1 Bibliothèque municipale de Toulouse, Ms 699-706. Dans les notes qui suivront, nous nous bornerons à indiquer la cote de chaque cahier suivie du numéro de la page. Les éditeurs remercient Pascal Julien pour sa révision attentive des citations de Barthès sur le manuscrit original.
2 705 : 15.
3 Nous avons étudié l’ensemble des données du manuscrit dans notre ouvrage Robert A. SCHNEIDER, The ceremonial city. Toulouse observed. 1738-1780, Princeton, Princeton University Press, 1995. Le présent texte constitue une adaptation de quelques passages du chapitre 1 (The Observer and His Diary) et de l’essentiel du chap. 3 (Justice in the Streets).
4 Le restant est constitué par des châtiments corporels publics (marque au fer rouge, fouet, exposition au pilori), qui ne sont pas ici de notre propos. Voir notre ouvrage, SCHNEIDER, The ceremonial city, op. cit., p. 78-82.
5 705 : 709
6 Les implications du bannissement de la mort au xviiie siècle ont été traitées par PERROT Jean-Claude, Genèse d’une ville moderne : Caen au xviiie siècle, Paris, 1975, p. 565-567. J.-C. Perrot note qu’avec l’interdiction, au cours des années 1770, d’enterrer les morts à l’intérieur de l’enceinte de la cité, la mort cessait d’être culturellement familière à l’homme du dix-huitième siècle. Il semblerait, pourtant, que contrairement à ses propos, la persistance, et peut-être aussi l’augmentation, de la mise en scène des exécutions dans des villes comme Toulouse et Caen à la fin du xviiie siècle contribuent à maintenir la familiarité traditionnelle de la population urbaine avec la mort.
7 704 : 11 ; 705 : 25-26, 114, 119.
8 En français dans le texte (note du traducteur).
9 705 : 119.
10 Bien que le dépouillement de Barthès du nombre des exécutions ne fût pas officiel, on peut être raisonnablement assuré de sa précision approximative. Un répertoire des exécutions ordonnées par le Parlement pour les années 1750-1778 fournit un total de 231 (Archives départementales de Haute-Garonne, 51 B 25-27). Seuls quelques condamnés furent exécutés dans une autre localité du ressort. L’écrasante majorité est montée à l’échafaud à Toulouse. Une comparaison de cette liste avec le journal de Barthès, pour les vingt-huit années qu’elles recoupent, confirme ses observations à un degré frappant, à la fois pour le nombre total et pour les spécificités de ces exécutions.
11 Pour l’Angleterre, ressort du Western, 1770-1794, 308 exécutions ; ressort du Norfolk, 1768-1794 : 206 (Clive EMSLEY, Crime and Society in England, 1750-1900, Londres et New York, 1987, p. 209-211). Pour les régions germaniques, Würzburg, 1769-1783 : 18 cas, Mecheln, 1700-1795, 23 ; Nuremberg, 1701-1743, 69 (Richard VAN DULMEN, The Theatre of Horror. Crime and Punishment in Early Modern Germany, trad. angl. d’Elisabeth NEU, Cambridge, 1990, p. 43, 83). A Amsterdam, de 1651 à 1750, 390 exécutions (Pieter SPIERENBURG, The Spectacle of Suffering. Executions and the Evolution of Repression, Cambridge, 1984, p. 213). En Flandres, 1721-1790, 309 condamnations à mort (Pierre DEYON, Le temps des prisons, Paris, 1975, p. 97). Voir également les données signalées dans l’introduction du présent ouvrage.
12 699 :187.
13 704 : 79.
14 704 : 78-79.
15 701 : 56.
16 704 : 28.
17 704 : 84.
18 704 : 43.
19 Mais non pour la tenue de marchés, du moins après 1779. Cette année-là, un projet de déplacement du marché qui se tenait sur la place devant l’Hôtel de Ville à la place Saint-Georges fut reconsidéré précisément en raison de la fréquence des exécutions sur cette dernière. Le marché fut en fait transféré à la place de la Daurade (705 : 179-80).
20 699 : 214.
21 704 : 160.
22 704 : 50-51.
23 704 : 84.
24 704 : 158.
25 703 : 169-70.
26 702 : 134.
27 703 : 148.
28 Dans son étude de la criminalité au xviiie siècle en Languedoc, Nicole CASTAN, Justice et répression en Languedoc à l’époque des Lumières, Paris, 1980, n’aborde pas cette question.
29 699 : 158-86.
30 703 : 108.
31 704 : 109-10.
32 702 : 99.
33 702 : 136-64.
34 700 : 17. Pour un cas similaire au xviiie siècle à Paris, voir Arlette FARGE, La vie fragile. Violence, pouvoirs et solidarités à Paris au xviiie siècle, Paris, 1986, p. 217.
35 Michel FOUCAULT, Surveiller et Punir. Naissance de la prison, Paris, 1975, p. 64 et passim.
36 705 : 121.
37 701 : 41.
38 701 : 54.
39 704 : 158.
40 703 : 70.
41 704 : 2.
42 703 : 166-67.
43 704 : 101.
44 704 : 180.
45 705 : 107. Foucault écrit qu’un tel discours est trop proche, dans ses termes mêmes, de la morale qu’on trouve traditionnellement dans les feuilles volantes, les canards et la littérature de colportage pour qu’il ne soit pas apocryphe » (FOUCAULT, Surveiller et Punir, op. cit., p. 69). Les preuves réunies ici semblent suggérer le contraire.
46 706 : 22.
47 704 : 55.
48 704 : 46.
49 704 : 3.
50 705 : 5.
51 703 : 22.
52 704 : 77-78.
53 703 : 114.
54 702 : 1-2 ; 704 : 203 ; 705 : 125, 137, 146.
55 703 : 23.
56 704 : 187.
57 704 : 182.
58 701 : 57.
59 704 : 123.
60 701 : 46.
61 703 : 67.
62 703 : 68-69.
63 699 : 260.
64 704 : 148 ; pour les autres cas : 699 : 97 ; 701 : 37, 49 ; 703 : 100 ; 704 : 61, 158.
65 704 : 44-45 ; pour les autres cas de supplice du feu : 704 : 122, 148 ; 705 : 42, 146 ; 706 : 22.
66 702 : 48.
67 703 : 71 ; voir aussi David D. BIEN, The Calas Affair. Persecution, Toleration and Heresy in Eighteenth-Century Toulouse, Princeton, 1960, p. 22-23.
68 699 : 265-67. Beaucoup croyaient que les restes des criminels exécutés avaient des propriétés magiques. À Paris en 1777, les os carbonisés d’un criminel qui était mort sur le bûcher furent colportés par une foule de travailleurs à la journée ; leurs acheteurs étaient convaincus que ces restes portaient chance à la loterie. Jeffrey KAPLOW, The Name of Kings. The Parisian Laboring in the Eighteenth Century, New York, 1972, p. 138 (trad. fr. de Pierre BIRMAN, Les noms des rois. Les pauvres de Paris à la veille de la Révolution, Paris, 1974, p. 235).
69 702 : 172 ; 705 : 134-35.
70 706 : 25.
71 Voir BIEN, L’Affaire Calas, op. cit., p. 95-97. Sur le rôle du parlement français pour une période antérieure dans la vérification des décisions des juridictions inférieures, Alfred SOMAN, « Les Procès de sorcellerie au Parlement de Paris (1565-1640) », Annales ESC, t. 32, 1977, p. 790-814 ; et « Décriminalisation de la sorcellerie en France », Histoire, Économie et société, t. 4, 1985, p. 179-203.
72 SCHNEIDER, The ceremonial city, op. cit.
73 En Angleterre, cependant, les processions cessèrent d’avoir un rôle dans le rituel d’exécution dans les années 1780. Peter LINEBAUGH, « The Tyburn Riot against the Surgeons », in Douglas HAY éd, Albion’s fatal Tree. Crime and Society in Eighteenth-Century England, New York, 1975, p. 67.
74 Un observateur caennais au xviiie siècle rapporte le cas extraordinaire de la foule et de la victime – un prêtre gisant sur la roue, les membres brisés – chantant en alternance une série de prières. « Journal de Jacques Muger, avocat au Roy à l’Hôtel de Ville de Caen, 1758-1762 », dans Gabriel VANEL éd., Recueil de journaux caennais, 1661-1777, Paris et Rouen, 1904, p. 174-175.
75 FOUCAULT, Surveiller et Punir, op. cit., p. 53.
76 Voir par exemple, Iain A. CAMERON, Crime and Repression in the Auvergne and the Guyenne, 1720-1790, Cambridge, 1981, p. 10, 156 et CASTAN, Justice et Répression, op. cit., p. 286.
77 Nous sommes redevable de cette remarque à Philip Benedict.
78 John MAC MANNERS, Death and Enlightenment. Changing Attitudes to Death in Eighteenth-Century France, Oxford, 1985, p. 387.
79 704 : 197.
80 FARGE, La vie fragile, op. cit., p. 208.
81 Dans un article extrêmement intéressant sur les exécutions en Grande-Bretagne, Thomas Laqueur soutient que la foule carnavalesque était « l’acteur central » ébranlant ainsi le statut légal du rituel comme théâtre solennel officiel. « Crowds, Carnivals and the State in English Executions, 1604-1868 », in A. L. BEIER, David CANNADINE et James M. ROSENHEIM éd., The First Modern Society : Essays in English History in Honnour of Lawrence Stone, Cambridge, 1989, p. 305-356. L’exemple de Toulouse ne confirme pas une telle idée, il suggère plutôt que les rites d’exécution étaient, dans leur mise en œuvre, susceptibles de nombre de variantes.
82 Nous faisons ici allusion aux analyses de l’espace liminal développées par Victor TURNER, The ritual process. Structure and Anti-Structure, Chicago 1969 (trad. fr. de Gérard GUILLET, Le phénomène rituel. Structure et contre-structure, Paris, 1990).