1 Voir les analyses de Daniel ARASSE, La guillotine et l’imaginaire de la Terreur, Paris, p. 80-84 et d’Antoine DE BAECQUE, La gloire et l’effroi. Sept morts sous la Terreur, Paris, 1997, « Louis XVI ou les restes sacrés », p. 107-148.
2 Exemple de relique de Louis XVI, papier teinté de son sang, dans Valérie ROUSSEAU-LAGARDE et Daniel ARASSE, La guillotine dans la Révolution, catalogue de l’exposition du Musée de Vizille, 1987, p. 86, n° 95.
3 Michel FOUCAULT, Surveiller et punir. Naissance de la prison, Paris, 1975, p. 33-34.
4 L’on pourra comparer ces données, qui correspondent à la situation française et plus particulièrement à la région du sud-est, à celles formulées pour l’Europe méridionale sous domination ottomane par Paul-Henri STAHL, Histoire de la décapitation, Paris, 1986, chap. 4, p. 77-190 pour le sort du corps et de la tête et chap. 5, p. 91-100, « l’exposition des têtes ».
5 Jean-Marie CARBASSE, Introduction historique au droit pénal, Paris, 1990, p. 262-263.
6 Louis-Albert JOLY DE CHOIN, Instructions sur le rituel suivies du Rituel romain pour l’usage du diocèse de Toulon Lyon, 1780, t. I, p. 604.
7 L’on trouve ainsi dans les actes mortuaires de Sainte-Marie de Toulon mention le 13 septembre 1700 de l’inhumation dans l’église-cathédrale d’un homme « s’étant tué d’un coup de fusil ». Un tel laconisme ne permet pas de préciser s’il s’agit d’un accident ou d’un acte considéré comme empreint de folie.
8 Georges MINOIS, Histoire du suicide. La société occidentale face à la mort volontaire, Paris, 1995, p. 163 et sq., John MC MANNERS, Death and the Enlightment. Changing attitudes to death among Christians and Unbelievers in Eighteenthcentury France, Oxford, 1981, chap. 12, p. 409-437 et Robert FAVRE, La Mort dans la littérature et la pensée française au Siècle des lumières, Lyon, 1978, p. 469-496.
9 Extrait dans ce cas précis d’Arch. Dép. des Bouches-du-Rhône, B 5649 f° 177, arrêt rendu à la barre du parlement de Provence le 4 mars 1780 contre un homme originaire du Bar (village aujourd’hui situé dans les Alpes-Maritimes).
10 Pierre-Joseph de HAITZE, Histoire de la ville d’Aix, capitale de la Provence, Aix, 1892, T. V, p. 290 (publication d’un manuscrit des débuts du xviiie siècle).
11 Bibliothèque du Musée Arbaud d’Aix, ms M Q 855 (Registre des suppliciés ensevelis par les pénitents bleus). Cf. Régis BERTRAND, « L’exécution et l’inhumation des condamnés en Provence (xviiie-xixe siècles) d’après les archives des compagnies de pénitents », dans Benoît GARNOT éd., Histoire et criminalité de l’Antiquité au xxe siècle, nouvelles approches, Dijon, 1992, p. 75-84.
12 Dans le cas du crime de « bestialité », le supplice et le brûlement du cadavre s’étendait aussi à l’animal. CARBASSE, op. cit., p. 215-217. L’on trouvera le texte d’un arrêt du parlement d’Aix de 1679 condamnant ainsi une jument dans Hyacinthe de BONIFACE, Arrêts notables de la Cour de Parlement de Provence, Lyon, 16891708, t. V, p. 517.
13 Mais le parlement pouvait prononcer par un retentum l’étranglement préalable du condamné (ce fut le cas pour le dernier cas connu, la condamnation au bûcher par le parlement de Paris en 1790, d’un domestique voleur et incendiaire). De plus, selon une remarque souvent citée de Muyard de Vouglans qui vaut au moins pour les dernières décennies d’Ancien Régime, les exécuteurs tuaient en fait le condamné au moyen d’une pique enfoncée à travers le bûcher au moment où ils y mettaient le feu. Cf. CARBASSE, op. cit., p. 255-256.
14 Selon le rapport de l’exempt Bouton, qui n’avait pas quitté Damiens durant toute l’exécution, cité par FOUCAULT, op. cit., p. 11 et une relation anonyme publiée par Pierre RETAT dir., L’attentat de Damiens. Discours sur l’événement au xviiie siècle, Paris-Lyon, 1979, p. 357.
15 R. BERTRAND, art. cit.
16 La crémation du corps des fidèles sera bien plus tard interdite par des décrets du Saint-Office en 1886, 1892 et 1897, au moment où elle était perçue comme une pratique de la Libre-pensée. Les rares historiens de l’incinération contemporaine ne prennent pas en compte cette permanence infamante de la pratique à travers les siècles. Le principal d’entre eux écrit : « c’est [à Montpellier] qu’a eu lieu le 29 mars 1794, la première crémation en Europe depuis le triomphe du christianisme, pour Beauvais de Préau », Paul PASTEUR, « Les débuts de la crémation moderne en France », Le Mouvement social, n° 179, 1997, p. 59-80.
17 Léopold DUHAMEL, « Les exécutions capitales à Avignon au xviiie siècle », Annuaire de Vaucluse, année 1890, p. 69-139 et tiré à part, Avignon, 1890.
18 C’est ce que suggère Robert ANCHEL, Crimes et châtiments au xviiie siècle, Paris, 1933, p. 200-207.
19 Claude-Joseph de FERRIERE, Dictionnaire de droit et de pratique contenant l’explication des termes de doit, d’ordonnances, de coutumes et de pratiques avec les jurisdictions de France, Toulouse, éd. de 1779, t. I, p. 383, article « Corps des criminels exécutés et mis à mort ».
20 François LEBRUN, Les hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles, Paris-La Haye, 1971, p. 421.
21 Récit publié par Amédée DÉSANDRÉ, Essai historique sur le Christ d’ivoire de Jean Guillermain et sur la confrérie des pénitents noirs dits de la Miséricorde, fondée à Avignon en 1586, Avignon, 1865, p. 127, d’après Arch. Dép. de Vaucluse H -Pénitents de la miséricorde, 4, f° 133.
22 Les seuls cas de suppliciés qui « reviennent » indiqués par Paul SÉBILLOT, Le folklore de France, vol. 8, Le peuple et l’histoire, Paris, 1986 (éd. or., 1904-1906), p. 188 concerne des prêtres réfractaires exécutés (ou massacrés) dans l’Ouest pendant la Révolution.
23 Cf. David LE BRETON, La chair à vif. Usages médicaux et mondains du corps humain, Paris, 1993, « Le condamné à mort, objet licite de dissection et d’expérimentation », p. 240-249 et les contributions d’Anne Carol et Vincent Barras ici même.
24 Notice sur les exécutions capitales à Aix depuis l’établissement de la confrérie des frères pénitents bleus, Aix, 1860.
25 Claude MAZAURIC, Jacobinisme et Révolution, autour du bicentenaire de Quatre-vingt-neuf, Paris, 1984, p. 155-171 ; cliché p. 170.
26 Brèves remarques dans Michel BÉE, « Le bourreau et la société d’Ancien Régime », Justice et répression, Actes du 107e congrès national des Sociétés savantes (Brest, 1982), section d’Histoire moderne et contemporaine, Paris, 1984, p. 61-73 et dans Jacques DELARUE, Le métier de bourreau, du Moyen Âge à aujourd’hui, Paris, 1979, p. 34.
27 Michel BÉE, « La société traditionnelle et la mort », xviie siècle, n° 106-107, 1975, p. 81-111 et « Le spectacle de l’exécution dans la France d’Ancien Régime », Annales ESC, 38e année, 1983, n° 4, p. 843-850.
28 Ces statuts et cérémoniaux constituant lorsqu’ils ont été édités des ouvrages au titre fort long et rarissimes, l’on se bornera ici à indiquer les cotes en archives ou bibliothèques de quelques exemplaires provençaux. Pénitents d’Avignon : Avignon, Arch. Dép. de Vaucluse, H - Pénitents de la Miséricorde 347 (éd. de 1712). Pénitents d’Aix : Aix, Musée Arbaud M Q 856 (statuts ms.) et Arch. Dép. des Bouches-du-Rhône, 24 F 163 (éd. 1860). Pénitents bourras de Marseille : Arch. Comm. de Marseille, GG 80 (coutumier ms. fin xviiie-xixe s.) et Arch. Dép. des Bouches-du-Rhône, 24 F 43-44 (éd. 1869-1870). Pénitents gris de Toulon : Toulon, Bibl. des Amis du Vieux-Toulon (éd. 1750) et Bibl. Mun. de Marseille 94657 (éd. de 1818).À signaler, Pierre DESPLANCHES, « Condamnés à mort et pénitents à Limoges et à Aix-en-Provence », Ethnologia, 1977/3-4, p. 59-67.
29 JOLY DE CHOIN, op. cit., t. I, p. 605, qui précise cependant que « les soldats qui perdent la vie par ordonnance et exécution militaire pourront être inhumés comme les autres fidèles ». DURAND DE MAILLANE, Dictionnaire de droit canonique et de pratique bénéficiale, éd. de Lyon, 1776, observe t. 5, p. 280 que cet interdit n’est pas général dans les pays catholiques.
30 Jacques HILLAIRET, Les 200 cimetières du vieux Paris, Paris, 1958, p. 282-284 et du même auteur, Gibets, piloris et cachots du Vieux Paris, Paris, 1987.
31 MERLIN DE DOUAI, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, Paris, 4 éd., 1811, T. IV, p. 926, « Exécution des jugements criminels ».
32 Georges LENOTRE, Georges Cadoudal, Paris, 1929, p. 252-254 ; LA VARENDE, Cadoudal, Paris, 1952, p. 346-348 ; HILLAIRET op. cit., p. 314.
33 Le cas de Ney est étudié de façon très anecdotique par N. PAUL-ALBERT, Histoire du cimetière du Père-Lachaise, Paris, 1937, p. 98-142. Antoine OLIVESI, La Commune de 1871 à Marseille et ses origines, Paris, 1950, p. 152-153, pour Crémieux.
34 HILLAIRET, op. cit. J. LUCAS-DUBRETON, Les quatre sergents de La Rochelle, Paris, 1929, p. 144.
35 Henri DUTASTA, Le capitaine Vallé ou l’armée sous la Restauration, Paris, 1884, p. 371-372.
36 DAVID D’ANGERS, Carnets, Paris, 1958, T. I p. 355-357. L’artiste a lu le début du nom du sergent Bitterlin, fusillé le 5 mars 1830 pour avoir tué son colonel.
37 PAUL-ALBERT, op. cit., p. 81-97. Gérard PEUREUX, « La sépulture Lesurques au Père-lachaise : fidélité et dévouement », Les Appels d’Orphée, bulletin de l’association pour la défense des cimetières, n° 3, 1991, p. 19-21.
38 J.-P. LAPLAYNE, « À travers les allées du cimetière Saint-Pierre, un chemin de croix semé d’un million de souvenirs », Marseille-Magazine n° 50, novembre 1956, p. 18-21 (photographie du carré et assez long rappel historique de ses occupants).
39 À la différence des « carrés des suicidés » qui ont existé dans les cimetières catholiques jusqu’à leur laïcisation en 1881 et qui étaient exclus de la bénédiction de l’enclos.
40 Cf. Pierre RETAT dir., L’attentat de Damiens, discours sur l’événement au xviiie siècle, Paris-Lyon, 1979 ; en particulier l’étude de Pascal FERRAND, « L’iconographie », p. 47-74 et liste (46 gravures) p. 305 et sq.
41 Exemple : Caroline JOUVAL, « Le légendaire provençal de Gaspard de Besse », Provence Historique, t. XLIX, fasc. 198, 1999, p. 757-769.