit à sa manière, posant un regard nouveau à chaque fois qu’elle y pénètre. Selon Philip Edwards, le caractère authentique des journaux de voyage permet justement de faire émerger à la surface du texte des ingrédients que seule la fiction semblait être en mesure de manipuler. Aventure, danger, cannibalisme, tempêtes, naufrages, voluptés diverses, rencontres, tous ces aspects sont bien présents dans les journaux de Cook. Quant aux individus que le texte met en scène, ils sont fait de chair et de sang. Il ne s’agit pas de personnages issus de l’imagination d’un auteur, mais bien de personnes réelles et d’événements authentiques qui servent de base au voyage auquel invite la lecture. Lire et étudier les journaux de Cook, c’est embarquer tour à tour à bord de l’Endeavour, du Resolution, de l’Adventure et du Discovery, c’est débarquer sur les plages de Tahiti ou de Nouvelle-Zélande, c’est partager en quelque sorte le quotidien des membres d’équipage, c’est se retrouver in fine dans la position qu’évoquent si joliment les vers de William Cowper :
Nous voyageons ensemble, lui et moi.
J’arpente son pont et grimpe à son mât.
Et à travers ses yeux perçants,
Découvre de nouvelles contrées.
Je souffre des mêmes malheurs
Et en réchappe avec lui.
Tandis que mon imagination,
Comme les aiguilles d’une horloge,
Fait le grand tour, tout en restant à la maison19.
L’idée que l’on se fait généralement de la littérature renvoie aux trois grandes catégories que sont le roman, le théâtre et la poésie, héritiers de la tradition post-aristotélicienne des genres épique, dramatique et lyrique. D’autres formes d’écrits, tels que l’essai, le sermon ou le récit de voyage ont eu depuis toujours du mal à s’y rattacher, même lorsqu’ils étaient l’œuvre d’auteurs confirmés qui ne semblaient intéresser la critique qu’en vertu de leur statut d’écrivain. Rattacher ces œuvres au grand corpus des œuvres littéraires revient d’une certaine manière à reconsidérer la notion même de littérature, à repenser ce qui la constitue, pour en faire un territoire nouveau que le lecteur, voyageur de salon par excellence, parcourt sans relâche, d’œuvre en œuvre.
13Pour Alain de Botton, « il n’est peut-être pas de plus beaux voyages que ceux que l’on peut faire en imagination20 ». Par leur capacité à mobiliser l’imaginaire, les journaux de Cook permettent ce voyage dans le temps et l’espace, cette rencontre avec l’Ailleurs, qui reste, comme l’a écrit Pierre-Édouard Lémontey, « un aliment durable à notre inextinguible curiosité21 ».
Notes de bas de page
1 Antoine Compagnon, op. cit., p. 156.
2 Jean Viviès, op. cit., p. 165.
3 Signalons à titre d’exemple que c’est principalement à l’initiative de Joseph Banks que Botany Bay fut choisie comme site d’implantation d’une nouvelle colonie britannique en 1788. Voir Alan Moorehead, The Fatal Impact. An Account of the Invasion of the South Pacific 1767-1840. New York, Dell Publishing co., 1966, p. 142-145.
4 Andrew Kippis, op. cit., vol. II, p. 307.
5 « Il est quelque peu remarquable que ce soit des femmes qui aient jusqu’ici célébré le capitaine Cook. Peut-être qu’un sujet capable de fournir le matériel d’une si riche production […] saura par la suite attirer les poètes de l’autre sexe » (Andrew Kippis, op. cit., p. 307-308).
6 Alan Frost, « Captain James Cook and the Early Romantic Imagination » dans W. Veit, ed., Captain James Cook. Image and Impact. South Seas Discoveries and the World of Letters. Melbourne, The Hawthorn Press, 1972, p. 90-106.
7 A. Frost, op. cit., p. 94.
8 S. T. Coleridge, « Dura Navis », in The Complete Poems. W. Keach, ed., London, Penguin Books, 1997, p. 4 (21-24).
9 A. Frost, op. cit., p. 96-97.
10 S. T. Coleridge, Selected Poetry and Prose, Kathleen Raine, ed., London, Penguin Books, 1957, p. 38. C’est également l’avis de Bernard Smith, pour qui Coleridge aurait eu les détails du voyage par William Wales qui était son professeur à Christ’s Hospital. Voir Bernard Smith, « Coleridge’s ‘‘Ancient Mariner’’ and Cook’s Second Voyage » Journal of the Warburg and Courtauld Institutes 19 (1956), p. 120-138.
11 A. Frost, op. cit., p. 96.
12 Certains auteurs comme C. S. Wilkinson ont plutôt vu dans le poème de Coleridge une grande similitude avec le voyage du Bounty et le destin de Fletcher Christian qui aurait réussi, selon une rumeur qui courait à l’époque, à rejoindre l’Angleterre. C’est en ce sens qu’il faudrait interpréter la seconde partie de l’Argument de Coleridge : « […] et de quelle manière le Vieux Marin regagna son pays ». En rentrant en Angleterre, Fletcher Christian aurait raconté son histoire à Wordsworth qui en aurait parlé à Coleridge. De la même manière, les célèbres mots du marinier « Mon âme à l’agonie » seraient ainsi inspirés du « Je suis en Enfer » qu’aurait prononcé Christian et que Bligh rapporte. Voir C. S. Wilkinson, The Wake of the Bounty. London, Cassell & Company Ltd., 1953, p. 92-93 et Neil Rennie, op. cit., p. 163.
13 H. Fielding, The Journal of a Voyage to Lisbon, Author’s Preface, dans Jonathan Wild (1743) and The Journal of a Voyage to Lisbon (1755). Introduction by A. R. Humphreys, Notes to both works by Douglas Brooks, London, Dent, New York, Dutton, Everyman’s Library, (1932) 1973, p. 184.
14 Ibid., p. 183.
15 À titre d’illustration supplémentaire, la première édition de l’Encyclopaedia Britannica de 1771 n’offre que quelques lignes sur le Pacifique : « vaste océan qui sépare l’Asie de l’Amérique. Il tire son nom du climat modéré que les marins qui le sillonnèrent pour la première fois rencontrèrent. On l’appela également Mer du Sud car les Espagnols traversèrent l’isthme de Darién du nord au sud lorsqu’ils le découvrirent. Par rapport à l’Amérique, il devrait cependant se nommer Océan de l’Ouest » (Encyclopaedia Britannica. Edinburgh, Printed for A. Bell and C. MacFarquhar, 1771, III, 449). La troisième édition (1788-1797) développe l’entrée mais y rajoute 38 pages sur Cook.
16 Cook I, p. ccliii.
17 Voir à ce sujet Michael Riffaterre, « L’illusion référentielle », Littérature et réalité, op. cit., p. 92.
18 T. Todorov, « la lecture comme construction », Poétique de la prose (choix) suivi de Nouvelles recherches sur le récit. Seuil, (1971), 1978, p. 175-188.
19 W. Cowper, « The Task », The Poems of William Cowper. Published by Charles Wells. New York, 1837, p. 235.
20 A. de Botton, L’Art du voyage. Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin. Paris, Mercure de France, 2003, p. 38.
21 P.-É. Lémontey, op. cit., p. 184.
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